Tout savoir sur le moustique tigre

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Tout savoir sur le moustique tigre
DIRECTION GENERALE ADJOINTE
SANTE SOCIAL FAMILLE ET DEVELOPPEMENT DURABLE
DIRECTION HYGIENE SANTE ET SANTE AU TRAVAIL
LUTTE CONTRE LE « MOUSTIQUE TIGRE »
Questions / Réponses
§ Qu’est –ce que le « moustique tigre » ?
L’Aedes albopictus (ou « moustique tigre ») est un moustique nuisant agressif envers l’homme qui pique
dans la journée, principalement à l’aube et au crépuscule, le plus souvent à l’extérieur.
§ Pourquoi cette appellation ?
Le « moustique tigre » se distingue des autres moustiques locaux par ses rayures noires et blanches
présentes sur le corps et sur les pattes qui lui donnent un aspect très contrasté, d’où son nom. C’est un
moustique de petite taille (plus petit qu’une pièce d’un centime d’euro) ne dépassant pas 1 cm d’envergure.
Le moustique urbain classique, Culex pipiens est entièrement brun-roux. Il pique la nuit, à l’intérieur.
§ Où est-il présent ?
Il a été identifié en 2004 pour la première fois en France Métropolitaine dans le sud-est, à Menton A l’heure
actuelle, sa présence est avérée sur la majeure partie du territoire des Alpes-Maritimes.
§ Comment se développe-t-il ?
Les femelles Aedes albopictus pondent leurs œufs à sec et/ou en limite des eaux stagnantes (une femelle pond
environ 200 œufs). Lorsque les conditions climatiques sont favorables (à partir du milieu du printemps), les œufs
éclosent lorsqu’ils sont mis en eau : ils donnent alors des larves qui, au bout de 5 à 6 jours, produisent, après
nymphose, des moustiques adultes et piqueurs. La durée de vie des adultes est de 5 à 8 semaines. Leur rayon
d’action est de 200 mètres à partir de leur gîte d’éclosion.
D’autres espèces de moustiques pondent directement à la surface des eaux stagnantes.
Les gîtes de reproduction de l’Aedes albopictus, de micro dimension, sont toujours situés en milieu urbain ou
péri-urbain, jamais en milieu naturel humide ouvert. Ce sont, soit des biotopes naturels tels que des creux
d’arbres, soit de petites collections artificielles d’eau telles que :
• seaux, vases, soucoupes,
• fûts et citernes,
• écoulements de gouttières,
• pneus, boîtes de conserve,
• petits réceptacles d’eaux pluviales ou domestiques à découvert.
Les gîtes de reproduction de l’Aedes albopictus sont donc, en grande partie, fabriqués par l’Homme et se
trouvent souvent au sein des domiciles privés (cours, jardins…).
Dans ce cas, il est impossible de les recenser tous, d’autant que beaucoup sont temporaires, aléatoires ou
difficiles d’accès.
La façon la plus efficace et radicale de se protéger des nuisances d’Aedes albopictus, c’est de supprimer
physiquement ces gîtes.
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§ Est-il dangereux pour l’homme ?
Aujourd’hui, il n’y a pas d’épidémie de chikungunya, ni de dengue en France métropolitaine. Cependant, le
moustique tigre est capable dans certaines conditions bien particulières, de transmettre différents virus dont
ceux de la dengue, du chikungunya et éventuellement du zika.
§ Qu’en est-il au niveau des Alpes Maritimes ?
Un dispositif local a été mis place, ce dernier reprend les objectifs nationaux. La surveillance sanitaire et
épidémiologique est supervisée par l’A.R.S (Agence Régionale de Santé) Délégation Départementale des
Alpes Maritimes.
Un arrêté préfectoral classe le département des Alpes Maritimes en zone de lutte anti-vectorielle, ce qui
autorise les services du département à procéder aux prospections, traitements, travaux et contrôles
nécessaires à cette action, que ce soit sur le domaine public ou privé.
Un plan départemental de prévention de surveillance et de lutte contre le moustique Aedes albopictus existe
depuis 2006.
§ Que dit ce plan ?
Il se décline autour des axes de travail suivants :
- le rôle des partenaires du plan, à savoir l’A.R.S (siège et délégations départementales), la
cellule de InVS (Institut de Veille Sanitaire), l’Etat, le Conseil départemental, les communes et
les S.C.H.S, les autorités portuaires et aéroportuaires, les établissements de santé.
- une surveillance épidémiologique : elle poursuit un triple objectif de maitrise de la propagation
du moustique, de repérage précoce de la circulation d’un virus éventuel et de développement
des connaissances sur les moustiques vecteurs et la maladie humaine.
- une surveillance entomologique et une lutte contre le moustique : il s’agit essentiellement d’un
recensement des gîtes larvaires, l’établissement d’une cartographie et si nécessaire d’un
traitement.
- mesures de lutte contre le vecteur : il s’agit d’objectifs opérationnels sur les communes où la
présence du vecteur est avérée :
- actions de lutte anti-vectorielle par l’opérateur public de démoustication.
- actions de lutte par les communes : traitement larvicide, suppression des gîtes
larvaires.
- dispositif de communication : auprès des voyageurs, des professionnels de santé, du grand
public :
- plaquette d’information
- affichage,
- encarts dans les revues locales
§ Où trouver des informations complémentaires ?
Sur les sites :
www.albopictus.eid-med.org
www.ars.paca.fr/Moustique-tigre
www.moustiquetigre.org
www.signalement-moustique.fr
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§ Quoi faire pour ne pas avoir de moustiques ?
Ne pas avoir de moustiques, consiste à intervenir au stade larvaire de façon à empêcher la formation
d’adultes.
La principale mesure préventive est donc une surveillance particulière des endroits susceptibles d’être des
réservoirs de larves.
Les bons gestes pour éviter la prolifération :
L’Aedes albopictus est adapté à l’environnement humain et se développe préférentiellement dans des
environnements péri-urbains, ainsi que dans des zones urbaines très denses. Les gîtes larvaires originels
d’Aedes Albopictus étant de petits gites formés par des plantes retenant de l’eau (souche de bambou,
broméliacées ou trous d’arbres), celui-ci a colonisé toutes sortes de récipients et réservoirs artificiels ainsi
que d’éléments du bâti disponibles en milieu urbain (vases, pots, fûts, bidons, bondes, rigoles, avaloirs
pluviaux, gouttières, terrasses sur plots…). Voici quelques conseils pour éviter la prolifération de cette
espèce :
• Coupelles sous les pots de fleurs, vases : videz-les régulièrement (au moins une fois par semaine)
ou supprimez-les.
• Seaux, matériel de jardin, récipients divers : videz-les puis retournez-les ou mettez-les à l’abri de la
pluie.
• Bidons de récupération d’eau : recouvrez-les à l’aide d’un filet moustiquaire ou de tissu, en vous
assurant que les moustiques ne pourront pas d’accéder à l’eau.
• Bassin d’agrément : introduisez des poissons, qui mangeront les larves.
Tout un chacun peut aussi épandre le produit larvicide homologué dans l’eau (commercialisé sous forme de
pastilles) quand il y a des larves et que l’eau ne peut être retirée.
Plus d’informations sur le site du Ministère de la Santé.
§ - - § Quels sont ces gîtes potentiels ?
des biotopes naturels tels que des creux d’arbres,
des petites collections artificielles d’eau telles que seaux, vases, soucoupes, jardinières,
citernes, écoulement de gouttières, réceptacles d’eaux pluviales à découvert etc.
Qu’en est-il des bassins et piscines ?
Les larves ne résistent pas à l’eau chlorée des piscines.
Pour les bassins, il n’y a pas de larves si l’eau est circulante, si un d’un jet d’eau est présent et si ce dernier
est régulièrement entretenu. Un procédé écologique consiste à introduire des poissons dans l’eau des
bassins : les gambusies par exemple sont friands de larves.
§ Que fait la Ville de Cannes ?
Elle intervient à deux niveaux :
- en matière de communication : elle relaie l’ensemble des actions de
prévention/sensibilisation mises en place par le Conseil Départemental et informe les
cannois du dispositif mis en place,
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- en préventif : une entreprise spécialisée titulaire d’un marché réalise durant la saison
estivale (de fin avril /début mai à septembre / octobre) des opérations de traitement
larvicide du domaine public. Il s’agit là de mesures préventives.
Il est utilisé pour ces opérations un produit homologué biologique dit bio-larvicide, respectueux de
l’environnement et inoffensif pour les autres insectes volants (abeilles, papillons etc.). Son rôle consiste à
empêcher le développement des larves au stade adulte.
En plus de ces traitements systématiques, des opérations ponctuelles peuvent être menées en intervention
d’urgence suite à une infestation dans un secteur bien défini.
Il convient de noter que l’épandage d’insecticides chimiques pour détruire les moustiques adultes est
proscrit, du fait de leur nocivité vis-à-vis de la faune et des animaux en général.
Une seule exception à cette règle : des mesures de démoustication sont engagées par l’E.I.D Méditerranée
sous la tutelle du Ministère de la Santé, lors de cas de maladies virales déclarées suite à une piqûre de
moustique. Il s’agit là d’une mesure de protection de la santé publique.
§ Quels sont les lieux traités par la Ville de Cannes ?
Les lieux traités sont les endroits susceptibles de servir de gîtes à l’éclosion des moustiques, à savoir tous
les points où la présence d’eau stagnante est notable :
- vallons d’eaux pluviales,
- avaloirs pluviaux,
- ruisseaux et berges,
- jardins et squares,
- vide-sanitaires de certains établissements municipaux.
- points d’apport volontaire des déchets enterrés.
Pour un traitement efficace, il convient de cibler les interventions, là où le moustique prend naissance.
§ Comment se protéger des piqûres ?
La prévention passe également par la protection contre les piqûres de moustiques. Plusieurs méthodes sont
possibles : ports de vêtements longs et amples, aménagement de l’habitat (moustiquaires aux fenêtres…),
utilisation de produits répulsifs. L’aedes albopictus ayant une activité diurne, l’utilisation de répulsifs cutanés
reste l’option la plus efficace.
Parmi les différents produits proposés sur le marché, tous ne sont pas d’une efficacité optimale. Les
autorités sanitaires recommandent l’utilisation des produits dont l’efficacité est reconnue. Il existe toutefois
des précautions d’emploi pour certains publics sensibles (nourrissons et femmes enceintes notamment).
Pour connaître ces produits et leurs conditions d’utilisation vous pouvez consulter les recommandations
émises par le Ministère de la santé.
§ Que retenir de tout cela ?
La lutte et les procédures mises en place par les pouvoirs publics ne sauraient éradiquer complètement
cette nuisance.
Tout ce travail doit-être accompagné d’une lutte communautaire qui relève de la responsabilité collective et
d’actes éco-citoyen.
§ S’il y avait une seule phrase à garder en mémoire ?
Pas d’eau stagnante = pas de moustique.
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