La Liberté du 15 septembre 2010

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La Liberté du 15 septembre 2010
LA LIBERTÉ
Y a-t-il une date de
péremption?
MERCREDI 15 SEPTEMBRE 2010
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PATERNITÉ
BOURSE
CINÉMA
RADIO-TV
ÉDUCATION
MÉTÉO
MODE-BEAUTÉ-SANTÉ
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MERCREDI
SANTÉ
proches
Le pantalon,un droit de l’homme? Les
fatiguent...
SOCIÉTÉ • Rarement un simple textile aura symbolisé autant d’enjeux de pouvoir. Un livre
analyse comment les femmes ont conquis le droit, tellement récent, de porter le pantalon.
ANNICK MONOD
Jupe ou pantalon? Longtemps, on ne se posait pas la question: le vêtement bifide était
interdit aux femmes, point barre. Côté
hommes, le pantalon est entré dans les
mœurs françaises, de façon tout sauf anodine, à la Révolution. Porté jusqu’alors par
les paysans et les classes populaires, il est
adopté par les citoyens des classes supérieures qui délaissent, dans le sillage des
sans-culotte, l’uniforme de leur temps: une
culotte dévoilant les mollets portée sur des
bas montants. Arboré en signe d’égalité à
l’heure du suffrage universel masculin, le
pantalon est officiellement interdit aux
femmes en 1800, par décret du préfet de
Paris. Voici donc le pantalon à la fois symbole de pouvoir et de masculinité. Un siècle et demi plus
tard, la conquête du vêtement
fermé au féminin coïncidera
elle aussi – tiens donc – avec
celle du droit de vote des
femmes.
Dans son «Histoire politique du pantalon», Christine
Bard, professeure d’histoire à l’Université
d’Angers, livre une brillante analyse des
enjeux cachés de ce bout de tissu. Sous
l’Ancien Régime, donc, la coquetterie appartenait aux deux sexes – du moins dans
les classes aisées. Les hommes arboraient
parures et dentelles, au même titre que les
femmes. La Révolution marque une rupture: aux hommes la sobriété d’un habit
simple, aux femmes les froufrous et l’inconfort de toilettes décoratives. De quoi
renforcer une vision très hiérarchisée de la
société. Tandis que les scientifiques trichent avec la biologie pour «prouver»
l’infériorité de la femme, le Code civil de
1804, lui, consacre la sujétion de l’épouse,
éternelle mineure, à son mari.
poussé quelques intrépides, dans les années 1850, à arborer un pantalon en dessous de la jupe. A Seneca Falls, berceau de la
lutte pour les droits civiques des femmes,
elles sont une poignée à adopter les «bloomers» bouffants d’Amelia Bloom. Scandale
immédiat: le pantalon est «licencieux»,
«masculinisant», et celles qui le portent
sont prises à partie et insultées. Des réactions si violentes qu’en l’espace de
quelques années, toutes renoncent.
En France, des «pantalonnées» célèbres
comme l’écrivain George Sand, la peintre
Rosa Bonheur ou l’archéologue Jane Dieulafoy font figure d’originales. Mais il faut attendre l’entre-deux-guerres pour voir des
percées significatives, sous l’impulsion du
sport et du travail féminins: en 1906, un
tiers de la population
active
sont
des
femmes.
A la Libération, les
jeunes femmes de
Saint-Germain-desPrés lorgnent vers les
Etats-Unis, patrie du jean et du sportswear,
et s’approprient un pantalon qui fait encore «mauvais genre». Juliette Gréco, Zizi
Jeanmaire, plus tard Bardot ou Sagan: il
faut attendre 1965 pour que les ventes de
pantalons dépassent en France les ventes
de jupes, permettant à une nouvelle génération de femmes de «vivre sans serrer les
genoux». Mais le pantalon reste interdit
aux femmes dans les écoles, tribunaux et
assemblées politiques. Et même, jusqu’en
1968... à la rédaction du magazine «Elle».
L’histoire du pantalon ne se termine pas
à l’avènement de la mode unisexe. Si plus
personne ne reproche aux femmes en jean
de «s’habiller en homme», c’est la jupe aujourd’hui qui est stigmatisée. Du moins
dans certaines banlieues où les filles qui en
portent sont taxées de «salopes» (voir le
film «La journée de la jupe», de Jean-Paul
Lilienfeld). Comble de l’ironie: accusé autrefois de trop dévoiler, le pantalon est
peut-être en passe de devenir une nouvelle
norme de décence. Et si on cessait plutôt de
vouloir contrôler l’apparence des femmes? I
Ce sont les conjoints qui
consacrent le plus de temps
aux soins. Ils souhaiteraient n’y
dédier que 25 à 30 heures par
semaine, au lieu d’une soixantaine actuellement. Les enfants, qui accomplissent en
règle générale moins de 30
heures, évaluent une «prestation raisonnable» entre 15 et 20
heures. Mais souvent, il n’existe
pas d’alternative ou de moyens
financiers
suffisants.
Les
proches souffrent de la charge
corporelle et psychique de leur
engagement: près de la moitié
des femmes qui soignent leur
conjoint évoquent des répercussions sur leur propre santé.
En 1800, le préfet
de Paris interdit
aux femmes de
porter le pantalon
«Licencieux et masculinisant»
Pratique, le pantalon permet la liberté
de mouvement. Mais ce vêtement fermé
protège aussi l’intimité, à une époque où
l’on ne porte pas encore de sous-vêtements fermés. Faute de pantalon, le sexe
des femmes est donc perpétuellement accessible – il suffit de soulever la robe. Aux
Etats-Unis, ces désagréments évidents ont
> Christine Bard, «Une histoire politique
du pantalon». Ed. Seuil, 392 pp.
Le besoin de soulagement est
réel, mais seule une petite minorité des personnes interrogées pourrait organiser un remplacement sans problème. Il y a
un besoin urgent d’encadrement de jour, de soins de transition, de lits à disposition pour
la nuit ou les vacances. ATS
SANTÉ
L’haleine fétide,
ça se soigne
Il y a juste un siècle, l’idée de femmes en pantalon suscitait une ironie venimeuse: on
la ridiculisait en sexualisant son corps à outrance: fesses rondes et seins à l’air. DR
CONSOMMATION
Choisir ses habits,c’est aussi une question d’éthique
Nos vêtements sont notre seconde
peau. Mais pour choisir un habillement responsable, il ne suffit pas de
regarder la coupe et la couleur. Il faut
aussi s’intéresser aux matières. Les
vêtements sont constitués essentiellement de fibres textiles. Ces fibres
peuvent être naturelles (coton, lin,
laine, soie), ou artificielles, c’est-àdire fabriquées à base de cellulose
qui a subi divers traitements chimiques (viscose, rayonne, modal),
ou encore synthétiques, issues de la
pétrochimie (polyamide, polyester,
nylon). La laine polaire (fleece),
enfin, est fabriquée à partir de
bouteilles en PET recyclé.
IMPACT ÉCOLOGIQUE Pour choisir
le meilleur tissu, laissons-nous guider par des critères écologiques
(santé et environnement) et sociaux
(traitement et santé des travailleurs).
Là, les fibres naturelles ont un avantage certain, puisqu’elles proviennent de ressources renouvelables,
contrairement à celles issues du
pétrole. Mais cela ne suffit pas:
lorsqu’elle n’obéit pas aux critères de
l’agriculture biologique, la production de coton non bio ou des plantes
à cellulose pour la viscose peut
s’avérer un vrai cauchemar selon ces
critères, alors qu’elle est acceptable
si elle suit les règles du développement durable.
La fabrication des textiles non bio
charge plus ou moins l’environnement: utilisation de pesticides, herbicides. Les traitements chimiques
du tissu (ex. blanchissement au
chlore, apprêt bactéricide ou fongicide, apprêt pour «entretien facile»
et colorations diverses) menacent
aussi la santé des travailleurs et laissent des traces sur les vêtements que
nous portons (danger d’allergies).
C’est pourquoi il est conseillé de
laver des nouveaux vêtements avant
de les porter.
COMMENT CHOISIR?
1. Lire les étiquettes.
2. Privilégier les produits labellisés
BIO et/ou choisir des marques d’entreprises ayant une philosophie
S’ils avaient le choix, les
proches qui s’occupent d’un
conjoint ou d’un parent âgé y
investiraient bien moins de
temps. C’est le constat d’une
étude de l’Université de Berne,
commandée par l’Association
suisse des services d’aide et de
soins à domicile. Elle montre
que les «proches aidants» – des
femmes dans deux tiers des cas
– consacrent jusqu’à 64 heures
chaque semaine à ces soins
bénévoles.
sociale et écologique (voir sites
ci-dessous).
3. Etre attentif à ses véritables
besoins, éviter le gaspillage.
4. Opter pour des articles de qualité
qui dureront plus longtemps.
5. Penser aux boutiques de seconde
main.
6. Proscrire les étiquettes «nettoyage
à sec uniquement», les solvants utilisés sont très polluants.
Plus les consommateurs seront attentifs et poseront des questions aux
vendeurs sur la traçabilité et les
étapes de production, mieux ils seront renseignés. Ainsi, ils pourront
renoncer à certains vêtements et
influencer les producteurs.
TROIS ASTUCES 1. Les vêtements
pour bébés de seconde main sont lavés plus souvent, et ainsi les substances indésirables sont évacuées.
2. Pour parfumer une armoire et
comme antimites, placez des fleurs
séchées d’aspérules odorantes et/ou
de lavande, ou mettez un mouchoir
imprégné de quelques gouttes
d’huile essentielle de lavande ou de
cèdre.
3. Traitez les taches sur les vêtements
tout de suite avec de l’eau gazeuse.
L’ÉQUIPE DE LA FRC-FRIBOURG
LE GESTE EN PLUS
> Participer (en transports publics) aux Ethical
Fashion Days, du 1er au 3 octobre à Genève.
Expo, stands, conférences et ateliers sur les vêtements, bijoux et cosmétiques socialement et
économiquement responsables. www.ethicalfashiondays.ch
POUR EN SAVOIR PLUS
> http://blog.inakis.fr/
> http://www.modetic.com/catalog/index.php
> http://seme.cer.free.fr/ecologie-feminin/vetements-et-mode-ecologique.php
> http://ch.hessnatur.com (également catalogue de vente par correspondance)
> http://www.cleanclothes.ch
Cette chronique est réalisée en partenariat avec la
Fédération romande des
consommateurs,
section Fribourg.
Permanence les ma et ve de 9 h à 11 h,
026 322 28 07.
Haleine de yak, de chacal ou de
poney... Les mauvaises odeurs
de bouche font fuir l’entourage.
Pourtant, il est en général facile
d’y remédier. C’est même le but
de la nouvelle campagne de
prévention de l’action Santé
buccale en Suisse, qui cible ses
efforts sur l’halitose – joli nom
médical du souffle qui pue. «La
mauvaise haleine est un sujet
tabou», souligne la campagne.
«Pourtant, un quart de la population en souffre occasionnellement.»
La bonne nouvelle? Neuf
fois sur dix, la mauvaise haleine
n’est pas due à une maladie des
voies respiratoires ou digestives, comme on le croit souvent, mais simplement à une
hygiène bucco-dentaire défaillante. Ce sont les bactéries
qui s’attaquent aux restes alimentaires dans la bouche qui
créent cette mauvaise odeur.
Pour l’éviter, on devrait chaque
jour: se nettoyer la langue avec
une râpe linguale ou la brosse à
dents; nettoyer les interstices
entre les dents avec une brosse
interdentaire ou du fil dentaire;
se rincer avec une solution
bucco-dentaire antibactérienne. Le site web de la campagne
donne la possibilité de s’informer de façon anonyme sur le
problème de la mauvaise haleine, et de poser des questions à
un expert. AMO
> www.bouchesaine.ch

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