version web 9 juin Maîtrise_Mise en page 2

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MARDI 9 JUIN 2015 20H
MAISON DE LA RADIO - STUDIO 104
MARDI VOIX
MAÎTRISE DE RADIO FRANCE
SOFI JEANNIN DIRECTRICE MUSICALE
CORINE DUROUS PIANO
SOFI JEANNIN DIRECTION
› Ce concert est diffusé lundi 27 juillet à 12h sur France Musique .
Il est également disponible à l’écoute sur francemusique.fr
› Retrouvez la page facebook de la Maîtrise de Radio France et consultez le site sur maisondelaradio.fr/concerts-classiques rubrique
concerts.
PROGRAMME
Aaron Copland
Old American Songs (choral suite)
-
The Boatmen’s dance
Simple Gifts
Ching-a-Ring Chaw
Old american songs (extraits)
Long time ago
At the River
Samuel Barber
To be Sung on the Water, op. 42 n° 2
Norman Dello Joio
A Jubilant Song
Amy Beach
Dusk in June, op.82
Spiritual
Down by the River to Pray
Swing Low, Sweet Chariot
Stephen Hatfield
Las Amarillas
Tjak !
Ernst Toch
Geographical Fugue
Eric Whitacre
Animal Crackers, volume 1
- The Panther
- The Cow
- The Firefly
The Seal Lullaby
AARON COPLAND 1900-1990
OLD AMERICAN SONGS (EXTRAITS)
DEUX RECUEILS DE CINQ CHANSONS POUR VOIX ET PIANO COMPOSÉS ENTRE
1950 ET 1952 / PREMIER RECUEIL CRÉÉ PAR LE TÉNOR PETER PEARS ET LE
COMPOSITEUR BENJAMIN BRITTEN, LE 17 JUIN 1950 AU FESTIVAL D’ALDEBURGH
(ANGLETERRE) / ÉDITÉ EN 1950 PAR BOOSEY & HAWKES / SECOND RECUEIL
CRÉÉ PAR LE BARYTON WILLIAMS WARFIELD ET AARON COPLAND, LE 24 JUILLET
1953 AUX CASTLE HILL CONCERTS (MASSACHUSSETTS) / VERSION POUR
ORCHESTRE RÉALISÉE EN 1957 PAR LE COMPOSITEUR / 10 minutes environ
« Puisque je ne pouvais m’arrêter pour la Mort, ce Gentleman
eut la bonté de s’arrêter pour moi, dans la Voiture il n’y avait
que Nous et l’Immortalité. Nous roulions lentement, Il n’était
pas pressé et j’avais mis de côté mon labeur ainsi que mon
loisir, en réponse à Sa Civilité.»
Emily Dickinson, poème The Chariot (extrait) 1847
C’est dès le début du XXème siècle que de jeunes compositeurs américains - animés par le désir de forger une identité musicale individuelle et émancipée
du joug européen – vont trouver dans la littérature de leur pays de quoi
nourrir leurs aspirations. Cette nouvelle génération musicale, emmenée par
Aaron Copland, en réfère aux grands bâtisseurs du langage poétique des
États-Unis : elle s’inspire de personnalités marquantes, comme les écrivains
Walt Whitman ou Emily Dickinson qui incarnaient, près d’un siècle plus tôt,
la quête d’un idiome américain. A la fin des années 1940, lorsque qu’Aaron
Copland découvre l’œuvre d’Emily Dickinson -- à l’occasion de la première
parution de ses poèmes – il est profondément troublé par l’un des textes,
The Chariot. Ce poème est le premier de la poétesse qu’il mettra en musique,
lui associant bientôt onze autres chants publiés en 1950 sous le titre de
Twelve poems of Emily Dickinson. À la même époque, l’intérêt de Copland
se porte aussi sur certaines chansons populaires extraites du répertoire
traditionnel américain. Ballade, berceuse, hymne ou « minstrel song »,
Copland conserve dans leur arrangement la trame originelle de chaque
chant et leur adjoint un accompagnement simple au piano. Comme il aime
à le rappeler : « Je veux m’exprimer dans les termes les plus simples possibles ».
De la Danse des bateliers (The Boatmen’s dance) -- mélodie pour banjo -à l’hymne évangélique populaire At the River -- attribué au révérend Robert
Lowry -- en passant par Simple Gifts -- une danse de la communauté des
«shakers» qu’il a déjà largement utilisée dans son ballet Appalachian Spring
(1944) -- Aaron Copland rend hommage dans ces Old American Songs,
aux mélodies caractéristiques de la communauté américaine. Ce travail
patrimonial, il l’avait amorcé dans ses œuvres dès 1924 alors qu’il quittait
Paris pour rejoindre New York, encouragé par Nadia Boulanger à exploiter
le jazz et les musiques populaires dans ses compositions futures. Un nouveau
langage simple mais moderne qui ferait bientôt des émules ; à l’heure où le
« Vieux Continent » chemine progressivement vers l’avant-garde et l’abstraction
de la ligne mélodique, c’est l’Amérique tout entière qui trouve enfin sa « voix ».
« Je suis à présent convaincu que le futur de la musique de
ce pays devra prendre sa source dans ce qu'on appelle les
mélodies nègres. […] Les musiciens américains comprennent
ces mélodies, qui éveillent en eux des émotions sincères.
Elles en appellent à leur imagination, par tous les souvenirs
auxquels elles sont attachées ».
Antonin Dvorák La valeur des mélodies nègres - New York Herald, 21 mai 1893
Ces années-là :
1950 : création du Quatuor à cordes de John Cage. Débuts de l’acteur
américain James Dean. Création de The Peanuts, bande dessinée
du dessinateur américain Charles Schulz. Décès à Londres de l’écrivain
britannique George Orwell. Edith Piaf enregistre L’Hymne à l’amour
en hommage à Marcel Cerdan. Boris Vian publie L’Herbe Rouge.
1951 : sortie du film musical Un Américain à Paris de Vincente Minnelli.
Création de la Symphonie n º 2 de Charles Ives et de l’opéra Billy Budd
de Benjamin Britten. Premier numéro de la revue française Les Cahiers du
Cinéma.
1952 : création à Waltham (Massachussetts) de Trouble in Tahiti, opéra de
Leonard Bernstein. Chet Baker enregistre My Funny Valentine. Fin du
« Plan Marshall » mis en place par les Etats-Unis en 1947. François Mauriac
obtient le Prix Nobel de littérature. Elisabeth II accède au trône britannique,
succédant à son père, le roi George VI.
Pour en savoir plus :
- Laurent Denave, Un siècle de création musicale aux États-Unis, éditions
Contrechamps, 2012.
- Carol J. Oja, Aaron Copland and his world, Princeton University Press,
2005.
- Arthur Berger, Aaron Copland, éditions Buchet/Chastel, 1962.
- Alain Bosquet, Anthologie de la poésie américaine, éditions Stock, 1956.
SAMUEL BARBER 1910-1981
TO BE SUNG ON THE WATER
PIÈCE POUR QUATRE VOIX A CAPPELLA SUR UN POÈME DE LOUISE BOGAN (18971970) / EXTRAITE DES DEUX CHŒURS OP.42 / COMPOSÉE EN 1968 / EDITÉE PAR
G. SCHIRMER EN 1969 / 3 minutes environ
« Parmi les compositeurs conservateurs comparables à
Barber, je pense, toutes proportions gardées, à Gabriel
Fauré. Fauré était contemporain de Ravel et Debussy et
composait dans un langage qu’ils considéraient
probablement comme terriblement conservateur. Pourtant,
sans être à la dernière mode, sa musique soutient toujours
admirablement l’épreuve du temps.» Aaron Copland, 11 mai 1981
Samuel Barber s’est toujours gardé de défendre une esthétique de style voire
même un genre en particulier. Mais il a passionnément exprimé dans son
œuvre une prédilection pour la voix : « Aujourd’hui comme hier et demain,
une mélodie est capable d’exprimer ce qu’aucune autre musique ne dira
jamais. ». Ainsi, entre mélodies de jeunesse -- qui donnent probablement à
entendre les pages les plus intimes de sa production -- et opéras, sa musique
purement instrumentale semble toujours en marge. Exception faite de son
célèbre Adagio pour cordes qui reste à ce jour son œuvre la plus populaire
et la plus donnée en concert.
Décembre 1968 : Barber termine une partition pour chœur sur un poème
de Laurie Lee, Twelfth Night, qui retrace la visite des Rois Mages à l’enfant
Jésus douze nuits après Noël. Il y rattache subséquemment un second
chant, To be Sung on the Water sur un texte de Louise Bogan, et réunit ces
Deux Chœurs sous le numéro d’opus 42. Un choix qui fut peut-être inspiré
par une récente adaptation qu’a faite Barber d’un poème de Theodore Roethke,
écrivain et amant de la jeune Louise Bogan qui joua un rôle déterminant
dans sa démarche littéraire.
Sous des airs de berceuse et au moyen d’un traitement épuré de la voix,
le poème To Be Sung on the Water décrit l’instabilité du sentiment amoureux.
L’évocation de l’eau dans le titre (littéralement « Pour être chanté sur l’eau »)
se manifeste musicalement à travers un motif lancinant, répété sur les mots
« Beautiful, my delight » et qui ponctue la ligne mélodique comme une
légère ondulation. Nul ne vient interrompre le dialogue paisible des voix si
ce n’est l’unisson de l’accord final non résolu, à l’image du mouvement
perpétuel de l’eau.
Pour en savoir plus :
- Pierre Brévignon, Samuel Barber.
Un nostalgique entre deux mondes, éditions Hermann Musique, 2011.
NORMAN DELLO JOIO 1913-2008
A JUBILANT SONG
ŒUVRE POUR CHŒUR MIXTE OU CHŒUR DE FEMMES ET PIANO / COMPOSÉE EN
1946 D’APRÈS UN POÈME DE WALT WHITMAN / EDITÉ PAR G. SCHIRMER INC.
7 minutes environ
Norman Dello Joio fut, selon Alain Pâris, « le dernier survivant d'un courant
assez traditionaliste formé par les grands maîtres européens.» Son enseignement
ne se fera pas auprès de Nadia Boulanger à Paris comme une grande partie
de ses contemporains, mais auprès du compositeur et chef d’orchestre allemand
Paul Hindemith qui sera son maître au Berkshire Music Center de Tanglewood
et à l’Université de Yale. Une formation théorique que viendra compléter
une riche expérience de pianiste au sein de plusieurs groupes de jazz à
New York.
Compositeur prolifique et établi dans le paysage musical américain dès les
années 1950 – il obtient le prix Pulitzer en 1957 – Norman Dello Joio a
dédié une majeure partie de sa production à la musique chorale :
cinquante-cinq œuvres parmi lesquelles A Jubilant Song, qui s’impose
depuis les années 60 comme une pièce maîtresse du répertoire. Écrite
d’après A song of joys, un poème de Walt Whitman (1819-1892),
A Jubilant Song embrasse un style « américain ». L’œuvre emprunte au jazz
plusieurs caractéristiques parmi lesquelles un langage rythmique syncopé
qui transparaît en particulier dans l’écriture pianistique. S’y ajoute un
traitement puissant des voix qui fait de ce chant « jubilatoire » une œuvre
lumineuse.
Cette année-là :
1946 : fondation de la Maîtrise de Radio France par Henry Barraud et
Maurice David. Apparition du premier disque microsillon aux États-Unis.
Inauguration du Jefferson Memorial de l’architecte John Russell Pope à
Washington. Création de l’entreprise de guitares Fender par Leo Fender.
AMY BEACH 1867-1944
DUSK IN JUNE, OP.82
ŒUVRE POUR CHŒUR DE FEMMES A CAPPELLA / COMPOSÉE À BOSTON EN
1917 ET PUBLIÉE LA MÊME ANNÉE AUX ÉDITIONS G. SCHIRMER / SUR UN POÈME
DE L’AMÉRICAINE SARA TEASDALE.
Née Amy Cheney en 1867 dans le New Hampshire, Amy Beach est la
descendante des premiers colons de Nouvelle-Angleterre. Après des
débuts très remarqués comme pianiste professionnelle, elle épouse à l’âge
de dix-huit ans le docteur Henry Harris Aubrey Beach. Réduisant considérablement
ses prestations en public, Amy Beach met sa carrière de concertiste entre
parenthèse au profit de la composition qu’elle destine les premiers temps
au répertoire pianistique avant de s’approprier des genres aussi variés que
la musique de chambre, le concerto, la symphonie ou l’opéra. Son œuvre
foisonnante est longuement demeurée discrète dans le paysage musical
américain et ce, malgré son statut singulier de femme compositeur. Parmi
plus d’une dizaine d’œuvres chorales qui jalonnent sa vie de compositrice,
Dusk in June opus 82 pour chœur de femmes a cappella, appartient à ses
pièces de maturité. Composée en 1917, elle s’inspire d’un poème paru
deux ans plus tôt sous la plume de l’américaine Sara Teasdale, future
lauréate du Prix Pulitzer pour le recueil « Love Songs ». En 1917, simultanément,
la compositrice américaine Fay Foster réalise d’après Dusk in June une
mélodie pour voix et piano.
Cette année-là :
1917 : création de la Manhattan School of Music à New York. Création à
Paris de Rhapsodie Nègre pour baryton, quatuor à cordes, flûte, clarinette
et piano de Francis Poulenc. Décès du pianiste afro-américain Scott Joplin.
Naissance du pianiste américain Thelonious Monk.
SPIRITUAL
DOWN BY THE RIVER TO PRAY
CHANT POPULAIRE DE LA SECONDE MOITIÉ DU XIXÈME SIÈCLE / ÉGALEMENT
CONNU SOUS LE TITRE THE GOOD OLD WAY, DOWN IN THE VALLEY TO PRAY,
COME, LET US ALL GO DOWN / PREMIÈRE PUBLICATION EN 1867 DANS LE
RECUEIL SLAVE SONGS OF THE UNITED STATES / ATTRIBUÉE À G. H. ALLAN
3 minutes environ
SWING LOW SWEET CHARIOT
CHANT POPULAIRE DE LA SECONDE MOITIÉ DU XIXÈME SIÈCLE / ATTRIBUÉ À
WALLACE WILLIS, UN ANCIEN ESCLAVE / 3 minutes environ
Ces deux chants populaires, ou spirituals, sont nés de la ferveur religieuse
qui se répand au sein de la communauté noire-américaine lors de la grande
traite négrière des 18ème et 19ème siècles en Amérique. Inspirés de la Bible,
ces chants d’expression spontanée s’élaborent lors des réunions ou des
rassemblements religieux. Les textes des spirituals appellent souvent à une
double lecture ; l’une relative aux Écritures et l’autre à la condition d’esclave.
Une ambiguïté servie par des allusions récurrentes au train (Gospel Train),
au bateau (Michael, row the boat a-shore), à la rivière (Down by the River to
Pray), ou encore au chariot. Ce dernier en particulier, est mentionné dans
plus d’une trentaine de spirituals parmi lesquels le célèbre Swing Low,
Swing Chariot. Le chariot fait directement référence au Livre des Rois qui
retrace l’ascension du prophète Elie enlevé au ciel dans un chariot de feu.
Il est aussi un symbole, une exhortation à rejoindre la « terre promise » ;
ces régions du Nord et du Centre de l’Amérique dans lesquelles, dès 1807,
la traite des Noirs est abolie. Les spirituals expriment l’appel de tout un
peuple au soulèvement et à la liberté mais plus largement, comme
l’exprime H.T. Burleigh (1866-1949), auteur de l’Introduction aux NegroSpirituals (1917), ils sont « l’espérance et la foi en l’ultime justice de la
fraternité des hommes ».
STEPHEN HATFIELD 1956
LAS AMARILLAS
PIÈCE POUR TROIS VOIX ÉGALES D’ENFANTS, DE FEMMES OU D’HOMMES A
CAPPELLA / COMPOSÉE EN 1995 / EDITÉE PAR BOOSEY & HAWKES MUSIC
PUBLISHERS / 3 minutes environ
TJAK !
PIÈCE POUR QUATRE VOIX ÉGALES DE FEMMES OU D’HOMMES / COMPOSÉE
EN 1997 / EDITÉE PAR BOOSEY & HAWKES / 4 minutes environ
Originaire de l’île de Vancouver au Canada, Stephen Hatfield est dès son
enfance marqué par les liens étroits qu’entretiennent ses parents avec une
tribu indienne. Devenu compositeur, il conserve dans sa musique
l’empreinte de ces traditions populaires qu’il développe au travers d’un
travail approfondi sur les musiques des cinq continents : États-Unis, Brésil,
Colombie, Danemark, Madagascar, Ukraine, Irlande, Espagne, Liban…
À ce jour, il a réalisé plus de cent cinquante arrangements de pièces appartenant
à des folklores traditionnels variés. Dans Las Amarillas, Stephen Hatfield
adapte pour trois voix égales a cappella un chant traditionnel mexicain, dit
«huapango», dans une pièce très rythmée où les chanteurs s’accompagnent de
battements de mains. Un même élan anime Tjak!, une composition originale
largement inspirée par les cérémonies musicales balinaises. Utilisant les
techniques du chant traditionnel « kecak » dans lequel la voix est traitée
comme une percussion, Stephen Hatfield conçoit une pièce originale
chorégraphiée, selon le principe des musiques rituelles. La dimension
incantatoire s’incarne en particulier dans la partie centrale de l’œuvre dans
laquelle une voix soliste se démarque pour entamer un appel à la transe.
ERNST TOCH 1887-1964
GEOGRAPHICAL FUGUE
PIÈCE POUR CHŒUR PARLÉ A CAPPELLA / COMPOSÉE ET CRÉÉE EN 1930 À
BERLIN / ORIGINELLEMENT CONÇUE COMME LE TROISIÈME MOUVEMENT D’UNE
SUITE POUR VOIX PARLÉE / TRADUITE EN 1935 PAR JOHN CAGE POUR LA REVUE
MUSICALE D’HENRY COWELL / EDITÉE PAR EMI MILLS MUSIC EN 1950
3 minutes environ
Compositeur majeur de l’Allemagne des années 20, Ernst Toch, d’origine
autrichienne et de confession juive, fuira le régime hitlérien dès 1933,
trouvant d’abord refuge en France et en Angleterre, avant de rejoindre les
Etats-Unis qu’il ne quittera plus jusqu’à son décès en 1964. Considéré par
ses pairs comme un compositeur d’avant-garde, il est notamment l’inventeur
en 1930 d’un nouvel idiome, le Gesprochene Musik ou « chant parlé »,
qu’il applique à la pièce Fuge aus der Geographie (Fugue géographique).
Inspirée de la technique du Sprechgesang (voix parlée) mise au point à la fin
du XIXème siècle par le compositeur allemand Engelbert Humperdinck,
cette pièce est construite selon les principes classiques de l’écriture contrapuntique.
Les quatre voix énumèrent différentes localités géographiques et font
leur entrée respective selon l’ordre consacré (ténor, alto, soprano, basse),
préservant l’illusion des intervalles de quartes ou de quintes caractéristiques
des fugues traditionnelles. Écrite en allemand, l’œuvre est traduite en 1935
par les compositeurs John Cage et Henry Cowell qui réalisent quelques
ajustements pour en faciliter la déclamation. Ainsi la ville de Ratibor
(en Pologne) est remplacée par Trinidad, tout comme Athen (Athènes)
devient Tibet dans la version anglaise. Cette traduction a assuré à la pièce
une reconnaissance internationale.
Cette année-là :
1930 : Mort de Cosima Wagner, fille de Franz Liszt et épouse de Richard
Wagner. Début de la construction de l'Empire State Building à New York.
ERIC WHITACRE 1970
ANIMAL CRACKERS, VOLUME 1 (THE PANTHER / THE COW / THE FIREFLY)
TROIS PIÈCES POUR CHŒUR ET PIANO SUR DES POÈMES D’OGDEN NASH
(1902-1971) / COMPOSÉES EN 2005 / EDITÉES EN 2005 PAR CHESTER MUSIC LTD
3 minutes environ
THE SEAL LULLABY
PIÈCE POUR CHŒUR ET PIANO SUR UN TEXTE DE RUDYARD KIPLING / COMPOSÉE
EN 2007 / EDITÉE EN 2008 PAR CHESTER MUSIC LTD / DÉDIÉE AU COMPOSITEUR
STEPHEN SCHWARTZ / 4 minutes environ
Le compositeur américain Eric Whitacre a fait du répertoire choral son
terrain de prédilection et d’expérimentation. Cet ancien élève de John
Corigliano à la Juilliard School dirige aujourd’hui sa musique et son propre
ensemble – « Eric Whitacre Singers » -- aux quatre coins du monde. Parmi
ses créations les plus remarquées, le lancement du « Virtual Choir » en
2009 qui -- à l’instar du Youtube Orchestra – permettait, via une plateforme
web, la constitution d’un chœur numérique et participatif réunissant 185
voix de 101 pays différents. Plus récemment, Eric Whitacre a réalisé des
pièces légères et ludiques pour chœur comme la série Animal Crackers
inspirée par la poésie humoristique d’Ogden Nash. Les deux premiers volumes,
imaginés comme « les prémices d’une œuvre plus monumentale », présentent de
courtes compositions animalières dont l’ordre d’exécution non défini
permet au chef de chant d’imaginer une combinaison personnelle afin de «
créer son propre zoo ». The Seal Lullaby (La Berceuse du Phoque),
composée d’après la nouvelle de Rudyard Kipling Le Phoque blanc, doit
son origine
à un projet de film d’animation. Eric Whitacre soumettra une partition pour
voix et piano sans que le projet n’aboutisse finalement puis en réalisera un
arrangement pour chœur en 2007 à la demande des Towne Singers.
Ces années-là :
2005 : création de la Symphonie nº 7 de Philip Glass au Kennedy Center,
par l'Orchestre national des États-Unis sous la direction de Leonard Slatkin.
Décès de la soprano espagnole Victoria de los Ángeles et du compositeur
français Luc Ferrari. Le compositeur Henri Dutilleux reçoit le Prix Ernst von
Siemens.
2006 : inauguration du musée du quai Branly à Paris conçu par Jean
Nouvel. Mort à Vienne du compositeur autrichien d'origine hongroise
György Ligeti.
2007 : inauguration de l'Opéra de Pékin conçu par l'architecte français Paul
Andreu. Mort à Moscou du violoncelliste et chef d'orchestre russe Mstislav
Rostropovitch. Mort à Kürten (Allemagne) du compositeur allemand
Karlheinz Stockhausen.
« J’entends chanter l’Amérique, j’entends ses diverses
chansons, celles des ouvriers, chacun chanter la sienne
comme il faut, joyeuse et forte, le charpentier chanter la
sienne en mesurant sa planche ou sa poutre, le maçon
chanter la sienne en se mettant au travail ou en quittant
le travail, le batelier chanter ce qui lui est propre dans son
bateau, le matelot de pont chanter sur le pont du vapeur, le
cordonnier chanter assis sur son établi, le chapelier chanter
debout, la chanson du bûcheron, celle du garçon de ferme
en route dans le matin, ou au repos de midi ou à la tombée
du jour, le chant délicieux de la mère, ou de la jeune femme
à son ouvrage, ou de la jeune fille qui coud ou lave, chacun
chacune chanter ce qui lui est propre et à nul autre, le jour,
ce qui est propre au jour – le soir, un groupe de jeunes gars,
robustes, amis, chanter à pleine voix leurs mélodieuses et
mâles chansons. »
Walt Whitman, J’entends chanter l’Amérique, extrait du recueil Feuilles d’Herbe (1855).
SOFI JEANNIN chef de choeur
1995 : début des études au CRR de Nice et à l'Académie Royale de Musique
de Stockholm.
2003 : entre au Royal College of Music de Londres afin d'étudier la direction
de chœur auprès de Paul Spicer.
2005 : est recrutée par le Royal College of Music Junior Department
et l'Imperial College en tant que chef de chœur et professeur de technique
vocale.
2005 : début avec les London Voices en tant que mezzo soprano.
Elle obtient la médaille de la Worshipful Company of Musicians de Londres.
2006 : premier enregistrement pour la BBC : Sofi Jeannin dirige la création
britannique de Consolation I d'Helmut Lachenmann.
2006 : professeur de direction de chœur au Conservatoire d'Évry.
2008 : nommée directrice musicale de la Maîtrise de Radio France.
2009 : inaugure une collaboration régulière avec l'Académie de Paris pour
de nombreuses actions pédagogiques et artistiques. Est nommée au grade
de Chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres.
2010 : dirige pour la première fois l'Orchestre Philharmonique de Radio
France. Débuts avec le Stockholm Concert Orchestra.
2012 : dirige pour la première fois l'Orchestre National de France.
Est nommée au grade de Chevalier des Palmes Académiques.
2013 : invitée au St Jacobs Chamber Choir à Stockholm pour diriger Figure
humaine de Francis Poulenc.
CORINE DUROUS pianiste
Passionnée par la voix et le monde de l'opéra, Corine Durous est nommée
chef de chant de l'Opéra de Nantes à l'âge de 19 ans.Lauréate de la
fondation Yehudi Menuhin, elle est par la suite nommée chef de chant du
Centre d'études musicales supérieures de Toulouse pour la classe
d'Andréa Guiot. Invitée par de nombreux théâtres ( Théâtre du Châtelet ,
Théâtre des Champs-Élysées, Opéra comique, Opéra de Bordeaux, Opéra de
Montpellier, Opéra de Monte Carlo, Grand théâtre de Genève, Opéra de
Lausanne et Théâtre de la Zarzuela de Madrid) , elle travaille sous la
direction de chefs prestigieux ( Pinchas Steinberg, Marc Minkowski, James
Conlon, Georges Prêtre, Rudolf Bibl, Kent Nagano...) et sera assistante de
Christophe Rousset pour plusieurs productions d'opéras. En 2003, elle est
nommée chef de chant à l'Opera National de Paris et à la Maîtrise de Radio
France. Parallèlement, Corine Durous se produit régulièrement en récitals
de lieder et mélodies françaises, notamment avec les sopranos Sandrine
Piau,
et Teodora Ghiorgiu.
Elle est également pianiste du chœur de chambre les éléments, (meilleur
ensemble aux Victoires de la musique, prix Liliane Bettencourt), avec lequel
elle a enregistré trois disques: Full fathom five et autres Shakespeare songs
de Ralph Vaughan Williams ( Diapason d'or ) et œuvres chorales de Philippe
Hersant (Choc du Monde de la musique, 10 de répertoire, et ffff de Télérama) et
l’Âme Slave, Russie et Mitteleuropa (L’Empreinte Digitale). Elle a également
été sollicitée par de nombreux artistes pour effectuer la direction artistiques
de leurs enregistrements (Quatuor Debussy, Ensemble Jacques Moderne,
les éléments, Solistes de l'Opera de Paris/Michel Fau, François Xavier Roth).