Etre une femme dans la Roumanie d`aujourd`hui

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Etre une femme dans la Roumanie d`aujourd`hui
Etre une femme dans la Roumanie
d’aujourd’hui
Dans chaque société il y a deux types de spécimens : les femmes et les hommes. Cela, c’est
bien clair pour tout le monde ; mais pourquoi a-t-on besoin de cette division de la société au lieu de
la prendre dans tout son ensemble ? Eh bien, c’est pour avoir un repère quand on essaie de répondre
à la question suivante : Qu’est-ce que crée la position d’une femme dans la société ? Son attitude
vers elle-même, l’attitude des hommes vers les femmes ou bien les deux ?
Depuis des siècles on dit que les femmes ont été et sont encore discriminées, aussi en
Roumanie que partout dans le monde. On trouve des preuves qui soutiennent cette affirmation
partout, mais une particularité de nos jours de cette discrimination se trouve dans le langage, dans la
langue commune qu’on parle tous les jours. Et c’est plus prégnant en Roumaine parce que
l’imagination des Roumains a créé toute sorte de mots, plus ou moins vulgaires, qui associent des
concepts différents, concernant la femme, avec des adjectifs triviaux.
Il y a beaucoup d’expressions spécifiques à la langue roumaine, et qui décrivent, dans une
manière négative, certaines femmes. Par exemple, si on dit d’un homme qu’il est incompétent, on va
utiliser des mots comme : idiot, crétin, etc. Mais pour une femme, on utilise des expressions plus
vulgaires qui se trouvent dans le langage roumain quotidien et qui relève premièrement de son sexe
et puis de son attitude. En roumaine, quand même, ces mots ont plus de relevance et une traduction
française détruira cette conception culturelle.
Alors, comme ces paroles sont largement utilisées, on peut se rendre compte que la
discrimination des femmes a des racines profondément fixées dans la pensée de la plupart des gens.
Il y a une forte relation entre le vocabulaire et la manière de penser des hommes. Les connexions
cognitifs dans le cerveau ne sont pas aléatoires, mais il y a une relation de détermination entre les
procès cognitifs ; c’est-à-dire que la manière dont on pense des femmes détermine les mots qu’on
choisit pour décrire notre point de vue. Ce qui mène par la suite à un effet psychologique de masse :
la plupart des femmes se croient encore inférieures aux hommes, parce qu’elles entendent tout le
temps des choses qui les rendent à ce statut.
Il faut aussi prendre en considération le fait que l’humanité a été toujours dominée par de
mâles ; même l’image qu’on a du Dieu est celle d’un homme. En effet, les Roumains ont encore cette
conception erronée que la femme a été créée pour se soumettre à l’homme ; idée qu’on trouve aussi
dans le Bible et qui est en quelque sorte intériorisée par les hommes dès qu’ils sont tout petits. Il ne
nous faut que de rester dans une chambre avec un père et son fils et on va entendre des conseils, qui
ont fait tradition en Roumanie, comme : « T’es un homme, toutes les femmes seront à tes pieds. Ne
choisis pas qu’une seule ; tu peux les séduire toutes. » Donc on inocule cette pensée dans la
mentalité des garçons et puis on se demande pourquoi il y a tant de femmes dont on se moque ou
qui sont battues par ses maris.
En principe, les Roumains ne comprennent pas le concept d’égalité entre les hommes et les
femmes. Même si la Roumanie est une des peu de pays qui ont adopté cette réalité dans le monde
du travail depuis le début du communisme jusqu’à nos jours, il faut admettre qu’on n’a pas encore
accepté ou peut-être observé le fait que même s’il y a une égalité entre les hommes et les femmes,
cette égalité doit se plier sur la notion de diversité ou différence entre les deux sexes. La seule chose
que les hommes et les femmes ont en commun c’est le fait qu’ils appartiennent à la même espèce. Ils
aiment des choses différentes, ils ont des valeurs et principes différents, des manières de penser ou
de sentir toutes différentes ; pratiquement ils vivent dans des mondes tout différents.
En fait, on doit regarder cette égalité du point de vue des différences qui existent entre les
hommes et les femmes. Si, par exemple, on demande à un homme de classe moyenne si sa femme et
son égale, il va répondre : « Oui, bien sûr, mais ne vous attendez pas que je fasse la cuisine à sa place
ou gère tous les travaux de la maison. » Par définition, les Roumains acceptent la théorie, mais la
pratique, c’est parfois impossible. Donc la situation des femmes restent la même : elles sont les
mères, elles s’occupent des enfants et de la maison, et elles n’attendent en échange que la
protection et l’attention des hommes – et parfois ni même ces choses.
Mais ne pensez pas qu’il n’y a pas d’émancipation des femmes en Roumanie. Seulement qu’il
est un peu difficile de la détecter. Il y a à peu près une centaine d’années, les femmes n’avaient pas
un grand rôle dans la société roumaine. La période d’entre-deux-guerres et même après, témoignent
de la source de cette attitude des hommes vers les femmes. En fait, à cette époque-là les Roumaines
n’avaient que quelques tâches essentielles : avoir un bon comportement dans la société, apprendre
le français – dans le cas des bourgeoises, s’occuper des enfants et de la maison, apprendre la danse
et faire des lectures. Si on regarde un peu, la situation est presque la même, seul qu’aujourd’hui les
femmes ont des emplois et qu’il y a des femmes qui ont compris l’émancipation et la liberté comme
une occasion de se perdre dans la démesure et les excès sans être marginalisé par la société.
L’opinion des hommes sur cet aspect : « Les femmes sont encore discréditées par les hommes, pas
nécessairement parce qu’elles représentent le sexe faible, mais parce qu’elles abusent de la liberté et
l’égalité qu’on a achevées et elles se perdent dans le débauche. » ou bien « J’en ai assez des femmes
qui vivent dans la luxure, qui aiment les choses superficielles comme leur maquillage, leurs toilettes
ou la voiture qu’un homme doit avoir pour que leur regard tombe sur lui. » Ce sont seulement deux
des témoignages des jeunes âgés 25 à 30 ans.
Prenant en considération ces témoignages, est-ce que les femmes sont les coupables de leur
propre condition sociale ? Oui et non. Certes, il y a des femmes superficielles en Roumanie et ailleurs,
mais ça ne signifie pas que les femmes qui luttent pour leurs droits ou les femmes qui font carrière,
qui étudient beaucoup, qui font des choses que peut-être un homme ne fera jamais, n’existent plus.
Il vous faut seulement quelques minutes dans une université, une institution publique ou même un
ONG et on va trouver des femmes qui font honneur à la lutte pour l’égalité et l’émancipation des
femmes.
Cela étant dit, si vous êtes une femme, tout ce qu’il vous faut est de penser au respect pour
soi-même et vous allez voir comment votre attitude change envers ce sujet sensible. Ou bien, si vous
êtes un homme, n’oubliez pas que les femmes sont les personnes les plus importantes dont vous
avez besoin pour mener une belle vie.
Denisa Marinescu
2e année, STIT
Faculté de Langues et Littératures Etrangères
Université de Bucarest

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