waiment que Ce n`est toutefois pas le souvenir qu`en

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waiment que Ce n`est toutefois pas le souvenir qu`en
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pourrait parler, quelqu'un qui ne lui jouerait pas la comédie et
qui serait authentique... Je comprends ce qui motive Lisa ; moi
aussi, je peux aisément faire peur aux gens, et je sais comment
les provoquer. Et comme Lisa, je sais que les gens ne sont pas
honnêtes avec moi et ça me donne 1e goût de m'isoler. »
Angelina Jolie a par ailleurs confié qu'elle était très nerveuse
de jouer au sein d'une équipe presque entièrement feminine sur
(Jne vie volée. Elle se souvenait encore trop bien du fiasco de
Foxfire, malgré sa relation avec Jenny Shimizu. « Je craignais
waiment que ça ne se passe pas bien. Je préfère la compagnie
des hommes. J'ai déjà travaillé avec des femmes auparavant et
je côtoie
ça ne s'est pas vraiment bien passé. Mais dans ce cas-ci,
des actrices incroyables et nous sommes toutes très proches. »
Ce n'est toutefois pas le souvenir qu'en a gardé un des
techniciens sur le plateau, qui affirme que les actrices n'avaient
vraiment pas l'air de sympathiser. << Elles étaient très, très froides
les unes envers les autres, selon ses souvenirs. Je ne dirais pas
que Jolie était pire ou qu'elle était vraiment désagréable, mais
elle et Winona ne semblaient pas s'entendre du tout. En général,
elles s'ignoraient mutuellement, mais lorsqu'elles devaient
interagir, elles ne semblaient vraiment pas s'apprécier. »
Même Brittany Murphy, qui incarnait Daisy, a eu cette
impression de tension sur le plateau, bien que pour sa part, elle
ait imputé celle-ci à la nature des personnages. Elle se rappelle
particulièrement bien à quel point Jolie et Ryder s'étaient
investies dans leur rôle respectif. « Pendant les douze semaines
qu'aura duré le tournage, tI a été très rare de les voir décrocher
de leur personnage, a-t-elle confié par la suite. Lisa, interprétée
par Angelina, déteste Daisy, alors elle m'ignorait totalement.
Un jour, elle s'est mise à me parler et, soudainement, s'est tue.
Elle m'a dévisagée, puis Lisa a remplacé Angelina et elle s'est
simplement éloignée de moi. »
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Murphy a néanmoins raconté un geste de bonne volonté de la
part de sa partenaire devant les caméras, pour se faire pardonner
toutes ces semaines d'indifference. « Elle passait son temps à
tne taquiner au sujet de la pemrque que je devais porter pour le
rôle de Daisy. À la fin du toumage, [Angelina] m'a offert un sac
ù dos orné d'un chien qui avait exactement la même tignasse,
s'est-elle remémoré. Je pense que c'était sa façon à elle de me
dire qu'iln'y avait pas de rancune, que tout cela était imputable
t\ sa façon de jouer. »
Toutefois, Brittany Murphy a des souvenirs similaires en ce
qui concerne l'attitude de Ryder. <<'Winona n'accordait aucune
importance aux autres acteurs au quotidien, relate-t-e1le. Elle
entrait dans la peau de Susanna dès l'instant où elle mettait les
pieds sur le plateau pour son maquillage. Ce n'est pas la façon
dont je suis habituée de travailleq mais je crois que c'étaitla
bonne manière de s'y prendre pour ce projet, parce que c'est un
film très intense. >>
Pour sa part, Angelina Jolie a avoué qu'elle ne s'entendait
tout simplement pas bien avec Winona Ryder, la productrice et
sa partenaire dans le film, et que celan'avait pas grand-chose à
voir avec leur méthode d'interprétation, à leur façon de se mettre
dans la peau d'un personnage. << Interrogez'Winona à propos de
la nuit où nous avons couché ensemble, blaguait-elle au sujet
des tensions entre elles. J'étais très sociable sur le plateau, mais
pas avec elle. C'est comme ça que ça s'est passé, voilà tout. Et
quand elle n'était pas sur le plateau, elle était presque tout le
temps avec Matt [Damon]. »
Lorsqu'on lui a demandé si el1e croyait que Ryder avait
été intimidée, elle s'est montrée méfiante. « Je ne crois pas
que quiconque devrait être intimidé par une autre personne...
mais peut-être a-t-elle pensé que j'essaierais de l'embrasser. »
Ce n'était pas la première fois que Jolie sous-entendait que ses
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tendances lesbiennes créaient une certaine
friction sur le plateau.
Je me suis beaucoup rapprochée de certaines actrices, s'estelle rappelé. Plusieurs d'entre elles avaient une petite amie ou
une maîtresse ou étaient bisexuelles. Winona étaitprobablement
une des seules femmes hétéros sur le plateau. »
Mais selon le même technicien, les waies tensions sur le
<<
plateau étaient entre Angelina Jolie et le réalisateur, James
Mangold. Ils ont euplus d'une prise de bec au cours du tournage.
<< Lorsqu'elle lui gueulait dessus, vous ne saviez jamais si c'était
Lisa ou Angelina qui gueulait, s'est-il remémoré, mais quoi
qu'il en soit, ils se disputaient souvent, principalement au sujet
de comment jouer une scène. I1 lui disait d'être plus crédible,
des trucs de ce genre. Il devait tenir les rennes serrés pour éviter
qu'elle ne s'emballe avec le personnage et el1e n'appréciait pas
trop. Je ne dirais quand même pas qu'elle était difficile, j'ai vu
des acteurs bien pires qu'elle. Angelina aimait profondément
son rôle. S'ily avait une diva sur le plateau, le titre reviendrait à
Whoopi [Goldberg, qui jouait une gentille infirmière]. Je pense
qu'elle tenait à ce que nous sachions tous qu'elle était une
star du cinéma. Angelina, elle, était très gentille avec l'équipe
technique. »
Mangold, pour sa part, avait ceci à dire au sujet des tensions
sur le plateau : « Angie est rebelle, explosive et très maligne. Ce
rôle la plaçait dans un état d'esprit où elle remettait en question
toute autorité. Quant à moi, si quelqu'un tient ses promesses
coflrme elle le faisait, je n'ai aucun souci à m'adapter à cette
personnalité. » Il raconte par ailleurs qu'elle avait tapissé sa
loge d'images pornographiques, ce qu'ila attribué au processus
de jeu d'Angelina, tout cofilme leurs prises de bec. « Angie
vivait littéralement dans la peau de Lisa et testait les limites dès
qu'il y en avait à éprouver, poursuivait-il. Elle est ce genre de
personne. Elle est très provocatrice, défiante et incroyablement
intelligente, toujours deux ou trois pas devant vous. ))
T4t
Jolie, elle, a estimé que jouer le rôle d'une jeune femme
explosive était une expérience libératrice. << C'est exactement
,-e dont j'avais besoin : sortir de moi-même, parce que j'étais
inactive depuis trop longtemps, que je m'étais fait trop de
et que j'avais trop souffert. Je craignais que ce soit très,
'oucis
:res difficile, et plusieurs scènes l'ont été, surtout vers la fin.
Ses impulsions sont totalement libres, alors il a fallu que je
übere mes propres impulsions, ce qui m'a paru très étrange, je
ne sentais complètement ouverte, et j'ai réalisé à quel point
ious sommes restreints. Ce personnage pouvait être assis à une
able, il pouvait embrasser quelqu'un,Iancer un objet, cracher
iur une autre personne et dire tout ce qui lui passait par la tête.
Elle me brisait le cæur ; tout ce qu'elle voulait, finalement,
;'était quelqu'un à qui parler, un ami. Elle cherchait quelqu'un
çi baisserait sa garde et serait totalement honnête avec elle,
çrelqu'un qui serait totalement authentique. »
'Wick,
le coproducteur, a été frappé par Lapuissance
i'Angelina Jolie sur le tournage : « Elle a ce talent que Jack
\icholson possède. Jack peut faire les trucs les plus odieux, mais
-es rendre drôles à regarder. Angie a le même geffe de charisme.
-orsqu'elle joue des choses sombres, elle vous fascine plutôt
3re de vous repousser. Elle n'a aucune limite. »
Mangold a même comparé sa performance passionnée à un
= d'obus. Cette description est appropriée pour décrire cette
i*ne où Angelina-Lisa explose :
<< Tu ne sais pas ce qu'est la liberté ! Je suis libre ! Je respire !
:oi... fu vas t'étouffer avec ta putain de vie moyenne médiocre !
I1- a trop de boutons dans ce monde. Trop de boutons et ils... il
I en a beaucoup trop et ils supplient tous qu'on appuie sur eux.
Is *rpplient qu'on les presse. Et je me demande, je me putain
ù demande pourquoi personne ne veut appuyer sur le mien ?
kquoi me néglige-t-on autant ? »
Douglas
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«
Ily adans saperformanceun contrôte incroyable, dulyrisme
et de la douleur, mais également du rythme et de la vitesse. sa
façon de passer du point A au point B est une méthode de jeu
complètement différente )), poursuivait Mangold.
À la fi, du tournage, Jolie était tout de même soulagée de
pouvoir laisser le personnage de Lisa derrière elle. Ce rôle avait
occupé tout son esprit et semblait également avoir consumé une
partie de son corps : elle avait perdu beaucoup de poids et les
gens commençaient même à se demander si el1e ne souffrait
pas d'un trouble de l'appétit. « Je viens de traverser une phase
difficile, j'étais nerveuse, je mangeais moins, même si je me
répétais de bien manger. J'essaie de reprendre du poids en ce
moment >>, expliquait-el[e au sujet de son physique squelettique.
El[e a même raconté à un reporter qu'elle était si mince que son
père tentait de la gaver chaque fois qu'il la voyait. « Je compte
m,inscrire à un programme bientôt. J'ai visité un ami à l'hôpital
récemment, et il avait un soluté, et je me suis dit : "Peut-être
qu,en m'installant un de ces trucs et en m'injectant des protéines
pures, tu sais ?" J'aimerais retrouver mes courbes, d'autant plus
que j'ai toujours trouvé que j'en avais peu. »
Jolie a affirmé qu'e|le avait trouvé très ardu le fait de quitter
la peau de Lisa pour redevenir e1le-même. « À la fitt du film,
on comprend que l'entourage de Lisa lui dit : "Personne ne se
soucie que fu vives, personne n'aime qui tu es. Ce serait mieux
pour tout le monde qu'on te mette sous sédation, qu'on t'attache
et que tu te taises." >» Jolie a confié au magazine Rolling Stone
que ça l'avait touchée de façon très personnelle. « Si vous vous
sentez comme elle, c'est très dur de penser des trucs comme :
"Merde, mais est-ce que je suis vraiment si dommageable pour
les gens autour de moi ? Suis-je vraiment trop bruyante et trop
sauvage, est-ce que je dois vraiment laisser les gens vivre leurs
vies et me calmer et me taire ?"
>>
t43
Malgré ses difficultés à effectuer la transition vers laréalité,
elle n'a pas hésité une seconde lorsqu'on lui a offert un rôle dans
un film d'action à gros budget produit par Jerry Bruckheimer.
Dans ce film, 60 secondes cltrono2l, elle jouerait une femme
sexy aimant les voitures et serait l'objet de l'intérêt de Nicolas
Cage, dans une histoire de réseau de vols de voitures. « Il y avait
tellernent de femmes sur le plateau d'[Jne vie volée que lorsque
j'ai reçu ce scénario et que j'ai constaté que je serais la seule
femme au milieu de vingt hommes, je me suis tout de suite dit :
"Dieu merci ! De la testostérone ! Excellent !"
Elle était par ailleurs surprise de constater qu'elle était
désormais suffisamment importante pour qu'on lui offie de
tels rôles. Pour Bone Collector, à peine quelques mois plus
tôt, le studio avait d'abord imposé son droit de véto quant à sa
présence dans la distribution pour jouer Amelia. Elle n'a signé
un contrat qu'après d'intenses négociations en sa faveur de la
part du producteur et du réalisateur. Cette fois-ci, ce sont les
studios qui venaient cogner à sa porte. Elle était l'actrice du
moment : son visage omait les pages de magazines people et
le public était fasciné par sa personnalité atypique. Toute cette
attention médiatique la rendait nerveuse.
Elle a fait part de ces sentiments à Jill Rappaport lors d'une
entrevue à l'émission Today Show. L'animatrice lui a montré
plusieurs magazines où l'on pouvait voir son image etAngelina
a répondu : << Je pense que c'est une sorte de malédiction. C'est
très personnel, mais je perçois cela comme une malédiction. Si
toute cette attention se concentre trop sur votre personnalité,
cela devient très difficile pour les gens de vous voir au cinéma.
Lorsqu'on lui a demandé si cette célébrité toute récente était
<< accablante », Jolie a répondu : « Oui. Mais le bon côté de
tout cela, ce sont les gens avec qui j'aila chance de collaborer
>>
>>
21. Titre au Québec : Parris en 60 secondes.
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et les films sur lesquels j'ai eu la chance de travailler. Ça, c'est
vraiment merveilleux. »
De toute évidence, Jolie aimait son travail, mais pas 1' attention
qu'elle générait. Le fait d'être la fille d'un acteur comme Jon
Voight lui avait enseigné de nombreuses choses sur la gloire.
<< J'ai appris grâce à mon père qui est acteur, confiait-elle. J'ai
toujours su qu'il n'était pas cette personne dont tout le monde
disait qu'ilétait génial ou nul. C'étaitun homme très ordinaire.
Lorsqu'il connaissait beaucoup de succès ou de gloire, sa vie
n'allait pas mieux pour autant. 11 n'était heureux que lorsqu'il
pouvait pratiquer son métier, et tout cela m'a enseigné à rester
très terre-à-terre.
>>
« La célébrité me fait peur. Bien que j'aie une personnalité
assez extravertie, je préfère être en retrait et observer les gens.
Lorsque je vois des couvertures de magazines avec mon visage,
je ne sais pas qui est cette personne... Si je netravailTais pas aussi
fort ou que je travaillais dans des projets qui ne me tenaient pas
à cæur, tout ça me tuerait parce que j'aurais f impression d'être
un imposteur. Heureusement, je suis fière des films auxquels
j'ai participé et je fais mon métier du mieux que je peux. Tout ce
que je veux, c'est continuer à travailler. Il y a un certain niveau
de célébrité où vous vous permeltez de devenir oisif parce
qu'on ne vous offre que des rôles qui ne vous demandent pas
de travailler très fort. Moi, je me contente de me concentrer sur
mon travail.
Dans une autre entrevue, elle déplorait toutefois que son
nouveau statut de vedette hollywoodienne puisse intimider ses
collègues ou même monsieur et madame tout le monde dans la
rue. « J'aimerais que les gens sachent à quel point j'ai peur qu'un
jouq ils n'osent plus m'aborder dans la rue pour me dire bonjour.
Cette industrie a le don de vous transformer en autre chose
que ce que vous êtes vraiment : je ne veux choquer ni blesser
>>
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personne. J'ai peut-être des tatouages et l,air de quelqu,un de
sombre, mais c'est simplement... » À ce point de l,entrevue,
elle s'est mise à marrnonner tout en remontant la manche de son
chandail noir pour révéler un tatouage qu'elle s'était récemment
fait faire alors que sa mère l'accompagnait. Il s,agissait d,une
citation de Tennessee williams : << une prière pour les âmes
libres, gardées en cage. » Puis, devenant plus introspective, elle
conclut : « Tout le monde se sent emprisonné par quelque chose.
Cette prière incite les gens à être eux-mêmes. >»
À ce point de leur carière, la plupart des acteurs ont appris à
mettre de côté leur honnêteté naturelle au bénéfice des profits au
box-office. Pas Angelina Jolie. Lorsque playboy a rapporté que
selon un sondage, cinquante-sept pour cent des femmes d,âge
universitaire, qu'elles soient hétérosexuelles ou non, aimeraient
coucher avecAngelina Jolie, l'actrice a répondu une chose qui a
dû faire grincer des dents son équipe de relations publiques : « Eh
bien, je suis sûrement la personne la plus susceptible de coucher
avec ses admiratrices » ; << J'aime vraiment les femmes, et je
pense qu'elles le sentent. » Elle a de plus laissé sous-entendre
qu'elle possédait une certaine expertise au chapitre de l'amour
saphique : << J'ai aimé des femmes par le passé et couché avec
elles aussi. Je pense que si vous aimez ùîe femme et désirez la
satisfaire, surtout lorsque vous êtes une autre femme, alors vous
savez mieux que quiconque comment y arriver. >»
Alors qu'approchait la sortie en salles d,(Jne vie volée, Jolie
était enthousiasmée parlaversion définitive de James Mangold,
mais elle n'en était pas entièrement satisfaite. La prus grande
partie de ce qui représentait le côté le plus vulnérable de son
personnage aété selon elle coupée au montage. << Je m,interroge
à savoir comment le public pourrait ressentir de la compassion
pour un personnage alors que le film lui-même n,en a auqme,
disait-elle à Entertainment weekly. Je pense que Mangold a fait
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un travail remarquable avec ce projet, mais que le message qu'il
transmet est plutôt étrange. Je ne crois pas que mon personnage
était vraiment une sociopathe, mais, bien au contraire, quelqu'un
qui méritait réellement de la compassion. À mon avis, elle est
une force très positive dans cette histoire. Il y a cette scène
où elle a envie de ressentir quelque chose, alors elle se brûle.
Elle a été coupée au montage, mais pour moi, c'étaitune scène
importante. J'ai vu ce personnage tel qu'elle est réellement, c'est
cela qui me pousse à dire que je ffouve déplorable que le film
laisse sous-entendre au public que c'est une bonne chose qu'elle
soit internée. »
De nombreux critiques lui ont donné raison, déplorant que
le film de Mangold n'ait pas su rendre adéquatement le pathos
du livre de Susanna Kaysen. « Difficile de ne pas penser au
Roi de cæur ov à Vol au-dessus d'un nid de coucou, qui tous
deux demandaient quels personnages étaient les plus fous, des
patients oudes autorités qui demeuraientlibres entoute impunité,
écrivait le Seattle Times. C'est désormais un cliché, et James
Mangold n'apporte pas d'eau au moulin. Sur ce plan (et sur
bien d'autres), le livre de Kaysen est plus acerbe, plus drôle et
plus audacieux. Le film flirte avec la banalité et y succombe,
parmoments. Une des scènes les plus longues, culminantparun
suicide, est tellement prévisible qu'elle en devient kitsch. »
Une chose a toutefois obtenu I'assentiment de la plupart des
critiques : Jolie avait volé la vedette à sa consæur et produckice,
Winona Ryder, grâce à saperformance incomparable. « Ryder semble
avoir égaré sa verve de l'époque de Fatal GamesD et sans elle, est
devenue une présence plutôt passive à l'écran », se plaignait même
Ie Philadelphia Daiÿ Na,vs. << Les choses deviennent si ennuyeuses
qu'après un momen! Angelina Jolie est le seul personnage auquel
nous avons envie de nous identifier, malgré Ie fait qu'elle joue une
sociopathe >>, écrivait un aufie critique.
22. Titre au Québec : Série noire au campus
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Pourtant, certains ont vu les choses d'un autre æil.Le Time
a salué la performance de Ryder en la qualifiant d'actrice de
« première classe » tout en disant de la performance de Jolie
qu'elle était « problématique ». Le verdict d' Entertainment Weekly
était encore plus sévère : << L'adaptation de James Mangold
s'embourbe dans les clichés et la perfofinance de Jolie finit par
s'écraser alors qu'elle tente de jouer une scène dramatique qui
finit par avoir l'air de la mort de la vilaine sorcière de I'Ouest. »
Le film n'a pas réussi à rentabiliser son budget de quarante
rnillions de dollars avec ses recettes au box-office américain,
mais ce n'était pas pour autant un échec. Les bonzes de I'industrie
cinématographique prédisaient presque une nomination aux
Oscars assurée pour Angelina Jolie.
Alors qu'elle remportait son troisième Golden
Globe
consécutif en janvier 2000, le nouveau millénaire s'annonçait
très prometteur pour Angelina Jolie. Cette semaine-là, un
porhait de I'actrice publié dans le magazine Time la comparait
une nouvelle fois à un autre jeune rebelle du grand écran, James
Dean, soulignant au passage qu'elle avait le même âge que lui
lors de son fatal accident de voiture : vingt-quatre ans. « Je vais
probablement vivre très vieille », répondit Jolie lorsqu'on lui
demanda si elle pensait mourirjeune comme Dean. Afin de faire
valoir son point de vue, elle a décrit comment elle avait débuté
la nouvelle année, une semaine auparavant. « J'ai eu un plaisir
fou, a-t-e[le laissé tomber. Je dormais. »
Elle était également endormie le 15 février au matin
lorsque Dustin Hoffrnan, le partenaire de son père dans le film
Macadam Cowboy, est monté sur la scène du Samuel Goldwyn
Theater de Beverly Hills pour annoncer les nominations en vue
de Ia soixante-douzième cérémonie des Academy Awards, aux
côtés du président de I'Académie, Robert Rehme. L'annonce
I'officialisait : Angelina Jolie était en lice pour I'Oscar du