doukkala-abda un pôle économique en émergence

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doukkala-abda un pôle économique en émergence
LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013
CE SUPPLÉMENT NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT
SUPPLÉMENTS
DOUKKALA-ABDA
UN PÔLE ÉCONOMIQUE
EN ÉMERGENCE
LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013
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Doukkala-Abda
Doukkala-Abda s’arrime
au développement
● Industrie, tourisme, agriculture, énergies et services...Doukkala-Abda est aujourd’hui
une région qui rayonne et qui draîne de nombreux investissements.
L
a région vit aujourd’hui
au rythme des grands
chantiers structurants.
C’est un territoire qui recèle de nombreux atouts. Elle regorge de potentialités économiques et émerge de plus en
plus vers un pôle d’excellence.
Sa force réside dans trois
sphères de développement, l’importance des infrastructures,
une grande ouverture maritime,
le transport et logistique, le savoir-faire développé en matière
de valorisation des ressources
dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie, de l’énergie,
des mines et du tourisme, le troisième point de ce triangle étant
l’art et la culture, également
considérés comme vecteur important de croissance. Les
plaines d’Abda, de Doukkala et
d'Ahmer produisent 14% de la
céréaliculture nationale. La région produit aussi 23% du lait et
12% de la viande rouge du pays.
La production de la betterave sucrière atteint pour sa part 38% de
la production nationale et c'est le
même chiffre pour la production
de la câpre de Safi. Azemmour,
pour multiplier l’investissement
dans le secteur. C'est le cas également de l’Allemand Knauf. Les
Norvégiens s'intéressent par la
barytine de Youssoufia, broyée et
exportée à partir de Safi. OCP,
grand acteur de l’économie locale, dispose d'installations pour
l’extraction, le séchage et la calcination des phosphates à Youssoufia. Il achemine sa production
depuis Khouribga, Benguérir et
Youssoufia vers Safi et Jorf Lasfar.
Dans ces deux pôles, OCP produit les dérivés des phosphates,
notamment les engrais et les
acides. Les activités d'OCP atti-
La région est en train
de devenir un véritable hub énergétique.
quant à elle, exporte aujourd’hui
près de 95% des fleurs. Une
grande partie de la production
est valorisée localement. Sidi
Bennour abrite l'unité de valorisation de la betterave sucrière, la
plus importante d’Afrique. Pour
sa part, l’industrie chimique et
para-chimique est de loin le pre-
mier créateur de richesse et
d’emploi industriel dans la région. «La valorisation du gypse à
Safi est très prometteuse», indique Bouchaîb Erraziki, directeur du CRI Doukkala-Abda.
Saint Gobain, multinationale
française, s’est alliée dernièrement à l’entreprise Moon Gypse
rent des investisseurs du monde
entier. Des joint-ventures entre
OCP et de grands acteurs mondiaux dans la chimie permettent
de valoriser au mieux les phosphates au hub phosphatier de
Jorf Lasfar. Ce site se transforme
également en site stratégique national de stockage des hydrocarbures. Des milliards de dirhams
d’investissement sont injectés depuis 5 ans par le privé pour
construire des plateformes et des
aires de stockage. À l’évidence, la
région est aussi en train de deve●
nir un hub énergétique.
Sommaire
• Interview : Bouchaïb Erraziki, directeur par intérim du CRI Doukkala-Abda
• Les entreprises étrangères cartonnent
• Interview : Saad Amam, délégué du ministère de l’industrie à El Jadida
• Tourisme, on peut mieux faire !
• Les travaux de l’autoroute de Safi s’accélèrent
• El Jadida s’offre une nouvelle ville modèle
• La région est un riche verger national
• Interview : Abderrahman Naili, Directeur de la Direction régionale d’agriculture (DRA) Doukkala-Abda
• L’OCP oriente ses grands projets vers Jorf Lasfar
• Safi s’offre un nouveau complexe industriel
• L’efficacité urbaine pour booster les investissements
• Interview : El Mostafa Laaraich, directeur de l’Agence urbaine d'El Jadida
• L’université se spécialise dans l’employabilité
• Interview : Boumediene Tanouti, président de l’université Chouaïb Doukkali d’El Jadida
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Doukkala-Abda
Le territoire, une aubaine pour
l’investissement international
que le trafic sur ce tronçon d’une
douzaine de km est très dense. Le
ministère mène également une réflexion pour la réalisation d’un nouveau pack de projets d’autoroutes
pour relier au réseau autoroutier
Safi, Marrakech et Béni Mellal.
INTERVIEW
La région se dote aussi
du pipeline...
En effet, Doukkala-Abda se dote
aussi du pipeline, un autre type
d’infrastructure de transport. Il est
à rappeler que le gaz naturel est
transporté via gazoduc de Meskala
(Essaouira) à Youssoufia depuis
plusieurs décennies. D’autres pipelines sont installés entre le port de
Jorf Lasfar, les terminaux de gaz et
les installations de l’ONCF. Pour sa
part, l’OCP est en train de finaliser
son minéroduc pour le transport
des phosphates entre Khouribga
et Jorf Lasfar. Une autre ligne, similaire, est prévue entre Benguérir,
Youssoufia et Safi.
Bouchaïb Erraziki,
Directeur par intérim du CRI
Doukkala-Abda
Les ÉCO : Quel est le poids des
investissements directs de
l’étranger dans la région Doukkala-Abda ?
Bouchaïb Erraziki : Les fortes potentialités avérées de DoukkalaAbda renforcent l’attractivité de la
région. Selon les derniers chiffres, la
région a attiré 27,6% des investissements directs de l’étranger (IDE). À
l’évidence, le territoire est une aubaine pour l’investissement international. Plusieurs opérateurs mondialement connus s’y installent.
Pour ne citer qu'eux, il y a les partenaires de l’OCP à l'instar des sociétés indiennes Zuari Industries,
Chambal Fertilizers et Tata Chemicals. L’entreprise turque Toros est
également installée dans la région.
La Belgique est représentée par la
société SRIW, les États-Unis, par Jacobs Engineering, le Pakistan par
Fauji, et les Émirats arabes unis par
Taqa (propriétaire de la centrale
thermique JLEC, qui produit actuellement 45% des besoins du Maroc
en énergie électrique). D’autres
grands groupes ont renforcé leurs
activités à Doukkala-Abda à l’instar
de Nestlé, Italcementi, Lafarge, la
société pharmaceutique Pfizer,
Knauf, STFA , Daewoo, Mitsui, GDF
Suez, Tekfen, NUROL, Saint Gobain,
Kerzner ou encore Archirodon.
Cette attractivité va-t-elle se
confirmer en 2014?
L’année prochaine est très prometteuse en matière d’attractivité des
IDE. Plusieurs banques asiatiques
et européennes ont dernièrement
visité Safi pour s’enquérir des projets de leurs partenaires; elles mettrons certainement à leur disposition des lignes de financement, en
l’occurrence pour les sociétés Mitsui, GDF et Daewoo. D’autres IDE
sont prévus à El Jadida en 2014 et
concernent particulièrement la chimie, la métallurgie ou encore la
composante électronique d’automobiles.
L’offre foncière est-elle
suffisante ?
Le foncier est pris en considération
dans cette matrice d’accompagnement. Ainsi, à Jorf Lasfar, un parc de
dernière génération de 500 hectares est mis à la disposition des investisseurs. Cette grande superficie est destinée à l’industrie lourde.
Les PME et PMI sont aussi importantes et elles sont invitées à saisir
cette offre foncière à coûts très
compétitifs. D’autres opportunités
foncières sont également accessibles au niveau de Safi pour qui se
profile un avenir industriel important avec l’arrivée de l’autoroute, le
nouveau port minéralier, la centrale
thermique et le nouveau hub des
phosphates de Safi, pour un investissement de 30 MMDH.
Quel état des lieux faites-vous
de l’infrastructure de la région?
L’infrastructure constitue la clé de
voûte de toute économie. La région Doukkala-Abda est dotée de 4
ports, et un autre est en cours de
construction (Jorf Lasfar, Safi, El Ja-
dida, Souiria Laqdima et le projet
Safi sud). Ils contribuent amplement à la dynamisation du commerce international du Maroc. Le
port de Jorf Lasfar est une fierté nationale. Ses équipements permettent d’accueillir des navires lourds
avec, actuellement, près de 250
grands bateaux par an. Il acquiert
une vocation minéralière à laquelle
s’ajoutent d’autres activités tel que
l’importation du charbon, du gaz
ou des céréales. Le nouveau port
au sud de Safi sera opérationnel en
2017. Un quai sera destiné à l’importation du charbon et d’autres quais
devraient être consacrés aux activités portuaires du groupe OCP. La
région est également dotée d’une
infrastructure de transport terrestre
importante, ce qui permet à la région de se positionner en termes
de compétitivité. Casablanca est à
seulement 80 km d’El Jadida via
l’autoroute qui desservira Safi en
2015. Actuellement, une voie de
142 km est en cours de construction pour relier El Jadida, Jorf Lasfar,
Oualidia et Safi. Il faut signaler que
Doukkala dispose du réseau routier
le plus dense du Maroc. Le réseau
de la voie ferrée est long de 140 km
dont 77 km en double voie. Récemment, le ministère de l’Équipement a lancé un appel d’offres pour
le dédoublement de la voie entre El
Jadida et Jorf Lasfar. Il faut préciser
●●●
La région a
drainé 27,6%
des investissements directs étrangers.
L’éolien attire-t-il de nouveaux
investisseurs à Doukkala-Abda?
L’énergie éolienne est un secteur
qui émerge à Doukkala-Abda. Les
études indiquent que la région est
dotée d’un grand potentiel de développement dans ce domaine.
Actuellement, plusieurs opérateurs économiques marocains et
étrangers courtisent cette région
pour l’installation de projets dans
l’énergie éolienne à court et à
moyen terme. À titre d'exemple,
Ciment du Maroc projette de
créer sa propre unité de production d’énergie éolienne à Safi. Un
groupe belgo-marocain a, pour sa
part, présenté un projet de grande
envergure à la Commission régionale d’investissement et de dérogation pour l’installation de 92
mâts au nord de Safi. Ce dernier
projet nécessitera un investissement de 3,5 MMDH. D’autres investisseurs européens sont intéressés par les opportunités
offertes en la matière dans la région, notamment au nord de Safi
et entre El Jadida et Oualidia.
Selon les études, la vitesse du
vent peut atteindre 7,5 à 8 m/s.
Avec le développement de la
technologie dans le domaine, cela
représente une véritable opportunité, notamment avec les dispositifs incitatifs accordés par l’État
pour accompagner la transition
●
vers l’énergie verte.
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Doukkala-Abda
Les entreprises étrangères
cartonnent
● D’après une étude sectorielle, 29 unités industrielles étrangères ont réalisé près
de 1,4 MMDH de chiffres d’affaires.
L
e nombre des entreprises à participation
étrangère est en augmentation dans la région. C’est ce qui ressort d’une
étude sectorielle réalisée par la
délégation de l’industrie et du
commerce. Il apparaît ainsi
qu’un total de 29 unités sont actuellement en activité rien qu’à
El Jadida, représentant par ce
fait 17% des entreprises industrielles dans la province. Selon le
dernier bilan, ces 29 unités industrielles ont réalisé près de
1,4 MMDH de chiffres d’affaires,
soit 38% de l’industrie totale provinciale et 3,29% du chiffre d’affaires de l’industrie nationale.
Les performances de ces unités
se confirment en matière d’investissements avec une contribution de 17% au niveau de la
province, puisqu’il a été enregis-
tré 413 MDH, soit 1,58% de l’investissement national total.
Concernant la valeur ajoutée,
cette dernière a été de l’ordre de
2,4 MMDH, avec une contribu-
13,8 MMDH avec la prédominance du secteur chimique et
para-chimique ayant contribué
à hauteur de 89% de la production totale, suivi du secteur
agro-alimentaire dont la contribution est de 9%. Globalement,
la production a connu une évolution croissante. En effet, celleci est passée globalement de
2 MMDH à 13,8 MMDH, avec une
contribution plus importante
des secteurs agro-alimentaire,
chimique et para-chimique.
C’est à partir de 2008 que le
secteur chimique et para-chimique a pris le pas et a connu
une croissance remarquable.
Pour ce qui est des autres
grands secteurs, à savoir les industries métalliques et mécaniques, et les industries textiles
et cuir, la production
est restée stable et
trop basse par rapport
aux autres activités. De
manière générale, les
exportations, depuis
2007, sont passées de
542 MDH à 10 MMDH,
elles sont en grande
partie constituées de
produits des industries chimiques et para-chimiques et
des produits agroalimentaires. Il
est à signaler que le secteur chimique et para-chimique a enregistré une évolution remarquable de la valeur ajoutée, passant
de 276 MDH en 2007 jusqu'à 2
MMDH, selon le dernier bilan. ●
Agroalimentaire,
chimie, mécanique,
textile...les secteurs
prisés.
tion de 37% à El Jadida, équivalent à quelques 2,46% de la valeur ajoutée nationale.
Grandeurs industrielles
par secteur
Par secteur, la production industrielle des entreprises à participation étrangère est de l’ordre
La franchise, en plein boom
Le secteur de la franchise et des enseignes nationales et étrangères de renommée occupe une place de plus en plus
importante au sein du paysage commercial. Une cinquantaine d’enseignes ont été recensées rien qu’à El Jadida via
une étude réalisée en août dernier par la délégation de l’industrie et du commerce de cette province. En ce qui
concerne les enseignes étrangères, la France est le pays le plus représenté, suivi du Portugal, des États-Unis, de l’Espagne, de la Suisse, de la Turquie, du Royaume-Uni et de l’Italie. Le secteur va encore se développer, car plusieurs projets en cours de réalisation permettront d’offrir de nouveaux espaces pouvant abriter le commerce moderne. Notamment avec le Parc d’activités commerciales du Holding Marjane, actuellement en cours d’ouverture. Par ailleurs,
différents centres commerciaux et des malls vont s’installer. Notamment avec la nouvelle zone de services en cours
de réalisation par la CGI sur 40.000 m2 de planchers.
Q/R
Saad Amam,
Délégué du ministère de l’industrie à El Jadida
Les ÉCO : Quelle est la place de
l’industrie dans la région ?
Saad Amam : Ce secteur industriel de la région de Doukkala-Abda
occupe une place prépondérante
dans le tissu industriel national.
Chiffres à l’appui, avec 3,6% du
total d’établissements industriels
installés au Maroc, soit 8.018, la région a contribué à raison de 35,9%
à l’ensemble des exportations,
d’après le dernier bilan. La région
a participé à raison de 15,4% au
total de la production nationale, et
de 18,2% à la valeur ajoutée. Du
côté des investissements, venant
juste après Casablanca et la région
de Tanger-Tétouan, DoukkalaAbda a enregistré un chiffre de
4,753 MMDH, soit 18,2% du total
national.
La province d’El Jadida est-elle
aussi dynamique ?
Si nous nous limitons au secteur
de l’industrie, les performance
sont tangibles. La hausse la plus
spectaculaire a été observée au
niveau des investissements, soit
41%. Les exportations affichent
une hausse de 35%. La production, elle, a enregistré une performance de 32%. La province, à elle
seule, contribue à hauteur de 21%
aux exportations du pays.
Et pour le secteur commercial ?
Celui est diversifié. Le commerce
de proximité est prédominant via
les grandes surfaces, avec un positionnement remarquable des enseignes et des réseaux de franchises. Marjane ouvrira bientôt à El
Jadida. La modernisation du secteur commercial est un chantier
ouvert car en plus de l'implantation
de plus d’une soixantaine d’enseignes et de franchises, plus de
1.400 points de ventes ont été modernisés dans le cadre du Plan
Rawaj. Ainsi, un budget de plus de
6 MDH a été réservé, au titre de l’année 2013, et ceci dans l’objectif de
moderniser 250 points de ventes
●
supplémentaires.
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Doukkala-Abda
Tourisme, on peut mieux faire
● Des projets d’hôtels et maisons d’hôtes sont en cours de réalisation. Le chantier de la station touristique
Biladi à la plage Sidi Abed n’a pas encore démarré. Les hôtels Doukkala et Marah, toujours fermés.
L
a fréquentation touristique
est en augmentation à El
Jadida, selon Abdellah Ain
Rahba, délégué du tourisme. Les statistiques chiffrées ne
cessent de s'améliorer depuis l’ouverture de la station touristique Mazagan Beach Resort. Selon le dernier bilan communiqué par la
délégation, les arrivées et les nuitées ont augmenté respectivement de 15% et 13% (125.319 arrivées contre 108.524 une année
auparavant). Il est à noter que ces
chiffres ne reflètent pas exactement la réalité de la fréquentation
touristique de la région du fait qu'un
très grand nombre de visiteurs préfèrent séjourner dans les appartements meublés et autres moyens
d'hébergements. Il reste que le
nombre de visiteurs a augmenté,
mais des points noirs viennent assombrir ce tableau. Les monuments historiques, la Cité Portu-
gaise et notamment et la Médina
d’Azemmour manquent d'entretien, et la propreté n’est pas encore
assurée selon les normes, surtout à
l’intérieur des remparts, comme le
font très souvent remarquer les
touristes de passage. Cela est regrettable car, à l’évidence, la dynamique touristique est en train de
s’enclencher. Pour preuve, le nombre des maisons d’hôtes s’est multiplié. Il s'agit là d'un véritable phénomène car des investisseurs,
majoritairement étrangers, viennent d’ouvrir une dizaine de maisons d’hôtes, «ce qui a renforcé la
capacité d’accueil de la province
d'El Jadida», souligne Ain Rahba.
Actuellement, 38 établissements
d’hébergement classés offrent
1.461 chambres et 2.962 lits et
places répartis entre les 20 hôtels
classés d’El Jadida, et la station balnéaire Oualidia compte 1.332
chambres et 2.656 lits. Le reste est
partagé entre les 14 maisons
d’hôtes, les résidences touristiques,
les auberges et un gîte rural sur la
route ponctuée de constructions
en pierres, «les tazotas» Par ailleurs,
17 établissements d'hébergement
non classés offrent 307 chambres
et 577 lits.
Les maisons d’hôtes
se multiplient
«Il apparaît évident que la capacité
d'accueil existante nécessite d'être
développée en qualité et en quantité pour répondre à la demande
actuelle et potentielle des visiteurs
de la région, en particulier les touristes nationaux», précise le délégué du tourisme. C’est pour cette
raison que le ministère du Tourisme a opté pour la mise en place
d’une nouvelle station touristique
dans le cadre du plan Biladi dédiée
aux nationaux au niveau de la
plage Sidi Abed, située à quelque
●●●
Les travaux
de la station
de Sidi Abed,
dédiée
au tourisme
national, seront
réalisés par
le consortium
marocokoweitien,
CMKD.
30 km au nord d’El Jadida, vers
Oualidia et Safi. Les travaux d’aménagement et de construction ont
été confiés à CMKD (Consortium
maroco-koweïtien de développement). Le projet, qui s’étend sur
une assiette foncière de 40 ha
avec plus de 3 km de plages, est
prévu avec 5.700 lits répartis entre
des résidences hôtelières classées
et des places dans un camping
caravaning aux normes internationales. La station comptera également des centres d’animation, de
loisirs et de sport. Les travaux n’ont
pas encore démarré pour cause
d’oppositions en justice sur des
droits de propriétés, mais la situation serait en cours de régularisation en faveur du projet. En matière d’investissements, 4 projets
ont été réalisés au cours des années 2012 et 2013. Il s’agit de trois
créations d’hôtels 3 étoiles et
d'une extension/rénovation pour
l’hôtel 5 étoiles Pullman du groupe
Accor, avec un montant d'investissement global d'environ 156 MDH.
La capacité d'accueil de ces établissements s'élève à 261 chambres et 479 lits. D’autres projets
sont également en cours de réalisation. Il s’agit de 12 projets d'une
capacité d'hébergement estimée
à 1.556 lits avec un montant d'investissement d'environ 139 MDH.
Par ailleurs, un programme touristique très ambitieux pour Doukkala-Abda et ses 4 provinces (El Jadida, Safi, Youssoufia et Sidi
Bennour) a été prévu par le CPR
(Contrat-programme régional) Ce
programme prévoit 33 projets
dont le montant d'investissement
est estimé à plus de 6 MMDH.. ●
Deux points noirs
Deux hôtels Doukkala et Marah sont fermés depuis des années pour cause de mauvaise gestion. Ces grands établissements occupent une superficie
totale de près de 9 ha à l’entrée de la ville dans une zone très touristique. Le propriétaire saoudien de Doukkala a acquis l’établissement dans le cadre
de la privatisation. Le cahier des charges de l’État n’a pas été respecté. Il semblerait qu'il ait présenté un projet de reconstruction il y a un an de cela,
mais les travaux n’ont jamais démarré, bien que toutes les autorisations nécessaires aient été obtenues. Pour l’hôtel Marah, qui fut un temps un établissement prestigieux, des investisseurs français se sont manifestés il y a quelques années pour prendre les choses en main. L’ancien propriétaire
dont l’État a saisi les biens a fait opposition en justice, chose qui traîne depuis des années, pour des droits sur le fonds de commerce de l’établissement.
En attendant, deux grandes bâtisses en ruine «accueillent» les touristes à l’entrée de la ville.
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Doukkala-Abda
Les travaux de l’autoroute
de Safi s’accélèrent
● Le tracé desservira plusieurs localités sur une longueur de 143 km.
Cette grande infrastructure sera mise en service en 2015.
L
es constructions proprement dites sur le terrain
de l’autoroute El JadidaSafi avancent à rythme
soutenu. La phase préparatoire a
été lancée depuis septembre
dernier. Cette autoroute, considérée comme une liaison majeure d’aménagement du territoire est d’une longueur de 143
km. La mise en service de l’autoroute dans sa totalité est prévue
pour 2015. Le projet dont le coût
est estimé à 5,4 milliards DH se
subdivise en quatre tronçons.
Pour le financement de l’autoroute El Jadida-Safi, un contrat de
prêt est signé avec le FADES le 14
Avril 2012, avec un montant de
30 millions de KWD (près de 900
millions de dirhams) La Banque
européenne d’investissement
(BEI) a confirmé également son
●●●
Le coût
du projet
est estimé
à 5,4 MMDH.
intérêt, pour une participation au
financement du projet pouvant
aller jusqu’à 250 millions d'euros.
Les promoteurs prévoient la
construction de 6 échangeurs
sur un tracé de l’autoroute qui
nécessitera la construction de
trois viaducs, dont deux sur
canal et un sur daya. Dans le détail, seront aménagés 47 passages supérieurs, 25 passages
inférieurs, 16 passages pour véhicules, 23 passages piétons et
quatre passerelles. Cette nouvelle liaison contournera El Jadida jusqu’à proximité du site de
Jorf Lasfar. Ensuite, la future autoroute bifurquera vers l’Est pour
desservir la localité de Sidi Smail
et Sidi Bennour, pour ensuite se
rapprocher de nouveau de la
côte pour desservir Oualidia et
rejoindre Safi en suivant un tracé
plus direct et parallèle à la côte.
Pour les espaces de repos, il est
prévu d’aménager deux couples
d’aires de services. Le premier se
situera entre l’échangeur de Jorf
Lasfar et celui de Sidi Smail, au
point kilométrique 34,alors que
le deuxième se situera entre
l’échangeur de Sidi Smail et Oualidia au point kilométrique 87. Un
parking sécurisé destiné à la
clientèle des poids lourds est
également au programme. L’objectif de cet axe autoroutier vise
à accompagner le développement des régions d'El Jadida, de
Jorf Lasfar, de Sidi Smail, de Sidi
Bennour, de Zmamra, de Ouali●
dia et de Safi.
El Jadida s’offre une nouvelle ville modèle
● C’est PUMA, Pôle urbain de Mazagan, d’une superficie de 1.300 ha, avec des investissements estimés à 5 milliards DH.
Le projet est porté par le groupe OCP, en partenariat avec les Domaines privés de l’État et la province.
L
e projet de la nouvelle ville
d’El Jadida, Pôle urbain de
Mazagan (PUMA), prend
forme. D’une superficie de 1.300
ha, ce nouveau pôle urbain doté
d'un investissement de 5 MMDH
est situé entre Azemmour et El
Jadida. À terme, le projet prévu
en trois tranches permettra d’accueillir 130.000 habitants à l’horizon 2030. L’aménagement de
cette ville moderne, portée par
des métiers de pointe orientés
vers l’innovation et la recherche a
pour partenaires les Domaines
privés de l’État (DPE) et la province d’El Jadida. Actuellement,
les initiateurs ont entamé la
phase d’acquisition et de transfert du terrain. Selon les plans, les
différentes études seront ficelées
durant l’année 2014. Le programme prévoit l’aménagement
de 294 ha de forêts et d’espaces
verts. PUMA comporte également une composante avec une
zone de recherche, de développement et d’innovation dans notamment les secteurs de la
chimie, la biochimie et l’agroalimentaire, un pôle académique et
de formation, une pépinière d’entreprises, des équipements touristiques et culturels (palais des
congrès, parc des expositions,
village de l’artisan...) une zone
d’activités tertiaires et une zone
résidentielle et d'habitat adaptée
aux besoins de la population
cible. Ainsi, dans le cadre d’une
politique commune de développement territorial, les Domaines
privés de l’État et le groupe OCP
ont entrepris de développer ce
Le nouveau pôle
urbain devrait
accueillir 130.000
habitants.
projet en vue d’accompagner le
développement économique et
social du Grand El Jadida (Depuis
Azemmour jusqu’à Jorf Lasfar)
pour un rayonnement national et
international. Mais la grande fina-
lité est surtout de soutenir la dynamique de la plateforme industrielle de Jorf Lasfar, en particulier
le projet de Jorf Phosphate Hub,
qui vise le développement de la
première plateforme mondiale
de valorisation du phosphate.
Globalement, le projet PUMA
s’appuie sur une bonne localisation à environ 90 km au sudouest de Casablanca et de son
aéroport international et à proximité de l’autoroute et de la route
nationale. Le pôle sera aussi favorisé par sa mitoyenneté avec la
ligne de chemin de fer existante
et le port de Jorf Lasfar. Plusieurs
autres atouts sont cités, dont une
industrie renforcée (2e pôle industriel du Maroc)
●
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Doukkala-Abda
Un riche verger national
Q/R
● La superficie agraire pour les 4 provinces d'El Jadida, Safi, Sidi Bennour et Youssoufia
est estimée à près d’1 million d’hectares dont 151.000 ha irrigués. Les performances
en termes de production sont relevées dans tous les secteurs.
gramme national d’économie
d’eau en irrigation (PNEEI). Ce programme prévoit , entre autres, la
reconversion d'une superficie totale de 89.700 Ha. La réalisation du
programme est prévue sur une période allant jusqu’à 2020 pour un
coût global s'élevant à 5,3 MMDH.
Dans son ensemble, le Plan agricole régional a arrêté 96 projets
pour un investissement global de
l’ordre de 10,5 MMDH réparti entre
deux grands piliers (P1 et P2). Par
ailleurs, la sauvegarde de la zone
Chtouka au nord d’El Jadida est un
programme ambitieux pour recueillir l'eau de l’Oued Oum ErRabiî pour l’irrigation de 3.000 ha.
La campagne agricole 2013/2014
a déjà démarré dans la région.
oukkala-Abda est indis- ment environ 700.000 tonnes de Pour la DRA, la saison se présente
cutablement une région légumes sur près de 32.000 ha de sous les meilleurs auspices grâce
agricole stratégique. La cultures maraîchères. Cette pro- à la très importante amélioration
superficie agraire utile, duction est destinée aux grandes des réserves du complexe hydrauestimée à 1 million d’hectares dont zones de commercialisation, dont lique Al Massira-Hansali. Actuelle151.000 ha irrigués, est très favori- les marchés de gros de Casa- ment, les ressources en eau de ce
sée par ses importantes infrastruc- blanca et de Rabat, mais elle per- complexe sont estimées à plus de
tures. La Direction régionale d’agri- met également d'approvisionner 3 milliards de m3, représentant
culture (DRA) a subdivisé la les marchés locaux et souks heb- près de 87% de sa capacité. Ces
production de la région (El Jadida, domadaires. Plus 47.600 tonnes conditions favorables ont incité
Safi, Sidi Bennour et Youssoufia) en de viandes rouges sont produites l’agence du bassin Oum Er-Rabia à
4 grandes parties. La production à Doukkala-Abda, avec une grande augmenter la dotation en eau
de Doukkala-Abda n’est pas négli- valeur ajoutée. À cet effet, la région pour la zone irriguée des Doukkala
geable. Ainsi, concernant les pro- dispose de 59 abattoirs pour cette et atteindre 620 millions de m3.
duits destinés à l’agro-industrie, la activité. À cela s’ajoutent les 1.100 Cet apport permettrait de satiscontribution du territoire à la pro- unités de production de viandes faire 70% des besoins en eau
duction nationale de betterave à blanches, dont 150 pour la dinde, d’une superficie irriguée de plus
sucre représente 38%, le lait 22% installées dans la région. Dans le de 98.000 ha. Dans le détail, les
(des usines laitières de Marrakech, cadre de son programme de dé- céréales mobilisent beaucoup
de Béni Mellal et Casablanca vien- veloppement, la DRA Doukkala- d’efforts des agriculteurs avec une
nent s’approvisionner en lait dans Abda a mis en place 50 organisa- superficie de 640.000 ha dont
la région) et les céréales à hauteur tions professionnelles spécialisées 56.000 ha dans la zone irriguée.
de 12%. Le secteur de la betterave dans les produits de terroir. L'on Dans ce cadre, une dotation de
à sucre, encadré par l’usine su- peut citer entre autres la vigne 200.000 Qx de semences séleccrière de Sidi Bennour et une com- doukkalie, le câpre de Safi et les tionnées est accordée aux agriculmission régionale, permet la créa- figues. D’autres produits sont com- teurs en partenariat avec Sonacos
tion d’emplois en amont et en aval mercialisés par les coopératives par le biais de 30 points de vente.
pour toutes les étapes de produc- comme le couscous ou le miel. Il Le plan agricole mentionne aussi
tion. L’usine Cosumar, la plus im- faut souligner que cette adminis- la culture de 15.000 ha de betteportante du Maroc, produit environ tration a mis en place, dans le raves à sucre. La culture du maïs
14.000 tonnes par jour au moment cadre du Maroc Vert, un pro- est concernée avec 156.000 ha,
des récoltes. À elle seule, l’usine de gramme de reconversion des sys- tandis que d’autres surfaces seSidi Bennour représente 33% de la tèmes d'irrigation de Doukkala- ront emblavées pour la producproduction nationale de sucre na- Abda en systèmes d'irrigation tion de légumes, légumineuses et
tionale. Doukkala produit égale- localisée qui s’inscrit dans le Pro- arbres fruitiers.
●
Abderrahman Naili,
Directeur de la Direction
régionale d’agriculture (DRA)
Doukkala-Abda
D
●●●
La prochaine
campagne
agricole
s’annonce
sous de bons
augures après
l’amélioration
des réserves
du complexe
hydraulique
Al MassiraHansali.
Les ÉCO : Quelles sont les potentialités agricoles de Doukkala-Abda ?
Abderrahman Naili : DoukkalaAbda est une région agricole très
riche au Maroc. En plus des céréales, les produits maraîchers, industriels, fruitiers et de terroir, aussi
bien de la province d’El Jadida que
celles de Sidi Bennour, Safi ou
Youssoufia, sont diversifiés. Le domaine de la floriculture est aussi
très développé puisque la région
produit 33 millions d’unités, dont 27
millions d’unités exportées vers la
Grande Bretagne avec un chiffre
d’affaires de l’ordre de 132 MDH. Le
maraîchage est aussi exporté
(15.000 tonnes) et les principaux
produits que sont la tomate, le haricot, la pomme de terre et le poivron sont destinés à différentes
villes d’Europe. Les câpres permettent également de réaliser un chiffres d’affaires important de près de
147 MDH.
Qu’est-ce qui attire les investisseurs ?
La superficie agricole DoukkalaAbda, dont le périmètre irrigué est
de plus de 96.000 ha, ainsi que les
zones industrielles de grande capacité favorisées par d’importantes infrastructures de circulation sont
des atouts qui attirent les investisseurs. Selon les nouvelles orientations, nous tenons à orienter les investisseurs et à les aider à s’installer
dans la région. Cela permet de développer l’activité économique et
de créer de l’emploi.
Comment se déroule l’actuelle
campagne agricole ?
Le lancement de cette campagne
agricole Doukkala-Abda se déroule
dans des conditions favorables, et,
à cet effet, les différentes dispositions et mesures sont prises pour
réussir les productions de 2014. ●
LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013
12
Doukkala-Abda
Investissements
L’OCP oriente ses grands
projets vers Jorf Lasfar
● Deux nouvelles usines opérationnelles, le pipeline qui arrive depuis Khouribga, l'extension
de 7 quais au port, la station de dessalement…des investissements à terme pour un montant
de 40 MMDH.
L’
OCP vient de mettre au
point deux nouvelles installations de production
de DAP à Jorf Lasfar. C’est
le premier projet à se concrétiser
en chimie dans le cadre du programme de développement industriel du groupe. Dans le détail, Il
s’agit de deux unités de granulation d’engrais d’une capacité de
production totale de 2 millions de
tonnes par an pour un investissement initial de 2,5 MMDH. Ce projet confère à l'OCP une meilleure
intégration de la chaîne de valeur
phosphatière. Ces deux nouvelles
usines renforcent ainsi la production dans le site Jorf Lasfar. Parallè-
lement, le groupe développe les infrastructures et les superstructures
du port pour adapter les capacités
d’accueil aux trafics import/export
projetés à l’horizon 2020. Selon les
études, les nouvelles installations
de l’OCP permettront à terme le
transit d'environ 40 millions de
tonnes de phosphate et de matières premières depuis le port.
Dans ce dernier, des travaux actuellement en réalisation portent
sur l’extension et le renforcement
de six quais de chargement et de
déchargement des matières premières ainsi que sur le nettoyage
des fonds de quatre bassins pour
assurer la profondeur adéquate à
l’accostage des grands bateaux. Le
septième quai est dédié à l’ONE
pour l’importation du charbon de
la centrale thermique (JLEC). Le
projet d’extension des 7 quais du
port mobilise une enveloppe de
2,04 MMDH, dont 25% proviennent de l’ONEE. L’objectif de l’OCP
est aussi de faire passer ses capacités d’extraction de phosphates
bruts à Khouribga de 21 à 38 millions de tonnes à l’horizon 2020.
Cette montée en charge graduelle
s’accompagne de la réalisation
d’un slurry pipeline, une importante évolution du transport de la
roche sur l’axe Khouribga-Jorf Lasfar en cours de finalisation et qui
●●●
Ces nouvelles
installations
permettront au
groupe OCP
d’assurer le
transit
de plus de
40 millions
de tonnes de
phosphates
et de matières
premières
depuis le port.
Plus de 130 MMDH d’investissements
Pour développer son dispositif industriel, l’OCP a lancé il y a quelques années un ambitieux programme d’investissements global de plus de 130 MMDH à l’horizon 2020. Ce programme vise à assurer la flexibilité de son outil de production à moindre coût tout en augmentant ses capacités de production (doublement de la capacité de production minière
et triplement de celle de la production chimique). Pour atteindre ces objectifs, l’OCP a engagé des projets industriels
structurants: pipelines économes en énergie et en eau, nouvelles mines et usines de lavage modernes et vertes, nouvelles unités de production d’engrais et plateformes industrielles intégrées de production à la pointe de la technologie.
Pour sa part, le programme d’investissement de l’OCP à Jorf Lasfar nécessitera à terme 40 MMDH d’investissements
et 9,3 millions jours/ hommes de travail. Au démarrage de l’activité, il créera environ 2.000 emplois directs.
acheminera directement le minerai vers le complexe chimique de
transformation et le port. À l’évidence, Jorf Lasfar constitue la
pierre angulaire des fondements
stratégiques des projets OCP de
développement. L’objectif est d’affermir au niveau mondial son leadership industriel et commercial
dans son secteur d’activité. Les
budgets actuellement alloués
pour les projets de Jorf Lasfar attestent de son importance. En
effet, le montant global avoisine les
40 MMDH à l’horizon 2020. Les travaux de construction et d’aménagement sont également lancés
pour la mise en place d’une nouvelle plateforme industrielle baptisée Jorf Phosphate Hub (JPH) afin
de recevoir de futures unités intégrées d’engrais. Les installations du
complexe industriel de Jorf Lasfar
seront complétées par une unité
de dessalement d’eau de mer en
cours de construction. Cette réalisation devrait satisfaire les besoins
actuels et futurs en eau douce nécessaires au fonctionnement de la
plateforme. Cette station de dessalement représente, à elle seule, un
investissement de 1,8 MMDH avec
à terme une capacité globale de 75
millions de m3 d’eau par an, permettant ainsi de préserver les ressources hydriques de la région,
voire de mettre à la disposition des
riverains le surplus produit. Ces investissements colossaux répondent à un accroissement structurel
de la demande en engrais phosphaté. En augmentant la production d’engrais et en assurant ainsi
leur disponibilité sur le marché,
l’OCP s’engage fortement en faveur
de la sécurité alimentaire mondiale
en raison du rôle primordial des fertilisants dans l’atteinte de cet objectif. Pour se rapprocher des agriculteurs, l’OCP a organisé une
caravane agricole avec un programme adapté pour chaque région. La caravane a sillonné les régions céréalières sur le territoire
national, connues également par la
culture des légumineuses, à travers
douze étapes. Après l'étape de
Souk Sebt Oulad Nemma, la caravane s'est installée successivement
dans les provinces d'Essaouira, Safi,
Sidi Bennour, Settat, Khenifra, Khemissat, Larache, Sidi Kacem, Mou●
lay Yacoub, Taza et Berkane.
LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013
13
Doukkala-Abda
Safi s’offre un nouveau
complexe industriel
● Le projet prévu en face du nouveau port minéralier actuellement en cours de
construction au sud de la ville. Des investissements de plus de 30 MMDH.
L
e groupe OCP annonce le
lancement de Safi Phosphate Hub (SPH), un complexe industriel intégré d’envergure. Étalée sur une superficie
de l’ordre de 1.300 hectares, la future plateforme aura pour vocation
première de valoriser les qualités
spéciales des phosphates du gisement de Gantour dans un premier
temps et du gisement de Meskala
dans la région d’Essaouira dans un
second temps. Ce nouveau complexe sera situé face au nouveau
port de Safi et permettra le développement de cet axe, à l’image de
ce qui a été entrepris par l’OCP
pour l’axe nord des phosphates
(Khouribga-Jorf Lasfar) avec la mise
en place de Jorf Phosphate Hub
(JPH). Safi Phosphate Hub est situé
au sud du complexe chimique actuel de l’OCP. Il mobilise un investissement global de l’ordre de 30
MMDH. D’après l’OCP, ce projet permettra la création de 1.000 emplois
permanents et 6.000 indirects durant la phase de construction. À travers ce nouveau site intégré, OCP
vise à rendre plus flexible et plus
moderne son actif industriel. "SPH",
situé à mi-chemin entre les gise-
ments phosphatiers de Gantour et
de Meskala (gisement non exploité
à ce jour dans la région d’Essaouira). Selon les projections, le
site comprendra plusieurs infrastructures modernes, intégrant des
technologies de pointe dans l’industrie des phosphates. Selon les
plans, le site accueillera progressivement l’ensemble des activités du
complexe actuel de l’OCP à Safi,
avec l’opportunité de développer
les capacités de production et de
créer de nouvelles lignes de produits spécifiques et innovants. L’activité de SPH sera consacrée en
●●●
Ce complexe
d’une
superficie de
1.300 hectares
permettra la
créatin de
1.000 emplois.
partie à la fabrication de produits
tels que les engrais liquides et éléments de trace, ainsi que des produits spécifiques tels que le phosphate alimentaire, les acides
spéciaux et Teractiv. Ce complexe
aura néanmoins la possibilité de
produire des engrais standards
(DAP, TSP et NPK), pour répondre
aux besoins du marché. Le projet
est prévu avec 5 nouvelles unités
de production d’acide sulfurique
d’une capacité de 1,4 million de
tonnes par an chacune. Une centrale thermique aussi d’une puissance de 350 MW, ainsi que 5 autres unités phosphoriques d’une
capacité de 450.000 tonnes par an
chacune, seront construites. D’autres installations permettront la production d’engrais DAP, TSP et NPK
et le traitement d’acide phosphorique, en plus des unités de produits spécifiques. Une station de
dessalement d’eau de mer à l’instar
de celle de Jorf Lasfar est également au programme. Les nouvelles infrastructures de Safi Phosphate Hub vont s’appuyer sur le
nouveau port de Safi. L’investissement global mobilisé pour la
construction de 6 quais dédiés à
l’activité dans ce nouveau port est
de l’ordre de 3 MMDH, pour une capacité de trafic de 14 millions de
tonnes par an. Les six quais OCP
sont conçus pour prendre en
charge les flux de soufre, de vrac liquide et de phosphates&engrais.
Réhabilitation du site actuel
Une fois "SPH" opérationnel, le
complexe actuel sera réhabilité en
une véritable technopole. En effet,
le site actuel abritera une zone industrielle destinée aux partenaires
du Groupe, ainsi qu’un centre de
formation pour les collaborateurs.
Ce centre leur permettra des
mises en situation réelles sur
quelques lignes existantes qui seCentres de compétences industrielles
ront maintenues à cet effet. Le
complexe actuel accueillera égaDans le cadre de sa stratégie de développement, l’OCP a lancé un programme de réalisation de 5 centres de com- lement un centre de Repétences industrielles dans ses différentes zones d’implantation au Maroc, pour un investissement global de 1, 177 cherche&Développement dédié
MMDH et une capacité d'accueil de 7.625 candidats, générant à terme 500 emplois. Spécialisés dans les métiers de aux nouvelles technologies dans
la mine et de la chimie, ces nouveaux centres sont appuyés par des partenaires internationaux de premier ordre : plusieurs domaines dont les phosSnc Lavalin (Canada), Technifutur (Belgique), Dupont (USA) et GIZ (Allemagne). Ils offrent des formations profession- phates, l’énergie et l’eau et des
nelles World Class à la hauteur des ambitions du Groupe, en vue d’accompagner son développement industriel et la tests sur des lignes pour produits
performance de son écosystème. Dans cette optique, l’OCP a entamé à Safi la construction en octobre 2012, d’un innovants. Cette technopole est
Centre de Compétence Chimie d’un investissement global de 188 millions de dirhams. Situé à proximité du complexe ouverte aux collaborateurs de
chimique actuel, sur une superficie de 15.000 m², le centre de compétences industrielles de Safi assurera une for- l’OCP, mais également à ceux des
mation professionnelle à plus de 1.200 personnes, cumulant 147.000 jours-homme de formation chaque année.
entreprises de son écosystème.●
LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013
14
Doukkala-Abda
L’efficacité urbaine pour booster
les investissements
El Mostafa Laaraich,
Directeur de l’Agence urbaine
d'El Jadida
● L’agence urbaine s’est réorganisée pour assurer le suivi rapide des études.
L’
agence urbaine d’El Jadida affiche allègrement
un 100% en matière de
couverture en documents d’urbanisme. «Nous avons
pu réussir à couvrir notre ressort territorial constitué de 52 communes,
pour les 2 provinces El Jadida et Sidi
Bennour, avec les différents documents d’urbanisme nécessaires afin
de planifier leur développement et
de maîtriser la gestion de leur urbanisation», souligne El Mostafa Laaraich, directeur de l’agence urbaine
d’El Jadida. Cette administration
consacre également une masse
horaire importante pour le suivi de
plus de 45 études. Parallèlement
donc, l’agence s’est évertuée durant cette année à faire aboutir les
études générales et spécifiques,
dont elle a la charge, afin de préserver le patrimoine architectural des
entités urbaines, d’en requalifier
quelques-unes, et d’accompagner
les différents projets. Ainsi, plus de
4.000 dossiers de demandes d’autorisations de construire, de lotir et
de morceler ont été instruits cette
année, ce qui permettra de générer plus de 3 MMDH en termes
d’investissements. Le montant
d’investissement mobilisé par les
projets a nettement augmenté par
rapport aux années précédentes.
Pour le directeur, cet état de fait démontre que le territoire de la province d’El Jadida est favorable pour
drainer l’investissement grâce à
son positionnement et à sa vocation multiple, agricole, industrielle
et touristique.
Plan d’action
Devant cette conjoncture, l’agence
urbaine a élaboré, au titre de l’année 2013, son projet de plan d’action, qui non seulement consolide
ses acquis, mais constitue également une réponse concrète
et opérationnelle aux besoins
constamment croissants du secteur de l’habitat et de l’urbanisme,
au niveau de son ressort territorial.
Après avoir atteint son objectif
pour 2012, qui consiste en la généralisation de la couverture en documents d’urbanisme, l’impact de ce
plan d’action sera certain en matière d’actualisation et de révision
de certains documents, de sauvegarde et de réhabilitation du patrimoine bâti, de préservation et de
mise en valeur de sites d’intérêt
paysager, d’ouverture de zones
nouvelles à l’urbanisation et surtout
en termes d’actions de requalification et de mise à niveau urbaine. Ce
plan d’action se veut un accompagnement concret des différentes
actions menées au niveau des provinces d’El Jadida et de Sidi Bennour, tout en tenant compte de la
vision stratégique de développe●
ment de ces deux territoires.
Q/R
Les ÉCO : El Jadida connaît une
hausse d’habitats sociaux.
Pourquoi ?
El Mostafa Laaraich : De 216 logements en 2010, on est passé à
5.716 logements autorisés en 2012.
et depuis le début de 2013, 7 projets ont été autorisés, induisant
3.789 logements. C’est donc un
total de 12.511 unités de logements
sociaux actuellement autorisées.
La quasi-totalité des projets d’habitats sociaux sont situés à El Jadida
et concerne l’ancien site de l’aérodrome (aménagé par la CGI), qui
est prévu initialement pour abriter
le nouveau centre-ville d’El Jadida.
●●●
Plus de 4.000
demandes
d’autorisations
de construire,
de lotir et de
morceler ont
été instruites
depuis le début
de l’année.
Schéma directeur du Grand El Jadida
Un schéma directeur est élaboré pour le «Grand El Jadida». Ce SDAU couvre un territoire composé de 5 communes avec
leurs zones périphériques. Deux communes urbaines : EL Jadida, Azemmour, une commune rurale : My Abdellah, des centres balnéaires : Sidi Bouzid, Haouzia, etc. Ainsi que deux centres ruraux : Oulad Ghadbane et Sidi Ali Ben Hamdouche.
L’aménagement au niveau de l’aire du SDAU a été établi dans un objectif d’équilibre et de complémentarité entre les différentes vocations des composantes territoriales afin d’aboutir à un ensemble cohérent répondant aux attentes des habitants
et des institutions. En d’autres termes, un tel document d’urbanisme vise en plus du maintien de la dynamique économique,
l’évolution constante de taux d’activité et du développement économique par rapport à la croissance démographique.
D’importantes études urbanistiques sont aussi lancées....
Effectivement, à commencer par
l’étude du SDAU du littoral de la
province d’El Jadida. Il y a aussi
l’étude architecturale et urbanistique de la future image du centreville ainsi que celle pour l’élaboration de la charte architecturale. À
citer également, l’étude de réhabilitation de la Kasbah de Boulaouane et le programme de développement intégré des centres
ruraux émergents au niveau
d'Azemmour et de Haouzia.
Et concernant la gestion
urbaine ?
Sur les 35 documents relevant du
territoire de la province d’El Jadida, 40% sont homologués, 23%
en cours d’homologation et 37%
en cours d’études. Concernant la
gestion urbaine, l’agence d’El Jadida a élargi son champ d’action
en matière de contrôle et de vigilance tout en gardant ses performances dans le domaine de l’instruction des dossiers de
demande de construction, de lotissement et de morcellement.
Ainsi, plus de 4.000 dossiers ont
été instruits, ce qui permettra de
générer plus de 3 MMDH en
●
termes d’investissements
LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013
15
Doukkala-Abda
L’université se spécialise
dans l’employabilité
● Des filières de formation accompagnent les orientations
des entreprises. De nouveaux établissements ouvrent sur
le nouveau campus universitaire.
S
ur les 4.970 nouveaux
étudiants inscrits à l’Université Chouaïb Doukkali
(UCD) d’El Jadida cette
année, plus de la moitié de cet effectif s’est orientée vers la Faculté
des sciences. Globalement, le
nombre d’étudiants à l’université
connaît une augmentation de
30%, atteignant le cap des 16.300
étudiants. C’est dire que la question de la capacité d’accueil reste
posée. C’est pour cette raison que
les efforts se poursuivent afin de
construire des places supplémentaires. «Les efforts fournis au cours
des 4 dernières années, pour garantir une place à tous les bacheliers de la région ont été payants
puisque l’université n’a pas connu
les mêmes contraintes que d’autres universités nationales en
termes de capacités d’accueil»,
est-il souligné par la présidence. Le
fait marquant pour cette rentrée,
c’est l’ouverture du nouveau siège
de la Faculté polydisciplinaire qui
est le premier jalon du pôle universitaire en création à Mazagan. Ce
site est particulièrement attrayant
par sa localisation à l’entrée nord
de la ville, au cœur du pôle urbain
Mazagan. Cette première réalisation sera suivie par d’autres établissements qui sont prévus dans le
plan de développement de l’université. Sur un tout autre registre,
et en matière d’employabilité des
lauréats, les actions tiennent principalement compte des grandes
orientations de développement
des différents secteurs et des efforts de modernisation du pays.
L’année écoulée a été caractérisée
par la diplomation de 1.325 lauréats avec la sortie de la première
promotion d’ingénieurs d’État. En
sa qualité d’université pluridisciplinaire, l’UCD couvre la plupart des
parcours de formation en
2013/2014, tout en affirmant des
points forts adossés aux besoins
des secteurs socio-économiques,
la professionnalisation des cursus
et l’introduction de modules transversaux visant l’augmentation des
taux d’insertion de ses lauréats.
Programmes d’accompagnement aussi
L’université locale se targue également de ses programmes d’accompagnement et de modernisation des entreprises de la région
en proposant des formations aux
personnels du secteur économique et social et en assurant un
transfert des savoirs en matière de
gestion, de commerce, de marketing, de développement technique, technologique et industriel.
Pour son rayonnement à l’international, l’UCD organise régulièrement des conférences de haute
facture. La dernière en date aura
été la 9e édition de la «conférence
de l’AARSE» sous le thème : «Observation de la terre et sciences de
la géo-information pour l’environnement et le développement en
Afrique : synergies entre la vision
globale et les actions locales».
Cette grande manifestation a été
organisée à El Jadida en collaboration avec l’African Association of
Remote Sensing Of Environment
(AARSE) et la «Moroccan Association of Remote Sensing of Environment (MARSE)». Cette conférence
est considérée comme l’un des
événements scientifiques les plus
marquants du continent africain.
La rencontre qui a connu une participation massive de plus de 400
personnes représentant 45 nationalités, a constitué un espace
d’échanges de pratiques et d’innovations en système d’information
géographique et des technologies de télédétection. «Cette manifestation a permis de promouvoir
l’image de marque du Maroc dans
ce secteur de pointe à l’échelle
●
continentale», est-il précisé.
Q/R
Boumediene Tanouti,
Président de l’université Chouaïb Doukkali d’El Jadida
●●●
En 2012-2013,
l’université a
distingué 1.325
lauréats dont
une première
promotion
d’ingénieurs
d’Etat.
Les ÉCO : De gros budgets
sont mobilisés pour de nouveaux établissements de
l’Université ?
Boumediene Tanouti : L’Université a vu ses effectifs doubler
durant les quatre dernières années, passant de 8.000 en 2009
à plus de 16.000 en 2013. Cette
augmentation a constitué un
véritable défi que l’Université se
devait de relever. C’est ainsi
qu’un programme d’extension
cohérent a été réalisé de façon
progressive. Il a permis de renforcer les infrastructures de
l’université et étendre sa capacité d’accueil. Le nombre de
places disponibles est ainsi
passé de 4.700 places en 2010
à plus de 11.000 places actuellement, avec une enveloppe budgétaire de 116 MDH. Deux nouveaux établissements ont été
construits : la Faculté polydisciplinaire, qui a ouvert ses portes
cette année et l’École nationale
des sciences appliquées, qui va
ouvrir dans les mois qui viennent. Dans le cadre du budget
2013, une dotation de 25 MDH
est prévue pour renforcer la capacité d’accueil au sein de la Faculté des sciences, la Faculté
des lettres et des sciences humaines ainsi que la Faculté polydisciplinaire.
Pourquoi la mise en place
d’une plateforme technologique ?
L’Université Chouaïb Doukkali
est connue pour la qualité de sa
recherche et notamment dans
le domaine des sciences et
techniques. Cette recherche est
coûteuse et demande une infrastructure lourde et spécialisée.
C’est pour cette raison que l’université a prévu l’équipement
d’une plateforme technologique
qui regroupera l’appareillage
lourd, de façon à optimiser son
fonctionnement et sa maintenance. Il est bien évident que
ces équipements de pointe sont
à la disposition des partenaires
de l’Université, qui voudraient
réaliser des études et des caractérisations.
Quelles relations avec l’environnement socio-économique ?
L’iniversité Chouaïb Doukkali a
noué des relations de collaboration très étroites avec de nombreux partenaires.
Deux exemples : la réalisation
d’une station de traitement des
déchets solides en collaboration avec l’ORMVA et la commune des Zemamra, ainsi que le
dépôt d’un brevet sur la purification de l’acide phosphorique à
l’aide de produits naturels. Ce
brevet a permis à notre jeune
chercheur Yassine Bounou d’obtenir le premier prix de l’innovation lors de la 8e édition du
Concours national de l’innovation, de la recherche-développement et de la technologie, le
2 octobre 2013.
●