Lundi de Pentecôte Chère Mère Paul
Transcription
Lundi de Pentecôte Chère Mère Paul
Lundi de Pentecôte Jubilé de Mère Paul Kerjulaude, le 16 mai 2016 Lectures : Ph 3, 8-14 Ps 32 Mt 5, 1-16 Chère Mère Paul-Joséphine, Ma Révérende Mère, Mes chères Sœurs, Chers Frères et Sœurs, Pour avoir personnellement célébré un demi-jubilé, il y a deux ans déjà, un jubilé d’argent, 25 ans de profession monastique, je perçois bien quelque chose de l’importance de cet événement dans une vie donnée à Dieu ; mais, je ne le comprends qu’à moitié puisque le vrai jubilé, le Jubilé d’or que nous célébrons ce matin, marque, lui, les 50 ans d’engagement. Il ne fait aucun doute que Mère Paul le comprend beaucoup mieux que moi ! Au moins deux fois mieux que moi ! Nous voici avec vous, ma Mère, au pied de l'autel du Seigneur, et avec Mère Provinciale, avec les Petites Sœurs de la communauté et les résidents de Kerjulaude, nous sommes heureux de vous entourer en ce jour de fête, de prier avec vous et pour vous, et de célébrer avec vous ce Jubilé de cinquante ans de votre engagement dans la Congrégation, à la suite du Christ et de Jeanne Jugan. Vous êtes entrée chez les Petites Sœurs des Pauvres, à Dublin. Vous y avez prononcé vos vœux temporaires, il y a donc cinquante ans, en 1966, avant d’être envoyée en année de stage à Metz. Vous êtes venue ensuite bien normalement à Saint-Pern pour le second Noviciat. Là, au jour fixé, vous avez prononcé vos vœux perpétuels, et ce même jour, à l’issue de la cérémonie des vœux, vous vous êtes dirigée avec toutes les Petites Sœurs dans la grande salle, pour l’émouvante cérémonie des obédiences. Quand votre tour est venu, Mère vous a appelée : Sœur Paul-Joséphine ! Vous vous êtes levée, le cœur battant, et vous avez dit : Oui, Mère ! Mère générale a continué en disant : Sœur, Paul-Joséphine, vous irez à Nancy. Et, venant ainsi d’apprendre votre nouvelle affectation, vous avez répondu : Merci, Mère !, avant de vous asseoir. La brièveté du dialogue veut montrer l’absolue disponibilité des Petites Sœurs, qui peuvent ainsi être affectées aux quatre coins de la planète. Nancy nous paraît relativement proche, mais pour une Irlandaise, c’est déjà un peu loin ! Ce dialogue n’est pas non plus sans rappeler, par sa sobriété et sa simplicité, celui de l’Annonciation dans lequel s’enracine toute démarche chrétienne et religieuse d’obéissance : Qu’il me soit fait selon ta parole ! Je crois que nous pouvons dire que c’est tout simplement beau. Ensuite, il convient de marcher au pas de Dieu. On ne comprend pas toujours tout avec le Seigneur, loin s’en faut, mais il faut lui faire confiance, avancer dans la foi, sachant qu’en toute circonstance, nous sommes dans la main de Dieu, que Dieu vieille sur nous et que Dieu, notre Dieu est un Dieu fidèle et jaloux, comme le dit la Bible, un Dieu qui nous aime. Sans connaître votre vie par le détail, et sans être grand prophète, j’imagine facilement que vous avez dû traverser, comme tout le monde, des périodes plus ou moins difficiles. Vous avez connu la fin de la guerre et l’immédiat après-guerre. Puis, au fil de votre vie, dans bien des circonstances souvent incompréhensibles, parfois inextricables, il vous a fallu vous en remettre, dans une confiance aveugle et un abandon total, c'est-à-dire dans la foi nue et l’espérance théologale, à la seule Providence de Dieu. Ainsi, jour après jour, année après année, à travers les joies et les peines de la vie, le Seigneur, votre Bien-aimé, a forgé dans votre cœur cette Paix profonde que rien ne peut déraciner et qui se fonde sur la certitude et la joie de vous savoir aimée de lui, et qui se fonde sur l’expérience très concrète de la fidélité de Dieu. C’est ainsi, que malgré votre fragilité liée à votre humanité, celle que nous partageons tous, en vous appuyant sur lui, le Bien-aimé, et sur la grâce de Dieu, vous avez pu, dans la fidélité, donner votre propre réponse d’amour, dans la prière, l’oraison, la lectio divina, dans le partage fraternel avec vos Sœurs au cœur de votre belle mission auprès des personnes âgées. Ainsi, en vous appuyant sur la fidélité de Dieu, jour après jour, année après année, vous voilà arrivée, presque par surprise, à cinquante ans de fidélité. Avec vous, ce matin, nous jubilons, et nous voulons rendre grâce au Seigneur. En même temps, en m’associant aux Petites Sœurs de votre communauté et aux résidents de Ma Maison, vous me permettrez de vous remercier pour ce que vous êtes, pour le bel exemple de fidélité que vous donnez au quotidien dans la simplicité et la joie du service. Toute votre vie manifeste une réponse d’amour au Seigneur, et de ce fait, toute votre vie témoigne que nous sommes aimés de Dieu. Il est heureux que nous célébrions votre Jubilé au lendemain de la Pentecôte. Le Seigneur est monté au ciel le jour de l’Ascension, quittant la terre et la compagnie de ses disciples, pour pouvoir se donner à nous, à toute l’humanité et pour toujours, par son Esprit. Telle est votre devise : Voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde (Mt 28, 20). Amen.