Des baleines à pattes, des poissons qui volent et des
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Des baleines à pattes, des poissons qui volent et des
Des baleines à pattes Jean-François Joubert Un vent de demoiselle, mon dos en dossier de cocotte en papier sur la jetée, ce quai plus concret qu'inquiet qui masque mon mal, ce questionnement permanent depuis que je peuple la Terre de mes souvenirs de larmes, que se cache derrière la ligne d'horizon, pensais-je ? Des baleines à pattes, des poissons qui volent et des oiseaux aux ailes invisibles, pas un mât, pas une voile, et pourtant la nature s’amuse à dessiner des vies pour combler le vide de l’univers. Imagine le grand large au grand largue, la quille vrille sous des tubes d'eau, l'Océan gronde, et j'imagine un jour de pluie, un jour de vent, de douces couleurs qui comblent d’aise nos yeux de spectateur. Sa création est une merveille. Volcans, océan de feu, cocotiers, poussières et végétation multi-centenaire alimentent le fruit de notre imagination. Humain ne devenons pas des androïdes, restons biogène, redescendons d'un cran sur l’échelle de la civilisation, cessons le rêve d'évasion vers le pays aux licornes, rêvons sur notre planète, celle qui meuble de confort notre tête, allez faites, allez « fête » que l'oxygène ne devinent pas le secret de Diogène, sa cabane, sa cuve de bois... Je jalousais, petit, sa liberté et ce confort de niche. Non, je ne parle pas fiscale, mais bien de ce toit des esprits canins, ses maisons de nos compagnons fidèles. Elle invente la passion, nourrit nos rêves et ôte la nuit. L’humain que je suis admire les étoiles, les fleurs et le lapis-lazuli. Dommage que la paix ne hante que les fous, car les temps sont troubles et les rivières pleines de poisons, et les poissons ne se livrent plus, ils se font la malle dans ce grenier où je me rêvais capitaine d'un bateau de corsaire, né tête de granite, ma paroi interne cause en tsunami depuis que ta valise et ton corps muet ont filé droit vers la mer Egée. De terribles cyclones ravagent terres et mers, tuant à loisir mères et enfants… Moi, j’écoute le rossignol et j’oublie tes silences. J’attends que le diable me prenne dans ses bras pour me conduire à tes pieds, danser. Tu es l’invincible déesse de l’esprit, tes mots sont le moteur de mon existence, en transe quand je pense au nombril du monde. Ton ventre ! Nos destins tournent autour du soleil. Parfois cruel, j’aime voir le papillon et la rose des déserts. Mon cœur se serre quand la solitude devient une habitude. Loin de tes racines, je ne suis qu’une huître… Creuse… C'était un jour de Mars, un jour comme un autre, j'attendais l'ogive pas la nucléaire, mais ce ballon qui vole et transporte les Hommes dans sa capsule dans nos villes éteintes, un coup de Trafalgar, j'allais à la gare porté par un courant d'air, en oubliant le tonnerre, j'allais sans boussole chercher le coup de foudre, celui de mes trente ans... Qui suis-je pour me savoir volatile, et prendre la plume ? Un témoin des temps modernes... Quelle année, aucune importance, sachez que vous n'êtes pas né, et je ne suis pas visionnaire, ni actionnaire du temps, le couperet de la vie.