Les tricoteurs de pulls arrivent à Première Vision

PRODUIRE PREMIERE VISION
Les organisateurs du salon de tissus, qui se tiendra du 19
au 21 septembre à Paris Nord -Villepinte, ont levé le voile
sur le futur espace Knitwear Solutions qu’ils réserveront
aux tricoteurs de pull-overs et autres articles en maille,
ainsi qu’aux filateurs spécialisés. Une première qui
accueillera 27 fabricants dès septembre 2012.
Par Sid-Ali Chikh
L
es stylistes, chefs de produits et acheteurs d’articles
en maille rectiligne tels
que pull-over, cardigan, gilet, etc. pourront enfin se
rendre utilement au salon Première Vision. Dès la prochaine édition de septembre 2012, laquelle sera dédiée aux
collections de matières pour l’hiver
2013-2014, vingt-sept entreprises prendront place dans le nouvel espace Knitwear Solutions. Elles proposeront tout
l’éventail des savoir-faire en maille pour
le masculin et le féminin : jauges fines,
intarsia (jacquard main), mailles imprimées ou peintes à la main, remaillage…
En lien avec les studios de
création maille d’Indigo
La grande majorité sera composée de
tricoteurs venus d’Italie (11), de Chine
(11), ainsi que la PME française Jean
Ruiz (Roanne). Chaînon précieux de
cette technologie, le fabricant japonais
de machines Shima Seiki sera également du rendez-vous. Trois filateurs de
laine et autres mélanges nobles apporteront leurs collections spécialisées :
Raumer (Italie), E. Miroglio (Bulgarie)
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et Zhejiang Xinao (Chine). À l’instar
de l’Atelier denim qui forme depuis
plusieurs saisons le « corner denim et
jeanswear » au sein du salon généraliste, c’est un espace similaire situé à
proximité du salon Expofil et du salon
des dessinateurs Indigo, dans le hall 5,
que les organisateurs ont réservé pour
ces nouveaux profils d’exposants. Des
stands aménagés comme des boutiques
avec portants présenteront des produits
finis. La localisation est aussi conçue
pour mettre en relation ces fabricants
avec les 18 studios de création maille
rassemblés sur le salon Indigo voisin.
Au final, précise l’organisation, c’est en
conséquence une cinquantaine de spécialistes que le salon mobilisera pour répondre aux recherches des acheteurs
maille. Univers produit à part entière,
la maille rectiligne, autrement appelée
par raccourci maille pull-over, bénéficiera enfin d’un forum et d’une illustration stylistique dédiés. La saison hiver
2013-2014 sera l’occasion pour la styliste invitée et spécialiste de la maille,
Aamu Salo, de présenter en lien avec la
direction mode de Première Vision une
sélection de produits fabriqués sur le
thème « Shades of Fantasy. »
Stand du Knitwear
Les expo
exposants confirmés
PHOTO: ETIENNE TORDOIR/CATWALKPICTURES
PHOTO: PREMIÈRE VISION SA / STÉPHANE KOSSMANN, CHARLES SIAUX
Les tricoteurs de pulls
arrivent à Première Vision
La maille inspire Ragne Kikas,
lauréate du prix Première
Vision à Hyères en 2012.
L’ampleur mesurée de la première édition de Knitwear Solutions ne le laisse
pas forcément entrevoir, mais pour Première Vision, la création de cette plateforme est une innovation de taille.
Les tricoteurs, acteurs
pivots de la chaîne
Selon Philippe Pasquet, président du
directoire de Première Vision, les raisons qui plaident en faveur de ce nouvel
espace réservé à la maille créative sont
évidentes : « Une étude détaillée du fonctionnement de ce marché commandée à
l’Institut français de la mode révèle la pertinence de cette offre maille au milieu du
salon généraliste et créatif qu’est Première
Vision Pluriel. Il en ressort que les acheteurs, stylistes, chefs de produit maille
n’avaient pas d’offre correspondant à leur
spécialité sur le salon alors que la part des
articles maille dans les collections des
marques créatives progresse continuellement pour atteindre entre 20 et 40 % des
pièces. En tant que rendez-vous international transversal, nous devions combler
ce manque. Nous l’avons fait au moyen de
formats particuliers pour le segment du
denim avec l’Atelier denim sur Première
Vision et la création d’un salon spécial
positionné à des dates ajustées à l’agenda
de ce marché en mai et décembre. »
Selon Philippe Pasquet, Knitwear
Solutions relève de la même logique :
« La maille et le tricotage n’appelant pas
d’aménagement de calendrier particulier,
les opérateurs sélectionnés travailleront
la même saison que les tisseurs voisins, à
savoir l’hiver 2013-2014. En revanche,
nous avons tiré de notre analyse du marché une autre conséquence qui se maté-
À la fin jjuin, 24 entreprises sur
les 27 anno
annoncées avaient déjà
finalisé leu
leur inscription au prochain
Kn
espace Knitwear
Solutions.
Des majors chinois en tricotage
I
(Meridian Industries,
Inner Mogolia
Cash
Erdos Cashmere
Group…) et
(Z
filatures (Zhejian
Xinao Textiles
Inc.) aux sp
spécialistes italiens
d la clientèle haut de
familiers de
(Vi
gamme (Vincenza
Mode) en
pa les tricoteurs turcs
passant par
spécialiste du masculin (Duman
spécialistes
Group, Tex
Texim Knits), l’offre mise
sur le haut de gamme et des
capacités d
de réponse tant en
création qu
qu’en volume.
La liste au 30 juin
Clouds/Ital
Clouds/Italie
E. Miroglio
Miroglio/Bulgarie
Global Line
Line/Italie
Inner Mong
Mongolia Erdos Cashmere
Group/Chin
Group/Chine
Maglificio D
Degli Angeli/Italie
Maglificio R
R. Scaglione/Italie
Meridian In
Industries/Hong Kong
Mf1/Italie
Nanan Han
Hanwo Knitters/Chine
Raumer/Ita
Raumer/Italie
Regina/Ital
Regina/Italie
Sayim Teks
Tekstil/Turquie
Shanghai M
Magicknit Fashion/Chine
Shanghai M
Mingyang/Chine
Shenzhen Meilian Clothing/Chine
Shima Seik
Seiki/Japon
Texim Knit
Knits/Turquie
Vicenza Mo
Mode/Italie
Wuxi Fuji F
Fashion Wear/Chine
Wuxi Pacif
Pacific Knitting/Chine
Zhejiang Ca
Cathaya International/Chine
Zhejiang Sa
Sanyuan Holding/Chine
Zhejiang Xi
Xinao Textiles/Chine
rialise dans la composition du salon avec
la prédominance des profils de tricoteurs.
Pourquoi ? Parce que ces intermédiaires
entre les filateurs et les marques se sont
imposés comme les acteurs pivots de la
chaîne d’achat et de développement produits, ils achètent le fil, participent au développement produit, livrent des produits
finis… » Selon le responsable, l’Italie,
la Chine et la Turquie se détacheraient
nettement comme trois pays phares
sur la carte de l’approvisionnement
en maille des marques créatives. Les
deux premiers se partageront la part
la plus importante de l’espace avec
22 fabricants au total. ■
FES PRODUIRE
Première édition
prometteuse pour
Fès Fast Fashion
une volonté de la part de certaines enseignes de jouer la carte de l’approvisionnement marocain. Mais les volumes sont
encore modestes », analyse la responsable Anissa Lebbar Bennis. Tout en soignant sa clientèle maille et pull-over,
Eden mise depuis peu sur une offre complémentaire en maille fine pour la fabrication de tee-shirt. « Nous apportons
beaucoup de facilité, entre la sensibilité au
produit haut de gamme, l’achat matière,
l’approvisionnement en fil local (coton,
coton/viscose, laine et mélanges…),
atouts que l’on veut faire connaître. »
Porté depuis plusieurs années par le puissant marché espagnol voisin, le confectionneur spécialisé en maille fine Salsabile (Tanger) était surtout venu prendre
contact avec
des acheteurs
susceptibles de
diversifier une
clientèle qui à
ce jour est à
MEHDI GHORFI,
90 % espaDIRIGEANT DU GROUPE VÉTIR
gnole. Dans
cette perspective, le groupe mise sur une remontée de
la chaîne de valeur avec une offre de produits finis autant que sur son emplacement stratégique à Tanger.
Le salon pour la mode réactive organisé par la fédération marocaine
de l’habillement (Amith) a tenu son objectif : réunir dans le bassin
de production de Fès une offre de réactivité en phase avec les attentes nouvelles
des marques et enseignes européennes.
« Il y avait
moins de simples
curieux »
Par Sid-Ali Chikh
Ce premier salon était d’un format réduit mais propice aux échanges entre les délégations qui représentaient les enseignes et les marques milieu et
haut de gamme. 80 exposants étaient réunis pour couvrir tous les segments, du jeanswear à la maille en passant par le prêt-à-porter et les accessoires.
S
ur l’agenda de l’approvisionnement, le rendez-vous
professionnel Fès Fast
Fashion qui se tenait du 20
au 22 juin a posé un premier
jalon commercial apprécié des professionnels. « C’est une première, commente Mohamed Tazi, directeur général
de l’Amith, la fédération organisatrice de
l’événement, nous analyserons les améliorations à apporter aux prochaines versions.
Je retiens surtout que le principe de ce salon, ciblé et implanté au milieu des principaux bassins industriels du pays, est bien
accueilli. Il vient en complément de notre
salon principal qui se tiendra annuellement
début octobre à Casablanca et des différentes versions itinérantes que nous continuerons d’organiser à l’étranger. »
Les industriels marocains comptent en
effet sur un intense travail de prospection commerciale pour retrouver au minimum le niveau d’activité d’il y a un an,
voire, pour les plus offensifs, s’assurer
des débouchés supplémentaires indis-
pensables. Côté enseignes, les organisateurs ont à dessein démarché les pays
d’échanges habituels : France, Belgique,
Espagne, Italie, Portugal…
Propice aux échanges
Des délégations représentaient les
enseignes et marques milieu et haut de
gamme telles que Mim, Promod, Cache
Cache, Camaïeu, Armand Thiery,
Marina Rinaldi, Max Mara, Etam,
Monoprix, Mötivi… Celles-ci ont pu
échanger avec les 80 exposants réunis
couvrant tous les segments de produits :
pièces à manches, jeanswear, casual,
maille, flou, accessoires, prêt-à-porter
femme, lingerie homme et enfant, baby,
vêtements d’images. Soit un format restreint mais visiblement propice aux
échanges approfondis.
« Cette édition tombe très bien, observe
ainsi Mehdi Ghorfi, dirigeant du groupe
Vétir spécialisé dans le prêt-à-porter Féminin milieu et haut de gamme. Certes,
c’est un salon réduit mais sur lequel nous
avons eu des échanges avec quelques nouveaux prospects. Je retiens aussi que les
enseignes qui ont fait le déplacement
étaient très motivées. En résumé, je dirais
qu’il y avait moins de simples curieux et
du temps pour discuter dans les détails
avec les clients. »
Pour le jeanswear, les visiteurs pouvaient également rencontrer le spécialiste local du délavage, Multiwash
(Fès) : « Nous travaillons en lien avec
les marques et les confectionneurs sur la
phase de délavage teinture et effets spéciaux sur jeans et tissus avec une capacité
de près de 28 000 pièces/jour, commente
Yasmina Mikou, directrice administrative de Multiwash. La manifestation était
surtout l’occasion de travailler avec de
nouveaux clients. »
Même écho positif chez le tricoteur
Eden Maroc basé dans la ville voisine de
Meknès. Sur son stand, les échanges ont
porté sur deux saisons principalement,
l’été 2013 et l’hiver suivant. « On sent
PHOTO: DR.
Réduire les délais
Retrouver un volume d’affaires – en
chute parfois de 20 % chez certains opérateurs – et élargir le portefeuille de
clients, telle est aussi la priorité d’Interlinge, opérateur milieu et haut de
gamme en lingerie et balnéaire du
consortium Mosaïc à Casablanca. « L’opportunité à saisir, pour nos entreprises,
est dans le court terme, observe le dirigeant Boubker Idrissi Quaitouni. Avec
Interlinge, nous mettons tout en œuvre
pour proposer des délais de huit semaines
maximum pour la réalisation de produits
finis à partir de thèmes que les marques
préfèrent externaliser. Le challenge est important, mais très prometteur. Cela requiert une bonne réactivité sur l’acheminement des matières et un savoir-faire
optimal pour finaliser ce type de lignes. »
Une problématique assez proche de
celle exprimée chez le spécialiste du
jeanswear et le casualwear Blue Fingers
(Casablanca), qui mise pareillement sur
sa capacité à réaliser des produits finis
pour le milieu/haut de gamme dans des
délais de quatre semaines.
Inutile de préciser que tous ces professionnels portaient un regard préoccupé
sur la baisse continue de la consommation mode en France. « L’exercice 2012
s’annonce difficile », résumait sobrement
Mohamed Berrada Rkhami, directeur
général du groupe Textile Harmony
(1 700 salariés à Fès). La plupart d’entre
eux devraient rejoindre le prochain
salon Maroc in Mode, du 10 au 12 octobre à Casablanca. ■
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