Mon marathon de Paris

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Mon marathon de Paris
« Mon marathon de Paris »
par Gilles DECOSNE
Je ne résiste pas à l'envie d'envoyer un petit mot sur le marathon de Paris, mon premier, parce que
c'est pour ça que je me suis inscrit à l'AVOC, voilà 2 ans.
D'abord la préparation, toutes les séances avec Benoit Leroy et la plupart avec Greg Leclercq. Ces 8
semaines où on se suit sont déjà une aventure, les 4 premières euphoriques, 6 et 7 très fatigantes
avec des alertes en cascade, contracture musculaire, crise de goutte (!) et pourtant ce ne sont pas les
excès qui m'ont marqué puis finalement une extinction de voix.
Je passe sur l'organisation du voyage et du séjour.
Dimanche matin 5/6° mais pas de pluie, nous nous retrouvons dans le sas avec Benoit et nous avions
prévu de ne pas courir ensemble.
Une fois le départ donné, je vois la place de la Concorde puis le Bois de Vincennes où il n’y a
personne, uniquement les marathoniens dans un sens et quelques autres coureurs du dimanche
également, dans l’autre sens. C’est pratique et rapide pour les arrêts techniques car j’ai eu le temps
de compter jusqu’à 11 ! le temps de me faire doubler par le meneur d’allure et de le redoubler
quelques minutes plus tard.
Ensuite tous les ponts, je n’ai le souvenir que d’un avec la tête d’un gros barbu rigolard entouré de
grappes de raisins. D’ailleurs je n’ai pas vu les arcades de la rue de Rivoli, l’Hôtel de Ville, la Seine, à
part la Tour Eiffel. Le tourisme ce sera une autre fois.
A partir du 25ème km je sens une ampoule que j’essaie d’ignorer et j’arrive à contenir la douleur en
« grattant » le pied au moment de l’impact comme nous l’a appris Jérôme.
Du 5ème au 25ème, j’ai 15 secondes d’avance sur mon temps, ça va mais à aucun moment je ne sens
que c’est facile. Au 30ème j’ai 15 secondes de retard mais entre- temps au 28ème apparaissent des
douleurs aux cuisses, tout autour des cuisses. Et là je dois bientôt passer devant ma famille et mes
amis alors je me rappelle le conseil de notre autre coach, le petit Seb’, « soyez beaux ! » et je fais
bonne figure.
Après commencent les interminables lignes droites et boucles dans le Bois de Boulogne et j’entends le
public qui crie « voilà les 3h15 ». Je me retourne et je vois au loin le meneur d’allure avec son
drapeau dans le dos, comme un guerrier japonais sorti de Kaguemusha lancé à ma poursuite ! Pas le
choix, je relance. Puis je fais le détail de tous les endroits où je n’ai pas mal et heureusement ils sont
nombreux : rien aux mollets, aux tendons, aux genoux, au dos, aux bras, le souffle est tranquille mais
qu’est-ce que j’ai mal aux cuisses. Je guette chaque borne bleue à chaque km pour m’accrocher.
Les 200 derniers mètres, même là je n’ai pas pu me dire que c’était gagné.
Une fois la ligne passée, j’appuie sur mon chrono, 3h12’59’’ et j’ai juste un peu froid.
Au final j’ai parcouru 42.942 km, ça n’est pas la piste cyclable très régulière où on choisit sa
trajectoire au cm. La différence c’est plus de 700m, autrement dit 3 min de plus.....
A l’hôtel je constate que l’ampoule a fini entre 2 orteils, elle est remontée à force de gratter !
A bientôt à l'AVOC pour revoir Benoit et tous les autres.