Le petit dragon - Passeurs d`images

Quelques pistes pour aller plus loin
par Jean-Marc Génuite
© D.R.
Réalisé par Bruno collet, Le petit Dragon s’impose comme une comédie cinéphilique
adoptant une forme audiovisuelle hybride qui mêle prises de vue réelles et images
d’animation. Proposition cinématographique tournée vers sa propre pratique, le
film ne semble exister que dans et par le tissu de références qui le compose. Dès
la scène d’ouverture, le cinéaste offre une représentation littérale de la vocation
même de tout film d’animation en mettant en mouvement une forme qui, à l’origine,
était inerte, Le petit Dragon du titre.
Le petit dragon
ANIMATION - FRANCE/SUISSE – 2009 - 8’
Réalisation Bruno Collet
Production Vivement lundi !
Scénario Bruno Collet
Image Fabrice Richard,
Ludovic Auger
Montage
Mathieu Courtois
Animation Julien
Leconte, Xavier Truchon,
Samuel Guénolé
Effet spéciaux Caroline
Lafarge, Michaël Le Meur
Décors Maëlle Bossard,
Vincent Gadras,
Maude Gallon
Son
Léon Rousseau
Musique originale
Léon Rousseau
Interprétation
Bastien Colin
Trente-cinq ans après la mort de Bruce Lee, son âme se réincarne dans
le corps d’une petite poupée à son effigie. Avec assurance, le jouet en
caoutchouc part à la découverte du monde hors d’échelle qui l’entoure.
2010
Vannes « 9e Rencontres du Cinéma Européen » Prix de la Ville de Vannes
Montreuil « Festival Récréacourt-sélection Mômes » :
Prix du jury professionnel, Prix du public
Bruxelles « Festival Anima » : Prix du public du meilleur court métrage
En imaginant de faire revivre l’« esprit du dragon » par l’animation d’une marionnette représentant la figure légendaire du film d’arts martiaux (Bruce Lee), c’est
l’espace même du mythe que le film ranime et ouvre devant son personnage.
Lorsqu’elle s’aventure en territoire inconnu mue d’une vie propre, la marionnette
de Bruce Lee devient le protagoniste d’une fiction semée d’embûches et d’affrontements dont les acteurs se trouvent parmi les pièces d’un musée cinéphilique qui
forment le décor même où évolue le protagoniste. Au sein de ce panthéon miniature du cinéma, on croise pêle-mêle tout un trésor d’objets fétiches composé de
l’inoubliable statue de la liberté qui suffit à évoquer La planète des singes (Franklin
J.Schaffner, 1968), de la moto de Steve McQueen dans La grande évasion (John Sturges, 1963) ou encore de la voiture conduite par James Dean lors de l’accident qui
lui coûta la vie en 1956. Les objets et personnages rencontrés par la marionnette
sont l’origine de multiples situations narratives et de quelques saynètes chorégraphiées à la manière des films d’arts martiaux (le combat contre le robot ou
celui qui l’oppose à un Chuck Norris de carton-pâte), ils constituent la matière de
la narration développée par le cinéaste.
Mythe parmi les mythes la marionnette de Bruce Lee devient la figure de l’éclaireur
qui guide le spectateur au cœur d’un royaume de légendes. En témoigne cette
scène qui offre comme l’acmé et la métaphore du film de Bruno Collet où la marionnette munie d’une torche qu’elle vient d’emprunter à la statue de la liberté
explore un véritable sanctuaire où l’on peut croiser comme autant de sépultures
sacrées conservées dans leur emballage, les marionnettes de Rita Hayworth, Humphrey Bogart, Errol Flynn, Clarck Gable ou encore Louise Brooks.
Les pérégrinations initiatiques du Petit Dragon prennent ainsi l’allure d’une exploration en terre cinéphile peuplée de motifs et de présences totémiques formant tout
autant les composantes alimentant le « grand récit » fantasmatique hollywoodien
que les traces visibles de l’imaginaire fasciné d’un cinéaste cinéphile.
de la nuit animée
2009
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Val-de-Marne « Festival Ciné Junior » : Prix du public (7-10 ans)
Rennes « Festival Travelling Junior » : Prix École au cinéma
Vendôme « Festival du Film » : Prix Cinécole en Vendômois
Dijon « Festival Fenêtres sur Courts » : Grand Prix
Rio « Festival Anima Mundi » : Prix de la meilleure bande son
Films passerelles
Lisa ; Madagascar, carnet de voyage
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