De l`agneau pascal à l`agneau de Dieu

Transcription

De l`agneau pascal à l`agneau de Dieu
avril 2014
De l’agneau pascal
à l’agneau de Dieu
Par Stan Kellner avec Pam Woody
Ayant grandi dans une famille
juive conservatrice, j’ai célébré ma
première Pâque à l’âge de 5 ans. Je
m’en souviens comme si c’était hier :
ma famille affairée à ôter toute trace
de levain de la maison, l’odeur du
merveilleux repas qui mijotait dans
la cuisine, l’excitation de mettre la
table de cette manière si spéciale et
de préparer les éléments uniques
à la Pâque. Et mon père qui nous
expliquait que ce repas symbolisait la libération d’Israël après plus
de 400 ans d’esclavage en Égypte.
Bien que la Pâque soit reconnue
comme une fête juive, pas besoin
d’être juif pour apprécier le symbolisme de l’Ancien Testament qui
lui est associé. Je suis un disciple de
Jésus depuis plus de 35 ans et j’ai
la certitude que les familles chrétiennes peuvent elles aussi expérimenter ensemble ce rituel riche de
sens, alors qu’elles se préparent pour
le triomphe de Pâques.
Selon le récit de la première Pâque
raconté dans Exode 12, le sang d’un
agneau a été répandu et les linteaux
des portes en ont été peints, afin que
Dieu « passe par-dessus » cette maison, épargnant la famille de la mort.
Cette image spirituelle symbolise
le sang de l’Agneau de Dieu, Jésus,
peint sur les linteaux de notre cœur.
Quelle belle image de pardon !
Lorsque nous comparons les principes de la Pâque au sens de la mort
et de la résurrection de Jésus, il est
passionnant de voir comment les
deux sont liés. Les directives que
Dieu a données à Son peuple il y a
des milliers d’années annonçaient
déjà Son plan pour délivrer chacun
de nous, par la mort et la résurrection de Jésus, des centaines d’années plus tard.
comment célébrer
le seder ?
Le Seder est la cérémonie religieuse racontant l’histoire de la Pâque. C’est un rituel familial où tout le monde se réunit autour de la table pour un service spécial,
parfois suivi d’un repas. Il comprend souvent la lecture d’un texte de 48 pages : le
Haggadah (un texte juif qui énonce l’ordre du Seder).
Le Seder est traditionnellement célébré en une nuit et se compose en 15 étapes,
mais les familles peuvent le célébrer de la manière qui leur convient le mieux. Dans
plusieurs cercles chrétiens, le Seder est célébré le jeudi précédant Pâques, dans le
cadre de la Semaine Sainte.
Envisagez de partager le Seder en famille au cours d’une soirée, ou prenez part à
ces éléments un peu chaque jour au cours de la semaine précédant Pâques.
préparation pour
le seder
Une fois tous les aliments contenant du levain retirés de la maison, le Seder traditionnel commence au coucher du soleil alors que la mère allume les chandelles
et récite une bénédiction. Pendant tout le repas, la famille maintient une posture
détendue ; utilisant des oreillers ou des coussins pour s’appuyer.
Voici la liste des éléments de base du Seder :
Pour chaque personne :
1. 2 brins de persil
2. 1 cuillérée à soupe d’harosset — voir recette page 5
3. vin ou jus de raisin — 4 portions de 3 onces par personne
4. eau salée — 1 bol pour 4-5 personnes
5. ½ cuillérée à thé de raifort (amer)
6. ¼ carré de matsa (disponible dans la plupart des épiceries
dans la section kasher ou ethnique)
La place d’Élie :
Une place est laissée vide pour Élie, avec les mêmes éléments, sauf qu’une seule portion de vin ou de jus est versée, et laissée à gauche de la place durant la cérémonie.
page 2
D
E
C
F
A
3
I
H
4
B
6
1
G
5
2
Indications pour celui qui dirige
la cérémonie :
A.2 chandelles blanches et
chandeliers avec allumettes
B. 1 bol d’eau salée
C. 1 os d’agneau sans viande,
bruni au four
D.3 carrés de matsa (pain sans levain) et 4 serviettes de table
E. 1 œuf dur
page 3
F. 1 bol d’eau claire avec une ser viette pour s’essuyer les mains
G.1 oreiller ou coussin
H.1 petite récompense
(un petit jouet ou un bonbon
par exemple)
I. légume (optionnel)
Ce qui suit est une version du Seder suivant la tradition juive tout en intégrant la perspective
chrétienne de ma famille. J’espère que votre famille aimera célébrer cette fête autant que la mienne !
1. La 1ère coupe : la coupe de la sanctification
Chaque personne remplit sa coupe de
vin ou de jus de fruit.
Expliquez : Ceci est la couple de la sanctification. Le mot sanctification signifie
être mis à part pour Dieu. Les familles
juives se rappellent que Dieu a accompli des miracles pour libérer (mettre à
part) Israël de l’Égypte. Nous nous rappelons que Christ nous a mis à part du
monde en tant que nation sainte pour
Lui (1 Pierre 2.9).
Chaque personne boit sa coupe.
2. Lavage des mains
La personne qui dirige la cérémonie
trempe ses mains dans la bassine et s’essuie les mains avec la serviette.
Expliquez : Les familles juives se rappellent ainsi que le prêtre se lavait dans
le bassin avant de pouvoir venir à Dieu
au nom du peuple d’Israël (Exode 30 .1721). Ce rituel nous ramène à Jésus qui a
lavé notre conscience coupable, afin que
nous puissions nous approcher de Dieu
(Hébreux 10.22). Ce symbole de purification éclaire également les commentaires et réactions des disciples quand
Jésus a lavé les pieds lors de la Pâque
Seder (Jean 13.1-17).
3. Trempage du persil
Chaque personne trempe le persil dans
l’eau salée, un brin à la fois.
Expliquez : Le premier trempage fait
référence aux larmes versées par les
Israélites lorsqu’ils étaient réduits à l’esclavage ; le deuxième trempage rappelle
la noyade de l’armée égyptienne dans
la mer Rouge et la libération miraculeuse de la nation d’Israël (Exode 14.1331). Dans le Nouveau Testament, l’apôtre
Paul compare la traversée de la mer
Rouge au baptême, qui symbolise notre
rédemption du péché (1 Corinthiens 10.12).
4. Le matsa du milieu
Celui qui dirige la cérémonie prend le
matsa du milieu de la pile de trois matsas, le brise en deux, remet une moitié
au milieu des trois et enveloppe l’autre moitié dans une serviette de table.
Ensuite, il cache la moitié du matsa du
milieu pendant que le reste de la famille
ferme les yeux.
Expliquez : Nous pouvons voir la belle
illustration de la Trinité dans le matsa
– le morceau au-dessus représente le
Père, le morceau du dessous représente
le Saint-Esprit ; et le morceau du milieu
représente Jésus, qui fut brisé pour nous
et ensuite enveloppé dans du lin pour
être caché (Marc 15.45).
5. Les quatre questions de l’histoire
de la Pessah
Celui qui dirige la cérémonie et le plus
jeune enfant de la famille posent et
répondent maintenant à quatre questions importantes qui expliquent pourquoi la Pâque est célébrée :
question d’introduction
L’enfant : Pourquoi cette nuit est-elle
différente de toutes les autres nuits ?
Le maître de cérémonie : Autrefois, nous
étions esclaves du pharaon en Égypte, mais
désormais, nous sommes libres. Nous mettons cette nuit à part chaque année pour
nous souvenir de ce que Dieu a fait pour nous.
question 1
L’enfant : Tous les autres soirs, nous mangeons du pain au levain. Pourquoi est-ce que
ce soir nous mangeons seulement du matsa,
ce pain sans levain ?
Le maître de cérémonie : Le matsa nous
rappelle deux choses : nous avons été délivrés
de l’esclavage en Égypte, et nous avons une
nouvelle vie.
question 2
L’enfant : Tous les autres soirs, nous mangeons toutes sortes d’herbes. Pourquoi estce que ce soir nous mangeons seulement des
herbes amères ?
Le maître de cérémonie : Nous nous rappelons ainsi combien l’esclavage de nos
ancêtres était amer lorsqu’ils vivaient en
Égypte.
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question 3
L’enfant : Tous les autres soirs, nous sommes parfois assis bien droit sur nos chaises,
parfois plus détendus. Pourquoi est-ce que
ce soir nous sommes tous assis de manière
détendue ?
Le maître de cérémonie : Auparavant, nous
étions esclaves, mais maintenant nous pouvons nous détendre pour exprimer le repos
dont nous jouissons en tant qu’hommes libres.
Ce coussin représente notre liberté.
question 4
L’enfant : Tous les autres soirs, nous ne trempons jamais les herbes. Pourquoi est-ce que ce
soir nous trempons les herbes par deux fois ?
Le maître de cérémonie : Nous nous souvenons ainsi des larmes et de la délivrance
miraculeuse ; c’est ce que nous représentons
avec le persil.
Ensuite, le leader lit Exode 12.1-13 en
brandissant l’os de l’agneau.
Expliquez : Lors de la célébration originale de la Pâque, un agneau a été tué
et son sang a été répandu sur les montants des portes et sur les linteaux de la
maison pour protéger la maisonnée du
10e fléau : la mise à mort du premier-né
(Exode 12.13). Chaque personne devait
manger de cet agneau sacrificiel – personne ne pouvait manger pour une autre
personne. Nous comprenons que nous
devons tous prendre la décision personnelle d’appliquer le sang de Jésus
sur les linteaux de notre cœur, afin de
ne jamais expérimenter le jugement du
péché ( 1 Jean 1.7-8).
6. La 2ème coupe : la coupe des fléaux
Tout le monde remplit sa coupe une
deuxième fois.
Expliquez : Ceci est la coupe des fléaux.
Dieu a fait venir 10 plaies sur l’Égypte
afin de démontrer Sa puissance et
délivrer la nation d’Israël.
Remerciez Dieu d’avoir délivré Israël et
de nous avoir délivrés.
Ensuite, chaque personne trempe une
cuillère dans sa coupe, puis fait tomber
10 gouttes de vin sur une assiette en
disant le nom de chaque plaie : sang,
grenouilles, poux, moustiques, maladie du bétail, ulcères, grêle, sauterelles,
obscurité et mort des premiers-nés. Pour
finir, chaque personne boit sa coupe.
7. Les herbes amères
Tout le monde prend un morceau de
matsa, y ajoute une petite portion de
raifort et le mange.
Expliquez : Manger des herbes amères
(raifort) symbolise l’amertume de l’esclavage que la nation d’Israël a enduré
en Égypte. Nous nous rappelons également l’amertume de notre esclavage au
péché (Jean 8.34).
8. L’harosset
Chaque personne mange un morceau de
matsa avec un peu d’harosset.
Expliquez : Ce mélange symbolise le
mortier utilisé par les Israélites pour
faire des briques en Égypte. Ce doux
mélange représente le dur labeur amer,
parce que même le dur labeur est adouci par la promesse de la rédemption.
Nous savons que c’est par les amères
souffrances de Christ que la douceur
de la rédemption est aussi venue à nous
(Hébreux 2.9-10).
recette de l’harosset
Mélangez et servez frais :
- 6 pommes pelées, épépinées
et coupées en dés
- 1 tasse de noix hachées
- ½ tasse de miel
- 1 cuillérée à thé de canelle
- ¼ tasse de vin rouge doux
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9. Partage de l’harosset
Tout le monde prend un morceau d’harosset et en donne à manger à la personne à sa droite, en disant, « Shalom,
paix à toi. »
Expliquez : Quand Jésus a apporté la
douceur dans nos vies par Son pardon,
Il n’a jamais voulu que nous la gardions pour nous-mêmes. Alors que nous
nous nourrissons mutuellement d’harosset, nous démontrons que nous voulons passer ce doux message à d’autres
(Mathieu 28.19-20).
10. Explication de l’œuf
Celui qui dirige la cérémonie prend
l’œuf.
Expliquez : L’œuf nous rappelle que le
temple a été détruit en 70 de notre ère,
et que les juifs n’étaient donc plus capables de faire des sacrifices. L’œuf symbolise le Haganah : la fête du sacrifice
qui était faite à l’époque du temple. C’est
pour nous un rappel que Jésus était le
sacrifice final qui a emporté notre péché
une fois pour toutes (Hébreux 10.1-18).
11. Le repas
Votre famille peut maintenant manger un repas complet, en souvenir du
repas qui a pris place en Exode 12. Les
menus du Seder peuvent varier. Parmi
les plats, on retrouve souvent de l’agneau rôti et des pommes de terre, de
la soupe de boules de pain azyme et du
gâteau éponge. (Vous pouvez faire une
recherche en ligne pour créer votre propre repas de Pâque.)
Élie
12. À la recherche de l’afikomen
L’afikomen désigne le morceau de matsa qui a été caché plus tôt par celui qui
dirige la cérémonie.
Il est temps de jouer à un jeu amusant :
envoyez les enfants à la chasse pour
trouver le matsa caché. Quiconque
trouve le morceau reçoit une récompense symbolique – une rançon est
payée pour l’afikomen. Une fois retrouvé, l’afikomen est brisé en morceaux et
distribué à tous.
Expliquez : Jésus lui-même a utilisé le
matsa comme illustration de Son sacrifice quand il a brisé le pain durant
le dernier souper et dit : « Ceci est mon
corps livré pour vous » (Luc 22.19).
13.La 3ème coupe : la coupe
de la rédemption
Tout le monde remplit sa coupe une
troisième fois.
Expliquez : Ceci est la coupe de la
rédemption. Le mot rédemption
sous-entend l’idée d’un prix à payer
pour délivrer quelqu’un de l’esclavage.
L’agneau sacrificiel offert à la Pâque paie
le prix pour délivrer la nation d’Israël de
l’esclavage de l’Égypte. Nous savons que
Jésus a bu avec Ses disciples et déclaré :
« Buvez-en tous ; car ceci est mon sang,
le sang de l’alliance, qui est répandu
pour plusieurs, pour la rémission des
péchés. » (Matthieu 26.27-28) Buvez la
troisième coupe en souvenir de Jésus.
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14. À la recherche d’Élie
Alors que la cérémonie tire à sa fin, un
des enfants va à la porte et jette un coup
d’œil pour voir si Élie arrive.
« Élie est-il là ? » demande celui qui
dirige la cérémonie.
« Non, il n’est pas là », dit l’enfant.
« Peut-être qu’Élie viendra l’année prochaine ! » lui répond celui qui dirige la
cérémonie.
Expliquez : Selon Malachie 4.5-6, le
peuple juif sait qu’Élie va préparer la
voie pour le Messie. Quand ils demandent si Élie arrive, en réalité ils proclament qu’ils attendent le Messie. Nous
reconnaissons que Jean le Baptiste a
préparé la voie du Seigneur il y a plus
de 2000 ans (Luc 1.13-17).
15. La 4ème coupe : la coupe de la louange
Tout le monde remplit sa coupe une
quatrième fois.
Expliquez : La dernière coupe est un
rappel de la promesse de Dieu à Israël
(Exode 6.7) : « Je vous prendrai pour
mon peuple. » Le peuple juif attend avec
impatience un âge d’or où tout le monde
sera en paix et sera réuni avec Dieu.
Dans les foyers juifs, il est traditionnel
de terminer avec le chant « Nouvel An à
Jérusalem », une indication supplémentaire qu’ils attendent le Messie. En tant
que disciples de Jésus, nous avons également été choisis par Dieu pour être Son
peuple et nous attendons avec impatience le retour du Messie, afin d’être
avec Lui pour toujours (1 Thessaloniciens
4 .13-17). Donc, la cérémonie de la Pâque
terminée, buvons la quatrième coupe,
proclamant : « Viens, Seigneur Jésus ! »
Stan Kellner, un disciple juif de Jésus, partage
les vérités de la Pâque depuis plus de 30 ans et
est l’auteur de « Behold the Lamb: Messianic
Passover Haggadah. »
Cet article a été publié dans le numéro de marsavril 2012 du magazine Thriving Family sous
le titre « From the Passover Lamb to the Lamb
of God. » Tous droits réservés © 2012 par Stan
Kellner et Pam Woody. Utilisation autorisée.
Traduit de l’anglais par Sylvie Roy.
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