Luxation isolée de la cheville (articulation tibiotarsienne)
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Luxation isolée de la cheville (articulation tibiotarsienne)
Ann. Fr. Med. Urgence DOI 10.1007/s13341-012-0249-y IMAGES EN MÉDECINE D’URGENCE / IMAGES IN EMERGENCY MEDICINE Luxation isolée de la cheville (articulation tibiotarsienne) Dislocation of the ankle tibiotalar joint N. Segal · A. Bakkouch · P. Plaisance Reçu le 13 avril 2012 ; accepté le 29 août 2012 © SFMU et Springer-Verlag France 2012 Fig. 1 Radiographie initiale de la cheville montrant la luxation tibiotarsienne Un patient de 36 ans consulte aux urgences pour traumatisme une vingtaine de minutes après une chute dans les escaliers. La radiographie de la cheville droite (Fig. 1) affirme le diagnostic de luxation de l’articulation tibiotalienne (tibiotarsienne). Compte tenu de l’absence de perfusion vasculaire du pied, la réduction est faite en urgence par une manœuvre (dite du « tire-bottes ») qui associe une traction en équin du pied et une valgisation de l’axe du pied permettant de rechausser le talus sous le tibia. Cette position en équin du pied est fondamentale pour amener le dôme talien à glisser le long de la malléole postérieure du tibia, N. Segal · A. Bakkouch · P. Plaisance (*) Services des urgences, hôpital Lariboisière, Assistance publique-hôpitaux de Paris, 2, rue Ambroise Paré, F-75010, Paris, France e-mail : [email protected] P. Plaisance Université Paris 7 Denis Diderot, 5, rue Thomas Mann, F-75013 Paris, France selon l’axe anatomique. Le succès de la manœuvre est perçu par la remise en place de la cheville, par la recoloration du pied et la réapparition du pouls pédieux. La radiographie de contrôle sous plâtre (Fig. 2) montre une réduction complète et l’absence de fracture associée. Contrairement au cas présent, les luxations tibiotaliennes sont habituellement associées au minimum à une fracture de la malléole postérieure voire une fracture bi ou trimalléolaire. Il est exceptionnel d’avoir une luxation isolée de l’articulation tibiotalienne avec peu de données dans la littérature pour l’expliquer [1]. Un des rares éléments retrouvés serait que la structure ligamentaire de la cheville est dans la majorité des cas plus résistante que l’architecture osseuse. De plus, l’épaisseur du tissu sous-cutané de la cheville étant faible, les luxations de la cheville sont souvent ouvertes. Dans la mesure où il survient souvent un œdème post-traumatique important ainsi qu’une hémarthrose, la confection, immédiatement après la réduction, d’une botte plâtrée circulaire, peut être responsable d’un syndrome des loges sous plâtre. Il convient donc de réaliser une attelle plâtrée. 2 Fig. 2 Radiographie post-réduction montrant le succès de la réduction et l’absence de fracture associée Référence 1. Saragaglia D (2004) Les luxations de la cheville et du pied. In: Saragaglia D, Traumatologie à l’usage de l’urgentiste. Éditions Sauramps Médical, Montpellier, 222-3 Ann. Fr. Med. Urgence