Les remèdes naturels en complément d`ordonnances

Transcription

Les remèdes naturels en complément d`ordonnances
Les remèdes naturels en
complément d’ordonnances
allopathiques dans les pathologies
ORL et broncho-pulmonaires
Jocelyne Baudoin, Pharmacien
Mars 2011
1
SOMMAIRE
Introduction ................................................................................................ 3
1ère Partie : Généralités ............................................................................... 4
A Les remèdes naturels disponibles à l’officine ....................................................................... 4
B Les pathologies étudiées ......................................................................................................... 7
2ème partie : La phyto-aromathérapie associée aux médicaments ............. 11
A. Conseils complémentaires ................................................................................................... 11
I Hydratation................................................................................................................................................. 11
II Soulager les symptômes douloureux et congestifs ................................................................................... 12
3ème partie : Etude de cas pratiques ........................................................... 21
4ème partie : Limites et recommandations ................................................. 30
Conclusion ................................................................................................ 32
Annexes .................................................................................................................................... 33
Ouvrages consultés................................................................................................................... 43
Remerciements ......................................................................................................................... 43
2
Introduction
Une des façons de valoriser ma formation est de proposer un conseil associé en phytothérapie lors de la
délivrance d’ordonnance. N’étant pas thérapeute, le but de cette démarche consiste surtout à apporter
un soulagement et une guérison plus rapide du patient, réduire le risque de récidive et également de
protéger son entourage. Parfois, ce conseil répond à une attente du malade lui-même ; Je me limiterai
aux sphères ORL et respiratoires. Ce choix a été motivé par la richesse de l’arsenal phyto
aromathérapique dans ce domaine mais également car le caractère saisonnier des pathologies cadre
bien avec la rédaction de ce mémoire.
3
1ère Partie : Généralités
A Les remèdes naturels disponibles à l’officine
Généralités :
L’officine dans laquelle j’exerce ma fonction est une pharmacie de quartier située dans l’agglomération
dijonnaise. Le conseil «phyto aroma » s’y développe depuis quelques années avec notamment l’implantation de
plusieurs gammes. Par contre, les préparations ne représentent qu’une faible part de l’activité – ce sont
essentiellement des préparations magistrales. Le manque de place dans le stockage de matières premières, le
cahier des charges à propos des préparations, le manque de personnel formé à la phytothérapie ainsi que la
présence à Dijon d’une pharmacie spécialisée et renommée dans ce domaine sont diverses raisons justifiant ce
choix. De plus, les préparations officinales donc « sans ordonnance » ont un statut flou et doivent faire l’objet
d’un nouveau décret à paraître dans le bulletin de l’Ordre. C’est la raison pour laquelle je ne conseillerai pas de
« produits maison ».
Composition de l’espace « médecines naturelles »
Les extraits secs de plantes
Nous disposons d’une gamme d’environ 70 références. Ces extraits secs sont conditionnés sous forme de
gélules, individuellement. Le mode de fabrication est le suivant :
2. Les extraits fluides
Il s’agit d’extraits fluides conditionnés sous forme d’ampoules buvables soit en mélange pour une indication
donnée, soit provenant d’une seule plante.
Ils sont obtenus par infusion de plantes dans l’eau (plantes souvent issues de l’agriculture biologique et ne
subissant aucun traitement prélable). La quantité mise en œuvre varie de 8 à 14% pour une extraction
maximale. Après une infusion de plusieurs heures, suit une étape de pressage. On procède ensuite à une
filtration afin d’éliminer les particules indésirables.
4
3. Tisanes
Une dizaine de références conditionnées en sachets de 50 ou 100g.
Je ne citerai que quelques exemples relatifs aux pathologies ORL et respiratoires.
4. Divers produits de phytothérapie
Compléments alimentaires
Collutoire à la propolys et aux huiles essentielles, pastilles à basd de propolys ou d’érysimum…
Médicaments phytothérapiques avec AMM
Prospan , calyptol inhalant, gouttes aux essences (capsules, gouttes buvables, soluté pour
inhalation)
5. Huiles essentielles
Nous disposons de 3 gammes à base d’huiles essentielles dont une plus développée (50 références).
Elles comportent des HE unitaires, complexes pour diffusion, des solutions pour bains aromatiques, des huiles
pour massages, des produits cosmétiques (huiles pour le visage, déodorants…).
Pour une autre gamme, nous disposons surtout de sprays (sans gaz propulseur) à visée assainissante,
respiratoire… ainsi que de baumes de massage.
Toutes les Huiles Essentielles sont HEBBD (Huile Essentielle Botaniquement et Biochimiquement Définie).
Pour chaque plante de laboratoire, le laboratoire peut nous fournir une fiche d’analyse.
Exemple : Annexe1
Les H.E. sont obtenues par distillation :
6. Oligo-éléments
Une gamme conseil d’oligo-éléments sous forme d’ampoules buvables.
5
7. Homéopathie
Ces produits ne sont pas dans l’espace phyto proprement dit mais derrière les comptoirs. Outre les tubesgranules et doses qui sont séparés, nous disposons de quelques teintures mères, macérats glycérinés ainsi que
des spécialités homéopathiques commercialisées sous forme de flacon de 30 ml de solution buvable en
gouttes.
6
B Les pathologies étudiées
•
ORL
¾ Rhinites, rhynopharyngites
¾ Sinusites
¾ Otites
¾ Pharyngites
¾ Enrouement, aphonie
•
Broncho pulmonaires
¾ Asthme, bronches asthmatiformes
¾ Bronchite
¾ Bronchiolite
¾ La toux avec ses différentes manifestations
Souvent, l’ensemble des voies aériennes (ex dans les maladies infectieuses comme la grippe, le rhume) ou parce
que des pathologies d’origine ORL peuvent se compliquer en troubles respiratoires et vis versa
Toutes les affections ORL ont en commun l’inflammation, la douleur .ert la fièvre.
Quelques rappels et définitions.
Je serai très succincte mais ces rappels permettront par la suite de justifier les conseils en phyto-aroma.
Rhinite : Inflammation aigüe ou chronique ds voies aériennes supérieures d’origine infectieuse ou allergique.
Elles se caractérisent par un œdème, une vasodilatation de la muqueuse nasale, une rhinorhée et/ou obstruction
nasale. Si l’inflammation s’étend à l’étage supérieur du pharynx (cavum), on parle de rhinopharyngite.
Laryngite : Il s’agit de l’inflammation du larynx entrainant une dysphonie marquée par un enrouement voire
une extinction de voix. Elle peut être aigüe et dans ce cas d’origine infectieuse ou chronique plutôt chez l’adulte
et les causes sont variées : tabac, poussière, utilisation excessive de la voix, toux chronique, inhalation de
substances irritantes, surmenage et émotion.
Angine : Il en existe différents types, mais le point commun est l’inflammation aigüe de l’oropharynx.
L’origine est infectieuse la plupart sont d’origine virale plutôt que bactérienne surtout chez l’adulte.
Sinusite : Inflammation des muqueuses qui tapissent les cavités nasales. Elles s’accompagnent d’une dilatation
et une obstruction des sinus dûs à des matières visqueuses.
Otite : Inflammation aigüe ou chronique de la caisse du tympan associant otalgie, otorrhée et hypoacousie.
Toux : Il s’agit d’un réflexe destiné à maintenir la perméabilité des voies aériennes en éliminant un excès de
sécrétions et/ou particules étrangères.
Selon le caractère productif, nous distinguerons :
• La toux sèche ou irritative (aigüe ou chronique)
• La toux grasse ou productive (aigüe ou chronique)
Les causes fréquentes sont le rhume, la rhinopharyngite, l’amygdalite, la bronchite aigüe ou chronique, la
sinusite, la trachéite, la laryngite, la toux spasmodique.
Asthme : Inflammation chronique des voies aériennes avec obstruction bronchique entraînant une gêne
respiratoire. Cette obstruction est réversible spontanément ou sous traitement. De nombreux facteurs
interviennent dans la survenue de cette pathologie : terrain génétique, terrain atopique, pollution, tabagisme,
acariens, poils d’animaux,j temps froid et sec…
Selon la sévérité de l’asthme, différentes stratégies thérapeutiques sont mises en œuvre.
7
Μβ
Paliers
Palier1
Traitement
β2mimétique
associé
D’action rapide
et courte
Palier2
Palier3
β2mimétique courte
ou longue durée
d’action
β2mimétiqu
+
Palier4
β2mimétiqu
+
+
A la demande
Corticoïdes faible dose
(<= 500μg/j)
Corticoïdes >= 500μg/j +/mdts adjuvants
Corticoïdes >= 1500μg/j
+/- mdts adjuvants
Bronchite : Aigüe : irritation et inflammation des bronches d’origine virale le plus souvent ; Elles
s’accompagnent d’un encombrement des voies respiratoires et parfois d’un spasme bronchique responsable de
dyspnée asthmatiforme.
Bronchiolite : Infection virale caractérisée par une obstruction bronchiolaire, touchant de préférence l’enfant de
moins de 3 ans. Après un début de rhinopharyngite survient une toux répétitive, une polypnée avec freinage
respiratoire.
Traitements allopathiques classiques
Je me suis basée sur mon expérience et sur les ordonnances collectées pour ce mémoire.
Angine
Antibiothérapie
En l’absence de l’identification du germe par un test de diagnostic rapide (strepto-test), il s’agit souvent de
pénicillines, céphalosporines ou si allergie aux bêta-lactamines de macrolides.
Traitement anti-pyrétique
Paracétamol ou ibuprofène
Traitement anti-inflammatoire
Ce traitement n’est pas systématique.
¾ AINS (ac-tiaprofénique) mais il existe des contre-indications.
¾ Les enzymes à visée anti-inflammatoire (alpha amylase)
Traitement local
La prescription est rare (ce genre de médicaments semble plus de l’ordre du conseil officinal).
Il s’agitde pastilles à sucer ou de collutoires contenant des antiseptiques oropharyngés, des anesthésiques
locaux, des enzymes …(*). Ceux contenant des antinbiotiques ayant été supprimés.
* Ces médicaments ne sont plus remboursables par la Sécurité Sociale, ce qui peut faire douter de leur
efficacité
8
Laryngites
Traitement général
Antibiotiques en cas d’origine bactérienne et/ou anti-inflammatoires : chez les enfants, il s’agira de
corticoïdes sous forme de gouttess buvables (célestène).
Dans le cas d’une laryngite virale ou chronique, seuls les symptômes sont pris en charge.
Selon la cause, le thérapeute peut prescrire un traitement local, antitussifs, vasoconstricteurs…
A ce niveau, le pharmacien peut avoir un rôle à jouer par les conseils associés.
Rhinites, rhynopharyngites (+ rhume)
1. Origine allergique
Le traitement anti-allergique pourra être
Général : antihistaminique H1 par exemple
Local : cromoglycate de sodium par voie occulaire ou nasale, corticoïdes par voie nasale…
2. Origine infectieuse ou complications bactériennes (otites, sinusites…)
Antibiothérapie : Pénicillines, Céphalosporines ou macrolides.
En général, l’évolution étant favorable en quelques jours, le traitement sera symptomatique c'està-dire traiter l’obstruction nasale et la rhinorrhée.
¾ Chez l’enfant : lavage de nez suivi ou non de gouttes nasales antiseptiques.
¾ Chez l’adulte : décongestionnants ORL locaux c'est-à-dire des vasoconstricteurs seuls ou
associés à des corticoïdes ou à des mucolytiques.
Décongestionnants par voie générale : vasoconstricteurs (pseudoéphédrine alpha
sympathomimétique) seuls ou associés à des antihistaminiques,
des antipyrétiques (comme le paracétamol ou l’ibuprofène)
Otite
-
Antibiothérapie par voie générale quasi systématique
Traitement antalgique et parfois anti-inflammatoire (nifluril)
Gouttes auriculaires antibiocortisoniques
Toux
Remarque :
Certains médicaments non antitussifs peuvent agir sur la toux en intervenant directement sur la cause :
¾ Bronchodilatateurs
¾ Corticoïdes
¾ Fluidifiants bronchiques
¾ Antibiotiques
Les médicaments antitussifs (toux non productive)
¾ Antitussifs centraux : Opiacés
¾ Antitussifs antihistaminiques
¾ Antitussifs non opiacés et non antihistaminiques
Pour ces médicaments, les contre-indications et interactions sont nombreuses.
9
Asthme
Le traitement a pour but de réduire le bronchospasme et l’inflammation.
Il comprendra :
¾ Des bronchodilatateurs : le plus souvent des β2 mimétiques d’action plus ou moins prolongée,
mais aussi des anti-cholinergiques et plus rarement des bases xanthiques (théophylline)
¾ Des corticoïdes à visée anti-inflammatoire.
Parfois, le traitement de fond associe un antiallergique (cromones ou kétotifène)
Bronchite
Cette maladie est le plus souvent d’origine virale et le traitement est symptomatique.
¾ Antalgiques, antipyrétiques
¾ Fluidifiants, mucolytiques
¾ Antitussifs
¾ Bronchodilatateurs si besoin dans les exacerbations de la bronchite chronique. Si le médecin
soupçonne une cause bactérienne ou en cas de surinfection, il prescrira des antibiotiques
¾ Corticoïdes par voie générale lors des exacerbations de bronchite chronique.
Bronchiolite
Le traitement est symptomatique associant bronchodilatateurs et corticoïdes.
En cas de complications, le médecin peut prescrire des antibiotiques.
Les antitussifs sont contre-indiqués et les fluidifiants sont inefficaces.
10
2ème partie : La phyto-aromathérapie associée aux
médicaments
A. Conseils complémentaires
Deux possibilités face à la prescription médicale :
•
Une approche limitée à la symptomatologie : le pharmacien dispensera des conseils face à la
prescription destinés à compléter ou optimiser le traitement médicamenteux.
•
Une approche plus globale du patient destinée à améliorer son état général. Les conseils seront de
l’ordre du long terme et de la prévention. En aucun cas il ne s’agira de l’approche globale proprement
dite qui est de la compétence du phytothérapeute.
I Hydratation
1 Intérêt
Au moment de la délivrance des médicaments, il est important de conseiller au patient de s’hydrater
suffisamment surtout dans les cas suivants :
¾ Mal de gorge : dans le cas d’une irritation avec dysphagie (donc inflammation) modérée, les boissons
vont humidifier la muqueuse pharyngée. Si de plus, la voix est enrouée, les boissons chaudes sucrées au
miel apporteront un réel soulagement.
¾ Rhumes, rhinites, sinusites : boire beaucoup (du thé chaud, des tisanes) permet de fluidifier le mucus.
¾ Bronchiolites, bronchites : comme précédemment, les glaires seront hydratées donc plus faciles à
expulser.
¾ Toux sèche, trachéite, grippe : dans le cas de muqueuses irritées, les boissons chaudes sont conseillées
et il faut éviter autant que possible les boissons froides. Les pertes hydriques dûs à la fièvre souvent
élevée seront compensées par la consommation accrue de boissons (au moins 2 litres /jour).
2 Les solutions
a Les tisanes
Le pharmacien pourra optimiser son conseil en proposant des plantes pour tisanes actives dans les pathologies
ORL et respiratoires.
Quelques exemples :
La tisane pectorale (sept fleurs) : il est possible de se procurer ce mélange tout prêt chez certains
fournisseurs
o Bouillon blanc fleurs
o Coquelicot fleurs
o Guimauve fleurs
o Mauve fleurs
o Pied de chat fleurs
11
o Tussilage fleurs
o Violette fleurs
ââ 50 g, 3 c à soupe par litre d’eau bouillante, laisser reposer 10 minutes, filtrer..
Ces plantes sont antitussives, émollientes, anti-inflammatoires et fluidifiantes, de plus la guimauve et le
coquelicot soulagent le mal de gorge
Infusion de thym
10 g de feuilles par litre, laisser infuser 5 minutes
Traitement de la toux par ses propriétés antispasmodiques sur la fibre bronchique.
Infusion de feuilles d’eucalyptus
100 g par litre, laisser infuser 10 à 15 minutes.
Antiseptique broncho pulmonaire et expectorant.
b Les fumigations
Les fumigations sont très utiles lors des laryngites pour humidifier les muqueuses. Elles apportent un bien-être
immédiat et une résolution plus rapide de la pathologie. Les propriétés des plantes s’ajoutent à celles de la
vapeur. Le pharmacien pourra conseiller par exemple des faire bouillir des feuilles d’eucalyptus et de placer
ensuite le récipient dans la chambre du malade, ce qui aura en plus une action désinfectante.
(l’inhalation est bien sûr un autre moyen d’humidifier les muqueuses mais sera traitée dans un autre
paragraphe).
II Soulager les symptômes douloureux et congestifs
La première attente du patient est, en général, une amélioration rapide de son état et un soulagement. De
nombreux traitements locaux des pathologies ORL et respiratoires ont une activité antalgique et
décongestionnante. Mais qu’ils soient de synthèse ou de surcroît de phytothérapie, ils sont peu prescrits par les
médecins. Le non remboursement par la Sécurité Sociale de nombreuses formes pharmaceutiques (liées à tort à
une inefficacité) en est certainement l’une des raisons ; De plus, certains remèdes semblent tombés en
désuétude (frictions, humidifications humides…) au profit de médicaments « modernes » d’utilisation pratique
et rapide.
Le pharmacien a donc ici une occasion de dispenser un conseil en phyto-aromathérapie en proposant des
traitements locaux naturels et efficaces.
1 Le mal de gorge : en cas d’angine, d’irritation due à la toux, d’un rhume…
Les pastilles
Le simple fait de sucer une pastille soulage le mal de gorge en humidifiant la muqueuse. En phytothérapie,
nous disposons de formules efficaces, n’ayant pas d’équivalent en allothérapie contre l’enrouement par
exemple et ayant parfois des propriétés antibactériennes et antivirales que n’ont pas les pastilles
médicamenteuses.
Exemples :
¾ Pastilles à base d’Erysimum seules ou associées à la Matricaire contre l’enrouement.
¾ Pastilles à base de Propolis, miel et/ou huiles essentielles désinfectantes et décongestionnantes.
¾ Pastilles homéopathiques à base de réglisse : anti-inflammatoire
12
Les collutoires
Des formules toutes prêtes à base de phytothérapie sont disponibles et complètent efficacement un
traitement médical.
Exemple :
¾ Collutoire à base de Propolis d’huiles essentielles (Pin, Eucalyptus, Matricaire…) et d’extraits de
plante (mauve, mélèze…).
La Propolis est très interessante en ORL pour ses propriétés antibactériennes, antivirales et anesthésiantes
comme le démontre l’article de M Alain Tessier en Annexe 2.
Les gargarismes
Je me limiterai ici à un conseil à base de teintures mères homéopathiques disponibles à l’officine et
d’utilisation simple
Exemple :
¾
Phytolacca TM
¾
Plantago TM
ââ qsp 60ml 1 c à café dans un verre d’eau tiède 3 fois/j.
Propriétés des plantes :
¾
Phytolaque : antiseptique
¾
Plantain : effet protecteur sur les tissus irrités grâce à sa richesse en mucilage, effet antiinflammatoire par les cricoïdes.
(également antitussifs, antihistaminiques et antibactériens)
2 La congestion nasale
Les inhalations sèches :
Les huiles essentielles sont particulièrement indiquées. A l’officine, nous pouvons conseiller un inhalateur à
base d’huiles essentielles.
13
Les gouttes nasales
Exemple d’une formule facile à réaliser par le patient :
HE Eucalyptus, Citriodora 1 goutte
HV Tournesol
5 gouttes
1 à 2 gouttes de ce mélange 3 fois / j.
Source : Hippocratus cas de comptoir au 05.10.2010.
Propriétés des plantes : L’HE d’Eucalyptus Citriodora est antiseptique comme tous les Eucalyptus et antiinflammatoire par sa teneur en aldéhyde.
3 Douleurs d’oreille
Le conseil se limitera à un traitement local externe par mesure de prudence (intégrité du tympan).
Exemple :
HE Eucalyptus
ââ
Citriodora
HE Gaulthérie
5 gouttes du mélange dans une cuillère à café d’huile végétale en massage 3 fois / j derrière l’oreille.
Propriétés des plantes :
Eucalyptus citrodora :
anti-inflammatoire
Gaulthérie ;
antalgique
14
4 Rhumes, rhinites, sinusites, bronchites
Les inhalations humides *
Il s’agit d’un conseil à privilégier ; le patient va inspirer les principes actifs volatiles (décongestionnants,
fluidifiants, antiseptiques) qui vont agir directement sur les voies respiratoires. Le soulagement sera
rapidement obtenu.
La solution à inhaler consiste en un mélange d’Huiles Essentielles ajouté à de l’eau bouillante.
Les Huiles Essentielles les plus couramment utilisées sont l’HE d’Eucalyptus, de Thym, de Pin et de
Lavande. Les officines disposent également d’un grand choix de solutions toutes prêtes pour inhalations.
Exemple :
COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITAVE : huiles essentielles de Lavande 9 mg – de
Thym rouge 17 mg – de Romarin 24 mg. Baume du Pérou 37 mg. Thymol 1 mg ; Excipients :
bicarbonate de sodium, acide borique, amidon de blé, saccharose, gomme arabique pour un
comprimé de 2 g.
INDICATIONS THERAPEUTIQUES : ce médicament est utilisé comme décongestionnant au
cours des affections respiratoires banales (rhumes, rhinites, rhino-pharyngites) chez l’adulte et chez
l’enfant de plus de 12 ans
30 tablets for inhalation
P…®
Les propriétés des plantes :
• HE d’Eucalyptus :
• HE de Pin :
• HE de Thym :
• HE de Lavande vraie :
expectorante, antiseptique, fébrifuge, antitussive.
antispasmodique
spasmolytique, calme les inflammations
antiseptique, adoucissante, antispasmodique.
* Phytovox Blog de M. Tessier
Attention : Il faudra conseiller ces inhalations surtout le soir avant le coucher, on doit au moins éviter de
sortir au froid après une inhalation afin d’éviter un choc chaud/froid (constriction).
Les frictions
Ce type de remède est également à base d’huiles essentielles et utilise la voie cutanée.
Exemple 1 : rhumes, rhinites, rhinopharyngites.
Gouttes de Niaouli en friction sur les parties latérales du cou et du thorax 3 fois/j pendant 7 j.
L’HE de Niaouli est antivirale, fluidifiante et expectorante.
Exemple 2 : bronchites.
• Eucalyptus globulus
• Abies sibérica
• Lavandula officinalis
1 goutte
1 goutte
1 goutte
Ce mélange peut être dilué (surtout pour les enfants*). A utiliser en massage sur le haut du dos.
15
Propriétés :
• Eucalyptus :
expectorant (1.8 cinéole)
• Sapin de Sibérie :
décongestionnant et antispasmodique (acétate de bornyle, camphène)
• Lavande :
antiseptique et sédative (esters)
•
Voir partie consacrée aux limites et recommandations.
Exemple 3 : formule toute prête E…®.
5 Toux sèches, trachéites
Le patient tousse « tout le temps », ce qui l’épuise. Même si le médecin a prescrit un antitussif allopathique,
il sera possible de compléter avec de la phytothérapie ou de l’aromathérapie.
¾ Antitussif
Exemple 1:
Gélules – Extrait sec de Thym (linalol)… 200mg
2 gélules /j
Le Thym est antiseptique et antispasmodique très utile dans les quintes de toux.
Exemple 2 :
Ajouter 1 goutte d’HE de cyprès à chaque prise de sirop traditionnel
Elle est antispasmodique et décongestionnante de la muqueuse bronchique.
¾ Plantes émollientes
Il s’agit de plantes riches en mucilages ayant un effet filmogène adoucissant pour les muqueuses
irritées, par exemple la Mauve, la Guimauve, le Bouillon blanc…
Infusions :
50 gr de Bouillon blanc (fleurs et feuilles) dans 1 litre d’eau bouillante – laisser infuser 15 mn.
16
Gélules :
Poudre totale de Bouillon blanc …285 mg par gélule.
1 gélule 3 fois/j
6 Toux d’origine allergique et asthme
Le pharmacien restera prudent vis-à-vis de ces pathologies, toutefois, dans la phase inflammatoire, il pourra
proposer de la gemmothérapie pour soulager le patient :
Ribes nigrum BMG …
50 gouttes 3 fois/j.
1D
Le Plantain pourra aussi être conseillé pour son action anti-inflammatoire et antiallergique :
Poudre totale de Plantain… 280 mg / gélule
1 gélule 3 fois/j.
Remarque
La phytothérapie est très intéressante dans les traitements des pathologies respiratoires car elle offre plus de
solutions que l’allopathie.
En effet, une même plante du faît de sa composition chimique complexe, possède des propriétés multiples
qui vont améliorer la fonction respiratoire en général.
Exemple : le Plantain qui possède des propriétés antispasmodiques, antitussives, expectorantes et
antiseptiques pulmonaires.
Le médecin dispose en allopathie :
• de fluidifiants
• d’antitussifs (opiacées, antihihistaminiques)
Il arrive de rencontrer ces deux types de médicaments sur la même ordonnance, ce qui peut paraître
illogique et potentiellement dangereux (le fluidifiant sera toutefois prescrit en journée et l’antitussif au
coucher).
III Lutter contre l’infection
1. Intérêts de la phytothérapie
La plupart des affections ORL et respiratoires aigües sont d’origine infectieuse et essentiellement virale.
Or, la médecine allopathique ne dispose que de très peu de médicaments virucides. Tant qu’il n’y a pas de
surinfections les antibiotiques sont inefficaces et sont d’ailleurs moins prescrites depuis quelques années.
Par contre, la nature à travers les plantes et surtout les huiles essentielles nous fournit une foule de remèdes
anti-infectieux (antibactériens, antiviraux, anti acariens, antifongiques…) De plus, beaucoup de ces mêmes
plantes ont de surcroit des propriétés bénéfiques pour la fonction respiratoire (décongestionnantes,
fluidifiants, antitussives…) Par rapport à l’allopathie, les anti infectieux naturels sont bien tolérés et ne
présentent quasiment pas de risque de résistance. En effet, le nombre et la complexité des molécules
chimiques dans les extraits végétaux sont tels qu’il semble impossible pour les microorganismes de
développer une résistance.
Le conseil complémentaire anti infectieux trouve donc toute sa place dans le traitement des pathologies
ORL et broncho-pulmonaires.
17
2. L’Aromathérapie
La plupart des huiles essentielles possède des propriétés anti-infectieuses polyvalentes plus ou moins
remarquées selon leur composition. Deux familles biochimiques sont particulièrement efficaces.
a) les monoterpénols
les molécules « phares » : terpinéol, linalol, menthol,
Ce sont des anti-infectieux doux
Quelques plantes : Marjolaine à coquilles, Thym à linalol, Menthe poivrée, Arbre à thé.
b) les phénols
Ce sont des anti-infectieux puissants
Les molécules : carvacrol, thymol, eugenol,
Les plantes : Sarriette des montagnes, Thym à thymol, Origan compact et Girofle .
L’HE d’écorces de cannelle possède une efficacité similaire bien que ne contenant pas de phénol mais de
l’aldéhyde cinnamique.
Ces huiles sont dermocaustiques, hépatotoxiques et seront réservées aux adultes et adolescents.
Il existe des HE plus particulièrement actives sur les virus et qui seront toutes utiles en cas de grippe.
Il s’agit des HE Ravintsara, Niaouli, Saro
Il sera intéressant de les associer à des HE anti-infectieuses pour avoir une efficacité accrue et une action
plus complète.
Exemple : l’HE de Marjolaine pour booster.
2. La phytothérapie
Dans la partie consacrée à la symptomatologie, nous avons remarqué que plusieurs plantes aux propriétés
bénéfiques pour la fonction respiratoire étaient également anti-infectieuses ; par exemple, le Thym vulgaire,
l’Eucalyptus globuleux, la Marjolaine…
Le Sureau noir appartient également à cette catégorie de plantes mais il est particulièrement intéressant
pour son activité antivirale. Les baies sont riches en flavonoïdes type anthocyanines qui inhibent les
rhinovirus. Elles constituent un remède anti grippal presque spécifique (annexe 5)
Les études cliniques ont également confirmé un soulagement rapide et efficace des symptômes habituels de
rhume (annexe 5). Nous pourrons conseiller cette plante en gélule d’extrait sec de baie dosée à 100 mg à
raison de 2 à 4 gélules/j.
IV La phytothérapie en relais des médicaments
En début de saison, les patients sont désireux de prendre « quelque chose » pour éviter de tomber à nouveau
malade et de retrouver durablement sa forme.
Les plantes nous sont offertes par la nature pour mieux nous défendre contre les agressions hivernales. Elles
peuvent agir à différents niveaux :
• En stimulant notre système immunitaire.
• En nous apportant un cocktail nutritif reconstituant et tonifiant.
• En nous préservant des attaques microbiennes de part leur propriété anti-infectieuse.
• En nous aidant à éliminer les déchets et les toxines issus de notre métabolisme et qui entravent le bon
fonctionnement de notre organisme.
Nous allons reprendre brièvement ces quatre points en indiquant les remèdes disponibles à l’officine.
18
1. Stimuler le système immunitaire
L’extrait d’Echinacée se recommande en période hivernale pour mieux lutter contre les agressions de la sphère
respiratoire.
Outre une activité antivirale, la plante agit sur plusieurs facteurs de l’immunité ; elle augmente l’activité des
macrophages donc la phagocytose, elle augmente le nombre de globules blancs, surtout de lymphocytes ainsi
que la sécrétion d’interleukines. L’action est très complète car elle se situe au niveau de l’immunité cellulaire et
humorale (annexe 3).
Gélules
Extrait sec de racine d’Echinacée dosé à 200 mg/gélule
1 gélule matin et soir 10 jours par mois
Teinture mère
100 gttes par jour, 10 jours / mois
ou 150 gttes par jour 3 fois par semaine.
EPS
1 c à café par jour, 10-15 jours par mois.
Il est également judicieux d’associer en oligothérapie :
1 ampoule de granions de cuivre 10 jours par mois également
L’Echinacée ne devra pas être pris toute l’année afin de maintenir l’efficacité et de ne pas développer
d’intolérance. Comme tout traitement de terrain, il faut séquencer les prises. Il sera également d’utiliser cette
plante pendant la pathologie pour une guérison plus rapide.
Il existe beaucoup d’autres plantes immunostimulantes (eleuthérocoque) ainsi que des produits naturels comme
la Propolis, les probiotiques et la vitamine D extraite de foies de flétan (annexe 4).
2. Plantes tonifiantes
Très utiles après un épisode infectieux pour retrouver la forme et être ainsi plus résistant vis-à-vis de futures
agressions.
•
Les plantes et produits naturels riches en vitamines et oligoéléments.
Quelques exemples :
Le jus d’Argousier : riche en minéraux et acides aminés.
L’Acérola : la vitamine : la vitamine C naturelle
La Gelée royale
•
Le(s) Ginseng(s) : le tonique par excellence.
Les ginsénosides stimulent la production d’hormones surrénaliennes ainsi que la synthèse de
neuromédiateurs (action sympathycotonique).
D’autres plantes agissent sur les cortico-surrénales ; le Cassis, le Sapin, l’Eglantier, et cette action augmente
les défenses de l’organisme.
Exemple :
Acérola dosé à 500 mg 1 cpé/j ;
Ginseng : Gélule, Extrait sec dosé à 50 mg de ginsénosides, 1 gélule matin et soir.
Extrait fluide associé à la Propolis et Gelée royale, 1 dose le matin
19
3. Se préserver des attaques microbiennes
Pour éviter une contamination par l’entourage ou en prévention en période d’exposition.
Les plantes ou huiles essentielles anti infectieuses sont une bonne protection.
Exemples : en période de grippe, 1 gtte de Ravintsara + 1 gtte de Thym à linalol 3x/j 5 j.
Prévention des infections hivernales : 1 gtte de Marjolaine + 1 gtte de Niaouli 3x/j 1 semaine par mois.
Niaouli, Ravintsara : antivirale
Marjolaine, Thym : anti infectieux polyvalents.
Assainir l’atmosphère à la maison, au bureau…
Il existe de nombreux sprays assainissants permettant de respirer un air plus pur et de chasser microbes et
acariens (intéressant pour certains asthmatiques).
Nous pouvons également des mélanges purifiants pour diffuseur.
4. Le drainage
Les 3 grands buts du drainage sont
• Assainir l’organisme en le détoxiquant
• Eliminer
• Rétablir le bon fonctionnement des émonctoires.
Après la prise de médicaments, il est judicieux d’accélérer l’élimination de certaines molécules surtout si le
traitement était lourd et si la personne souffre d’une insuffisance rénale et hépathique. Ceci ne concerne que peu
de personnes et le conseil d’une phytothérapie a pour but ici de détoxiquer l’organisme. Il s’adresse à des
personnes (plutôt des adultes) qui se plaignent d’être fatiguées, de n’être jamais vraiment en forme et qui
présentent des troubles ORL ou broncho-pulmonaires à répétition.
9 Drainer évitera les stagnations, procédera au nettoyage des toxines, des substances toxiques et des
microorganismes indésirables.
9 Le drainage pourra également être conseillé avant le traitement de fond (phytothérapie ou
gemmothérapie). En effet, le traitement préventif sera plus efficace sur un organisme sain.
Propriétés des plantes :
• Artichaut : cholérétique, cholagogue, amphocholérétique, laxatif, diurétique.
• Radis noir : draineur hépatique, cholagogue et cholérétique, draineur et fluidifiant bronchique ainsi
qu’une action antitussive et antibactériennes dans les infections respiratoires aériennes.
20
3ème partie : Etude de cas pratiques
21
Ordonnance 1
Mr Cr. , 56 ans a consulté pour un état grippal (fièvre, courbatures) accompagné de toux.
La prescription :
Toplexil : sirop antitussif antihistaminique
Amodix : antibiotique du groupe des aminopénicillines à prendre ultérieurement si besoin.
Deux jours plus tard, l’état du patient ne s’est pas amélioré et il vient chercher l’antibiotique. Il présente en
plus des premiers symptômes une congestion nasale et une rhinorrhée et sa toux est devenue productive.
Conseil complémentaire lors de la 2ème délivrance :
• Des boissons abondantes
• Des lavages de nez à l’eau de mer
• Aromathérapie
Voie orale : H.E. de Niaouli 2 gttes 3x/j pendant 7 jours
Inhalation sèche : un mélange d’H.E. (tout prêt) à pulvériser sur l’oreiller le soir.
Propriétés des plantes :
L’H.E. de Niaouli est un puissant antiviral actif sur les symptômes grippaux. Elle est fluidifiante et
expectorante et est indiquée pour le catarrhe nasal et la toux.
La solution à pulvériser contient des H.E. de Pin sylvestre, Lavande, Romarin et Menthe poivrée.
Ce sont des huiles antibactériennes, assainissantes, fluidifiantes, décongestionnantes et apaisantes
(pour la Lavande). Elles remplaceront avantageusement le sirop allopathique qui n’est d’ailleurs
plus adapté à ce stade de la maladie.
Le « plus »
L’H.E. de Niaouli pourra être utilisée par la suite par Mr Cr. Dès les premiers symptômes d’une
future infection hivernale ORL à raison de 4 gouttes par jour ou préventivement pendant 5 jours. Il
pourra même ajouter 1 à 2 frictions par jour sur les parties latérales du cou et du thorax.
22
Ordonnance2
Mr CL.,35 ans, souffre d’une angine supposée d’origine bactérienne, le test n’ayant pas été réalisé.
La prescription
• Amoxicilline : antibiotique du groupe des pénicillines
• Advil (ibuprofène) : anti inflammatoire non stéroïdien, antalgique et anti pyrétique.
Conseil complémentaire
Un traitement local complètera cette prescription.
Par exemple, un collutoire ou des pastilles à base de propolis et d’H.E de plantes à visée
désinfectantes et anesthésiantes ce qui apportera un soulagement rapide.
Annexe 5 : étude observationnelle pharmaco-épidémiologique sur les pastilles à base de propolis
23
Ordonnance 3
24