La Liberté du 15 septembre 2010
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La Liberté du 15 septembre 2010
LA LIBERTÉ Y a-t-il une date de péremption? MERCREDI 15 SEPTEMBRE 2010 29 31 32 34 35 36 PATERNITÉ BOURSE CINÉMA RADIO-TV ÉDUCATION MÉTÉO MODE-BEAUTÉ-SANTÉ 27 MERCREDI SANTÉ proches Le pantalon,un droit de l’homme? Les fatiguent... SOCIÉTÉ • Rarement un simple textile aura symbolisé autant d’enjeux de pouvoir. Un livre analyse comment les femmes ont conquis le droit, tellement récent, de porter le pantalon. ANNICK MONOD Jupe ou pantalon? Longtemps, on ne se posait pas la question: le vêtement bifide était interdit aux femmes, point barre. Côté hommes, le pantalon est entré dans les mœurs françaises, de façon tout sauf anodine, à la Révolution. Porté jusqu’alors par les paysans et les classes populaires, il est adopté par les citoyens des classes supérieures qui délaissent, dans le sillage des sans-culotte, l’uniforme de leur temps: une culotte dévoilant les mollets portée sur des bas montants. Arboré en signe d’égalité à l’heure du suffrage universel masculin, le pantalon est officiellement interdit aux femmes en 1800, par décret du préfet de Paris. Voici donc le pantalon à la fois symbole de pouvoir et de masculinité. Un siècle et demi plus tard, la conquête du vêtement fermé au féminin coïncidera elle aussi – tiens donc – avec celle du droit de vote des femmes. Dans son «Histoire politique du pantalon», Christine Bard, professeure d’histoire à l’Université d’Angers, livre une brillante analyse des enjeux cachés de ce bout de tissu. Sous l’Ancien Régime, donc, la coquetterie appartenait aux deux sexes – du moins dans les classes aisées. Les hommes arboraient parures et dentelles, au même titre que les femmes. La Révolution marque une rupture: aux hommes la sobriété d’un habit simple, aux femmes les froufrous et l’inconfort de toilettes décoratives. De quoi renforcer une vision très hiérarchisée de la société. Tandis que les scientifiques trichent avec la biologie pour «prouver» l’infériorité de la femme, le Code civil de 1804, lui, consacre la sujétion de l’épouse, éternelle mineure, à son mari. poussé quelques intrépides, dans les années 1850, à arborer un pantalon en dessous de la jupe. A Seneca Falls, berceau de la lutte pour les droits civiques des femmes, elles sont une poignée à adopter les «bloomers» bouffants d’Amelia Bloom. Scandale immédiat: le pantalon est «licencieux», «masculinisant», et celles qui le portent sont prises à partie et insultées. Des réactions si violentes qu’en l’espace de quelques années, toutes renoncent. En France, des «pantalonnées» célèbres comme l’écrivain George Sand, la peintre Rosa Bonheur ou l’archéologue Jane Dieulafoy font figure d’originales. Mais il faut attendre l’entre-deux-guerres pour voir des percées significatives, sous l’impulsion du sport et du travail féminins: en 1906, un tiers de la population active sont des femmes. A la Libération, les jeunes femmes de Saint-Germain-desPrés lorgnent vers les Etats-Unis, patrie du jean et du sportswear, et s’approprient un pantalon qui fait encore «mauvais genre». Juliette Gréco, Zizi Jeanmaire, plus tard Bardot ou Sagan: il faut attendre 1965 pour que les ventes de pantalons dépassent en France les ventes de jupes, permettant à une nouvelle génération de femmes de «vivre sans serrer les genoux». Mais le pantalon reste interdit aux femmes dans les écoles, tribunaux et assemblées politiques. Et même, jusqu’en 1968... à la rédaction du magazine «Elle». L’histoire du pantalon ne se termine pas à l’avènement de la mode unisexe. Si plus personne ne reproche aux femmes en jean de «s’habiller en homme», c’est la jupe aujourd’hui qui est stigmatisée. Du moins dans certaines banlieues où les filles qui en portent sont taxées de «salopes» (voir le film «La journée de la jupe», de Jean-Paul Lilienfeld). Comble de l’ironie: accusé autrefois de trop dévoiler, le pantalon est peut-être en passe de devenir une nouvelle norme de décence. Et si on cessait plutôt de vouloir contrôler l’apparence des femmes? I Ce sont les conjoints qui consacrent le plus de temps aux soins. Ils souhaiteraient n’y dédier que 25 à 30 heures par semaine, au lieu d’une soixantaine actuellement. Les enfants, qui accomplissent en règle générale moins de 30 heures, évaluent une «prestation raisonnable» entre 15 et 20 heures. Mais souvent, il n’existe pas d’alternative ou de moyens financiers suffisants. Les proches souffrent de la charge corporelle et psychique de leur engagement: près de la moitié des femmes qui soignent leur conjoint évoquent des répercussions sur leur propre santé. En 1800, le préfet de Paris interdit aux femmes de porter le pantalon «Licencieux et masculinisant» Pratique, le pantalon permet la liberté de mouvement. Mais ce vêtement fermé protège aussi l’intimité, à une époque où l’on ne porte pas encore de sous-vêtements fermés. Faute de pantalon, le sexe des femmes est donc perpétuellement accessible – il suffit de soulever la robe. Aux Etats-Unis, ces désagréments évidents ont > Christine Bard, «Une histoire politique du pantalon». Ed. Seuil, 392 pp. Le besoin de soulagement est réel, mais seule une petite minorité des personnes interrogées pourrait organiser un remplacement sans problème. Il y a un besoin urgent d’encadrement de jour, de soins de transition, de lits à disposition pour la nuit ou les vacances. ATS SANTÉ L’haleine fétide, ça se soigne Il y a juste un siècle, l’idée de femmes en pantalon suscitait une ironie venimeuse: on la ridiculisait en sexualisant son corps à outrance: fesses rondes et seins à l’air. DR CONSOMMATION Choisir ses habits,c’est aussi une question d’éthique Nos vêtements sont notre seconde peau. Mais pour choisir un habillement responsable, il ne suffit pas de regarder la coupe et la couleur. Il faut aussi s’intéresser aux matières. Les vêtements sont constitués essentiellement de fibres textiles. Ces fibres peuvent être naturelles (coton, lin, laine, soie), ou artificielles, c’est-àdire fabriquées à base de cellulose qui a subi divers traitements chimiques (viscose, rayonne, modal), ou encore synthétiques, issues de la pétrochimie (polyamide, polyester, nylon). La laine polaire (fleece), enfin, est fabriquée à partir de bouteilles en PET recyclé. IMPACT ÉCOLOGIQUE Pour choisir le meilleur tissu, laissons-nous guider par des critères écologiques (santé et environnement) et sociaux (traitement et santé des travailleurs). Là, les fibres naturelles ont un avantage certain, puisqu’elles proviennent de ressources renouvelables, contrairement à celles issues du pétrole. Mais cela ne suffit pas: lorsqu’elle n’obéit pas aux critères de l’agriculture biologique, la production de coton non bio ou des plantes à cellulose pour la viscose peut s’avérer un vrai cauchemar selon ces critères, alors qu’elle est acceptable si elle suit les règles du développement durable. La fabrication des textiles non bio charge plus ou moins l’environnement: utilisation de pesticides, herbicides. Les traitements chimiques du tissu (ex. blanchissement au chlore, apprêt bactéricide ou fongicide, apprêt pour «entretien facile» et colorations diverses) menacent aussi la santé des travailleurs et laissent des traces sur les vêtements que nous portons (danger d’allergies). C’est pourquoi il est conseillé de laver des nouveaux vêtements avant de les porter. COMMENT CHOISIR? 1. Lire les étiquettes. 2. Privilégier les produits labellisés BIO et/ou choisir des marques d’entreprises ayant une philosophie S’ils avaient le choix, les proches qui s’occupent d’un conjoint ou d’un parent âgé y investiraient bien moins de temps. C’est le constat d’une étude de l’Université de Berne, commandée par l’Association suisse des services d’aide et de soins à domicile. Elle montre que les «proches aidants» – des femmes dans deux tiers des cas – consacrent jusqu’à 64 heures chaque semaine à ces soins bénévoles. sociale et écologique (voir sites ci-dessous). 3. Etre attentif à ses véritables besoins, éviter le gaspillage. 4. Opter pour des articles de qualité qui dureront plus longtemps. 5. Penser aux boutiques de seconde main. 6. Proscrire les étiquettes «nettoyage à sec uniquement», les solvants utilisés sont très polluants. Plus les consommateurs seront attentifs et poseront des questions aux vendeurs sur la traçabilité et les étapes de production, mieux ils seront renseignés. Ainsi, ils pourront renoncer à certains vêtements et influencer les producteurs. TROIS ASTUCES 1. Les vêtements pour bébés de seconde main sont lavés plus souvent, et ainsi les substances indésirables sont évacuées. 2. Pour parfumer une armoire et comme antimites, placez des fleurs séchées d’aspérules odorantes et/ou de lavande, ou mettez un mouchoir imprégné de quelques gouttes d’huile essentielle de lavande ou de cèdre. 3. Traitez les taches sur les vêtements tout de suite avec de l’eau gazeuse. L’ÉQUIPE DE LA FRC-FRIBOURG LE GESTE EN PLUS > Participer (en transports publics) aux Ethical Fashion Days, du 1er au 3 octobre à Genève. Expo, stands, conférences et ateliers sur les vêtements, bijoux et cosmétiques socialement et économiquement responsables. www.ethicalfashiondays.ch POUR EN SAVOIR PLUS > http://blog.inakis.fr/ > http://www.modetic.com/catalog/index.php > http://seme.cer.free.fr/ecologie-feminin/vetements-et-mode-ecologique.php > http://ch.hessnatur.com (également catalogue de vente par correspondance) > http://www.cleanclothes.ch Cette chronique est réalisée en partenariat avec la Fédération romande des consommateurs, section Fribourg. Permanence les ma et ve de 9 h à 11 h, 026 322 28 07. Haleine de yak, de chacal ou de poney... Les mauvaises odeurs de bouche font fuir l’entourage. Pourtant, il est en général facile d’y remédier. C’est même le but de la nouvelle campagne de prévention de l’action Santé buccale en Suisse, qui cible ses efforts sur l’halitose – joli nom médical du souffle qui pue. «La mauvaise haleine est un sujet tabou», souligne la campagne. «Pourtant, un quart de la population en souffre occasionnellement.» La bonne nouvelle? Neuf fois sur dix, la mauvaise haleine n’est pas due à une maladie des voies respiratoires ou digestives, comme on le croit souvent, mais simplement à une hygiène bucco-dentaire défaillante. Ce sont les bactéries qui s’attaquent aux restes alimentaires dans la bouche qui créent cette mauvaise odeur. Pour l’éviter, on devrait chaque jour: se nettoyer la langue avec une râpe linguale ou la brosse à dents; nettoyer les interstices entre les dents avec une brosse interdentaire ou du fil dentaire; se rincer avec une solution bucco-dentaire antibactérienne. Le site web de la campagne donne la possibilité de s’informer de façon anonyme sur le problème de la mauvaise haleine, et de poser des questions à un expert. AMO > www.bouchesaine.ch