Les Differentes Constantes Biologiques Du Sang Et
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Les Differentes Constantes Biologiques Du Sang Et
LES DIFFERENTES CONSTANTES BIOLOGIQUES DU SANG ET DES URINES I) Le sang : I-1) La numération formule sanguine (NFS) : Les hématies ou globules rouges : On en compte 3,5 à 5,5 millions/mm3. Cet examen isolé oriente vers une anémie (Pas assez de globules) ou une polyglobulie (Trop de globules). Il permet aussi de voir si il y a des formes anormales (Poïkilocytes, schizocytes et hématies falciformes). L'hémoglobine : La valeur normale est comprise de 11 à 16 g. Une hémoglobine trop basse (Inférieure à 10,5 g) permet d'établir un diagnostic d'anémie. L'hématocrite : La concentration normale est comprise de 37 à 47 %. Elle donne la concentration en hémoglobine dans le sang, elle est abaissée dans les anémies, elle est augmentée en particulier chez les consommateurs d'EPO. Le volume globulaire moyen (VGM) : Le volume moyen varie de 80 à 95. Il mesure la taille moyenne du globule rouge. Ce volume diminue dans les anémies chroniques par saignement ou manque de fer. Il augmente dans les anémies par carence en vitamine, par mauvaise absorption alimentaire du tube digestif. Il augmente aussi dans la consommation chronique de tabac ou d'alcool. Les CCMH et TCMH : Il s’agit respectivement « concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine » et « taux corpusculaire moyen en hémoglobine » n'ont pas d'intérêt diagnostic sinon que le CCMH bas confirme une hypochromie (Manque de fer). Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 1/31 Les réticulocytes : La valeur normale varie de 25 000 à 75 000. Ce sont des hématies très jeunes. Quand leur taux est élevé, elles signalent que la moelle osseuse fabrique beaucoup de globules et régénère des pertes de sang. En cas d'anémie, si les réticulocytes n'augmentent pas, c'est que la moelle osseuse dysfonctionne et est en cause dans cette anémie. Les leucocytes ou globules blancs : On en compte 1 000 à 3 500. Leur mesure sert à s'assurer comme les globules rouges, d'un nombre anormal de leucocytes, ou de formes anormales. Trop de leucocytes peut correspondre à une inflammation ou à une maladie de type leucémie (Beaucoup plus rare). Les formes anormales que l'on appelle des blastes font craindre une leucémie, mais toutes les leucémies ne sont pas graves. Les leucocytes sont classés en : Les polynucléaires neutrophiles : Ils sont compris de 2 000 à 7 500 chez l'adulte. Leur élévation importante signe une infection type sinusite, appendicite, etc. Ils augmentent aussi chez le tabagique, sous traitement corticoïde, ou dans certaines leucémies. Les polynucléaires éosinophiles : La valeur normale est inférieure à 650. Leur élévation signe des terrains allergiques, des terrains colitiques et des parasitoses (Oxyures, vers solitaire, etc.). Les polynucléaires basophiles : La valeur normale est inférieure à 200. Leur augmentation se rencontre dans certaines leucémies, dans les cirrhoses et les problèmes thyroïdiens. Les mononucléaires lymphocytes : On en compte de 1 000 à 4 000 chez l'adulte. Leur augmentation se constate dans beaucoup de maladies virales (Coqueluche, oreillons, brucellose, grippe, etc.) mais aussi dans les leucémies. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 2/31 Les mononucléaires monocytes : La valeur normale varie de 200 à 1 000. Leur nombre augmente dans certaines maladies comme la mononucléose, après une anémie et dans certaines leucémies. I-2) Les principaux constituants du plasma sanguin : PRINCIPAUX CONSTITUANTS DU PLASMA SANGUIN Protides et autres constituants azotés Protides totaux, protidémie 70 75 g/l 85 Albumine, albuminémie Globulines, globulinémie Alpha1-globulines Valeurs pathologiques hypoconcentration (Diminution) < 65 dénutrition et syndromes néphrotiques < 30 cirrhoses Sans intérêt pratique Sans intérêt pratique 38 20 3 40 g/l 22 g/l 3,5 g/l 42 24 4 Alpha2-globulines Bêta-globulines Sans intérêt pratique Sans intérêt pratique 5,5 5,5 5 g/l 8 g/l 6 9 Gamma-globulines De 5 à 0 épisodes infectieux à répétition 7 7,5 g/l 8 Fibrinogène, fibrinémie < 2 insuffisance hépatique grave 2 3 g/l 5 Urée, urée sanguine Acide urique, uricémie Bilirubine, bilirubinémie < 0,15 Sans signification 0,25 30 0,35 g/l 40 mg/l 0,45 50 > 90 myélomes multiples et la plupart des maladies infectieuses > 45 hémoconcentration > 120 myélomes multiples > 5 processus nécrotiques et inflammatoires < 7 dans le rhumatisme articulaire aïgu De 10 à 50 myélomes multiples des os (Maladie de Kahler) De 10 à 50 myélomes multiples des os (Maladie de Kahler) et toutes maladies infectieuses De 5 à 10 dans tous les états inflammatoires > 0,50 néphropathies avancées > 50 néphrites et goutte directe Sans signification indirecte < 7 myopathies 0,6 3 7 1 mg/l 8 mg/l 12 mg/l 2,5 10 15 > 15 ictères par hémolyse > 15 insuffisance rénale grave Créatine, créatinémie Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Variations phusiologiques (Valeurs normales) Valeurs pathologiques hyperconcentration (Augmentation) Page 3/31 PRINCIPAUX CONSTITUANTS DU PLASMA SANGUIN (Suite) Enzymes Valeurs pathologiques hypoconcentration (Diminution) Sans signification Amylase, amylasémie Transaminases, transaminasémie S. G. O. T. Sans signification S. G. P. T. Phosphatase acide Sans signification Phosphatase alcaline Sans signification Glucides et lipides Valeurs pathologiques hypoconcentration (Diminution) Glucose, glycémie < 0,8 insuffisance hépatique Acide lactique, lactisémie < 50 affections hépatiques Lipides totaux, lipidémie < 2 très rare : tuberculose Cholestérol, cholestérolémie libre < 1,5 grande insuffisance hépatique et période d’état des infections aïgues : tyroïde estérifiée Corps cétoniques, cétonémie Sans signification Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Variations phusiologiques (Valeurs normales) 40 60 US Valeurs pathologiques hyperconcentration (Augmentation) 110 10 25 g/l 40 10 30 g/l 50 1 3 UPI 5 1 3 UBO 5 Variations phusiologiques (Valeurs normales) 0,9 65 5 1 g/l 115 mg/l 6 g/l 1,1 170 7 1,5 1,80 g/l 2,2 65 à 75 % du cholestérol libre Des traces 0,1 g/l > 200 pancréatite aïgu 20 fois supérieure à la normale, infractus du myocarde ou hépatite > cancers de la prostate > maladies de Paget Valeurs pathologiques hyperconcentration (Augmentation) > 1,3 diabète > 200 diabète acidosique De 9 à 40 affections rénales et ictère par rétention > 4 obstruction biliaire > 3 diabète grave Page 4/31 PRINCIPAUX CONSTITUANTS DU PLASMA SANGUIN (Suite) Eléments minéraux électrolytes Soduim, natrémie Valeurs pathologiques hypoconcentration (Diminution) < 2,2 vomissements, diarrhées 3,15 3,25 g/l 3,40 Potassium, kaliémie Calcium, calcémie < 1,40 vomissements, diarrhées < 70 hyperexcitabilité nerveuse : tétanie 1,40 90 1,60 mg/l 100 mg/l 200 110 18 20 mg/l 25 0,9 1,10 3,40 1 mg/l 1,20 mg/l 3,60 mg/l 1,4 1,3 3,8 30 36 mg/l 45 50 55 V % 60 Magnésium, magnésémie < 18 hyperexcitabilité nerveuse : tétanie (alcoolisme chronique) Cuivre, euprémie < 0,5 néphrose lipoïdique Fer, sidérémie < 0,90 anémie post-hémorragiques Chlore, chlorémie < 3,40 vomissements, insuffisance rénale chronique Phosphore minéral, phosphatémie < 20 ostéomalacie (déminéralisation osseuse) Réserve alcaline < 45 acidose fixe, alcalose gazeuse Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Variations phusiologiques (Valeurs normales) Valeurs pathologiques hyperconcentration (Augmentation) > 3,50 déshydratation extra et intracellulaire > 200 insuffisance rénale > 150 hyperparathyroïdie (Maladie de Recklinghausen) > 30 rarement isolé : syndrome d’insuffisance rénale > 2 ictère par rétention > 2 hémochromatose (Diabète bronzé) > 4 trouble de l’équilibre acido-basique > 100 insuffisance rénale, hypoparathyroïdie > 65 alcalose fixe, acidose gazeuse Page 5/31 I-3) Les éléments figurés du sang : ELEMENTS FIGURES DU SANG Globules rouges (Hématies) Valeurs pathologiques hypoconcentration (Diminution) < 4 000 000 anémies 4,5 M 5 M/mm3 5,5 M Globules blancs (Leucocytes) < 5 000 leucopénie 5 000 7 000/mm3 10 000 < 50 % agranulocytose (Maladie de Schultz) < 1 % troubles hormonaux hypophysaires et cortico-surrénaux 60 % 62 % 68 % 1% 1,5 % 2% - Polynucléaires basophiles 0,5 % 1% 1,5 % - Mononucléaire lymphocytes 25 % 27 % 30 % - Mononucléaire monocytes 6% 7% 9% 200 000 300 000/mm3 400 000 Formule leucocytaire : - Polynucléaires neutrophiles - Polynucléaires éosinophiles Plaquettes ou thrombocytes < 150 000 thrombopénie, syndrone hémorragique Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Variations phusiologiques (Valeurs normales) Valeurs pathologiques hyperconcentration (Augmentation) > 6 000 000 polyglobulie (Maladie de Vaquez) > 10 000 hyperleucocytose, leucose myéloïde > 70 % polynucléose infectieuse aiguë (Sinusite, appendicite, etc.) > 4 % parasitose et états allergiques > 2 % affections inflammatoires, leucémies, cirrhoses et problèmes thyroïdiens > 40 % affections virales (Coqueluche, oreillons, brucellose, grippe, etc.) et dans les leucémies > 12 % maladies aiguës (Mononucléose, anémie et certaines leucémies) > 500 000 thrombocytose, leucose myéloïde Page 6/31 I-4) Les substances responsables d’intoxications décelables dans le sang : SUBSTANCES RESPONSABLES D’INTOXICATIONS DECELABLES DANS LE SANG Oxyde de carbone Barbituriques Alcool Plomb Normalement, le taux d’oxyde de carbone dans le sang (Oxycarbonémie) est nul. On admet comme normale une concentration allant jusqu’à 3 cm3 pour 100. Une telle oxycarbonémie se voit chez les sujets vivants dans les grandes villes, ainsi que chez les fumeurs. Au-delà de 4 cm3 pour 100, on admet qu’il y a intoxication oxycarbonée. Bien que leur recherche se fasse surtout dans les urines, on admet qu’un taux sanguin supérieur à µg/cm3 correspond à une intoxication. L’alcoolémie est exprimée en grammes d’alcool pur par litre de sang. La valeur 0,5 est importante pratiquement, car à partir de ce taux l’alcootest vire au vert. Au-dessus de 2 g, l’intoxication alcoolique (Ivresse) est certaine. L’intoxication par le plomb (saturnisme) est relativement fréquente dans certaines professions : industrie des peintures, imprimeries, etc. Le plus souvent, le sujet présente des signes suffisamment caractéristiques pour poser d’emblée le diagnostic : stries bleuâtres au niveau des gencives, accidents nerveux pouvant aller jusqu’à la crise d’épilepsie, coliques de plomb. La recherche de la plombémie confirme le diagnostic. A partir de 1 000 µg/l, l’intoxication est certaine. I-5) Les groupes sanguins : I-5-1) Les caractéristiques générales : Le sang est un tissu liquide que l’on peut facilement prélever à un individu sain pour le transfuser à un individu malade. Or, malgré une composition cellulaire identique de ce tissu, il existe une variabilité ou polymorphisme des divers éléments du sang entre les individus, ce qui rend impossible la transfusion entre certains groupes de personnes. On dit des personnes qui présentent une même caractéristique qu’elles appartiennent au même groupe sanguin. Jusqu’à une époque récente, ces caractéristiques ont été mises en évidence grâce à des anticorps spécifiques d’un épitope. Ces épitopes, déterminant divers phénotypes, sont génétiquement transmis. Les divers groupes sanguins sont regroupés en systèmes. Ils appartiennent à un même système de groupes sanguins l'ensemble des épitopes ou phénotypes résultant de l'action des divers allèles d'un même gène ou de gènes étroitement liés. La découverte du système ABO, le premier de ces systèmes, en 1900, par Landsteiner a permis de comprendre pourquoi certaines transfusions sanguines étaient couronnées de succès alors que d'autres se terminaient en tragiques accidents. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 7/31 I-5-2) Les bases d'immunologie : Les antigènes sont des molécules qui couvrent la surface de toutes les cellules de l'organisme et participent à son identité. Elles sont les cibles des anticorps lorsqu'elles sont identifiées comme étrangères. Mais les antigènes concernent aussi bien des substances extérieures à l'organisme et contre lesquelles réagissent les anticorps : le pollen, la poussière, certains aliments ou médicaments ou les poils léchés d'animaux. Les anticorps sont des molécules produites par les lymphocytes B du système immunitaire qui réagissent avec les antigènes n'appartenant pas à l'organisme. Elles attaquent le non-soi. Certains anticorps sont fabriqués « à la demande », d'autres existent naturellement dans l'organisme. Lorsqu'un anticorps se fixe spécifiquement à un antigène situé à la surface des globules rouges, il provoque l'agglutination, parfois l'hémolyse, de ces derniers. Cette agglutination peut être soit immédiate, et c'est ainsi que le système ABO a été découvert, soit « aidée » par une technique d'agglutination artificielle, et c'est ainsi, qu'après les travaux de Coombs, qui a produit et utilisé une antiglobuline, un grand nombre d'anticorps et de systèmes de groupes sanguins ont été découverts. I-5-3) La classification : Ces différences antigéniques entre les individus définissent les différents groupes sanguins et peuvent porter aussi bien sur les éléments figurés du sang, globules rouges, globules blancs, plaquettes, que sur les protéines circulantes, en particulier les immunoglobulines. Le terme groupe sanguin ayant été appliqué aux seuls groupes connus avant les années 1950, à savoir aux groupes érythrocytaires, et ce terme étant souvent compris et en règle générale utilisé de façon restrictive dans cette acception, c'est ces derniers qui seront traités dans la suite du présent article. Enfin, historiquement, ce sont les transfusions d'érythrocytes qui ont posé des problèmes cliniques d'incompatibilité, les autres éléments du sang n'étant que peu impliqués dans des accidents transfusionnels immédiats d'origine immunologique. Nous dirons cependant un mot sur chacun des autres systèmes de groupes, en adressant le lecteur aux articles traitant de façon plus détaillée chacune de ces questions ou y faisant référence, comme simple polymorphisme ou allotypie. I-5-3-1) Les groupes sanguins leucocytaires : C'est en travaillant avec des anticorps anti-leucocytes, et en tentant d'identifier des groupes leucocytaires, que Jean Dausset a découvert le système HLA. Il s'agissait en fait des antigènes d'histocompatibilité présents sur toutes les cellules de l'organisme. Les leucocytes portent également des antigènes spécifiques, soit aux différentes catégories de lymphocytes, soit aux polynucléaires. Ces derniers portent divers antigènes regroupés en 5 systèmes, HNA1, HNA2, HNA3, HNA4 et HNA5 (HNA pour Human Neutrophil Alloantigen). Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 8/31 Les anticorps dirigés contre les globules blancs, susceptibles d'être contenus dans un plasma transfusé, qu'il s'agisse d'anti HLA ou d'anti HNA, peuvent induire un accident transfusionnel grave, le TRALI (Transfusion related acute lung injury) qui consiste en une atteinte œdemateuse pulmonaire. I-5-3-2) Les groupes sanguins plaquettaires : Il s'agit des systèmes HPA (Human Platelet Antigens), au nombre de 6 : HPA1, HPA2, HPA3, HPA4, HPA5, et HPA15, tels que définis par le Comité de Nomenclature des Plaquettes, PNC créé en 2003 en association avec l'ISBT et l'ISTH (Société Internationale de Thrombose et Hémostase). Le plus connus de ces systèmes étant le système HPA1, suivi du système HPA5, dont les anticorps anti HPA1-a et HPA5-b sont impliqués respectivement dans 80% et 10% des cas d'incompatibilités fœto-maternelles plaquettaires. Un anticorps dans l'un de ces systèmes entraîne : En cas d'incompatibilité fœto-maternelle, une thrombopénie chez le fœtus et le nouveau-né. Causant parfois des hémorragies intra crâniennes qui peuvent être graves. Chez l'adulte, une transfusion inefficace en cas de transfusion de plaquettes incompatibles. Cette transfusion peut être exceptionnellement suivie d'un purpura post transfusionnel où sont non seulement détruites immédiatement les plaquettes transfusées, mais également, par un mécanisme discuté, les propres plaquettes du patient. I-5-3-3) Les groupes sériques : Il s'agit des groupes Am, Gm, Km des immunoglobulines A, G, et de la chaîne légère Kappa, ainsi que du groupe ISf (Inhibiteur San Francisco, situé sur la chaîne lourde des IgG1). Ces systèmes, dont le premier a été découvert par Grubb et Laurell, sont déterminés grâce à une antiglobuline, par une technique d'inhibition d'agglutination. La technique est indiquée dans les articles : « discuter:Robin Coombs », et dans le paragraphe allotypie dans « discuter:anticorps ». I-5-3-4) Les groupes érythrocytaires : Il s'agit des premiers groupes sanguins qui ont été découverts (ABO, MNS), et le terme groupes sanguins, utilisé de façon isolée, désigne en règle et de façon restrictive les groupes érythrocytaires, sinon, on utilise le terme groupe plaquettaire, leucocytaire, ou sérique. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 9/31 I-5-4) Les groupes sanguins (érythrocytaires) : I-5-4-1) Les généralités : Les principaux groupes sanguins sont ceux qui définissent les systèmes ABO, Rhésus et Kell, mais il en existe beaucoup d'autres. Ces trois systèmes sont les plus importants, en pratique. Le premier, ABO, car il entraîne un accident transfusionnel immédiat en cas de transfusion incompatible, et de ce fait a été le premier découvert. Le second, Rhésus, car l'immunogénicité de deux de ses antigènes (D, et c, surtout) entraîne très fréquemment des immunisations sources d'accidents ultérieurs et d'incompatibilités fœto-maternelles. Le troisième système, Kell, car l'antigène Kell est très immunogène, moins cependant que l'antigène RH1, D, et donne de ce fait, mais moins fréquemment, les mêmes complications. La détermination du groupe dans ces trois systèmes en ABO (A, B, AB ou O), en Rhésus (+ ou -), ou en Kell (+ ou -) se base, comme pour tous les systèmes, sur les caractéristiques des antigènes présents à la surface des érythrocytes et, pour le système ABO, sur les anticorps présents dans le sang. Nous donnons ici la liste des différents systèmes définis et référencés par l'ISBT en 2004, avec dans l'ordre leur numéro, leur dénomination initiale ou commune, leur dénomination abrégée (symbole) officielle, la nature de l'épitope ou de l'élément qui le porte, la localisation chromosomique. Enfin, dans chaque système, un numéro à 3 chiffres est attribué à chaque spécificité antigénique. Ainsi, dans le ABO quatre spécificités sont référencées : A=001, B=002, AB=003, A1=004. Dans le système MNS nous arrivons au numéro 040, et dans le RH nous dépassons le numéro 050, ... Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 10/31 I-5-4-2) Le tableau de classification des groupes sanguins : Classification des groupes sanguins N° Dénomination initiale Dénomination abrégée Nature de l'épitope ou de l'élément qui le porte ou commune (Symbole) officielle 001 ABO ABO ose (N-acétylgalactosamine, galactose) 002 MNS MNS GPA / GPB (Glycophorines A et B) 003 P P1 glycolipide 004 Rhésus RH protéine 005 Lutheran LU IgSF (Apparenté aux immunoglobulines) 006 Kell KEL glycoprotéine 007 Lewis LE ose (Fucose) 008 Duffy FY protéine (ECR ou récepteur de chimiokine, et des Plasmodium vivax et Plasmodium knowlesi) 009 Kidd JK protéine (Transporteur d'urée) 010 Diégo DI glycoprotéine (Bande 3, AE 1, ou échangeur d'anions) 011 Cartwright YT protéine (AChE, acétylcholinestérase) 012 Xg XG glycoprotéine 013 Scianna SC glycoprotéine 014 Dombrock DO glycoprotéine (Fixée à la membrane par le GPI ou glycosyl-phosphatidylinositol) 015 Colton CO aquaporine 1 016 Landsteiner-Wiener LW IgSF (Apparenté aux immunoglobulines) 017 Chido/Rodgers CH/RG C4A C4B (Fractions du complément) 018 Hh H ose (Fucose) 019 Kx XK glycoprotéine Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Localisation chromosomique 9 4 22 1 19 7 19 1 1 17 7 X 1 12 7 19 6 19 X Page 11/31 Classification des groupes sanguins (Suite) N° Dénomination initiale Dénomination abrégée Nature de l'épitope ou de l'élément qui le porte ou commune (Symbole) officielle 020 Gerbich GE GPC / GPD (Glycophorines C et D) 021 Cromer CROM glycoprotéine (DAF ou CD55, régulatrice des fractions C3 et C5 du complément, liée à la membrane par un GPI) 022 Knops KN glycoprotéine (CR1 ou CD35, capteur d'immun-complexes) 023 Indian IN glycoprotéine (CD44 fonction d'adhésion ?) 024 OK OK glycoprotéine (CD147) 025 RAPH MER2 glycoprotéine transmembranaire 026 John Milton Hagen JMH protéine (Liée à la membrane par un GPI) 027 Ii I polyoside ramifié (I) / non ramifié (i) 028 Globoside P glycolipide 029 GIL GIL aquaporine 3 Localisation chromosomique 2 1 1 11 19 11 6 6 3 9 I-5-5) ABO et RH, les modèles de groupes sanguins érythrocytaires : I-5-5-1) Les généralités : Ces deux systèmes sont les plus importants, tant dans la pratique médicale, que pour leur intérêt historique, car ils ont fourni les bases génétiques, immunologiques pour toutes les études ultérieures des autres systèmes. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 12/31 I-5-5-2) Le système ABO : Découvert en 1900 par Landsteiner, le système ABO permet de classer les différents groupes sanguins selon la présence ou non d’antigènes A ou B à la surface des globules rouges. Ainsi les globules rouges du groupe sanguin A possèdent des antigènes A, ceux du groupe B des antigènes B, ceux du groupe AB des antigènes A et B alors que ceux du groupe O ne contiennent pas d’antigènes de type A ni de type B. La présence ou non d'anticorps anti-A ou anti-B dans le sérum. La présence d’antigènes d’un certain type impliquant l’absence d’anticorps de cette spécificité (Sous peine de formation d’un complexe anticorps-antigènes !). Ces deux recherches, d'antigènes définissant l'épreuve de Beth-Vincent, et d'anticorps définissant l'épreuve de Simonin-Michon sont obligatoires et doivent être concordantes pour établir un groupe sanguin ABO. Une exception toutefois chez le nouveau né de moins de six mois dont les anticorps ne sont pas bien développés, et chez lequel ne sont donnés que des résultats non définitifs. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 13/31 I-5-5-3) Le système Rhésus : Ce système complémentaire au système ABO fut découvert en 1940 par Landsteiner et Wiener. Le système Rhésus permet de classer les groupes sanguins selon la présence ou non d’antigène D à la surface des globules rouges. Rhésus est le nom d'un macaque qui a servi à fabriquer le premier sérum-test permettant de tester les groupes Rhésus. Dans la pratique médicale courante, on distingue les individus rh- qui ne portent pas l'antigène D, ou RH1 dans la nomenclature internationale, sur la surface de leurs hématies et les individus Rh+, qui présentent l'antigène D. En règle générale, les sujet rh- n'ont pas d'anticorps anti-D dans leur plasma. Une transfusion est alors possible sans conséquence immédiate. Cet anticorps n'apparaît qu'après une transfusion non iso-rhésus (Transfusion d'un sang D+ RH1 à un sujet D-) ou une grossesse -après la naissance d'un enfant Rh+ chez une femme rh-. On dit alors qu'il s'agit d'un anticorps irrégulier. Dans ce dernier cas, la transfusion d'un sang Rhésus positif D+ entraîne une réaction hémolytique (Qui détruit les hématies) par incompatibilité Rhésus. Ce système de groupe sanguin comporte de nombreux autres antigènes à côté de l'antigène D=RH1. En particulier les antigènes C, E, c et e. Certains de ces antigènes peuvent entraîner les mêmes complications transfusionnelles ou foetales que l'antigène D, en particulier l'antigène c (RH4), qui lui est en règle présent chez un sujet rh négatif. I-5-6) La compatibilité : I-5-6-1) Les généralités : La compatibilité entre deux groupes sanguins se pose lors des transfusions sanguines. Une transfusion échouera si des anticorps rencontrent des cellules présentant les antigènes correspondants. Une réaction immunologique (agglutination et hémolyse) se déclencherait alors très rapidement pour détruire ces cellules. Les conséquences peuvent aller d'une transfusion inefficace sans signe clinique, à une réaction clinique légère (angoisse, frisson), grave (Choc, hémoglobinurie et insuffisance rénale), ou dramatique (Choc et coagulation intravasculaire disséminée) conduisant au décès. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 14/31 Elle se pose également en cas de grossesse pour les femmes Rhésus négatif portant un fœtus de rhésus positif. S'il s'agit d'une première grossesse, en général les choses se passent bien si la mère n'a pas été immunisée antérieurement par l'antigène D, RH1. Sinon, du fait que les anticorps peuvent franchir la barrière placentaire, les globules rouges du fœtus sont détruits plus ou moins massivement : c'est la maladie hémolytique du nouveau-né ou MHNN. Cette maladie peut présenter tous les stades de gravité. Bénigne et n'entraîner qu'un simple ictère (Jaunisse) et une anémie passagère, plus importante et nécessiter des transfusions, voire une exsanguino-transfusion à la naissance, majeure demandant un accouchement provoqué ou une césarienne avec exsanguino-transfusion immédiate, gravissime demandant des transfusions in-utéro pour éviter le décès de l'enfant, voire décès in utéro de l'enfant avant toute intervention possible. Ces derniers cas sont devenus très rares depuis la prévention de l'immunisation des femmes par une injection d'anticorps anti-D à l'accouchement d'un enfant Rh Positif. Restent cependant les autres spécificités, dont les plus fréquentes sont l'anti-c (RH4), et l'anti-K1, qui causent également des maladies hémolytiques du nouveau-né. I-5-6-2) La présence des anticorps : Dans le système ABO, on retrouve dans le sang de toutes les personnes des anticorps spécifiques des antigènes qu'ils ne possèdent pas sur leurs globules. Ainsi une personne de groupe B développera naturellement des anticorps anti-A et une personne du groupe O développera des anticorps antiA et des anticorps anti-B. Ces anticorps sont dits réguliers, car en règle générale, ils sont présents, sauf chez le nouveau-né. Ces anticorps naturels apparaissent, dans le système ABO, dès les premiers mois de la vie. Ce sont des immunoglobulines de classe IgM, agglutinants et agissant à froid : ce sont des anticorps complets. Dans le système Rhésus, il n'y a pas d'anticorps présents naturellement. Ils n'apparaissent en règle générale, certains tels l'anti-E ou l'anti-Cw pouvant toutefois être "naturels", qu'après une première sensibilisation, par grossesse ou transfusion. Ils sont dits irréguliers.Ce sont des immunoglobulines de classe IgG, actifs à 37 °C, et qui ne sont mis en évidence que par des techniques d'agglutination artificielle - techniques à l'antiglobuline ou aux enzymes. Ces anticorps, ne provoquant pas spontanément d'agglutination -mais pouvant provoquer une hémolyse in vivo- sont dits incomplets. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 15/31 Type d’anticorps présents selon le groupe sanguin Sang Anticorps présents Anti-A Anti-B Groupe O Groupe A Groupe B Groupe AB I-5-6-3) La transfusion de globules rouges : Les globules rouges (Ou concentré érythrocytaire) sont extraits de dons de sang. En effet, le sang n'est plus que rarement transfusé dans son intégralité. Il est le plus souvent traité et séparé en ses composants. Ainsi le concentré, il ne contient que peu de sérum, donc d’anticorps. Les problèmes d’incompatibilité de la transfusion de plasma (Voir ci-dessous) ne sont donc pas posés. Lors d’une transfusion de globules rouges, il faut veiller à ne pas transmettre au receveur des cellules sanguines sur la surface desquelles se présentent des antigènes que le receveur n’a pas. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 16/31 Les deux tableaux suivants doivent donc être respectés lors d'une transfusion : Compatibilité système RH Compatibilité système ABO Type du receveur Type de sang recevable O A B Type du receveur AB Type de sang recevable Rh + O Rh + A Rh - Rh - B AB Ainsi les AB+ sont receveurs universels, et les O- sont donneurs universels de globules rouges. En ce qui concerne le système RH, cette règle est toujours considérée comme valable en cas d'urgence vitale, et en l'absence de groupe connu. Mais dès que l'on connaît le groupe du patient, est souhaitable de respecter les autres antigènes de ce système, en particulier l'antigène c (RH 4), afin de ne pas immuniser les femmes jeunes en particulier. I-5-6-4) La transfusion de plasma : Le plasma est un des composants du sang. Il est recueilli lors d'un don en plasmaphérèse et peut être utilisé (en France) pour transfusion directe, ou extrait d'un don de sang total et ne peut alors être utilisé (En France) que pour préparer des médicaments dérivés du sang, albumine, immunoglobulines, fibrinogène, ... Comme le plasma contient des anticorps en fonction de son groupe dans le système ABO, les globules rouges du receveur ne doivent pas présenter les antigènes correspondants. Le plasma de donneurs de groupe AB ne contenant pas d'anticorps convient à tous les receveurs. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 17/31 Les plasmas contenant un anticorps, le plus souvent naturel dans un autre système (Anti-P1, anti-Lewis, anti-M, ...), hors système Rhésus, ne sont pas utilisés en France. En ce qui concerne le système Rhésus, les plasmas contenant un anti-D (Donc issus de femmes immunisées) sont réservés, en France, pour la fabrication des immunoglobulines anti-D, ou d'autres médicaments dérivés du sang. Ces plasmas ne sont donc pas perfusés directement à des malades. Il est clair que dans des pays où seraient utilisés des plasmas contenant un anti-D, le receveur ne pourrait être qu'un sujet rhésus négatif, tout comme le concentré érythrocytaire issu d'une donneuse ayant un anti-D ne peut être transfusé qu'à un patient rh négatif. En ce qui concerne leur antigénicité, les plasmas frais congelés, n'ayant pas subi d'inactivation virale S.D. (Solvant-détergent), ni une filtration, mais étant sécurisés par quarantaine, peuvent contenir quelques hématies susceptibles, sinon de provoquer une immunisation primaire décelable, du moins de l'induire ou de relancer une immunisation secondaire. D'où la préférence de certains médecins de respecter pour ces plamas une règle de compatibilité Rhésus identique à celle des globules rouges, sans que le bénéfice de cette attitude soit réellement documenté. Les plasmas viro-atténués par méthode S.D. (Solvant-détergent), ayant été filtrés, ne contiennent plus de stromas globulaires et ne peuvent être immunogènes. Pour ces plasmas, nous ne tenons pas compte du groupe Rhésus. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 18/32 Le donneur et le receveur doivent donc respecter les tableaux suivants : Compatibilité de groupe ABO Compatibilité de Rhésus Type de plasma recevable Type du receveur Type de plasma recevable Type du receveur O A B AB Rh + O Rh + A Rh - Rh - B AB Ainsi alors que les personnes de groupe AB sont des receveurs universels de globules rouges dans le système ABO, ils sont donneurs universels de plasma. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 19/32 I-5-7) La génétique des groupes sanguins : I-5-7-1) Les généralités : Les groupes sanguins érythrocytaires sont définis grâce aux différences observées entre les individus à la surface des érythrocytes. Il s’agit donc de caractères allotypiques, c'est-à-dire différents d’un individu à l’autre à l’intérieur d’une même espèce. Ces différences portent sur la présence, l’absence ou l’agencement spatial à la surface des érythrocytes de sucres ou oses (Systèmes ABO, P, …) ou de protéines (systèmes Rh, Kell, …). Autant de différences qui peuvent constituer un épitope antigénique pour quelqu’un qui ne le possède pas. Ces caractères sont génétiquement transmis selon les lois de Mendel. I-5-7-2) La génétique des systèmes ABO et Rhésus : I-5-7-2-1) Le système ABO : Caractérisé par deux sucres possibles à la surface de l’érythrocyte, soit un galactose (Antigène B) soit une N-acétyl-galactosamine (Antigène A). Ces sucres sont fixés sur une substance de base, appelée substance H, elle-même osidique. La présence de chacun de ces sucres est due à un enzyme spécifique codé par un gène lui-même spécifique, gène A pour l’antigène A, gène B pour l’antigène B. La présence d’un gène inactif au locus ABO ne permet pas l’ajout d’un sucre à cette substance de base H qui reste donc en l’état. Ce gène inactif est appelé gène O. Ainsi le système ABO est ainsi caractérisé par trois gènes A, B, et O. Ces gènes sont portés par un autosome (Par opposition aux chromosomes sexuels X ou Y). Tout individu possède donc deux gènes, l’un venant de son père et l’autre de sa mère, à un même locus, c’est à dire à un emplacement défini sur le chromosome. En l’occurrence, pour le système ABO, sur le chromosome 9. Lorsque le sujet possède à la fois le gène A et le gène B, les deux sucres se trouvent alors sur l’érythrocyte et le sujet est de groupe AB. Lorsqu’il ne possède que 2 gènes O, il sera de groupe O, s’il possède un ou deux gènes A et pas le gène B, il sera A, s’il possède un ou deux gènes B et pas le gène A, il sera B. Ainsi, un couple de parents, dont la mère est génétiquement A / O, donc de groupe A, et le père B / O, donc de groupe B pourra avoir des enfants de quatre groupes différents. Si chacun des parents transmet son gène O, l’enfant sera génétiquement O / O, donc de groupe O. Si le père transmet le gène Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 20/32 O et la mère le gène A, l’enfant sera A / O, donc de groupe A. Si le père transmet le gène B et la mère le gène O, l’enfant sera B / O, donc de groupe B. Si la mère transmet le gène A et le père le gène B, l’enfant sera alors A / B, donc de groupe AB. I-5-7-2-2) Le système Rhésus : Il s’agit là d’un système de protéines. Deux gènes sont situés à des locus très proches l’un de l’autre sur le chromosome n°1, et sont donc transmis ensemble d’une génération à la suivante. Ces deux gènes résultent d’une duplication d’un gène originel, et synthétisent deux protéines très proches ayant la même structure et la même fonction ; si l’une est absente, l’autre la remplace, ce qui peut expliquer la grande quantité des protéines D chez les sujets ayant une délétion au locus CE ou les réactivités différentes des hématies selon le nombre de chacun des épitopes présents, lors d'une recherche d'anticorps irréguliers . Au premier locus, locus D, se trouvent soit l’allèle D, qui synthétise la protéine Rhésus D définie par la présence de l’antigène D ou RH1, soit un emplacement vide dénommé d, qui ne synthétise rien. Au second locus, locus CE, se trouve un gène qui synthétise une seconde protéine qui ne porte pas l'épitope D. Mais cette seconde protéine présente deux autres épitopes principaux. L’un des ces épitopes définit les antigènes C ou c, le second les antigènes E ou e. La même protéine peut donc avoir quatre combinaisons possibles d'épitopes : ce, Ce, cE, CE. Ainsi, en combinant l’ensemble des ces possibilités, nous obtenons 8 agencement possibles, ou haplotypes, sur un même chromosome. Quatre des ces agencements comportent le gène D qui définira un sujet Rhésus positif standard. Il s’agit des haplotypes Dce, DCe, DcE, DCE. Quatre des ces agencements ne comportent pas le gène D. Il s’agit des haplotypes dce, dCe, dcE, dCE. Le même raisonnement que pour les gènes du système ABO s’applique aux haplotypes du système Rhésus. Ainsi deux parents Rhésus positif de génotype D / d, donc hétérozygotes au locus D, pourront avoir un enfant rhésus négatif de génotype d / d. I-5-7-3) La génétique des autres systèmes : L'ensemble des autres systèmes de groupes sanguins suit les mêmes lois génétiques. Cependant des particularités spécifiques à chacun des systèmes existent. Système Lewis par exemple, la synthèse de ses antigènes dépendant de deux systèmes génétiques (Lewis, avec ses allèles Le, le et système H avec ses allèles H, h) ou les système Xg ou Kx dont les gènes sont situés sur le chromosome X, et non sur un autosome. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 21/32 I-5-7-4) Les anomalies apparentes et filiation : Dans chaque système de groupe sanguin nous pouvons être confrontés à des anomalies apparentes de transmission. Ainsi, dans le système ABO, nous savons que l’antigène A résulte d’un sucre (Ose) fixé par un enzyme sur une substance de base, également osidique, dite substance H. Cette même substance H résulte de l’action d’un gène H, que des très rares sujets ne possèdent pas. Ces sujets sont de génotype h/h, possédant en double dose l’allèle inactif h de H. Ces sujets sont dits de groupe « Bombay », du nom de la localité où cette particularité a été décrite. Ces sujets n’ont donc pas de substance H sur leurs globules rouges, et ont un anticorps anti-H dans leur plasma, ce qui interdit ou rend dangereuse toute transfusion non isogroupe (Non « Bombay »). N’ayant pas cette substance H, même si ces sujets « Bombay » possèdent le gène A ou le gène B, les substances A ou B ne pourront être fabriquées, et ces sujets seront en apparence de groupe O. Leurs enfants héritant de ce parent d’un gène h et d’un gène A ou B, et de l’autre parent d’un gène normal H (Dans le système Hh) et d’un gène O par exemple (Dans le système ABO) pourront à nouveau exprimer le gène A ou B qui leur a été transmis par le premier parent et seront de groupe A ou B normal. Le même problème peut se poser dans tout autre système où il existe un allèle amorphe, une délétion, une mutation ou un système inhibiteur. Il existe ainsi un rarissime haplotype rhnull dans le système Rhésus, Cet haplotype, qui ne synthétise aucune des deux protéines RH, ni RHD, ni RHCE, est noté RH : ---. Supposons un père déterminé comme D+, C+, E-, c-, e+, c'est-à-dire possédant les antigènes D, C, et e, et ne possédant pas les antigènes c et E. Nous en déduisons le génotype vraisemblable de ce père comme étant DCe / DCe, ou DCe / dCe. Or, ce père, uni à une femme de génotype dce / dce, pourra avoir un enfant D-, C-, E-, c+, e+, c'est-à-dire ne possédant pas l’antigène attendu C. Cet enfant sera considéré à tort comme de génotype dce/dce. Nous constatons alors une apparente exclusion de paternité, l'enfant étant supposé avoir reçu un haplotype dce qui n'existe pas chez son père. Or ceci peut être parfaitement expliqué par le génotype DCe / --- de ce père, qui a transmis son haplotype « --- » à son enfant dont le génotype réel est dce / --- . En conclusion, une anomalie apparente de transmission d’un groupe sanguin ne permet en aucune façon à elle seule de conclure à une exclusion de paternité ou de maternité. Une telle conclusion doit s’appuyer sur plusieurs systèmes, et maintenant sur la biologie moléculaire (Analyse directe au niveau des chromosomes). Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 22/32 I-5-8) Anomalies, curiosités et pathologies : I-5-8-1) Les antigènes faibles : Dans tous les systèmes nous pouvons voir des antigènes faibles, souvent signalés par un astérisque, ou un f -faible- en indice, ou un w -weak- en indice, sur les résultats du laboratoire, tels les A*, B*, E* ou FY1* ou JK1w. Il est même parfois impossible de mettre ces antigènes en évidence par les techniques habituelles de groupage. Sont alors utilisée des techniques de fixation-élution, voire de biologie moléculaire si besoin. Il en est ainsi des antigènes A faibles ou B faibles (A3, Ax, Am...B3, Bx, ...) pour lesquels c'est la faiblesse ou l'absence d'anticorps anti-A ou d'anti-B à l'épreuve de Simonin-Michon qui attire l'attention, et évite que ces groupes ne soient, à tort, étiquetés O. Cet antigène A, ou B, est cependant présent sur les érythrocytes, mais n'est pas mis, ou mal mis en évidence lors de l'épreuve globulaire de Beth-Vincent. Dans le système RH, les antigènes D faibles sont encore appelés Du. Tous les autres antigènes de groupe sanguin peuvent être affaiblis, pour diverses raisons, mutation du gène, manque de substrat, gène inhibiteur...Ainsi, comme pour le Rhnull, existe un phénotype Lunull, donc Lu(a-, b-), dû soit à la présence d'un gène amorphe en double dose, cas où aucun antigène LU ne peut être mis en évidence, soit, le plus souvent, à l'action d'un gène inhibiteur. Il s'agit souvent d'un gène autosomique IN(Lu) actif en simple dose, cas où une très faible quantité d'antigène peut être mise en évidence sur les érythrocytes. Ce gène IN(Lu) provoque une forte dépression des antigènes Lutheran, para-Lutheran et AnWj (Anton), et un affaiblissement des antigènes de certains autres systèmes de groupes sanguins, P1, i, Indian, Knops. Existe également, dans quelques familles, un second gène inhibiteur Luthéran nommé XS2, lié au chromosome X, le gène normal étant nommé XS1, dont l'action est légèrement différente de In(Lu) sur les autres antigènes de groupe sanguin. Certains antigènes de groupe sont connus pour donner, au laboratoire, des réactions très variables d'un individu à l'autre, tel l'antigène P1 chez l'adulte ou donnent des réactions plus faibles chez le sujet hétérozygote que chez l'homozygote (Effet de dose, antigènes M, N, S, Jka...) ou ne sont pas développés à la naissance et apparaissent progressivement en l'espace de deux ou cinq ans, comme les antigènes Lewis ou P1. Quand une femme est négative et que son enfant est positif, elle va fabriquer des anticorps contre son bébé mais elle va accoucher normalement. Sauf si elle a un deuxième enfant, ses anticorps contre le facteur Rhésus sont déjà fabriqués donc, elle peut faire des fausses couches car ses anticorps vont attaquer l'enfant rapidement. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 23/32 Certaines femmes Le(A-, b+) ou Le(A+, b-), pour trente pour cent d'entre elles, perdent pendant leur grossesse l'antigène Lewis qu'elles possèdent. Elles apparaissent donc comme Le(A-, b-) et développent un anticorps naturel anti-Lewis, anti-Lea, anti-Leb et/ou anti-Lex. Un mois au plus après l'accouchement, cet anticorps a disparu et ces femmes ont retrouvé leur phénotype Lewis normal. Cette perte d'antigène est sans conséquence pour l'érythrocyte, car la substance Lewis est une substance (Glycosphingolipide) qui n'appartient pas à la membrane de l'érythrocyte, mais est une substance soluble (Que l'on trouve dans le plasma, la salive, les larmes, le lait, le sperme, ...) adsorbée passivement sur l'érythrocyte. La substance Lewis n'est pas détectée sur l'érythrocyte du fœtus ni du nouveau-né qui est donc Le(A-, b-) à la naissance. Il apparaît Le(A+, b-) à l'âge d' un mois environ, puis Le(A+, b+) avant de devenir Le(A-, b+) vers l'âge de deux ans si tel doit être son phénotype définitif, lorsqu'il est génétiquement Le (Gène Le) et Secréteur (Gène Se), du moins chez les caucasiens. Ceci explique, entre autres raisons, que les anti-Lewis développés chez la mère n'ont aucune conséquence pour le fœtus. I-5-8-2) Les chimères hématopoïétiques : Lorsque les placentas de deux jumeaux dizygotes fusionnent et permettent une circulation croisée entre les fœtus, chacun d'entre eux possède alors ses propres cellules souches ainsi que celles de son jumeau ou de sa jumelle. Il y a greffe, tolérance immunitaire et les deux lignées cellulaires cohabitent chez le même individu. Dans chaque système nous pouvons observer une double population cellulaire due à la différence de groupe selon l'origine des cellules. Certains érythrocytes appartenant en propre à l'individu seront, par exemple, A, Rh+, K-, d'autres, venant de son jumeau pourront être B, rh-, K+. Parfois, en cas de mort précoce du second embryon, le chimérisme est une découverte fortuite pour l'individu survivant. C'est un cas qui peut poser problème dans les recherches en paternité, voire simuler une exclusion de maternité, le patrimoine génétique des cellules circulantes n'étant pas le même qui celui des cellules somatiques ou germinales. Parfois même il y a fusion précoce entre les deux œufs et il n'en résulte qu'un seul individu, ce qui ne pose pas de problème si les œufs sont du même sexe. Il en résulte un individu unique qui possède donc deux types de cellules, et pas seulement les cellules hématopoïétiques, chaque lignée cellulaire ayant son propre patrimoine génétique. Les même images de double population se voient régulièrement au laboratoire après transfusion, et dans le cas de greffes de moelle thérapeutiques. Cette double population est visible avant la prise totale de la greffe, et réapparaît en cas de rejet. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 24/32 I-5-8-3) La perte d'un antigène de groupe sanguin : Dans certaines affections préleucémiques, anémies réfractaires en particulier, certaines lignées d'érythrocytes peuvent perdre ou plutôt ne plus synthétiser, certains antigènes de groupes sanguins. Par exemple, un sujet connu de groupe AB peut avoir trois types de globules en circulation, à savoir des globules AB, A, et O, la première lignée n'étant pas atteinte, la seconde ayant perdu un enzyme, et la troisième en ayant perdu deux. Nous avons alors affaire à ce que nous nommons des doubles populations érythrocytaies. Ce constat est parfois un élément étiologique de l'anémie, bien avant les autres éléments cliniques. Cette perte d'antigènes de groupes sanguins peut s'accompagner d'une perte d'autres enzymes érythrocytaires (Adélinate kinase), sans parler des atteintes chromosomiques possibles des autres lignées myéloïdes. I-5-8-4) Les acquis : Lors d'infections du tube digestif, lors de cancers coliques en particulier, certains germes libèrent une enzyme, une désacétylase, qui transforme la Nacétyl-galactosamine, qui constitue la substance A du groupe ABO, en galactosamine. Certains réactifs anti-B, reconnaissant normalement uniquement le galactose, réagissaient alors comme si le groupe possédait la substance B. Les réactifs maintenant commercialisés sont contrôlés et ne présentent plus, en principe, cette réaction croisée, qui pouvait être source d'erreur entre des mains inexpérimentées, faisant déterminer comme AB un sujet de groupe A. Dès la fin de l'infection, l'anomalie disparaît progressivement. I-5-8-5) Les autres pathologies : Système Kell, phénotype McLeod, acanthocytose et hémolyse, granulomatose chronique, myopathie de Duchenne. RHnull et hémolyse chronique. Système FY et résistance au paludisme. Agammaglobulinémie et problème de détermination de groupe sanguin ABO -discordance entre les épreuves globulaires et sériques. Les taux de vWF et F VIII (Facteurs de coagulation von Willebrand et antihémophilique A) sont plus faibles chez les sujets de groupe sanguin O. Les résultats d'un dosage doivent donc être interprétés en fonction du groupe sanguin. I-5-9) Génétique des populations : Les fréquences géniques des allèles des groupes sanguins, calculées grâce à la loi de Castle-Hardy-Weinberg, ont permis l'essor de la génétique des populations. Grâce à elle, nous pouvons suivre les migrations et les filiations des diverses populations du globe. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 25/32 II) Les urines : II-1) Les caractères généraux : Diminution Volume < 500 ml constitue l’oligurie : s’observe dans toutes les maladies infectieuses. 0 constitue l’anurie : s’observe, en particulier, dans l’obstruction biliaire (Anurie calculeuse). Couleur Jaune paille ou incolore : néphrite interstitielle chronique. Odeur Densité S’abaisse dans le cas d’une polyurie non diabétique. pH S’abaisse (Acidité augmentée) chez les diabétiques. Air Etat normal 20 ml par kg de poids corporel, soit 1 300 à 1 500 ml par 24 h (le plus souvent les examens portent sur la totalité des urines émises pendant 24 h). Augmentation ou caractère anormal > 2 000 ml constitue la polyurie : tous les diabètes (Sucrés, rénaux, et insipides), ainsi que dans les néphrites interstitielles. Jaune citron plus ou moins foncé. Brun acajou dans le cas d’un ictère, rouge sanglant dans l’hématurie. Odeur de pomme au cours de l’acétonurie. Augmente dans les insuffisances rénales. Peu prononcée. A + 15° C, 1 005 à 1 020. 5 à 8. Chez le sujet normal, il n’y a pas d’émission d’air au cours de la diurèse. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Augmente (Acidité diminuée) dans les insuffisances rénales. L’émission d’air au cours de la diurèse constitue la pneumaturie. Celle-ci est due, le plus souvent, à une diverticulite sigmoïdienne qui atteint la vessie. Page 26/32 II-2) Les constituants chimiques : A - Sels minéraux Sodium (Natrurie) Diminution Sa diminution n’a d’intérêt que pour contrôler un régime sans sodium. Valeurs physiologiques moyennes 3 à 4 g/l, selon le régime alimentaire. Potassium (Kaliurie) Sa diminution s’observe dans l’insuffisance corticosurrénale. 2,5 à 4 g/l, selon le régime alimentaire. Calcium (Calciurie) Sa diminution s’observe dans l’hypoparathyroïdisme. 150 à 250 mg/24 h, selon le régime alimentaire. Chlore en sodium (Chlorurie) Sa diminution s’observe dans la plupart des maladie fébriles aiguës à leur période d’état. 8 à 15 g/l, selon le régime alimentaire. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Augmentation L’augmentation urinaire s’observe dans l’insuffisance corticosurrénale (Maladie d’Addison). L’augmentation s’observe dans l’hyperaldostéronisme (Syndrome de Conn). L’augmentation s’observe dans l’hyperparathyroïdisme (Maladie de Recklinghausen). L’augmentation s’observe dans l’insuffisance corticosurrénalienne. Page 27/32 B - Sbustances organiques Acides aminés (Dosage global) Diminution Cystine Acide ascorbique (Vitamine C) Acide urique Le taux d’acide ascorbique (Ascorburie) peut être nul au cours du scrobut. La diminution de l’acide urique (Hypouricurie) s’observe avant une attaque de goutte, parrallèlement à l’augmentation de l’uricémie. Urée La baisse de l’azote urinaire (Hypoazoturie) s’observe au cours des dégénérescences graisseuses du foie et au cours des insuffisances rénales. Créatinine La diminution s’observe au cours des insuffisances rénales (Jusqu’à 0,05 g/l). Urobiline Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Valeurs physiologiques moyennes 0,10 à 0,50 g/24 h. Augmentation Peut doubler dans la leucémie et le diabète. Peut être aussi le signe d’une tubulopathie (Déficience du tubule rénal), comme, par exemple, dans le syndrome de Toni-Debré-Fanconi. 10 à 30 mg/24 h. Le taux de cystine dans l’urine (Cystinurie) peut être 20 fois plus élevé qu’à la normale au cours d’une affection métabolique héréditaire. Dans ce cas, la cystine peut précipiter et former des calculs. 10 à 20 mg/24 h. Le taux d’acide ascorbique (Ascorburie) augmente après une anesthésie à l’éther. L’augmentation de l’acide urique urinaire 0,30 à 0,60 g/l. Le régime alimentaire agit beaucoup sur (Hyperuricurie) peut s’élever jusqu’à 4 à 5 g au cours de la leucémie, ainsi que le taux d’excrétion de l’acide urique (Uricurie) : plus le régime est végétarien, pendant les accès de goutte. plus l’uricurie est basse. L’augmentation de l’azote urinaire 25 à 35 g/l. Le régime alimentaire agit beaucoup sur (Hyperazoturie) s’observe au cours des le taux d’urée urinaire (Azoturie) : plus maladies fébriles, du diabète sucré et de le régime est végétarien, plus l’azoturie certaines intoxications : phosphore, antimoine. est basse. 3 g/l au cours des myopathies. 1 à 2 g/l. Le taux urinaire de créatinine (Créatinurie) est une des rares valeurs qui soit fixe chez un même individu. Des traces. L’augmentation de l’urobiline (Urolilinurie) dans l’urine s’observe dans les affections hépatiques, ainsi que dans Page 28/32 tous les cas où il y a destruction excessive des globules rouges. C - Hormones 17 O. H. Corticoïdes 17 Cétostéroïdes Prégnandiol Hypo-activité (Diminution de la sécrétion) Valeurs moyennes et variations physiologiques < 3 mg : insuffisance corticosurrénalienne. Sont principalement représentés par l’hydroxycorticostérone (Cortisol) et la cortisone. Chez l’homme, 6 à 12 mg/24 h. Chez la femme, 4 à 10 mg/24 h. < 5 mg chez l’homme et 3 chez la femme : Sont principalement représentés par l’androstérone et l’étiocholanolone. insuffisance surrénalienne (Maladie Chez l’homme adulte, 10 à 20 mg/24 h. d’Addison). Chez la femme, 6 à 15 mg/24 h. Chez les vieillards, dans les deux sexes, le taux baisse de 3 à 4 mg. Très diminué dans les aménorrhées et dans Est le principal produit d’excrétion de la toutes les stérilités par cycles anovulaires. progestérone. 2 à 10 mg/24 h chez la femme réglée et non gravide. Ce taux varie en fonction du cycle oestral : 1 à 3 mg au début du cycle, atteint 10 mg au cours de la phase lutéinique. Au cours de la grossesse ne fait qu’augmenter, pour atteindre 70 mg. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Hyperfonctionnement (Augmentation de la sécrétion) > 14 mg : hyperactivité corticale (Syndrome de Cushing). > 50 mg/24 h au cours des tumeurs corticosurrénaliennes (Peut atteindre 500 mg). Peut atteindre 30 mg dans hyperactivité corticosurrénalienne (Syndrome de Cushing). Page 29/32 D - Constituants chimiques anormaux (A l’état normal, il n’y an a pas) Glucose (Glycosurie) Etat normal Absence de glucose dans les urines. Protéine ou albumine Absence de protéine (Albumine) dans les urines. Corps cétoniques Absence de corps cétoniques dans les urines. Chyle (Chylurie) Aucune trace dans les urines. Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Apparition Sans valeur pathologique La femme enceinte peut avoir des traces de sucre dans les urines, mais il s’agit de galactose (Sucre du lait de femme). Dans l’albuminurie dite orthostatique (Lorsque le sujet passe de la position couchée à la position debout) et dans l’albuminurie dite d’effort (Après un exercice musculaire intense), on peut observer la présence de traces d’albumine. S’observe dans de nombreuses affections fébriles aiguës : typhoïde et paludisme. Aucune trace dans les urines. Etat pathologique La présence de glucose dans les urines (Glycosurie) en permanence traduit le plus souvent une élévation du glucose sanguin : c’est le diabète sucré. Si la glycémie est normale : diabète rénal (Altération des tubules rénaux). Une albuminurie supérieure à 2 g/24 h est le signe d’une maladie du rein : il n’existe guère de néphropathie sans albuminurie. Une protéine très spéciale se trouve dans l’urine d’un sujet atteint de myélomes multiples des os (Maladie de Kahler). Les corps cétoniques sont constitués par l’acide bêta-oxybutyrique, l’acide diacétique et l’acétone. Une forte acétonurie s’observe dans le diabète grave (Signe précurseur du coma), ainsi que dans l’acétonémie des enfants. La présence de chyle dans l’urine (Chylurie) est le résultat de fistules lympho-urinaires. L’urine prend alors un aspect laiteux. Cela s’observe essentiellement dans l’affection filarienne (Filariose de Bancroft). Page 30/32 II-3) Les sédiments urinaires : L’urine tient en suspension des éléments cellulaires et minéraux (Cristaux). Ceux-ci constituent le culot urinaire, dont l’examen se fait au microscope. A - Eléments cellulaires Cellules épithéliales desquamées Etat normal On en trouve quelques-unes. Cylindres 1 ou 2 cylindres hyalins sont excrétés par minute. Hématies On en trouve au maximum 1 000 par minute. Leucocytes On en trouve au maximum 2 000 par minute. Spermatozoïdes Souvent observés dans l’urine du matin. Etat pathologique > 500 par minute dans les inflammations des voies urinaires. Parfois on décèle des cellules cancéreuses provenant d’un épithélioma de la vessie. > 5 dans les inflammations des voies urinaires. Au cours d’altération du parenchyme rénal (Néphrite), on décèle des cylindres granulo-graisseux parfois hématiques. Dans ce dernier cas, l’albuminurie est presque toujours de règle. > 1 000 constitue l’hématurie. Elle peut être d’origine vésicale, prostatique ou rénale proprement dite. Dans ce dernier cas, il s’agit le plus souvent de glomérulo-néphrite. > 2 000 constitue la pyurie. Le plus souvent d’origine urinaire : pyélite, pyélo-néphrite. Peut avoir aussi une cause extrarénale : pyosalpinx chez la femme, épididymite chez l’homme. La présence permanente de spermatozoïdes dans les urines constitue la spermaturie. Cette dernière traduit un état de réplétion des voies génitales (Canal déférent, vésicules séminales). A - Cristaux Commentaires L’excrétion de cristaux microscopiques, bien qu’anormale, peut être sans conséquence. Par contre, leur augmentation de volume les transforme en calculs (Pierres de rein, de la vessie). Calcul cystique Déjà mentionné à propos de la cystine. Calcul uratique Dur et rougeätre, en principe peu visible en radiographie. C’est la lithiase du « gros mangeur ». Elle n’apparaît qu’en urine acide. Calcul oxalique Très dur et brun. Provient le plus souvent d’une lésion du tubule rénal et de la consommation d’oseille, d’épinards, de betteraves rouges, etc. Calcul phosphatique Ces calculs blancs, ovoïdes, ne se forment dans les urines qu’en cas d’urine alcaline (pH 8). Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 31/32 Document réalisé par Philippe DANTAGNAN Page 32/32