Sandrine Kiberlain Manquait plus qu`ça

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Sandrine Kiberlain Manquait plus qu`ça
Sandrine Kiberlain
Manquait plus qu'ça
« Elle fait sa Carla, elle fait sa Vanessa »… chante Sandrine Kiberlain, comédienne connue l'auteuse et la chanteuse que l'on découvre ici ne tarderont pas à l'être aussi. Evoquant avec humour deux
de celles qui l'ont précédée dans cette voie, elle devance moins les préjugés qu'elle ne revendique le droit
de chacun à changer d'univers, à donner libre cours à ses envies.
L'envie de chanter, Sandrine Kiberlain la nourrit depuis longtemps ; l'écriture, elle, a toujours fait
partie de sa vie secrète. Elle a rempli des cahiers de « petites histoires » qui lui semblaient pouvoir se
prêter à une musique.
Sandrine et la chanson, c'est une longue histoire. En elle ne cessait de résonner Brassens,
Gainsbourg, Bowie ou Barbara. Dans la famille, l'atavisme musical n'est pas un vain mot, les uns jouent,
les autres composent. Pour la jeune femme, l'écriture demeure cependant quelque chose de personnel,
d'intime. Avant d'interpréter elle-même ses mots, il lui a fallu passer outre la pudeur, cesser de se réfugier
derrière un filet de voix. Bertrand de Labbey, son professeur de chant Sarah Sanders et Alain Souchon ont
convaincu la débutante qu'il y avait de la musique dans sa voix, légère, mais grave aussi - à l'image de ce
premier album, mélancolique et souriant, malicieux et émouvant.
« Souchon me pardonnera »… dit un des couplets, écrit avant que son auteuse ne demande des
musiques à celui dont elle connaît par cœur la discographie. Une gageure : Alain n'a jamais composé que
pour lui-même ou en connivence avec l'ami Voulzy. Sandrine Kiberlain se décide à lui envoyer quelquesunes de ses pages. Quelque temps plus tard, il la rappelle. « Je lui ai dit que ses textes donnaient envie de
faire des chansons », raconte-t-il. Il les fait lire à son fils Pierre : « il y avait déjà une musique dans les
mots », dit celui-ci. Les deux hommes se mettent aux partitions. Troisième complice : Camille Bazbaz,
que le réalisateur Pierre Salvadori a fait découvrir à Sandrine. Elle écrit deux chansons du dernier album
de Bazbaz, lui signe deux musiques du sien.
D'autres connivences vont donner à la session studio une chaleur inusitée : celles des Coeuriot
père et fils, l'un fidèle compagnon d'Alain Souchon, l'autre poly-instrumentiste. Les Souchon et les
Coeuriot se retrouvent aux chœurs du morceau final de l'album, la reprise beatlesienne « Girl ». Accord
parfait. « Tout coulait, tout allait de soi, c'est rare, une telle évidence », se réjouit Pierre Souchon.
«Sandrine, c'est une fée », sourit Alain « Merlin » Souchon.
A l'écoute, un portrait se dessine, celui d'une solitude éclairée, d'un chagrin élégant, d'un rire qui
soupire, et vice versa. Subtil alliage, souligné par des couleurs musicales délicates et voyageuses.
D'origine polonaise, Sandrine Kiberlain voulait que l'Europe de l'Est résonne parfois en filigrane sur
l'album. La musique kiberline est une musique du monde qui oublie la géographie. Les mots de Kiberlain
devinent beaucoup de nous.
Souchon a raison, La Godiche est une fée. Une fée, en ce siècle ? Manquait plus qu'ça !
Sortie le 15 mars 2005

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