Canular - Scribay

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Canular - Scribay
V. Nyl Valhalla
Canular
Publié sur Scribay le 21/09/2016
Canular
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Best at internet.
There is nothing special about me...
Killjoys and destroyer.
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Canular
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La main se pose lasse sur le téléphone, encore un appel et je me fous en l'air. Mes
yeux s’écarquillent stupéfaits de reconnaître ma douce voix agressive.
« — Ecoute-moi bien, mon gars. Cet appel n’est pas une blague ! Dans cinq ans, tu
n’auras plus de vie. Tu souffriras tellement et tu voudras t'enfuir. L’on finira par
t’attacher, tu seras gavé de médicaments et ensuite tu ne pourras plus jamais
penser. Tu ne seras plus rien, ensuite l’on diminuera la dose. On tentera de te faire
revenir, parce que tu auras l’air plus calme et que tu seras suffisamment brisé pour
être enfin docile - enfin ça, c'est ce qu'ils croient, on est des durs à cuire. Tu finiras
assis là - à ma place – en lévitation. Tes jambes seront raides et douloureuses.
T’auras même quelques escarres et tu passeras tes journées à gueuler après les
infirmières en col vert. J’ai trente secondes pour te rendre ta vie, je prends des
risques en piquant le téléphone bizarre du docteur. J’ai tout compris quand je l’ai
entendu parler avec Lincoln, le président, tu saisis ? J’étais sûr que tu serais encore
au bureau. Dis, tu sais déjà que le temps n’existe finalement pas ? … Bref, voilà que
ce que tu dois faire : quitte ton boulot de merde, ce sont tes abrutis de collègues qui
t’ont envoyé dans cet endroit, quand tu as stupidement ouvert ta bouche. Ils ne
méritent pas ta sympathie. Réalise tes rêves, dis-toi que tu as déjà vécu une fois la
frustration de ne pas les vivre. Libère-toi, deviens ce que tu veux et réalise tes
projets. Ta seule limite, ne doit être que toi-même et non pas les autres. Je suis en
train de parler de mes rêves, mais tu peux choisir les tiens. J’ai perdu mes cheveux et
je porte une couche… Une couche, p’tin… Alors, écoute bien ce que je te dis : ne fais
pas le con cette fois. Ne dis à personne que tu as reçu un coup de fil de toi-même et
ne parle à personne de l’invasion extraterrestre que le gouvernement nous planque –
ne t’attire pas ces ennuis là. Tu peux t’engager sur cette voie là, c’est vrai, ou alors
tu peux choisir de la fermer et accepter que les héros n’existent pas. Sois égoïste,
conseil d’ami. Ça t’évitera peut-être de finir ici, chambre 438 du centre psychiatrique
Jacques Lacan. »
Rire nerveux.
Ce moi est vraiment cinglé.
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