Leçon 2. LE COMPORTEMENT HUMAIN. RAISON ET LIBERTÉ

Leçon 2. LE COMPORTEMENT HUMAIN. RAISON ET LIBERTÉ
Activité initiale: Lecture et commentaire du texte
1
«De toute façon à la Ferme ce matin-
là tout m’a dépouillée. On ne peut pas dire
que ce soit jamais drôle à la Ferme mais
franchement
ce
matin-là,
on
a
beau
l’appeler la Ferme entre nous parce qu’on
trouve que c’est plus vrai que Lycée (je vais
expliquer : à la Ferme il y a des animaux, il y
a des chèvres et des oies, c’est nous, et on
nous traite comme ça et tout le monde
beugle et tout le monde fait meuh ! meuh !
tout le monde caquette, cot, cot, cot, codet,
il y a des débiles et des simples d’esprit, on
nous met en rang comme des vaches et on nous nourrit. La seule différence c’est qu’on nous
trait pas, mais à part ça c’est pareil, on est des veaux et les profs, à part un ou deux, ils sont
comme des fermiers, ils nous regardent tous ensemble mais jamais une par une. Jamais dans
les yeux, toujours le troupeau) Je reprends, on a beau appeler ça la Ferme ça fait rire que nous,
mais c’est plutôt l’Enfer. J’avais du retard sur tous mes textes, en contrôle zéro, je me suis
plantée, je me suis fait engueuler deux fois de suite deux profs à la suite alors j’ai pleuré, j’ai
eu mal aux yeux, j’ai demandé à aller à l’infirmerie et la prof n’a pas voulu » (Extrait tiré de Des
cornichons au chocolat, pàg. 6)
•
•
Soulignez les mots qui ne sont pas connus
Traduisez
Pour approfondir :
•
•
•
Pourquoi appelle-t-elle le Lycée la Ferme?
Partagez-vous son opinion? Expliquez votre réponse.
D’après vous, quelles sont les principales différences entre les
animaux et les personnes ?
Etre humain
•
Animal
La mauvaise humeur de Stéphanie peut s’expliquer. A votre avis,
qu’est-ce qui s’est passé ? (Faites attention au dernier paragraphe)
1
Adaptación de “Leçon 2. Le comportement animal, le comportement humain » de Emilio Fuertes. IES
Jerónimo Zurita. Zaragoza
1
LE COMPORTEMENT ANIMAL
La vie est un ensemble de problèmes. Les humains, comme les animaux, ont
des problèmes. Mais, les uns et les autres, comment font-ils à les résoudre ?
Le comportement des animaux est instinctif, irrationnel, c’est-à-dire, il est
déterminé par des règles innées de conduite. Par exemple, la recherche de
nourriture, la conduite sexuelle, etc.
2
LE COMPORTEMENT HUMAIN
2.1 Capacité de prévoir des conséquences : connaissance, raisonnement
Les êtres humains sont doués de raison. Souvent ils sont conscients de ce qu’ils
font, ils sont capables de prévoir les conséquences de leurs actes, bref, ils
réfléchissent.
2.2 Possibilité de choisir parmi de stimuli 2 différents : liberté
En réfléchissant sur ses problèmes, on se rend compte que l’on peut choisir
entre diverses possibilités, c’est à dire, on est libre.
Lors de la mise en commun des différences entre les êtres humains et les
animaux, on est arrivé à en dégager les suivantes : la raison, le langage, la
technique… mais pas tout le monde accepte que la liberté est une qualité exclusive
de l’homme, c’est à dire, quelqu’un est convaincu que les animaux sont libres. Par
contre, d’autres doutent que les humaines soient libres. Donc, il faudrait expliquer la
notion même de liberté. Ce serait intéressant de partir de la différence entre animaux
sauvages (exclure ceux qui se trouvent au Zoo) et animaux domestiques.
Activité : Composez une liste ou répertoire d’animaux domestiques (à la
Ferme : les oies, les chèvres, …) et une autre d’animaux sauvages (qui habitent dans
la jungle : le lion, la panthère, …) Quels sont les animaux les plus libres ? Est-ce que
le lion sauvage est libre ? Est-ce que le lion affamé est libre de manger ou de ne pas
manger la gazelle ? (À la fin de la leçon vous trouverez la question de la liberté)
2
Pluriel de stimulus, élément de l’environnement qui est susceptible d’avoir un effet sur l’organisme ou de
produire une réponse de l’organisme.
2.3 Responsabilité
•
•
"Etre libre signifie, avant tout, être responsable vis-à-vis de soi-même."
(Mircea Eliade)
"Je suis libre car je sais que je suis moralement seul responsable de tous mes
actes."
•
•
(Robert Heinlein)
On ne fait pas ce qu'on veut et cependant on est responsable de ce qu'on est."
(Jean-Paul Sartre)
"Nous sommes responsables de ce que nous sommes et nous avons le
pouvoir de faire de nous-mêmes tout ce que nous désirons être."
(Swami Vivekananda)
Exercice : Choisissez une des phrases et expliquez pourquoi vous l’avez préférée.
Si on peut choisir, cela veut dire qu’on est responsable des conséquences de
nos actions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises.
On
est
responsable
des
actions
propres et des conséquences prévisibles
des actions. Je préciserais en disant que
nous
sommes
tous
responsables
des
décisions que nous prenons, à conditions
que nous soyons dans la capacité d'en
mesurer les conséquences.
A partir du moment où je prends la
décision
de
participer,
d'ignorer,
ou
d'envenimer une situation que je suis capable de comprendre, je deviens responsable
des conséquences et je pose une nouvelle pierre dans la construction de moi-même.
Ainsi, chaque fois que nous tournons le regard devant une personne dont nous
percevons le mal-être, nous prenons une décision, en toute liberté. Cette décision
participe à faire de nous ce que nous sommes.
Chaque fois que nous aidons
quelqu'un ou que nous faisons délibérément du mal, il en va de même.
La liberté nous donne souvent le sentiment
de n'avoir de compte à rendre à personne,
alors qu'en réalité, elle nous oblige en
premier lieu à nous rendre des comptes à
nous-mêmes. Et il n'y a pas personne plus
habilitée à nous juger.
"Nous ne devenons jamais que l'une des
nombreuses personnes que nous aurions été
capables de devenir. Nous ne développons
que certaines potentialités de notre nature,
celles compatibles, certes, avec les conditions
d'environnement auxquelles nous sommes
exposés, mais celles aussi qui dépendent des choix que nous faisons dans le cours
de nos propres vies." René Dubos
EN CONCLUSION, le domaine de l’ETHIQUE, ce sont les actions humaines,
conscientes, et libres
Réfléchissez et répondez : Est-ce qu’on est toujours responsable du devenir de
notre vie ?
3
CLASSIFICATION DES ACTIONS HUMAINES
Activité: Texte de Stéphanie.
Donc, Sophie et moi on était dispensées, alors on est allées se balader sur les
Champs. On est allées par le métro. Je supporte le métro de moins en moins, j'ai
tout le temps envie d'y vomir, mais ça va vite, c'est pratique. Sur les Champs, on
est tombées sur une autre copine, elle a changé de lycée depuis l’an dernier,
maintenant elle est dans un cours privé, elle s'appelle Fleur, ça au moins c'est un
nom original, ses parents sont extra. Fleur est rousse et elle a un chat aussi. On
est allées chez elle, c'est pas loin des Champs. On a écouté de la musique, ses
parents sont rentrés et nous ont invitées á dîner, moi j'ai dit je peux pas, le père
de Fleur m'a dit : « Tu veux que j’appelle chez toi ? Je te raccompagnerai après le
dîner »
Dans ce texte, il faut :
‰
‰
Souligner tous les verbes
Identifier ceux qui expriment une action et ceux qui expriment
un sentiment
‰
‰
Dans le texte, y-a-t-il des actions inconscientes ou involontaires ?1
Y-a-t-il quelque jugement de valeur ?1
Dans notre vie nous réalisons beaucoup d’actions. Nous pouvons les classer par
des critères multiples.
3.1
Quant à la forme (de la part du sujet)
‰
Inconscientes, involontaires, automatiques: on
les fait sans en prendre conscience (ronfler,
sommeiller, ciller, marcher ( ?).
‰
Conscientes, volontaires: on se rend compte
de ce qu’on est en train de faire. Celles-ci, à
son tour, peuvent être:
o
Habituelles: faites par habitude, avec
un certain automatisme ( se laver le
matin, s’habiller, aller au lycée, écrire,
se promener)
o
Délibérées: (préméditées) décidées,
volontaires, conscientes et libres (acheter un CD, prendre des notes,
aller au cinéma, présenter des excuses)
3.2 Quant au contenu, selon la nature de l’action (Voir « Les règles de
conduite »)
‰
Instrumentales ou techniques : ce sont de simples moyens pour parvenir à ses
fins (allumer l’ordinateur)
‰
Sociales, de courtoisie: elles nous rendent la vie plus aisée (dire bonjour, ne
dire pas de gros mots, céder la place au bus) Mais aussi culturelles (le voile
islamique, l’excision…)
‰
‰
Juridiques: exigées par les lois (payer des impôts, dénoncer une agression)
Morales: elles sont exigées par la conscience de chacun, par sa propre
conviction (respecter le bien d’autrui, aider le copain qui a besoin de nous).
Toutes ces actions sont dirigées par des différentes règles.
Règles de conduite
Origine
extérieure
à l’individu
Origine
intérieure
Règle
religieuse
Règle du
droit
Règle
sociale
Règle
morale
(spirituelle)
Origine: Dieu
(juridique)
Origine : le pouvoir
Origine:
Le groupe
Origine:
conscience
Finalité:
spirituelle
Sanction
intérieure
4
4.1
Finalité: la paix,
justice
sociale.
Sanctionne l’état
Finalité: acceptation
du groupe.
Sanction: rejet,
exclusion
Finalité: faire le
bien.
Sanction:
intérieure
L’ACTION MORALE.
Définition
Nous appelons morale l’action réalisée par l’homme de manière consciente,
délibérée et libre, que le propre sujet juge comme bonne ou mauvaise avec l’accord
de sa conscience et ses valeurs morales.
Seulement les actions volontaires, libres sont morales ou immorales. Deux
conditions sont requises pour considérer une action comme libre : connaissance
(savoir qu’est ce qu’on va faire) et décision (vouloir le faire)
4.2
Caractéristiques des actions morales, des principes moraux, des règles
morales :
‰
‰
‰
Obligatoires: il faut les réaliser, on est obligé, (la liberté étant présente)
Inconditionnelles: sans conditions, sans autres fins, pour elle-même
Universelles: elles devraient être exigées à tout le monde.
Exercice: Etudier ou pas étudier (c’est la question)
Réfléchissez et répondez en petit group.
•
•
•
•
Il n’est qu’instrumental
C’est une exigence sociale
On est obligé par la loi
C’est un devoir moral.
COMMENTAIRE DE TEXTE. SAVATER : ÊTRE BON
«Et sais-tu pourquoi il n’est pas facile de décréter quand un être humain est
«bon » et quand il ne l’est pas ? Parce que nous ne savons pas à quoi servent les êtres
humains! Un footballeur sert á jouer au football, il aide son équipe á gagner et il
marque des buts; une moto sert á nous transporter d’une façon rapide, stable,
résistante... Métiers et instruments répondent á des normes utilitaires assez claires,
établies de l’extérieur: si les normes sont respectées, parfait, sinon, tant pis et au
suivant. On ne demande rien d’autre. Personne n’exige d’un footballeur - pour être un
bon footballeur, pas un bon être humain- qu’il soit charitable ou sincère; personne ne
demande á une moto, pour être une bonne moto, de servir á planter des clous. Mais si
l’on prend l’être humain dans son ensemble, les choses ne sont pas si claires, car il
n’y a pas un règlement unique pour devenir un bon humain, et l’homme n’est pas un
instrument servant á un but précis. Il y a bien des façons d’être bon (ou bonne,
évidemment), et les opinions portées sur les comportements varient en fonction des
circonstances… Voilà pourquoi de l’extérieur il n’est pas facile de déterminer qui est
bon et qui est mauvais, qui fait ce qu’il convient ou son contraire. Il faudrait étudier,
non seulement toutes les circonstances de chacun cas, mais aussi les intentions, qui
animent chacun.»
1. Lis attentivement le texte et souligne les idées fondamentales.
2. Fais un résumé du texte.
3. Est-ce qu’il est possible définir « une bonne voiture » ? Et une bonne
personne ? Quelle est la différence ?
4. Commente le texte.
LA LIBERTÉ
Esclavage et servitude3
Sénèque
Lettres à Lucillius, Lettre 47, (env. 63 apr. J.-C.), trad. H. Noblot et P. Veyne, Les
Belles Lettres, pp. 706-707.
La pire folie est de juger un homme soit sur l'habit, soit sur la condition, qui n'est
qu'un habit jeté sur nous. " Il est esclave. " Mais c'est peut-être une âme libre. " Il
est esclave. " Lui en ferons-nous grief ? Montre-moi qui ne l'est pas. Tel est
asservi à la débauche, tel autre à l'avarice, tel autre à l'ambition, tous sont esclaves
de l'espérance, esclaves de la peur. Je te citerai un consulaire l'humble servant
d'une vieille bonne femme, un riche soumis à une petite esclave ; je te ferai voir
des jeunes gens de la première noblesse asservis à quelque danseur d'opéra. La
plus sordide des servitudes est la servitude volontaire.
Quelle est la pire des servitudes ?
celle du maître ou celle de l'esclave ?
Expliquez en quoi la condition est comme l'habit
Mise en situation
Sénèque distingue deux types d'esclavage. Quels
sont-ils et quels sont les deux types de liberté
qui leur correspondent?
Vous pensez-vous libre ou esclave, et en quel
sens ?
Si l’on pose la question « Qu’est ce qu’être libre ? »….La plupart des gens
répondent à la question : « Ça signifie pouvoir faire ce que l’on veut ».
Il importe tout d’abord d’établir une distinction fondamentale entre la liberté
intérieure et la liberté extérieure.
Liberté intérieure : liberté de vouloir
4
La première sorte de liberté, et la plus fondamentale, est la possibilité de
choix, toujours dès une situation donnée. Tout être humain normal naît et demeure
libre en ce sens qu’il est toujours et en tout moment de sa vie consciente en train de
faire des choix : chaque vie est un tissu complexe de millions de choix personnels,
3
http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/logphil/notions/liberte/etonne/esclavage.htm
Adapté de http://www.williamgairdner.com/sur-les-divers-sens-du-mot-li/
4
pour le meilleur ou pour le pire. Nous ne pouvons pas échapper à cette sorte de
liberté. De ce point de vue, nous sommes condamnés à être libres (Sartre) : même
choisir de ne pas choisir constitue un choix. La liberté intérieure relève de la plus
grande intimité personnelle.
Ses conditions sont : conscience et possibilité de choix (intérieur)
Liberté extérieure (parfois dénommée « affranchissement de... »)
Liberté politique (parfois dénommée « liberté de faire … »)
Cette expression désigne les libertés normales et communes que l’on
observe généralement dans la vie quotidienne de la plupart des pays. Elle est parfois
associée à un affranchissement ou à une libération par rapport à une réalité parce
qu’elle présuppose une immunité contre toute intervention indue d’une autorité,
notamment l’autorité publique.
Ce que nous appelons « liberté politique » concerne certains droits prévisibles
et permanents d’agir (que nous y ayons recours ou non) et les limites imposées aux
pouvoirs publics afin de garantir l’exercice de ces droits.
Les libertés politiques les plus fréquentes sont le droit de s’exprimer
librement, de s’associer à des personnes de son choix, d’être propriétaire de certains
biens, de pratiquer sa religion, de quitter son pays et d’y revenir, d’être jugé par un
jury composé de citoyens ordinaires, de voter lors d’une élection (dans les régimes
démocratiques) et ainsi de suite. Lorsque ces droits existent, nous pouvons prétendre
avoir la liberté de faire ces choses (bien que, en vérité, nous ne soyons libres de les
faire que si elles sont permises). Ils comprennent les droits normalement reconnus
dans une société libre (laquelle peut, selon le cas, être ou ne pas être démocratique).
Par exemple, Athènes possédait tous ces droits, mais n’était pas démocratique au
sens que nous donnons aujourd’hui à ce mot (près d’un tiers des citoyens d’Athènes
étaient des esclaves).
LIBERTÉ
Pouvoir faire ce que l’on veut
Liberté de
vouloir.
Liberté de faire
Liberté extérieure
Liberté intérieure
LIBERTÉS
ou libre arbitre
Connaissance
(Savoir )
Décision
(Vouloir)
Liberté
d’expression.
Liberté de
mouvement
Liberté
d’association
Pour conclure : Il faut distinguer entre liberté de faire (absence de contrainte extérieure) et
liberté de vouloir ou de ne pas vouloir, de désirer ou de choisir telle chose plutôt que telle autre.
Celle-ci exige la présence de l’intelligence, elle est liée à l’exercice de la raison, de la pensée. Hors
de cette condition, il n’y a vraiment pas de liberté.