Jean-Jacques Bourdin : « La classe politique manque un
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Jean-Jacques Bourdin : « La classe politique manque un
la baule + médias 12 avril 2014 Restaurant du Fort de l’Océan Au printemps, la coquille St Jacques quitte le Fort de l’Océan... an – Côte Sauvage – 44490 LE CROISIC... Les nouveaux menus des produits de saison du Chef Guillaume Brisard, étoilé au Guide Michelin, sont arrivés. Fax : +33 (0)2 40 15 77 80 – [email protected] Découvrez cette cuisine d’exception au Déjeuner et au Dîner, ainsi que le menu du marché servi uniquement au déjeuner du Samedi. Le journaliste radio le plus populaire de France publie « L’Homme libre » Jean-Jacques Bourdin : « La classe politique manque un peu de tenue et de rigueur. » J ean-Jacques Bourdin est devenu le journaliste radio le plus populaire de France lorsqu’il a lancé sur RTL l’émission «Les auditeurs ont la parole». En 2000, un éphémère PDG de la station, Stéphane Duhamel, prend l’initiative de virer Philippe Bouvard et de supprimer «Les auditeurs ont la parole». JeanJacques Bourdin claque alors la porte. Le destin le met en relation avec Alain Weill, ancien bras droit de Jean-Paul Baudecroux à NRJ, qui est en train de lever des fonds pour racheter RMC, station qui subit un échec d’audience depuis des années… Alain Weill lance la nouvelle formule de RMC avec Jean-Jacques Bourdin et le succès est au rendez-vous. Jean-Jacques La Baule+ : Il n’a pas fallu de longues séances de réflexion pour trouver ce titre, « L’Homme libre », car depuis des années, lorsque l'on cite votre nom, les gens disent : «Bourdin, il est libre !» C’est le qualificatif qui revient le plus souvent… Jean-Jacques Bourdin : Cela me fait plaisir. Le choix était clair. Il était clair parce que cela fait maintenant plusieurs mois que l’on utilise ce qualificatif pour nos campagnes publicitaires à RMC. Il était clair aussi pour le titre parce qu’il résume ce qu’il y a dans ce livre. Je ne prétends pas être le seul homme libre, mais je prétends - et ce n’est d'ailleurs pas de la prétention - que je suis libre... Je me sens libre d’exercer mon métier comme je l’entends. Je suis maître de mes choix, de mes interviews, de mes sujets et Bourdin est aimé des Français parce qu’il incarne une France de liberté, de bon sens et sans langue de bois. Il vient de publier, avec les journalistes Anne Nivat (son épouse) et Patrick Mahé, un livre intitulé «L’Homme libre», dans lequel il revient sur son parcours et nous emmène dans les coulisses de ses rencontres avec des personnalités telles que François Hollande, Nicolas Sarkozy, Manuel Valls, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Ségolène Royal et bien d’autres encore. Jean-Jacques Bourdin était l’invité de Yannick Urrien mardi 11 mars dernier sur Kernews 91,5 FM. Un entretien sans langue de bois… de la hiérarchie parce que, dans le journalisme, il y a toujours une hiérarchie. Et puis, tous les auditeurs qui s’expriment sur la radio ont la possibilité de le faire librement, de dire ce qu’ils ont envie de dire et, surtout, de nous faire partager l’expérience qu’ils vivent. dès que l’on dit les choses, tout à coup la suspicion s’installe Les gens disent : «Il est libre». Cela sous-entend qu'ils estiment que les autres ne le seraient pas… Or, le propre de l’homme, c’est la liberté ! Quand on parle d’un animal, comme d'un oiseau, on dit qu’il est libre ou qu'il est en cage... Il n’y a pas d’alternative ! C’est complètement vrai. Je m’étonne que l’on s’étonne qu’un journaliste ne puisse pas employer l’expression «l'homme libre». Parfois, ce titre a été critiqué. Mais un journaliste est libre, je l’espère, c’est l’essence même de notre métier. Je suis surpris que l’on soit surpris… Mais en France, dès que l’on dit les choses, tout à coup la suspicion s’installe : Comment peut-il dire cela ? Comment peut-il faire cela ? Il gagne de l’argent, mais c’est suspect… Il dit qu’il est libre, mais c’est suspect... Vous commencez par souligner votre attachement à votre région, les Cévennes. Vous y allez chaque weekend et j’ai le sentiment qu'il n'est pas innocent de votre part d’avoir commencé par parler de la province… Ce n’est pas innocent du tout et, dans ces pages, au début ou à la fin, j’exprime ce que je suis et ce en quoi je crois. Je crois en une forme de régionalisme. Mais dans le bon sens du mot. Je crois en une décentralisation car j’en ai assez, moi qui suis provincial de coeur, cévenol d’origine, du diktat parisien, du diktat économique, politique et surtout intellectuel. J’en ai assez que tout soit réglé par Paris. Oui, je suis un régionaliste, mais un régionaliste qui n’est pas fermé : un régionaliste ouvert. Un régionaliste qui pense que dans les régions, on fait beaucoup de choses - c’est peu apprécié, malheureusement - et qu’il faut le dire. Quand on est interviewer politique, on doit garder ses distances Face au régionalisme, il y a Paris et ce que l’on appelle la société de connivence. Vous y consacrez même un chapitre complet. Vous n’avez jamais été tenté de flirter avec les politiques et d’accepter des déjeuners. Vous racontez comment leurs conseillers essaient de connaître les thèmes des questions la veille, comment ils restent plantés devant la machine à café avec leur smartphone en tapant des notes... Tenté, jamais... Approché, souvent… J’ai été souvent approché par des conseillers d’hommes politiques, quel que soit leur bord, d’ailleurs, qui souhaitaient que j’aille déjeuner parce que, quand le conseiller arrive à décrocher pour son patron un déjeuner avec un journaliste reconnu, le communicant est évidemment valorisé... Je n’ai jamais accepté cela, pour une raison très claire : je ne suis pas journaliste politique, je n’ai donc pas besoin de côtoyer les hommes politiques pour recueillir des informations qui pourraient nourrir un commentaire ou une analyse. Je suis interviewer politique. Quand on est in- terviewer politique, on doit garder ses distances. Garder ses distances, cela permet de poser des questions auxquelles l’invité politique ne s’attend pas. Si j’allais déjeuner ou dîner avec des responsables politiques, je perdrais évidemment cette liberté dans le choix de mes questions. Donc, j’ai choisi ce comportement. Cette façon de faire m’appartient. Je ne dis pas que ce soit la meilleure, mais c’est la mienne. je n’ai pas fait d’école de journalisme Il y a un paradoxe car vous êtes le journaliste radio le plus apprécié des Français, alors que vous n’avez pas fait d’école de journalisme. Ceci explique peut-être cela… C’est vrai que je n’ai pas fait d’école de journalisme. J’ai fait, si je peux dire, l’école de la vie, puisque j’ai exercé plusieurs métiers : j’ai été VRP, chauffeur-livreur et j’ai vendu de l’assurance au porte-à-porte. Finalement, c’est une chance parce que cela m’a permis d’écouter, de rencontrer beaucoup de monde et de ne pas être trop formaté. Mais je ne dis pas que les écoles de journalisme soient mauvaises… Mais elles formatent leurs élèves… Elles formatent, malheureusement, même si, aujourd’hui, il y a une prise de conscience autour de cela. Je vois arriver les jeunes journalistes et je sens qu’ils sont un peu moins formatés qu’ils pouvaient l’être il y a dix ou quinze ans. Mais il est vrai que je me suis cultivé au fil du temps. Dans votre livre, vous racontez votre parcours, comment vous avez été recruté par RTL, et vous rendez hommage à cet homme merveilleux qu’était Raymond Castans, qui vous a remarqué et engagé. Ensuite, vous êtes resté pendant 25 ans à RTL ! Tout-à-fait. J’aimerais citer quelqu’un qui est fantastique à sa manière parce que, celui-là, on ne l’a pas inventé deux fois: il s’appelle Stéphane Duhamel, il a été PDG de RTL lorsque Jacques Rigaud avait quitté la direction et c'est lui qui a pris l'initiative de se séparer de Philippe Bouvard et de Jean-Jacques Bourdin... Exact. J’ai quitté RTL car j’avais dans l’idée de développer l’interactivité On ne peut pas commettre une plus grande erreur marketing que cela. C’est un peu comme si l'on était nommé PDG de Coca-Cola et que l’on décide de supprimer le gaz du soda : le produit n’existe plus ! Complètement ! C’est vrai qu’il y avait à l’époque une tendance au jeunisme. Vous vous rendez compte, c’était en 2000 ! En 2000, Bouvard était déjà trop vieux pour Stéphane Duhamel.... Et moi, en 2000, j’étais déjà trop vieux, alors que j’étais encore dans la force de l’âge... En ce qui me concerne, je présentais le Journal de 13 heures et «Les auditeurs ont la parole». Cela marchait très bien. En fait, j’ai précédé, puisque c’est moi qui suis parti... J’ai quitté RTL car j’avais dans l’idée de développer l’interactivité, mais il n’a pas voulu. C’était une façon de me dire : «Prenez la porte». Je suis donc parti de moi-même. J’ai d'ailleurs abandonné mes indemnités... Peu importe, je suis parti parce que je n’en pouvais plus. C’était cela ma liberté aussi. Je ne pouvais plus travailler comme je l’entendais. Quant à Philipe Bouvard, quelle erreur monumentale ! Savez-vous que ces deux décisions de Stéphane Duhamel ont coûté quatre points d’audience à RTL, qui a perdu entre deux et trois millions