doukkala-abda un pôle économique en émergence
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doukkala-abda un pôle économique en émergence
LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 CE SUPPLÉMENT NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT SUPPLÉMENTS DOUKKALA-ABDA UN PÔLE ÉCONOMIQUE EN ÉMERGENCE LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 2 Doukkala-Abda Doukkala-Abda s’arrime au développement ● Industrie, tourisme, agriculture, énergies et services...Doukkala-Abda est aujourd’hui une région qui rayonne et qui draîne de nombreux investissements. L a région vit aujourd’hui au rythme des grands chantiers structurants. C’est un territoire qui recèle de nombreux atouts. Elle regorge de potentialités économiques et émerge de plus en plus vers un pôle d’excellence. Sa force réside dans trois sphères de développement, l’importance des infrastructures, une grande ouverture maritime, le transport et logistique, le savoir-faire développé en matière de valorisation des ressources dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie, de l’énergie, des mines et du tourisme, le troisième point de ce triangle étant l’art et la culture, également considérés comme vecteur important de croissance. Les plaines d’Abda, de Doukkala et d'Ahmer produisent 14% de la céréaliculture nationale. La région produit aussi 23% du lait et 12% de la viande rouge du pays. La production de la betterave sucrière atteint pour sa part 38% de la production nationale et c'est le même chiffre pour la production de la câpre de Safi. Azemmour, pour multiplier l’investissement dans le secteur. C'est le cas également de l’Allemand Knauf. Les Norvégiens s'intéressent par la barytine de Youssoufia, broyée et exportée à partir de Safi. OCP, grand acteur de l’économie locale, dispose d'installations pour l’extraction, le séchage et la calcination des phosphates à Youssoufia. Il achemine sa production depuis Khouribga, Benguérir et Youssoufia vers Safi et Jorf Lasfar. Dans ces deux pôles, OCP produit les dérivés des phosphates, notamment les engrais et les acides. Les activités d'OCP atti- La région est en train de devenir un véritable hub énergétique. quant à elle, exporte aujourd’hui près de 95% des fleurs. Une grande partie de la production est valorisée localement. Sidi Bennour abrite l'unité de valorisation de la betterave sucrière, la plus importante d’Afrique. Pour sa part, l’industrie chimique et para-chimique est de loin le pre- mier créateur de richesse et d’emploi industriel dans la région. «La valorisation du gypse à Safi est très prometteuse», indique Bouchaîb Erraziki, directeur du CRI Doukkala-Abda. Saint Gobain, multinationale française, s’est alliée dernièrement à l’entreprise Moon Gypse rent des investisseurs du monde entier. Des joint-ventures entre OCP et de grands acteurs mondiaux dans la chimie permettent de valoriser au mieux les phosphates au hub phosphatier de Jorf Lasfar. Ce site se transforme également en site stratégique national de stockage des hydrocarbures. Des milliards de dirhams d’investissement sont injectés depuis 5 ans par le privé pour construire des plateformes et des aires de stockage. À l’évidence, la région est aussi en train de deve● nir un hub énergétique. Sommaire • Interview : Bouchaïb Erraziki, directeur par intérim du CRI Doukkala-Abda • Les entreprises étrangères cartonnent • Interview : Saad Amam, délégué du ministère de l’industrie à El Jadida • Tourisme, on peut mieux faire ! • Les travaux de l’autoroute de Safi s’accélèrent • El Jadida s’offre une nouvelle ville modèle • La région est un riche verger national • Interview : Abderrahman Naili, Directeur de la Direction régionale d’agriculture (DRA) Doukkala-Abda • L’OCP oriente ses grands projets vers Jorf Lasfar • Safi s’offre un nouveau complexe industriel • L’efficacité urbaine pour booster les investissements • Interview : El Mostafa Laaraich, directeur de l’Agence urbaine d'El Jadida • L’université se spécialise dans l’employabilité • Interview : Boumediene Tanouti, président de l’université Chouaïb Doukkali d’El Jadida 4 5 6 7 10 12 13 14 15 LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 4 Doukkala-Abda Le territoire, une aubaine pour l’investissement international que le trafic sur ce tronçon d’une douzaine de km est très dense. Le ministère mène également une réflexion pour la réalisation d’un nouveau pack de projets d’autoroutes pour relier au réseau autoroutier Safi, Marrakech et Béni Mellal. INTERVIEW La région se dote aussi du pipeline... En effet, Doukkala-Abda se dote aussi du pipeline, un autre type d’infrastructure de transport. Il est à rappeler que le gaz naturel est transporté via gazoduc de Meskala (Essaouira) à Youssoufia depuis plusieurs décennies. D’autres pipelines sont installés entre le port de Jorf Lasfar, les terminaux de gaz et les installations de l’ONCF. Pour sa part, l’OCP est en train de finaliser son minéroduc pour le transport des phosphates entre Khouribga et Jorf Lasfar. Une autre ligne, similaire, est prévue entre Benguérir, Youssoufia et Safi. Bouchaïb Erraziki, Directeur par intérim du CRI Doukkala-Abda Les ÉCO : Quel est le poids des investissements directs de l’étranger dans la région Doukkala-Abda ? Bouchaïb Erraziki : Les fortes potentialités avérées de DoukkalaAbda renforcent l’attractivité de la région. Selon les derniers chiffres, la région a attiré 27,6% des investissements directs de l’étranger (IDE). À l’évidence, le territoire est une aubaine pour l’investissement international. Plusieurs opérateurs mondialement connus s’y installent. Pour ne citer qu'eux, il y a les partenaires de l’OCP à l'instar des sociétés indiennes Zuari Industries, Chambal Fertilizers et Tata Chemicals. L’entreprise turque Toros est également installée dans la région. La Belgique est représentée par la société SRIW, les États-Unis, par Jacobs Engineering, le Pakistan par Fauji, et les Émirats arabes unis par Taqa (propriétaire de la centrale thermique JLEC, qui produit actuellement 45% des besoins du Maroc en énergie électrique). D’autres grands groupes ont renforcé leurs activités à Doukkala-Abda à l’instar de Nestlé, Italcementi, Lafarge, la société pharmaceutique Pfizer, Knauf, STFA , Daewoo, Mitsui, GDF Suez, Tekfen, NUROL, Saint Gobain, Kerzner ou encore Archirodon. Cette attractivité va-t-elle se confirmer en 2014? L’année prochaine est très prometteuse en matière d’attractivité des IDE. Plusieurs banques asiatiques et européennes ont dernièrement visité Safi pour s’enquérir des projets de leurs partenaires; elles mettrons certainement à leur disposition des lignes de financement, en l’occurrence pour les sociétés Mitsui, GDF et Daewoo. D’autres IDE sont prévus à El Jadida en 2014 et concernent particulièrement la chimie, la métallurgie ou encore la composante électronique d’automobiles. L’offre foncière est-elle suffisante ? Le foncier est pris en considération dans cette matrice d’accompagnement. Ainsi, à Jorf Lasfar, un parc de dernière génération de 500 hectares est mis à la disposition des investisseurs. Cette grande superficie est destinée à l’industrie lourde. Les PME et PMI sont aussi importantes et elles sont invitées à saisir cette offre foncière à coûts très compétitifs. D’autres opportunités foncières sont également accessibles au niveau de Safi pour qui se profile un avenir industriel important avec l’arrivée de l’autoroute, le nouveau port minéralier, la centrale thermique et le nouveau hub des phosphates de Safi, pour un investissement de 30 MMDH. Quel état des lieux faites-vous de l’infrastructure de la région? L’infrastructure constitue la clé de voûte de toute économie. La région Doukkala-Abda est dotée de 4 ports, et un autre est en cours de construction (Jorf Lasfar, Safi, El Ja- dida, Souiria Laqdima et le projet Safi sud). Ils contribuent amplement à la dynamisation du commerce international du Maroc. Le port de Jorf Lasfar est une fierté nationale. Ses équipements permettent d’accueillir des navires lourds avec, actuellement, près de 250 grands bateaux par an. Il acquiert une vocation minéralière à laquelle s’ajoutent d’autres activités tel que l’importation du charbon, du gaz ou des céréales. Le nouveau port au sud de Safi sera opérationnel en 2017. Un quai sera destiné à l’importation du charbon et d’autres quais devraient être consacrés aux activités portuaires du groupe OCP. La région est également dotée d’une infrastructure de transport terrestre importante, ce qui permet à la région de se positionner en termes de compétitivité. Casablanca est à seulement 80 km d’El Jadida via l’autoroute qui desservira Safi en 2015. Actuellement, une voie de 142 km est en cours de construction pour relier El Jadida, Jorf Lasfar, Oualidia et Safi. Il faut signaler que Doukkala dispose du réseau routier le plus dense du Maroc. Le réseau de la voie ferrée est long de 140 km dont 77 km en double voie. Récemment, le ministère de l’Équipement a lancé un appel d’offres pour le dédoublement de la voie entre El Jadida et Jorf Lasfar. Il faut préciser ●●● La région a drainé 27,6% des investissements directs étrangers. L’éolien attire-t-il de nouveaux investisseurs à Doukkala-Abda? L’énergie éolienne est un secteur qui émerge à Doukkala-Abda. Les études indiquent que la région est dotée d’un grand potentiel de développement dans ce domaine. Actuellement, plusieurs opérateurs économiques marocains et étrangers courtisent cette région pour l’installation de projets dans l’énergie éolienne à court et à moyen terme. À titre d'exemple, Ciment du Maroc projette de créer sa propre unité de production d’énergie éolienne à Safi. Un groupe belgo-marocain a, pour sa part, présenté un projet de grande envergure à la Commission régionale d’investissement et de dérogation pour l’installation de 92 mâts au nord de Safi. Ce dernier projet nécessitera un investissement de 3,5 MMDH. D’autres investisseurs européens sont intéressés par les opportunités offertes en la matière dans la région, notamment au nord de Safi et entre El Jadida et Oualidia. Selon les études, la vitesse du vent peut atteindre 7,5 à 8 m/s. Avec le développement de la technologie dans le domaine, cela représente une véritable opportunité, notamment avec les dispositifs incitatifs accordés par l’État pour accompagner la transition ● vers l’énergie verte. LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 5 Doukkala-Abda Les entreprises étrangères cartonnent ● D’après une étude sectorielle, 29 unités industrielles étrangères ont réalisé près de 1,4 MMDH de chiffres d’affaires. L e nombre des entreprises à participation étrangère est en augmentation dans la région. C’est ce qui ressort d’une étude sectorielle réalisée par la délégation de l’industrie et du commerce. Il apparaît ainsi qu’un total de 29 unités sont actuellement en activité rien qu’à El Jadida, représentant par ce fait 17% des entreprises industrielles dans la province. Selon le dernier bilan, ces 29 unités industrielles ont réalisé près de 1,4 MMDH de chiffres d’affaires, soit 38% de l’industrie totale provinciale et 3,29% du chiffre d’affaires de l’industrie nationale. Les performances de ces unités se confirment en matière d’investissements avec une contribution de 17% au niveau de la province, puisqu’il a été enregis- tré 413 MDH, soit 1,58% de l’investissement national total. Concernant la valeur ajoutée, cette dernière a été de l’ordre de 2,4 MMDH, avec une contribu- 13,8 MMDH avec la prédominance du secteur chimique et para-chimique ayant contribué à hauteur de 89% de la production totale, suivi du secteur agro-alimentaire dont la contribution est de 9%. Globalement, la production a connu une évolution croissante. En effet, celleci est passée globalement de 2 MMDH à 13,8 MMDH, avec une contribution plus importante des secteurs agro-alimentaire, chimique et para-chimique. C’est à partir de 2008 que le secteur chimique et para-chimique a pris le pas et a connu une croissance remarquable. Pour ce qui est des autres grands secteurs, à savoir les industries métalliques et mécaniques, et les industries textiles et cuir, la production est restée stable et trop basse par rapport aux autres activités. De manière générale, les exportations, depuis 2007, sont passées de 542 MDH à 10 MMDH, elles sont en grande partie constituées de produits des industries chimiques et para-chimiques et des produits agroalimentaires. Il est à signaler que le secteur chimique et para-chimique a enregistré une évolution remarquable de la valeur ajoutée, passant de 276 MDH en 2007 jusqu'à 2 MMDH, selon le dernier bilan. ● Agroalimentaire, chimie, mécanique, textile...les secteurs prisés. tion de 37% à El Jadida, équivalent à quelques 2,46% de la valeur ajoutée nationale. Grandeurs industrielles par secteur Par secteur, la production industrielle des entreprises à participation étrangère est de l’ordre La franchise, en plein boom Le secteur de la franchise et des enseignes nationales et étrangères de renommée occupe une place de plus en plus importante au sein du paysage commercial. Une cinquantaine d’enseignes ont été recensées rien qu’à El Jadida via une étude réalisée en août dernier par la délégation de l’industrie et du commerce de cette province. En ce qui concerne les enseignes étrangères, la France est le pays le plus représenté, suivi du Portugal, des États-Unis, de l’Espagne, de la Suisse, de la Turquie, du Royaume-Uni et de l’Italie. Le secteur va encore se développer, car plusieurs projets en cours de réalisation permettront d’offrir de nouveaux espaces pouvant abriter le commerce moderne. Notamment avec le Parc d’activités commerciales du Holding Marjane, actuellement en cours d’ouverture. Par ailleurs, différents centres commerciaux et des malls vont s’installer. Notamment avec la nouvelle zone de services en cours de réalisation par la CGI sur 40.000 m2 de planchers. Q/R Saad Amam, Délégué du ministère de l’industrie à El Jadida Les ÉCO : Quelle est la place de l’industrie dans la région ? Saad Amam : Ce secteur industriel de la région de Doukkala-Abda occupe une place prépondérante dans le tissu industriel national. Chiffres à l’appui, avec 3,6% du total d’établissements industriels installés au Maroc, soit 8.018, la région a contribué à raison de 35,9% à l’ensemble des exportations, d’après le dernier bilan. La région a participé à raison de 15,4% au total de la production nationale, et de 18,2% à la valeur ajoutée. Du côté des investissements, venant juste après Casablanca et la région de Tanger-Tétouan, DoukkalaAbda a enregistré un chiffre de 4,753 MMDH, soit 18,2% du total national. La province d’El Jadida est-elle aussi dynamique ? Si nous nous limitons au secteur de l’industrie, les performance sont tangibles. La hausse la plus spectaculaire a été observée au niveau des investissements, soit 41%. Les exportations affichent une hausse de 35%. La production, elle, a enregistré une performance de 32%. La province, à elle seule, contribue à hauteur de 21% aux exportations du pays. Et pour le secteur commercial ? Celui est diversifié. Le commerce de proximité est prédominant via les grandes surfaces, avec un positionnement remarquable des enseignes et des réseaux de franchises. Marjane ouvrira bientôt à El Jadida. La modernisation du secteur commercial est un chantier ouvert car en plus de l'implantation de plus d’une soixantaine d’enseignes et de franchises, plus de 1.400 points de ventes ont été modernisés dans le cadre du Plan Rawaj. Ainsi, un budget de plus de 6 MDH a été réservé, au titre de l’année 2013, et ceci dans l’objectif de moderniser 250 points de ventes ● supplémentaires. LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 6 Doukkala-Abda Tourisme, on peut mieux faire ● Des projets d’hôtels et maisons d’hôtes sont en cours de réalisation. Le chantier de la station touristique Biladi à la plage Sidi Abed n’a pas encore démarré. Les hôtels Doukkala et Marah, toujours fermés. L a fréquentation touristique est en augmentation à El Jadida, selon Abdellah Ain Rahba, délégué du tourisme. Les statistiques chiffrées ne cessent de s'améliorer depuis l’ouverture de la station touristique Mazagan Beach Resort. Selon le dernier bilan communiqué par la délégation, les arrivées et les nuitées ont augmenté respectivement de 15% et 13% (125.319 arrivées contre 108.524 une année auparavant). Il est à noter que ces chiffres ne reflètent pas exactement la réalité de la fréquentation touristique de la région du fait qu'un très grand nombre de visiteurs préfèrent séjourner dans les appartements meublés et autres moyens d'hébergements. Il reste que le nombre de visiteurs a augmenté, mais des points noirs viennent assombrir ce tableau. Les monuments historiques, la Cité Portu- gaise et notamment et la Médina d’Azemmour manquent d'entretien, et la propreté n’est pas encore assurée selon les normes, surtout à l’intérieur des remparts, comme le font très souvent remarquer les touristes de passage. Cela est regrettable car, à l’évidence, la dynamique touristique est en train de s’enclencher. Pour preuve, le nombre des maisons d’hôtes s’est multiplié. Il s'agit là d'un véritable phénomène car des investisseurs, majoritairement étrangers, viennent d’ouvrir une dizaine de maisons d’hôtes, «ce qui a renforcé la capacité d’accueil de la province d'El Jadida», souligne Ain Rahba. Actuellement, 38 établissements d’hébergement classés offrent 1.461 chambres et 2.962 lits et places répartis entre les 20 hôtels classés d’El Jadida, et la station balnéaire Oualidia compte 1.332 chambres et 2.656 lits. Le reste est partagé entre les 14 maisons d’hôtes, les résidences touristiques, les auberges et un gîte rural sur la route ponctuée de constructions en pierres, «les tazotas» Par ailleurs, 17 établissements d'hébergement non classés offrent 307 chambres et 577 lits. Les maisons d’hôtes se multiplient «Il apparaît évident que la capacité d'accueil existante nécessite d'être développée en qualité et en quantité pour répondre à la demande actuelle et potentielle des visiteurs de la région, en particulier les touristes nationaux», précise le délégué du tourisme. C’est pour cette raison que le ministère du Tourisme a opté pour la mise en place d’une nouvelle station touristique dans le cadre du plan Biladi dédiée aux nationaux au niveau de la plage Sidi Abed, située à quelque ●●● Les travaux de la station de Sidi Abed, dédiée au tourisme national, seront réalisés par le consortium marocokoweitien, CMKD. 30 km au nord d’El Jadida, vers Oualidia et Safi. Les travaux d’aménagement et de construction ont été confiés à CMKD (Consortium maroco-koweïtien de développement). Le projet, qui s’étend sur une assiette foncière de 40 ha avec plus de 3 km de plages, est prévu avec 5.700 lits répartis entre des résidences hôtelières classées et des places dans un camping caravaning aux normes internationales. La station comptera également des centres d’animation, de loisirs et de sport. Les travaux n’ont pas encore démarré pour cause d’oppositions en justice sur des droits de propriétés, mais la situation serait en cours de régularisation en faveur du projet. En matière d’investissements, 4 projets ont été réalisés au cours des années 2012 et 2013. Il s’agit de trois créations d’hôtels 3 étoiles et d'une extension/rénovation pour l’hôtel 5 étoiles Pullman du groupe Accor, avec un montant d'investissement global d'environ 156 MDH. La capacité d'accueil de ces établissements s'élève à 261 chambres et 479 lits. D’autres projets sont également en cours de réalisation. Il s’agit de 12 projets d'une capacité d'hébergement estimée à 1.556 lits avec un montant d'investissement d'environ 139 MDH. Par ailleurs, un programme touristique très ambitieux pour Doukkala-Abda et ses 4 provinces (El Jadida, Safi, Youssoufia et Sidi Bennour) a été prévu par le CPR (Contrat-programme régional) Ce programme prévoit 33 projets dont le montant d'investissement est estimé à plus de 6 MMDH.. ● Deux points noirs Deux hôtels Doukkala et Marah sont fermés depuis des années pour cause de mauvaise gestion. Ces grands établissements occupent une superficie totale de près de 9 ha à l’entrée de la ville dans une zone très touristique. Le propriétaire saoudien de Doukkala a acquis l’établissement dans le cadre de la privatisation. Le cahier des charges de l’État n’a pas été respecté. Il semblerait qu'il ait présenté un projet de reconstruction il y a un an de cela, mais les travaux n’ont jamais démarré, bien que toutes les autorisations nécessaires aient été obtenues. Pour l’hôtel Marah, qui fut un temps un établissement prestigieux, des investisseurs français se sont manifestés il y a quelques années pour prendre les choses en main. L’ancien propriétaire dont l’État a saisi les biens a fait opposition en justice, chose qui traîne depuis des années, pour des droits sur le fonds de commerce de l’établissement. En attendant, deux grandes bâtisses en ruine «accueillent» les touristes à l’entrée de la ville. LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 7 Doukkala-Abda Les travaux de l’autoroute de Safi s’accélèrent ● Le tracé desservira plusieurs localités sur une longueur de 143 km. Cette grande infrastructure sera mise en service en 2015. L es constructions proprement dites sur le terrain de l’autoroute El JadidaSafi avancent à rythme soutenu. La phase préparatoire a été lancée depuis septembre dernier. Cette autoroute, considérée comme une liaison majeure d’aménagement du territoire est d’une longueur de 143 km. La mise en service de l’autoroute dans sa totalité est prévue pour 2015. Le projet dont le coût est estimé à 5,4 milliards DH se subdivise en quatre tronçons. Pour le financement de l’autoroute El Jadida-Safi, un contrat de prêt est signé avec le FADES le 14 Avril 2012, avec un montant de 30 millions de KWD (près de 900 millions de dirhams) La Banque européenne d’investissement (BEI) a confirmé également son ●●● Le coût du projet est estimé à 5,4 MMDH. intérêt, pour une participation au financement du projet pouvant aller jusqu’à 250 millions d'euros. Les promoteurs prévoient la construction de 6 échangeurs sur un tracé de l’autoroute qui nécessitera la construction de trois viaducs, dont deux sur canal et un sur daya. Dans le détail, seront aménagés 47 passages supérieurs, 25 passages inférieurs, 16 passages pour véhicules, 23 passages piétons et quatre passerelles. Cette nouvelle liaison contournera El Jadida jusqu’à proximité du site de Jorf Lasfar. Ensuite, la future autoroute bifurquera vers l’Est pour desservir la localité de Sidi Smail et Sidi Bennour, pour ensuite se rapprocher de nouveau de la côte pour desservir Oualidia et rejoindre Safi en suivant un tracé plus direct et parallèle à la côte. Pour les espaces de repos, il est prévu d’aménager deux couples d’aires de services. Le premier se situera entre l’échangeur de Jorf Lasfar et celui de Sidi Smail, au point kilométrique 34,alors que le deuxième se situera entre l’échangeur de Sidi Smail et Oualidia au point kilométrique 87. Un parking sécurisé destiné à la clientèle des poids lourds est également au programme. L’objectif de cet axe autoroutier vise à accompagner le développement des régions d'El Jadida, de Jorf Lasfar, de Sidi Smail, de Sidi Bennour, de Zmamra, de Ouali● dia et de Safi. El Jadida s’offre une nouvelle ville modèle ● C’est PUMA, Pôle urbain de Mazagan, d’une superficie de 1.300 ha, avec des investissements estimés à 5 milliards DH. Le projet est porté par le groupe OCP, en partenariat avec les Domaines privés de l’État et la province. L e projet de la nouvelle ville d’El Jadida, Pôle urbain de Mazagan (PUMA), prend forme. D’une superficie de 1.300 ha, ce nouveau pôle urbain doté d'un investissement de 5 MMDH est situé entre Azemmour et El Jadida. À terme, le projet prévu en trois tranches permettra d’accueillir 130.000 habitants à l’horizon 2030. L’aménagement de cette ville moderne, portée par des métiers de pointe orientés vers l’innovation et la recherche a pour partenaires les Domaines privés de l’État (DPE) et la province d’El Jadida. Actuellement, les initiateurs ont entamé la phase d’acquisition et de transfert du terrain. Selon les plans, les différentes études seront ficelées durant l’année 2014. Le programme prévoit l’aménagement de 294 ha de forêts et d’espaces verts. PUMA comporte également une composante avec une zone de recherche, de développement et d’innovation dans notamment les secteurs de la chimie, la biochimie et l’agroalimentaire, un pôle académique et de formation, une pépinière d’entreprises, des équipements touristiques et culturels (palais des congrès, parc des expositions, village de l’artisan...) une zone d’activités tertiaires et une zone résidentielle et d'habitat adaptée aux besoins de la population cible. Ainsi, dans le cadre d’une politique commune de développement territorial, les Domaines privés de l’État et le groupe OCP ont entrepris de développer ce Le nouveau pôle urbain devrait accueillir 130.000 habitants. projet en vue d’accompagner le développement économique et social du Grand El Jadida (Depuis Azemmour jusqu’à Jorf Lasfar) pour un rayonnement national et international. Mais la grande fina- lité est surtout de soutenir la dynamique de la plateforme industrielle de Jorf Lasfar, en particulier le projet de Jorf Phosphate Hub, qui vise le développement de la première plateforme mondiale de valorisation du phosphate. Globalement, le projet PUMA s’appuie sur une bonne localisation à environ 90 km au sudouest de Casablanca et de son aéroport international et à proximité de l’autoroute et de la route nationale. Le pôle sera aussi favorisé par sa mitoyenneté avec la ligne de chemin de fer existante et le port de Jorf Lasfar. Plusieurs autres atouts sont cités, dont une industrie renforcée (2e pôle industriel du Maroc) ● LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 10 Doukkala-Abda Un riche verger national Q/R ● La superficie agraire pour les 4 provinces d'El Jadida, Safi, Sidi Bennour et Youssoufia est estimée à près d’1 million d’hectares dont 151.000 ha irrigués. Les performances en termes de production sont relevées dans tous les secteurs. gramme national d’économie d’eau en irrigation (PNEEI). Ce programme prévoit , entre autres, la reconversion d'une superficie totale de 89.700 Ha. La réalisation du programme est prévue sur une période allant jusqu’à 2020 pour un coût global s'élevant à 5,3 MMDH. Dans son ensemble, le Plan agricole régional a arrêté 96 projets pour un investissement global de l’ordre de 10,5 MMDH réparti entre deux grands piliers (P1 et P2). Par ailleurs, la sauvegarde de la zone Chtouka au nord d’El Jadida est un programme ambitieux pour recueillir l'eau de l’Oued Oum ErRabiî pour l’irrigation de 3.000 ha. La campagne agricole 2013/2014 a déjà démarré dans la région. oukkala-Abda est indis- ment environ 700.000 tonnes de Pour la DRA, la saison se présente cutablement une région légumes sur près de 32.000 ha de sous les meilleurs auspices grâce agricole stratégique. La cultures maraîchères. Cette pro- à la très importante amélioration superficie agraire utile, duction est destinée aux grandes des réserves du complexe hydrauestimée à 1 million d’hectares dont zones de commercialisation, dont lique Al Massira-Hansali. Actuelle151.000 ha irrigués, est très favori- les marchés de gros de Casa- ment, les ressources en eau de ce sée par ses importantes infrastruc- blanca et de Rabat, mais elle per- complexe sont estimées à plus de tures. La Direction régionale d’agri- met également d'approvisionner 3 milliards de m3, représentant culture (DRA) a subdivisé la les marchés locaux et souks heb- près de 87% de sa capacité. Ces production de la région (El Jadida, domadaires. Plus 47.600 tonnes conditions favorables ont incité Safi, Sidi Bennour et Youssoufia) en de viandes rouges sont produites l’agence du bassin Oum Er-Rabia à 4 grandes parties. La production à Doukkala-Abda, avec une grande augmenter la dotation en eau de Doukkala-Abda n’est pas négli- valeur ajoutée. À cet effet, la région pour la zone irriguée des Doukkala geable. Ainsi, concernant les pro- dispose de 59 abattoirs pour cette et atteindre 620 millions de m3. duits destinés à l’agro-industrie, la activité. À cela s’ajoutent les 1.100 Cet apport permettrait de satiscontribution du territoire à la pro- unités de production de viandes faire 70% des besoins en eau duction nationale de betterave à blanches, dont 150 pour la dinde, d’une superficie irriguée de plus sucre représente 38%, le lait 22% installées dans la région. Dans le de 98.000 ha. Dans le détail, les (des usines laitières de Marrakech, cadre de son programme de dé- céréales mobilisent beaucoup de Béni Mellal et Casablanca vien- veloppement, la DRA Doukkala- d’efforts des agriculteurs avec une nent s’approvisionner en lait dans Abda a mis en place 50 organisa- superficie de 640.000 ha dont la région) et les céréales à hauteur tions professionnelles spécialisées 56.000 ha dans la zone irriguée. de 12%. Le secteur de la betterave dans les produits de terroir. L'on Dans ce cadre, une dotation de à sucre, encadré par l’usine su- peut citer entre autres la vigne 200.000 Qx de semences séleccrière de Sidi Bennour et une com- doukkalie, le câpre de Safi et les tionnées est accordée aux agriculmission régionale, permet la créa- figues. D’autres produits sont com- teurs en partenariat avec Sonacos tion d’emplois en amont et en aval mercialisés par les coopératives par le biais de 30 points de vente. pour toutes les étapes de produc- comme le couscous ou le miel. Il Le plan agricole mentionne aussi tion. L’usine Cosumar, la plus im- faut souligner que cette adminis- la culture de 15.000 ha de betteportante du Maroc, produit environ tration a mis en place, dans le raves à sucre. La culture du maïs 14.000 tonnes par jour au moment cadre du Maroc Vert, un pro- est concernée avec 156.000 ha, des récoltes. À elle seule, l’usine de gramme de reconversion des sys- tandis que d’autres surfaces seSidi Bennour représente 33% de la tèmes d'irrigation de Doukkala- ront emblavées pour la producproduction nationale de sucre na- Abda en systèmes d'irrigation tion de légumes, légumineuses et tionale. Doukkala produit égale- localisée qui s’inscrit dans le Pro- arbres fruitiers. ● Abderrahman Naili, Directeur de la Direction régionale d’agriculture (DRA) Doukkala-Abda D ●●● La prochaine campagne agricole s’annonce sous de bons augures après l’amélioration des réserves du complexe hydraulique Al MassiraHansali. Les ÉCO : Quelles sont les potentialités agricoles de Doukkala-Abda ? Abderrahman Naili : DoukkalaAbda est une région agricole très riche au Maroc. En plus des céréales, les produits maraîchers, industriels, fruitiers et de terroir, aussi bien de la province d’El Jadida que celles de Sidi Bennour, Safi ou Youssoufia, sont diversifiés. Le domaine de la floriculture est aussi très développé puisque la région produit 33 millions d’unités, dont 27 millions d’unités exportées vers la Grande Bretagne avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 132 MDH. Le maraîchage est aussi exporté (15.000 tonnes) et les principaux produits que sont la tomate, le haricot, la pomme de terre et le poivron sont destinés à différentes villes d’Europe. Les câpres permettent également de réaliser un chiffres d’affaires important de près de 147 MDH. Qu’est-ce qui attire les investisseurs ? La superficie agricole DoukkalaAbda, dont le périmètre irrigué est de plus de 96.000 ha, ainsi que les zones industrielles de grande capacité favorisées par d’importantes infrastructures de circulation sont des atouts qui attirent les investisseurs. Selon les nouvelles orientations, nous tenons à orienter les investisseurs et à les aider à s’installer dans la région. Cela permet de développer l’activité économique et de créer de l’emploi. Comment se déroule l’actuelle campagne agricole ? Le lancement de cette campagne agricole Doukkala-Abda se déroule dans des conditions favorables, et, à cet effet, les différentes dispositions et mesures sont prises pour réussir les productions de 2014. ● LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 12 Doukkala-Abda Investissements L’OCP oriente ses grands projets vers Jorf Lasfar ● Deux nouvelles usines opérationnelles, le pipeline qui arrive depuis Khouribga, l'extension de 7 quais au port, la station de dessalement…des investissements à terme pour un montant de 40 MMDH. L’ OCP vient de mettre au point deux nouvelles installations de production de DAP à Jorf Lasfar. C’est le premier projet à se concrétiser en chimie dans le cadre du programme de développement industriel du groupe. Dans le détail, Il s’agit de deux unités de granulation d’engrais d’une capacité de production totale de 2 millions de tonnes par an pour un investissement initial de 2,5 MMDH. Ce projet confère à l'OCP une meilleure intégration de la chaîne de valeur phosphatière. Ces deux nouvelles usines renforcent ainsi la production dans le site Jorf Lasfar. Parallè- lement, le groupe développe les infrastructures et les superstructures du port pour adapter les capacités d’accueil aux trafics import/export projetés à l’horizon 2020. Selon les études, les nouvelles installations de l’OCP permettront à terme le transit d'environ 40 millions de tonnes de phosphate et de matières premières depuis le port. Dans ce dernier, des travaux actuellement en réalisation portent sur l’extension et le renforcement de six quais de chargement et de déchargement des matières premières ainsi que sur le nettoyage des fonds de quatre bassins pour assurer la profondeur adéquate à l’accostage des grands bateaux. Le septième quai est dédié à l’ONE pour l’importation du charbon de la centrale thermique (JLEC). Le projet d’extension des 7 quais du port mobilise une enveloppe de 2,04 MMDH, dont 25% proviennent de l’ONEE. L’objectif de l’OCP est aussi de faire passer ses capacités d’extraction de phosphates bruts à Khouribga de 21 à 38 millions de tonnes à l’horizon 2020. Cette montée en charge graduelle s’accompagne de la réalisation d’un slurry pipeline, une importante évolution du transport de la roche sur l’axe Khouribga-Jorf Lasfar en cours de finalisation et qui ●●● Ces nouvelles installations permettront au groupe OCP d’assurer le transit de plus de 40 millions de tonnes de phosphates et de matières premières depuis le port. Plus de 130 MMDH d’investissements Pour développer son dispositif industriel, l’OCP a lancé il y a quelques années un ambitieux programme d’investissements global de plus de 130 MMDH à l’horizon 2020. Ce programme vise à assurer la flexibilité de son outil de production à moindre coût tout en augmentant ses capacités de production (doublement de la capacité de production minière et triplement de celle de la production chimique). Pour atteindre ces objectifs, l’OCP a engagé des projets industriels structurants: pipelines économes en énergie et en eau, nouvelles mines et usines de lavage modernes et vertes, nouvelles unités de production d’engrais et plateformes industrielles intégrées de production à la pointe de la technologie. Pour sa part, le programme d’investissement de l’OCP à Jorf Lasfar nécessitera à terme 40 MMDH d’investissements et 9,3 millions jours/ hommes de travail. Au démarrage de l’activité, il créera environ 2.000 emplois directs. acheminera directement le minerai vers le complexe chimique de transformation et le port. À l’évidence, Jorf Lasfar constitue la pierre angulaire des fondements stratégiques des projets OCP de développement. L’objectif est d’affermir au niveau mondial son leadership industriel et commercial dans son secteur d’activité. Les budgets actuellement alloués pour les projets de Jorf Lasfar attestent de son importance. En effet, le montant global avoisine les 40 MMDH à l’horizon 2020. Les travaux de construction et d’aménagement sont également lancés pour la mise en place d’une nouvelle plateforme industrielle baptisée Jorf Phosphate Hub (JPH) afin de recevoir de futures unités intégrées d’engrais. Les installations du complexe industriel de Jorf Lasfar seront complétées par une unité de dessalement d’eau de mer en cours de construction. Cette réalisation devrait satisfaire les besoins actuels et futurs en eau douce nécessaires au fonctionnement de la plateforme. Cette station de dessalement représente, à elle seule, un investissement de 1,8 MMDH avec à terme une capacité globale de 75 millions de m3 d’eau par an, permettant ainsi de préserver les ressources hydriques de la région, voire de mettre à la disposition des riverains le surplus produit. Ces investissements colossaux répondent à un accroissement structurel de la demande en engrais phosphaté. En augmentant la production d’engrais et en assurant ainsi leur disponibilité sur le marché, l’OCP s’engage fortement en faveur de la sécurité alimentaire mondiale en raison du rôle primordial des fertilisants dans l’atteinte de cet objectif. Pour se rapprocher des agriculteurs, l’OCP a organisé une caravane agricole avec un programme adapté pour chaque région. La caravane a sillonné les régions céréalières sur le territoire national, connues également par la culture des légumineuses, à travers douze étapes. Après l'étape de Souk Sebt Oulad Nemma, la caravane s'est installée successivement dans les provinces d'Essaouira, Safi, Sidi Bennour, Settat, Khenifra, Khemissat, Larache, Sidi Kacem, Mou● lay Yacoub, Taza et Berkane. LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 13 Doukkala-Abda Safi s’offre un nouveau complexe industriel ● Le projet prévu en face du nouveau port minéralier actuellement en cours de construction au sud de la ville. Des investissements de plus de 30 MMDH. L e groupe OCP annonce le lancement de Safi Phosphate Hub (SPH), un complexe industriel intégré d’envergure. Étalée sur une superficie de l’ordre de 1.300 hectares, la future plateforme aura pour vocation première de valoriser les qualités spéciales des phosphates du gisement de Gantour dans un premier temps et du gisement de Meskala dans la région d’Essaouira dans un second temps. Ce nouveau complexe sera situé face au nouveau port de Safi et permettra le développement de cet axe, à l’image de ce qui a été entrepris par l’OCP pour l’axe nord des phosphates (Khouribga-Jorf Lasfar) avec la mise en place de Jorf Phosphate Hub (JPH). Safi Phosphate Hub est situé au sud du complexe chimique actuel de l’OCP. Il mobilise un investissement global de l’ordre de 30 MMDH. D’après l’OCP, ce projet permettra la création de 1.000 emplois permanents et 6.000 indirects durant la phase de construction. À travers ce nouveau site intégré, OCP vise à rendre plus flexible et plus moderne son actif industriel. "SPH", situé à mi-chemin entre les gise- ments phosphatiers de Gantour et de Meskala (gisement non exploité à ce jour dans la région d’Essaouira). Selon les projections, le site comprendra plusieurs infrastructures modernes, intégrant des technologies de pointe dans l’industrie des phosphates. Selon les plans, le site accueillera progressivement l’ensemble des activités du complexe actuel de l’OCP à Safi, avec l’opportunité de développer les capacités de production et de créer de nouvelles lignes de produits spécifiques et innovants. L’activité de SPH sera consacrée en ●●● Ce complexe d’une superficie de 1.300 hectares permettra la créatin de 1.000 emplois. partie à la fabrication de produits tels que les engrais liquides et éléments de trace, ainsi que des produits spécifiques tels que le phosphate alimentaire, les acides spéciaux et Teractiv. Ce complexe aura néanmoins la possibilité de produire des engrais standards (DAP, TSP et NPK), pour répondre aux besoins du marché. Le projet est prévu avec 5 nouvelles unités de production d’acide sulfurique d’une capacité de 1,4 million de tonnes par an chacune. Une centrale thermique aussi d’une puissance de 350 MW, ainsi que 5 autres unités phosphoriques d’une capacité de 450.000 tonnes par an chacune, seront construites. D’autres installations permettront la production d’engrais DAP, TSP et NPK et le traitement d’acide phosphorique, en plus des unités de produits spécifiques. Une station de dessalement d’eau de mer à l’instar de celle de Jorf Lasfar est également au programme. Les nouvelles infrastructures de Safi Phosphate Hub vont s’appuyer sur le nouveau port de Safi. L’investissement global mobilisé pour la construction de 6 quais dédiés à l’activité dans ce nouveau port est de l’ordre de 3 MMDH, pour une capacité de trafic de 14 millions de tonnes par an. Les six quais OCP sont conçus pour prendre en charge les flux de soufre, de vrac liquide et de phosphates&engrais. Réhabilitation du site actuel Une fois "SPH" opérationnel, le complexe actuel sera réhabilité en une véritable technopole. En effet, le site actuel abritera une zone industrielle destinée aux partenaires du Groupe, ainsi qu’un centre de formation pour les collaborateurs. Ce centre leur permettra des mises en situation réelles sur quelques lignes existantes qui seCentres de compétences industrielles ront maintenues à cet effet. Le complexe actuel accueillera égaDans le cadre de sa stratégie de développement, l’OCP a lancé un programme de réalisation de 5 centres de com- lement un centre de Repétences industrielles dans ses différentes zones d’implantation au Maroc, pour un investissement global de 1, 177 cherche&Développement dédié MMDH et une capacité d'accueil de 7.625 candidats, générant à terme 500 emplois. Spécialisés dans les métiers de aux nouvelles technologies dans la mine et de la chimie, ces nouveaux centres sont appuyés par des partenaires internationaux de premier ordre : plusieurs domaines dont les phosSnc Lavalin (Canada), Technifutur (Belgique), Dupont (USA) et GIZ (Allemagne). Ils offrent des formations profession- phates, l’énergie et l’eau et des nelles World Class à la hauteur des ambitions du Groupe, en vue d’accompagner son développement industriel et la tests sur des lignes pour produits performance de son écosystème. Dans cette optique, l’OCP a entamé à Safi la construction en octobre 2012, d’un innovants. Cette technopole est Centre de Compétence Chimie d’un investissement global de 188 millions de dirhams. Situé à proximité du complexe ouverte aux collaborateurs de chimique actuel, sur une superficie de 15.000 m², le centre de compétences industrielles de Safi assurera une for- l’OCP, mais également à ceux des mation professionnelle à plus de 1.200 personnes, cumulant 147.000 jours-homme de formation chaque année. entreprises de son écosystème.● LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 14 Doukkala-Abda L’efficacité urbaine pour booster les investissements El Mostafa Laaraich, Directeur de l’Agence urbaine d'El Jadida ● L’agence urbaine s’est réorganisée pour assurer le suivi rapide des études. L’ agence urbaine d’El Jadida affiche allègrement un 100% en matière de couverture en documents d’urbanisme. «Nous avons pu réussir à couvrir notre ressort territorial constitué de 52 communes, pour les 2 provinces El Jadida et Sidi Bennour, avec les différents documents d’urbanisme nécessaires afin de planifier leur développement et de maîtriser la gestion de leur urbanisation», souligne El Mostafa Laaraich, directeur de l’agence urbaine d’El Jadida. Cette administration consacre également une masse horaire importante pour le suivi de plus de 45 études. Parallèlement donc, l’agence s’est évertuée durant cette année à faire aboutir les études générales et spécifiques, dont elle a la charge, afin de préserver le patrimoine architectural des entités urbaines, d’en requalifier quelques-unes, et d’accompagner les différents projets. Ainsi, plus de 4.000 dossiers de demandes d’autorisations de construire, de lotir et de morceler ont été instruits cette année, ce qui permettra de générer plus de 3 MMDH en termes d’investissements. Le montant d’investissement mobilisé par les projets a nettement augmenté par rapport aux années précédentes. Pour le directeur, cet état de fait démontre que le territoire de la province d’El Jadida est favorable pour drainer l’investissement grâce à son positionnement et à sa vocation multiple, agricole, industrielle et touristique. Plan d’action Devant cette conjoncture, l’agence urbaine a élaboré, au titre de l’année 2013, son projet de plan d’action, qui non seulement consolide ses acquis, mais constitue également une réponse concrète et opérationnelle aux besoins constamment croissants du secteur de l’habitat et de l’urbanisme, au niveau de son ressort territorial. Après avoir atteint son objectif pour 2012, qui consiste en la généralisation de la couverture en documents d’urbanisme, l’impact de ce plan d’action sera certain en matière d’actualisation et de révision de certains documents, de sauvegarde et de réhabilitation du patrimoine bâti, de préservation et de mise en valeur de sites d’intérêt paysager, d’ouverture de zones nouvelles à l’urbanisation et surtout en termes d’actions de requalification et de mise à niveau urbaine. Ce plan d’action se veut un accompagnement concret des différentes actions menées au niveau des provinces d’El Jadida et de Sidi Bennour, tout en tenant compte de la vision stratégique de développe● ment de ces deux territoires. Q/R Les ÉCO : El Jadida connaît une hausse d’habitats sociaux. Pourquoi ? El Mostafa Laaraich : De 216 logements en 2010, on est passé à 5.716 logements autorisés en 2012. et depuis le début de 2013, 7 projets ont été autorisés, induisant 3.789 logements. C’est donc un total de 12.511 unités de logements sociaux actuellement autorisées. La quasi-totalité des projets d’habitats sociaux sont situés à El Jadida et concerne l’ancien site de l’aérodrome (aménagé par la CGI), qui est prévu initialement pour abriter le nouveau centre-ville d’El Jadida. ●●● Plus de 4.000 demandes d’autorisations de construire, de lotir et de morceler ont été instruites depuis le début de l’année. Schéma directeur du Grand El Jadida Un schéma directeur est élaboré pour le «Grand El Jadida». Ce SDAU couvre un territoire composé de 5 communes avec leurs zones périphériques. Deux communes urbaines : EL Jadida, Azemmour, une commune rurale : My Abdellah, des centres balnéaires : Sidi Bouzid, Haouzia, etc. Ainsi que deux centres ruraux : Oulad Ghadbane et Sidi Ali Ben Hamdouche. L’aménagement au niveau de l’aire du SDAU a été établi dans un objectif d’équilibre et de complémentarité entre les différentes vocations des composantes territoriales afin d’aboutir à un ensemble cohérent répondant aux attentes des habitants et des institutions. En d’autres termes, un tel document d’urbanisme vise en plus du maintien de la dynamique économique, l’évolution constante de taux d’activité et du développement économique par rapport à la croissance démographique. D’importantes études urbanistiques sont aussi lancées.... Effectivement, à commencer par l’étude du SDAU du littoral de la province d’El Jadida. Il y a aussi l’étude architecturale et urbanistique de la future image du centreville ainsi que celle pour l’élaboration de la charte architecturale. À citer également, l’étude de réhabilitation de la Kasbah de Boulaouane et le programme de développement intégré des centres ruraux émergents au niveau d'Azemmour et de Haouzia. Et concernant la gestion urbaine ? Sur les 35 documents relevant du territoire de la province d’El Jadida, 40% sont homologués, 23% en cours d’homologation et 37% en cours d’études. Concernant la gestion urbaine, l’agence d’El Jadida a élargi son champ d’action en matière de contrôle et de vigilance tout en gardant ses performances dans le domaine de l’instruction des dossiers de demande de construction, de lotissement et de morcellement. Ainsi, plus de 4.000 dossiers ont été instruits, ce qui permettra de générer plus de 3 MMDH en ● termes d’investissements LES ÉCO SUPPLÉMENTS - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 15 Doukkala-Abda L’université se spécialise dans l’employabilité ● Des filières de formation accompagnent les orientations des entreprises. De nouveaux établissements ouvrent sur le nouveau campus universitaire. S ur les 4.970 nouveaux étudiants inscrits à l’Université Chouaïb Doukkali (UCD) d’El Jadida cette année, plus de la moitié de cet effectif s’est orientée vers la Faculté des sciences. Globalement, le nombre d’étudiants à l’université connaît une augmentation de 30%, atteignant le cap des 16.300 étudiants. C’est dire que la question de la capacité d’accueil reste posée. C’est pour cette raison que les efforts se poursuivent afin de construire des places supplémentaires. «Les efforts fournis au cours des 4 dernières années, pour garantir une place à tous les bacheliers de la région ont été payants puisque l’université n’a pas connu les mêmes contraintes que d’autres universités nationales en termes de capacités d’accueil», est-il souligné par la présidence. Le fait marquant pour cette rentrée, c’est l’ouverture du nouveau siège de la Faculté polydisciplinaire qui est le premier jalon du pôle universitaire en création à Mazagan. Ce site est particulièrement attrayant par sa localisation à l’entrée nord de la ville, au cœur du pôle urbain Mazagan. Cette première réalisation sera suivie par d’autres établissements qui sont prévus dans le plan de développement de l’université. Sur un tout autre registre, et en matière d’employabilité des lauréats, les actions tiennent principalement compte des grandes orientations de développement des différents secteurs et des efforts de modernisation du pays. L’année écoulée a été caractérisée par la diplomation de 1.325 lauréats avec la sortie de la première promotion d’ingénieurs d’État. En sa qualité d’université pluridisciplinaire, l’UCD couvre la plupart des parcours de formation en 2013/2014, tout en affirmant des points forts adossés aux besoins des secteurs socio-économiques, la professionnalisation des cursus et l’introduction de modules transversaux visant l’augmentation des taux d’insertion de ses lauréats. Programmes d’accompagnement aussi L’université locale se targue également de ses programmes d’accompagnement et de modernisation des entreprises de la région en proposant des formations aux personnels du secteur économique et social et en assurant un transfert des savoirs en matière de gestion, de commerce, de marketing, de développement technique, technologique et industriel. Pour son rayonnement à l’international, l’UCD organise régulièrement des conférences de haute facture. La dernière en date aura été la 9e édition de la «conférence de l’AARSE» sous le thème : «Observation de la terre et sciences de la géo-information pour l’environnement et le développement en Afrique : synergies entre la vision globale et les actions locales». Cette grande manifestation a été organisée à El Jadida en collaboration avec l’African Association of Remote Sensing Of Environment (AARSE) et la «Moroccan Association of Remote Sensing of Environment (MARSE)». Cette conférence est considérée comme l’un des événements scientifiques les plus marquants du continent africain. La rencontre qui a connu une participation massive de plus de 400 personnes représentant 45 nationalités, a constitué un espace d’échanges de pratiques et d’innovations en système d’information géographique et des technologies de télédétection. «Cette manifestation a permis de promouvoir l’image de marque du Maroc dans ce secteur de pointe à l’échelle ● continentale», est-il précisé. Q/R Boumediene Tanouti, Président de l’université Chouaïb Doukkali d’El Jadida ●●● En 2012-2013, l’université a distingué 1.325 lauréats dont une première promotion d’ingénieurs d’Etat. Les ÉCO : De gros budgets sont mobilisés pour de nouveaux établissements de l’Université ? Boumediene Tanouti : L’Université a vu ses effectifs doubler durant les quatre dernières années, passant de 8.000 en 2009 à plus de 16.000 en 2013. Cette augmentation a constitué un véritable défi que l’Université se devait de relever. C’est ainsi qu’un programme d’extension cohérent a été réalisé de façon progressive. Il a permis de renforcer les infrastructures de l’université et étendre sa capacité d’accueil. Le nombre de places disponibles est ainsi passé de 4.700 places en 2010 à plus de 11.000 places actuellement, avec une enveloppe budgétaire de 116 MDH. Deux nouveaux établissements ont été construits : la Faculté polydisciplinaire, qui a ouvert ses portes cette année et l’École nationale des sciences appliquées, qui va ouvrir dans les mois qui viennent. Dans le cadre du budget 2013, une dotation de 25 MDH est prévue pour renforcer la capacité d’accueil au sein de la Faculté des sciences, la Faculté des lettres et des sciences humaines ainsi que la Faculté polydisciplinaire. Pourquoi la mise en place d’une plateforme technologique ? L’Université Chouaïb Doukkali est connue pour la qualité de sa recherche et notamment dans le domaine des sciences et techniques. Cette recherche est coûteuse et demande une infrastructure lourde et spécialisée. C’est pour cette raison que l’université a prévu l’équipement d’une plateforme technologique qui regroupera l’appareillage lourd, de façon à optimiser son fonctionnement et sa maintenance. Il est bien évident que ces équipements de pointe sont à la disposition des partenaires de l’Université, qui voudraient réaliser des études et des caractérisations. Quelles relations avec l’environnement socio-économique ? L’iniversité Chouaïb Doukkali a noué des relations de collaboration très étroites avec de nombreux partenaires. Deux exemples : la réalisation d’une station de traitement des déchets solides en collaboration avec l’ORMVA et la commune des Zemamra, ainsi que le dépôt d’un brevet sur la purification de l’acide phosphorique à l’aide de produits naturels. Ce brevet a permis à notre jeune chercheur Yassine Bounou d’obtenir le premier prix de l’innovation lors de la 8e édition du Concours national de l’innovation, de la recherche-développement et de la technologie, le 2 octobre 2013. ●