LES APPAREILS D`ISOCINETISME EN EVALUATION ET EN

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LES APPAREILS D`ISOCINETISME EN EVALUATION ET EN
LES APPAREILS D’ISOCINETISME EN
EVALUATION ET EN REEDUCATION
MUSCULAIRE : INTERET ET
UTILISATION
FEVRIER 2001
Service évaluation des technologies
Service évaluation économique
Dans la même collection :
Radiologie conventionnelle numérique et développement des réseaux d’image - Janvier 1997
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
AVANT-PROPOS
La médecine connaît un développement accéléré de nouvelles technologies, à visée
préventive, diagnostique et thérapeutique, qui conduisent les décideurs de santé et les
praticiens à faire des choix et à établir des stratégies, en fonction de critères de sécurité,
d'efficacité et d'utilité.
L'Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) est un établissement
public administratif créé par le décret n° 97-311 du 7 avril 1997 dans le cadre de la réforme
du système de soins français (ordonnances du 24 avril 1996). Cette nouvelle agence poursuit
et renforce les missions de l’Agence nationale pour le développement de l’évaluation
médicale (ANDEM) et s’enrichit de nouvelles activités telle la mise en place de la procédure
d’accréditation dans les établissements de santé ou l’évaluation d’actions de santé publique.
Parmi les missions qui lui incombent, l’ANAES évalue ces différentes stratégies, réalise une
synthèse des informations disponibles et diffuse ses conclusions à l'ensemble des partenaires
de santé. Son rôle consiste à apporter une aide à la décision, qu'elle soit individuelle ou
collective, pour :
•
•
•
éclairer les pouvoirs publics sur l'état des connaissances scientifiques, leur implication
médicale, organisationnelle ou économique et leur incidence en matière de santé
publique ;
aider les établissements de soins à répondre au mieux aux besoins des patients dans le but
d'améliorer la qualité des soins ;
aider les professionnels de santé à élaborer et à mettre en pratique les meilleures stratégies
diagnostiques et thérapeutiques selon les critères requis.
Ce document répond à cette mission. Les informations qui y sont contenues ont été élaborées
dans un souci de rigueur, en toute indépendance, et sont issues tant de la revue de la littérature
internationale que de la consultation d'experts.
Professeur Yves MATILLON
Directeur général
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
GROUPE DE TRAVAIL
Mr Stéphane BOUILLAND, ingénieur biomédical, BERCK-SUR-MER ;
Dr Paul CALMELS, médecine physique et réadaptation, SAINT-ETIENNE CEDEX 2 ;
Dr Marc GENTY, médecine physique et réadaptation, SAINTE-ADRESSE ;
Dr Arnaud GRIFFON, médecine physique et réadaptation, MENUCOURT ;
Dr Jean-Noël HEULEU, médecine physique et réadaptation, MENUCOURT ;
Mr Khelaf KERKOUR, cadre de santé en physiothérapie, 2800 DELEMONT, SUISSE ;
Dr Patrick MIDDLETON, médecine physique et réadaptation, CAPBRETON ;
Mr. Michel POCHOLLE, cadre de santé, kinésithérapeute, MONTPELLIER CEDEX ;
P r Pierre PORTERO, physiologie et biomécanique, PARIS CEDEX ;
P r Pierre ROCHCONGAR, médecin du sport, RENNES CEDEX ;
Dr Bertrand ROUSSEAU, médecine physique et réadaptation, NANTES ;
P r Philippe THOUMIE, médecine physique et réadaptation, PARIS ;
Dr Jacques VANVELCENAHER, médecine physique et réadaptation, LILLE HELLEMMES ;
Mr Philippe VOISIN, cadre de santé, kinésithérapeute, LILLE HELLEMMES.
L’analyse de la littérature clinique et sa rédaction ont été réalisées par le Dr Roselyne
Delaveyne. L’analyse économique a été effectuée par Mlle Sylvie Grenêche, économiste. La
partie technique a été effectuée par Mlle Nathalie Samson, ingénieur biomédical. Ce travail a
été supervisé par le Dr Bertrand Xerri, responsable du service évaluation des technologies.
La recherche documentaire a été effectuée par Mme Christine Devaud, documentaliste, avec
l’aide de Mme Nathalie Haslin.
Le secrétariat a été assuré par Mlle Laurence Touati.
Nous tenons à remercier les membres du Conseil scientifique de l’ANAES, qui ont bien voulu
relire et critiquer ce document.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
SOMMAIRE
SYNTHÈSE ET PERSPECTIVES ............................................................................................................ 9
M ÉTHODE GÉNÉRALE DE TRAVAIL................................................................................................... 13
I.
INTRODUCTION ................................................................................................................... 13
II.
ANALYSE DE LA LITTÉRATURE........................................................................................... 13
III.
STRATÉGIE DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE............................................................... 14
III.1.
Partie clinique................................................................................................................................................................. 14
III.1.1.
III.1.2.
III.2.
Recherche automatisée................................................................................................................................................... 14
Recherche manuelle ........................................................................................................................................................ 16
Partie économique......................................................................................................................................................... 16
ARGUMENTAIRE................................................................................................................................ 17
PARTIE TECHNIQUE........................................................................................................................... 19
I.
RAPPELS DE PHYSIOPATHOLOGIE...................................................................................... 19
I.1.
Modes de contraction musculaire............................................................................................................................. 19
I.2.
Méthodes d’évaluation musculaire........................................................................................................................... 19
II.
LES APPAREILS D’ ISOCINÉTISME........................................................................................ 20
II.1.
Principes de fonctionnement ...................................................................................................................................... 20
II.2.
Descriptif général .......................................................................................................................................................... 21
II.2.1.
II.2.2.
II.2.3.
II.3.
Le dynamomètre .............................................................................................................................................................. 21
Les accessoires ................................................................................................................................................................ 21
Le logiciel......................................................................................................................................................................... 22
Paramètres mesurés ..................................................................................................................................................... 22
II.3.1.
II.3.2.
II.4.
Les paramètres graphiques ............................................................................................................................................ 22
Les paramètres quantitatifs............................................................................................................................................ 22
Évolution technique...................................................................................................................................................... 23
II.5.
Sécurités .......................................................................................................................................................................... 23
II.5.1.
II.5.2.
II.6.
Sécurités mécaniques ..................................................................................................................................................... 23
Sécurités électriques et électroniques .......................................................................................................................... 24
Maintenance – Étalonnage.......................................................................................................................................... 24
II.6.1.
II.6.2.
Maintenance..................................................................................................................................................................... 24
Étalonnage........................................................................................................................................................................ 24
ÉTAT DU MARCHÉ ............................................................................................................................. 26
I.
ÉTAT DES LIEUX .................................................................................................................. 26
I.1.
Marché international.................................................................................................................................................... 26
I.2.
Marché français............................................................................................................................................................. 28
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
II.
PRIX DES APPAREILS ........................................................................................................... 29
III.
ASPECTS ÉCONOMIQUES ..................................................................................................... 29
PARTIE CLINIQUE.............................................................................................................................. 31
I.
INTRODUCTION ................................................................................................................... 31
II.
ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE.............................................................................................. 31
III.
M ODES D’UTILISATION DES APPAREILS D’ISOCINÉTISME ................................................. 32
IV.
REPRODUCTIBILITÉ DES MESURES ..................................................................................... 33
IV.1.
Notion de technique de référence.............................................................................................................................. 33
IV.2.
Définition de la reproductibilité ................................................................................................................................ 34
IV.3.
Facteurs de variabilité liés aux caractéristiques techniques ............................................................................. 34
IV.3.1.
IV.3.2.
IV.3.3.
IV.3.4.
IV.3.5.
IV.3.6.
IV.3.7.
IV.3.8.
IV.3.9.
IV.3.10.
IV.3.11.
IV.3.12.
IV.3.13.
IV.4.
Installation du patient..................................................................................................................................................... 34
Alignement des axes ....................................................................................................................................................... 34
Débattement articulaire .................................................................................................................................................. 35
Apprentissage .................................................................................................................................................................. 35
Correction de la pesanteur............................................................................................................................................. 35
Le rétrocontrôle visuel.................................................................................................................................................... 36
Paramètres mesurés ........................................................................................................................................................ 36
Vitesse angulaire ............................................................................................................................................................. 36
Critères anthropométriques ........................................................................................................................................... 36
Reproductibilité interexaminateurs .............................................................................................................................. 36
Reproductibilité interappareils ...................................................................................................................................... 36
Reproductibilité intertests .............................................................................................................................................. 37
Reproductibilité intersujets ........................................................................................................................................... 37
Normes à définir en ce qui concerne les paramètres mesurés .......................................................................... 37
V.
UTILISATION DES APPAREILS D’ISOCINÉTISME COMME OUTIL D’ ÉVALUATION ............... 46
V.1.
Les appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation chez le sujet sain et le patient.............................. 46
V.2.
Comparaison avec d’autres méthodes d’évaluation musculaire...................................................................... 46
V.2.1.
V.2.2.
V.2.3.
V.2.4.
V.3.
Genou................................................................................................................................................................................ 46
Tronc ................................................................................................................................................................................. 47
Épaule ................................................................................................................................................................................ 48
Conclusion........................................................................................................................................................................ 48
Valeur diagnostique de ces évaluations................................................................................................................... 48
V.4.
Conclusion....................................................................................................................................................................... 50
VI.
UTILISATION DES APPAREILS D’ISOCINÉTISME COMME OUTIL DE RÉÉDUCATION ........... 54
VI.1.
Généralités ...................................................................................................................................................................... 54
VI.2.
Utilisation des appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation............................................................. 54
VI.2.1.
VI.2.2.
VI.3.
Genou................................................................................................................................................................................ 54
Tronc ................................................................................................................................................................................. 55
Comparaison de la rééducation sur appareil d’isocinétisme avec d’autres méthodes de
rééducation...................................................................................................................................................................... 55
VI.3.1.
VI.3.2.
Genou................................................................................................................................................................................ 55
Tronc ................................................................................................................................................................................. 55
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
VI.4.
Conclusion....................................................................................................................................................................... 55
VII.
ÉVALUATION DES RISQUES LIÉS À L’ UTILISATION DES APPAREILS D’ ISOCINÉTISME ....... 58
VII.1.
Effets adverses ............................................................................................................................................................... 58
VII.2.
Les lésions musculo-tendineuses ............................................................................................................................... 58
VII.3.
Risque cardio-vasculaire............................................................................................................................................. 59
VII.4.
Contre-indications du travail isocinétique ............................................................................................................. 59
ÉTAT DES PRATIQUES EN FRANCE.................................................................................................... 61
I.
OBJECTIFS ET MÉTHODE .................................................................................................... 61
II.
NIVEAU D'ACTIVITÉ ET MODES D' EXERCICE...................................................................... 62
III.
PROTOCOLE D ' ÉVALUATION DANS TROIS INDICATIONS .................................................... 65
III.1.
Généralités ...................................................................................................................................................................... 65
III.1.1.
III.1.2.
III.1.3.
III.2.
Paramètres les plus utilisés............................................................................................................................................ 65
Choix d’un protocole d’évaluation isocinétique........................................................................................................ 65
Rendu des résultats ......................................................................................................................................................... 66
Le genou ligamentaire.................................................................................................................................................. 66
III.2.1.
III.2.2.
III.3.
Position du sujet testé pour le genou ........................................................................................................................... 66
Protocole ........................................................................................................................................................................... 68
Le tronc chez le lombalgique chronique ................................................................................................................. 70
III.3.1.
III.3.2.
III.4.
Position du sujet testé pour le tronc ............................................................................................................................. 70
Protocole ........................................................................................................................................................................... 70
L'épaule pour conflit sous-acromial......................................................................................................................... 72
III.4.1.
III.4.2.
Position du sujet testé pour l'épaule ............................................................................................................................. 72
Protocole ........................................................................................................................................................................... 72
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 74
ANNEXE 1 : GLOSSAIRE.................................................................................................................... 77
ANNEXE 2 : I NSTALLATION DU SUJET .............................................................................................. 79
ANNEXE 3 : R EPRODUCTIBILITÉ ...................................................................................................... 81
ANNEXE 4 : FACTEURS DE VARIABILITÉ.......................................................................................... 85
ANNEXE 5 : NORMES ........................................................................................................................ 90
ANNEXE 6 : UTILISATION DES APPAREILS D’ ISOCINÉTISME COMME OUTIL D’ ÉVALUATION ......... 94
ANNEXE 7 : COMPARAISON DE L ’ ISOCINÉTISME AVEC D ’AUTRES MÉTHODES D’ ÉVALUATION
MUSCULAIRE ....................................................................................................................... 96
ANNEXE 8 : UTILISATION DE L’ ISOCINÉTISME COMME OUTIL DE RÉÉDUCATION
MUSCULAIRE ....................................................................................................................... 99
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
ANNEXE 9 : QUESTIONNAIRES D 'ACTIVITÉ ET D' UTILISATION DES APPAREILS
D' ISOCINÉTISME.................................................................................................................. 101
RÉFÉRENCES :................................................................................................................................... 105
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
SYNTHESE ET PERSPECTIVES
Les appareils d’isocinétisme ont été présentés par les professionnels et les fabricants comme
des appareils performants et sécuritaires, dont l’utilisation serait bien acceptée par les patients,
et qui permettraient une évaluation quantitative de la force musculaire, ainsi qu’un
renforcement sélectif de groupes musculaires.
Bien qu’ils soient en développement depuis une trentaine d’années, leur utilisation en France
date d’une vingtaine d’années. Chez les patients l’utilisation des appareils d’isocinétisme a
pour champs d’application : l’évaluation musculaire en pré ou postopératoire, la préparation
sportive, la rééducation de l’appareil locomoteur.
Les appareils d’isocinétisme se sont imposés comme technique de référence, sans que
l’évaluation comparative de cette technologie n’ait été rigoureusement réalisée.
Ce rapport a eu pour objet de présenter une analyse des données publiées dans la littérature
internationale, afin d’évaluer l’efficacité et la sécurité des appareils d’isocinétisme, ainsi que
leur utilisation pour l’évaluation et le renforcement musculaire au niveau du genou, du tronc
et de l’épaule. Un état du marché des appareils d'isocinétisme et les aspects économiques ont
été également présentés.
Les points suivants ont été discutés :
• Qu’est-ce qu’un appareil d’isocinétisme ? Que mesure-t-il et comment ? Quelles sont ses
spécificités techniques ?
• Quelles sont la fiabilité et la reproductibilité des mesures obtenues à partir des appareils
d’isocinétisme ?
• Quelle est l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation ? Quelle est la
place de cette technique parmi les autres techniques d’évaluation de la force musculaire ?
Quelle est l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil de diagnostic ?
• Quelle est l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation ? Quelle
est la place de cette technique par rapport aux autres techniques de renforcement
musculaire ?
• Quelles perspectives de développement d’études de bonne qualité méthodologique peuvent
être mises en place ?
Fonctionnement d’un appareil d’isocinétisme
Le fonctionnement des appareils d’isocinétisme repose sur deux principes de biomécanique
qui sont la maîtrise de la vitesse et l’asservissement de la résistance. Ces appareils ne
mesurent pas une force mais le couple créé par cette force et son bras de levier au niveau de
l’axe du dynamomètre (les paramètres mesurés sont d’ordre graphique et quantitatif). Ils
permettent de travailler selon un mode concentrique ou excentrique.
En théorie toutes les grosses articulations peuvent être testées avec les appareils
d’isocinétisme, et les localisations les plus fréquemment évaluées ou rééduquées sont le
genou, le tronc et l’épaule.
L’évolution technologique observée depuis 30 ans concerne les progrès de l'informatique et le
développement du mode excentrique et de l’arthromoteur.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
9
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Fiabilité des mesures et reproductibilité
Les études sur la reproductibilité intertests montrent que les résultats ne sont pas
superposables d’une marque à l’autre et d’une génération d’appareil à l’autre pour une même
marque et il existe une variabilité significative entre examinateurs. Comme pour toute
technique d’évaluation et de renforcement musculaire, les encouragements verbaux et le rétrocontrôle visuel ont une influence sur la qualité des résultats. Une correction de la pesanteur
doit être effectuée, et un apprentissage doit être proposé à chaque patient, afin d’optimiser sa
compliance et de diminuer la variabilité des mesures.
Pour réduire la variabilité des mesures il convient de réaliser les tests : sur le même appareil,
avec un examinateur entraîné à la technique, dans la même situation de test (position du sujet,
amplitude et vitesse du mouvement, nombre de répétitions). Une extrême rigueur est
nécessaire dans l’installation du patient, son positionnement et son maintien.
Il serait peut-être aussi intéressant de standardiser l’information donnée au patient par un
protocole de consignes, ce qui permettrait de ne rien omettre et d’améliorer la reproductibilité
inter et intra-utilisateurs.
Place des appareils d’isocinétisme par rapport aux techniques conventionnelles
Utilisation des appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation
Les tests isocinétiques permettent d’évaluer, à un moment donné et pour un sujet donné, ses
capacités à développer de la force. Les tests isocinétiques sont corrélés de manière
significative avec les tests conventionnels d’évaluation fonctionnelle musculaire. Le degré de
corrélation est d’autant plus élevé que le sujet testé est entraîné. Etant donné qu’ils n’évaluent
ni la stabilité articulaire, ni la fonctionnalité, les appareils d’isocinétisme permettent de
compléter une évaluation clinique pour évaluer un déficit musculaire.
Les paramètres mesurés par isocinétisme ont une reproductibilité satisfaisante si les tests sont
réalisés pour un même sujet, sur le même appareil et par un seul et même examinateur
expérimenté.
Le choix du ou des paramètres discriminants n’est pas clairement défini et est variable d’une
étude à l’autre. Sur l’ensemble des études analysées, le moment maximum semble être le
paramètre pour lequel la reproductibilité est la meilleure.
En matière de diagnostic, l’isocinétisme n’a pas fait ses preuves. Cependant l’observation
d’une modification de la courbe consécutive à un phénomène douloureux permet de guider la
rééducation.
La question de la définition de normes se pose. Pour un sujet donné faut-il comparer le
membre sain au membre lésé, en particulier en ce qui concerne les ratios
agonistes/antagonistes, ou le comparer à des « normes » établies sur une population saine ? La
définition de normes est difficile à mettre en œuvre, car cela implique l’étude des différents
types de populations en fonction des différentes conditions de test.
Utilisation des appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation
L’isocinétisme est une technique qui ne se substitue pas aux autres techniques de rééducation
conventionnelle mais qui constitue un moyen complémentaire parmi l’ensemble des
techniques de rééducation disponibles. Cette rééducation isocinétique s’inscrit dans un
programme d’amélioration des qualités motrices. Il existe une forte émulation par le biais du
rétrocontrôle visuel permanent qui incite le patient à se dépasser.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
10
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Dans les études publiées et analysées dans ce rapport, les critères de jugement de l’efficacité
de la rééducation isocinétique sont variables d’une étude à l’autre. Ils incluent l’étude des
paramètres isocinétiques, du retentissement fonctionnel, de la diminution de la douleur, ou
utilisent des méthodes manuelles d’évaluation de la force musculaire.
L’intérêt à long terme de l’isocinétisme pour le patient se pose. Aucune étude d’acceptabilité
de l’isocinétisme et/ou d’amélioration de la qualité de vie n’a été retrouvée dans la littérature.
Des éléments sur le lien entre les mesures isocinétiques et la symptomatologie ressentie par le
patient sont toutefois disponibles. En revanche, le lien entre les résultats des tests et la
fonctionnalité articulaire n’a jamais été formellement établi.
La question de la définition des objectifs de cette rééducation se pose donc. L’objectif est-il le
retour à un profil identique à celui de sujets sains de référence, ou faut-il viser la restauration
des performances musculaires antérieures ? Faut-il privilégier la récupération d’un bon
équilibre agoniste/antagoniste associé à un déficit éventuel ou au contraire la récupération de
la force musculaire ? Une définition uniformisée du pourcentage de déficit musculaire
résiduel acceptable après rééducation est nécessaire. La multifonctionnalité de l’instrument
permet une adaptation à différentes pathologies.
État des lieux et aspects économiques
La recherche documentaire n'a dégagé aucune étude fournissant des données intéressantes sur
le marché des appareils d'isocinétisme. Des informations fournies par les industriels et les
utilisateurs de la technique ont cependant permis de faire un état des lieux de l'activité
d'isocinétisme en France, de recenser les différents modèles disponibles sur le marché et de
cerner leurs prix.
En 2000, la France compte entre 160 et 170 appareils d’isocinétisme en activité sur l'ensemble
du territoire national. Parmi les 7 fabricants implantés en France, deux principaux dominent le
marché : Biodex et Cybex. Les prix catalogue des appareils les plus récents varient entre
280 000 (soit 42 685,72 euros) et 600 000 F(soit 91 469,90 euros), selon les modèles. Il
s'avère difficile de quantifier le nombre d'actes d'évaluation ou de rééducation réalisés sur des
appareils d'isocinétisme en France.
Au-delà des prix des appareils, d'autres éléments doivent être pris en compte dans l'évaluation
des coûts liés à l'utilisation d'un appareil d'isocinétisme : les coûts de fonctionnement,
l'amortissement des appareils, les coûts de maintenance, les coûts en personnel et en
formation.
Développement d’études de bonne qualité méthodologique
L’analyse de la littérature montre tout d’abord que les travaux sur l’isocinétisme sont très
disparates et de qualité méthodologique médiocre. Les études publiées et analysées dans ce
rapport concernent un petit nombre de sujets, en majorité des sujets sains, ce qui constitue une
population non représentative de celle des patients. Il existe une grande variabilité des
protocoles, que ce soit dans le choix des vitesses angulaires, du nombre de répétitions, des
temps de repos, mais aussi dans la position du sujet et du segment de membre testé.
Il conviendrait, afin d’obtenir un nombre suffisant de patients, de développer des études
multicentriques au cours desquelles le même protocole d’évaluation et/ou de rééducation
serait appliqué.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
11
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Sécurité d’utilisation
Des sécurités mécaniques, électriques et électroniques empêchent l’appareil d’atteindre des
amplitudes inacceptables pour l’articulation testée et permettent de tenir compte des
limitations d’amplitude articulaire propres à chaque patient. Une question reste cependant en
suspens : est-ce que les normes de sécurité sont identiques d’un appareil à l’autre (marque
différente, appareil de génération différente) ?
La littérature est pauvre en ce qui concerne la description des accidents mettant en cause
l'utilisation de l'appareil d'isocinétisme. D’autre part, les données rapportées ne permettent pas
d’estimer la fréquence réelle de ces incidents. Les contre-indications à l’utilisation d’un
appareil d’isocinétisme peuvent être liées soit à la pathologie articulaire concernée par
l’évaluation, soit à une pathologie concomitante qui pourrait être aggravée par l’effort
consenti par le patient au cours du déroulement du test, en particulier une pathologie
cardiaque pour laquelle un test d’effort est préconisé en cas de terrain prédisposant.
En conclusion, il ressort de l’analyse de la littérature, que :
L’isocinétisme vient en complément de l’examen clinique et des autres méthodes (manuelles
ou instrumentales) d’évaluation et de rééducation musculaire.
Cette technique permet de réaliser, chez un patient donné, pour un groupe musculaire donné
et dans des conditions opératoires standardisées, une évaluation musculaire objective et
quantitative. Elle permet aussi lors d’un même test du couple musculaire agoniste/antagoniste
de mettre en évidence un éventuel déséquilibre.
Comme pour toute technique d’évaluation de la force musculaire, différents facteurs
modifient la reproductibilité des mesures et il convient de standardiser les protocoles et de
contrôler si possible ces facteurs.
Si en matière de diagnostic les tests isocinétiques n’ont pas fait leurs preuves, le suivi
longitudinal d’un même patient pris comme son propre témoin permet de guider sa
rééducation sous réserve du respect des procédures préalablement définies.
La rééducation isocinétique a une efficacité qui reste à démontrer. Pour cela il faudrait mettre
en place un suivi de groupes de patients importants pour évaluer précisément les apports de
cette technique.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
12
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
METHODE GENERALE DE TRAVAIL
I.
INTRODUCTION
La méthode de travail de l’ANAES se fonde sur l’analyse de la littérature et sur des
entretiens avec les membres d’un groupe de travail. Cette méthode permet ainsi de
faire la synthèse des informations à un moment donné.
Les principales sociétés scientifiques pouvant être concernées par le sujet ont été
consultées afin qu’elles proposent des experts susceptibles de participer au groupe de
travail. Dans ce groupe de travail constitué de 14 personnes de diverses compétences,
la répartition géographique et la parité du type de spécialité exercée (médecins du
sport, médecins rééducateurs, kinésithérapeutes, ingénieurs biomédicaux) ont été
prises en compte.
Faisant suite à la recherche bibliographique et à l’analyse de la littérature, nous avons
rédigé un premier document de travail exposant la problématique, la méthodologie et
les résultats de l’analyse des études publiées. Ce document a été discuté lors d’une
première réunion de travail, au cours de laquelle une synthèse des remarques et des
conclusions a été proposée. Un deuxième document a été rédigé et il a été de nouveau
révisé lors de la seconde réunion du groupe de travail.
II.
ANALYSE DE LA LITTERATURE
Une recherche bibliographique a été réalisée par interrogation systématique des
banques de données (voir stratégie documentaire). Les membres du groupe de travail
ont transmis en complément leurs articles et données complémentaires. Des grilles de
lecture (Guide méthodologique, analyse de la littérature et gradation des
recommandations, janvier 2000, ANAES) destinées à apprécier la qualité
méthodologique et le niveau de preuve scientifique des documents obtenus ont été
utilisées en première intention. Les documents ont été classés selon les grilles en
différentes catégories. L’analyse des articles a été faite en s’attachant à vérifier que les
textes comportaient les informations permettant de répondre aux questions suivantes :
- Les études comparatives étaient-elles randomisées ?
- La méthodologie était-elle explicitée de façon suffisamment précise ?
- La réalisation de l’étude était-elle conforme au protocole initialement décrit ?
- Les patients étaient-ils tous traités de la même façon ?
- Les populations étaient-elles clairement décrites ?
Sur la base de cette analyse de la littérature, le groupe de travail a proposé, chaque fois
que cela était possible, une synthèse des données validées. Cet argumentaire a été
fondé soit sur un niveau de preuve scientifique soit, en l’absence de preuve, sur un
accord professionnel. Enfin, des propositions d’actions futures ont été formulées.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
13
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
III.
STRATEGIE DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE
III.1. Partie clinique
Il n’existe pas de mot-clé spécifique pour l’isocinétisme dans MEDLINE, la recherche
a donc porté en partie sur le terme Isokinet* dans les mots du titre, ce qui n’assure pas
une exhaustivité absolue.
III.1.1. Recherche automatisée
La recherche documentaire a été réalisée par l’interrogation des banques de données
MEDLINE, HealthSTAR, EMBASE et PASCAL. Elle a été limitée aux publications
de langue française ou anglaise pour la période 1980 à 2000. Cette recherche a utilisé
les mots-clés de base suivants :
Isokinetic exercise OU Isokinet ? (dans le titre) OU Isocinet ? (dans le titre)
OU ((Isometric contraction OU Muscle isometric contraction OU Isotonic contraction
OU Muscle isotonic contraction OU Continuous passive motion (dans le titre) OU
Pl*ometric contraction (dans le titre) OU Muscle spasticity OU Muscle weakness OU
Tensile strength OU Muscle strength OU Muscle fatigue)
ET (Isotonic exercise OU Concentric exercise (dans le titre) OU Eccentric exercise
(dans le titre) OU Motion therapy, continuous passive OU Exercise test OU Test*
(dans le titre) OU Exercise therapy OU Muscle training))
Ces termes ont été associés à :
-
Recommandations pour la pratique clinique, conférences de consensus :
Practice guideline* OU Guideline* OU Health planning guidelines OU
Recommendation* (titre) OU Clinical protocol OU Consensus development
conferences OU Consensus development conferences, NIH OU Consensus conference
(titre)
4 références ont été obtenues dans MEDLINE, 53 dans Embase
-
Méta-analyses, revues de la littérature :
Meta analysis OU Meta-analysis OU Meta analysis (titre) OU Review litterature
4 références ont été obtenues dans MEDLINE, 16 dans Embase.
-
Etudes comparatives :
Randomized controlled trial* OU Double-blind method OU Double blind procedure
OU Random allocation OU Randomization OU Random* (titre) OU versus (titre) OU
Controlled study OU Comparative study OU Comparison
22 références ont été obtenues dans MEDLINE, 182 dans Embase.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
14
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Les recherches suivantes ont été effectuées sur la période 1995-2000 :
-
Indications :
Knee OU Knee injur* OU Knee joint OU Anterior cruciate ligament OU Knee
anterior cruciate ligament OU Knee instability OU Knee (titre) OU Shoulder OU
Shoulder injur* OU Shoulder fracture* OU Shoulder (titre) OU Back OU Low back
pain OU Backache OU Spinal disease* OU Intervertebral disk displacement OU
Intervertebral disk hernia OU Back (titre) OU Wrist OU Wrist disease* OU Wrist
joint OU Wrist injur* OU Wrist fracture OU Wrist (titre) OU Ankle OU Ankle injur*
OU Ankle fracture OU Ankle joint OU Sport injury OU Athletic injuries
139 références ont été obtenues dans MEDLINE, 232 dans Embase.
-
Une recherche spécifique sur la restauration fonctionnelle dans les lombalgies a été
effectuée à l’aide des mots-clés suivants :
Function restor* ET (Spine OU Trunk OU Back OU Low back pain OU Back pain OU
Backache OU Spinal disease OU Intervertebral disk displacement OU Intervertebral
disk hernia)
32 références ont été obtenues dans MEDLINE, 14 dans Embase.
-
Contre-indications, effets secondaires, complications :
Complication OU Side effect OU Morbidity OU Contraindication
32 références ont été obtenues dans MEDLINE, 36 dans Embase.
-
Fiabilité-sensibilité du test :
Diagnostic value OU Sensitivity and specificity OU Quality control OU Reference
standards OU Diagnostic errors OU False negative reactions OU False positive
reactions OU Observer variation OU Reproducibility of results OU Reproducibility
OU Reliability OU Predictive value of tests OU Quality assurance, health care
59 références ont été obtenues dans MEDLINE, 77 dans Embase, 1dans HealthSTAR.
-
Equipement :
Instrumentation OU Equipment design OU Equipment failure OU Equipment safety
OU Device OU Machine OU Equipment OU Dynamometry OU Dynamomet* (dans le
titre) OU Cybex (dans le titre ou résumé)
54 références ont été obtenues dans MEDLINE, 158 dans Embase,
-
Littérature française :
Une recherche spécifique des publications de langue française a été réalisée par
interrogation de la banque de données PASCAL.
Le terme Isocinet* a permis d’obtenir 56 références.
Une recherche de la littérature kinésithérapeutique a été faite par interrogation de la
banque de données Redatel.
La recherche avec le descripteur : Isocinétisme a permis d’obtenir 85 références.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
15
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
La bibliographie élaborée par le Groupe d’Etude Normand d’Isocinétisme (GENI) a
été utilisée.
III.1.2. Recherche manuelle
Les sommaires des revues suivantes ont été analysés de janvier à septembre 2000 :
Am J Sports Med
Arch Phys Med Rehab
Euro J Appl Physiol Occup
Isokinet Exerc Sci
Med Sci Sports Exerc
Phys Ther
Spine
Ann Réadapt Méd Phys
III.2. Partie économique
La recherche documentaire concernant le marché des appareils d’isocinétisme a été
réalisée par interrogation des banques de données suivantes : IAC PROMT, IAC Trade
and Industry Database, IAC Globalbase, IAC New product announcement, IAC
Newsletter, BCC Market research, Investext, BioBusiness, ABI Inform,
Pharmaceutical News Index, PHIND, Business and Industry et Delphes.
165 références ont été identifiées sur la période 1995-2000.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
16
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
ARGUMENTAIRE
Pourquoi évaluer les appareils d’isocinétisme en 2000 ?
Les appareils d’isocinétisme ont été présentés par les professionnels et les fabricants comme
des appareils performants et sécuritaires, dont l’utilisation serait bien acceptée par les patients.
Ils permettraient une évaluation quantitative de la force musculaire, ainsi qu’un renforcement
sélectif de groupes musculaires.
Le fonctionnement de ces appareils repose sur deux principes de biomécanique qui sont la
maîtrise de la vitesse et l’asservissement de la résistance. Ces appareils permettent de
travailler selon un mode concentrique ou excentrique. En théorie toutes les grosses
articulations peuvent être testées avec les appareils d’isocinétisme.
Commercialisés depuis une trentaine d’années, un grand nombre d’appareils d’isocinétisme
de marques différentes sont disponibles sur le marché.
En France leur utilisation, en particulier chez le patient, date d’une vingtaine d’années et a
pour champs d’application : l’évaluation musculaire en pré ou postopératoire, la préparation
sportive, la rééducation de l’appareil locomoteur. Les localisations les plus fréquemment
évaluées ou rééduquées sont le genou, le tronc et l’épaule.
Les appareils d’isocinétisme se sont imposés comme technique de référence, sans qu’une
évaluation comparative de cette technologie ait été rigoureusement réalisée.
Ce rapport a donc pour objet de présenter une analyse des données publiées concernant
l’efficacité, la sécurité et le coût des appareils d’isocinétisme. Une évaluation de l’état des
pratiques en France et les aspects économiques doivent également être développés.
Objectifs de la présente étude
A la demande de la FEDMER (Fédération française de médecine physique et de
réadaptation), ce rapport a eu pour objet de présenter une analyse des données publiées
concernant les questions présentées ci-dessous.
•
•
•
•
•
Qu’est-ce qu’un appareil d’isocinétisme ? Que mesure-t-il et comment ? Quelles sont ses
spécificités techniques ?
Quelles sont la fiabilité et la reproductibilté des mesures obtenues à partir des appareils
d’isocinétisme ?
Quels sont les effets secondaires liés à l’utilisation des appareils d’isocinétisme ?
Quelle est l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation ? Quelle est la
place de cette technique parmi les autres techniques d’évaluation de la force musculaire ?
Quelle est l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil de diagnostic ?
Quelle est l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation ? Quelle
est la place de cette technique par rapport aux autres techniques de renforcement
musculaire ?
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
17
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Des informations concernant l’état du marché européen et français seront également fournies
et les aspects économiques seront abordés. L’objectif sera de définir la place actuelle de la
technique en France, de présenter les principaux fabricants et le prix de ce type d'appareils.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
18
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
PARTIE TECHNIQUE
Ce chapitre a été rédigé en se fondant sur les données d’ouvrages ou de revues générales pour
lesquels les références ont été précisées dans le texte ci-après. L’objectif a été d’apporter des
éléments de compréhension des données qui ont été discutées dans la partie clinique de ce
rapport.
Conçus aux Etats-Unis il y a environ 30 ans (1970), les concepts des appareils d’isocinétisme
ont été décrits par Hislop et Perrine en 1967 (1). Les appareils d’isocinétisme ont d’abord été
utilisés chez les spationautes, puis chez les athlètes de compétition. Introduits en France
depuis les années 80, les appareils d’isocinétisme ont vu leurs indications s’étendre
progressivement.
I.
RAPPELS DE PHYSIOPATHOLOGIE
I.1.
Modes de contraction musculaire
Il existe plusieurs modes de contraction musculaire (2) :
1. Le mode statique (ou isométrique) : au cours duquel la résistance opposée au
mouvement est égale à la force développée par le muscle. Il n’y a pas de
déplacement du segment de membre. La longueur du complexe tendino-musculaire
ne se modifie pas ;
2. Le mode concentrique : pendant lequel la résistance opposée au mouvement est
inférieure à la force développée par le muscle. Les points d’insertion musculaire se
rapprochent et le muscle se raccourcit. Il s’agit d’une activité musculaire
mobilisatrice ;
3. Le mode excentrique : pendant lequel la résistance opposée au mouvement est
supérieure à la force développée par le muscle. Les points d’insertion musculaire
s’éloignent et le muscle s’allonge. Il s’agit d’une activité musculaire freinatrice.
I.2.
Méthodes d’évaluation musculaire
En théorie, pour évaluer le bon fonctionnement du complexe musculo-tendinoarticulaire il faut :
- évaluer la force musculaire ;
- évaluer la laxité articulaire (recherche de mouvements anormaux) ;
- évaluer l’amplitude articulaire (recherche de limitation d’amplitude) ;
- évaluer la proprioception.
En effet, la participation musculaire dans la stabilité d’une articulation est importante.
De ce fait une évaluation précise et reproductible de la fonction musculaire est
nécessaire dans des contextes pathologiques variés.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
19
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Il existe plusieurs types d’évaluation musculaire dont les grands principes ont été
rappelés dans le tableau 1 (3).
Tableau 1. Concept des différentes méthodes d’évaluation de la force musculaire.
Type
(Mode)
Méthode
Contrôlable
Évaluation manuelle de la force musculaire
(Statique ou
- Classification manuelle de la force muscu- - Position angulaire du
dynamique)
laire en 5 stades allant de “ l’absence de
membre.
contraction visible ou palpable ” à une “ force
musculaire normale ”.
Évaluation instrumentale de la force musculaire
- Isométrique - La contraction musculaire est réalisée à
(Statique)
vitesse nulle (0 °/s). La force développée
par le muscle ou le groupe musculaire est
égale à la résistance appliquée. Il ne se
produit aucun mouvement ni déplacement de
segment de membre.
- Position angulaire du
membre.
- Valeur de la charge.
- Durée de la contraction.
- Isotonique
ou
anisométrique
(Dynamique)
- Le travail consiste à exécuter un
- Valeur de la charge.
mouvement contre une charge ou une
- Nombre de répétitions.
résistance fixe (résistance constante). La
longueur du muscle concerné par le
mouvement varie. Cette évaluation utilise
dans le cadre de mouvements particuliers
(développé-couché, squat) des poids libres ou
des appareils de levée de charge.
- Isocinétique
(Dynamique)
- Le travail consiste à exécuter une contraction à vitesse angulaire constante et à
résistance variable. La longueur du muscle
concerné par le mouvement varie.
II.
Non contrôlable
- Force musculaire
développée par le
patient.
- Cotation des déficits
musculaires minimes
difficile.
- Force musculaire
développée par le
patient.
- Vitesse d’exécution du
mouvement.
- Force exercée par le
muscle pour déplacer la
charge.
- Résistance auto- Contraction fournie
adaptée.
par le sujet.
- Vitesse constante.
- Nombre de répétitions.
LES APPAREILS D ’ISOCINETISME
Cette description technique ne concerne que les appareils rotatoires, appareils utilisés
le plus fréquemment en France.
II.1.
Principes de fonctionnement
Le fonctionnement des appareils d’isocinétisme repose sur 2 grands principes (4-6).
1. La maîtrise de la vitesse : on impose une vitesse constante au mouvement du
segment de membre, au lieu de lui imposer une résistance fixe (7).
2. L’asservissement de la résistance : la résistance varie et s’auto-adapte en tous
points du mouvement pour être égale à la force développée par le muscle, lorsque la
vitesse présélectionnée est atteinte (8).
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
20
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Les appareils d’isocinétisme permettent de travailler selon deux modes.
- Le mode concentrique : au cours duquel le moment de force varie avec l’angle de
l’articulation. Il n’y a pas de variation de la charge en fonction du déplacement et
on ne fait travailler qu’un groupe musculaire à la fois.
- Le mode excentrique : au cours duquel la force augmente avec l’étirement du
complexe tendino-musculaire pour atteindre son maximum près de la position
extrême rendue possible par la machine.
II.2.
Descriptif général
Les appareils d'isocinétisme peuvent être schématiquement décrits par 3 modules qui
sont le dynamomètre, les accessoires et le système informatique.
II.2.1. Le dynamomètre
Le dynamomètre assure la constance de la vitesse (isocinétisme) présélectionnée. Il est
constitué d'un servomoteur. La plupart des dynamomètres sont conçus pour permettre
la réalisation d’un mouvement articulaire autour d’un axe, aligné sur l’axe de rotation.
A l’inverse, certains dynamomètres sont conçus pour enregistrer un mouvement
linéaire (par un système de filin relié au moteur du dynamomètre et sur lequel le sujet
tire).
Un goniomètre électronique est relié au dynamomètre afin de calculer pendant
l’exercice l’angle défini par l’axe du mouvement (axe de l’articulation) et l’axe du
dynamomètre.
II.2.2. Les accessoires
Certains accessoires sont adjoints au dynamomètre. Ils permettent d’optimiser la
reproductibilité des conditions du test en cas de répétition de celui-ci. Des protocoles
de positionnement et de sanglage du patient font partie des recommandations du
fournisseur.
Le sanglage du sujet permet de maintenir la position correcte durant tout le
déroulement du test (voir exemples en annexe 2). Ceci permet d'éviter le
désalignement des axes, de limiter les compensations par d'autres groupes musculaires
que ceux testés (2,9,10) et d'annihiler les degrés de liberté des autres articulations et
les mouvements parasites (11).
Un certain nombre de paramètres peuvent être enregistrés et reproduits avec précision
afin que les conditions de test pour un même sujet soient toujours identiques (12). Ce
sont : la profondeur du siège, l'inclinaison du dossier, la position du siège par rapport à
l'axe du dynamomètre, la longueur du bras de levier, la position des butées de
limitation d'amplitude articulaire.
Lorsque le sujet est correctement positionné, il faut ensuite procéder à l'alignement de
l'axe de rotation articulaire avec l'axe de rotation du dynamomètre (13-15). En effet,
une bonne concordance entre ces deux axes est indispensable pour que le moment de
force mesuré par le dynamomètre soit proportionnel à la force du muscle (pour plus de
détails sur le mode de calcul du moment de force voir annexe 2). Mécaniquement
parlant, cela se traduit par une grande mobilité du positionnement du dynamomètre qui
peut ainsi s'adapter à l'articulation étudiée.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
21
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
II.2.3. Le logiciel
Le système informatique sert à l'enregistrement, au stockage et au traitement des
données recueillies. Il permet d’assurer la sécurité du patient durant le test puisque les
programmes prévoient d'interrompre l'exercice en cours en cas d’incident. Enfin, il
permet de stocker des informations relatives aux opérations de maintenance.
Le système informatique permet aussi de prendre en compte et de corriger les effets de
la pesanteur. Depuis le début des années 80, un calculateur adjoint à l’appareil corrige
la mesure globale de l’effet lié à la masse musculaire associé à celui lié à la masse du
bras de levier de la machine (4,14). Cette correction se fait par addition pour les
groupes musculaires antigravitaires et par soustraction pour les groupes musculaires
gravidiques (8,16).
II.3.
Paramètres mesurés
L’appareil d’isocinétisme ne mesure pas une force mais le couple créé par cette force,
et son bras de levier au niveau de l’axe du dynamomètre. Pour les appareils à
mouvement rotatoire, la vitesse est définie par rapport à l’angle du segment de
membre, ou vitesse angulaire, et s’exprime en degré par seconde (°/s). Pour les
appareils à mouvement linéaire, la vitesse s’exprime en centimètre par seconde (cm/s).
Sur certains appareils, un paramètre d'amortissement de la courbe peut être
programmé. En effet, lorsque le sujet atteint la vitesse présélectionnée, le
dynamomètre devient actif afin que cette vitesse ne soit pas dépassée. Cela crée alors
un pic sur la courbe du moment du graphe qui peut être interprété à tort comme le pic
du moment maximum (17). Les mesures effectuées sont de ce fait moins précises et ne
sont comparables avec d'autres tracés qu'en prenant garde au décalage temporel
occasionné.
Les paramètres mesurés sont d’ordre graphique et quantitatif (18).
II.3.1. Les paramètres graphiques
Il s’agit de l’enregistrement de la courbe des moments de forces, construite à partir des
deux paramètres suivants : en ordonnée le couple de force et en abscisse la position
angulaire (2,12). Il existe un temps d’accélération en début de mouvement et de
décélération en fin de mouvement qui ne correspond pas à un travail isocinétique. De
ce fait, le début et la fin de la courbe ne sont pas interprétables (12). Par ailleurs, la
forme de la courbe varie en fonction de l’articulation testée, de la marque de l’appareil
et du logiciel, mais aussi de la vitesse du mouvement et du mode évalué.
II.3.2. Les paramètres quantitatifs
Il s’agit des valeurs chiffrées de différents paramètres enregistrés lors de la réalisation
du test (2,12). Cinq paramètres sont principalement utilisés :
- Le moment de force maximale (encore appelé couple de force, ou pic de couple, ou
moment maximum) : exprimé en Newton-mètre (Nm), il correspond au moment de
force le plus élevé développé au cours du mouvement.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
22
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
-
-
-
II.4.
Le travail maximal : il correspond à l’intégration de la surface située sous la
courbe des moments de force, et s’exprime en joule (J). Ce paramètre est
dépendant de l’amplitude globale du mouvement (19).
La puissance maximale : exprimée en watt (W), elle correspond au travail effectué
par unité de temps. Elle se calcule en multipliant le moment de force par la vitesse
angulaire.
L’angle d’efficacité maximale : il mesure la position angulaire correspondant au
moment de force maximum et s’exprime en degré.
Le rapport agoniste/antagoniste : exprimé en pourcentage, il est calculé à partir
des moments de force maximum développés lors d’un même mode de contraction
et pour une vitesse angulaire identique.
Evolution technique
Depuis 30 ans, 2 types d'évolution ont été principalement observés :
1. Technologique
L'évolution des appareils est liée aux progrès de l'informatique (la convivialité des
logiciels, ainsi que la capacité de traitement et de stockage des données ont été
améliorées) et à certaines modifications techniques (qui ont permis une réduction du
temps d’installation du patient, et ont amélioré le confort de l'utilisateur et le montage
des accessoires). Par exemple, un ancien modèle comprenait un enregistreur papier et
la lecture se faisait avec un double décimètre. Cependant la transposition des données
entre deux machines de générations différentes n’est pas toujours possible.
2. Apparition du mode excentrique
Depuis une quinzaine d’années, le mode excentrique et l’arthromoteur ont pu être
développés sur les appareils d’isocinétisme, lorsque l'informatique a permis de mettre
en œuvre des sécurités (mécaniques, électriques et électroniques) pour le patient.
II.5.
Sécurités
Aucun article ne traite des sécurités mécaniques, électriques et électroniques des
appareils d'isocinétisme. Les données de ce paragraphe sont extraites d'une
documentation commerciale et technique fournie par les fabricants contactés
(Biometrics pour la marque Aristokin, Medimex pour Cybex et Moflex, Prothia pour
la marque Biodex). Les données concernant les effets secondaires liés à l’utilisation
des appareils d’isocinétisme sont présentées dans la partie clinique.
II.5.1. Sécurités mécaniques
Les accessoires sont équipés de repères visuels évitant les erreurs de montage et les
fausses manipulations, ainsi que de butées mécaniques qui empêchent l'accessoire
d’atteindre des amplitudes inacceptables pour l'articulation étudiée, et permettent de
tenir compte des limitations d’amplitude articulaire propres à chaque patient.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
23
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
II.5.2. Sécurités électriques et électroniques
Un ou deux dispositifs d'arrêt d'urgence existent, une poire disposée dans la main du
sujet et un bouton sur le dynamomètre. Ceux-ci donnent la possibilité d'arrêter
immédiatement la rotation de l'axe du dynamomètre quel que soit le mode de travail en
cours. D'autre part, le système est équipé en interne d'un circuit logique qui contrôle en
permanence l'état du système à tous les niveaux (électrique, mécanique, électronique,
informatique ou en cas de dérive par rapport aux limites fixées) et qui stoppe la
rotation de l'axe du dynamomètre au moindre problème détecté. Enfin, à chaque
démarrage de l'appareil, le contrôleur doit effectuer un autotest suivi d'une autocalibration du dynamomètre et de ses capteurs. Si une quelconque défaillance est
constatée, le système se bloque et ne peut être utilisé.
Une question reste cependant en suspens : est-ce que les normes de sécurité sont
identiques d’un appareil à l’autre (marque différente, appareil de génération
différente) ?
II.6.
Maintenance – Etalonnage
II.6.1. Maintenance
La maintenance préventive a lieu tous les 6 mois et nécessite l'immobilisation de
l'appareil durant une demi-journée. Elle est très spécifique et demande l'acquisition
d'un kit d'accessoires prévu à cet effet (8). Elle consiste en deux actions (2) : le réglage
du goniomètre 1 électronique intégré au moyen d'un niveau par rapport aux références
verticale et horizontale et le tarage de la jauge de contraintes2 par un poids fixe étalon.
Pendant l'utilisation quotidienne d'un appareil, Merillié (20) note une dérive d'un
paramètre sans explication précise mais venant certainement de la dérive inévitable de
tout système électrique. Il conclut que la fréquence d'étalonnage doit être au minimum
mensuelle.
En général, la maintenance préventive et curative est assurée par le distributeur de la
marque (21). De plus, l'informatique et l'électronique étant très performantes dans ces
appareils, une autocalibration de certains paramètres est réalisée à chaque mise sous
tension de la machine.
II.6.2. Etalonnage
Comme tout instrument de mesures, l'appareil d'isocinétisme doit être régulièrement
étalonné. Cette procédure doit faire partie des recommandations du fournisseur et
chaque marque doit proposer un protocole. Peu d’articles relatent la maintenance et
l’étalonnage de ces appareils qui semblent fiables d'un point de vue mécanique
puisqu'il n'est reporté qu'un arrêt de fonctionnement de 1 jour en 3 ans (activité du
centre non précisée) (21).
En confrontant le quotidien des experts, il semble que la maintenance et l'étalonnage
des appareils aient été traités différemment dans les centres et selon les
recommandations des fabricants (dont l'exigence de périodicité de calibration varie de
1
Goniomètre : instrument servant à mesurer les angles.
Jauge de contrainte : appareil placé entre l’accessoire et le dynamomètre, permettant une transmission précise
de la force développée par le sujet.
2
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
24
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
1 fois par mois à 1 an). Il faut donc insister ici sur l'importance de ces contrôles dont la
périodicité est à ajuster en fonction du taux d'occupation de l'appareil. En confrontant
le vécu des experts et les données de la littérature, il semble qu'une fréquence biannuelle soit un minimum à recommander, qu'un étalonnage quotidien de la position
du dynamomètre soit nécessaire et que la fréquence de la maintenance doit être
adaptée en fonction du nombre d'examens réalisés.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
25
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
ÉTAT DU MARCHE
La recherche documentaire n'ayant dégagé aucune étude fournissant des données
intéressantes sur le marché des appareils d'isocinétisme, ce chapitre présente des
informations obtenues auprès des distributeurs de ce type d'appareils (Biometrics pour la
marque Aristokin, Medimex pour Cybex et Moflex, Prothia pour la marque Biodex) et des
utilisateurs de ce type d'appareil. L'objectif est de faire un état des lieux de l'activité en
France et dans le monde, de recenser les différents modèles disponibles sur le marché et de
cerner leurs prix. Ces données doivent donc être considérées avec prudence et ne peuvent
être envisagées qu'à titre informatif.
I.
ETAT DES LIEUX
I.1.
Marché international
Si la technique d'évaluation isocinétique est connue depuis 1967 (1) aux Etats-Unis, ce
n'est qu'en 1975 qu'elle est entrée au Japon et seulement depuis les années 80 en
Europe, où les pays scandinaves ont été les premiers à acquérir des appareils
d'isocinétisme. En 2000, plus d'une centaine de pays dans le monde ont adopté cette
technique, les Etats-Unis et l'Europe sont des marchés quasi saturés, les sociétés n'y
ayant pratiquement qu'une activité de renouvellement du parc existant.
Il existe cependant en Europe de grandes disparités quant au nombre d'équipements
disponibles dans chaque pays (tableau 2). Selon les distributeurs des appareils
d'isocinétisme, les raisons de ces disparités sont multiples.
-
-
Un des facteurs influençant le taux d'équipement serait d'ordre culturel. Les pays
ayant une culture de médecine physique seraient plus largement équipés car
l'approche scientifique dans le monde de la rééducation y serait plus développée
par rapport aux pays ayant une approche davantage kinésithérapique, comme la
France, attachée à un savoir-faire manuel. Sur ce point, l'exemple de la Suisse est
intéressant. La Suisse du Nord, de culture alémanique, est très orientée vers la
médecine physique et a un taux d'équipement proche de l'Allemagne, tandis que la
Suisse romande, qui a une approche davantage physiothérapique (c'est-à-dire
kinésithérapique), présente un taux d'équipement voisin de celui de la France.
Les autres facteurs expliquant cette répartition géographique seraient d'ordre
économique (les pays les plus riches sont davantage équipés) ou structurel, c'est-àdire liés au mode de prise en charge de la technique dans les différents pays et à
leur positionnement par rapport à la diffusion de cette technique. Par exemple, en
Allemagne et en Suisse, l'acte d'isocinétisme est pris en charge par l'assurance
maladie (ce qui qui n'est pas le cas en France), ce qui expliquerait en partie le
développement de la technique dans ces pays.
En 2000, la France compte entre 160 et 170 appareils d’isocinétisme en activité sur
l'ensemble du territoire national. Elle se situe loin derrière l'Allemagne, après l'Italie,
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
26
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
la Hollande et l'Angleterre, où, après une période de stagnation, le nombre de
machines implantées augmente fortement depuis 1 à 2 ans (tableau 2).
Tableau 2. Nombre d’appareils d’isocinétisme implantés en Europe.
Pays
Allemagne
Angleterre
Italie
Scandinavie
Hollande
France
Suisse
Belgique
Espagne
Grèce
Portugal
Nombre de machines
implantées
Population en
millions d'habitants
1999*
Nombre de machines
par million
d'habitants
1200-1500
600-700
500-600
220-290
180-220
160-230
100-130
80-100
80-120
20-35
10-20
82
59,4
57,7
24,18
15,8
59,1
7,1
10,2
39,4
10,5
10
14,6 – 18,29
10,10 – 11,78
8,66 – 10,40
9,10 – 11,99
11,39 – 13,92
2,71 – 3,89
14,08 – 18,31
7,84 – 9,80
2,03 – 3,04
1,90 – 3,33
1–2
* Statistiques INED (Internat) ; Données fournies par les membres du groupe de travail
Un grand nombre d’appareils d’isocinétisme de marques différentes sont disponibles
sur le marché. Une vingtaine d’appareils cités dans la littérature internationale ont été
référencés, correspondant à 11 fabricants ou revendeurs (tableau 3).
Tableau 3. Types d’appareils d’isocinétisme référencés dans la littérature.
Marque d’appareil d’isocinétisme
Publications référençant la marque d’appareil (%)
Cybex
45,2
Biodex
19,6
Kincom
16,0
Lido
12,9
Akron
1,3
Kinetic
1,3
Merac
1,3
Kintrex
0,6
Rev
0,6
Varicom
0,6
Dynamatic
0,6
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
27
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
I.2.
Marché français
Selon le groupe de travail et les distributeurs des appareils d'isocinétisme, parmi les 7
fabricants implantés en France, deux principaux dominent le marché : Biodex et
Cybex (tableau 4). En nombre d'appareils implantés, la société Biodex se place
derrière la société Cybex (appelée Lumex avant 1996) qui domine actuellement le
marché. L'ensemble des autres fabricants ne représente qu'une quinzaine d'appareils.
La société Lido par exemple ne possède qu'un seul appareil situé à Berck-sur-Mer
(Pas-de-Calais). La société Kintrex, devenue Con-Trex, présente, elle, 5 appareils en
activité. Il s’agit de machines implantées depuis plusieurs années. Cette société, dont
le distributeur se trouve en Suisse, ne fournit plus de nouveaux appareils en France.
Un appareil de la société Technogym était distribué en France mais a été retiré. Cette
société, leader sur le marché italien, distribue également ses appareils en Espagne, au
Portugal et en Suisse. La société Humac, spécialisée dans la fabrication de logiciels, a
équipé une trentaine de machines Cybex.
Selon les distributeurs, les appareils d’isocinétisme sont utilisés par différents types de
structures : centres de rééducation fonctionnelle publics, privés ou mutualistes, CHU,
centres hospitaliers et cliniques chirurgicales privées. Ces structures interviennent dans
divers domaines. La médecine physique et de réadaptation se dégage comme l'activité
principale, viennent ensuite la recherche en évaluation musculaire et la médecine du
sport.
Tableau 4. Fabricants et nombre d'appareils implantés en France.
Fabricant
CYBEX
BIODEX
CON-TREX
ARISTOKIN
MERAC
Distributeur
Nombre d'appareils implantés
Medimex
Prothia
Biometrics
-
118
35
5
5
2
1
1
1
KIN-COM
-
ARIEL
-
LIDO
Données fournies par le groupe de travail.
-
-
La marque Biodex a commercialisé 3 générations d'appareils : le système multiarticulaire
(il y a environ 10 ans), le système 2 et le système 3. Elle propose en 2000 trois types
d’appareils de technologie identique mais qui offrent des adaptations par rapport au
modèle de base.
La marque Cybex propose 5 générations d'appareils : le dernier modèle commercialisé est
le Cybex Norm. Il représente plus de 50 % de l'ensemble des appareils Cybex
actuellement installés, le reste du parc étant partagé entre le Cybex 6000, le Cybex 300 et
le Cybex 2.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
28
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
II.
PRIX DES APPAREILS
Les prix présentés dans cette partie sont des prix tarifs. Il s’agit donc de prix fixés par
les industriels eux-mêmes et qui servent de base de négociation avec les centres.
Les prix des appareils d’isocinétisme varient selon les modèles (tableau 5). Ils
comprennent en général la structure de l'appareil (plate-forme, chaise, dynamomètre),
un panneau de contrôle électronique digital (doublé d'un contrôle informatique), le
système d'exploitation, les logiciels, et éventuellement une formation à l'utilisation de
l'appareil et la maintenance pour la première année.
Certains accessoires intégrables aux appareils sont proposés. Selon les données
fournies par les distributeurs contactés, ces accessoires coûtent en moyenne 70 000 F,
qu'il s'agisse d'un simulateur de levée ou d'accessoires permettant une
extension/flexion du tronc. D'autres accessoires comme les outils d'ergothérapie sont
moins chers, puisque leur prix avoisine 25 000 F.
Tableau 5. Prix approximatifs des appareils d'isocinétisme vendus en France.
Marque
CYBEX
BIODEX
KINCOM
ARISTOKIN
CON-TREX
MERAC
ARIEL
LIDO
Prix approximatifs des appareils
en francs HT
en euros HT*
460 000 **
600 000 **
280 000 **
360 000 **
440 000 **
70 126,54
91 469,40
42 685,72
54 881,64
67 077,56
70 126,54
76 224,50
460 000 †
500 000 †
‡
380 000 †
‡
‡
480 000 †
57 930,62
73 175,22
Type d'appareil
Cybex Norm
Cybex Norm + module tronc
Quick Set System 3
Quick Set plus System 3
Pro System 3
Kincom 500 H
Kincom AP
‡
Kintrex 1000
‡
‡
Lido active
*1 euro = 6,55957 francs ; ** D'après les ditributeurs : Medimex pour Cybex et Prothia pour Biodex ; † D'après
(2) ; ‡ Les données manquantes n'ont pas pu être recueillies dans la littérature.
III.
ASPECTS ECONOMIQUES
Au-delà des prix des appareils, d'autres éléments doivent être pris en compte dans
l'évaluation des coûts liés à l'utilisation d'un appareil d'isocinétisme :
- Parmi l'ensemble de ces coûts d'exploitation, les coûts liés au fonctionnement
quotidien des appareils semblent négligeables. Ils se limitent en effet à l'énergie
électrique nécessaire au fonctionnement de l'appareil, aux consommables
informatiques (papier et cartouches d'imprimante), aux sangles de maintien du
patient et à l'entretien des selleries.
- La durée de vie des machines est longue, certaines machines fonctionneraient ainsi
depuis plus de 15 ans. En général, seules l'évolution technologique et certaines
fonctionnalités nouvellement apparues les rendent obsolètes. La société Cybex
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
29
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
-
-
propose par exemple en moyenne une machine nouvelle tous les 5 à 7 ans. D'après
Medimex, en termes d'amortissement comptable, une machine de type Cybex
Norm s'amortirait sur environ 7 ans selon les établissements, ce qui correspond à
environ 103 000 F par an (soit 15 702,25 euros).
Les contrats de maintenance proposés par les principaux fabricants ont un coût
non négligeable qui peut parfois atteindre 7,5 % du prix de vente de l’appareil.
Les coûts en personnel sont liés au temps d'utilisation de la machine. Les
professionnels indiquent qu'en règle générale il faut compter 30 min à 1 heure pour
effectuer une évaluation bilatérale d'une articulation monoaxiale comme le genou,
avec un personnel qualifié. Ce temps est réparti pour moitié entre le temps de
l'opérateur (généralement le kinésithérapeute) et le temps médecin (détermination
du protocole d'évaluation et d'interprétation des résultats). Ces données peuvent
varier selon la complexité du cas et de l'articulation. Concernant la rééducation
seule, le temps est généralement plus court et se limite à 20 min – une demi-heure
de temps opérateur.
Les coûts de formation. L'utilisation de la machine d'isocinétisme nécessite une
formation préalable importante souvent proposée par les distributeurs eux-mêmes,
enrichie par l'apport d'expérience d'autres utilisateurs, et par des séminaires de
formation médicale continue. Le temps d'apprentissage est long, mais
l'appropriation de la technique permet de réduire progressivement les durées par
acte et d'optimiser l'utilisation de l'appareil.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
30
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
PARTIE CLINIQUE
I.
INTRODUCTION
Les objectif de ce chapitre ont été d’évaluer à partir des données de la littérature les
éléments suivants :
- la fiabilité et la reproductibilté des mesures obtenues à partir des appareils
d’isocinétisme, ainsi que la pertinence de ces paramètres ;
- le développement de normes relatives aux paramètres mesurés ;
- l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation et la place de
cette technique parmi les autres techniques d’évaluation de la force musculaire ;
- la valeur diagnostique des évaluations effectuées sur les patients et la place de
cette technique parmi les autres techniques diagnostiques ;
- l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation et la place de
cette technique par rapport aux autres techniques de renforcement musculaire ;
- les effets secondaires liés à l’utilisation des appareils d’isocinétisme.
II.
ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE
La littérature sur l’utilisation des appareils d’isocinétisme en clinique est relativement
ancienne, puisque les premiers articles sur le sujet ont été publiés dès les années
soixante. Dans les tableaux 6 et 7 ci-après est indiqué le nombre de références
publiées en fonction des années de recherche, et en fonction de la localisation
articulaire.
Tableau 6. Analyse de la littérature en fonction de l’année de publication.
Années de publication
Nombre d’articles publiés*
Avant 1980
79
1980-1985
150
1986-1990
268
1991-1995
193
1996-2000
335
* Bases de données interrogées : MEDLINE, HealthSTAR, EMBASE et PASCAL.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
31
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 7. Analyse quantitative de la littérature en fonction de la localisation articulaire.
Articulation
Nombre d’articles publiés
Tronc
66
Hanche
29
Genou
425
Cheville
61
Epaule
84
Coude
40
Poignet
5
* Bases de données interrogées : MEDLINE, HealthSTAR, EMBASE et PASCAL.
Après recherche documentaire (voir stratégie de recherche documentaire), et sur la
base d’une analyse des 1 025 résumés au moyen de grilles de lecture (tableaux 7 et 8),
316 publications ont été sélectionnées. Elles se répartissaient en pourcentages de la
manière suivante (tableau 8).
Tableau 8. Articles sélectionnés classés par localisation articulaire, thèmes et année de
publication.
Articulation Répartition
en %
III.
Thèmes des
études
Genou
58
Diagnostic
Tronc
22
Epaule
20
Répartition
en %
Années de
publication
Répartition
en %
2
Avant 1980
2
Reproductibilité
31
1980-1985
7
Evaluation
19
1986-1990
15
Normes
10
1991-1995
38
Revue de synthèse
23
1996-2000
38
Rééducation
9
Effets indésirables
6
MODES D’UTILISATION DES APPAREILS D’ISOCINETISME
Les appareils d’isocinétisme ont été utilisés dans différentes indications : diagnostic,
évaluation, renforcement et rééducation musculaire (2,22,23).
En théorie toutes les grosses articulations peuvent être testées avec des appareils
d’isocinétisme. Les localisations les plus fréquemment évaluées ou rééduquées sont le
genou, le tronc et l’épaule (tableau 9).
- L’exploration du genou concerne l’évaluation des muscles fléchisseurs et
extenseurs du genou, c’est-à-dire le quadriceps et les ischio-jambiers.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
32
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
-
-
L’exploration du tronc concerne les muscles extenseurs (spinaux lombaires, grands
fessiers, ischio-jambiers), les fléchisseurs (quadriceps, triceps suraux, droits de
l’abdomen, obliques internes et externes, psoas-iliaques) et les rotateurs.
L’exploration de l’épaule concerne les muscles biceps, deltoïde, sus-épineux, les
rotateurs internes (grand pectoral, sous-scapulaire et grand dorsal), et les rotateurs
externes (grand dentelé).
Les études retrouvées dans la littérature ont été réalisées essentiellement sur une
population jeune de sujets sains (60 % des études). 31% des études concernaient des
patients, et 8 % incluaient à la fois des sujets sains et des patients. Seules 2 études
avaient inclus des sujets âgés (24,25).
Le nombre de sujets inclus était ≤ 50 pour 74 % des études, compris entre 50 et 100
pour 12,5 %, compris entre 100 et 500 pour 11,5 % et > 100 pour seulement 2 % des
études.
Tableau 9. Articulations les plus fréquemment testées sur des appareils d’isocinétisme.
Articulation
IV.
Type de mouvement
- Genou
- Flexion
- Extension
- Tronc
- Flexion
- Extension
- Rotation
- Levée de charge
- Epaule
- Rotation
- Abduction
- Adduction
- Flexion
- Extension
REPRODUCTIBILITE DES MESURES
La participation musculaire dans la stabilité d’une articulation est importante. Une
évaluation précise et reproductible de la fonction musculaire est nécessaire dans des
contextes pathologiques variés.
IV.1. Notion de technique de référence
Depuis leur introduction en évaluation et en rééducation musculaire, les appareils
d’isocinétisme se sont imposés comme gold standard, sans que l’évaluation de cette
technologie ait été rigoureusement réalisée.
Une bonne connaissance de la technique est nécessaire pour bien prescrire les
protocoles d'évaluation ou de rééducation qui permettront d'obtenir des résultats
d'évaluation significatifs en fonction des pathologies et de bons résultats de
rééducation sans compromettre la sécurité du patient. En particulier les facteurs de
variabilité doivent être contrôlés afin d’optimiser la reproductibilité des mesures.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
33
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
IV.2. Définition de la reproductibilité
Sous le terme « reliability » ou fiabilité sont évalués différents paramètres. Ving-huit
études ont évalué la reproductibilité du test au cours des séances répétées, 7 études ont
évalué la reproductibilité intersujets (au niveau du genou), 6 études ont évalué la
reproductibilité interexaminateurs et 4 études ont évalué la reproductibilité intermachines.
Pour évaluer la reproductibilité, la plupart des auteurs ont utilisé non pas le coefficient
de variation, mais le coefficient de corrélation. On considère que la reproductibilité est
bonne lorsqu’il est supérieur à 0,80 et faible lorsqu’il est inférieur à 0,69 (26-28).
Les résultats de ces études sont à interpréter avec des réserves, étant donné que les
différentes reproductibilités ont été évaluées sur des petits groupes de sujets (n < 50) à
l’exception de 4 études (29-32), et que ces études portaient essentiellement sur des
échantillons de sujets jeunes et en bonne santé, peu représentatifs de la population
testée en pratique courante
IV.3. Facteurs de variabilité liés aux caractéristiques techniques
La synthèse des résultats des études concernées est présentée dans les tableaux 10 à
14, le détail de ces mêmes études est présenté dans les annexes 3 et 4.
IV.3.1. Installation du patient
La position du sujet pendant le test est importante à connaître (tableau 10). En effet,
des tests obtenus avec un sujet assis et debout ou couché ne sont pas comparables car
les forces développées ne sont pas les mêmes. Ainsi, pour l'étude de l'épaule, le sujet
peut être installé en position assise ou couchée (décubitus ventral ou dorsal), le bras
peut être en abduction de 0 à 90°, le coude fléchi à 45 ou 90°. Les résultats des
paramètres mesurés varient en fonction de la position de test (33,34).
En ce qui concerne les tests effectués au niveau du genou, la position du bassin ou de
la cheville modifie la valeur des paramètres mesurés (35).
IV.3.2. Alignement des axes
En théorie, il faut obtenir un alignement de l’axe de l’articulation avec l’axe de
rotation du dynamomètre, aussi parfait que possible. Pour certaines localisations, il y a
impossibilité d'alignement des deux axes de rotation. L’erreur d’alignement sera faible
lorsque les tests porteront sur des muscles qui traversent des articulations relativement
simples (comme le genou ou le coude) car la variation de l'axe de rotation est minime.
En revanche, l'erreur sera plus importante lors des tests d'articulations plus complexes
comme la cheville et l'épaule (17).
Sorensen (13) a observé, au cours du mouvement du genou (flexion à 90° jusqu'à
l'extension complète), que l'axe de rotation de l'articulation s’abaissait par rapport à
l'axe de rotation du bras de levier de l'appareil (tableau 10). Selon lui, cette variation
serait due à la compression des tissus mous situés sur le derrière de la cuisse et à
l'élévation du torse (malgré le sanglage). En fixant un goniomètre sur le genou du sujet
testé, il a observé que le dynamomètre faisait une erreur d’alignement des axes de 20°
(13). Bien qu’il ait effectué cette expérience sur un petit nombre de sujets, Verdonck
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
34
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
(36) a montré, en utilisant un système de caméra pour visualiser les variations
d’alignement des axes pendant le mouvement, que cette variation était maximale à
vitesse angulaire rapide.
En ce qui concerne l’épaule, le problème principal réside dans le choix de la position
de départ et d’arrivée du mouvement, ainsi que de la fixation des articulations de
l’ensemble du bras. L’épaule étant une articulation complexe à 3 degrés de liberté, la
rotation serait le mouvement pour lequel l’alignement axial serait le plus correct (37).
Cependant Greenfield (38) a montré que la variation de l’axe articulaire par rapport à
celui du dynamomètre modifiait la valeur des paramètres mesurés pour la rotation
externe.
IV.3.3. Débattement articulaire
Le débattement articulaire doit être réglé sur l’amplitude maximum du côté atteint et
un réglage bilatéral strictement identique doit être réalisé entre le côté sain et le côté
lésé (tableau 10). Il faut donc préfigurer en premier le côté pathologique avant de
débuter l’évaluation du côté sain. Ainsi en cas de restriction articulaire, on limite
artificiellement les possibilités du membre de référence.
IV.3.4. Apprentissage
Il est nécessaire de faire effectuer des exercices de répétition qui familiarisent le
patient avec l’utilisation de l’appareil. Une information détaillée doit lui être fournie
afin de s’assurer de sa bonne compréhension et d’optimiser sa compliance.
En effet la reproductibilité augmente avec le nombre de séries de tests (tableau 10), les
séances préliminaires d’apprentissage et la bonne information du patient (21,39,40).
IV.3.5. Correction de la pesanteur
Pour les mouvements effectués dans un plan vertical, l’effet de la pesanteur se traduit
par un effet négatif sur les extenseurs, et par un effet positif sur les fléchisseurs (41).
L’erreur de mesure affecte tous les modes de travail musculaire : concentrique,
excentrique et isométrique. Cette erreur est d’autant plus importante que le segment de
membre est lourd (obèse, grand segment de membre) et varie avec la vitesse angulaire,
les capacités du sujet (faible ou fort, sexe, atteinte motrice) et le groupe musculaire
considéré. Winter (41) a évalué ces erreurs pour le genou en utilisant un montage
électronique (un amplificateur différentiel placé sur le bras de levier de l'appareil).
Ainsi, il a calculé que lors d'un mouvement d'extension, l'erreur introduite variait de 26
à 43 % tandis que pendant une flexion, elle variait de 55 à 510 %. Il est possible que
les grandes variations observées soient liées au fait que le travail musculaire était
effectué à un niveau sous-maximal. Deux études (42,43) ont montré que le facteur
correctif de la pesanteur n’a pas la même valeur en fonction du degré de flexion de la
hanche (10° versus 110°) pour les tests isocinétiques au niveau du genou (tableau 10).
La correction de la gravité est également un paramètre à prendre en compte au niveau
du tronc, puisqu’elle a une influence sur les résultats observés en modifiant les ratios
fléchisseurs/extenseurs, la force des muscles fléchisseurs étant surévaluée et celle des
muscles extenseurs sous-évaluée lorsque le poids du tronc n’a pas été pris en compte
(44,45).
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
35
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
IV.3.6. Le rétrocontrôle visuel
L’influence du rétrocontrôle visuel sur les paramètres mesurés par les appareils
d’isocinétisme a été étudiée dans 4 études (46-50). Il augmente la qualité du travail
musculaire des sujets, et donc la valeur du moment maximum (tableau 10).
IV.3.7. Paramètres mesurés
Sur l’ensemble des paramètres mesurés au cours des tests isocinétiques (tableau 10),
le moment maximum semble être le paramètre pour lequel la reproductibilité est la
meilleure (25,27,51).
IV.3.8. Vitesse angulaire
La valeur des paramètres mesurés par les appareils d’isocinétisme varie avec la vitesse
angulaire. En mode concentrique (tableau 10) la valeur du moment maximum est
d’autant plus basse que la vitesse angulaire est rapide (39,52,53). Mais la variabilité
des mesures est d’autant plus élevée que la vitesse angulaire est rapide (31,54-56).
IV.3.9. Critères anthropométriques
L’influence du poids corporel, du côté dominant et du sexe, sur les paramètres
mesurés par les appareils d’isocinétisme a été étudiée et discutée dans différentes
études (tableau 10).
Estlander (57) a évalué les liens potentiels entre les critères anthropométriques et la
performance des tests isocinétiques. Il apparaît que le poids corporel n’était pas lié
avec la réponse musculaire alors que les résultats ont souvent été rapportés au poids
corporel dans la plupart des études disponibles.
Les études sur l’influence du membre dominant sur les valeurs des paramètres mesurés
lors des tests isocinétiques (52,58-61) ont montré des résultats discordants.
Plusieurs études ont montré que les paramètres isocinétiques différaient entre les
hommes et les femmes (34,53,62,63).
IV.3.10. Reproductibilité interexaminateurs
Six études ont évalué la reproductibilité interexaminateurs. Celle-ci variait selon
l’étude de 4 à 35 % pour le coefficient de variation, et de 0,44 à 0,98 pour le
coefficient de corrélation (tableau 11).
Il apparaît à la lecture de ces études que, pour réduire la variabilité interexaminateurs,
il faut limiter au minimum le nombre d’examinateurs différents par sujet testé, et que
ces examinateurs soient formés et habitués à l’utilisation des appareils d’isocinétisme.
IV.3.11. Reproductibilité interappareils
Les études sur les reproductibilités interappareils (tableau 12) montrent que les
résultats ne sont pas superposables d’un appareil à l’autre (29,64,65). La nature des
équipements ou logiciels qui les accompagnent n’a pas été discutée dans les études
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
36
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
sélectionnées. Or même si les principes de fonctionnement sont similaires dans leur
concept, il est probable que les différences de performances entre des appareils de
marques différentes, les logiciels ainsi que les modalités techniques influent de
manière non négligeable sur la comparabilité des résultats.
IV.3.12. Reproductibilité intertests
L’analyse des études sur la reproductibilité intertests (tableau 13) montre que celle-ci
dépend de la population testée (sujets sédentaires ou athlètes, sujets sains ou patients),
du mode de travail musculaire (concentrique, statique, excentrique), des vitesses
angulaires choisies (plus la vitesse est élevée, plus la phase de travail isocinétique est
réduite), de la nature de l’effort consenti (maximal ou submaximal), de la nature du
test (nombre de répétitions) et des modalités de son déroulement (en particulier du
délai entre deux tests). Il est difficile de comparer les différents travaux entre eux,
étant donnée la grande diversité des protocoles, en particulier en ce qui concerne les
tests au niveau de l’épaule. Enfin, il convient de noter que les paramètres mesurés pour
apprécier cette concordance varient d’une étude à l’autre (moment de force moyen,
moment maximum, travail, force rapportée au poids corporel).
Lorsqu’elle a été estimée par le coefficient de corrélation, la reproductibilité intertests
variait de 0,38 à 0,99. Estimée par le coefficient de variation elle variait entre 6 et
36 % selon le paramètre mesuré.
IV.3.13. Reproductibilité intersujets
L’analyse des études sur la reproductibilité intersujets (tableau 14) montre que la
symptomatologie ressentie par le patient est significativement associée à une moindre
performance musculaire et une plus grande variabilité des résultats. Brox (66) a
administré un traitement antalgique à des patients présentant une tendinopathie de la
coiffe des rotateurs. Il a observé une amélioration des paramètres mesurés.
Dans le même esprit, Akebi (53) Luoto (67) et Hupli (30) ont confirmé que la présence
d’une lombalgie est un facteur de variabilité des résultats.
De même au niveau du genou, la reproductibilité est faible pour le côté atteint par
rapport au côté sain (25,68).
Tous facteurs de variabilité confondus, la reproductibilité intersujets publiée dans les
études analysées variait avec une grande amplitude, de 1 à 36 % pour le coefficient de
variation, et de 0,03 à 0,97 pour le coefficient de corrélation.
IV.4. Normes à définir en ce qui concerne les paramètres mesurés
La connaissance des valeurs de référence des différents paramètres mesurés chez le
sujet sain au cours des tests sur appareils d’isocinétisme est essentielle, car elle permet
de les comparer avec celles des sujets pathologiques. Des essais d’établissement de
normes ont été publiés et concernent des sous-populations restreintes (tableau 15),
comme par exemple des populations d’activités physiques différentes, sportifs
professionnels ou sujets sains (sédentaires et sportifs de loisirs). Les paramètres
étudiés ont été le moment maximum et le ratio agoniste/antagoniste (les détails de ces
études sont présentés en annexe 5).
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
37
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Le moment maximum dépend du groupe musculaire étudié, de la vitesse du
mouvement, du sexe, de l’âge et du type d’activité du patient (athlète ou non sportif).
En effet, l’activité sportive, par le caractère stéréotypé et répétitif de certains
mouvements, mais aussi l’entraînement de groupes musculaires spécifiques, modifie la
valeur des paramètres mesurés et en particulier les ratios agonistes/antagonistes (22).
Ceci a été montré au niveau de l’épaule par une étude de Codine (69) qui a comparé
les ratios rotateurs internes et externes de trois groupes de sujets d’activités physiques
différentes (sédentaires, sportifs de loisir et sportifs professionnels) et qui a observé
une augmentation de la valeur de ce ratio avec l’intensité de l’activité sportive.
D’autres études viennent confirmer ces résultats (70,71). Au niveau du tronc, des
résultats similaires ont été obtenus (72).
La valeur des ratios était dépendante du type d’activité sportive. Par exemple en ce qui
concerne l’épaule, les joueurs de base-ball ont une valeur de ratio supérieure à celle
mesurée chez les coureurs à pied (69).
Au niveau du genou, d’autres études ont montré que la valeur des paramètres
isocinétiques mesurée chez l’homme était supérieure à celles des femmes (73-76) et
que la valeur des paramètres diminuait avec l’âge (74,77,78).
Timm (79) a publié en ce qui concerne le tronc une base de données portant sur
l’analyse du moment maximum rapporté au poids. Cette étude a permis de montrer
que les valeurs des moments maximums rapportés au poids corporel variaient en
fonction du sexe ou de l’âge. Ces éléments ont été confirmés par d’autres publications
(80,81).
Au niveau de l’épaule, 2 études ont montré que les hommes ont des valeurs de force
maximale supérieures aux femmes (82), mais deux études (76,83) ont aussi montré
que, si les valeurs du moment maximum étaient rapportées au pourcentage de masse
maigre et au niveau d’entraînement, la différence entre hommes et femmes n’était plus
retrouvée.
Trois études (84-86) ont évalué au niveau du genou les valeurs des moments
maximums, et du ratio agoniste/antagoniste en fonction de l’âge de jeunes footballeurs
(13 à 30 ans). Elles ont montré que la valeur de ces paramètres variait en fonction de la
croissance et de l’intensité de l’entraînement. Trois autres études ont été menées chez
des sujets non sportifs âgés de 17 à 80 ans (76-78). Elles ont montré une diminution du
moment maximum chez les sujets les plus âgés.
En conclusion, l’élaboration de normes et leur utilisation par comparaison à des
patients doit tenir compte des caractéristiques de la population étudiée (âge, sexe,
profession, activité physique) et des conditions de tests. D’autre part, la normalisation
des paramètres mesurés sur appareil d’isocinétisme doit tenir compte du manque
actuel de standardisation des protocoles de réalisation des tests.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
38
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 10. Facteurs de variabilité
Auteur,
année, réf.
Localisation, nbre
de sujets, type
Critères
d’évaluation
Résultats
Évaluer l’influence de l’intensité du travail fourni
Dvir,
1996 (87)
Genou
N = 16
Sujets sains
Ratio Exc./Conc.
Le ratio Exc./Conc. permet de différencier le
travail sub-maximal du travail maximal
Luoto,
1996 (67)
Tronc
N = 35
Sujets sains +
Patients
Moment moyen
Coeff. de variation
d’effort maximal et
sous-maximal
Coeff. de variation plus grand en effort sousmaximal
Le coeff. de variation est-il un facteur
discriminant de la nature de l’effort ?
Evaluer l’influence de l’alignement des axes
Greenfield,
1990 (38)
Epaule
N = 20
Sujets sains
Moment maximum
rapporté au poids
La variation de l’angle entre les axes du dynamomètre de l’articulation modifie la valeur des
paramètres mesurés en rotation externe, et n’a
aucun effet pour la rotation interne.
Sorensen,
1998 (13)
Genou
NP
Vitesse angulaire
L’alignement de l’axe articulaire avec celui du
bras de levier doit être vérifié par goniomètre
Verdonck,
1997 (36)
Genou
N=4
Sujets sains
Vitesse angulaire
La variation de l’angle entre les axes du
dynamomètre de l’articulation est maximale à
vitesse élevée.
Évaluer l’influence de la douleur
Akebi,
1998 (53)
Tronc
N = 343
Sujets sains +
patients
Moment maximum
Elévation du coeff. de variation avec la présence
d’une lombalgie
Brox,
1995 (66)
Epaule
N = 15
Patients
Moment maximum
Lorsqu’on traite la douleur, les performances aux
tests augmentent
Estlander,
1994 (57)
Tronc
N = 105
Patients
Auto-évaluation des
performances par le
patient, scores de
douleur et
d’incapacité
fonctionnelle
Lien très significatif avec l’auto-évaluation faite
par le patient
Aucun lien significatif avec les scores de
douleur.
Hupli,
1996 (30)
Tronc
N = 60
Sujets sains +
patients
Coeff. de variation
CV significativement plus élevés pour les
patients sévères (p < 0,001)
Luoto,
1996 (67)
Tronc
N = 35
Sujets sains +
patients
Moment moyen
Coeff. de variation
Elévation du coeff. de variation avec la sévérité
de l’affection
Coeff. = coefficient
Conc. = concentrique
Exc. = excentrique
N = nombre de sujets
NP = non précisé
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
39
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 10 (suite). Facteurs de variabilité
Auteur,
année, réf
Localisation, nbre
de sujets, type
Critères
d’évaluation
Résultats
Évaluer l’influence de la pesanteur
Bohannon,
1989 (88)
Genou
N = 40
Sujets sains
Moment maximum
Après correction de la pesanteur, la reproductibilité des mesures n’est pas influencée par
l’angle de flexion.
Ford,
1994 (43)
Genou
N = 42
Sujets sains
Moment maximum
L’influence de la pesanteur est plus grande si la
hanche est fléchie à 110°.
Kellis,
1996 (42)
Genou
N = 25
Sujets sains
Moment maximum
L’influence de la pesanteur est plus grande si la
hanche est fléchie à 110°.
Vézirian,
1996 (45)
Tronc
N = 60
Sujets sains
Moment maximum
Sans correction de la pesanteur, la valeur du
moment maximum est surévaluée pour les
fléchisseurs, et sous-évaluée pour les extenseurs.
Évaluer l’influence de la position du sujet et/ou du segment de membre
Falkel,
1987 (33)
Epaule
N = 39
Sujets sains
Moment maximum
Le moment maximum est plus grand en
décubitus ventral qu’en décubitus dorsal, ce qui
correspond à la position de travail habituel des
sujets testés (nageurs)
Hageman,
1989 (34)
Epaule
N = 19
Sujets sains
Moment maximum
Le moment maximum est plus grand quand
l’articulation glénohumérale est en abduction de
45°
Hellwig,
1991 (89)
Epaule
N = 21
Sujets sains
Moment maximum
Il n’y a pas de différence entre les 2 positions
(plan frontal et plan de l’omoplate)
Miller,
1997 (35)
Genou
N = 12
Sujets sains
Moment maximum
Ratio Flex./Ext.
Le moment maximum et le ratio Flex./Ext. sont
plus grands si la cheville est en dorsi-flexion.
Évaluer l’influence de la vitesse angulaire
Akebi,
1998 (53)
Tronc
N=343
Sujets sains +
patients
Coeff. de variation
du moment
maximum
Le coeff. de variation est d’autant plus grand que
la vitesse ang. est rapide
Hageman,
1988 (52)
Genou
N = 25
Sujets sains
Moment maximum
En concentrique, le moment maximum est
d’autant plus grand que la vitesse ang. est lente.
Rathfon,
1991 (90)
Genou
N = 36
Sujets sains
Vitesse angulaire
Aucune influence de l’accélération ni de la
décélération sur les performances isocinétiques
Matheson,
1992 (39)
Tronc
N = 30
Sujets sains
Moment maximum
Coeff. de variation
Le moment maximum est d’autant plus grand
que la vitesse ang. est lente. Le coeff. de
variation est d’autant plus grand que la vitesse
ang. est rapide
Coeff. = coefficient
Conc. = concentrique
Exc. = excentrique
Ext. = extension
Flex. = flexion
N = nombre de sujets
NP = non précisé
Vitesse ang. = vitesse angulaire
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
40
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 10 (suite). Facteurs de variabilité.
Auteur,
année, réf.
Localisation, nbre
de sujets, type
Critères
d’évaluation
Résultats
Évaluer l’influence de l’âge, du sexe et du poids corporel
Akebi,
1998 (53)
Tronc
N = 343
Sujets sains +
patients
Coeff. de variation
du moment
maximum
Le coeff. de variation est plus grand chez les
femmes
Bellew,
1998 (74)
Genou
N = 60
Sujets sains
Moment maximum
La valeur du moment de force diminue avec
l’âge. Les femmes ont des valeurs de moment
maximum inférieures à celle des hommes.
Brown,
1995 (62)
Genou
N = 18
Sujets sains
Vitesse angulaire
A vitesse élevée, les femmes ont une durée de
travail isocinétique plus courte.
Estlander,
1994 (57)
Tronc
N = 105
Patients
Travail, auto-évaluation des performances par le patient,
scores de douleur et
d’incapacité
fonctionnelle
Pas d’effet significatif de l’âge, du sexe et du
poids sur la performance (travail total). Lien
significatif avec la taille ? Lien très significatif
avec l’auto-évaluation faite par le patient
Aucun lien significatif avec les scores de
douleur.
Hageman,
1989 (34)
Epaule
N = 19
Sujets sains
Moment maximum
Les hommes ont des valeurs de moment de force
maximale supérieures aux femmes
Évaluer l’influence du rétrocontrôle visuel
Kellis,
1996 (47)
Genou
N = 13-25
Sujets sains
Moment maximum
Kim,
1997 (46)
Genou
N = 40
Sujets sains
Moment maximum Le moment maximum et le coeff. de corrélation
Coeff. de corrélation sont plus grands s’il y a un rétrocontrôle visuel.
Campenella,
2000 (50)
Genou
N = 30
Sujets sains
Moment maximum
La valeur du moment maximum est plus élevée
s’il y a un rétrocontrôle visuel.
Kimura,
1997 (49)
Genou
N = 30
Sujets sains
Moment maximum
Le moment maximum est plus grand s’il y a un
rétrocontrôle visuel.
Malliou,
1998 (48)
Genou
N = 40
Sujets sains
Moment maximum
Travail
Le moment maximum et le travail sont plus
grands s’il y a un rétrocontrôle visuel.
Coeff. = coefficient
Conc. = concentrique
La valeur du moment maximum est plus élevée
s’il y a un rétrocontrôle visuel.
Exc. = excentrique
N = nombre de sujets
NP = non précisé
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
41
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 10 (suite). Facteurs de variabilité
Auteur,
année, réf
Localisation, nbre
de sujets, type
Critères
d’évaluation
Résultats
Évaluer l’influence du membre dominant
LaFree,
1995 (58)
Genou
N = 40
Sujets sains
Moment maximum Le côté dominant influe sur les résultats au niveau
Coeff. de corrélation du genou (r = 0,76-0,92)
Sirota,
1997 (61)
Epaule
N = 25
Sujets sains
Moment maximum
Aucun effet statistiquement significatif du membre
dominant
Ellenbecker,
1999 (60)
Epaule
N = 72
Sujets sains
Moment maximum
Aucun effet statistiquement significatif du membre
dominant
Ellenbecker,
1997 (59)
Epaule
N = 124
Sujets sains
Moment maximum
Le moment maximum est plus grand pour le
membre dominant en rotation interne. Cette
différence n’est pas retrouvée pour la rotation
externe.
Évaluer l’influence de l’aprentissage
Newton,
1993 (21)
Tronc
N = 190
Sujets sains +
patients
Moment maximum
Accroissement de la performance entre les deux
sessions.
Flex./Ext. : significative en extension chez les
sujets normaux et les patients.
Rot. : significative en rotation chez les sujets
normaux et patients.
NS en extension et soulèvement de charge
Matheson,
1992 (39)
Tronc
N = 30
Sujets sains
Moment maximum
Effet significatif de la nature des instructions
sur la performance en flexion (p = 0,035) et en
extension (p = 0,044)
Lindstrom,
1994 (91)
Genou
N = 10
Sujets sains
Moment maximum
Fréquence EMG des
contractions
musculaires
Au cours du test de fatigue musculaire, alors que le
nombre de répétitions augmente, le moment
maximum et la fréquence des contractions restent
stables.
Coeff. = coefficient
Exc. = excentrique
Conc. = concentrique Ext. = extension
Flex. = flexion
N = nombre de sujets
NP = non précisé
NS = non significatif
r = coefficient de corrélation
Rot. = rotation
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
42
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 11. Évaluation de la reproductibilité interexaminateurs
Auteur,
année, réf.
Nbre de
sujets
r
Genou
CV
r
Tronc
CV
r
Épaule
CV
Durall, 2000 (28)
Malerba, 1993 (92)
Mayer, 1994 (93)
Molczyk, 1991 (94)
Newton, 1993 (15)
Rissanen, 1994 (95)
15
24
29
20
41
20
0,69-0,95
-
4-12
-
0,90-0,98
0,85-0,95
-
0,71-0,87
0,44-0,95
-
-
-
15-35
-
r = coefficient de corrélation, CV = coefficient de variation
Tableau 12. Évaluation de la reproductibilité interappareils
Auteur,
année, réf.
Gross, 1991 (65)
Hupli, 1997 (96)
Thigpen, 1990 (29)
Thompson, 1989 (64)
Nbre de
sujets
Genou
Coefficient de corrélation (r)
Tronc
Épaule
10
41
50
48
0,41-0,95
0,95-0,99
0,26-0,69
0,47-0,67
-
-
* = mode excentrique, ¥ = mode concentrique , F = femme, H = homme.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
43
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 13. Évaluation de la reproductibilité interessais
Auteur,
année, réf.
Nbre de
sujets
r
Genou
CV
r
Tronc
CV
r
CV
Capranica, 1998 (24)
18
0,44-0,89
-
-
-
-
-
Li, 1996 (55)
30
-
-
-
-
-
Durall, 2000 (28)
15
0,76-0,90¥
0,76-0,86*
-
-
-
-
0,71-0,87
-
Durand, 1892 (97)
29
0,64-0,96
-
-
-
-
-
Estlander, 1992 (98)
20
-
-
0,87$/0,96£
-
-
-
Feiring, 1990 (99)
19
0,82-0,99
-
-
-
-
-
Frisiello, 1994 (100)
18
-
-
-
-
0,77-0,86
-
Giles, 1990 (31)
52
-
7-24
-
-
-
-
Gleeson, 1992 (27)
18
2-12
-
-
-
-
Gross, 1991 (65)
10
H 0,53-0,99
F 0,94-0,99
0,38-0,97
-
-
-
Hupli 1997, (96)
60
-
-
Jacobs, 1988, (32)
50
-
-
Kannus, 1992, (51)
20
-
Kues, 1994, (101)
20
Levene, 1991, (102)
-
Épaule
0,80-0,84$
0,84-0,89£
0,94-0,96
-
-
-
7-1
-
-
H 18-29
F 14-33
-
-
-
-
0,87-0,98
-
-
-
-
-
20
0,98-0,99
-
-
-
-
-
Lin, 1996, (54)
32
-
6-20
-
-
-
-
Madsen, 1995, (25)
20
-
6-36
-
-
-
-
Mayer, 1994 (93)
29
-
-
0,35-0,93
-
-
-
Newton, 1993 (15)
41
-
-
0,85-0,98$
0,97-0,98£
-
-
-
Perrin, 1986 (103)
15
0,83-0,93
-
-
-
0,74-0,95
-
Rissanen, 1994 (95)
20
-
-
0,54-0,96
-
-
-
Steiner, 1993 (68)
19
0,58-0,93*
-
-
-
-
-
Tripp, 1991 (104)
20
0,93-0,97
-
-
-
-
-
Wessel, 1989 (40)
18
0,78-0, 92¥
0,63-0,91*
-
-
-
-
-
* = mode excentrique, ¥ = mode concentrique , F = femme, H = homme, $ = sujet sain, £ = sujet lombalgique,
CV = Coefficient de variation, r = Coefficient de corrélation
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
44
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 14. Évaluation de la reproductibilité intersujets.
Auteur, année,
réf.
Nbre de
sujets
Capranica, 1998 (24)
Gleeson, 1992 (27)
18
18
Kannus, 1992 (51)
20
Madsen, 1995 (25)
Molczyk, 1991 (94)
Montgomery, 1989 (56)
Wessel, 1989 (40)
20
20
32
18
Genou
Tronc
Épaule
r
CV
r
CV
r
CV
0,03-0,90
H 0,78-0,96
F 0,52-0,93
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
0,72-0,98
0,58-0,92
0,88-0,97¥
0,85-0,92*
H 16-33
F 14-36
1-19
2-8
5-11
-
-
* = mode excentrique, ¥ = mode concentrique , CV = coefficient de variation, r = coefficient de corrélation.
Tableau 15. Évaluation des paramètres isocinétiques dans différents types de population
Articulation
Type de sport
Nbre
de sujets
Référence de l’étude
Epaule
Base-ball
Base-ball
Base-ball
Base-ball, course à pied, tennis
Natation
Water-polo
Tennis
Types de sports non précisés
Non sportifs
Non sportifs
Non sportifs
25
150
25
51
47
25
62
31
60
51
36
Mikesky, 1995 (105)
Wilk, 1993 (106)
Sirota, 1997 (61)
Codine, 1997 (69)
McMaster, 1992 (70)
McMaster, 1991 (71)
Kennedy, 1993 (107)
Ivey, 1985 (83)
Perrin, 1994 (108)
Mayer, 1994 (82)
Otis, 1990 (109)
Genou
Football
Football
Football
Différents sports de loisir
Différents sports de loisir
Types de sports non précisés
Non sportifs
Non sportifs
Non sportifs
701
189
34
10
249
158
96
64
147
Le Gall, 1999 (85)
Rochcongar, 1988 (86)
Delemme, 1999 (84)
Bobbert, 1993 (110)
Kannus, 1993 (75)
Calmels, 1997 (73)
Neder, 1999 (76)
Horstmann, 1999 (78)
Baron, 1995 (77)
Tronc
Danse
Kayak + différents sports de loisir
Saut en hauteur
Types de sports non précisés
Non sportifs
23
16+30
9
27 176
221
Cale-Benzoor, 1992 (80)
Weissland, 1998 (111)
Divay, 1995 (72)
Timm, 1995 (79)
Gremion, 1996 (81)
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
45
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
V.
UTILISATION
D’EVALUATION
V.1.
Les appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation chez le sujet sain et le
patient
-
-
DES
APPAREILS
D’ISOCINETISME
COMME
OUTIL
L’analyse de la littérature sur l’utilisation des appareils d’isocinétisme comme outil
d’évaluation a recensé 26 études. Dans ces études, les appareils d’isocinétisme ont été
utilisés comme outil d’évaluation de l’état musculaire, tendineux ou articulaire de
sujets indemnes de toute pathologie ainsi que de patients (voir tableau 16). Les
objectifs de cette évaluation ont été les suivants :
évaluer la performance d’un segment musculaire et le retentissement d’une atteinte
articulaire, tendineuse ou ligamentaire (112-120) ;
évaluer les potentialités musculaires et de la fatigabilité musculaire (cette dernière a
été évaluée soit par le temps pendant lequel le sujet était capable de maintenir une
force donnée, soit par le temps au bout duquel le muscle avait perdu 50 % de sa force
initiale) (121) ;
évaluer l’efficacité d’un traitement médical ou chirurgical (122-130) ;
évaluer la force musculaire chez le patient présentant une pathologie neurologique
déficitaire (131-134).
Le paramètre choisi pour mesurer le déficit musculaire était (voir détail des études en
annexe 6) soit le moment maximum (17 études), soit le ratio fléchisseurs/extenseurs
(10 études), soit le pourcentage de déficit musculaire (7 études). Aucun justificatif
méthodologique n’était précisé quant au choix de l’un de ces paramètres.
V.2.
Comparaison avec d’autres méthodes d’évaluation musculaire
L’intérêt de comparer les tests réalisés sur des appareils d’isocinétisme à d’autres
méthodes d’évaluation est de rechercher une supériorité de cette technique par rapport
à celles habituellement utilisées en évaluation musculaire. Les critères d’évaluation
utilisés dans les études présentées dans les tableaux 17 à 19 ont été soit le coefficient
de corrélation intertests, soit la comparaison intertests des pourcentages de déficit
entre le membre sain et le membre pathologique (détail des études en annexe 7).
V.2.1. Genou
Les tests isocinétiques sont corrélés de manière significative avec le test de Wingate
(135), le test de détente verticale (136-138), le « hop test » (137), les tests d’évaluation
clinique fonctionnelle (139). Le degré de corrélation est d’autant plus élevé que le
sujet testé est entraîné. Comparativement aux tests sur dynamomètre manuel, les tests
isocinétiques permettent de détecter un déficit musculaire entre les deux membres
(140,141).
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
46
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
V.2.2. Tronc
-
-
-
Trois études prospectives ont été réalisées, 2 chez des sujets sains (32,121) et 1 chez
des sujets lombalgiques (95). Les appareils d’isocinétisme utilisés correspondaient à
des stades d’évolution différents sur le plan technique et les critères d’évaluation
utilisés dans ces études ont été variables. De ce fait, la transposition des résultats ou
leur comparaison doit prendre en compte ce paramètre.
Jacobs (32) s’est attaché à évaluer les capacités de levée de charge chez des sujets
sains en isocinétique ou en isoinertiel, en prenant comme test de référence un test
opérationnel de levée de charge. Il a observé une corrélation forte entre les mesures
isocinétiques (r = 0,96) ou le test isoinertiel (r = 0,97) et la force opérationnelle. Il est
à noter que le même investigateur a fait réaliser les différents tests, ce qui peut
constituer un biais dans la mesure où l’attitude de l’opérateur est un facteur de succès
des mesures isocinétiques.
Mayer (121) a comparé chez des sujets sains un test d’évaluation en extension sur
appareil d’isocinétisme à des mesures isométriques dynamométriques (test de fatigue
musculaire) ou à des mesures non dynamométriques (test de Sorenson). Les protocoles
de réalisation des tests ont été bien décrits et l’ordre de réalisation de ces tests a fait
l’objet d’une randomisation. Les résultats de cette étude, réalisée sur un grand effectif
de sujets, ont montré qu’il y avait une corrélation négative entre le test de fatigue
musculaire isocinétique et le test de Sorenson. La comparaison des tests de fatigue
musculaire isométrique et isocinétique a été réalisée sur une fraction réduite de 12
hommes afin de réduire la variabilité des réponses aux tests isocinétiques plus élevée
chez les femmes (121). Ce point constitue en soi un biais important car il éloigne les
résultats des corrélations vraies pouvant exister entre les mesures par isocinétisme et
isométrie de la fatigue musculaire. Il est intéressant néanmoins de constater une
corrélation négative entre le test isocinétiques de fatigue musculaire et le test de
Sorenson.
Rissanen (95) a corrélé des tests en flexion/extension et soulèvement de charge sur
appareil d’isocinétisme chez 185 patients lombalgiques et des tests non
dynamométriques (assise répétée, « arch-up », squatting répété, test de Sorenson) à
l’index de Million (index d’évaluation de la douleur et de l’incapacité ressenties par le
patient développé à partir d’échelles visuelles analogiques). Les procédures de
réalisation et le déroulement des tests ont été décrits de façon imparfaite (pas de notion
sur l’ordre des tests, sur l’aveugle des opérateurs par rapport à la pathologie ou aux
résultats des autres tests). Les résultats ont montré qu’il existe une plus forte
corrélation entre les tests non dynamométriques et l’index de Million (p < 0,0001)
qu’avec les mesures isocinétiques.
Les corrélations des tests isocinétiques avec l’index de Million sont du même ordre
quel que soit le paramètre mesuré (moment de force maximal ou moyen, travail,
puissance maximale ou moyenne) et quelle que soit la vitesse angulaire. Les tests
isocinétiques de levée de charge présentent une plus faible corrélation avec cet index
que les tests de flexion/extension. Chez les femmes le degré de corrélation est plus
élevé que chez les hommes.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
47
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
V.2.3. Épaule
Les deux études retrouvées dans la littérature sur la comparaison de l’évaluation
isocinétique de l’épaule avec une évaluation par testing manuel ont montré une
absence de corrélation entre ces deux méthodes d’évaluation de la force musculaire
(142). Les tests isocinétiques ont révélé l’existence d’un déficit musculaire (11-28 %)
qui n’avait pas été mis en évidence par le testing manuel (143).
V.2.4. Conclusion
Les tests d’évaluation sur appareil d’isocinétisme mesurent la force ou la fatigue
musculaire de groupes musculaires précis. Un lien avec la symptomatologie ressentie
par le patient a été recherché mais le lien avec la fonctionnalité n’a pas été
formellement établi. Les tests sont corrélés avec d’autres tests explorant les mêmes
groupes musculaires. Bien qu’aucune étude de bon niveau de preuve n’ait permis de
montrer que les tests isocinétiques sont plus performants que d’autres méthodes de
testing musculaire, ils présentent par rapport aux techniques disponibles des avantages
en termes de reproductibilité, sous conditions bien établies, et en termes de
quantification de la performance. Ces deux avantages ont un intérêt pratique pour le
suivi des patients.
V.3.
Valeur diagnostique de ces évaluations
La possibilité d’une mesure quantitative d’un déficit musculaire et/ou d’un
déséquilibre amène à envisager d’utiliser les tests sur appareil d’isocinétisme à des fins
diagnostiques. L’analyse de la littérature sur ce sujet n’a retrouvé que peu d’articles.
Certains auteurs ont cherché à relier les modifications graphiques des courbes ou des
paramètres mesurés avec des pathologies musculaires, tendineuses ou articulaires.
Deux publications (18,144) ont étudié cette hypothèse et ont corrélé les modifications
de la forme globale de la courbe à des pathologies spécifiques et des programmes de
rééducation. Cependant les auteurs n’ont pas exposé leur méthode et n’ont utilisé
aucun des tests permettant de démontrer la valeur diagnostique prédictive des
évaluations réalisées sur appareils d’isocinétisme (en particulier : sensibilité,
spécificité, valeur prédictive positive et négative). De plus les modifications de
courbes observées apparaissent peu spécifiques, puisque pour une même anomalie de
courbe correspondent des affections différentes. En conclusion, la courbe n’a ni la
sensibilité ni la spécificité suffisantes pour établir un diagnostic précis (23).
Le seul intérêt pronostique des courbes est qu’un « accrochage » de celles-ci en cours
de test correspond à un arc douloureux qui peut alors guider le geste de rééducation
qui sera effectué, dans un secteur sélectif de part et d’autre de la zone douloureuse
(23). Cependant, en cas d’anomalie de forme, cette anomalie doit être constante pour
être considérée comme pathologique.
Malgré l’absence de données robustes dans la littérature sur la valeur discriminative de
l’utilisation des graphes, l’absence de normes de références établies et applicables
dans tous les cas et la multiplicité des facteurs de variabilité qui limitent l’utilisation
des tests sur appareil d’isocinétisme comme outil diagnostique, des études ont
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
48
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
cependant évalué l’intérêt d’utiliser les appareils d’isocinétisme pour des tests
pronostiques.
Ainsi une étude au niveau du tronc, la mise en évidence de déficits spécifiques chez
les lombalgiques chroniques par des tests isocinétiques ont été décrits (145). Les
critères diagnostiques utilisés ont été les suivants : affaiblissement des extenseurs
lombo-pelviens et des muscles rotateurs du tronc ; déstructuration des graphes vis-àvis des enregistrements normaux ; comportement anormal d’inhibition lors des
épreuves de résistance à la fatigue.
Toujours au niveau du tronc, deux études de suivi à long terme de sujets sains ont eu
des résultats contradictoires (21,146). Lee a suivi de façon prospective 67 sujets sains
sur cinq ans et a observé la survenue de lombalgies chroniques chez 27 % de ces
patients. La comparaison des populations lombalgiques et non lombalgiques a mis en
évidence une différence significative en ce qui concerne les valeurs des ratios
agonistes/antagonistes (ratios extenseurs/fléchisseurs des moments maximaux plus
faibles pour les lombalgiques, p < 0,05). Newton (21) a suivi pendant 2 ans 66 sujets
sains. 23 % d’entre eux ont développé une symptomatologie douloureuse au niveau
lombaire. Aucun des paramètres mesurés initialement sur un appareil d’isocinétisme
n’a permis de différencier les futurs sujets lombalgiques des sujets sains.
Akebi (53) a étudié le pouvoir discriminant des tests pour séparer les populations de
lombalgiques et de sujets sains. Ainsi, il a observé que la reproductibilité des mesures
était moins bonne chez le lombalgique par comparaison au sujet sain. Gregoir (120) a
étudié l’intérêt du moment maximum à vitesses élevées et du ratio
fléchisseurs/extenseurs pour l’évaluation des patients lombalgiques. Les données de
cette étude ne sont disponibles que sous forme de résumé et ne peuvent être discutées
solidement sur un plan méthodologique.
Au niveau de l’épaule, une étude a recherché quel paramètre pouvait permettre de
détecter les sujets prédisposés à un syndrome « d’impigement » au sein d’une
population de patients présentant un conflit sous-acromial (147).
De la même manière au niveau du genou, des auteurs ont recherché quel paramètre
pouvait permettre de détecter les sujets (footballeurs) prédisposés à une atteinte des
ischio-jambiers (148) ou à une atteinte du ligament croisé antérieur (149).
L’analyse de ces études a montré qu’il n’y avait pas de paramètre discriminant
prédictif d’une pathologie, que ce soit pour les tests réalisés au niveau du tronc, de
l’épaule ou du rachis.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
49
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
V.4.
Conclusion
L’analyse des études présentées dans ce chapitre suggère que le rapport des moments
maximaux de groupes musculaires agonistes et antagonistes pourrait être un marqueur
prédictif intéressant. Cependant, chez le sujet non sportif, rien ne permet à ce jour de
définir une norme de ces ratios qui rendrait cette mesure pertinente pour la prédiction
de la survenue d’une pathologie musculaire, tendineuse ou articulaire.
D’autre part, en ce qui concerne le sujet sportif pour lequel des normes par type de
sport ont été établies, deux objectifs opposés, à savoir l’amélioration des performances
sportives et la prévention des accidents tendino-musculaires, posent la question
suivante : doit-on considérer comme pathologique un déséquilibre musculaire entre
agonistes et antagonistes, ou doit-on maintenir ce déséquilibre qui est peut être le reflet
des phénomènes d’adaptation permettant aux structures articulaires de supporter les
contraintes engendrées par la pratique sportive (69) ?
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
50
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 16. Etudes évaluant la force musculaire sur appareil d’isocinétisme.
Localisation Pathologie
Nbre de sujets
Auteur, année, réf.
Tronc
Chirurgie du rachis
Fracture du rachis
Fracture du rachis
Lombalgie chronique
Lombalgie chronique
Lombalgie chronique
20
50
40
120
44
105
Gejo, 1999 (125)
Schumacker, 1999 (122)
Boileau, 1995 (123)
Gregoir, 2000 (120)
Bibré, 1997 (150)
Keller, 1999 (113)
Genou
Arthrite rhumatoïde
Arthrite rhumatoïde
Arthroscopie
Arthrose
Arthrose
Chirurgie du LCA
Chirurgie du LCA
Chirurgie du LCA
Hémiplégie
Hémiplégie
Prothèse du genou
Prothèse du genou
Sclérose en plaque + sujets sains
Sclérose en plaque
Syndrome fémoropatellaire
11
32
43
60
42
NP
23
120
15
17
68
14
30
20
31
Lyngberg, 1994 (116)
Hsieh, 1987 (151)
Nelson, 1996 (128)
Tan, 1995 (114)
Lankhorst, 1985 (115)
Oni, 1996 (129)
Feiring, 1996 (152)
Carter, 1999 (130)
Sharp, 1997 (132)
Perell, 1996 (133)
Berman, 1991 (124)
Bolanos, 1998 (126)
Armstrong, 1983 (131)
Joubrel, 2000 (134)
Hsieh, 1992 (112)
Epaule
Epaule douloureuse
Instabilité de l’épaule
Instabilité de l’épaule
Syndrome d’impingement
15
17
38
14
Bak, 1997 (119)
Marçon, 1998 (153)
Warner, 1990 (118)
Ben-Yishay, 1994 (117)
Tableau 17.
Études comparant les tests isocinétiques avec d’autres méthodes d’évaluation
musculaire
Localisation Pathologie
Nbre de sujets
Auteur, année, réf.
Genou
Chirurgie du LCA
Chirurgie du LCA
Pathologie du LCA
Diverses pathologies
Diverses pathologies
Diverses pathologies
Sujets sains
Sujets sains
Sujets sains
Sujets sains
Sujets sains
Sujets sains
107
50
81
21
23
55
40
24
18
52
16
30
Sekiya, 1998 (154)
Wilk, 1994 (155)
Kannus, 1987 (139)
Déones, 1994 (141)
Reinking, 1996 (140)
Petschnig, 1998 (137)
Rosenthal, 1994 (156)
Riera, 1994 (157)
Baltzopoulos, 1988 (135)
Jameson, 1997 (136)
Knapik, 1983 (158)
Wilson, 1995 (138)
Tronc
Lombalgie chronique
Sujets sains
Sujets sains
185
50
152
Rissanen, 1994 (95)
Jacobs, 1988 (32)
Mayer, 1995 (121)
Epaule
Épaule douloureuse
Diverses pathologies
52
96
Ellenbecker, 1996 (143)
Rabin, 1990 (142)
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
51
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 18.
Descriptif des études comparant les tests isocinétiques avec d’autres méthodes
d’évaluation musculaire
Auteur, année, réf.
Localisation
Baltzopoulos, 1988 (135)
Genou
Test de Wingate
r intertests
Déones, 1994 (141)
Genou
Dynamomètre manuel
r intertests
Ellenbecker, 1996 (143)
Épaule
Testing manuel
Moment maximum
Jacobs, 1988 (32)
Tronc
Test isoinertiel de soulèvement progressif
et test de levage opérationnel
Poids (kg),
r intertests
Jameson, 1997 (136)
Genou
Test de détente verticale (« vertical jump
test »)
r intertests
Kannus 1987 (139)
Genou
Evaluation clinique fonctionnelle (test de
Lysholm, test de Marshall, examen
radiologique)
r intertests
Knapik, 1983 (158)
Genou
Tests isométriques et tests isotoniques
r intertests
Ellenbecker, 1996 (143)
Epaule
Testing manuel
Moment maximum
Mayer, 1995 (121)
Tronc
Test de Sorenson
r intertests
Petschnig, 1998 (137)
Genou
Tests de détente verticale (« vertical jump
test ») et « hop test », test de Lysholm
r intertests
Rabin, 1990 (142)
Epaule
Testing manuel
Moment maximum,
travail, puissance
Reinking, 1996 (140)
Genou
Dynamomètre manuel et test isométrique
r intertests
Riera, 1994, (157)
Genou
Test de détente verticale
r intertests
Rissanen, 1994 (95)
Tronc
Tests non dynamométriques : « Archup »,
test de Sorenson, squatting et index de
Million
Moment maximum,
moy. des moments,
r intertests
Rosenthal, 1994 (156)
Genou
« Lateral step-up test »
r intertests
Sekiya, 1998, (154)
Genou
« Hop test » et degré de laxité antérieure
r intertests
Wilk, 1994 (155)
Genou
Autoquestionnaire de fonctionnalité,
« hop test »
r intertests
Wilson, 1995 (138)
Genou
Test de détente verticale (« vertical jump
test »)
r intertests
r = coefficient. de corrélation,
Tests comparés aux tests isocinétiques
Critère
d’évaluation
moy. = moyenne
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
52
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 19.
Résultats des études comparant les tests isocinétiques avec d’autres méthodes
d’évaluation musculaire
Auteur,
année, réf.
Résultats
Baltzopoulos, r = 0,84-0,86
1988 (135)
Le test de Wingate évalue la puissance musculaire, les tests isocinétiques évaluent la force
musculaire.
Les femmes ont des performances inférieures à celles des hommes (quel que soit le test ou si on
inclut un facteur correctif poids).
Deones,
1994 (141)
Le dynamomètre isocinétique permet de différencier le membre atteint du membre sain. r = 0,570,80.
Ellenbecker,
1996 (143)
Le dynamomètre isocinétique permet de différencier le membre atteint du membre sain.
Jacobs,
1988 (32)
La force moyenne produite est mieux corrélée aux tests opérationnels que la force maximale. La
performance opérationnelle est fortement corrélée aux tests isocinétiques (r = 0,96) et isoinertiels
(0,97).
Jameson,
1997 (136)
Les tests isocinétiques, isotoniques et isométriques sont faiblement corrélés au “ vertical jump
test ” r = 0,26-0,85.
Kannus,
1987 (139)
Il existe une corrélation positive entre les tests isocinétiques et les autres échelles d’évaluation :
test de Lysholm r = 0,74 ; test de Marshall r = 0,81 ; examen radiologique r = 0,71.
Knapik,
1983 (158)
La valeur du moment maximum est supérieure pour le travail isotonique par rapport au travail
isocinétique : test isométrique r = 0,71-0,83 ; test isotonique r = 0,84-0,90.
Mayer,
1995 (121)
Reproductibilité faible de Sorenson (r = 0,20). Corrélations négatives entre les tests d’endurance
isocinétiques et les mesures de force isocinétiques.
Petschnig,
1998 (137)
« Hop test » r = 0,45-0,55 ; test de détente verticale r = 0,01-0,51 ; test de Lysholm r = 0,01-0,37.
Le test le plus performant pour évaluer à long terme les résultats du traitement chirurgical est le
“ vertical jump test ”.
Rabin,
1990 (142)
Il existe une discordance des résultats de l’évaluation clinique et ceux de l’évaluation isocinétique.
Reinking,
1996 (140)
En mode concentrique les évaluations isométrique et isocicinétique ont des résultats comparables :
dynamomètre manuel r = 0,43-0,45 ; test isométrique
r = 0,53-0,76.
Riera,
1994 (157)
Le test de détente verticale est corrélé positivement avec les tests isocinétiques (r = 0,60-0,69).
Rissanen,
1994 (95)
Les test non dynamométriques sont mieux corrélés à la symptomatologie que les tests
isocinétiques. Corrélation négative entre les différents paramètres isocinétiques et l’index de
Million comprise entre = (-)0,31 et (-)0,49. Corrélation plus nette pour les femmes.
Rosenthal,
1994 (156)
Le « step » évalue le travail musculaire de manière comparable aux tests isocinétiques r = 0,74
(p < 0,01)
Sekiya,
1998 (154)
Le « hop test » est faiblement corrélé avec les tests isocinétiques et n’est pas corrélé avec la laxité
résiduelle.
Wilk,
1994 (155)
Le « hop test » et l’autoquestionnaire de fonctionnalité sont corrélés positivement avec les tests
isocinétiques (r compris entre 0,44 et 0,71).
Wilson,
1995 (138)
r = 0,50-0,73
Les tests isocinétiques permettent de différencier des sujets de niveaux d’entraînement différents.
r = coefficient de corrélation, moy. = moyenne
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
53
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
VI.
UTILISATION
DES
APPAREILS
D’ISOCINETISME
COMME
OUTIL
DE
REEDUCATION
VI.1. Généralités
La rééducation en isocinétisme a pour but de restaurer les performances musculaires
antérieures. Pour assurer une bonne fonction articulaire, il faut un bon équilibre
musculaire, sans déficit musculaire. Cette rééducation musculaire concerne donc la
force de contraction, la vitesse d’exécution du mouvement, l’endurance, la résistance,
la coordination, la force explosive. C’est pourquoi il est nécessaire de varier les modes
contractiles (concentrique ou excentrique), les chaînes cinétiques (ouverte ou fermée),
les courses angulaires, les moyens résistants et les objectifs neuromusculaires.
Le renforcement musculaire sur les appareils d’isocinétisme vient en complément des
autres techniques utilisées, i.e. travail statique, travail isotonique dynamique,
électromyostimulation. Ce renforcement musculaire peut être fait sur un mode
concentrique ou excentrique, dans le cadre de la préparation sportive (programmes
d’entraînement), d’une rééducation après traitement médical ou chirurgical, en
association au travail statique et dynamique. Les objectifs du renforcement musculaire
concentrique sont les suivants :
• réaliser un renforcement musculaire spécifique dans le cadre de l’entraînement ou
de la rééducation de groupes musculaires homologues ;
• il peut enfin être utilisé comme technique de gain d’amplitude pour des patients
présentant une limitation de mobilité articulaire après traitement chirurgical. Il
permet aux muscles agonistes et antagonistes de retrouver leur élasticité.
VI.2. Utilisation des appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation
Dans la littérature nous avons recherché les études portant sur l’utilisation des
appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation. Ces études concernaient le
genou (détail des études en annexe 8) et le tronc. Elles portaient donc sur des
populations de sujets sains et sur des patients.
VI.2.1. Genou
A l’exception de deux études (159,160) le nombre de sujets inclus est inférieur à 50.
L’étude de Timm (160) qui avait inclus plus de 5000 sujets avait pour biais
méthodologique principal l’absence de vérification de la comparabilité des groupes
traités. Les pathologies du genou pour lesquelles une rééducation isocinétique a été
évaluée sont multiples, et elles n’ont pas été toujours précisées dans le descriptif de
l’étude (tableau 20). Les critères de jugement de l’efficacité de la rééducation
isocinétique sont variables d’une étude à l’autre : certaines études n’évaluent que les
paramètres isocinétiques, d’autres évaluent le retentissement fonctionnel, la
diminution de la douleur, ou utilisent des méthodes manuelles d’évaluation de la force
musculaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
54
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
VI.2.2. Tronc
Les appareils d’isocinétisme sont utilisés en suivi de rééducation des pathologies du
rachis, afin d’adapter les modalités de cette rééducation (161,162). Les appareils
d’isocinétisme ont également été utilisés au cours de protocoles de renforcement
musculaire pour le reconditionnement du lombalgique chronique.
Les protocoles de restauration fonctionnelle retrouvés dans la littérature avec ou sans
utilisation des appareils d’isocinétisme sont assez hétérogènes (163,164). Des
protocoles de renforcement isocinétique sont publiés (122,165). Une augmentation de
la puissance musculaire isocinétique des extenseurs est observée. La part de
l’entraînement isocinétique dans ce renforcement est inconnue du fait de la
simultanéité des différentes procédures de renforcement mises en jeu simultanément.
Sur le plan méthodologique, les essais publiés sur le sujet de l’efficacité des
programmes de renforcement musculaire au cours de programmes de Restauration
Fonctionnelle du tronc tels que décrits par Mayer, ne permettent pas de conclure
formellement sur la place de l’isocinétisme.
VI.3. Comparaison de la rééducation sur appareil d’isocinétisme avec d’autres
méthodes de rééducation
VI.3.1. Genou
7 études ont comparé la rééducation isocinétique à un autre programme de rééducation
(tableau 21). Trois études sur 7 n’ont pas randomisé les groupes de sujets en fonction
du programme de rééducation.
L’analyse des résultats montre que l’efficacité de la rééducation isocinétique était
comparable (159,166,167), moindre (168), parfois supérieure aux autres techniques de
rééducation auxquelles elle lui était comparée (116).
VI.3.2. Tronc
Aucune donnée issue de la littérature ne permet d’affirmer une supériorité du
renforcement isocinétique sur d’autres techniques de renforcement d’un groupe
musculaire donné.
VI.4. Conclusion
La place de l’isocinétisme dans le renforcement musculaire est difficile à apprécier.
Les études publiées sur l’évaluation de la rééducation isocinétique du genou sont de
qualité méthodologique médiocre. Les effectifs sont de petite taille et les populations
ne sont pas toujours représentatives de celles rencontrées en pratique courante, ce qui
diminue la puissance de ces études.
En ce qui concerne les études de renforcement musculaire au niveau du tronc, du fait
de l’intégration de la rééducation isocinétique à d’autres procédures de rééducation
(dans le cadre des programmes de reconditionnement du lombalgique chronique), la
part du renforcement isocinétique est inconnue.
Enfin, bien que des éléments sur le lien entre les mesures isocinétiques et la
symptomatologie ressentie par le patient (douleur ou incapacité fonctionnelle) soient
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
55
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
parfois disponibles, le lien entre les résultats des tests et la fonctionnalité n’est jamais
formellement établi.
Tableau 20.
Etudes utilisant l’isocinétisme comme outil de rééducation musculaire
Localisation Nbre de
sujets
Genou
9
Auteur,
année, réf.
Auteur, année, réf.
Patients (arthrite rhumatoïde)
Lyngberg, 1994 (116)
113
Patients (arthrose)
Maurer, 1999 (159)
16
Patients (chirurgie des ménisques)
St-Pierre, 1992 (169)
Patients (diverses pathologies)
Timm, 1988 (160)
20
Patients (hémiplégie)
Engardt, 1995 (170)
10
Patients (hémiplégie)
Rouleaud, 2000 (171)
29
Patients (ostéochondromalacie rotulienne)
McMullen, 1990 (166)
23
Patients (syndrome fémoropatellaire)
Stiene, 1996 (168)
22
Sujets sains
Kovaleski, 1993 (172)
43
Sujets sains (athlètes)
Bishop, 1991 (173)
36
Sujets sains (athlètes)
Mannion, 1992 (174)
31
Sujets sains + patients (tendinite)
Jensen, 1989 (167)
5 381
Tableau 21.
Type de pathologie
Résultats des études utilisant l’isocinétisme comme outil de rééducation
Buts du travail
Critères d’évaluation
Résultats
Bishop,
1991 (173)
Evaluer l’effet de la
Moment maximum
rééducation isocinétique sur un
mode exc. sur les performances
isocinétiques
Le travail excentrique augmente les
performances isocinétiques des
ischio-jambiers, mais n’a aucun effet
sur le quadriceps
Engardt,
1995 (170)
Comparer 2 programmes de
rééducation isocinétique : exc.,
conc.
Moment maximum
Le travail excentrique a une plus
grande efficacité que le travail
concentrique
Feiring,
1996 (152)
Comparer 2 programmes de
rééducation isocinétique :
chaîne ouverte, chaîne fermée.
Moment maximum,
travail
Les 2 programmes ont des résultats
différents lorsqu’on compare le
membre sain au membre atteint.
Jensen,
1989 (167)
Comparer la rééducation par
isocinétisme et par stretching
Travail : ratio membre
atteint/membre malade
La rééducation isocinétique a un
résultat comparable à la rééducation
par stretching
Kovaleski,
1992 (172)
Comparer différents
programmes de rééducation
Moment maximum
Il n’y pas de différence entre les
différents protocoles testés en termes
d’efficacité
Exc. = excentrique, Conc. = concentrique
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
56
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 21 (suite).
Auteur, année, réf
Résultats des études utilisant l’isocinétisme comme outil de rééducation
Buts du travail
Critères d’évaluation
Résultats
Lyngberg,
1994 (116)
Comparer les rééducations
isocinétique et isométrique
Moment maximum,
signes cliniques (douleur,
épanchement de synovie)
Le travail isocinétique a moins
d’effets adverses et une plus grande
efficacité que le travail isométrique
Mannion,
1992 (174)
Évaluer l’effet de la
rééducation sur la force
musculaire mesurée par la
vitesse de pédalage
Force de contraction
musculaire, travail fourni
sur bicyclette (vitesse de
pédalage)
La rééducation a des résultats
comparables quelle que soit la
vitesse angulaire
Le travail isocinétique a des résultats
supérieurs à l’absence de
rééducation (groupe contrôle)
Maurer,
1999 (159)
Comparer la rééducation
isocinétique à un programme
éducatif
Moment maximum, tests Les 2 programmes de rééducation
de fonctionnalité et d’éva- ont des résultats comparables
luation de la douleur
McMullen,
1990 (166)
Comparer la rééducation
isocinétique à un programme
associant stretching et travail
isométrique
Testing manuel,
questionnaire de
fonctionnalité, mesure de
la force musculaire
Comparabilité des deux programmes
de rééducation
Rouleaud,
2000 (171)
Évaluer l’effet de la
rééducation isocinétique sur
la force musculaire mesurée
cliniquement et par tests
isocinétiques
Moment maximum,
travail, puissance, vitesse
de marche, vitesse de
montée des escaliers,
autoquestionnaire de
satisfaction
La rééducation isocinétique a
amélioré les performances
isocinétiques, mais n’a eu qu’une
faible influence sur les performances
musculaires cliniques et n’a eu
aucune influence sur la spasticité
Stiene,
1996 (168)
Comparer la rééducation par
isocinétisme et par step
Questionnaire
d’évaluation de la
fonctionnalité du genou,
moment maximum, test
du step
Les 2 programmes de rééducation
augmentent les performances isocinétiques. Le step améliore les
résultats au test du step ainsi que la
fonctionnalité du genou. La rééducation isocinétique n’améliore ni la
fonctionnalité du genou, ni les
résultats au test du step
St-Pierre,
1992 (169)
Comparer deux programmes
de rééducation isocinétique
(précoce ou tardif)
Moment maximum
Travail Puissance
moyenne
La rééducation précoce n’a pas une
efficacité supérieure à la rééducation
tardive
Timm,
1988 (160)
Comparer différentes
méthodes de rééducation :
absence d’exercice, exercices
au domicile, travail isotonique, travail isocinétique
Durée de la rééducation
Récidive des symptômes
La rééducation isocinétique est plus
efficace que les 3 autres méthodes
testées.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
57
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
VII. EVALUATION DES
D’ISOCINETISME
RISQUES LIES A L’UTILISATION DES APPAREILS
VII.1. Effets adverses
Très peu d'articles décrivent des accidents (tableau 22) mettant en cause l'utilisation de
l'appareil d'isocinétisme (en particulier aucun effet adverse n’a été retrouvé dans la
littérature en ce qui concerne les tests isocinétiques au niveau du tronc). Bloesch et
Chantraine (175) rapportent qu'en 3 ans, avec environ 1000 patients pour un nombre
total de séances sur machines isocinétiques voisin de 3500, 6 incidents ont été
dénombrés : 2 syndromes fémoro-patellaires déclenchés brusquement lors du passage
du mode concentrique à excentrique, 3 cas d'élongations musculaires, sans signe de
rupture ni d’hématome à l'échographie, touchant dans deux cas les ischio-jambiers et
dans un cas le droit antérieur du quadriceps et une rupture du tendon rotulien.
Une enquête a été réalisée par Bloesch et coll. (175) auprès de 40 centres (dans 7 pays
différents) utilisant des appareils d’isocinétisme. Sur 17 réponses obtenues 30
incidents de gravité variable ont été dénombrés. Dans cette enquête l’étude d'une
équipe belge est incluse (176) qui a recensé 18 incidents. Dans ces études, le nombre
par type d’effets adverses n’a pas été précisé et ne permet pas d’estimer la fréquence
réelle de ceux-ci.
D’autre part, ce nombre d’effets adverses devrait être rapporté au taux d’utilisation des
appareils.
Enfin, les auteurs ont précisé que l’expérience du rééducateur dans l’utilisation de la
machine et sa maîtrise des tests permettraient de limiter l’incidence de ces effets
adverses.
Tableau 22. Effets adverses décrits dans la littérature
Au niveau de l’épaule
Au niveau du genou
Autres
-
luxation scapulo-humérale
-
lésion méniscale
-
élongation musculaire du
-
lésion rotulienne (douleur,
point d’appui du levier
triceps brachial
subluxation, syndrome
isocinétique
exacerbation des douleurs
fémoro-patellaire)
-
scapulo-humérales
-
hématome en regard du
-
malaise vagal
-
malaise hypoglycémique
VII.2. Les lésions musculo-tendineuses
Ces lésions peuvent toucher les muscles ou les tendons. On parle de courbatures
(DOMS dans la littérature anglaise ou « delayed onset muscle soreness »). Elles sont
principalement d’origine (2,177) :
- mécanique : l’association d’un étirement du complexe muculo-tendineux et de la
contraction musculaire est responsable de lésions par « overstretching » ;
- métabolique : la réalisation d’un travail excentrique prolongé est responsable de
modifications internes des cellules musculaires. Il est observé une modification de
la viscosité et de l’élasticité musculaire. Des biopsies réalisées dans les suites d’un
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
58
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
travail excentrique prolongé mettent en évidence une nécrose cellulaire associée à
une désorganisation du tissu conjonctif de soutien.
Les DOMS ont été observés après un travail musculaire excentrique prolongé, qu’il
soit réalisé sur appareil d’isocinétisme ou non. Il apparaît 8 heures après la fin de
l’exercice et associe : douleur, raideur, perte de mobilité active et diminution de force.
Le maximum de la symptomatologie est atteint à la 48e heure. Il peut persister
jusqu’au 21e jour.
VII.3. Risque cardio-vasculaire
La réalisation d’un effort musculaire important s’accompagne de modifications cardiovasculaires physiologiques, qui peuvent devenir pathologiques chez des sujets à
risque. Une étude française (178) réalisée sur 251 sujets jeunes (âge moyen 24,4 ans,
extrême 14,5 à 37 ans) a évalué les contraintes cardio-vasculaires mises en jeu lors de
tests isocinétiques du genou (fréquence cardiaque, tension artérielle,
électrocardiogramme). Il a été observé une augmentation de la fréquence cardiaque
supérieure à 190 pulsations/min pour 37 % des sujets testés. Cinq sujets ont eu une
chute brutale de leur fréquence cardiaque accompagnée de malaise au décours du test.
En ce qui concerne la mesure de la tension artérielle 2 sujets ont fait une poussée
hypertensive avec subœdème pulmonaire, et 5 sujets ont fait une hypotension au
décours du test avec malaise pour deux d’entre eux. Quatre sujets ont eu des anomalies
ECG à type de troubles de l’excitabilité auriculaire ou de modifications de la
conduction ventriculaire.
VII.4. Contre-indications du travail isocinétique
Les données présentées dans le tableau 23 ont été extraites de la littérature et ont été
rediscutées en réunion par le groupe de travail. Elles ne peuvent cependant être
considérées comme faisant suite à un consensus d’experts, notre groupe de travail, par
son caractère restreint, n’étant pas représentatif de l’ensemble des professionnels
utilisant les appareils d’isocinétisme.
Les contre-indications à l’utilisation d’un appareil d’isocinétisme peuvent être liées
soit à la pathologie articulaire concernée par l’évaluation, soit à une pathologie
concomitante qui pourrait être aggravée par l’effort consenti par le patient au cours du
déroulement du test.
Certaines de ces contre-indications sont à évaluer au cas par cas en fonction de la
symptomatologie du patient et de sa gravité.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
59
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 23. Contre-indications relatives et absolues.
Relatives
Absolues
-
Douleur invalidante
Hydarthrose importante ou récidivante
Lésion ligamentaire récente
Epilepsie
Lésion cutanée
Incontinence urinaire d’effort *
Eventration *
Grossesse
-
Processus pathologique évolutif
Fracture non consolidée
Pathologie cardio-vasculaire non équilibrée (angor,
HTA) contre-indiquant tout effort
* pour les tests sur le tronc uniquement
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
60
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
ÉTAT DES PRATIQUES EN FRANCE
I.
OBJECTIFS ET METHODE
Il s'avère difficile de quantifier le nombre d'actes d'évaluation ou de rééducation
réalisés sur des appareils d'isocinétisme en France. Plusieurs raisons expliquent cette
difficulté : la pratique de cette technique en secteur privé et en ambulatoire rend
délicate l’estimation en termes de nombre d’actes effectués. De même, le nonremboursement de l'isocinétisme empêche d’en percevoir l’importance financière
supportée par les Caisses d’Assurance Maladie. Enfin, les données PMSI (Programme
de médicalisation du système d'information) ne permettent pas non plus d'estimer
l'activité réalisée en milieu hospitalier dans ce domaine.
Pourtant, dans le cadre de l'extension du PMSI au secteur des soins de suite ou de
réadaptation (SSR), les établissements de santé sous dotation globale ayant une
activité de SSR sont soumis à l'obligation d'un recueil d'informations standard depuis
1998.
Un logiciel spécifique permet la saisie des informations contenues dans le résumé
hebdomadaire standardisé (RHS) et réalise le groupage de ces informations en groupes
homogènes de journées (GHJ). Pour effectuer ce recueil, les professionnels doivent se
fonder sur 4 documents :
- le guide méthodologique de production des résumés hebdomadaires standardisés ;
- le catalogue des activités de rééducation-réadaptation ;
- le manuel des groupes homogènes de journées ;
- la Classification Internationale des Maladies (CIM).
Dans le catalogue des activités de rééducation - réadaptation, deux codes
correspondent à l'utilisation de l'isocinétisme :
RL 58 : ISOCINETISME – BILAN
Évaluation de la force musculaire isocinétique de deux groupes musculaires
antagonistes de manière bilatérale et comparative à deux ou trois vitesses
RL 59 : ISOCINETISME – TRAINING INFORMATISE
Renforcement musculaire isocinétique sur un mode concentrique ou excentrique, à
différentes vitesses, à l'aide d'un programme informatique.
Actuellement, il n'est pas possible de connaître le niveau d'activité d'isocinétisme des
établissements soumis à ce recueil de données. En effet, la construction des bases
PMSI-SSR ne permet pas de retrouver de telles informations pour un acte précis.
La littérature ne fournit pas davantage de données sur ce point. Dans ce cadre, un des
objectifs de ce chapitre est d'apporter quelques informations à titre indicatif, en
décrivant le niveau et la répartition de l'activité des professionnels membres du groupe
de travail. Par ailleurs, il s'agit de présenter les modalités d'utilisation de ces appareils
pour cet échantillon de professionnels afin d'étudier dans quelle mesure les pratiques
sont standardisées. Plusieurs questions se posent : existe-t-il des protocoles
d'évaluation bien définis et suivis par l'ensemble des professionnels ? Comment sont
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
61
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
construits les protocoles utilisés ? Sur quels critères les résultats des examens sont-ils
interprétés ? Quels sont les objectifs poursuivis par les professionnels ?
Afin de répondre à ces différentes interrogations, deux questionnaires ont été adressés
par courrier à l'ensemble des experts du groupe de travail et des questions leur ont été
posées au cours des réunions. Les questionnaires sont présentés en annexe 9.
Le premier questionnaire concernait le niveau et le type d'activité. Il a été adressé à 13
professionnels. 11 réponses ont pu être exploitées. Le second questionnaire avait pour
but de préciser les protocoles d'évaluation suivis par les experts du groupe pour 3
indications : le genou ligamentaire, le tronc che z le lombalgique chronique et l'épaule
pour conflit sous-acromial. Ces indications ont été définies par le groupe de travail luimême. 10 réponses ont été analysées. L'objectif n'est absolument pas de proposer un
protocole de référence mais de cerner les différences de pratiques entre professionnels.
Cette évaluation est à interpréter avec toutes les précautions d'usage dans la mesure
où le groupe de travail est restreint et ne peut en conséquence refléter l’ensemble des
praticiens français. Il ne s'agit donc pas d'un consensus d'experts dont les résultats
seraient généralisables à l'ensemble des professionnels.
II.
NIVEAU D'ACTIVITE ET MODES D'EXERCICE
Au total, sur les 13 professionnels interrogés, 11 réponses ont pu être exploitées. 6
experts ont une activité au sein d'une clinique privée, 4 experts font partie du secteur
public et seul 1 des experts du groupe est installé en libéral. La majorité des
professionnels utilisent des machines de marque Cybex. En effet, au total, sur les 33
appareils implantés dans les centres dans lesquels exercent les experts, 27 appareils
sont des Cybex, 3 sont des Biodex et seuls 1 Lido et 1 Lode sont utilisés. L'activité des
experts varie de 2,5 à 100 actes par jour d'évaluation ou de rééducation, la médiane se
situant à 7 (tableaux 24 et 25). L’écart entre le nombre d’actes pratiqués par les
experts tient au fait que certains centres disposent de plusieurs machines que différents
professionnels du même centre utilisent. D’autres centres ne disposent que d’une seule
machine pour pratiquer cette activité.
Le choix du type d'appareil est la résultante de critères relationnels, commerciaux, de
la qualité du service après vente et de la formation continue.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
62
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 24. Utilisation des appareils d’isocinétisme dans la pratique professionnelle.
Oui
Volume d’actes (en %)
Moy (Méd) [Ext]
Type d’utilisation
Rééducation
Évaluation postopératoire
Suivi postopératoire
Patient neurologique
Entraînement sportif
Suivi de rééducation de patients non opérés
90,9 %
81,8 %
100 %
45,4 %
72,7 %
9,1 % *
39,27
8,64
30,86
5,32
13,18
1,8
(30)
(8)
(25)
(0)
(10)
(0)
[0-85]
[0-40] *
[10-78]
[0-33] *
[0-40]
[0-20] *
Type d’articulation
Tronc
Genou
Cheville
Épaule
Coude
45,4 %
100 %
90,9 %
81,8 %
45,4 %
17,9
67,2
6,8
7,1
0,9
(0)
(70)
(5)
(5)
(0)
[0-65]
[20-95]
[0-15]
[0-35]
[0-5]
Type de professionnels utilisant votre appareil d’isocinétisme
Médecin rééducateur
81,8 %
Rhumatologue
0%
Médecin du sport
36,4 %
Kinésithérapeute
81,8 %
Mode de recrutement des patients
Un chirurgien orthopédique
Un rhumatologue
Un médecin rééducateur
Un neurologue
Un médecin du sport
Un kinésithérapeute
Patient venant directement
100 %
54,5 %
90,9 %
27,3 %
100 %
63,6 %
9,1 %
*
Par manque d'informations, les calculs ne sont pas faits sur l'ensemble des experts, Moy = Moyenne ; Méd = Médiane ;
Ext = Extrêmes
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
63
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 25. Activité du groupe de travail en isocinétisme
Ville
Type d’exercice
Appareil utilisé
Année
d’acquisition
Jour
Nombre d’actes par
Mois
Semaine
Saint-Etienne
CHU (MRP)*
CHU (médecine du sport)*
Cybex 6000
Cybex II
1991
1982
3
-
15
-
-
Delémont (Suisse)
Hôpital régional*
Lido (Loredan)
Cybex 1000
1992
1994
6-8
-
30-35
-
100
-
Rennes
CHU*
Cybex Norm
Cybex II acquis
en 1985
4-6
-
-
Paris
Hôpital *
Cybex Norm
1997
3
10
30
Nantes
libéral
Cybex 1200
1993
3
-
-
Centre de convalescence
et de réadaptation
fonctionnelle**
Cybex 6000, UBE,
Kinetron
1994
Sainte-Adresse
35 ¥
0-8 #
190 ¥
7#
750 ¥
20-25 #
Capbreton
Centre européen de
rééducation du sportif**
Biodex 900-760
Biodex 900-800
2 Kinetron, 2 KT
2, 2 Orthotron
1991
1996
1991
100
-
600
-
2400
-
-
-
-
Centre de rééducation
fonctionnelle**
Cybex
Cybex 340, 6000,
TEF/Torso,
2 Norm
Mars 1987,
1992, 1987,
1996 et 1997
10 #
130 ¥
-
50
650
-
200
2600
-
1993
1986, 1990,
1989
1997
20 ¥
10 #
-
CRRF**
Cybex 6000
Cybex orthotron,
orthotron II, 340
Lode Aristokin
-
-
-
-
-
-
1993
1998, 1991
30 ¥
4#
-
1989
2-3
12
-
Lille
Menucourt
Paris
CRRF (MRP)**
Cybex 6000
Lode Aristokin,
Cybex Orthotron
Montpellier
Centre de rééducation**
Biodex
* Hôpital public, ** Clinique privée, ¥ Actes de rééducation, # Actes d'évaluation
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
64
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
III.
PROTOCOLE D 'EVALUATION DANS TROIS INDICATIONS
III.1. Généralités
III.1.1. Paramètres les plus utilisés
Les paramètres les plus utilisés par les membres du groupe de travail au cours d’une
évaluation isocinétique sont le moment maximum, le travail et le ratio
agoniste/antagoniste. Un petit nombre d’experts fait une analyse graphique et étudie la
forme de la courbe (existence d’un accident), ainsi que la superposition des courbes
dans le cadre d’un test d’endurance.
Pourcentage d'experts utilisant les différents paramètres :
Quantitatifs
−
−
−
−
−
Moment maximum
Moment/poids
Travail
Ratio agoniste/antagoniste
Puissance
Graphiques
−
Forme de la courbe (vitesses angulaires lentes)
100 %
33 %
67 %
67 %
10 %
33 %
III.1.2. Choix d’un protocole d’évaluation isocinétique
Un expert sur deux définit son protocole sur la base d’une analyse de la littérature. Un
petit nombre d’experts choisit le protocole en fonction de son expérience
professionnelle. D’autres appliquent le protocole livré avec le logiciel de l’appareil
qu’ils utilisent. Après établissement du protocole, deux experts sur trois appliquent ce
protocole pour une articulation donnée de manière standardisée. Pour un expert sur
trois, le protocole varie en fonction du patient et n’est donc pas standardisé. Dans un
centre sur deux le nombre d’opérateurs est limité (un à deux maximum), de façon à ce
que les patients soient suivis par le même opérateur. Quelques centres utilisent un
grand nombre d’opérateurs, de sorte que les patients ne sont pas toujours testés par la
même personne.
Choix du protocole
−
−
Fondé sur l’étude de la littérature
Fondé sur l’expérience professionnelle
55 %
22 %
Type de protocole
−
−
Un protocole fixe par articulation en fonction de la pathologie
Utilisation du protocole type livré avec la machine, modulable
en fonction des patients
Définition d’un protocole maximaliste commun, modulable en
fonction des patients
66 %
22 %
Au maximum 2 opérateurs par patient
Plusieurs opérateurs
55 %
11 %
−
Opérateur
−
−
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
65
11 %
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
III.1.3. Rendu des résultats
Genou
L’évaluation du déficit musculaire en mode concentrique est effectuée par
comparaison du membre lésé avec le membre sain. Il est exprimé en pourcentage de
déficit. Ce déficit est coté selon 4 grades. Le membre testé est considéré comme
normal si le déficit est inférieur à 15 %. On considère qu’il y a un déficit majeur dès
que celui-ci dépasse 40 %.
En ce qui concerne la rééducation du genou, l’ensemble des experts s’accorde pour
préférer une amélioration de la fonctionnalité articulaire, et tolère un déficit résiduel
de 10 à 15 %. On peut donc observer que l’objectif de la rééducation s’oriente vers la
réduction du déficit musculaire de façon à être le plus proche de la normale.
Tronc
Les données obtenues pour l’évaluation et la rééducation du tronc sont beaucoup
moins détaillées. L’objectif de la rééducation est essentiellement de réduire le déficit,
sans chercher une restitution ad integrum.
Évaluation
− Genou
−
Tronc
Rééducation
− Genou
−
Tronc
−
−
−
−
Absence de déficit < 15 %
Déficit mineur 15-25 %
Déficit modéré 25-40 %
Déficit majeur > 40 %
−
Comparaison avec une base de données spécifique au centre. Un déficit de 25 à
35 % est considéré comme modéré.
−
−
Les objectifs fonctionnels priment sur les objectifs isocinétiques
Un déficit résiduel de 10 à 15% par rapport au membre controlatéral est
considéré comme satisfaisant
−
La rééducation a pour objectif de montrer les progrès effectués et de tendre vers
les valeurs de la population de référence du centre.
III.2. Le genou ligamentaire
Sur les 10 experts ayant répondu au questionnaire, tous pratiquent l'évaluation
isocinétique du genou ligamentaire.
III.2.1. Position du sujet testé pour le genou
Quels que soient le type d’appareil et sa configuration, le sujet testé est toujours assis,
genou fléchi à 90° (tableau 26). En revanche la position des bras et des mains, ainsi
que l’inclinaison du siège, varient d’un appareil à l’autre.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
66
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 26. Description détaillée de la position du sujet testé pour le genou
Contention des membres
inférieurs
testé
controlatéral
Cybex
- Norm
Contention des membres
supérieurs
bras
mains
- Sangles
pelvienne,
thoracique et au
niveau de la
cuisse
- Libre
- 6000
- Sangle au
niveau de la
cuisse
- Maintien
- NP
par une butée
- 1000
- Articulation du - NP
genou au bord du
siège
- Sangles au
niveau de la
cuisse et de la
jambe
Biodex
- NP
- Système II
Lido
- Active
- Croisés
Inclinaison
du
dossier
Siège
Butée
tibiale
- Sur les
poignées de
maintien
- 85°
- 15°
- Au 1/3 inf. du
tibia
- Sur les
accoudoirs
- NP
70/75°
- A 3 travers de
doigt/malléole
externe
- NP
- Sur les
rebords du
siège
- calé en - non
arrière
réglable
- A 2 travers de
doigt / malléole
externe
- Libre
- NP
NP
- NP
- 15°
- En position la
plus proximale
- Sangles au
niveau des
épaules, du
bassin, de la
cuisse
- Libre
- NP
- Sur les
sangles des
épaules
- NP
- 10°
- Au 1/3 inf. du
tibia
- Membre fléchi
à 90° avec un
contre-appui à la
face antérieure
de la cuisse
- Libre
- NP
- Sur les
poignées de
maintien
- 72°
NP
- En position
distale
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
67
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
III.2.2. Protocole
Il n’y a aucune standardisation des protocoles d’évaluation utilisés (tableau 27).
En mode concentrique, les vitesses angulaires choisies vont de 60°/s pour la plus lente,
à 300°/s pour la plus rapide. Le nombre de répétitions est lui aussi très variable
puisqu’il est compris entre 3 et 30.
Un expert sur trois propose une séance d’apprentissage au sujet, afin qu’il se
familiarise avec l’appareil. Les modalités de ces séances varient beaucoup d’un
professionnel à l’autre. Avant les tests, un échauffement est réalisé soit sur bicyclette,
soit directement sur l’appareil d’isocinétisme. Enfin, deux experts sur cinq font faire
un test d’endurance.
Le mode excentrique est utilisé par deux experts sur cinq. Les vitesses angulaires
varient de 30°/s à 180°/s, le nombre de répétitions est compris entre 2 et 6.
En mode concentrique, le nombre de vitesses demandées varie de 2 à 4.
Sur 9 experts interrogés, 4 demandent deux vitesses : 60 - 180 ou 90 - 180 ou encore
90 - 240.
4 experts demandent 3 vitesses : 60 – 180 – 240.
En excentrique, en général seules une à deux vitesses sont demandées.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
68
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 27. Protocole type d'évaluation isocinétique du genou ligamentaire.
Délai par rapport à l’intervention
chirurgicale
6 semaines à 6 mois
Oui
(%)
67
Nbre
de séances
1 - 10
Durée
(min)
5 - 20
Type
Oui
(%)
Nbre
de répétitions
Vitesse
(°/s)
Durée
Réalisation d'un test en concentrique
100
-
-
-
Échauffement (type, durée)
100
3 – 20 (*)
60 – 90 - 150 - 180 -
2' – 10' (*)
Temps de repos
100
-
-
1'- 2'-3'
Test de force maximale à basse vitesse
100
3–6
60 - 90
-
Temps de repos
100
-
-
1' – 2' – 3'
Test de force maximale à haute vitesse
100
5 -15
180 - 240 - 300
-
Temps de repos
70
-
-
1' – 2' – 3'
Test de fatigue musculaire
50
12 – 40
120 - 180 - 240 - 300
-
Test du côté controlatéral
80
Séances d’apprentissage
-
MODE CONCENTRIQUE
Test identique à celui du premier membre testé
Oui
(%)
Nbre
de répétitions
Vitesse
(°/s)
Durée
40
-
-
-
100
3 - 20 (*)
90 (*)
10' (*)
75
-
-
1' - 2'
100
3-6
30 - 90 - 120
-
Temps de repos
25
-
-
1'
Test de force maximale à haute vitesse
50
3-6
120 -180
-
Temps de repos
25
-
-
1'
Test de fatigue musculaire
-
-
-
-
Test du côté controlatéral
100
MODE EXCENTRIQUE
Réalisation d'un test en excentrique
Échauffement (durée, type)
Temps de repos
Test de force maximale à basse vitesse
Test identique à celui du premier membre testé
(*) Pour les échauffements, certains professionnels utilisent le vélo.
Dans le tableau, pour le nombre de séances réalisées et les durées à chaque étape, seule la fourchette d'étendue des réponses
est indiquée. En revanche, toutes les vitesses signalées ont été notées.
Pour le mode concentrique, les pourcentages dans les colonnes "oui-non" sont calculés par rapport au nombre total de
questionnaires reçus concernant le genou.
Pour le mode excentrique, les pourcentages dans les colonnes "oui-non" sont calculés par rapport à l'ensemble des
professionnels utilisant ce mode (dont la proportion est indiquée) et non pas par rapport à l'ensemble des professionnels
pratiquant l'évaluation du genou.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
69
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
III.3. Le tronc chez le lombalgique chronique
Sur les 10 questionnaires reçus, 6 portaient sur l'évaluation du tronc. Un des membres
du groupe a distingué 3 protocoles pour le tronc, selon l'appareil utilisé, ce qui porte à
8 le nombre total de réponses exploitées. Les pourcentages de réponses sont ainsi
calculés par rapport aux 8 protocoles pris en compte.
III.3.1. Position du sujet testé pour le tronc
La position du sujet est définie par la configuration du type d’appareil utilisé. Peu de
détails sont donnés sur le sanglage et la position des bras et des mains des sujets en
cours de test (tableau 28).
Tableau 28. Description détaillée de la position du patient testé pour le tronc, selon le type
d'appareil
Type d'appareil utilisé
Position détaillée du sujet testé pour le tronc
−
Cybex TEF ou Norm
−
Debout
−
Cybex Torso
−
Assis
−
Cybex Liftask
−
Debout
−
Cybex 6000 accessoire TEF
−
Debout
−
Lido active, Loredan
−
−
Biodex
−
« Assis-debout » – bassin sanglé, mains croisées sur la butée de
poussée
« Assis-allongé »
III.3.2. Protocole
La majorité des experts proposent des séances d’apprentissage aux patients, afin que
ceux-ci se familiarisent avec l’appareil et son fonctionnement. Le jour du test, un
échauffement est réalisé, selon un protocole non standardisé (durée et vitesses
angulaires variables en fonction du centre). En ce qui concerne les tests en mode
concentrique, il n’y a pas là non plus de standardisation du protocole (tableau 29). Les
vitesses angulaires utilisées vont de 30°/s pour la plus lente à 150°/s pour la plus
rapide. 2 experts sur trois font faire un test d’endurance pour lequel la vitesse
angulaire varie de 60°/s à 150°/s.
Seul un expert sur trois utilise le mode excentrique en évaluation du tronc. Les tests
sont effectués avec des vitesses angulaires lentes, 60 ou 90°/s.
En général, en mode concentrique, les professionnels demandent 3 vitesses : 30 – 90 –
120.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
70
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 29. Protocole type d'évaluation isocinétique du tronc chez le lombalgique chronique.
Ancienneté de la lombalgie
Quand décide-t-on d’utiliser
l’isocinétisme (après l’échec d’une
autre thérapeutique par exemple ? )
8 semaines - 4 mois
En bilan d’orientation de traitement
En outil de rééducation pendant le programme
Pour évaluer le ratio Flexion/Extension
Pour évaluer les progrès du patient et distinguer les simulateurs
Échec rééducation standard
Patient en échec thérapeutique médical et/ou chirurgical
Mouvement testé
Flexion/Extension
Rotation
Levée de charge
Oui
(%)
87
Nbre
de séances
1 – 10
Durée
(min)
10
Type
Oui
(%)
Nbre de
répétitions
Vitesse
(°/s)
Durée
Réalisation d'un test en concentrique
60
-
-
-
Échauffement (type, durée)
100
4 – 10
Séances d’apprentissage
-
MODE CONCENTRIQUE
30 - 60 – 90 – 120 - 150
-
Temps de repos
86
-
-
1' - 2'
Test de force maximale à basse vitesse
100
3-6
30 - 60 - 120
-
Temps de repos
100
-
-
1' - 2'
Test de force maximale à haute vitesse
100
4 - 20
90 - 120 – 150
-
Temps de repos
100
-
-
1' - 2'
Test de fatigue musculaire
75
6 - 20
60 - 90 - 120 - 150
-
Oui
(%)
Nbre de
répétitions
Vitesse
(°/s)
Durée
Réalisation d'un test en excentrique
25
-
-
-
Échauffement (durée, type)
100
5
-
-
Temps de repos
100
-
-
2'
Test de force maximale à basse vitesse
100
5
30
-
Temps de repos
100
-
-
2'
Test de force maximale à haute vitesse
50
5
60
-
Temps de repos
50
-
-
2'
-
-
-
-
MODE EXCENTRIQUE
Test de fatigue musculaire*
Dans le tableau, pour le nombre de séances réalisées et les durées à chaque étape, seule la fourchette d'étendue des réponses
est indiquée. En revanche, toutes les vitesses signalées ont été notées.
Pour le mode concentrique, les pourcentages dans les colonnes "oui-non" sont calculés par rapport au nombre total de
questionnaires reçus concernant le tronc.
Pour le mode excentrique, les pourcentages dans les colonnes "oui-non" sont calculés par rapport à l'ensemble des
professionnels utilisant ce mode (dont la proportion est indiquée) et non pas à l'ensemble des professionnels pratiquant
l'évaluation du tronc.
* 50 % des membres du groupe de travail ont précisé qu'ils ne réalisaient pas de test de fatigue musculaire dans cette
indication.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
71
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
III.4. L'épaule pour conflit sous-acromial
Sur les 10 questionnaires reçus, 7 traitent de l'épaule. Les pourcentages sont calculés
par rapport à ces 7 protocoles.
III.4.1. Position du sujet testé pour l'épaule
Le sujet testé est en majorité assis, mais la position de son bras ainsi que de son avantbras varie d’un centre à l’autre (tableau 30).
Tableau 30. Description détaillée de la position du sujet testé pour l'évaluation de l'épaule
Type d'appareil utilisé
Position détaillée du sujet testé pour l'épaule
−
Cybex Norm
−
−
Assis – coude au corps
R1 – R2 – R3
−
Cybex 6000
−
Debout position R1 coude au corps, allongé R3, assis position de Davies modifiée
−
Lido
−
Assis – NP
−
Biodex Système II
−
Assis sanglé – bras dans le plan de l'omoplate
−
Biodex
−
Assis incliné à 15°/ verticale, le bras en abduction à 45° et dans le plan de l’omoplate
III.4.2. Protocole
Comme pour les protocoles précédents on observe une grande variabilité des vitesses
angulaires choisies ainsi que du nombre de répétitions (tableau 31). Seul un expert sur
trois fait faire un test d’endurance, ou utilise le mode excentrique.
Pour le mode concentrique, sur 6 professionnels interrogés, les réponses données
concernant le nombre de vitesses demandées se répartissent de façon égale entre 2 et 3
vitesses. Les deux vitesses demandées sont : 60 – 180. Les 3 vitesses demandées sont
60 – 90 – 180 ou 60 – 120 – 180.
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72
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 31. Protocole type d'évaluation isocinétique de l'épaule pour conflit sous-acromial.
Ancienneté de la pathologie
Pas de délai - 6 mois
Quand décide-t-on d’utiliser
l’isocinétisme (après quel type de
traitement ?)
En fonction de l'examen clinique
Suivant la douleur
Rééducation classique
En fonction de la clinique, en l'absence de contre-indications
Échec traitement médical
Mouvement testé
Rotation interne/externe
Abduction – adduction
Oui
(%)
71
Nbre
de séances
1 – 10
Durée
(min)
10
Type
Oui
(%)
Nbre
de répétitions
Vitesse
(°/s)
Durée
70
-
-
-
-
3 – 15
60 – 180
5'
Temps de repos
43
-
-
1' - 2'
Test de force maximale à basse vitesse
100
3-6
30 - 60
-
Temps de repos
100
-
-
30" - 2'
Test de force maximale à haute vitesse
100
3 - 15
120 - 240
-
Temps de repos
86
-
-
1' - 2'
Test de fatigue musculaire
29
15 - 20
120 - 180 - 210
-
Test du côté controlatéral
100
Séances d’apprentissage
-
MODE CONCENTRIQUE
Réalisation d'un test en concentrique
Échauffement (type, durée)
Test identique à celui du premier membre testé
Oui
(%)
Nbre
de répétitions
Vitesse
(°/s)
Durée
Réalisation d'un test en excentrique
57
-
-
-
Échauffement (durée, type)
100
3 - 15
30 - 60 -120
5'
Temps de repos
50
-
-
1'
Test de force maximale à basse vitesse
100
3-6
30 - 120
-
Temps de repos
25
-
-
90"
Test de force maximale à haute vitesse
-
-
-
-
Temps de repos
-
-
-
-
Test de fatigue musculaire
-
-
-
-
Test du côté controlatéral
100
MODE EXCENTRIQUE
Test identique à celui du premier membre testé
Dans le tableau, pour le nombre de séances réalisées et les durées à chaque étape, seule la fourchette d'étendue des réponses
est indiquée. En revanche, toutes les vitesses signalées ont été notées.
Pour le mode concentrique, les pourcentages dans les colonnes "oui-non" sont calculés par rapport au nombre total de
questionnaires reçus concernant l'épaule. Pour le mode excentrique, les pourcentages dans les colonnes "oui-non" sont
calculés par rapport à l'ensemble des professionnels utilisant ce mode (dont la proportion est indiquée) et non pas à
l'ensemble des professionnels pratiquant l'évaluation de l'épaule.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
73
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
CONCLUSION
Les appareils d’isocinétisme ont été présentés par les professionnels comme des appareils
performants et sécuritaires, dont l’utilisation serait bien acceptée par les patients, et qui
permettraient une évaluation quantitative de la force musculaire, ainsi qu’un renforcement
sélectif de groupes musculaires. En France leur utilisation, en particulier chez le patient, date
d’une vingtaine d’année et a pour champs d’application : l’évaluation musculaire en pré ou
postopératoire, la préparation sportive et la rééducation de l’appareil locomoteur.
Les appareils d’isocinétisme se sont imposés comme technique de référence, sans que
l’évaluation comparative de cette technologie ait été rigoureusement réalisée. Ce rapport a
donc pour objet de présenter une analyse des données publiées concernant l’efficacité, la
sécurité et le coût des appareils d’isocinétisme.
Le fonctionnement des appareils d’isocinétisme repose sur deux principes de biomécanique
qui sont la maîtrise de la vitesse et l’asservissement de la résistance. Ces appareils permettent
de travailler selon le mode concentrique ou excentrique. En théorie toutes les grosses
articulations peuvent être testées avec les appareils d’isocinétisme, et les localisations les plus
fréquemment évaluées ou rééduquées sont le genou, le tronc et l’épaule.
Les appareils d’isocinétisme ne mesurent pas une force mais le couple créé par cette force et
son bras de levier au niveau de l’axe du dynamomètre (les paramètres mesurés sont d’ordre
graphique et quantitatif).
L’évolution technologique observée depuis 30 ans concerne les progrès de l'informatique, et
le développement du mode excentrique et de l’arthromoteur.
La recherche documentaire n'a dégagé aucune étude fournissant des données intéressantes sur
le marché des appareils d'isocinétisme. Des données fournies par les industriels et les
utilisateurs de la technique ont cependant permis de faire un état des lieux de l'activité
d'isocinétisme en France, de recenser les différents modèles disponibles sur le marché et de
cerner leurs prix.
En 2000, la France compte entre 160 et 170 appareils d’isocinétisme en activité sur l'ensemble
du territoire national. Parmi les 7 fabricants implantés en France, deux principaux dominent le
marché : Biodex et Cybex. Les prix catalogue des appareils les plus récents varient entre
280 000 et 600 000 F, selon les modèles.
Au-delà des prix des appareils, d'autres éléments doivent être pris en compte dans l'évaluation
des coûts liés à l'utilisation d'un appareil d'isocinétisme : les coûts de fonctionnement,
l'amortissement des appareils, les coûts de maintenance, les coûts en personnel et en
formation.
Il s'avère difficile de quantifier le nombre d'actes d'évaluation ou de rééducation réalisés sur
des appareils d'isocinétisme en France. Plusieurs raisons expliquent cette difficulté : la
pratique de cette technique en secteur privé et en ambulatoire rend délicate l’estimation en
termes de nombre d’actes effectués. De même, le non-remboursement de l'isocinétisme
empêche d’en percevoir l’importance financière supportée par les Caisses d’Assurance
Maladie. Enfin, les données PMSI-SSR (Programme de médicalisation du système
d'information) ne permettent pas non plus d'estimer l'activité réalisée en milieu hospitalier
dans ce domaine. La littérature ne fournit pas davantage de données sur ce point.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
74
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Une bonne connaissance de la technique est nécessaire pour prescrire les protocoles
d'évaluation ou de rééducation qui permettront d'obtenir des résultats d'évaluation significatifs
en fonction des pathologies et de bons résultats de rééducation sans compromettre la sécurité
du patient. En particulier les facteurs de variabilité doivent être contrôlés afin d’optimiser la
reproductibilité des mesures.
En effet, les études sur la reproductibilité intertests montrent que les résultats ne sont pas
superposables d’une marque à l’autre, d’une génération d’appareil à l’autre pour une même
marque, et qu’il existe une variabilité significative entre examinateurs. Comme pour toute
technique d’évaluation et de renforcement musculaire, les encouragements verbaux et le rétrocontrôle visuel ont une influence sur la qualité des résultats. Une correction de la pesanteur
doit être effectuée, et un apprentissage doit être proposé à chaque patient, afin d’optimiser sa
compliance et de diminuer la variabilité des mesures.
L’élaboration de normes et leur utilisation par comparaison à des patients doit tenir compte
des caractéristiques de la population étudiée (âge, sexe, profession, activité physique) et des
conditions de tests. Cette normalisation des paramètres nécessite une standardisation des
protocoles de réalisation des tests.
Le rapport des moments maximaux de groupes musculaires agonistes et antagonistes pourrait
être un marqueur intéressant, cependant, chez les patients, rien ne permet à ce jour de définir
une norme de ces ratios qui rendrait cette mesure pertinente pour la prédiction de la survenue
d’une pathologie musculaire, tendineuse ou articulaire.
L’utilisation des appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation a montré que les tests sur
ce type d’appareil sont corrélés avec les autres tests explorant classiquement les mêmes
groupes musculaires. Bien qu’aucune étude de bon niveau de preuve n’ait permis de montrer
que les tests isocinétiques sont plus performants que d’autres méthodes de testing musculaire,
ils présentent par rapport aux techniques disponibles des avantages en termes de
quantification de la force musculaire qui présente un intérêt pratique pour le suivi des
patients.
La place de l’isocinétisme dans le renforcement musculaire est difficile à apprécier et les
résultats sont inconstants. Les études publiées sur l’évaluation de la rééducation isocinétique
soit sont de qualité méthodologique médiocre (petits effectifs, populations non
représentatives), soit intègrent différentes procédures de renforcement musculaire qui ne
permettent pas de déterminer la part effective de l’isocinétisme.
Enfin, bien que des éléments sur le lien entre les mesures isocinétiques et la symptomatologie
ressentie par le patient à type de douleur ou d’incapacité soient parfois disponibles, le lien
entre les résultats des tests et la fonctionnalité n’est jamais formellement établi.
Très peu d'articles décrivent des accidents mettant en cause l'utilisation de l'appareil
d'isocinétisme et les données rapportées ne permettent pas d’estimer la fréquence réelle de ces
incidents.
Les contre-indications à l’utilisation d’un appareil d’isocinétisme peuvent être liées soit à la
pathologie articulaire concernée par l’évaluation, soit à une pathologie concomitante qui
pourrait être aggravée par l’effort consenti par le patient au cours du déroulement du test, en
particulier une pathologie cardiaque pour laquelle un test d’effort est préconisé en cas de
terrain prédisposant.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
75
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
En conclusion, l’analyse de la littérature montre que les tests sur appareil d’isocinétisme
permettent de réaliser, chez un patient donné, pour un groupe musculaire donné et dans des
conditions opératoires standardisées et reproductibles, une évaluation musculaire objective et
quantitative. Elle permet aussi lors d’un même test du couple musculaire agoniste/antagoniste
de révéler un éventuel déséquilibre.
Différents facteurs modifient la reproductibilité des mesures et il convient de standardiser les
protocoles et de contrôler si possible ces facteurs.
Le suivi longitudinal d’un même patient pris comme son propre témoin permet de guider sa
rééducation sous réserve du respect des conditions opératoires préalablement définies.
La rééducation isocinétique a une efficacité qui reste à démontrer. Pour cela il faudrait mettre
en place un suivi de groupes de patients importants pour évaluer précisément les apports de
cette technique.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
76
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
ANNEXE 1 : GLOSSAIRE
Chaîne fermée : le travail musculaire est dit en chaîne fermée lorsque la force appliquée
entraîne une mobilisation de l’individu, alors que la résistance distale est fixe.
Chaîne ouverte : le travail musculaire est dit en chaîne ouverte lorsque la force appliquée est
mobile par rapport au sujet.
Coefficient de variation : indique la reproductibilité des courbes de répétition d'une série. Si
toutes les courbes ont exactement le même aspect, la valeur est 0, si elles n'ont aucun rapport
la valeur est 100. On considère qu'une valeur en dessous de 10 est excellente, jusqu'à 15 ou 20
acceptable, au-delà de 20 inacceptable.
Coefficient de corrélation : le test d’indépendance ou de dépendance entre deux variables est
fondé sur le coefficient de corrélation. La corrélation peut être négative ou positive et est
d’autant plus forte que la valeur du coefficient est proche de 1.
Contraction concentrique : contraction musculaire pendant laquelle la force développée est
supérieure à la résistance offerte par le support résistant. Les points d’insertion musculaire se
rapprochent et le muscle se raccourcit. Il s’agit d’une activité musculaire mobilisatrice.
Contraction excentrique : contraction musculaire pendant laquelle la force développée est
inférieure à la résistance offerte par le support résistant. Les points d’insertion musculaire
s’éloignent et le muscle s’allonge. Il s’agit d’une activité musculaire frénatrice.
Contraction isométrique : contraction musculaire pendant laquelle la force développée est
égale à la résistance offerte par le support résistant. Il n’y a pas de mouvement. La longueur
du complexe tendino-musculaire ne se modifie pas.
Index de fatigue ou ratio d’endurance : il est le rapport en pourcentage entre la somme du
travail des quatre derniers mouvements et la somme du travail des quatre premiers.
Index de Million : index d’évaluation de la douleur et de l’incapacité ressenties par le patient
développé à partir d’échelles visuelles analogiques.
Isoinertiel : il s’agit d’un exercice de soulèvement de charge au cours duquel la charge est
constante.
Moment de force maximale (encore appelé couple de force, ou pic de couple, ou moment
maximum) : exprimé en Newton-mètre (Nm), il correspond au moment de force le plus élevé
développé au cours du mouvement isocinétique.
Moment ou couple de force : exprimé en Newton-mètres (Nm), il est le produit de la force de
contraction musculaire appliquée à l’axe du dynamomètre (exprimée en Newton) par la
distance correspondant à la longueur de la perpendiculaire à l’axe de la force et qui passe par
l’axe du dynamomètre (exprimée en mètres).
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
77
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Puissance maximale : exprimée en watt (W), elle correspond au travail effectué par unité de
temps. Elle se calcule en multipliant le moment de force par la vitesse angulaire.
Puissance moyenne : valeur qui tient compte de la totalité d'une série et élimine les
distorsions dues aux amplitudes différentes lors d'une comparaison bilatérale.
Rapport agoniste/antagoniste ou ratio : exprimé en pourcentage, il est calculé à partir des
moments de force maximum développés lors d’un même mode de contraction, pour une
vitesse angulaire identique de deux groupes musculaires opposés.
Rapport Moment/Poids : rapporte le moment maximum produit dans la série par rapport au
poids du patient tel qu'on l'a saisi dans les données patient. L'intérêt est d'éliminer l'effet du
poids du patient dans l'interprétation des données.
Travail : il correspond à l’intégration de la surface située sous la courbe des moments de
force, et s’exprime en joule (J).
Valeur angulaire anatomique ou angle d’efficacité maximale : il mesure la position
angulaire correspondant au moment de force maximum et s’exprime en degré.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
78
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
ANNEXE 2 : INSTALLATION DU SUJET
d'après l'abrégé de Pocholle & Codine – 1998 (2)
Exemples d’installation et de sanglage du sujet pour un test effectué sur un appareil d’isocinétisme au
niveau de l’épaule (schéma du haut) ou du genou (schéma du bas).
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
79
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Les mouvements du corps sont une somme de mouvements circulaires autour d’un axe de rotation
passant par une articulation (A). La force de contraction musculaire (F) qui est appliquée à l’axe du
dynamomètre s’exprime par un moment selon l’équation suivante :
Moment de force (Nm) = Force (Newton) x distance (mètre) x sin. α x sin. β
La distance (L) correspond à la longueur de la perpendiculaire à la force (F) qui passe par l’axe du
dynamomètre et par l’axe de l’articulation (puisque ceux-ci sont alignés). L est le bras de levier du
muscle quadriceps (force F) (12).
L’angle α est l’angle que font le bras de levier du système ostéo-articulaire (B) et l’axe de rotation de
l’articulation (A). L’angle β est l’angle que font l’axe de rotation de l’articulation (A) et le plan de la
résultante des forces qui s’appliquent à l’articulation (11). L’effet de pesanteur est représenté par le
vecteur P.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
80
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
ANNEXE 3 : REPRODUCTIBILITE
Tableau 32. Descriptif des études évaluant la reproductibilité
Auteur, Nbre de sujets, Localisaannée, réf. ratio H/F, âge, tion, Mvt.
type
Appareil
V.ang. (°/s),
mode
Critères retenus
Critères méthodologiques
Capranica,
1998 (24)
N = 18
H/F 0/1
60 à 78 ans
Sujets sains
Genou
Merac
Flex./Ext. 90, 120, 180
Conc., Exc.
Coeff. de corrélation
intersujets et intertests
Randomisation de l’ordre des
tests
22% des sujets n’ont pas achevé
leur test
Li,
996 (55)
N = 30
H/F 1/0,7
26 ± 7 ans
Sujets sains
Genou
Cybex 6000
Flex./Ext. 60, 120
Conc., Exc.
Coeff. de corrélation
et de variation
intertests
Tests à la même heure et dans les
même conditions
Durall,
2000 (28)
N = 15
H/F 1/4
20 à 29 ans
Sujets sains
Epaule
Elévation
du bras
Coeff. de corrélation
interexaminateurs et
intertests
Pas de rétrocontrôle visuel
Sujet : assis
Débatt. : 150°
Durand,
1991 (97)
N = 29
H/F 1/0
38 ± 8 ans
Sujets sains +
patients
Genou
Kin-Com
Flex./Ext. 30, 180
Conc.
Coeff. de corrélation
intratests
Groupe contrôle (N = 10)
Dans le groupe patients, 21 à
47 % n’ont pas achevé leur test
Estlander,
1992 (98)
N = 20
H/F 1/0,7
29 à 55 ans
Sujets sains
+ patients
Tronc
S.
Coeff. de corrélation
intertests
Appariement âge/sexe
Force rapportée au poids
corporel
Groupe contrôle (N = 10)
Feiring,
1990 (99)
N = 19
H/F 1/1
20 à 35 ans
Sujets sains
Genou
Biodex
Flex./Ext. 60, 180, 240,
300
Conc.
Coeff. de corrélation
intertests
Randomisation de la séquence
des tests
Frisiello,
N = 18
1994 (100) H/F 1/2
18 à 30 ans
Sujets sains
Epaule
RE/RI
Coeff. de corrélation
intertests
Randomisation du côté testé
Sujet: assis, bras en abd. de 0°,
coude fléchi à 90°
Débatt. : rotation latérale 20°,
rotation médiane 50°
Giles,
1990 (31)
Genou
Cybex II
Flex./Ext. 60, 120, 180
Mode NP
Coeff. de variation
intertests
Groupe contrôle (N = 32)
N = 52
H/F 1/1,6
23 à 78 ans
Sujets sains
+ patients
Cybex 340
60, 180, 300
Digitest
0,8 m/s
Biodex
90, 120
Exc.
Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire,
Exc. = excentrique, Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets,
NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse
angulaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
81
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 32. (suite) Descriptif des études évaluant la reproductibilité
Auteur, Nbre de sujets, Localisaannée, réf. ratio H/F, âge, tion, Mvt.
type
Appareil
V.ang. (°/s),
mode
Critères retenus
Critères méthodologiques
Gleeson,
1992 (27)
N = 18
H/F 1/0,8
28 ± 4 ans
Sujets sains
Genou
Lido
Flex./Ext. 60, 180
Mode NP
Coeff. de variation et
de corrélation intertests et intersujets
Tests effectués à la même heure
et dans les même conditions
Gross,
1991 (65)
N = 10
H/F 1/1
21 à 40 ans
Sujets sains
Genou
Cybex II
Flex./Ext. Biodex
60, 180
Conc.
Coeff. de corrélation
intertests et intermachines
Randomisation de l’appareil
Hellwig,
1991 (89)
N = 21
H/F 1/0
21 ± 2 ans
Sujets sains
Epaule
RI, RE
Moment maximum
Coeff. de corrélation
interposition
Randomisation de la position du
segment de membre testé
Sujet : assis, bras en abd. de 90°,
coude fléchi à 90°
Débatt. : rotation externe ou
externe 85°
Hupli,
1997 (96)
N=41
H/F 1/1
41 ± 8 ans
Sujets sains +
patients
Tronc
Ariel 5000,
Flex./Ext. Lido
60
Mode NP
Coeff. de corrélation
intermachines
Randomisation de l’ordre des
tests
Hupli,
1996 (30)
N = 60
H/F NP
âge NP
Sujets sains +
patients
Tronc
Lidoback
Flex./Ext. 60, 90, 120
Coeff. de corrélation
intertests
Groupe contrôle (N = 22)
Lombalgiques modérés à sévères
Jacobs,
1988 (32)
N = 50
H/F 1/1,3
18 à 30 ans
Sujets sains
Tronc
S.
Coeff. de corrélation
et de variation
intertests
Pas de randomisation des
séquences de tests
Kannus,
1992 (51)
N = 20
H/F 1/1
20 à 40 ans
Sujets sains
Genou
Cybex 340
Flex./Ext. 60, 240
Mode NP
Coeff. de variation
intersujets et intertests
Randomisation du côté testé
Kimura,
N = 22
1996 (179) H/F 1/0
22 ± 1 ans
Sujets sains
Epaule
Biodex, KinFlex./Ext. Com, Lido
RI/RE
120
Conc., Exc.
Coeff. de corrélation
intermachines
Sujet : assis, bras en abd. de 90°,
coude fléchi à 90°
Débatt. : RE 80°, RI 60°
Kues,
N = 15
1994 (101) H/F 0/1
21 à 33 ans
Sujets sains
Genou
Ext.
Coeff. de corrélation
intertests
Correction de la gravité
Vérification de l’alignement des
axes avec un goniomètre
Kin-Com
60
Conc.
Isokinetic
Ariel 4000
10, 30, 45
Mode NP
Kin-Com
30, 90, 120,
180
Conc., Exc
Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire,
Exc. = excentrique, Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets,
NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse
angulaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
82
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 32. (suite) Descriptif des études évaluant la reproductibilité
Auteur, Nbre de sujets, Localisaannée, réf. ratio H/F, âge, tion, Mvt.
type
Appareil
V.ang. (°/s),
mode
Critères retenus
Critères méthodologiques
Levene,
N = 20
1991 (102) H/F 1/0,8
20 à 37 ans
Sujets sains
Genou
Cybex 340
Flex./Ext. 60, 180
Mode NP
Coeff. de corrélation
intertests
Pas d’encouragement verbal
Lin,
1996 (54)
N = 32
H/F 1/1,9
25 ± 5
Sujets sains
Genou
Biodex
Flex./Ext. 60, 180
Mode NP
Coeff. de variation
Pas de rétrocontrôle visuel
Madsen,
1995 (25)
N = 20
H/F 0/1
68 à 88 ans
(médiane 78)
Patients
Genou
Cybex 6000
Flex./Ext. 30, 120
Mode NP
Coeff. de variation
intersujets et intertests
Tests effectués à la même heure
et dans les mêmes conditions
Malerba,
1993 (92)
N = 24
H/F 1/0,7
17 à 58 ans
Patients
Epaule
RI/RE
Biodex
Coeff. de corrélation
Conc. : 60, 120, interexaminateurs
Exc. : 60
Randomisation des examinateurs
Sujet: assis, bras en abd. à 45° et
30° de flex. dans le plan
horizontal, coude semi-fléchi
Mayer,
1994 (93)
N = 29
H/F 1/1,1
26 ± 5 ans
Sujets sains
Epaule
Flex./Ext.
Abd./Add.
RI/RE
Lido Active
Coeff. de variation
Conc. : 60, 180, interexaminateur
240, 300
Exc. : 60, 120,
180, 240
Position du sujet NP
Débatt. NP
Mayer,
N = 30
1994 (121) H/F 1/1,5
âge NP
Sujets sains
Tronc
Cybex
Flex./Ext. 60, 120, 160
Mode NP
Coeff. de corrélation
intertests
Randomisation des séquences
des tests
Molczyk,
1991 (94)
N = 20
H/F 0/1
25 ± 5 ans
Sujets sains
Genou
Cybex II
Flex./Ext. 0, 60, 180, 300
Mode NP
Coeff. de corrélation
et de variation interexaminateurs
Randomisation des sujets
Montgomery,
1989 (56)
N = 32
H/F 1/0,8
28 ± 1 ans
Sujets sains
Genou
Biodex
Flex./Ext. 60, 90, 120,
150, 180, 210,
240, 270, 300,
330
Mode NP
Coeff. de corrélation
et de variation intersujets
Tests effectués à la même heure
et dans les mêmes conditions
Newton,
1993 (15)
N = 41
H/F NP
âge NP
Sujets sains +
patients
Tronc
Cybex
Flex./Ext. Flex./Ext : 60Rot., S.
150
S. : 18-36
Mode NP
Coeff. de corrélation
intertests et inter
examinateurs
Groupe contrôle (N = 21)
Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire,
Exc. = excentrique, Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets,
NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse
angulaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
83
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 32. (suite) Descriptif des études évaluant la reproductibilité
Auteur,
année, réf.
Nbre de
sujets, ratio
H/F, âge,
type
Localisation, Mvt.
Appareil
V.ang. (°/s),
mode
Critères retenus
Perrin,
N = 15
1986 (103) H/F 1/0
moy. 20 ans
Sujets sains
Epaule
Flex./Ext.,
RI/RE
Genou
Flex./Ext.
Cybex
60, 180
Rissanen,
1994 (95)
N = 20
H/F NP
âge NP
Sujets sains
Tronc
Flex./Ext.
S.
Mode NP
Ariel 4000
Coeff. de corrélation
30, 120, 150
intertests et inter
(30, 50, 100 cm examinateurs
/sec)
Données non publiées
Steiner,
1993 (68)
N = 19
Genou
(9 patients)
Flex./Ext.
H/F 1/2
31 ± 8 ans
Sujets sains +
patients
Lido
60, 180
Exc.
Coeff. de corrélation
intertests
Pas de randomisation
Thigpen,
1990 (29)
N = 50
H/F NP
24 ± 5 ans
Sujets sains
Genou
Flex./Ext.
Cybex II
Cybex II+
60, 240
Mode NP
Coeff. de corrélation
interappareils
Randomisation des appareils
et des V.ang.
Thompson, N = 48
1989 (64)
H/F 1/1,4
21 à 46 ans
Sujets sains
Genou
Flex./Ext.
Cybex II+
Biodex B2000
60, 180, 240
Mode NP
Coeff. de corrélation
interappareils
Randomisation des appareils
Tripp,
N = 20
1991 (104) H/F 1/0,2
22 à 68 ans
Patients
Genou
Flex./Ext.
Lido
60, 120
Mode NP
Coeff. de corrélation
intertests
Randomisation du côté testé,
et de la séquence des tests
Wessel,
1989 (40)
Genou
Flex./Ext.
Kin-Com
60, 180
Conc., Exc.
Coeff. de corrélation
intertests et intersujets
Randomisation des V.ang.
Athlètes
N = 18
H/F 1/2,6
18 à 40 ans
Sujets sains
Coeff. de corrélation
intertests
Critères méthodologiques
Randomisation des
séquences des tests
Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire,
Exc. = excentrique, Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets,
NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse
angulaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
84
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
ANNEXE 4 : FACTEURS DE VARIABILITE
Tableau 33. Descriptif des études évaluant les facteurs de variabilité
Auteur,
année, réf.
Nbre de
sujets,
ratio H/F,
âge, type
Akebi,
1998 (53)
Sujets sains
N = 200
H/F 1/0,8
20-77 ans
Patients
N = 143
H/F 1/0,5
16-85 ans
Bellew,
1998 (74)
Localisation,
appareil,
V.ang. (°/s),
Mvt.
Tronc
type NP
60, 120
Flex./Ext
Buts du travail
Critères
d’évaluation
Critères
méthodologiques
Evaluer l’influence
du sexe, de la
V.ang., de la
douleur
Moment maximum
Groupe contrôle
Pas de randomisation des
sujets, ni des séquences de
tests
N = 60
Genou
20-69 ans
Cybex 6000
Sujets sains 60, 120
Flex./Ext.
Evaluer l’influence
de l’âge et du sexe
Moment maximum
Moment/poids
Pas de rétrocontrôle visuel
Pas de randomisation des
séquences
Bohannon,
1989 (88)
N = 40
H/F 1/1
29 ± 8 ans
Sujets sains
Genou
Cybex II
60
Flex./Ext
Evaluer l’influence
de la pesanteur
Moment maximum
NP
Brown,
1995 (62)
N = 18
H/F 1/1
35 ± 2 ans
Sujets sains
Genou
Biodex
60, 120, 180,
240, 360, 450
Flex./Ext
Evaluer l’influence
du sexe
Vitesse angulaire
Pas de randomisation des
sujets
Pas de rétrocontrôle visuel
Brox,
1995 (66)
N = 15
H/F 1/1
21 à 65 ans
Patients
Epaule
Cybex 6000
60, 180
Flex./Ext
RI/RE
Evaluer l’influence
de la douleur
Moment maximum
Sujet : coude fléchi à 90°
Débatt. : RE 60°, RI 30°
Pas de correction de la
pesanteur
Campenella,
2000 (50)
N = 30
H/F 1/1
25 ± 2 ans
Sujets sains
Genou
Biodex B2000
60
Flex./Ext
Evaluer l’influence
du rétrocontrôle
visuel
Moment maximum
4 protocoles : rétrocontrôle visuel, encouragement verbal, rétrocontrôle
visuel + encouragement
verbal, ni l’un ni l’autre
Dvir,
1996 (87)
N = 16
H/F 1/0
21 à 30 ans
Sujets sains
Genou
Kin-Com II
30, 180
Flex./Ext
Différencier le
travail submaximal
du travail maximal
Ratio Exc./Conc..
Randomisation du côté
testé en premier
Randomisation des séries
Abd. = abduction, Add. = adduction, Conc. = concentrique, Exc. = excentrique, Ext. = extension, F = femme, Flex. = flexion,
H = homme, Mvt = mouvement, N= nombre de sujets, NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne,
Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
85
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 33. (suite) Descriptif des études évaluant les facteurs de variabilité
Auteur,
année, réf.
Nbre de
sujets,
ratio H/F,
âge, type
Localisation,
appareil,
V.ang. (°/s),
Mvt.
Buts du travail
Critères
d’évaluation
Critères méthodologiques
Ellenbecker,
1997 (59)
N = 124
H/F 1/0
18 à 34 ans
Sujets sains
Epaule
Cybex 350
210, 300
RE/RI
Evaluer l’influence
du membre
dominant
Moment maximum
Athlètes. Pas de correction
de la gravité.
Sujet : décubitus dorsal,
bras en abd. à 90°
Débatt. : RI : 0-60, RE : 090°
Athlètes. Pas de correction
de la gravité.
Sujet : décubitus dorsal,
bras en abd. à 90°
Débatt. : RI : 0-65, RE : 090°
Ellenbecker,
1999 (60)
N = 72
H/F 1/0,2
12 à 18 ans
Sujets sains
Epaule
Cybex 6000
300
RE/RI
Evaluer l’influence
du membre
dominant
Moment maximum
Estlander,
1994 (57)
N = 105
H/F 59/46
43 ans
Patients
Tronc
Lidoback
50
Flex./Ext.
Evaluer l’influence
de l’âge, du sexe et
du poids corporel
Anthropométrique :
âge, sexe, poids,
taille.
Auto-évaluation des
performances par le
patient.
Scores de douleur et
d’incapacité
fonctionnelle.
NP
Falkel,
1987 (33)
N = 39
H/F 1/0,9
18 à 22 ans
Sujets sains
Epaule
Cybex II
120, 180, 240
RE/RI
Evaluer l’influence
de la position du
sujet
Moment maximum
Athlètes. Randomisation
des tests.
Sujet: bras en abd. à 90°,
coude fléchi à 90°.
- « Prone » position : sujet
en décubitus dorsal
- « Supine » position : sujet
en décubitus ventral
Débatt. : NP
Ford,
1994 (43)
N = 42
H/F 1/1,6
25 ± 5 ans
Sujets sains
Genou
Biodex
B2000
60, 300
Flex./Ext
Evaluer l’influence
de la pesanteur
Moment maximum
Randomisation de la
position de la hanche
Greenfield,
1990 (38)
N = 20
H/F 1/2
16 à 32 ans
Sujets sains
Epaule
Merac
60
RE/RI
Evaluer l’influence
de la position du
segment de membre
Moment maximum
Coeff. de corrélation
interposition
Sujet : debout, bras en abd .
à 45°, dans le plan de
l’omoplate ou dans un plan
frontal
Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire,
Exc. = excentrique, Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets,
NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
86
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 33. (suite) Descriptif des études évaluant les facteurs de variabilité
Auteur,
année, réf.
Nbre de
sujets,
ratio H/F,
âge, type
Localisation,
appareil,
V.ang. (°/s),
Mvt.
Buts du travail
Critères
d’évaluation
Critères méthodologiques
Hageman,
1988 (52)
N = 25
H/F 1/1
21 à 33 ans
Sujets sains
Genou
Kin-Com
30, 180
Flex./Ext
Mesurer l’influence
de la vitesse et du
membre dominant
Moment maximum Pas de randomisation
Hageman,
1989 (34)
N = 19
H/F 1/1,1
21 à 33 ans
Sujets sains
Epaule
Kin-Com
60, 180
RE/RI
Evaluer l’influence
du sexe, de la
position du segment
de membre
Moment maximum Reproductibilité testée sur 6
Coeff. de corrésujets
lation intertests
Absence de correction de la
pesanteur
Sujet : assis, articulation
glénohumérale soit à 45° de
flex., soit à 45° d’abd., coude
fléchi à 90°
Hupli,
1996 (30)
N = 60
Tronc
H/F NP
Lidoback
moy. 44 ans 60, 90, 120
Sujets sains
+ patients
Evaluer l’influence
de la douleur
Coeff. de variation
interpatients
Kellis,
1996 (42)
N = 25
H/F 1/0
22 ± 5 ans
Sujets sains
Genou
Biodex
2
Flex./Ext
Evaluer l’influence
de la pesanteur
Moment maximum Athlètes. Randomisation des
séries.
Kellis,
1996 (47)
N=25
H/F 1/0
21 ± 3 ans
Sujets sains
Genou
Biodex
30, 150
Flex./Ext
Evaluer l’influence
du rétrocontrôle
visuel
Moment maximum Randomisation de l’absence
ou de la présence du
rétrocontrôle
Kim,
1997 (46)
N = 40
H/F 1/1
21 à 32 ans
Sujets sains
Genou
Kinetic 500H
NP
Flex./Ext
Evaluer l’influence
du rétrocontrôle
visuel
Moment maximum Randomisation de l’absence
Coeff. de corréou de la présence du
lation intertests
rétrocontrôle
Kimura,
1997 (49)
N = 30
H/F 1/1
19 à 35 ans
Sujets sains
Genou
Biodex B2000
60, 180
Flex./Ext
Evaluer l’influence
du rétrocontrôle
visuel
Moment maximum Randomisation des sessions
Lombalgiques modérés à
sévères
Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Exc. = excentrique, Ext. = extension,
F = femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N = nombre de sujets, NP = non précisé, RE = rotation externe,
RI = rotation interne, Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
87
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 33. (suite) Descriptif des études évaluant les facteurs de variabilité
Auteur,
année, réf.
Nbre de
sujets, ratio
H/F,
âge, type
Localisation,
appareil, V.ang.
(°/s), Mvt.
Buts du
travail
Critères d’évaluation
Critères
méthodologiques
La Free,
1995 (58)
N = 40
H/F 1/1
24 ± 2 ans
Sujets sains
(athlètes)
Genou
Biodex
NP
Flex./Ext
Mesurer
l’influence du
membre
dominant
Moment maximum
Coeff. de corrélation
intertest
Athlètes
Pas de randomisation
Lindstrom,
1994 (91)
N = 10
H/F 0/1
25 à 41 ans
Sujets sains
Genou
Cybex II
90
Flex./Ext
Evaluer la
reproductibilité
des mesures en
fonction du
degré de
fatigue
Moment maximum
Pas de randomisation
Fréquence EMG des
contractions musculaires
Luoto,
1996 (67)
N = 35
H/F 1/0,7
âge NP
Sujets sains
+ patients
Tronc
Lidoback
90
Flex./Ext.
Évaluer
l’influence de
la douleur, de
l’intensité du
travail fourni
Moment moyen
Coeff. de variation
d’effort maximal et
sous-maximal (50 % de
l’effort maximal)
Lombalgiques modérés
à sévères
Malliou,
1998 (48)
N = 40
H/F 1/0,8
âge NP
Sujets sains
(athlètes)
Genou
Cybex 6000
150, 180, 210,
240, 270, 300
Flex./Ext
Evaluer
l’influence du
rétrocontrôle
visuel
Moment maximum
Travail
Pas de randomisation
Matheson,
1992 (39)
N = 30
H/F 0/100
Moy. 29 ans
Sujets sains
Tronc
Lidoback
30, 60, 90, 120,
180
Mvt. NP
Evaluer
l’influence de
la V.ang., de
l’information
du patient
Moment maximum
Randomisation des
sujets
Miller,
1997 (35)
N = 12
H/F 0/1
18 à 21 ans
Sujets sains
Genou
Cybex II+
60, 180
Flex./Ext
Evaluer
Moment maximum
l’influence de
Ratio Flex./Ext.
la position de la
cheville
Pas de randomisation
Newton,
1993 (21)
Sujets sains
N = 70
H/F 1/1
38 ± 10 ans
Patients
N = 120
H/F 1/1
35 ± 9 ans
Tronc
Cybex
V.ang. NP
Flex./Ext
Rot., S
Evaluer
Moment maximum
l’influence de
la répétition des
tests
Pas de randomisation
Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Exc. = excentrique, Ext. = extension,
F = femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N = nombre de sujets, NP = non précisé, RE = rotation externe,
RI = rotation interne, Rot. = rotation, S = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse angulaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
88
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 33. (suite) Descriptif des études évaluant les facteurs de variabilité
Auteur,
année, réf.
Nbre de
sujets,
ratio H/F,
âge, type
Localisation,
appareil,
V.ang. (°/s),
Mvt.
Buts du travail
Critères
d’évaluation
Critères
méthodologiques
Rathfon,
1991 (90)
N = 36
H/F 0/1
23 ± 4 ans
Sujets sains
Genou
Cybex II
90
Flex./Ext
Evaluer l’influence du
Vitesse angulaire
type d’accélération et de
décélération
Randomisation des types
d’accélération et de
décélération
Sirota,
1997 (61)
N = 25
H/F 1/0
21 à 27 ans
Sujets sains
Epaule
Kin-Com
60, 120
RE/RI
Evaluer l’influence du
côté dominant
Moment maximum Athlètes
Sujet : assis, bras en abd.
à 90°, coude fléchi à 90°
Correction de la pesanteur
Pas de randomisation du
côté testé
Verdonck,
1997 (36)
N=4
H/F 1/0
28 à 32 ans
Sujets sains
Genou
Lido
Cybex 6000
60, 180
Flex./Ext
Evaluer l’influence de
l’alignement des axes
Vitesse angulaire
Vézirian,
1996 (45)
N = 60
H/F 1/1
20 à 46 ans
Sujets sains
Tronc
Cybex TEF
30, 90, 120
Flex./Ext
Evaluer l’influence de la Moment maximum Tests réalisés à la même
pesanteur
heure et dans les mêmes
conditions
Pas de randomisation de
la séquence des tests
NP
Abd. = abduction, Add. = adduction, Conc. = concentrique, Exc. = excentrique, Ext. = extension, F = femme, Flex. = flexion,
H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets, NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne,
Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
89
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
ANNEXE 5 : NORMES
Tableau 34. Paramètres isocinétiques et normes
Auteur,
année, réf.
Nbre de sujets,
ratio H/F,
âge, type
Localisation,
appareil, mode,
V.ang. (°/s),
Mvt.
Critères évalués
Critères méthodologiques
Baron,
1995 (77)
N = 147
H/F 1/0
17 à 70 ans
Sujets sains
Genou
Dynamatic
Mode NP
10, 60, 180
Flex., Ext.
Moment maximum
Moment/poids
Angles de force
maximale
Classement des sujets en 6
classes d’âge (tous les 10 ans)
excepté pour le premier groupe
(17/19 ans)
Etude des extenseurs
Bobbert,
1993 (110)
N = 10
H/F 1/0
25 ± 4 ans
Sujets sains
Genou
Kinetic
30, 60, 120, 210
Ext.
Moment maximum Protocole complexe
Calmels,
1997 (73)
N = 138 (Conc.)
N = 65 (Exc..)
H/F 1/0,9
18 à 70 ans
Sujets sains
Genou
Ratio Flex./Ext.
Cybex 6000
Conc: 60, 120, 240
Exc: 60, 120
Pas de randomisation des
séquences de tests
Codine,
1997 (69)
N = 51
H/F 1/0
19 à 30 ans
Sujets sains
Epaule
Biodex
60, 180, 300
RE, RI
Moment maximum
Puissance
moyenne
Ratio RI/RE
Athlètes + sédentaires
Sujet: bras en abd. à 45°, dans le
plan de l’omoplate, coude fléchi
à 90°
Cale-Benzoor,
1992 (80)
N = 23
H/F 1/3
Age NP
Sujets sains
Tronc
Lido back
60, 120
Flex., Ext.
Moment maximum Athlètes
Index de fatigue
Delemme,
1999 (84)
N = 34
H/F 1/0
19 à 33 ans
Sujets sains
Genou
Conc. 90, 300
Flex., Ext.
Moment maximum Athlètes
Ratio Flex./Ext.
Force explosive
Divay,
1995 (72)
N=9
H/F 1/0
Age NP
Sujets sains
Tronc
Cybex TEF, TR
Flex., Ext 30, 60,
120, Rot. 60, 120,
150
Moment maximum Athlètes
Moment
maximum/poids
Gremion,
1996 (81)
N = 221
H/F 1/0,4
19 à 69 ans
Sujets sains
Tronc
60, 120, 180
Moment
maximum/poids
Pas de randomisation des
séquences de tests
Abd. = abduction, Add. = adduction, Conc. = concentrique, Exc. = excentrique, Ext. = extension, F = femme, Flex. = flexion,
H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets, NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne,
Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
90
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 34. (suite) Paramètres isocinétiques et normes
Auteur,
année, réf.
Nbre de sujets,
ratio H/F,
âge, type
Localisation,
appareil, mode,
V.ang. (°/s),
Mvt.
Critères évalués
Critères méthodologiques
Le Gall,
1999 (85)
N = 701
H/F 1/0
13 à 21 ans
Sujets sains
Genou
Cybex 340
Conc. 60, 240
Flex., Ext.
Moment maximum Athlètes
Ratio Flex. /Ext
Horstmann,
1999 (78)
N = 64
H/F 1/0
20 à 60 ans
Sujets sains
Genou
Lido
Conc. 60, 180, 240,
300
Exc. 60, 120
Flex., Ext.
Moment maximum Pas de randomisation des
Corrélation avec
séquences de tests. Sujets
l’âge des sujets
sédentaires
Ivey,
1985 (83)
N = 31
H/F 1/0,7
21 à 50 ans
Sujets sains
Epaule
Cybex II
60, 180
Flex., Ext., Abd.,
Add., RI, RE
Moment maximum Athlètes 39 %
Sujet: bras en abd. à 90°
pour les mvt. de RE et RI,
coude fléchi à 90°
Débatt. articul.:
Abd./Add. 0-180°
Flex./Ext. 0-180°
Kannus,
1991 (180)
N = 21
H/F 1/1.3
35 ± 12 ans
Patients
Genou
Cybex II
Mode NP
60, 180
Flex., Ext.
Moment maximum Pathologie du LCA
Angles de force
Athlètes 75 %
maximale
Randomisation du côté testé
(atteint versus non atteint)
Kannus,
1993 (75)
N = 249
H/F 1/0,7
18 à 40 ans
Sujets sains
Genou
Cybex II
60, 180
Flex., Ext.
Mode NP
Moment maximum Randomisation du côté testé
Angles d’efficacité en premier. Sujets sportifs
maximale
de loisirs.
Kennedy,
1993 (107)
N = 62
H/F 1/0,3
16 à 42 ans
Sujets sains
Epaule
Lido Active
Conc. 60, 150
Exc. 150
RE, RI
Moment maximum Sujet : bras en supination et
Ratio RE/RI
dans le plan de l’omoplate
Débatt. : RI 45°, RI 45°
Mayer,
1994 (82)
N = 51
H/F 1/0,6
25 ± 4 ans
Sujets sains
Epaule
Lido Active
Conc.: 60, 180, 240,
300
Exc.: 60, 120, 180,
240
Flex., Ext., Abd.,
Add., RI, RE
Moment maximum Sujet: bras en abd. à 90°
pour les mvt. de RE et RI,
coude fléchi à 90°
Débatt. :
Flex./Ext. 20-180°
RE/RI 60-80°
Abd./Add. 0-180°
Abd. = abduction, Add. = adduction, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire, Exc. = excentrique,
Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets, NP = non précisé,
RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
91
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 34. (suite) Paramètres isocinétiques et normes
Auteur,
année, réf.
Nbre de sujets,
ratio H/F,
âge, type
Localisation,
appareil, mode,
V.ang. (°/s),
Mvt.
Critères évalués
Critères méthodologiques
McMaster,
1992 (70)
N = 47
H/F 1/1
18 à 23 ans
Sujets sains
Epaule
Cybex
30, 180
RE, RI, Abd., Add.
Angle d’efficacité
maximum
Ratios Abd./Add. et
RE/RI
Athlètes + sportifs de loisirs
Sujet : description peu précise
Débatt. : NP
McMaster,
1991 (71)
N = 25
H/F 1/0
Moy. 24 ans
Sujets sains
Epaule
Moment maximum
Cybex II
Ratio RI/RE
30, 180
Ratio Flex. /Ext.
RI, RE, Abd., Add.
Sujet : bras en abd. à 90° pour
les mvt. de RE et RI, coude
fléchi à 90°
Mikesky,
1995 (105)
N = 25
H/F 1/0
18 à 22 ans
Sujets sains
Epaule
Kin-Com III
Conc., Exc.
1,6 à 5,2 rad/s
RI, RE
Moment maximum
Athlètes
Sujet : assis, bras en abd. à 90°
pour les mvt. de RE et RI,
coude fléchi à 90°
Débatt. articul.: NP
Neder,
1999 (76)
N = 96
H/F 1/1,1
20 à 80 ans
Sujets sains
Genou
Cybex 600
Conc. 60, 300
Flex., Exc.
Moment maximum
Travail total
Puissance moyenne
Ratio Flex. /Ext.
Sujets sédentaires
Randomisation du côté testé en
premier
Nicholas,
1989 (181)
N = 20
H/F 1/1,8
20 à 30 ans
Sujets sains
Epaule
Cybex II
60, 180
Abd., Add.
Moment maximum
Position du sujet NP
Otis,
1990 (109)
N = 36
H/F 1/0
21 à 35 ans
Sujets sains
Epaule
Cybex II
48
RE, RI, Abd.,
Add., Flex.
Moment maximum
Sujet: assis, bras en abd. à 90°
pour les mvt. de RE et RI,
coude fléchi à 90°.
Débatt. articul.: RE 90°, RI
45°, Abd. 135°
Perrin,
1994 (108)
N = 60
H/F 1/1
19 à 29 ans
Sujets sains
Epaule
Cybex 350
60
RE, RI
Moment maximum
Sujet non sanglé, maintenu au
niveau des épaules par
l’examinateur
Sujet : assis
Débatt. articul.: RE 60°, RI 60 .
Rochcongar,
1998 (86)
N = 189
H/F 1/0
12 à 18 ans
Sujets sains
Genou
Cybex
30, 180
Flex., Ext.
Moment maximum
Ratio Flex. /Ext.
Athlètes
Abd. = abduction, Add. = adduction, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire, Exc. = excentrique,
Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets, NP = non précisé,
RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
92
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 34. (suite) Paramètres isocinétiques et normes
Auteur,
année, réf.
Nbre de sujets,
ratio H/F,
âge, type
Localisation,
appareil, mode,
V.ang. (°/s),
Mvt.
Critères évalués
Critères méthodologiques
Sirota,
1997 (61)
N = 25
H/F 1/0
21 à 27 ans
Sujets sains
Epaule
Kin-Com 500H
60, 120
RI, RE
Moment maximum
Ratio RE/RI
Athlètes
Sujet : assis, bras en abd. à 90°
pour les mvt. de RE et RI,
coude fléchi à 90°
Timm,
1995 (79)
N = 27 176
H/F 1/1
10 à 79 ans
Sujets sains
Tronc
Cybex TORSO, TEF
30, 60, 90, 120, 150
Flex., Ext., Rot.
Moment maximum/
poids
Sujets analysés en sousgroupes par tranches d’âge de
10 ans
Weissland,
1998 (111)
N = 76
H/F 1/1,3
19 à 30 ans
Sujets sains
Tronc
Cybex TORSO, TEF
Flex., Ext. 30, 120
Rot. 60, 150
Moment maximum/
poids
Puissance/poids
Athlètes + sportifs de loisirs
Composition du groupe
contrôle (N = 60) différente par
l’âge (sujets plus âgés et
davantage de femmes)
Wilk,
1993 (106)
N = 150
H/F 1/0
18 à 32 ans
Sujets sains
Epaule
Biodex
180, 300
RI, RE
Moment maximum
Sujet : assis, bras en abd. à 90°
pour les mvt. de RE et RI,
coude fléchi à 90°
Pas de rotation du côté testé
Abd. = abduction, Add. = adduction, Conc. = concentrique, Exc. = excentrique, Ext. = extension, F = femme, Flex. = flexion,
H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets, NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne,
Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
93
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
ANNEXE 6 : UTILISATION
DES APPAREILS D’ISOCINETISME
COMME OUTIL D’EVALUATION
Tableau 35. Description des études d’évaluation musculaire sur appareil d’isocinétisme
Auteur,
année, réf.
Nbre de
sujets, ratio
H/F,
âge, type
Localisation,
appareil,
V.ang. (°/s),
Mvt.
Critères
d’évaluation
Critères
méthodologiques
Résultats
Armstrong, N = 30
1983 (131) H/F 1/1,5
40 ± 9 ans
Sujets sains +
patients
(sclérose en
plaque)
Genou
Moment
Cybex II
maximum,
0, 70, 135, 190, ratio Ext./Flex.
230, 275
Flex., Ext.
Groupe contrôle
(N = 20)
La valeur des moments
maximum est diminuée
chez les patients
Le ratio Ext./Flex a une
valeur comparable entre
patients et groupe contrôle
Berman,
N = 68
1991 (124) H/F 1/2
moy. 63 ans
Patients
(chirurgie
prothétique)
Genou
Cybex II
60
Flex., Ext.
Moment
maximum,
ratio Ext./Flex.
Le sujet est son
propre témoin
62 % des sujets ont
une évaluation à
long terme (24 mois)
Les tests isocinétiques
sont un bon outil
d’évaluation des déficits
musculaires en pré et
postchirurgical.
Carter,
N = 106
1999 (130) ratio NP
âge NP
Patients
(chirurgie du
LCA)
Genou
Cybex II
180, 300
Flex., Ext.
Moment
maximum
Randomisation du
traitement
chirurgical
Les résultats sont
exprimés en % (côté
opéré/côté sain) et
non en données
brutes
Les tests isocinétiques
permettent de déceler un
déficit musculaire 6 mois
après l’intervention
chirurgicale.
Hsieh,
N = 32
1987 (151) H/F 1/0,45
52 ± 10 ans
Sujets sains +
patients
(arthrite
rhumatoïde)
Genou
Cybex II
60
Flex., Ext.
Moment
maximum
Groupe contrôle
(N = 16)
Les tests isocinétiques
sont un bon outil
d’évaluation des déficits
musculaires en pré et
postchirurgical.
La valeur des moments
maximum est diminuée
chez les patients
Hsieh,
N = 58
1992 (112) H/F 0/1
31 ± 9 ans
Sujets sains +
patients
(syndrome
fémoropatellaire)
Genou
Cybex II+
60, 120, 180
Flex., Ext.
Moment
maximum,
moment/poids
Groupe contrôle
(N = 29)
Aucune courbe n’est
pathognomonique d’une
atteinte musculaire
Pour évaluer un déficit
musculaire, il est
préférable de prendre le
sujet comme son propre
témoin
Ext = extension, Flex. = flexion,
V.ang. = vitesse angulaire
LCA = ligament
croisé
antérieur,
Mvt. = mouvement,
N = nombre
de
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
94
sujets,
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 35 (suite). Description des études d’évaluation musculaire sur appareil d’isocinétisme
Auteur,
année, réf.
Nbre de
sujets, ratio
H/F,
âge, type
Localisation,
appareil,
V.ang. (°/s),
Mvt.
Critères
d’évaluation
Critères
méthodologiques
Résultats
Lankhorst, N = 39
1985 (115) H/F 1/3,7
62 ± 10 ans
Patients
(arthrose)
Genou
Cybex II
30, 60, 120,
180
Moment maximum
(recherche du
paramètre le plus
spécifique
Le patient n’est pas
son propre témoin,
le groupe contrôle
est constitué des
genoux sains des
patients.
Les tests isocinétiques
sont un bon outil
d’évaluation du genou
pathologique, mais le
paramètre le plus
spécifique reste à
définir.
Lee,
N = 67
1999 (146) H/F 1/1,2
13-26 ans
Sujets sains
Tronc
Cybex
60
Flex., Ext., Rot.
Ratio des moments
maximaux Ext./Flex.
et rotation
gauche/droite
Etude de suivi
prospectif
Comparaison à 5
ans avec les sujets
indemnes des
sujets ayant
développé une
lombalgie
Seul le ratio Ext./Flex.
permet de différencier
les sujets sains des
lombalgiques
N = 190
Tronc
Sujets sains + Cybex
patients
Flex./Ext. 60,
90, 120, 60
Rot.: 120, 150
S. : 18, 36’’/sec
Moment maximum
“ Score ” isocinétique global, Coeff. de
corrélation entre ces
deux paramètres
Isométrie
(modalités non
retrouvées)
Groupe contrôle
(N = 70)
Pas de corrélation des
mesures isocinétiques
avec le poids corporel
Corrélation des
mesures isocinétiques
avec le score
isocinétique (r = 0,800,91)
Sécurité : aucune
complication sur 160
tests
% de déficit par
rapport au membre
controlatéral,
moment maximum,
ratio Ext./Flex.
Pas de randomisation du
traitement
chirurgical
Les tests isocinétiques
permettent de
différencier les 2
traitements
chirurgicaux en termes
d’efficacité
Moment maximum,
ratio Ext./Flex.
Groupe contrôle
(N = 30)
Les tests isocinétiques
permettent de détecter
un déficit musculaire
entre les patients et les
sujets contrôle, mais
les ratios sont
identiques entre les 2
groupes
Newton,
1993 (21)
Oni,
N = 16
1996 (129) H/F 1/0,6
19 à 43 ans
Patients
(chirurgie du
LCA)
Genou
Biodex
60, 180, 270
Tan,
N = 90
Genou
1995 (114) H/F 0/1
Cybex 350
30, 60
55 ± 8 ans
Sujets sains +
patients
(arthrose)
Coeff. = coefficient, Ext = extension, Flex. = flexion, LCA = ligament croisé antérieur, Mvt. = mouvement, N = nombre de
sujets, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse angulaire
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
95
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
ANNEXE 7 : COMPARAISON DE L’ISOCINETISME AVEC
D’AUTRES
METHODES
D’EVALUATION
MUSCULAIRE
Tableau 36. Comparaison des tests isocinétiques avec d’autres méthodes d’évaluation musculaire
Auteur,
année, réf.
Nbre de sujets, Localisation,
ratio H/F,
appareil,
âge, type
V.ang. (°/s),
Mvt.
Buts du travail
Critères
d’évaluation
Critères
méthodologiques
Baltzopoulos,
1988 (135),
N = 18
H/F 1/1,2
21 ± 2 ans
Sujets sains
Genou
Akron
240
Flex., Ext
Corréler les tests
isocinétiques et le
test de Wingate
Puissance maximale, Pas de randomisation
indice de fatigue,
des tests
Coeff. de corrélation
intertests
Deones,
1994 (141)
N = 21
H/F 1/1
24 ± 11 ans
Patients
Genou
Kin-Com
60
Flex., Ext
Corréler les tests
isocinétiques et les
tests par dynamomètre manuel
Moment maximum,
Coeff. de corrélation
intertests
Randomisation des tests
Pas de correction de la
gravité
Ellenbecker,
1996 (143)
N = 114
H/F 1/0,1
Volontaires
sains + patients
Epaule
Cybex 350
210, 300
RI, RE
Comparer les tests
isocinétiques avec
un testing manuel
Moment maximum
Tests effectués en
aveugle
Feiring,
1996 (152)
N = 23
H/F NP
Age NP
Patients
(chirurgie du
LCA)
Genou
Cybex B200
Conc. 180,
240, 300
Flex., Ext.
Comparaison de 2
Moment maximum,
protocoles d’évalua- travail
tion isocinétique
Les résultats diffèrent en
fonction du protocole
suivi.
Jacobs,
1988 (32)
N = 50
H/F 1/0,8
18-30 ans
Sujets sains
Tronc
Ariel
10, 30, 45
S.
Corréler les tests
Poids (kg)
isocinétiques au test
de soulèvement
progressif isoinertiel
soulèvement de
charge
Pas de randomisation de
la séquence des tests
Jameson,
1997 (136)
N = 52
H/F 1/1,7
21 ± 2 ans
Sujets sains
Genou
Kin-Com II
60, 180
Flex., Ext
Corréler le “ vertical Force maximale,
jump test ” et les
Coeff. de corrélation
tests isocinétiques,
intertests
isométriques et
isotoniques
Randomisation des
patients
Coeff. = coefficient, Ext = extension, Flex. = flexion, LCA = ligament croisé antérieur, Mvt. = mouvement, N = nombre de
sujets, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse angulaire
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
96
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 36. (Suite) Comparaison des tests isocinétiques avec d’autres méthodes d’évaluation
musculaire
Auteur,
année, réf.
Nbre de
sujets, ratio
H/F,
âge, type
Localisation,
appareil,
V.ang. (°/s),
Mvt.
Buts du travail
Critères
d’évaluation
Critères
méthodologiques
Kannus,
1987 (139)
N = 81
H/F 1/0,4
32 ± 13 ans
Patients
(pathologie
du LCA)
Genou
Cybex II
60, 180
Flex., Ext
Corréler les tests
Moments maximum,
isocinétiques avec des Coeff. de corrélation
tests d’évaluation (test intertests
de Lysholm, test de
Marshall, examen
radiologique)
Expression des
résultats isocinétiques
en pourcentage de
perte (côté atteint
versus côté sain)
Knapik,
1983 (158)
N = 16
H/F 1/0
26 ± 4 ans
Sujets sains
Genou
Cybex II
36, 108, 180
Flex., Ext
Corréler les tests
isocinétiques,
isométriques, et
isotoniques
Coeff. de corrélation
intertests
Pas de randomisation
des séries
Mayer,
1995 (121)
N = 152
H/F 1/1
21-45 ans
Sujets sains
Tronc
Cybex
NP
Flex., Ext.
Corréler les tests
isocinétiques et le test
de Sorenson
Coeff. de corrélation
intertests
Prospectif randomisé
sur l’ordre des tests
Petschnig,
1998 (137)
N = 105
H/F 1/0
29 ± 7 ans
Sujets sains +
patients
Genou
Cybex 6000
15
Flex., Ext
Corréler le “ vertical
jump test ”, le test de
Lysholm et le “ hop
test ” aux tests
isocinétiques
Coeff. de corrélation
entre les moments
maximums et les
paramètres des
autres tests
Randomisation du
membre et des tests
Groupe contrôle
(N = 50)
Rabin,
1990 (142)
N = 96
H/F NP
16 à 75 ans
Patients
Epaule
Cybex II
90, 180
Flex., RE
Corréler le testing
manuel et l’évaluation
isocinétique
Moment maximum,
travail, puissance
Position des sujets et
débattement articulaire
NP
Reinking,
1996 (140)
N = 23
H/F 1/0,3
15 à 54 ans
Patients
Genou
Kin-Com 500H
60
Flex., Ext
Corréler des tests par
dynamomètre manuel,
des tests isométriques,
aux tests isocinétiques
Coeff. de corrélation
entre les % de déficit
entre le membre
atteint et le membre
sain pour chacun des
tests
Randomisation des
tests
Pas de correction de la
gravité
Pas de rétrocontrôle
visuel
Riera,
1994 (157)
N = 20
H/F 1/0,3
15 à 25 ans
Volontaires
sains
Genou
Cybex 340
60, 120, 180,
240, 300
Flex., Ext
Corréler les tests
isocinétiques et le
« test de détente
verticale »
Coeff. de corrélation
intertests
Pas de randomisation
des séquences.
Athlètes
Rissanen,
1994 (95)
185
H/F 1/0,9
30-47 ans
Patients
Tronc
Ariel 4000
30, 120, 150,
30, 50, 100
Flex., Ext., S
Corréler les tests
isocinétiques et des
tests non dynamométriques (« Archup », test de Sorenson,
squatting) à l’index de
Million
Moment maximum/
poids, moy. des
moments, coeff. de
corrélation entre
l’index de Million et
les autres tests.
Lombalgiques
chroniques
Pas de randomisation
de la séquence des
tests
Coeff. = coefficient, Ext = extension, Flex. = flexion, LCA = ligament croisé antérieur, moy. = moyenne, Mvt. = mouvement,
N = nombre de sujets, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse angulaire
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97
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 36. (suite) Comparaison des tests isocinétiques avec d’autres méthodes d’évaluation
musculaire
Auteur,
année, réf.
Nbre de sujets, Localisation,
ratio H/F,
appareil,
âge, type
V.ang. (°/s),
Mvt.
Buts du travail
Critères
d’évaluation
Critères
méthodologiques
Rosenthal,
1994 (156)
N = 40
H/F 1/1
25 ± 4 ans
Volontaires
sains
Genou
Kin-Com
120
Flex., Ext
Comparer les tests
isocinétiques et le
step (« Lateral stepup test »)
Travail, coeff. de
corrélation intertests
Randomisation des tests
Sekiya,
1998 (154)
N = 107
H/F 1/2
14 à 48 ans
Patients
(chirurgie du
LCA)
Genou
Cybex II
60
Flex., Ext.
Comparer les tests
isocinétiques et le
« hop test »
Ratio moment
maximum côté
opéré/côté sain
Les résultats sont
analysés en sousgroupes, en fonction du
degré de laxité
résiduelle
Wilk,
1994 (155)
N = 50
H/F 1/0,5
15 à 52 ans
Patients
(chirurgie du
LCA)
Genou
Biodex
180, 300, 450
Flex., Ext.
Comparer les tests
Coeff. de corrélation
isocinétiques et le
intertests
« hop test » ou un
autoquestionnaire de
fonctionnalité
Pas de randomisation
des tests
Wilson,
1995 (138)
N = 30
H/F 1/0
23 ± 5 ans
Sujets sains
Genou
Cybex II
60, 180, 300
Flex., Ext
Comparer les tests
isocinétiques,
isométriques, et le
test de détente
verticale (« vertical
jump test »)
Pas de randomisation
des sujets ou des tests
Pic de puissance
maximal, Coeff. de
corrélation intertests
Coeff. = coefficient, Ext = extension, Flex. = flexion, LCA = ligament croisé antérieur, Mvt. = mouvement, N = nombre de
sujets, RE = rotation externe, RI = rotation interne, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse angulaire
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98
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
ANNEXE 8 : UTILISATION DE L’ ISOCINETISME COMME OUTIL
DE REEDUCATION MUSCULAIRE
Tableau 37. Utilisation de l’isocinétisme comme outil de rééducation musculaire
Auteur,
année, réf.
Nbre de
sujets, ratio
H/F,
âge, type
Localisation,
appareil,
V.ang. (°/s),
Mvt.
Buts du travail
Critères
d’évaluation
Critères
méthodologiques
Bishop,
N = 43
1991 (173) H/F 1/0
20 ± 2 ans
Sujets sains
(athlètes)
Genou
Kin-Com
Conc. 60, 180
Flex./Ext.
Evaluer l’effet de la
rééducation isocinétique
sur un mode exc. sur les
performances
isocinétiques
Moment
maximum
Groupe contrôle
Randomisation des sujets
Engardt,
N = 20
1995 (170) NP
63 ± 7 ans
Patients
(hémiplégiques)
Genou
Kin-Com
500H
60, 120, 180
Flex./Ext.
Comparer deux modes de
rééducation par
isocinétisme
Moment
maximum
Randomisation du mode
Jensen,
N = 31
1989 (167) H/F 1/1
21 à 45 ans
Sujets sains +
patients
(tendinite)
Genou
Kin-Com
30 à 70
Flex./Ext.
Comparer la rééducation
par isocinétisme et par
stretching
Travail : ratio
membre atteint/
membre malade
Randomisation des
programmes de
rééducation
Groupe contrôle (N = 16)
Kovaleski, N = 22
1993 (172) H/F 1/0,8
Moy. 21 ans
Sujets sains
Genou
Lido
30, 90, 150,
210
Flex./Ext.
Comparer les différentes
vitesses de travail lors
d’une rééducation par
isocinétisme
Moment
maximum
Randomisation de l’ordre
des séquences
d’entraînement
isocinétique
Lyngberg, N = 9
1994 (116) H/F 0/1
29 à 72 ans
Patients
(arthrite
rhumatoïde)
Genou
Kin-Com
30, 60, 90,
120
Flex./Ext.
Comparer les
rééducations isocinétique
et isométrique
Moment
maximum
Signes cliniques
(douleur,
épanchement de
synovie)
Tests effectués à la même
heure et par le même
examinateur
Pas de randomisation du
traitement
Mannion, N = 36
1992 (174) H/F 1/0
moy. 22 ans
Sujets sains
(athlètes)
Genou
Cybex
60, 240
Flex./Ext.
Evaluer l’effet de la
rééducation sur la force
musculaire mesurée par la
vitesse de pédalage
Force de
contraction
musculaire
Travail fourni
sur bicyclette
(vitesse de
pédalage)
Groupe contrôle non traité
Randomisation des
vitesses angulaires
Ext = extension, Flex. = flexion, Moy. = moyenne, Mvt. = mouvement, N = nombre de sujets, V.ang. = vitesse angulaire
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
99
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
Tableau 37. (suite) Utilisation de l’isocinétisme comme outil de rééducation musculaire
Auteur,
année, réf.
Nbre de
sujets, ratio
H/F,
âge, type
Localisation,
appareil,
V.ang. (°/s),
Mvt
Buts du travail
Critères d’évaluation
Critères
méthodologiques
Maurer,
N = 113
1999 (159) H/F 1/0,7
50 à 80 ans
Patients
(arthrose)
Genou
NP
0, 90, 120
Flex./Ext.
Comparer la
rééducation
isocinétique à un
programme éducatif
Moment maximum,
Randomisation des
tests de fonctionnalité et programmes de
d’évaluation de la
rééducation
douleur
McMullen, N = 29
1990 (166) H/F 1/0,8
10 à 40 ans
Patients
(ostéochondromalacie
rotulienne)
Genou
Cybex II
30, 60, 90,
120, 180,
240, 300
Flex./Ext.
Comparer la
rééducation
isocinétique à un
programme associant
stretching et travail
isométrique
Testing manuel,
questionnaire de
fonctionnalité, mesure
de la force musculaire
Pas de randomisation
des traitements
Les résultats sont
exprimés en moyenne
statistique (pas d’accès
aux données brutes)
Rouleaud, N = 10
2000 (171) H/F 1/1
34 à 74 ans
Patients
(hémiplégie)
Genou
Biodex
Exc. 60, 120,
150
Flex./Ext.
Evaluer l’effet de la
rééducation
isocinétique sur la
force musculaire
Moment maximum,
moment/poids, travail,
puissance,
autoquestionnaire de
satisfaction
Les tests d’évaluation
et la rééducation ont
été réalisés sur le
même appareil
d’isocinétisme
Stiene,
N = 23
1996 (168) H/F 1/1.6
19 ± 6 ans
Patients
(syndrome
fémoropatellaire)
Genou
Biodex
90, 180, 360
Flex./Ext.
Comparer la
rééducation par
isocinétisme et par
step
Questionnaire
Pas de randomisation
d’évaluation de la
des programmes de
fonctionnalité du genou, rééducation
moment maximum, test
du step
St-Pierre,
N = 16
1992 (169) H/F 1/0,23
moy. 36 ans
Patients
(chirurgie des
ménisques)
Genou
Cybex II+
60, 120, 180,
240
Flex./Ext.
Comparer 2 programmes de rééducation
isocinétique (précoce,
tardif)
Moment maximum,
travail puissance
moyenne
Randomisation du
début de la
rééducation (précoce,
tardive)
Pas de groupe
contrôle.
Timm,
N = 5 381
1988 (160) H/F 1/0,8
13 à 61 ans
Patients
Genou
V.ang. NP
Mvt. NP
Comparer différentes
méthodes de
rééducation : absence
d’exercice, exercices
au domicile, travail
isotonique, travail
isocinétique
Durée de la rééducation
Récidive des
symptômes
Etude de cohorte
rétrospective
La comparabilité des
groupes n’a pas été
vérifiée (types de
pathologies) avant et
après rééducation.
Ext = extension, Flex. = flexion, Moy. = moyenne, Mvt. = mouvement, N = nombre de sujets, NP = non précisé,
V.ang. = vitesse angulaire
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
100
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
ANNEXE
9
:
Q UESTIONNAIRES
D'ACTIVITE
ET
D'UTILISATION DES APPAREILS D'ISOCINETISME
Nom, prénom :
Type d’exercice : Libéral : oui ?
Hôpital :
non ?
Public : oui ?
non ?
Privé : oui ?
non ?
si vous avez plusieurs types d’activités, merci de préciser la répartition de chacune d’elle en pourcentage
Centre :
Nom
Adresse
Type
si vous travaillez dans plusieurs centres merci de préciser pour chacun le nom, l’adresse, le type.
Type d’appareil d’isocinétisme : Fabricant :
Modèle :
Année d’acquisition de l’appareil :
si votre centre possède plusieurs appareils d’isocinétisme, merci de préciser pour chacun le fabricant, le modèle
et l’année d’acquisition
Activité : Nombre de patients utilisant un appareil d’isocinétisme
- par jour
- par semaine
- par mois
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
101
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
PROTOCOLE TYPE D’ EVALUATION ISOCINETIQUE DU GENOU LIGAMENTAIRE
Délai par rapport à l’intervention chirurgicale
Type d’appareil utilisé :
marque,
modèle.
Description détaillée de la position du sujet testé :
- membre testé,
- membre controlatéral,
- bras et mains,
- inclinaison du siège,
- place de la butée sur la face antérieure du tibia.
Oui
Non
Nombre de séances
Durée
Type
Séances d’apprentissage
Oui
Non
Nombre de répétitions
Vitesse
(°/s)
Durée
Oui
Non
Nombre de répétitions
Vitesse
(°/s)
Durée
Mode concentrique
Echauffement (durée, type)
Temps de repos
Test de force maximale à basse vitesse
Temps de repos
Test de force maximale à haute vitesse
Temps de repos
Test d’endurance
Test du côté controlatéral
Mode excentrique
Echauffement (durée, type)
Temps de repos
Test de force maximale à basse vitesse
Temps de repos
Test de force maximale à haute vitesse
Temps de repos
Test d’endurance
Test du côté controlatéral
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
102
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
PROTOCOLE TYPE D’ EVALUATION
CHRONIQUE
ISOCINETIQUE
DU
RACHIS
CHEZ
LE
LOMBALGIQUE
Ancienneté de la pathologie lombalgique
Quand décide-t-on d’utiliser l’isocinétisme (après
échec d’une autre thérapeutique par exemple ? )
Type d’appareil utilisé :
marque,
modèle.
Description détaillée de la position du sujet testé :
- sujet assis ou debout
Mouvement testé :
levée de charge
flexion / extension
rotation
Oui
Non
Nombre de séances
Durée
Type
Oui
Non
Nombre de répétitions
Vitesse
(°/s)
Durée
Oui
Non
Nombre de répétitions
Vitesse
(°/s)
Durée
Séances d’apprentissage
Mode concentrique
Echauffement (durée, type)
Temps de repos
Test de force maximale à basse vitesse
Temps de repos
Test de force maximale à haute vitesse
Temps de repos
Test d’endurance
Mode excentrique
Type de mouvement
Echauffement (durée, type)
Temps de repos
Test de force maximale à basse vitesse
Temps de repos
Test de force maximale à haute vitesse
Temps de repos
Test d’endurance
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
103
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
PROTOCOLE TYPE D’ EVALUATION ISOCINETIQUE DE L’ EPAULE POUR CONFLIT SOUS -ACROMIAL
Ancienneté de la pathologie
Quand décide-t-on d’utiliser l’isocinétisme
(après quel type de traitement ? )
Type d’appareil utilisé
marque
modèle
Description détaillée de la position du sujet
testé
Mouvement testé :
abduction / adduction
flexion / extension
rotation interne/externe
Oui
Non
Nombre de séances
Durée
Type
Séances d’apprentissage
Si plusieurs types de mouvement sont testés,
préciser par type les vitesses angulaires et les
répétitions
Mode concentrique
Oui
Non
Nombre de
répétitions
Vitesse (°/s)
Oui
Non
Nombre de
répétitions
Vitesse (°/s)
Durée
Echauffement (durée, type)
Temps de repos
Test de force maximale à basse vitesse
Temps de repos
Test de force maximale à haute vitesse
Temps de repos
Test d’endurance
Test du côté controlatéral
Si plusieurs types de mouvements sont testés,
préciser par type les vitesses angulaires et les
répétions.
Mode excentrique
Type de mouvement
Echauffement (durée, type)
Temps de repos
Test de force maximale à basse vitesse
Temps de repos
Test de force maximale à haute vitesse
Temps de repos
Test d’endurance
Test du côté controlatéral
ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
104
Durée
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation
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