bienvenue sur afro connection magazine

Transcription

bienvenue sur afro connection magazine
DECEMBRE 2015 / NUMERO 1
A F RO CONNECTION
Close to you, close to your roots
MAGAZINE
AFRO CONNECTION MAGAZINE
1
SOMMAIRE
AFRO CONNECTION
06
Ethno Tendance
Une fashion week qui bouscule les codes de la mode
A show that shakes up the codes of Fashion
TRAJECTOIRE / THE COURSE
12
Florian Kepwa
UN JOUR A / ONE DAY IN
18 Yaoundé
AFRICULTURE
26
Le puissant fleuve Congo
The powerful Congo river
A
fro Connection magazine a pour objectif principal d’établir une connexion intemporelle, audelà des frontières et des diktats politiques, économiques et socioculturels, entre les différentes
générations de la diaspora africaine, et de créer des ponts entre les différentes communautés, d’ici
et d’ailleurs, qui aiment l’Afrique, ce continent aux multiples couleurs et saveurs.
Partager toutes les richesses du continent africain, qu’elles soient historiques, géographiques,
culturelles ou encore économiques, en se basant sur un travail journalistique rigoureux ; voici le
véritable crédo de ce nouveau magazine.
Aujourd’hui, nous vivons une mixité culturelle d’un nouveau genre, les métissages ne se résument
plus uniquement à l’Afropéen, en d’autres termes à une rencontre entre l’Européen et l’Africain,
mais intègre également une mixité intra-africaine où l’Africain va à la rencontre de ses congénères
issus d’un autre pays que le sien, d’une autre culture, d’une autre langue, mais d’un même
continent. On fait alors tomber les barrières, on se parle, on s’informe, on oubli les préjugés.
C’est dans cet état d’esprit que la création d’un magazine comme Afro-Connection prend tout
son sens. Vous l’aurez compris, ce magazine veut être un adjuvant majeur à la compréhension,
au partage, à l’acceptation et l’intégration d’autres cultures au sein d’un pays métissé au centre de
l’Europe.
Le Girl Power à la rwandaise
L’équipe d’Afro Connection, elle-même composée d’individus européens venus des quatre coins
de l’Afrique, souhaite beaucoup de plaisir à ses lecteurs dans la découverte de ce magazine qui
s’adresse aux grands comme aux petits. Nous sommes là pour vous informer, vous faire découvrir,
et vous divertir.
Rwandan style girl power
Au nom de toute l’équipe, je vous souhaite une bonne lecture.
FEMME D’EXCEPTION / WOMEN OF EXCEPTION
32
ÉDITO
RACINES / ROOTS
42
Les zoulous
The zulu
INSPIRATION
48 Inzia
ON DIT QUE... / PEOPLE SAY...
58
Les blancs ne savent pas...
White people can’t...
TABOU / TABOO
64
Les couples mixtes africains
African mixed couples
ART
74 Watshini
CUISINE / COOKING
80
2
Poulet Yassa / Chicken Yassa
AFRO CONNECTION MAGAZINE
A word from the Chief Editor
T
he main purpose of Afro Connection magazine is to create a connection beyond time, beyond
borders and political, sociocultural and economic dogmas, to create a link between generations
of the African diaspora and to build bridges between different communities, people here and
elsewhere, who share a passion for Africa, this continent filled with a variety of colours and flavours.
To share the treasures of the African continent, may they relate to History, geography, culture, or
even economy, based upon thorough journalistic work; such is the true credo of this new magazine.
Today, we experience cultural diversity in a new way. Afro-European cultural and racial admixtures
no longer refer exclusively to the Afropean concept, or the encounter between European and African
individuals, but it also includes the idea of a mix between Africans themselves; Africans who speak
different languages and have different beliefs, who come from different countries and backgrounds,
but share common roots. They too, with their cultural differences, which they brought along with
them to Europe, must learn to accept each other, and live together. Then, when this is achieved,
people are able to overcome obstacles, people talk to each other, seek information and knowledge,
and suddenly preconceptions are forgotten.
It is within this mindset that a magazine such as Afro Connection truly makes sense. As you may now
understand, this magazine wants to encourage a better understanding and sharing of other cultures
and what they have to offer, in a country at the centre of Europe as culturally diverse as Belgium.
The Afro Connection team, itself composed of Europeans whose parents or relatives have come from
the four corners of Africa, wishes its readers, young and old, a pleasant read. We are here to inform
you, help you discover what you may not know, and entertain you.
On behalf of the entire team, I thank you and hope you enjoy Afro Connection Magazine.
Anthony Pemba
Rédacteur en chef et Fondateur / Chief Editor and Founder
AFRO CONNECTION MAGAZINE
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Afro Connection
« On ne peut pas peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir.
Chacun a besoin de l’autre pour se révéler. »
Afro Connection
"You can not paint white on white, black on black. Each needs the other to be."
4
AFRO CONNECTION MAGAZINE
AFRO CONNECTION MAGAZINE
5
Afro Connection
Pour cette nouvelle édition, l’ETFWB a décidé de faire défiler des mannequins à mobilité
réduite. Une première pour une Fashion Week en Europe. Une manière de dire qu’un
handicap ne doit pas être un frein. Cette décision s’inscrit dans la continuité de la
démarche de l’ETFWB qui prône la tolérance et s’attache à faire ressortir le meilleur de ses
participants. Mannequins rondes ou encore albinos ont l’habitude de fouler le catwalk.
Ethno-Tendance
Une Fashion Week qui bouscule
les codes de la mode.
A show that shakes up
the codes of Fashion
Ces 31 octobre et 1er novembre 2015, s’est déroulée à Bruxelles la 4e
édition de la Fashion Week Ethno Tendance. Un salon de la mode qui se
veut multiculturel et ouvert sur le monde.
On 31st October and 1st November 2015, the 4th edition of the Ethnotendance Fashion Show took place in Brussels; a show that wants to be
multicultural and open to the world.
6
Une initiative bruxelloise
An initiative from Brussels
Le concept Ethno tendance est un projet
mis en place par Cérina de Rosen. Elle
est créatrice de mode et travaille depuis
plusieurs années dans l’événementiel, dans la
promotion de la culture et des arts. En tant
que créatrice de mode elle s’est rendue dans
plusieurs événements clés de la mode dans
les capitales européennes et internationales,
c’est à ces moments-là qu’elle s’est aperçu
que dans ces salons et ces Fashion Week il y
avait un manque cruel de créateur originaire
des pays du Sud. Pourtant la mode actuelle
occidentale s’inspire beaucoup de l’Afrique,
The “Ethno tendance” concept was created
by Cérina de Rosen. She is a fashion
designer and has been organising events for
many years in order to promote culture and
art. As a fashion designer, she travelled to the
capitals of the world to attend key fashion
shows. It is at these moments that she
realised how much designers from the South
were missing to these events. Meanwhile,
modern Western fashion finds inspiration in
Africa, South America, Asia and the East,
but the creators and designers themselves
do not come from these places. Therefore
AFRO CONNECTION MAGAZINE
For this new edition, the Ethno Tendance Fashion Week Brussels decided to give models
with reduced mobility and disabilities their space on the catwalk, a first for a Fashion
Week in Europe. It is another way of saying that disability shouldn’t be an obstacle. This
decision follows the principle of tolerance and open-mindedness defended by the initiators
of this event, always aiming to bring out the best in all the participants. Strong, curvaceous
women, but also albino models can be seen on the runway.
AFRO CONNECTION MAGAZINE
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de l’Amérique du Sud, de l’Asie et de
l’Orient, mais sans que ce soit des créateurs
issus de ces régions du monde. Il y avait donc
un manque de reconnaissance internationale
des créateurs des pays du Sud. C’est alors
que l’idée Ethno Tendance est née.
Des objectifs ambitieux
L’objectif de base était de montrer ces
créateurs à un nouveau public, à la presse
et aux clients, pour qu’ils aient plus de
débouchées commerciales en Occident.
Mais les objectifs sont bien plus larges.
L’enjeu principal est la représentation
des minorités dans l’espace public. La
Belgique souffre encore trop du problème
d’invisibilité des minorités. Que ce soit à la
télévision, dans les journaux ou au cinéma,
les personnes de couleurs se font encore trop
rares et ce que nous voyons dans les médias
est loin de représenter les visages belges de
2015.
Ethno-tendance veut instaurer une
dynamique de reconnaissance culturelle et
identitaire pour qu’il y ait plus de diversité
dans le milieu de la mode, que ce soit au
niveau des mannequins, des créateurs ou des
personnes qui innovent dans ce secteur. Mais
également dans les autres milieux. C’est
pourquoi d’autres projets sont mis sur le
devant de la scène pendant l’événement. Des
expositions d’œuvres d’arts, de la musique
ou encore des jeunes entrepreneurs peuvent
trouver une visibilité à Ethno-tendance.
it was clear to her that there was a lack of
international recognition of designers from
these parts of the world. This led to the birth
of the original idea of the Ethno tendance
Fashion Show.
Ambitious goals
At first, the main idea was to present these
designers to a new audience, to the press
and customers, to offer space on the Western
fashion market.
But the goals of this event are much bigger.
The main objective is to represent minorities
on the public stage. Belgium still suffers
too much from the invisibility of minority
groups. Whether it is on television, in the
newspapers, or in films, coloured people
are not represented as much as they should
be, and what the media shows us is far from
representing the faces of Belgium in 2015.
Ethno tendance wants to encourage the
acknowledgement of the identity and
culture of minorities, and widen the cultural
diversity within the world of fashion, may
it be for models, designers, and innovators
of this sector. But also in other fields and
environments. That is why other projects are
presented during this event. Art exhibitions,
music, but also young businessmen and
women can present their work and find
visibility at Ethno-tendance.
Wind in the Sails
For several years we have observed the
effervescence of African fashion for different
Le vent en poupe
reasons. First of all, The USA, as it is often
Depuis plusieurs années, on assiste à une
the case, has taken the lead. In the country
effervescence de la mode africaine pour
of Uncle Sam, African-Americans dictate
différentes raisons. D’abord, les États-Unis
style
ont, comme souvent, une longueur d’avance. and fashion and many top models are
Au pays de l’oncle Sam, les Afro-Américains African-American. Then, initiatives are
édictent la mode et on retrouve de plus en
born in the four corners of Europe. We
plus d’égéries afro-américaines. Ensuite,
find Co-ops, ethnic Fashion Weeks, fashion
des initiatives naissent aux quatre coins de
shows, new brands created by Africans who
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AFRO CONNECTION MAGAZINE
l’Europe. On retrouve des collectifs, des
Fashion-Weeks ethniques, des salons, de
nouvelles marques de créateurs d’origine
africaine qui sortent de leur marchés
nationaux pour proposer des produits dans la
grande distribution. Enfin, on peut souligner
l’impact positif des réseaux sociaux dans cet
engouement. Les créateurs ont pu trouver,
sur internet, un espace qui leur offre plus de
visibilité, les blogueurs afros ont eux aussi eu
plus d’occasions pour s’exprimer et exposer
leurs idées.
Bruxelles, une évidence
Bruxelles est d’abord la ville d’origine de
Cérina de Rosen qui est par ailleurs très
active dans les activités organisées par la
diaspora africaine.
Mais Bruxelles c’est aussi une ville aux mille
visages et aux mille cultures. Le projet a
trouvé son écrin dans ces métissages, de
façon naturelle.
De plus, Bruxelles était en manque d’une
fashion week au moment de la création
d’Ethno-tendance en 2011. Il y avait donc
un manque à gagner, une occasion idéale
pour Ethno tendance.
Ethno tendance, autour du
monde
Ethno tendance se
veut mouvement,
car c’est un concept
qui est par définition
itinérant. Des projets
d’éditions à l’étranger
sont en cours de
préparation.
Il est possible qu’on
retrouve, un jour,
une fashion week
Ethno tendance
à Ouagadougou,
Kinshasa ou Pretoria.
Restez connectés !
reach beyond their national markets to offer
products on the international scene. Finally it
is important to highlight the positive impact
of social media on this new trend. Designers
have found, thanks to the Internet, a space
to present their work ; Africans are writing
blogs and seizing new opportunities to
express their views and ideas.
Brussels, a self-evident fact
First, Brussels is Cérina de Rosen’s city,
where she is at home, and she is also
extremely active within the African
community. She often participates in
activities organised by the African diaspora.
But Brussels is a city of a thousand faces and
cultures. This project has naturally found a
setting in this multicultural background.
Moreover, There was no Fashion Week
in Brussels at the time Ethno-tendance
was created, in 2011. Therefore there
was opportunity for business, an ideal
opportunity for Ethno tendance.
Ethno tendance, around the
world
Ethno tendance wants to be much more than
a fashion show. It is a multicultural and social
movement, for it is, by definition, a moving
concept. There are
plans for future
editions abroad.
It is possible
that, one day,
we may find an
Ethno tendance
Fashion Week in
Ouagadougou,
Kinshasa or
Pretoria. So stay
tuned !
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Trajectoire
« Aussi longtemps que les lions n’auront pas leur historien, les récits de
chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur. »
The Course
"Until the lions have their own historians, the history of the hunt will
always glorify the hunter."
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AFRO CONNECTION MAGAZINE
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The Curse
de fuir, car autrement je n’aurais pas eu les
moyens de me payer le voyage. Et comme
je voulais vraiment venir en Europe, j’en
ai profité pour partir. Quand nous sommes
arrivés, je suis directement parti, je ne suis
même pas allé au concours de chant.
Es-tu venu seul ? Avec ta famille ? Des
amis ? Un(e) conjoint(e) ?
FK : Sur les 35 membres de mon ancien
groupe, environ 10 se sont enfuis en même
temps que moi.
Florian Kepwa
31 ans - Yaoundé, Cameroun
Arrivé à Bruxelles en 2005
Que faisais-tu avant d’arriver ici ?
FK : J’étudiais la comptabilité et je chantais
dans une chorale.
Que fais-tu maintenant en Belgique ?
FK : Je pratique du chant lyrique, et chante
comme supplémentaire au théâtre de la
Monnaie.
What were you doing before you
arrived here?
FK : I was studying accounting and singing
in a choir.
What do you do now in Belgium?
FK : I am an opera singer and I have a temp
job in the chorus of the Monnaie Theatre.
As-tu déjà regretté ton choix ?
FK : Non, jamais.
Did you ever regret your choice?
FK : No, never.
Pourquoi as-tu décidé de quitter ton
pays d’origine ?
FK : Parce que s’était mon rêve de venir
en Europe comme beaucoup d’enfants en
Afrique. Je voulais faire quelque chose que
j’aime, je voulais voir d’autres choses. Je
voulais faire l’expérience d’une autre culture.
Why did you decide to leave your
country of origin ?
FK : Because it was my dream to come to
Europe, a dream I share with many children
in Africa. I wanted to do something I loved,
I wanted to see other things. I wanted to
experience another culture.
By what means did you arrive here ?
I flew on a plane. I was singing in a group
and we were participating in a contest in
Europe. It was an opportunity, a way out
for me, because otherwise I wouldn’t have
had the money to pay for the journey. And
Par quels moyens es-tu arrivé ici ?
FK : Par avion. Je chantais dans un groupe
et nous devions participer à un concours en
Europe. C’était une opportunité pour moi
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« On accuse souvent l’autre, mais ce
n’est jamais l’autre, mais nous même,
car nous sommes la source de tout ce qui
nous arrive. »
AFRO CONNECTION MAGAZINE
because I really wanted to go to Europe,
I took this opportunity to leave. When we
arrived, I left immediately, I didn’t even go to
the singing contest.
Did you come alone, with your family,
friends, a partner ?
FK : Among the 35 members of my old
group, about 10 escaped at the same time as
I did.
What hardships did you have to
overcome to get here ?
FK : There were many difficulties concerning
official documents, and finding a place to
live… Here, if your papers aren’t in order,
there’s nothing much you can do.
What surprised you most when you
arrived in Europe ?
Quelles ont été les difficultés que tu as
FK : To be honest, I wasn’t expecting
rencontrées pour arriver ici ?
anything specific, I was off on an adventure !
FK : Enormément de difficultés pour les
I didn’t know anything so I just took my
papiers, pour trouver un logement... Ici,
chances. But if I had to pick something, I
si tu n’es pas en règle de papiers tu ne sais
would say I was impressed by how people
pratiquement rien faire.
welcomed me. There are a few people who
Quelle a été ta plus grande surprise
made me feel very welcomed.
en arrivant en Europe ?
What was your greatest
FK : Honnêtement, je n’attendais rien de très
disappointment ?
précis. J’allais en aventure ! Je ne connaissais
FK : None at all. I would just say that I had
pas donc je me suis lancé. Mais si je devais
choisir quelque chose, je dirais la qualité de to learn a lot.
l’accueil. Il y a certaines personnes qui m’ont What do you prefer in European
très bien accueilli.
culture ?
Quelle a été ta plus grande déception ? FK : French-fried potatoes (he laughs). The
FK : Aucune. Je dirai simplement beaucoup music ! I am an opera singer and there are
many more opportunities to work in this field
d’apprentissages.
here than there are in Africa.
What is the greatest difference with
your home culture?
FK : I find that here, everything needs to
be explained. One must always explain
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Que préfères-tu dans la culture
européenne ?
FK : Les frites (rire), la musique ! Je suis
chanteur d’opéra et il y a beaucoup plus
d’opportunités à ce niveau-là ici qu’en
Afrique.
everything and sometimes it becomes
complicated. In Africa things are simpler
in this respect. You say something and they
answer yes or no, there’s no going into
details.
What would you bring with you from
Africa to Europe?
FK : The landscape and the beautifully
crafted wooden masks made by local
craftsmen.
Quelle est la plus grande différence
avec ta culture d’origine ?
FK : Je trouve qu’ici on a trop besoin
d’explications. Il faut toujours tout expliquer
et parfois ça devient compliqué. En Afrique,
And what would you take with you
c’est beaucoup plus relax de ce côté-là.Tu dis
quelque chose et on te répond oui ou non,
"We often accuse others, but it’s
on n’entre pas dans les détails.
Qu’amènerais-tu d’Afrique en
Europe ?
FK : La nature et les beaux masques en bois
que fabriquent les artisans.
Et inversement, qu’amènerais-tu
d’Europe en Afrique ?
FK : L’ouverture d’esprit et les frites (rire)
Quels rapports gardes-tu avec ton
pays d’origine ?
D’excellents rapports, je suis intéressé par ce
qui se passe dans mon pays.
Dirais-tu que tes fréquentations sont
essentiellement des personnes de la
même origine que toi ? Des Belges ?
D’autres étrangers ?
FK : C’est vraiment de tout.
Qu’est-ce qui est mis en place par ta
communauté ici en Belgique ?
FK : Je ne fréquente pas vraiment les lieux
typiquement camerounais, mais je sais qu’il
y a beaucoup de soirées organisées, des
concerts, des coopératives...
Retournes-tu souvent au pays ?
FK : Oui, presque chaque année.
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AFRO CONNECTION MAGAZINE
never
really someone else’s fault, it is only
ours ; because I am the source of
everything that happens to me."
Quel rôle penses-tu pouvoir jouer à
ton niveau, pour le développement de
ton pays et de l’Afrique en général ?
FK : Je ne me limiterai pas seulement
à l’Afrique, mais j’aimerai apporter un
message pour le monde entier. Ce que
j’aimerai apporter, c’est de dire aux gens
d’être fidèles à eux même, être vrai. On se
pose des questions intérieurement, mais on
va chercher les réponses à l’extérieur. Toutes
les vérités sont en nous. On accuse souvent
l’autre, mais ce n’est jamais l’autre, mais nous
même, car nous sommes la source de tout ce
qui nous arrive.
Do you return to your country often ?
Yes, almost every year.
What role do you think you could play,
at your level, for the development of
your country and Africa in general ?
FK : I wouldn’t limit myself to Africa alone,
but I would like to send a message to the
whole world. I would like to tell people to
be faithful to themselves, to be true. We ask
questions within ourselves but we always look
for answers outside ourselves. All truths are
within us. We often accuse others, but it’s
never really someone else’s fault, it is only
ours ; because I am the source of everything
that happens to me.
from Europe to Africa ?
FK : The open-mindedness and french fries.
(he laughs)
What relation do you maintain with
your country of origin ?
FK : I feel very connected to my country and
I am very interested in what goes on over
there.
Would you say that you mostly hang
out with people that have the same
origins as you ? Or do you hang out
with Belgians, people from other
countries ?
FK : I meet all kinds of people.
What does your community organise,
how do people from your community
help each other ?
FK : I don’t really go to the typical places
where Cameroonians generally gather, but
I know there are many events, concerts, coops, that are organised.
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Un jour à
« Un vieillard qui meurt, c’est comme une bibliothèque qui brûle. »
proverbe de Amadou Hampâté Bâ
A day in
"When a old man dies, a library burns to the ground."
Amadou Hampâté Bâ
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AFRO CONNECTION MAGAZINE
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A Day In
Yaoundé, nous en met plein la vue
Yaoundé, a city that will blow your mind
Yaoundé, c’est la capitale administrative du Cameroun, mais pas
que ! C’est aussi une ville qui éveillera vos sens et qui promet de
nombreuses surprises !
Yaoundé is Cameroon’s administrative Capital but it’s much more than that!
It’s also a city that will awaken your senses, a city filled with unexpected surprises!
1001 couleurs !
1001 colours!
Yaoundé offre une palette de paysages et de
couleurs impressionnante ! Il y bien entendu
le rouge, typique des routes et des sols africains
et le vert de la luxuriante forêt équatoriale qui
entoure la ville. Mais il y aussi le jaune des
taxis et des drapeaux camerounais qui flottent
un peu partout dans la ville.
Yaoundé offers an impressive palette of
landscapes and colours! Among those
colours you will of course find red, that is
the typical colour of African roads and soil,
and also green, the colour of the luxurious
equatorial forest that surrounds the city. But
there is also the yellow, colour of the cabs and
Cameroonian flags floating here and there
around the city.
1001 senteurs !
Yaoundé, c’est la ville africaine tropicale par
excellence ! Si vous arrivez pendant la saison
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AFRO CONNECTION MAGAZINE
1001 fragrances!
Cathédrale Notre Dame de la Victoire de Yaoundé
des pluies, vous reconnaitrez rapidement
l’odeur typique des sols humides. Mais même
si cette odeur n’est pas désagréable, vous
l’oublierez vite à coté des stands de nourritures
qui vous donneront envie de casser la croute.
1001 saveurs !
A Yaoundé, vous retrouverez toute la
gastronomie camerounaise. Venez gouter le
Nnam Wondo (pâte d’arachide empaquetée
dans des feuilles de bananiers) ou boire un
verre de matango (vin de palme), on vous
conseille aussi le poulet DG (ragout de poulet
aux légumes et à la banane plantain) au
Parallèle Club, il paraît que c’est le meilleur
du pays.
Pour les plus aventuriers, il faut sortir des
sentiers battus et gouter la cuisine de la
rue. Dans tous les quartiers, les habitants se
retrouvent à même le trottoir et partagent
ensemble le repas. A essayer absolument !
Un certain standing
Yaoundé is the ultimate African tropical city!
If you arrive during the rain season, you will
quickly recognise the typical scent of humid
soil. But, although this scent is not unpleasant,
you will quickly forget it when you discover
the many food stands that will tickle your
taste buds and invite you for a bite.
1001 flavours!
In Yaoundé, you will find all the traditional
Cameroonian gastronomy. Come and taste
Nnam Wondo (peanut paste wrapped in
banana leaf) or come and drink Mantango
(palm wine); we suggest Poulet DG (a casserole
of chicken, plantains and vegetables) at the
“Parallèle Club”, which is said to be the best
in the country.
For the most adventurous among you, willing
to get off the beaten path, street cooking
awaits. In every neighbourhood, people meet
on the sidewalks and share a meal. This is a
must!
En tant que capitale administrative du High quality service
Cameroun, Yaoundé possède toutes les As administrative capital of Cameroon,
infrastructures nécessaires au bien-être des the city of Yaoundé possesses the necessary
AFRO CONNECTION MAGAZINE
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infrastructure n’est pas anodin, c’est un
message qui est lancé non seulement aux
touristes mais aussi aux politiciens et aux
investisseurs potentiels. La ville a décidé
d’accueillir à bras ouverts ses visiteurs en
leur déroulant le tapis rouge. Mais c’est
aussi un réel bénéfice pour les habitants
de la ville, l’autoroute s’accompagne d’un
vaste programme de réaménagement du
réseau urbain. Ronds-points, échangeurs
et rénovations sont aussi de la partie. Les
habitants de Yaoundé, pourront profiter de
ces nouveautés et perdront moins de temps
dans les transports quotidiens.
Certains des nombreux chantiers ont déjà
commencé début 2015. La phase finale
devrait être bouclée en 2017. Croisons les
doigts.
choice of the airport as the starting point
of this project is not random. It is a message
addressed not only to tourists but also to
political leaders and potential investors. The
city has decided to welcome its visitors with
open arms and on a red carpet, no less. But
there are benefits for the inhabitants of the
city as well. The new highway comes with
a reorganisation of the transport network;
roads, roundabouts, interchanges and
renovations are part of the plan. The people
of Yaoundé will enjoy the changes and will
waste less time in the chaos of daily traffic.
Some of the many construction sites have
opened since beginning of 2015. The final
phase should be completed in 2017. We sure
hope so.
5 THINGS TO DO IN YAOUNDE
touristes. Hôtels de standing, restaurants,
boites de nuits,… Le seul « hic », c’est
l’embouteillage incessant de la capitale. Les
klaxons et les bruits de moteur rythment les
journées. Mais plus pour très longtemps !
Tu la vois l’autoroute ?
En effet, un projet d’autoroute reliant
l’aéroport international de Nsimalen au
centre-ville a été lancé.
Cette autoroute devrait considérablement
réduire le trafic de la ville et rendre les rues
plus agréables pour les piétons. Le choix de
l’aéroport comme point de départ de cette
20
AFRO CONNECTION MAGAZINE
infrastructures to ensure the wellbeing
of its tourists. Starred hotels, restaurants,
nightclubs and more. The only hiccup is the
endless traffic in the capital. Every single day,
life is rhythmed by the incessant engine and
honking noises. But not for long!
Can you see the highway?
Indeed, a project was launched recently
to build a highway connecting Nsimalen
International Airport to the city centre of
Yaoundé. This highway should significantly
reduce the traffic in the city and make the
streets more pleasant for pedestrians. The
1
Regarder un match des Lions en sirotant un cocktail au Cafe Platinium
2
Prier, ou faire un tour, à la Cathédrale Notre-Dame-des-Victoires
3
Admirer les collections d’art africain du musée de la Blackitude
4
Se relaxer en famille au bois Sainte-Anastasie
5
Contempler la vue panoramique sur la ville à partir du Mont Fébé
5 THINGS TO DO IN YAOUNDE
1
Watch an “indomitable Lions” football game while sipping a tasty cocktail at the Cafe Platinium
2
Pray in or just stroll around the Cathedral of Our Lady of Victory
3
Admire the African Art collection at the Blackitude Museum
4
A relaxing family outing at the Sainte-Anastasie wood
5
Enjoy the panoramic view of the city from Mont Fébé
AFRO CONNECTION MAGAZINE
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La ville en chiffres :
The city in numbers:
Les personnalités originaires
de la ville :
Celebrities from the city:
1889, c’est l’année de naissance de la ville
2,5 millions d’habitants
7 collines
3 équipes de football en D1
Zacharie Noah – père de Yannick Noah,
grand-père de Joakim Noah et ancien
défenseur à Sedan.
André Fouda – premier maire de la ville de
Yaoundé
Roger Milla – ballon d’or africain de 1976
et 1990
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AFRO CONNECTION MAGAZINE
1889, birth year of the city
2,5 millions inhabitants
7 hills
3 football teams in 1st division
Zacharie Noah – father of Yannick Noah,
grandfather of Joakim Noah and former
defender of Sedan football club.
André Fouda – first mayor of the city of
Yaoundé
Roger Milla – African Golden Ball Award
in 1976 and 1990
AFRO CONNECTION MAGAZINE
23
AfriCulture
« Un homme sans culture, c’est comme un zèbre sans rayure. »
AfriCulture
"A man without culture is like a zebra without stripes."
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AFRO CONNECTION MAGAZINE
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Afri Culture
De la pêche…
Le puissant fleuve Congo
The powerfull Congo river
Village de Mufosi – Katanga
Le fleuve Congo prend sa source à 1740
mètres d’altitude dans le Katanga, à
quelques kilomètres de la frontière avec
la Zambie. L’endroit est sacré pour les
habitants du village situé non loin de là.
Ainsi, une cérémonie est organisée au nom
des ancêtres par le chef du village avant de
pouvoir visiter la source. Le chef implore les
ancêtres, ensuite le visiteur est invité à jeter
une pièce dans l’eau et de faire un vœu.
L’endroit est calme et ombragé, difficile
d’imaginer que cette petite nappe d’eau est
à l’origine d’un fleuve aussi extraordinaire
que le Congo.
Un fleuve record
Le fleuve Congo est, après le Nil, le plus
long d’Afrique (4320 km) et le second
fleuve du monde après l’Amazone pour
son débit (80 832 m3). Il est le fleuve le
plus profond, avec 230m de profondeur à
certains endroits. Il traverse quasiment toute
la République démocratique du Congo, il
est une frontière naturelle entre la RDC, la
République du Congo et l’Angola avant de
se jeter dans l’océan Atlantique.
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Mufosi village – Katanga
The Congo River has its source at an altitude
of 5,708 feet in the Katanga Province, a few
miles from the Zambian border. The place is
sacred for the inhabitants of the village close
by. A ceremony is organised by the village
chief, in memory of the ancestors, before one
can visit the source. The chief calls upon the
ancestors and the visitor can then throw a
coin and make a wish. The place is calm and
protected from the sun. It is hard to believe
that this little patch of water gives birth to
such an extraordinary river, the Congo River.
Le fleuve Congo abrite une biodiversité
immense qui n’a pas grand-chose à envier
à la faune et à la flore de l’Amazonie. Cette
richesse naturelle permet à plus de 10 000
hommes et femmes de pratiquer la pêche.
De nombreuses techniques artisanales sont
utilisées : du harpon aux nasses en passant
par les filets. Les techniques sont choisies en
fonction de la zone et de la saison. Parfois,
différentes techniques sont utilisées dans la
même journée. Le secteur est encore peu
développé, car il n’attire pas beaucoup les
investisseurs. On estime que la pêche sur le
fleuve est exploitée à seulement 40 % de son
véritable potentiel.
… sportive !
Le fleuve Congo est aussi un endroit
convoité par les pêcheurs sportifs. Leur plus
grand défi : le M’Benga (ou poisson-tigre
goliath en français). Non seulement, ce
monstre des rivières pèse en moyenne 45
kilos et mesure plus de 1 mètre 50, mais il
est armé de 32 grandes dents triangulaires
tranchantes comme des lames de rasoir.
Rien que ça !
Fishing…
A vast biodiversity finds shelter in the the
Congo River, a river that has no reason to
envy the fauna and flora of the Amazon.
The natural wealth allows 10,000 men and
women to fish. Many different artisanal
techniques are used : from the harpoon, to
fish traps, or nets. A specific technique is
used depending on the zone and the season.
Sometimes several techniques are used
simultaneously in a single day. This sector
still needs to develop ; it doesn’t attract
many investors. It is estimated that only 40%
of its true potential in terms of fishing in the
Congo River is being exploited.
… some action!
The Congo River is the place of choice for
fishers who are looking for some action.
Their biggest challenge: the M’Benga, aka
Goliath Tigerfish. Not only does can this
river monster weigh up to 100 pounds and
measures up to 5 feet, but it is armed with
32 large triangular teeth as sharp is a razor
blade, no less!
A record-breaker
The Congo River is the second largest river
in Africa, after the Nile, with a length of
2,715 miles, and the second largest river by
discharge after the Amazon, with 1,500,000
cubic feet of water per second. It is also the
world’s deepest river, with measured depths
of up to 720 feet at certain points. It flow
through most of the Democratic Republic
of the Congo (DRC) and is a natural border
between the Congo Republic, the DRC and
Angola, before it joins the Atlantic Ocean.
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Le barrage du Grand Inga
Un projet est en cours : la construction du
plus grand barrage du monde. Et c’est sur
le fleuve Congo qu’il devrait être placé.
Le barrage devrait produire l’électricité la
moins chère du monde grâce à la situation
exceptionnelle du fleuve. Le débit du cours
d’eau est comme on l’a déjà dit, colossal,
mais surtout il est constant. Les confluents
sont, pour certains, situés sur l’hémisphère
nord et pour d’autres sur l’hémisphère
sud. Cela assure un apport constant, toute
l’année, d’eau dans le fleuve.
Bénéfique pour l’Afrique
Même si le barrage est situé en RDC,
l’électricité produite sera redistribuée dans
plusieurs pays. Le barrage sera, à terme,
capable de fournir 37 % des besoins en
électricité pour l’Afrique. De l’Afrique du
Sud au Kenya, en passant par l’Égypte et la
Zambie, c’est un véritable réseau autoroutier
de l’énergie qui va être construit autour du
barrage. De quoi de nouvelles perspectives
économiques au continent africain.
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The Grand Inga Dam
A project is in progress: the construction of
the largest dam in the world, on the Congo
River, at Inga Falls. The dam is planned to
produce the cheapest electricity worldwide,
thanks to the exceptional situation of the
River. The discharge is, as mentioned before,
colossal, but most of all, it is constant. The
tributaries come both from the Southern
and Northern hemispheres and therefore
the river is constantly supplied in water
throughout the year.
A Bonus for Africa
Even if the dam is situated in the DRC,
the electricity produced will be distributed
in a number of countries. The Dam will
eventually be able to supply 37% of Africa’s
needs in electricity. From South Africa to
Kenya, from Egypt to Zambia, a network of
highways, allowing the transfer of energy,
will be built around the dam. This will lead
to new economic opportunities for the
African continent.
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Femme d’Exception
« La mère de famille n’a pas du temps pour voyager. Mais elle a du temps pour mourir »
Women of Exception
"The mother has no time to travel but she has time to die"
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Women of Exception
Le ‘‘Girl Power’’ à la rwandaise
Rwandan Style Girl Power
Sur les 80 sièges que compte le parlement rwandais, 51 sont occupés par des
femmes. Une moyenne de 63,75% qui place le pays à la tête du classement mondial.
De quoi rendre jaloux les scandinaves, champions de la parité en Europe.
Among the 80 seats of the Rwandan parliament, 51 are taken by women, an average
of 63.75%, placing Rwanda at the top of the world ranking. Even Scandinavians,
champions of gender parity in Europe, can be jealous.
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Le Phoenix
The Phoenix
Les Rwandaises obtiennent le droit de vote
en 1961, lors de l’indépendance. En 1965, la
première femme est élue au parlement mais
les femmes sont quasiment inexistantes dans
le paysage politique jusque dans les années
1990. Les droits des femmes étaient eux
aussi très limités. Dans les années 80, elles
n’avaient pas le droit à la propriété ou même
d’avoir leur propre compte en banque !
Inutile de rappeler ici les atrocités de 1994,
mais ces évènements sont directement liés à
la place qu’occupent les femmes aujourd’hui
au Rwanda.
Après le chaos, il a fallu reconstruire le pays.
Les femmes se retrouvent majoritaire parmi
les rescapés. Il y a donc un grand nombre
Rwandan women obtain the right to vote
in 1961, at the time of the independence.
In 1965, the first woman is elected
Member of Parliament, but women are
still virtually non-existent in the political
landscape until the 1990s. Women’s rights
were also very limited. During the 80s,
they had no right to ownership or even to
open their own bank account!
It is unnecessary to remind the atrocities
of 1994, but those events are directly
linked to the place women occupy today
in Rwanda.
After the chaos, the country had to rise
back up from the ashes. Women were
suddenly greater in number among the
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de veuves et d’orphelins. Les femmes se sont
retrouvées en surnombre, et elles ont dû
prendre le relai des hommes.
A la campagne, tout d’abord, où en plus de
s’occuper de l’éducation des enfants, elles
ont dû reprendre les exploitations agricoles
de leurs maris. En ville aussi, les femmes, au
risque de ne plus avoir aucun revenu, ont
dû reprendre le travail de leurs conjoints :
mécanicien, menuisier, chauffeur… Des
métiers qui sont, à priori, réservés aux
hommes ont du jour au lendemain été
ouverts au sexe féminin.
Les femmes se sont regroupées dans
différents collectifs. On peut par exemple
citer le groupe « pro-femmes » qui a
beaucoup milité pour l’qualité des droits.
Le rôle joué par les femmes dans la
reconstruction du pays a été impressionnant.
Le pays, qui n’aurait peut-être jamais pu se
relever de ce chaos, s’est relevé et a renait de
ses cendres grâce à la volonté et au courage
des Rwandaises.
Les femmes ont alors pris de plus en plus
de place dans la société rwandaise. C’est
donc tout naturellement qu’elles ont aussi
revendiqué leur présence dans le paysage
politique.
survivors; many of them widows or orphans.
Men were outnumbered and women had no
choice but to take over activities generally
managed by men.
Despite the fact that they had to take
care of their children’s education, women
had to take over their husband’s farming
activities as well. But also in the city, at the
risk of earning very little or nothing at all,
women had to manage their husbands’ jobs:
mechanics, carpenters, drivers… From one
day to the next, jobs that were, in principle
meant for men, had to be done by women.
Women joined together in different
associations. We can mention Pro-femmes/
Twese Hamwe, a collective that has strongly
campaigned for women’s rights and gender
equality.
The role played by women in the
reconstruction of the country was impressive.
The country would have probably never risen
from the chaos without the courage of the
women of Rwanda.
Women began taking up more and more
space in Rwandan society. Therefore, it
is natural that they claim their right to be
present in the political landscape.
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Une place au parlement
A seat at the Parliament
Actives dans la vie familiale, sociale et
économique, les femmes ont rapidement
ressenti le besoin d’être représentée au
parlement. Pour elles, pour que leurs projets
arrivent à terme, il faut des politiciens qui
les défendent et les soutiennent. Et quoi
de mieux qu’une femme pour défendre les
intérêts des autres femmes ?
Grâce aux collectifs mis en place, les femmes
ont réussi à créer un véritable le lobby au
Rwanda. A la fin des années 90, ces groupes
étaient présents dans tous les districts
rwandais.
C’est ainsi qu’en 2003, le gouvernement
rwandais note dans sa nouvelle constitution
qu’il interdit toute discrimination basée
sur le genre et garantit que 30 % des postes
dans les organes de prise de décision seront
désormais occupés par des femmes.
Les femmes sont donc assurées d’occuper
30 % de l’hémicycle rwandais. Mais ce n’est
pas encore suffisant pour elles ! Déterminées,
elles ont réussi à s’imposer aussi dans les
élections « mixtes », si bien qu’elles occupent
maintenant la majorité des sièges.
Active in every sphere of society - family
life, social life and economic development
- women quickly felt the need to be
represented in parliament. For them, to
ensure the success and implementation of
their projects, they need politicians who can
defend and support them. There is no better
choice than having a woman defend the
interest of other women, is there?
Thanks to the many collectives set up in
Rwanda, women achieved to create real
lobby groups for women across the country.
By the end of the 90’s those groups were
present in all the districts of Rwanda.
This is how eventually, in 2003, the Rwandan
government added in its new constitution
that it forbids any form of discrimination
based on gender and guarantees, from
then on, 30% of decision-making positions
assigned to women.
Women are therefore guaranteed to invest
30% of the Rwandan hemicycle. But this is
still not enough for them. Determined, they
also managed to impose themselves in the
first multi-party and gender-free democratic
elections, so much so that they now occupy
the majority of the seats in parliament.
De plus en plus égaux
Rapidement, des décisions en faveur des
femmes ont été prises. Premièrement, elles
ont obtenues le droit à l’héritage, au même
titre que leurs frères. Deuxièmement,
un ministère du genre et de la condition
féminine a été créé. Troisièmement, les
femmes obtiennent une indemnité pour leurs
congés de maternité, ce qui leur permet de
rester indépendantes financièrement. Mais
les progrès ne s’arrêtent pas là…
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More steps towards equality
Quickly, decisions in favour of women have
been taken. First of all, they obtained the
right to inheritance, in the same way as their
brothers. Second of all, a ministry for gender
and conditions of women was created.
Third, women have obtained an allowance
for maternity leave, allowing them to remain
financially independent. But progress doesn’t
stop there…
Les Objectifs du Millénaire pour le
développement
En 2000, l’ONU a décidé de mettre en
place huit objectifs à atteindre pour le
développement :
1. Réduire l’extrême pauvreté et la faim.
2. Assurer l’éducation primaire pour tous.
3. Promouvoir l’égalité et l’automatisation.
des femmes.
4. Réduire la mortalité infantile.
5. Améliorer la santé maternelle.
6. Combattre les maladies.
7. Assurer un environnement humain
durable.
8. Mettre en place un partenariat mondial
pour le développement.
Encore une fois, le Rwanda fait la part
belle aux femmes, en misant en priorité sur
les points 2, 3, 4 et 5. Et encore une fois,
le Rwanda fait figure d’exemple, car il est
l’un des rare pays à atteindre la plupart des
objectifs fixés, voir même de les dépasser.
L’école pour tou(te)s
L’un des plus grand combat, c’est la
promotion de l’éducation des jeunes filles.
Même si le Rwanda possède un taux de
scolarité honorable (95,9 %), les jeunes filles
ont généralement des résultats inférieurs
aux garçons. Cela s’explique facilement
par plusieurs raisons. Les filles sont plus
sollicitées que les garçons pour les tâches
de la vie quotidienne, les changements
physiques liés à la puberté « gênent » les
jeunes filles qui subissent les moqueries des
garçons et les parents estiment qu’il n’est pas
nécessaire d’investir dans leur éducation.
Pour palier ces problèmes, plusieurs mesures
ont été mises en place. Tout d’abord, une
cellule de communication a été mise en
place pour faciliter les échanges entre les
parents et les enfants. Ensuite, les écoles
ont été aménagées pour offrir des sanitaires
non-mixtes. Enfin, il y a eu un grand travail
The Millennium Development Goals
In 2000, the UNO decided to set up 8
development goals for the millennium:
1. Eradicate extrame ôverty and hunger.
2. Achieve primary education for all.
3. Promote gender equality and empower
women.
4. Reduce child mortality.
5. Improve maternal health.
6. Combat HIV/AIDS, malaria and other
diseases.
7. Ensure environmenatl sustainability.
8. Develop a global partnership for
development.
Once again Rwanda gives room to women
and focuses on goals 2, 3, 4 and 5. And,
once again, Rwanda serves as an example,
for it is one of the few countries to have
reached most of the goals and, in some
cases, even beyond.
Education for every boy and
every girl
One of the biggest fights is the promotion
of education for young women. Even
if Rwanda has an honourable school
enrolment rate (95.9%), girls generally
obtain results that are inferior to those
obtained by boys. Several reasons can easily
explain this trend. Girls spend more time
taking care of household chores than boys
do; physical changes at puberty can lead to
physical discomfort at school and girls being
teased by boys, at which point parents may
consider it unnecessary to invest in their
daughter’s education.
To overcome these problems, a number of
measures have been put in place. Firstly,
a communication unit has been set to
facilitate communication between parents
and children. Secondly, schools have
introduced separate restrooms for boys
and girls. Thirdly, a lot of work targeting
young women and their parents has been
AFRO CONNECTION MAGAZINE
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de prévention pour sensibiliser à la fois les
jeunes filles et les parents (aux grossesses
précoces, à l’importance des études,...).
On peut aussi citer l’action de la Première
Dame du Rwanda, qui chaque année
remet des prix d’excellence aux meilleures
étudiantes. Au total, environ 500 filles de
toutes les provinces l’ont reçu. Les plus
jeunes élèves ont reçu un cartable contenant
des livres et des fournitures scolaires tandis
que les lauréates des écoles secondaires ont
reçu des ordinateurs portables ainsi que des
aides pour une formation à l’informatique.
Le gouvernement s’est bien rendu compte
qu’aussi longtemps les filles n’iront pas à
l’école, le développement du pays restera
bloqué. Les femmes sont les premières
éducatrices des enfants, une mère éduquée
offre de plus grandes chances à ses enfants.
Avec toutes ces mesures, le Rwanda peut se
féliciter d’avoir un taux d’éducation des filles
neuf fois supérieure à celui de 1994.
Le sport au féminin
Un autre domaine où l’accent est mis sur
l’égalité hommes/femmes c’est l’accès au
sport. Encore une fois, avant les années
2000, les femmes n’avaient pas les mêmes
chances d’accéder à ce genre d’activités.
Mais des clubs sportifs ont été installés un
peu partout dans le pays (surtout de football,
de volley-ball et d’athlétisme). Les bénéfices
sont multiples car les activités sportives
permettent aux femmes de pouvoir se réunir
et de créer un lien social. Les langues se
délient dans les vestiaires et il est plus facile
pour elles de discuter de leurs problèmes
et de mettre en place des projets pour les
résoudre. Former un groupe est devenu une
arme.
done to increase awareness regarding early
pregnancy, the importance of education, and
more.
We can mention Rwanda’s First Lady, who
awards à prize of excellence, every year, to
outstanding female students. In total, around
500 girls all over the provinces have received
this award. The youngest students received
a schoolbag containing books, pencils, pens,
notebooks and other school supplies, while
the older laureates were given laptops as well
as a scholarship for computer training. The government realised that if girls didn’t
go to school, the country’s development
would come to a halt. Women are first
in line when it comes to child education.
An educated mother can offer greater
opportunities to her children.
With all these measures, Rwanda can be
proud of having a rate of educated women
multiplied by nine since 1994.
Women too can do sports…
Another field where the focus is set on gender
equality is access to sports. Once again,
before the year 2000, women did not have
the same opportunities to access this kind of
activity. But sports clubs opened across the
country (mostly football, volleyball, athletics).
The benefits are many because sports allow
women to gather and create social contact.
In the locker rooms, women feel free to speak
their mind and talk about their problems and
find ways to solve them. Stronger together,
these gatherings have become weapons to
defend women’s rights.
Better than a businessman,
a businesswoman
In Rwanda, only 42% of adults have access
to official financial institutions. This is why
Fortes en affaires
the government has set up a system of
Au Rwanda, seulement 42 % des adultes ont micro-credits for local associations. These
accès à des institutions financières formelles. associations count around 20 members,
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C’est pourquoi le gouvernement a mis en
place un système de micro-crédits en format
des groupes locaux. Ils sont composés d’une
vingtaine de membres, chaque personne
apporte des fonds et des prêts sont accordés
à partir de la cagnotte. À la fin de l’année,
les membres perçoivent des dividendes et
le groupe peut soit commencer un nouveau
cycle, soit accorder des prêts à de nouveaux
membres. Les membres versent également
des contributions à un fonds social qui
accorde des prêts aux membres qui ont vécu
un choc social ou économique.
Les prêts sont généralement accordés pour
lancer une activité économique (achat
d’une machine, location d’un local,..). Et
ce qui fait la particularité de ce système,
c’est que les femmes sont les principales
contributrices, près de 80 % des membres.
Les résultats sont extrêmement
encourageants car plus de 90 % des prêts
ont été remboursés dans les délais en 2014.
Pour les femmes, la participation à ce
genre de groupe leur offre la possibilité
d’être autonome financièrement et
psychologiquement. Elles ont désormais les
moyens de sortir de la pauvreté en créant
leur propre entreprise.
Un pari qui paye
La mise en avant de la femme rwandaise
a redoré l’image du Rwanda au niveau
international. Les pays est donc devenu
une destination éventuelle pour les
investissements étrangers. Le rapport
« Doing Business » 2013 de la Banque
mondiale a classé le Rwanda en première
position dans la liste des 50 pays ayant
entrepris le plus de réformes depuis 2005.
Le Rwanda figure également en 32ème
position dans la liste des 40 économies
mondiales les mieux classées par la Banque
mondiale en termes de facilité de faire
des affaires, deuxième pays africain après
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each person contributes funds and loans
are granted according to the amount
gathered in a common pot. At the end of
the year, members receive dividends and
the group can decide to begin a new cycle
or grant loans to new members. Members
also pay a contribution into a social fund
that distributes loans to members who have
experienced a social or economic shock.
Loans are generally given to launch
economic activities (purchase of machines,
renting of premises for production…). What
makes this system special is that women
represent about 80% of the members,
the main contributors of these collective
structures.
The results are extremely encouraging
because more than 90% of the loans have
been repaid within the agreed period in
2014.
For women, participating in this form
of associative work allows financial and
psychological autonomy. They now have the
means to break free from poverty by creating
their own businesses.
A gamble that pays off
The emphasis on Rwandan women has
rehabilitated the image of Rwanda on the
international scene. The country has become
a possible destination for foreign investors.
The 2013 World Bank Doing Business
Report ranked Rwanda at the very top of
the 50 countries that have implemented
most reforms since 2005. Rwanda is in 32nd
position among the 40 world economies
best ranked by the World Bank regarding
the possibility to do business, 2nd African
country after Mauritius. The country also
obtained 2nd place among African countries
showing best growth (After Sierra Leone),
with an economic growth higher than that of
India!
Maurice. Le pays obtient aussi la seconde
place africaine de la meilleure croissance
(après le Sierra Leone), avec une croissance
supérieure à celle de l’Inde !
Umukobwa ni nyampinga
The fight and victories of the women of
Rwanda are very inspirational. Through
their courage, they show us that with the
right motivation one can achieve any goal.
Umukobwa ni nyampinga
They show us, too, that change is possible
Le combat et les victoires des femmes
when we forget our differences and work
rwandaises sont très inspirants. Par leur
courage, elles nous prouvent qu’il est possible for a common goal. By betting on women,
Rwanda glorifies one of its old proverbs
d’atteindre ses propres objectifs quand on
Umukobwa ni nyampinga, which means A
est motivé. Elles nous montrent aussi que le
changement est possible quand on oublie nos woman is a palace of riches.
différences pour travailler dans un objectif
commun. En misant sur les femmes, le
Rwanda a mis en valeur l’un de ses vieux
proverbes « Umukobwa ni nyampinga »
qui veut dire « une fille est un palais de
richesses ».
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Racines
« Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens »
Roots
"If you don’t know where you’re going, look at where you’ve been"
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Roots
Au commencement
Les Zoulous
Le redoutable Empire
The Zulu
The redoubted Empire
Le passé lointain de l’Afrique reste très méconnu. Cela s’explique par une simple raison :
les Anciens Africains se transmettent leurs traditions oralement. Mais le manque de
traces écrites ne signifie pas pour autant que l’Afrique n’a pas d’histoire. À travers ces
chroniques, nous explorerons cette Histoire au travers des civilisations parmi les plus
riches et les plus palpitantes au monde.
The distant past of the African continent remains largely unrecognised. The reason for
this is simple: The ancient African peoples passed on their traditions orally. But the lack
of written evidence does not mean that Africa doesn’t have a History. In these columns,
we will explore this History, looking back at what were some of the richest and most
fascinating civilisations in the world.
I
sandhlwana
KwaZuluNatal - 22
Janvier
1879
C’est ici que l’armée britannique a essuyé
l’une de ses plus grandes défaites. Un millier de
soldats, dotés d’armes de pointes, sont anéantis
en moins de trois heures par une armée de
guerriers africains équipés uniquement de
lances, de boucliers et de quelques vieux fusils.
Ces guerriers ont profondément marqué
l’imaginaire des britanniques et ils ont fait
entrer dans l’Histoire l’un des royaumes les
plus redoutables d’Afrique : les Zoulous.
42
AFRO CONNECTION MAGAZINE
I
sandhlwana
KwaZuluNatal
22
January
1879
It is here that the British army suffered
one of its worst defeats. A thousand
soldiers carrying cutting-edge weaponry
are wiped out in less than three hours by
an army of African warriors equipped
only with spears, shields and a few old
rifles. Those warriors left a profound
mark on the British collective psyche and
invited one of the most dreaded kingdoms
of Africa into History: the Zulu people.
Les Zoulous (mot bantou signifiant « les
hommes du Ciel ») sont, à l’origine, une
petite tribu de 1500 personnes fondée en
1709 dans l’est de l’Afrique du Sud actuelle.
Ce clan évolue au milieu de nombreux autres
clans. A l’époque, la région est bercée par
les conflits, les tribus se battent entre-elles
pour obtenir la domination commerciale
dans la région. Les échanges commerciaux
sont alors le facteur principal de l’évolution
et donnent un avantage inestimable aux
tribus qui en font partie. Ces guerres de
clans vont durer pendant un siècle jusqu’à
ce qu’un homme amène la tribu Zoulou
au dessus de toutes les autres : Chaka Zulu.
Chaka Zulu, le berger
Chaka Zulu est le fils illégitime d’un chef
de clan zoulou. Pour une raison inconnue,
il passe sa jeunesse à surveiller le troupeau
d’un clan voisin. Cette expérience de berger
sera, nous le verrons plus tard, l’élément
clé de son succès. Rapidement, il devient
guerrier pour ce même clan. Il se distingue
par sa force extraordinaire, son endurance,
son sens tactique et son charisme. Sa
réputation grandit, et de simple guerrier
il devient le chef du clan zoulou. Pour
cet ancien berger, il n’y a qu’un seul mot
d’ordre : il faut veiller sur chaque membre de
son troupeau, de son clan.
Une stratégie qui paye
Chaka Zulu est un homme ambitieux. Fin
stratège, il invente de nouvelles techniques
militaires, il améliore l’équipement de
ses guerriers et rend le service militaire
obligatoire pour les jeunes de 14 ans. Un
service militaire à durée indéterminée,
le guerrier étant libéré qu’après avoir
démontré sa loyauté et sa fidélité. Ces
évolutions militaires majeures lui permettent
In the beginning
The Zulu (Bantu word meaning sky)
originally formed a small tribe of 1,500
people founded in 1709 in the Eastern part of
present-day South Africa. This clan evolved
amidst numerous other clans. At the time, the
region was blighted by conflict, tribes fighting
each other to obtain trade domination in
the region. Back then, commercial trade is
the main factor of evolution and gives an
inestimable advantage to the tribes involved.
The tribal wars will continue for a century
until one man will lift the Zulu tribe above
all the others. This man is Shaka Zulu.
Shaka Zulu, the Shepherd
Shaka Zulu is the bastard son of a Zulu clan
chief. For some unknown reason, he spends
his childhood watching over the flock of
a neighbouring clan. This experience as a
shepherd will be, we will find out later on,
the key to his success. Soon, he becomes a
warrior for that same clan. He distinguishes
himself thanks to his extraordinary strength,
his stamina, his tactical thinking and his
charisma. His reputation grows, and the
simple warrior becomes chief of the Zulu
clan. For this former shepherd boy, there is
but one watchword: to protect each member
of his flock, of his clan.
A strategy that pays
Shaka Zulu is an ambitious man. A
clever strategist, he invents new military
techniques, he improves the equipment
of his men and made military service
compulsory for 14 years old. A military
service for an indeterminate period, the
warrior set free only once he has shown
loyalty and fidelity. These major military
evolutions allow him to easily conquer the
neighbouring clans. In 10 years the Zulu
AFRO CONNECTION MAGAZINE
43
de conquérir facilement les clans voisins. En
seulement dix ans, le territoire zoulou passe de
1 500 habitants à plus de 250 000 et de 25km2
à 31 000 km2, un territoire aussi vaste que la
Belgique !
La création d’une identité
Zouloue
Conquérir de nouveaux territoires est une
chose, les garder sous contrôle en est une autre.
Et encore une fois, Chaka Zoulou s’inspire
de son expérience en tant que berger.
Maintenir le troupeau soudé passe
par deux choses : la sécurité et la
discipline. Il va ainsi installer
un chef guerrier dans
chaque village conquis
afin d’assurer la sérénité
des
habitants.
Le
Royaume Zoulou est
différent des royaumes
européens.
Chaque
village vit comme
une
communauté,
et les communautés
échangent
entre-elles.
La monnaie principale :
le bétail. L’élevage est au
centre de la culture zouloue.
Et c’est donc tout naturellement
que l’enclos est situé au milieu du village.
Considéré comme un véritable lieu sacré, il est
interdit aux femmes d’y pénétrer.
C’est donc en assurant la sécurité, en rassemblant
les peuples sous une identité commune et en
promettant un avenir meilleurs à leurs enfants
que Chaka Zulu a réussi à unifier les différents
clans.
La fin d’un règne
Le Royaume continue de prospérer, mais aux
abords de l’Empire, l’Afrique du Sud est en
train de changer…
44
AFRO CONNECTION MAGAZINE
territory goes from 1,500 to over
250,000 inhabitants and from 25km2
to 31,000 km2, a territory as vast as
Belgium!
The creation of a Zulu
identity
Conquering new territories is one
thing; keeping control over them is
another. Once again Shaka Zulu
finds inspiration in his experience
as a shepherd. Keeping the
flock united requires two
things: security and
discipline. He will
also station a
chief warrior
in each
conquered
village in
order to
ensure the
serenity of
the villagers.
The Zulu
kingdom is
different from
the European
kingdoms.
Each village lives
as a community and the
communities trade with each other.
The main means of exchange is
livestock. Livestock farming is at the
centre of the Zulu culture and it is
therefore natural that the pen be
placed at the centre of the village.
Considered a truly sacred place,
access to it is denied to all women.
En 1824, un groupe de marchand anglais
débarque sur les côtes australes, à l’endroit
où se trouve aujourd’hui la ville de Durban.
Ils y établissent une base et entrent
rapidement en relation avec le Roi Chaka.
Ils commencent à faire du commerce avec
les zoulous. Ils échangent avec eux des tissus
et du métal contre des peaux de bêtes et de
l’ivoire. Ces premiers échanges vont sceller
la réputation de Chaka pour les décennies à
suivre. Beaucoup de Zoulous voient encore
en Chaka un chef guerrier héroïque dont les
succès militaires firent la fierté de la nation.
Mais les Anglais commencent à lancer
des rumeurs à son égard. Ils le présentent
comme un tyran brutal qui terrorise son
peuple pour faire régner l’ordre. Si le portrait
qu’ils dressent est si négatif, c’est pour
justifier les ambitions coloniales de l’Empire
britannique.
Chaka meurt en 1828, assassiné par ses
demi-frères qui s’emparent du pouvoir. Mais
ce n’est pas facile de succéder à un homme
qui a autant révolutionné les Zoulous et
sa mort marque un véritable tournant
dans l’Histoire du Royaume. Quand ses
successeurs prennent le pouvoir, la nation
zouloue est à son apogée. Mais une nouvelle
menace arrive dans la région et va mettre fin
à l’essor du Royaume.
Shaka Zulu manages to unite the different
clans.
The end of a reign
The kingdom continues to prosper, but at
the gates of the Empire, South Africa is
changing…
In 1824, a group of English merchants
land on the South coast, where the city of
Durban is today. They settle down, establish
their base and quickly make contact with
the King Shaka. They begin to trade
with the Zulu. They exchange fabric and
metal against animal skin and ivory. These
first transactions will seal King Shaka’s
reputation for decades to come. Many Zulu
still see Shaka as the heroic war leader whose
military victories made the entire nation
proud. But the Englishmen begin to spread
rumours about him. They say he is a vicious
tyrant who terrorises his people to maintain
order. If the portrait they make of him is so
negative, it is so they can justify the colonial
ambitions of the British Empire.
Shaka dies in 1828, assassinated by his halfbrothers who seize power. But it isn’t easy
to follow in the footsteps of a man who has
revolutionised the Zulu in so many ways, and
his death is a turning point in the History
of the Kingdom. When his successors take
power, the Zulu nation is at the apex of its
History. But a new menace is approaching
the region that will put an end to the
expansion of the Kingdom.
It is by ensuring the security, by
uniting the different clans under a
common identity and by promising a
better future for their children, that
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45
Inspiration
« La femme est la ceinture qui tient le pantalon de l’homme. »
Inspiration
"The man wears the pants,
but the woman is the belt that holds them up."
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47
Inspiration
Inzia
Changer l’image de l’Afrique,
ça passe aussi par l’assiette
Changing the way we look at
Africa by finding out how it
tastes
C’est dans un cadre somptueux, digne des plus grands établissement de la capitale, que Monique Fodderie, ou Ma’Monique pour
les habitués, nous accueille dans son restaurant « L’Inzia ». La
maitresse des lieux raconte son combat pour donner à la cuisine
africaine la place qu’elle mérite.
It’s in a sumptuous setting, worthy of the greatest establishments of the capital, that Monique Fodderie - aka Ma’Monique for regular customers - welcomes us in her restaurant Inzia. The Mistress of the house tells us about her
struggle to give African cuisine the place it deserves.
La première chose qui me frappe quand
j’entre dans votre restaurant, c’est la
décoration. Tout est classe, moderne
et confortable. Mais surtout, il y a ces
magnifiques tableaux. Comment sontils arrivés là ?
I : On voulait faire un endroit sympathique
où on mange bien mais où on voit aussi de
belles choses. Aussi, c’était important pour
nous de donner une vitrine à l’art africain,
et congolais plus particulièrement. Tous les
artistes représentés pour le moment sont
les même qui sont actuellement présents à
l’exposition Congo Kitoko de la Fondation
Cartier à Paris1. Ce sont des toiles d’artistes
très populaires au Congo.
1
1
48
The first thing that strikes me
when I come through the door of
your restaurant is the way you’ve
decorated the place. Everything is
classy, modern and comfortable.
But most of all there are these
beautiful paintings. How did they
get here?
I : We wanted to create a pleasant space
where you can eat well but where it can
also be a feast for the eye. Also, we feel
it’s important to showcase African art,
and Congolese art in particular. All the
artists exhibited here at the moment
have paintings at the Congo Kitoko1
Un exposition à découvrir jusqu’au 10 Janvier 2016 à la Fondation Cartier à Paris
La peinture n’est pas le seul art que
vous mettez en valeur ici, n’est-ce
pas ?
I : En effet, on fait une fois par mois une
soirée avec un orchestre, ça s’appelle le
Color Rumba. C’est une association de
femmes qui en est à l’origine. Elles se
réunissent une fois par mois. Ce sont des
mères qui n’ont pas beaucoup l’occasion
de sortir et donc quand elles se réunissent
ici elles aiment bien car elle peuvent
demander leur musique à l’orchestre et elles
dansent. Ça donne toujours des soirées très
conviviales.
Sinon, de manière générale, quel
genre de musique pouvons-nous
entendre à l’Inzia ?
I : C’est de la musique africaine, nous
mettons un mix. Tout en restant dans
l’atmosphère d’un restaurant. Il y a
beaucoup de rumba congolaise, mais aussi
des coups de cœur venant d’autres pays.
exhibition at the Cartier Foundation in
Paris. These are paintings by popular artists
in the Congo.
Painting is not the only art you
showcase here, is it?
I : Yes, indeed, once every month we
organise an evening with an orchestra. It’s
called the Colour Rumba. It is an original
idea by an association of mothers who
don’t have many opportunities to go out
and enjoy themselves. They like coming
here together; they ask the orchestra to
play music so they can dance. The result is
really great; these are always very convivial
evenings.
Quel est l’ingrédient secret pour se
démarquer des autres restaurants à
Matonge ?
I : Je pense que pour se démarquer, il faut
faire soit un restaurant, soit un bistro.
La plupart sont plus des bistros que des
restaurants. Nous avons lutté pas mal
d’années pour que les gens acceptent
qu’on ne puisse pas seulement venir boire
un verre. Quand on vient ici c’est pour
manger avant tout. Notre but c’est de
faire un restaurant dans lequel un public
international se sentira dans un restaurant
et non pas dans un bistro.
Justement, la clientèle de l’Inzia, elle
ressemble à quoi ?
I : L’Inzia c’est international, des gens
de toutes origines. Même des asiatiques,
nous avons déjà eu des touristes japonais
ou coréens. Pour les africains, la majorité
sont congolais. Il y en a d’autres, mais ce
sont des gens qui viennent parce qu’ils
An exhibition to discover until 10th January 2016 at the Fondation Cartier in Paris
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ne connaissent pas. Mais ça je pense que ce
sont un peu les « lobbys » ou les accointances
entre les communautés qui favorisent les
établissements qui sont plutôt de leur origine.
Mais à chaque fois tout le monde est ravi.
Beaucoup sont même tristes de ne pas avoir
connu l’adresse plus tôt.
« De manière plus générale, il faut avant tout
donner à l’Afrique sa véritable image et pas
celle qu’on essaye de lui donner à travers le
médias occidentaux. A travers mon restaurant,
je pense avoir réussi à la changer dans certains
esprits. »
Qu’est-ce qui est mis en place pour
attirer ce public international au
niveau du menu ?
I : Nous proposons une cuisine classique,
c’est une base que vous allez trouver dans
tous les ménages de Kinshasa. Dans notre
formule buffet, on retrouve une préparation
de volaille, une préparation de viande et une
préparation de poisson. Le week-end tout est
multiplié par trois. C’est un système que nous
avons choisi pour que ce soit apprécié par la
majorité.
Et si on devait définir l’Inzia en un seul
plat, ce serait lequel ?
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Otherwise, generally, what kind of
music can we listen to at Inzia?
It’s a mix of African music but it suits the
atmosphere of a restaurant. There’s a lot
of Congolese rumba, but also favourites
from other countries.
What is the ingredient that allows
you to distinguish yourself from
other restaurants in Matonge?
I : I believe that in order to stand out you
have to open a restaurant that is not a
cafe. Most of the restaurants around here
are cafes. We fought hard so that people
accept coming here for more than just a
drink. When you come here, you eat first.
Our goal is to create a restaurant where
customers from all over the world will feel
in a restaurant rather than in a cafe.
This leads to my next question: what
customer do you welcome at Inzia?
I : Inzia is “international”; people of all
origins come to our restaurant. Even Asians
come here; we have welcomed Japanese
and Korean tourists. Among our African
customers, most are Congolese. There are
people from other African countries too but
I : Le Liboke Malangwa ! Le Liboke est une
manière de préparer. Le Malangwa c’est un
poisson d’eau douce, similaire au Pangasius.
Nous plaçons les ingrédients dans une
feuille de bananier que l’ont met ensuite
cuire à la vapeur. Cela prend du temps
mais ça en vaut l’attente. C’est un peu dans
l’optique de la slow food très à la mode.
Il y a l’Inzia à Bruxelles mais il
y a aussi l’Inzia à Kinshasa, un
restaurant congolais au Congo,
c’était assez unique comme concept,
non ?
I : La filiale à Kinshasa est le premier
restaurant congolais au Congo. Ce choix
peut paraît étrange mais nous l’avons fait
car il y a des restaurants belges en Belgique,
des restaurants chinois en Chine alors
pourquoi pas un restaurant congolais au
Congo ? Ne serait-ce que pour les touristes,
les visiteurs, les gens qui ont envie
d’inviter ailleurs que dans la maison ou
pour les grandes occasions.
L’Inzia, c’est une vieille institution
connue et reconnue à Matonge. Avezvous remarqué des changements
depuis votre arrivée ?
I : Il y a des changements oui, l’enseigne
they don’t really know us. They walk past
and they give it a try. I think pier pressure
pushes people to eat in restaurants of their
own country or origin. But every time
people come in here, they leave satisfied
and wonder why they haven’t heard of this
place before.
"In general, we have to give Africa its true image;
not the one Western media try to give. I try my
best to contribute to a better image of Africa.
With my restaurant, I think I have achieved to
change the idea people have in mind."
What does the menu offer in order to
attract international costumers?
I : We offer classic Congolese food. You
can find our cooking in every household in
Kinshasa. We have a buffet with 3 different
menus, one with chicken, another with
veal, and a third with fish. On weekends
everything is multiplied by three. We have
chosen this formula so everyone can find
something they enjoy.
AFRO CONNECTION MAGAZINE
51
Inzia qui a été crée en 1977, a ouvert des
fenêtres sur des activités que les congolais
peuvent avoir ici en Belgique. Quand ma
mère a commencé, elle a dit qu’elle voulait
faire que de la cuisine congolaise, on lui a dit
« oui mais, quel est le Congolais qui viendra
manger ici ? Il va laisser sa femme qui a
préparé, venir payer pour manger ça chez
toi alors qu’il peut l’avoir à la maison ? » Elle
leur a répondu qu’elle ne faisait pas ça que
pour les Congolais, qu’elle faisait ça pour tout
le monde. Et c’est ce flambeau là que nous
essayons de reprendre.
If you had to choose one dish to
define Inzia, which would it be?
I : Liboke ya Malangwa! Limboke is a
kind of preparation. Malangwa is a game
fish, similar to pangasius. We place the
ingredients inside a banana leaf and let it
steam. This takes time but it’s worth the
wait. It sort of follows the slow food trend.
Pourquoi a-t-il fallu attendre aussi
longtemps pour qu’un restaurant
africain connaisse le succès à
Bruxelles ?
I : Quand ma mère a ouvert le restaurant,
il y avait partout à Bruxelles des restaurants
polonais, vietnamiens, français, et je voyais
que tous ces restaurants fonctionnaient bien.
Or, dans tous les endroits où on pouvait
manger congolais ou africain, il y avait une
certaine réserve. Une réserve qui était sans
doute liées à l’image de ces restaurants. Une
image qui avouons-le n’était pas totalement
There is an Inzia restaurant in
Brussels, but there is also an Inzia
restaurant in Kinshasa. A Congolese
restaurant in The Congo, quite a
unique concept, isn’t it?
I : The restaurant in Kinshasa is the first
Congolese restaurant ever to open in The
Congo. This choice may seem strange but
we decided to go ahead with it because
there are Belgian restaurants in Belgium,
Chinese restaurants in China, so why not
a Congolese restaurant in The Congo? If
"My dream would be to open an African gourmet
restaurant to show all the possibilities African
cuisine has to offer."
inventée. Il y avait des efforts à faire au niveau
de l’entretien et de la présentation.
Quelles sont alors les solutions pour
changer cette image ?
I : L’entretien du cadre est important. Je fais
en sorte que chaque personne qui vient ici
se sente à l’aise. De manière plus générale, il
faut avant tout donner à l’Afrique sa véritable
image et pas celle qu’on essaye de lui donner
à travers le médias occidentaux. J’essaie de
contribuer dans ce sens là. À travers mon
restaurant, je pense avoir réussi à la changer
dans certains esprits. Mon rêve serait d’ouvrir
un restaurant gastronomique africain pour y
montrer toutes les possibilités de notre cuisine.
« Mon rêve serait d’ouvrir un restaurant gastronomique
africain pour y montrer toutes les possibilités de notre
cuisine. »
Que diriez-vous à quelqu’un qui
resterait encore sceptique malgré
tout ?
I : Je lui dirais, goûte ! Si tu n’as pas aimé, tu
seras mon invité mais si tu as aimé, alors je te
dirais à bientôt !
only for tourists, visitors, for people who
wish to invite friends to eat out rather than
at home, or for special occasions.
Inzia is a well-known institution in
Matonge for years now. Have you
noticed any changes since you first
arrived?
I : There are changes, yes; the Inzia
name, created in 1977 (here in Brussels),
has opened windows for people to see
the different activities Congolese people
have here in Belgium. When my mother
first started, she said she wanted to offer
Congolese food, people told her “ok but
tell me, do you really think a Congolese
man will want to eat here; If he can have
his wife prepare the same food at home?”
She answered that she didn’t want to cook
exclusively for the Congolese people but for
everyone. We want to keep honouring this
idea, keep her dream alive so to speak.
Why did it take so long for an African
restaurant (such as this one) to
achieve success in Brussels?
I : When my mother opened the restaurant
you could find Polish, Vietnamese, French
restaurants everywhere, and I could see
they were working very well. On the
other hand in all the places where you
could find Congolese or African food in
general, people were careful. This was
because of the perception people had of
these restaurants. This perception was not
unfounded, to tell the truth. There were
efforts to be made in terms of food safety,
maintenance and presentation.
What are the solutions to change this
image?
It is important to keep the place tidy
and clean. I always make sure that each
costumer feels welcomed and at ease. In
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Adresse : Rue de la Paix 37, 1050 Ixelles
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general, we have to give Africa its true image and
not the one Western media try to give. I try my
best to contribute to a better image of Africa.
With my restaurant, I think I have achieved to
change the idea people have in mind. My dream
would be to open an African gourmet restaurant
to show all the possibilities African cuisine has to
offer.
What would you tell someone who still
remains sceptical?
I would tell him: “Taste! If you don’t like it,
you’re my guest, but if you like it, I will tell you
see you soon!
Address: Rue de la Paix 37, 1050 Ixelles
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On dit que...
« C’est en essayant encore et encore que le singe apprend à bondir. »
People say...
"It is by trying again and again that the monkey learns to leap."
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People Say
On dit que…
les Blancs ne savent
pas danser.
People Say…
White People Can’t
Dance.
"The truth, and you know it, is that white people don’t know how to dance, the only
white man who can dance is Michael Jackson! " sang in 2007 by the Belgian singer
Deano in his song filled with self-mockery titled "White People Don’t Know How to
Dance".
« La vérité, tu la sais, c’est que les blancs n’savent pas danser. Le seul Blanc qui sait
danser, c’est Michael Jackson ! » chantait en 2007 le belge Deano dans sa chanson
pleine d’auto-dérision « Les Blancs ne savent pas danser ».
O
n dit que les Blancs sont
raides, qu’ils n’ont pas
le rythme dans la peau et
qu’ils sont ridicules quand ils
tentent de se trémousser sur
une piste de danse. Certains
diront même que les Blancs ne
savent pas danser alors qu’ils
sont les seuls à pouvoir entrer
facilement en boite…
Pour vérifier ce stéréotype,
regardons de plus près
quelques classements.
D’abord, le Top 9 des meilleurs
chanteurs-danseurs du très
respecté magazine, Rolling
Stone.
9. Nicole Scherzinger –
Eurasienne
8. Janet Jackson – Afro
7. Madonna – Blanche
6. Prince – Afro
5. Lady Gaga – Blanche
4. Mick Jagger – Blanc
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2. Britney Spears –
White
1. Michael Jackson –
hum… Afro
n’est donc qu’une question
de point de vue.
Il suffit d’aller voir
un classement d’une
danse réputée comme
traditionnellement noire
Les Blancs sont minoritaires
pour le confirmer. Tous
dans ce classement, mais
les ans est organisé,
ils sont majoritaires dans
en Allemagne, le
d’autres classements liés à la
Championnat du monde de
danse comme « le top 10 des
breakdance : Battle of the
meilleurs danseurs classiques
year.
de tous les temps ». Tout
3. James Brown – Afro
2. Britney Spears –
Blanche
1. Michael Jackson –
euh… Afro
I
t is common knowledge
that white people are stiff
on their feet, that they don’t
have rhythm, and that they
look ridiculous when they try
to shake their bodies on the
dance floor. Some would go as
far as to say white people can’t
dance and yet they are the only
ones to get inside a nightclub
without any trouble…
To verify this stereotypical
theory, let’s take a closer look
at some rankings.
First, the Top 9 best singerdancers according to the
very prestigious Rolling
Stone Magazine.
9. Nicole Scherzinger –
Eurasian
8. Janet Jackson – Afro
7. Madonna – White
6. Prince – Afro
5. Lady Gaga – White
4. Mick Jagger – White
3. James Brown – Afro
White people form a
minority in this chart,
but they are a majority in
other rankings related to
dancing such as the Top 10
ballet dancers of all time.
Therefore it is all a question
of point of view.
All you need to do is look
at the rankings for a dance
style that is traditionally
Black, to confirm this rule.
Every year, in Germany, the
International Breakdance
championships, a.k.a. Battle
of the year, are organised:
AFRO CONNECTION MAGAZINE
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Les champions des cinq
dernières années :
2014 : Predatorz (Russe)
2013 : Fusion MC (Corée
du Sud)
2012 : Vagabonds (France)
2011 : Vagabonds (France)
2010 : Jinjo Crew (Corée
du Sud)
Oups… toute ma théorie
s’effondre, aucune équipe
majoritairement noire dans
les derniers champions. Cela
prouve que les stéréotypes
sont une manière de nous
rassurer et de permettre à
notre cerveau de classifier
les gens dans telle ou telle
catégorie. Des catégories
60
AFRO CONNECTION MAGAZINE
qui sont, on le voit dans ces
classements, de plus en plus
hétérogènes.
Le fait de savoir danser ou
non est une question de
culture et non de génétique.
Et si les Noirs sont, à priori,
plus à l’aise que les Blancs
sur une piste de danse, c’est
parce que cette pratique
est plus ancrée dans leurs
traditions. Que ce soit avec
les danses tribales dans
les villages africains ou la
culture hip-hop des villes
européennes, les Noirs ont eu
plus d’occasions d’apprendre
à se trémousser au rythme
de la musique. Il suffit aussi
de jeter un œil dans une
église africaine pour voir que
l’ambiance n’est pas la même
que chez les Blancs.
La danse, c’est un sport
comme un autre, où
l’entrainement est le plus
important. D’ailleurs, et si on
reste dans les stéréotypes, les
Asiatiques, réputés comme
travailleurs et déterminés,
sont de plus en plus
présents dans les différents
championnats, que ce soit
dans le breakdance ou la
danse classique. Les Noirs, et
les Blancs devraient donc vite
retourner sur les pistes s’ils
ne veulent pas qu’un jour on
dise que seuls les Asiatiques
savent bien danser.
Champions in the past 5
years:
2014: Predatorz (Russia)
2013: Fusion MC (South
Korea)
2012: Vagabonds (France)
2011: Vagabonds (France)
2010: Jinjo Crew (South
Korea)
Oops… All my theory
crumbles. No Black
team on top in the latest
championships. This proves
that stereotypes are just a
way to reassure us and allow
our brain to classify people
in this or that category.
Categories, as we can see
in these rankings, that are
increasingly heterogeneous.
The fact of knowing or not
knowing how to dance is
a cultural question, not a
genetic one. If people with
African origins hypothetically
feel more at ease on the
dance floor than people
of Eurasian origins, it is
mostly because dancing
is deeply rooted in their
traditions. May it be tribal
dances in African villages
or Hip Hop culture found
in Western cities, Africans
have had more opportunities
to shake their bodies to the
beat. You only need to walk
into an African church to
observe that the energy is
very different from that in a
European church.
Dancing is a sport like any
other sport, where training
is the key. In fact, and to
keep using stereotypes,
Asians, who are renowned
for their hard work and
determination, are more
and more present in dancing
championships, both for
breakdancing and ballet.
Black and White should keep
practising hard on the dance
floor if they don’t want
people to end up saying that
Asians are the only ones who
can really dance.
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61
Tabou
« Ce qui est dans la parole est dans le silence. »
Taboo
"What is in the spoken word is in the silence."
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63
Taboo
The challenges are different depending on time period, nationality, and the
countries where we live. The way family judges us, how religion affects us, our
ethnic affiliations, our traditions, the language we speak or the culture that shapes
us; these are all obstacles that mixed couples may have to overcome. Two
couples have agreed to open, if only a little, the doors to the sacred realm of their
relationship.
Les couples mixtes
africains
African
mixed couples
Les défis sont différents en fonction des époques, des nationalités et des
pays où l’on vit. Le regard de la famille, la religion, l’ethnie, la tradition, la
langue ou la culture sont des obstacles que les couples mixtes doivent surmonter. Deux d’entre eux ont accepté de nous laisser entrer, un peu, dans
leur intimité.
André and Claudine
André et Claudine
Claudine a vécu la moitié de sa vie en
République démocratique du Congo avant
de venir s’installer en Belgique. Au pays, elle
a été en couple avec un Belge : André.
André était bien accepté dans ma famille.
C’était plus compliqué pour lui. Ça a été
difficile parce qu’il n’avait pas l’habitude de
nos coutumes, d’avoir souvent du monde à
la maison, mais au fil du temps il a réussi à
s’adapter.
Les Européens sont bien acceptés, mais la
cohabitation semble plus difficile avec les
64
AFRO CONNECTION MAGAZINE
autres Africains, surtout s’il y a des tensions
politiques entre les pays d’origine.
Je pense que ça aurait été plus difficile pour
ma famille si André avait été Rwandais.
Même ici, j’ai des copines de mon âge en
couple avec des Belges, des Sénégalais ou
des Marocains, mais pas avec des Rwandais.
Paul et Adrielle
Paul, 27 ans, d’origine rwandaise est en
couple depuis trois ans avec Adrielle, 23 ans,
originaire de la République démocratique
du Congo.
Claudine has lived half her life in the Democratic
Republic of the Congo, before moving to Belgium.
In her country, she met and lived with a Belgian:
André.
My family accepted André quite well, but it was
more difficult for him. He wasn’t used to our
customs, to always having people in the house, but
with time he got used to it.
Europeans are usually welcomed, but it seems
harder to be in a relationship with Africans from
other countries, particularly when tensions exist
between the countries of origin.
I think it would have been harder for my family
if André had been from Rwanda. Even here, in
Belgium, I have friends my age who have boyfriends
from Belgium, Senegal or Morocco,
but never from Rwanda.
Paul and Adrielle
Paul, 27 years old, from Rwanda,
has been in a relationship for 3 years
with Adrielle, 23 years old, from the
Congo.
An encounter
Becoming a mixed couple is not a
voluntary or calculated thing; neither
is it an act of rebellion. It is first and
foremost, as it is for any other new
couple, an encounter.
I knew she was from the Congo, but
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Une rencontre
I don’t think she knew I was from Rwanda,
she never asked.
The question of ethnicity only came up
later.
When I found out he was from Rwanda,
I didn’t care, but I thought it might get
tongues wagging in my family.
Devenir un couple mixte n’est pas quelque
chose de délibéré, de voulu, ce n’est pas non
plus un acte de rébellion. C’est avant tout,
comme pour tous les autres couples, une
rencontre.
Moi je savais qu’elle était Congolaise, mais je
ne pense pas qu’elle était au courant de mon
origine, car elle ne m’a pas posé la question.
La question de l’origine ethnique s’est
seulement posée après.
Quand j’ai su qu’il était Rwandais, ça ne m’a
pas dérangé, mais je me suis dit qu’au niveau
de ma famille ça risquait de faire du bruit.
Obstacles
Des obstacles
Dans le cas de Paul et Adrielle, tout s’est
finalement bien passé. Chacun a fait des
concessions. Quand il s’agit des enfants,
chacun doit comprendre la mentalité et la
conception de l’éducation qui est spécifique à
chaque culture.
Par exemple, avec notre premier garçon, il
est de coutume chez les Rwandais de donner
un nom traditionnel en plus du prénom. Je
lui ai expliqué la tradition et elle a accepté,
car nous communiquons. Elle, de son côté, ils
donnent au premier fils le prénom du grandpère. Nous avons fait un mélange des deux.
Une évolution des mœurs
La dimension culturelle ne prend alors plus
le dessus et laisse place à un véritable projet
de vie. Cette réussite était encore difficile à
imaginer il y a quelques années, mais c’est
désormais possible grâce à l’évolution de
certaines mœurs.
Je dirais que la culture européenne a permis
à cette génération 80’ et 90’, dont les parents
ont migré ici à adoucir les mœurs entre les
cultures africaines. Il faut dire que si nous
n’avions pas eu cette influence occidentale, je
ne pense pas qu’on verrait autant de mélange
entre les communautés africaines encore
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moins celles qui sont en conflits politiques
en Afrique. Grâce à cette influence
occidentale, on a su affronter nos parents
sur certains sujets et aussi avoir le courage
d’affronter des barrières culturelles qui
étaient inimaginables pour les anciens.
Une belle leçon apprise en Europe qu’il
faudrait donc exporter en Afrique. Les
couples mixtes y sont encore trop rares,
pourtant, ils pourraient faire évoluer les
mentalités et adoucir certains conflits.
For Paul and Adrielle, everything turned
out all right. Each agreed to compromise.
When it comes to children, each has to
understand the mentality and perception
regarding education, which may be specific
to each culture.
For example, with our first son, it is a
custom in Rwanda to give a traditional
name in addition to a Christian name. I
explained this custom and she accepted.
We communicate. That’s the key. On her
side, in the Congo, the first son is named
after his grandfather; we decided to mix it
up, to include both traditions.
issues and therefore find the courage to
bring down cultural barriers, something
our grandparents, and even our parents,
wouldn’t even have imagined.
A wise lesson learned in Europe that
should be exported to Africa where mixed
African couples are still too few. These
couples could, indeed, help change the
way people think and participate in the
resolution of a number of conflicts.
Evolving mores
In such cases, the cultural dimension no
longer gets in the way and gives space for
a real life-long project. It would have been
hard to imagine, some years back, that
such an achievement was possible; but it is,
possible today, thanks to a change in social
behaviour.
I would say that European culture has
given opportunities to the 80’s and 90’s
generation, whose parents have migrated
here, to soften traditional tensions between
African cultures. I must add that if we
hadn’t had this Western influence, I
don’t think we would be seeing as many
mixed African couples, even less between
Africans from countries that share political
disagreements. Thanks to the presence
of Western culture, we were able to face
our parents, confront them on certain
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Fashion
Zacometi, le chic urbain
Isaac-Joachim a voulu donner à l’homme
moderne une gamme de vêtements à la fois
tendance, créatifs et élégants sous un style
qu’il qualifie lui-même de « Urban Chic »
et de « Classic Chic ». Pour cela, il utilise
des matières nobles provenant de la haute
couture, mais sans enfermer le vêtement
dans un stéréotype. Il vise les hommes qui
soignent leur apparence vestimentaire, qui
se veulent raffinés tout en restant virils et
décontractés.
Une gamme diversifiée
Zacometi, Urban chic
Présenté à la dernière fashion week Ethno Tendance de Bruxelles, Zacometi propose aux hommes une gamme de vêtements urbaine, mais
chic. Rencontre avec Isaac-Joachim, le créateur.
Isaac-Joachim a, au fur et à mesure des
années, réussi à affiner son apprentissage.
Il est capable aujourd’hui de proposer une
gamme complète, du costume à la veste, en
passant par les manteaux et les chemises.
Isaac-Joachim adapte aussi sa collection
en fonction de vos besoins. Ses vêtements
peuvent être cré sur mesure, à condition de
se déplacer jusqu’à son atelier parisien.
The Zacometi Style
Isaac-Joachim wanted to create a
range of clothes for men, that was at
once trendy, original and elegant. He
qualifies it as "Urban Chic" and "Classic
Chic". To achieve this, he uses noble
materials he draws from haute couture
without confining the finished product
to a stereotype or class. His clothes are
intended for men who care about their
appearance, who are sophisticated but
are also aware of their manliness, while
maintaining a casual look.
An Eclectic Range of ReadyTo-Wear
Throughout the years Isaac-Joachim has
managed to polish his education and
expertise in his field. Today he is able
to offer a complete range, from suits to
Presented at the latest Ethno Tendance Fashion Week in Brussels,
Zacometi offers a range of clothes for men that is both urban and chic. An
encounter with Isaac-Joachim, the fashion designer.
Une histoire de famille
Isaac-Joachim Pantaleon est arrivé d’Haïti à
l’âge de 7 ans. Il grandit à Paris dans l’atelier
de couture de sa mère. Imprégné par la
mode dès sa plus tendre enfance et prenant
déjà particulièrement soin de son propre
style vestimentaire, c’est à 20 ans seulement
qu’il se lance réellement dans le milieu en
ayant pour objectif de donner, à sa manière,
une autre vie à la profession.
Le style Zacometi
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A Family Legacy
Isaac-Joachim Pantaleon came to Europe
from Haiti when he was 7 years old. He
grew up in Paris in his mother’s sewing
workshop. Immersed in the world of
fashion from as long as he can remember,
and taking particular care of his own style
and appearance, it is at the young age
of 20 that he truly begins his career in
fashion. His aim was to offer, in his own
way, another life to the profession.
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Et au niveau du prix ?
Comme pour tout vêtement de haute
couture de qualité qui se respecte il faudra
quand même mettre la main au portefeuille.
Comptez 775€ environ pour une veste en
laine, en cachemire ou en coton. 849€ pour
le manteau dans les mêmes matières. Et pour
un costume il faudra compter entre 1350€ et
1550€ pour un costume deux ou trois pièces
en tissus haut de gamme Holland & Sherry.
Une ligne que nous vous conseillons de
découvrir rapidement sur le site internet de
la marque ou sur leur page Facebook.
http://www.zacometi.fr
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jackets, from coats to shirts. Isaac-Joachim
can adapt his collection to your specific
needs. His clothes can be tailored to your
liking, as long as you find the time to visit
his workshop in Paris.
How about the prices?
As you would expect for any respectable
clothing made of high-quality fabric, you
will have to reach deep into your wallets.
Count €775 for a jacket made out of wool,
cashmere, or cotton; €849 for a coat in
the same fabrics, and between €1350 and
€1550 for a two-piece or three-piece suit
made of high-quality Holland & Sherry
cloths.
A line of clothes we invite you to discover
on the brand’s Internet website or on the
Facebook page.
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Art
« On ne peut pas peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir.
Chacun a besoin de l’autre pour se révéler. »
Art
"You cannot paint white on white,
black on black. Each needs the other to stand out."
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Art
« Je veux faire de l’art
métissé »
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Watshini
“I want to create a culturallycrossbred art”
Odette Watshini Messager est une artiste
franco-congolaise expatriée en Belgique
depuis plus de 20 ans.
Odette Watshini Messager is a FrancoCongolese artist. She has been an expat in
Brussels for over 20 years.
Elle définit son art comme afro-européen.
Les techniques sont européennes, mais
les thèmes abordés sont africains. Un art
métissé à son image.
She defines her work as Afro-European. The
techniques she uses are European while the
themes she explores are African. A culturallymixed art form that fits her perfectly.
Son art est figuratif. Elle s’inspire de scènes
de la vie quotidienne des femmes qu’elle a
photographié lors de ses voyages en Afrique.
Watshini a déjà eu l’occasion d’exposer
ses œuvres. À la White & Art Gallery de
Bruxelles, mais aussi au Festival du Film
Africain et à la journée de la femme. Deux
expositions sont en préparation, dont
une en avril 2016. Les détails arriveront
prochainement dans un de nos prochains
numéros.
Her art is figurative. She was inspired by
scenes in the everyday lives of the women she
photographed as she travelled across Africa.
Watshini has already had the opportunity to
show her works at the White & Art Gallery in
Brussels, but also at the African Film Festival
and on International Women’s Day. She is
currently preparing two exhibitions. More
details on a show she is planning in April
2016 will be provided in one of our next
editions.
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Cuisine
« un mensonge peut donner des fleurs mais pas de fruits. »
Cooking
"A lie may give flowers but no fruits."
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Poulet Yassa
Le poulet Yassa est un plat que
trouve son origine en Casamance,
région au sud-ouest du Sénégal ;
c’est un des plats nationaux du
Sénégal.
On fixe généralement l’origine du poulet
Yassa en Casamance, region sud du Sénégal,
c’est un des plats Nationaux du Sénégal.
Nos recèttes preférées de poulet yassa :
préparations, ingrédients, cuisson du poulet
yassa.
Éviter de remplacer le citron vert par du
vinaigre : le résultat n’est vraiment pas le
même.
Un poulet yassa est raté si il cuit trop ou si il
est trop acide.
Goûtez à toutes les étapes.
Préparation et cuisson
Découpez le poulet en plusieurs morceaux.
Préparez une marinade avec 2 cuillères
d’huile, le jus des 4 citrons, l’ail écrasé, 4 à
6 oignons émincés, le sel et le poivre.
Ingrédients
1 poulet
4 citrons
4 à 6 oignons
1 tête d’ail ou les ¾ selon le goût
1 c. à soupe de moutarde
5 c. à soupe d’huile
1 c. à café de sel
1 c. à café de poivre
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Ingredients
1 chicken (cut into serving-sized
pieces)
4 lemons
4-6 onions
1 head of garlic (or ¾ depending
on taste)
1 tablespoon of mustard
5 tablespoons of peanut oil (or
any cooking oil)
1 teaspoon of salt
1 teaspoon of pepper
Laissez reposer les morceaux de poulet
dans cette marinade pendant 6 à 12 h (ou
une nuit entière au frigo).
Remuez de temps en temps pour que le
poulet soit bien imprégné de marinade.
Retirez le poulet et faites-le légèrement
griller sur la braise, au four ou à la poêle.
Dans une marmite, mettez le reste d’huile
et faites revenir le reste des oignons. Versez
y la marinade.
Ajoutez du piment, la moutarde et mettez
les morceaux de poulet.
Laissez cuire à feu doux pendant 1 h max.
Servez ce plat très chaud avec du riz.
Chicken Yassa is a traditional dish
from the Casamance region in
the south-west of Senegal.
Chicken Yassa is a traditional dish
from the Casamance region in the
south-west of Senegal.
Preparation and cooking
Cut up the chicken into serving-sized pieces
Prepare the marinade with 2 tablespoons of
cooking oil, the juice of 4 lemons, the minced
garlic, 4 to 6 thinly sliced onions, salt and
pepper.
Allow the chicken to marinate in a dish in the
refrigerator for 6 to 12 hours or overnight.
Turn chicken in marinade from time to time.
Remove chicken from the marinade, but save
the marinade.
Grill the chicken over a charcoal fire or cook
it in the oven, or in a frying pan, until chicken
is lightly brown but not done.
While the chicken is browning remove the
onions from the marinade and sauté them in
a large saucepan for a few minutes.
Add oil and remaining marinade into the
saucepan with the pepper and salt.
Finally add the pieces of chicken.
Let the dish simmer at very low temperature
for 1 hour max.
Serve very hot with rice.
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Mes remerciements / My appreciation
Crédits / Credits
Photographie / Photography
Afro Connection magazine tient
sincèrement à remercier son
équipe pour la collaboration et le
dévouement à l’élaboration de ce
premier numéro.
En effet, il va de soi que ce
magazine n’aurait pas vu le jour
sans l’enthousiasme et l’apport
professionnel de ces formidables
personnes.
Sincères remerciements à :
Cédric, Jimmy, Juliette, Mafous,
Maxime, Nicolas, Rachelle, Serge
et Yvoire
The last but not the least, merci à
vous chers (futurs) lecteurs pour le
feedback que vous nous apporterez
à la sortie de chaque numéro mais
surtout pour votre fidélité car sans
celle-ci la pérennité de ce magazine
ne peut être assuré.
Merci
Afro Connection.
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AFRO CONNECTION MAGAZINE
Afro Connection magazine wants
to sincerely thank his team for the
collaboration and dedication to the
development of this first issue.
Indeed, it is obvious that this
magazine would not have been
possible without the enthusiasm and
professional contribution of these
wonderful people.
Many thanks to:
Cédric, Jimmy, Juliette, Mafous,
Maxime, Nicolas, Rachelle, Serge
and Yvoire
The last but not least, thank you to
you dear (future) readers for the
feedback you bring us out of to
every issue but especially for your
loyalty because without this one the
durability of the magazine can not
be assured.
Thank you
Afro Connection
Afro Connection :
Ethno Tendance
Trajectoire / Trajectory :
Diana Robinson
Un jour à/ A day in :
Jon Rawlinson, Masarwa man
Ambassade du Cameroun
Aero Icarus, Swiss Airbus A330-300 HB-JHF@ZRH
Mark Fischer, Reunification Monument - Yaounde
Africulture :
Julien Harneis, To the castle
Fleuve Congo / Congo river :
Julien Harneis, Uele River
Julien Harneis, Fishing at the falls
Racine / Roots :
Christopher Griner, South Africa - Kogelberg Mountains & South Atlantic
Ocean
Insipration :
Julien Harneis, Living off the river
On dit que / People say :
Ethno Tendance
Zabara Alexander, ‘80x vs ‘00x
Tabou :
Diana Robinson, Elephants in Amboseli National Park, Kenya, East Africa
Fashion :
Ethno Tendance
Zacometi
Art :
Ethno Tendance
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