Il fait son tour du monde en voilier

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Il fait son tour du monde en voilier
Cap Horn franchi à 7H10 (heure de Paris) le jeudi 8 février 2007 par 56°07'00''S et 67°16'00''W. Le navigateur beignonnais
Alain Maignan, postier de 52 ans, a levé l'ancre à La Trinité-sur-Mer le 7 octobre 2006 à 15 h 30 pour un extraordinaire
périple autour du monde à la voile, en solitaire, sans escale et sans assistance. Il estime son retour à La Trinité sur Mer en
avril 2007. Voir la dernière position connue d'Alain ICI et sur Google Earth Retrouvez les aventures d'Alain:
http://alainmaignan.sportblog.fr/Appel d’Alain le 28 mars : "Aujourd'hui en moins de 2 heures j'ai vu deux groupes
de baleines, elles étaient à 300m du bateau environ, j'espère ne pas m'en prendre une. Autrefois les hommes forts
allaient chasser à la rame et au harpon les baleines mais aujourd'hui et depuis 1984 plus question d'y toucher. Je
m'approche de l'Archipel des Açores, un bon steak frites et une bonne petite bière chez Peter à Horta me tenterait bien
mais non "je rentre à la maison" j'attendrai encore un peu. Je fais route directe sur la Trinité sur Mer avec des vents
assez soutenus. Ma position est la suivante : 38° 22' 30" N et 30° 02' 37" W. A très bientôt". Appel d’Alain le 26
mars : " La direction du vent est passé Sud Est, les conditions de navigation sont plus agréables et je fais route directe
vers la Trinité Sur Mer en laissant l'île de Flores à bâbord. Hier c'était très calme j'en ai profité pour grimper au mât pour la
8ème fois. J'ai changé en tête de mât le réa d'une poulie qui avait éclaté après le passage de l'équateur, et l'axe avait
sectionné la drisse de spi qu'il a fallu changer également. J'ai aussi consolidé la réparation de l'enrouleur qui avait
cassé en janvier dans l'Antarctique. Il n'y a pas de moment de répit, par temps calme c'est l'occasion de contrôler le
matériel pour assurer la sécurité. Ma position est la suivante : 34° 36' 52" N et 35° 09' 01"W. A bientôt". Appel d'Alain le 24
mars: "Je suis à mon 14ème jour de vent contraire, ça devient démoralisant, je continue de m'éloigner de ma route. J'ai
parcouru 24 000 milles après 168 jours de navigation depuis mon départ de la Trinité sur Mer, où j'ai hâte d'y remettre
les pieds. En ce moment je suis à 600 milles des Açores. La population des Açores était de 240 600 habitants en 2004 et la
densité de population était de 106 habitants au kilomètre carré. On y trouve un volcan de nature essentiellement
basaltique "Ponta do Pico" dont l'altitude est de 2 351m sur l'île de Pico et qui est le sommet des Açores et du Portugal.
L'archipel exporte des produits agricoles et laitiers, des produits issus de l'industrie agro-alimentaire et de la pêche. A
savoir que la ville de Horta est à l'origine du nom des hortensias, qui y abondent. Ma position est la suivante : 31° 58' 00"N
et 37° 42' 62" W. A bientôt" Appel d’Alain le 22 mars : « Je commence à me demander si je ne vais pas devoir aller
virer jusqu'à St Pierre et Miquelon pour avoir des vents portants vers la Trinité Sur Mer! Mais là bas, il y a aussi risque
d'icebergs, et ça je ne veux plus en voir, alors je virerai avant. J'ai l'impression d'être dans un pensionnat ou un internat
qui ne veut pas me laisser rentrer à la maison... pourtant je fais les démarches pour rentrer au plus vite. De plus les vents
se sont calmés, la mer est moins forte, plus confortable, mais j'avance moins vite. Ma position est la suivante : 27° 53'
78" N et 36° 44' 05"W. A bientôt". Appel d’Alain le 18 mars : « Du près et toujours du près, je continue ma remontée
vers le Nord, avec ces alizés puissants je pourrais mettre le cap sur la Guadeloupe, j'y serais très vite, ça me rappellerait
mon arrivée à Pointe a Pitre lors de ma Route Du Rhum en pirate en 2002 (27 jours) c'était un peu moins long. Je ne fais
toujours pas le bon cap et la direction du vent ne semble pas s'arranger les jours prochains, je ne sais toujours pas si je
vais laisser les îles des Açores à bâbord ou tribord, j'ai beau faire du près serré et veiller aux réglages des voiles mais je
continue de m'écarter de ma route. Au niveau des températures au fur et à mesure que je remonte ça se refroidit. Ma
position est la suivante : 18° 58' 00 N et 33° 30' 97" W. A bientôt ».
Appel d’Alain le 16 mars : "Les alizés de Nord Est me contraignent à faire un cap au Nord Ouest ce qui me
rallonge la route du retour dans une mer agitée. J'espère retrouver des vents portants plus hauts et laisser les îles des
Açores (îles aux hortensias) à bâbord. En attendant je ronge mon "frein" ! Le ciel s'est enfin dégagé après 3 jours de temps
maussade. Les Açores sont un groupe d'îles portugaises qui se trouvent au centre de l'Océan Atlantique, à environ 1
500km de Lisbonne et 3 900 km de la côte Est de l'Amérique du Nord. Elles sont au nombre de neuf, chacune a sa
couleur, pour Faial c'est l'île bleue avec ses haies d'hortensias qui fleurissent en juin et juillet, mais elles sont toutes
gracieuses. Ma position est la suivante : 14° 22' 53" N et 33° 10' 92" W. A bientôt". Appel d’Alain le 14 mars : "Ca
avance doucement, je suis au près et je ne fais pas le bon cap. J'espère que ça va s'arranger les jours prochains. Je me
ramasse du sable fin jaune, qui se dépose sur le bateau, sur les voiles et qui doit provenir du Sahara à environ 1600km.
Les vents violents provoquent la déflation et le transport des particules de sable, par saltation voire en suspension dans
l'atmosphère pour les sables fins. Ce n'est pas très agréable mais les grains violents assez fréquents aident à s'en
débarrasser. Ma position est la suivante : 9° 31' 00" N et 32° 08' 69"W. A bientôt". Appel d’Alain le 10 mars : " J'ai
franchi l'Equateur ce matin à 1h25mn (154ème jour) et j'ai parcouru 22 000 milles depuis le départ de la Trinité sur Mer le
7 octobre 2006. Il y a 2 jours je commençais à m'inquiéter à propos du commerce extérieur et échange entre Pays et
Continents, je n'avais pas vu de cargos depuis le Cap de Bonne Espérance (3 mois) c'est vrai que l'Océan Austral ce
n'est pas leur route sauf le Cap Horn pour les très gros navires qui ne peuvent pas emprunter le Canal de Panama et en
soirée j'aperçois un énorme bâtiment qui faisait route sur Cape Town. Maintenant je suis dans le Pot au Noir (convergence
des systèmes d'alizés des deux hémisphères) c'est plutôt calme, j'espère en sortir le plus rapidement possible afin
de retrouver les alizés Nord. Ma position est la suivante : 01°19'12"N et 28° 59'44"W. A bientôt ". Appel d’Alain le 8
mars : "L'Equateur est tout proche, je pense le franchir demain soir vendredi. Je le franchirai avant le soleil qui le
franchira comme chaque année le 21 mars et ce sera le Printemps dans l'hémisphère Nord. Actuellement le soleil
grimpe doucement tous les jours vers le Nord, il est arrivé à 4° Sud. Notre bon soleil est à la distance moyenne de la Terre
de : 149 597 870 kms et notre Satellite naturel la Lune est à : 384 000 kms... toute proche ! En ce moment je fais du 6
nœuds Cap 3°, ma vitesse est un peu ralentie par la houle d'Est, j'ai affalé le gennaker et je navigue sous génois.
Ma position est la suivante : 3°12'03"S et 29°02'90" W . A bientôt". Appel d’Alain le 6 mars : "J'ai les côtes Brésiliennes
par mon travers bâbord à 300 milles (550 kms) environ, je pense qu'à l'intérieur de ces terres il doit y faire une chaleur
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torride, déjà qu'en pleine mer j'ai de 30° à 35°, et la nuit ça baisse seulement de 5-6°. Je pense aussi à cet immense Brésil,
Pays du Football, je crois qu'il a été 4 ou 5 fois Champion du Monde en Coupe du Monde... mais en France on est pas
mal non plus, il faut le reconnaître. Et par mon travers tribord j'ai l'île de l'Ascension mais j'en suis très loin, L'île de
l'Ascension est une île de l'Océan Atlantique, qui est située entre l'Afrique et l'Amérique du Sud, juste sous l'équateur.
Elle fût découverte en 1501 par un explorateur Portugais et redécouverte une seconde fois deux ans plus tard le jour de
l'Ascension, d'où son nom. Je fais toujours cap au Nord, les alizés d'Est me propulsent vers l'hémisphère Nord, que j'ai
quitté il y a 4 mois (le 5 novembre 2006) Ma position est la suivante : 8°38'58"S et 29°02'31"W . A bientôt". Appel d'Alain le
04 mars « Ca va mieux, cette panne de pilote principal m'avait abattu, me voyant cloué à la barre le maximum de temps et
cela durant un mois et demi. Le 1er mars (jour de la panne) et le 2 j'ai passé mon temps à faire différents réglages dans
tous les sens mais rien n'y faisait, je commençais à prendre des dispositions pour une nouvelle vie à bord, nourriture à portée
de main, repos aux moments les plus calmes, bouts et sandows pour blocage de barre etc... Hier matin au lever du jour
la mer est calme, petite brise, je m'installe à la barre, je sens déjà des échauffements aux fesses par 30°,35° de chaleur ce
n'est pas étonnant. Je réfléchis à tout ce matériel qui fait fonctionner le pilote : le calculateur n'a pas du prendre de coup
d'orage, je coupe le général à chaque menace d'orage ou alors çà se serait passé durant mon sommeil ? Je décide de
laisser la barre au petit pilote, par ce petit temps il va bien et de me mettre à contrôler tout l'équipement électrique de A à Z.
Je commence par le calculateur (bourré d'électronique), je vérifie les soudures de chaque composant, pas de trace de
feu, rien d'anormal, à midi l'espoir de réparer s'amenuise. Après avoir avalé une boîte de petits pois carottes, je reprends
mes recherches le long des fils de capteurs, je découpe la gaine par endroits voir si les petits fils ne sont pas écourtés,
rien. Je continue jusqu'au capteur d'angle de barre situé à l'arrière à côté du gouvernail, peut-être a-t-il pris l'humidité ? Je
démonte l'ensemble, j'ouvre le boîtier et à mon immense soulagement je constate un fil écourté juste au dessus de la
soudure... groupe, fer à souder en route, remontage et c'est reparti, je suis heureux...! Cette fin de parcours allait devenir
une galère alors qu'en principe, çà doit être, disons, le moins difficile... Je crois que l'énorme ténacité joue un grand rôle
dans une aussi grande Aventure du début à la fin. Maintenant je file plein Nord vers l'Equateur que je devrais atteindre fin
de semaine dans de bonnes conditions de marche. J'ai enfin retrouvé le sourire, après deux jours de moral à zéro. Ma
position est la suivante : 13°59'10"S et 28°22'59"W A bientôt". Appel d’Alain le 2 mars : "Grosse déception, mon
pilote 6000, m’a lâché dans la nuit de mercredi et jusque là j'arrivais à réparer au niveau des charbons, mais
maintenant c'est beaucoup plus grave c'est au niveau électronique. Après m'être renseigné près de gens compétents,
on m'a bien dit qu'à ce niveau je ne pouvais rien faire. Alors ce n'est pas la joie il va falloir barrer continuellement, prendre
le temps de se reposer et manger quand même. J'ai bien le pilote 4000 qui pourra juste me dépanner par tout petit
temps donc il ne faut pas trop compter dessus. Je n'ai pas fermé l'œil dans la nuit de mercredi tellement énervé par
ce qui m'arrivait. Ma position est la suivante 19°03'57"S et 28°25'00"W. A bientôt" Appel d'Alain le 28 février: "Je suis
courbaturé de partout, j'ai replongé hier avec la peur au ventre de rencontrer des requins dans les parages, mais non
tout s'est bien passé. J'ai affalé les voiles pour stopper le bateau et j'ai pris une spatule pour enlever le maximun de ces
espèces de sucettes couleur noire et de 12 cm de longueur en moyenne. Sous la jupe et autour du safran (gouvernail)
s'en était recouvert. C'était sport...! le clapot faisait tanguer le bateau, il sortait de l'eau et retombait brutalement, il aurait
fallu avoir un casque ! enfin encore une bonne chose de faite. J'ai pensé qu'avec la chaleur et la mer chaude elles
seraient disparues naturellement mais ce n'est pas du tout évident. Je commence à toucher les alizés (vent d'Est) mais
c'est encore poussif, la nuit dernière çà allait dans tous les sens donc obligé d'être à la barre une bonne partie de la nuit et
aujourd'hui ce n'est pas beaucoup mieux mais çà va s'améliorer. Ma position est la suivante : 23°40'81"S et 29°37'98"W. A
bientôt". Appel d’Alain le 26 février : « Ce matin en vérifiant ma coque je me suis aperçu qu'au niveau de la ligne de
flottaison (niveau de l'eau) surtout sur l'arrière, des mollusques de plus de 10 voir 15cm de long et d'un diamètre d'au
moins 2cm étaient collés à la coque, sur 5 mois c'est incroyable la vitesse de prolifération. Le temps étant calme, pas le
choix, il faut plonger pour s'en débarrasser sinon c'est un frein pour le bateau, bien entendu ce genre de manœuvre
ne doit pas se faire sans être assuré par un cordage amarré au voilier, un éloignement pourrait devenir
catastrophique. En plongeant je me suis rendu compte qu'il y en avait partout principalement sur tribord et au niveau du
safran, c'aurait pu devenir gênant pour barrer (puisque c'est la barre qui dirige le safran) j'ai donc œuvré pendant
1h30 mais il en reste encore, avec le clapot j'ai bu la tasse plusieurs fois. Il faudra y retourner. Quant à mon génois il est
très heureux d'avoir repris l'air et me donne satisfaction pour l'instant. Dans 2-3 jours je devrais toucher les alizés (vent
d'est) qui me porteront au moins jusqu'à l'Equateur sous une bonne allure. Ma position est la suivante : 27°07'17"S et 31°12'
85"W. A bientôt". Appel d’Alain le 24 février : « Enfin aujourd'hui j'ai renvoyé mon génois, je vais avoir plus de
surface de voilure, avec ce petit temps de près il va m'être bien utile, et l'intérieur du bateau va être plus spacieux.
L'accès aux coffres pour les provisions était inaccessible, cette voile était envahissante. Maintenant espérons que mes
coutures, pièces, collants de toutes grandeurs tiennent jusqu'au retour. Pour l'instant il va bien. J'ai fais mon inventaire de
fioul il me reste 120-140l environ et 80l d'essence pour le groupe la gestion a été bonne, de plus en ce moment je
consomme très peu, les panneaux solaires sont efficaces, la température ne cesse de grimper 30° aujourd'hui. Ma
position est la suivante: 30°59'23"S et 33°36'77"W. A bientôt. » Appel d’Alain le 22 février : "Je suis à fond dans la
couture et çà ne secoue pas trop donc il faut en profiter. Le slogan de la Médicale De France (partenaire de l'aventure) est
"nous prenons soin de vous" , nous n'en doutons pas un instant avec des braves gens comme Patrick... et bien moi je
prends soin de ma voile je la fignole, j'avance, je ne bouffe pas de "pneus"... mais du fil...! Une bobine complète y est déjà
passée, les endroits douteux sont aussi recousus. Je me suis fais des dés en plastique sinon mes bouts de doigts
deviendraient de vrais passoires. Je pense renvoyer ce génois vendredi ou samedi et enfin retrouver une surface de
voilure qui va bien avec le vent correspondant. Je ne pense pas avoir perdu plus de 30 ou 40 milles (ce n’est pas
énorme) durant la réparation, les directions de vent m'ont permis d'utiliser le spi et le gennaker donc moindre mal...
Maintenant les températures sont très confortables, cent pour cent de différence avec le grand Sud. Ma position est la
suivante : 34°27'33"S et 34°57'22"W . A bientôt" Appel d’Alain le 18 février : "J'ai de l'air mais je fais du près depuis
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3-4 jours et pas tout à fait sur la bonne route 65° au lieu de 40°-42°. Alors après avoir fait l'inventaire de mon matériel de
réparation voilerie : 2 bobines de fil , aiguilles, collant toilé gris, chutes de voiles, jusque dans la pharmacie plusieurs
boîtes d'élastoplaste... j'ai décidé de continuer à faire route avec solent (petite voile d'avant) et grand voile en attendant
la longue réparation à l'intérieur du bateau qui est devenu une vraie voilerie et la place est restreinte. J'ai attaqué la
couture ( très gros chantier) mais de temps en temps je sort barrer çà change un peu; j'ai la chance d'avoir de l'air en ce
moment mais quand çà va mollir je vais manquer de surface de voilure donc être très ralenti, c'est comme un moteur qui
manque de compression, il manque de puissance. Je suis toujours dans les 40èmes je pense en sortir début de
semaine. Ma position est la suivante: 41°38'10"S et 37°31'40"W. A bientôt". Appel d’Alain le 18 février : "J'ai de l'air
mais je fais du près depuis 3-4 jours et pas tout à fait sur la bonne route 65° au lieu de 40°-42°. Alors après avoir fait
l'inventaire de mon matériel de réparation voilerie : 2 bobines de fil , aiguilles, collant toilé gris, chutes de voiles, jusque
dans la pharmacie plusieurs boîtes d'élastoplaste... j'ai décidé de continuer à faire route avec solent (petite voile d'avant)
et grand voile en attendant la longue réparation à l'intérieur du bateau qui est devenu une vraie voilerie et la place est
restreinte. J'ai attaqué la couture ( très gros chantier) mais de temps en temps je sort barrer çà change un peu; j'ai la
chance d'avoir de l'air en ce moment mais quand çà va mollir je vais manquer de surface de voilure donc être très ralenti,
c'est comme un moteur qui manque de compression, il manque de puissance. Je suis toujours dans les 40èmes je
pense en sortir début de semaine. Ma position est la suivante: 41°38'10"S et 37°31'40"W. A bientôt". Appel d'Alain le 16
février: "Ce n'est pas top je n'ai presque pas de vent et en plus je fais du près, ce qui m'oblige à tirer des bords, ce matin
j'en ai profité pour me faire une bonne toilette, je me suis rasé, le dernier rasage datait du 7 février pour le passage du
Cap Horn, pour lui faire bonne figure mais il ne m'a pas vu puisqu'il faisait nuit noire, 10 jours sans se raser ce n'est pas
si facile il faut s'y reprendre à plusieurs fois. Mais encore moins drôle le génois (principale voile d'avant) qui vient de me
lâcher, il est déchiré à la verticale sur 5-6 m environ et à l'horizontale en plusieurs morceaux. Dans l'immédiat j'envoie le
solent (voile moitié plus petite) et je réfléchis pour la suite, il me sera difficile de remonter l'Atlantique sans ce génois
mais il est vrai qu'il a été très sollicité depuis 4 mois. Je fais l'inventaire de mon trousseau réparation voilerie (fil,
aiguilles, pièces, collant etc.) une escale sur Montevideo ou Buenos Aires ne m'arrangerait pas du tout. Tous les jours je
suis impressionné par l'augmentation de la température de l'air aujourd'hui 20° et aussi la température de l'eau 18° c'est
réconfortant après ce que j'ai vécu ces deux derniers mois. Ma position est la suivante 44°04'56"S et 42°30'31"W. A
bientôt" Appel d’Alain le 14 février : « Déjà 6 jours que j'ai passé le Cap Horn. Tout va bien à bord. La température de
la mer est passée de 6°C à 13,5°C et la température de l'air de 7°C à 16°C. Je suis sous la latitude de Cabo Blanco
(Argentine), c'est impressionnant de voir l'évolution de jour en jour. Je suis toujours dans les 40ème rugissants. Cette
nuit, des vents de 40 nœuds m'ont contraint à changer de voilure et à prendre la barre un bon bout de temps. Mais il y
a de grosses différences, les paquets de mer sont beaucoup moins froids et les gants ne sont plus obligatoires.
Aujourd'hui, le vent a molli sensiblement, j'avance à 6 nœuds. Ma position est la suivante : 46° 26' 38'' S par 46° 54' 13''
W. Un grand bonjour à mes "petits supporters". A bientôt ! » Appel d’Alain le 12 février : " Hier matin, j'ai apprécié
une mer calme et un temps qui va bien pour faire de la voile. J'étais sous gennaker et j'avançais à 7 nœuds. Mais
dans l'après-midi et une partie de la nuit, je n'avais plus de vent du tout, du coup ça marchait moins bien. Maintenant
j'avance à 17 nœuds, le vent est orienté nord nord ouest et j'ai un cap de 55° environ, ça va mieux. Je viens de quitter
les 50ème hurlants et ça fait plaisir de remonter vers les tropiques pour retrouver un peu de chaleur. L'eau, à 12°C, est
encore un peu fraîche pour la baignade malgré tout. Ma position est la suivante : 49°50'43''S par 52°40' 74W''. A bientôt."
Appel d’Alain le 10 février : « Je suis déjà à plus de 400 milles du cap Horn. Je remercie tous mes supporters (petits
et grands) pour vos nombreux messages de félicitation et d'encouragement. Je croise au sud-est des îles Falkland
(connues chez nous sous le nom des Malouines). Cet archipel anglais, au cœur d'une guerre entre l'Argentine et le
Royaume-Uni en 1982, est constitué de 2 îles principales et de 200 îlots dont l'ensemble représente une superficie de
12173 km² pour 2900 habitants qui vivent de la pêche au calmar.). Je les laisserais à bâbord cette nuit. La route est
encore longue jusqu'à la Trinité. Je compte prendre par la suite un cap à 45° environ. Ma position est la suivante :
53°02'07''S par 57°41'06''W. A bientôt Appel d’Alain le 8 février : « Depuis quelques jours, je navigue avec une carte
détaillée des côtes du Chili et d'Argentine, ça fait tout drôle...alors que la précédente couvrait le sud de l'Australie, la
Nouvelle Zélande et tout le Pacifique sud. Cap Horn franchi à 7H10 (heure de Paris) le jeudi 8 février 2007 par
56°07'00''S et 67°16'00''W. Il faisait nuit noire, la mer était très forte, les vents violents (47 nœuds sous grains), j'ai
aperçu le feu blanc du phare. Je l'ai salué pour vous tous ; partenaires, sponsors et supporters. Je devrais quand même
apercevoir ce « caillou » légendaire en regardant derrière, si la météo le permet. Ma position est la suivante : 55°55'00''S
et 65°24'34''W. A bientôt." Appel d’Alain, le 7 février : « Hier, j'ai lutté pendant 10h avec un vent de 40 nœuds
(environ 85 km/h) venant plein sud, c'est peut-être le dernier coup de bélier avant la porte de sortie ! Avec ce vent, la
mer était forte, j'avançais à 5 nœuds sous trinquette seule et je dérivais un peu vers le nord donc je compensais en
permanence. J'ai repris ma route et depuis peu, je suis entré dans le détroit de Drake. Ce large bras de mer entre la
Terre de Feu et l'Antarctique relie le Pacifique et L'Atlantique. Le mythique passage du Cap Horn n'est plus très loin
(environ 250 milles nautiques). Je vous en parle la prochaine fois. Ma position est la suivante : 55° 39' 39 ‘'S par 75°
09' 76''W. A bientôt. »
Appel d'Alain le 4 février : « Quand on est trop longtemps à la barre et sans doute avec la fatigue accumulée, on finit par
halluciner...Hier, en fin de journée, j'étais à la barre, soudain j'ai vu une charrette au milieu d'un champ, chargée de blé
en paille et attelée à un cheval...! A mon avis, ça devait être une vague en forme de tombereau. Le seul remède est
d'aller faire dodo. Les côtes du Chili sont à 350 milles (environ 650 km), je n'ai jamais été aussi près... ! Ma position est la
suivante : 55° 35' 31''S et 82° 21' 63''W. A bientôt. Appel d’Alain le 2 février: "Après la tempête je navigue en ce
moment sous des conditions plus agréables je fais du près il faut tirer des bords je rallonge ma route mais je ne peux
faire autrement. Nous ne sommes pas encore à Pâques mais j'y pense et de plus il y a deux jours, la petite Île de Pâques je
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l'avais plein Nord à environ 1600 milles (2900kms). L'île de Pâques est une île isolée dans le Sud Est Pacifique, elle se
trouve à 3700 Kms des côtes Chiliennes et à 4000 kms de Tahiti, elle fut découverte le jour de Pâques le 5 avril 1722 par un
Navigateur Néerlandais. D'après mes calculs si je continue sous cette allure je pense passer le Cap Horn dans une
semaine environ. Ma position est la suivante 55°24'96"S et 92°18'09"W. A bientôt".Appel d'Alain le 31 janvier : "Hier,
pendant 6h je me suis retrouvé scotché sur place (je n'avançais quasiment plus) j'en ai profité pour faire quelques
travaux de couture sur le génois, mais depuis la météo s'est gâtée sérieusement. Je subis depuis une tempête
infernale le bateau s'est couché, la cuisine s'est retrouvée sur la table des cartes, il ya de l'eau partout... et ça risque de
durer un peu. Mais je tiens bon quand même...Ma position est la suivante: 55°36'97'S et 101°38'71''W. A bientôt".Appel
d’Alain le 29 janvier : Temps plus calme, j'ai du vent qui me permet de naviguer sous genaker en ce moment. J'en
profite pour faire de la couture sur le génois, il a des fissures et j'attendais du calme pour recoudre. J'en profite aussi
pour me reposer un peu, je ne dors pas très longtemps mais je dors bien sur mon bon matelas qui avait été taillé sur
mesure lors de la préparation du bateau en forêt de Brocéliande. Il était temps de se reposer un peu car depuis un
certain moment avec le gros temps ce n'était pas évident de dormir. Ma position est la suivante 54°46'62"S et
108°45'88"W. A bientôt". Appel d'Alain le samedi 27 janvier "Quel soulagement d'avoir réussi encore une fois, pour pouvoir
continuer dans des conditions optimum (j'en pleure)... C'est reparti depuis hier midi, j'ai réussi à assembler les deux
cannes d'enrouleur au point où c'était écourté en bas (ce sont de grosses cannes en plastique à l'intérieur de la canne
alu). En fabriquant nos glissières en U de 2 mm d'épaisseur pour les couchettes, j'étais loin de penser qu'un bout de
25cm m'aurait servi à réparer l'enrouleur après y avoir apporté des modifications. Le principal c'est que çà fonctionne et çà
devrait tenir. Heureusement que les cannes sont rectangulaires, c'était absolument indispensable de réparer surtout
pour l'Atlantique à venir. Et toutes ces réparations par du gros temps, la nuit dernière j'étais à prendre un ris dans la grandvoile et le bateau s'est couché. Je me suis retrouvé accroché au mât et j’en ai perdu ma torche. Ma position est la
suivante: 54°30'27"S et 117°21'09"W. A bientôt". Appel d'Alain le 25 janvier "En ce moment 38 nœuds de vent, il faut
être très vigilant sur le matériel, dès qu'il y a accalmie je contrôle et il y a toujours quelques petites choses à réparer. J'ai
aussi fait le point sur la nourriture, je termine les noisettes sur les 6 kilos que j'avais embarqué (noisettes cueillis en
Bretagne) il me reste aussi 2 pommes qui se sont bien conservées que je vais aller chercher au fond d'un coffre sans
tarder. Et il ne faut pas oublier la bouteille de champagne qui attend le Cap Horn avec impatience. Je descends
légèrement Sud de jour en jour pour m'aligner Sur le Cap Horn, ce qui m'oblige à veiller encore davantage puisque je
m'approche du froid. Je regarde si j'aperçois le Cap Horn mais non ! Je ne vois rien, encore trop loin. Ma position est la
suivante 53°36'48"S et 125°56'02"W. A bientôt". Appel de dernière minute l'enrouleur du génois vient de casser j'ai eu un
mal fou à affaler avec ce gros temps, risque de retard je ne sais pas si je vais pouvoir réparer. Je suis dégoûté.{ Appel
d'Alain le 23 janvier 2007."Hier voile de tempête (4m² de surface) pendant une vingtaine d'heures et aujourd'hui il
faudrait un soufflet pour faire avancer mais je sens que le vent revient. Je suis dans le Pacifique Sud et si je regarde vers
le Nord à 1 800 milles (3300km) il y a la Polynésie et les îles Marquises un peu plus haut Ah...! C’est tentant...
qu’est-ce que je fais ? Plus besoin de bonnet, de gants, de bottes, la douceur du climat assurée, les cocotiers, Eh
bien non, tant pis je préfère me geler encore deux bonnes semaines et virer sur bâbord après le Cap Horn pour rejoindre
notre France et Bretagne bien aimées. Depuis que le bateau a quitté la forêt de Brocéliande j'ai parcouru avec lui 15
500 milles et j'en suis à mon 107ème jour. Ma position est la suivante: 53°42'36"S et 135°04'70"W. A bientôt". Message
d’Alain le 21 janvier "Petite frayeur ce matin, j'étais à la barre j'ai entendu un bruit dans les hauts et plouff....une
fraction de seconde, j'ai pensé à une pièce quelconque du mât, c'est tombé à 3 m de moi sur tribord c'était un albatros, il
est tombé comme une pierre après être rentré en collision soit dans les voiles ou dans le haubanage. C'était choquant
surtout que je n'ai rien vu venir. Eux qui prennent des précautions pour amerrir, ils ne veulent pas se mouiller le dessous
des ailes là il n'a pas eu le temps de réagir !. Ils ne font pas attention, je leurs ai pourtant dit. Mais pas de constat, pas de
bobos non plus, il a déployé ses ailes juste après et j'ai continué ma route. En ce moment je subis une dépression,
après avoir réparé l'anémomètre, maintenant c'est un tangon qui s'est brisé ce matin (fait pour maintenir le bas des
voiles d'avant) et bien sûr le plus pratique, j'ai tout récupéré mais il est en triste état. Ma position est la suivante
53°31'48"S et 143°46'43"W. A bientôt".Appel d'Alain 17h le 19 janvier."La météo n'est pas terrible, le vent change sans
cesse de direction, il faut toujours règler voir changer de voiles pour avancer et gagner du temps. Les compas qui
étaient déboussolés depuis quelques temps, ils ne savaient plus si le Nord magnétique était devant, derrière ou sur
les côtés, c'est bon maintenant ils ont retrouvés leurs repères. Sur mon tribord j'ai la Mer de Ross très étendue dans le
continent antarctique entre la terre Marie Byrd et la terre de Victoria, elle fut découverte par l'explorateur James Clark
Rossen 1814. Naturellement elle gèle, mais au printemps et durant l'été austral (comme actuellement) c'est la fonte des
glaces et l'ennui, c'est que des blocs de glace qui n'ont pas eu le temps de fondre partent à la dérive vers le Nord
accompagnés d'icebergs. Je suis remonté un peu Nord car la température de l'eau était passée en dessous de 7°8 et
maintenant j'ai 8°4 c'est plus rassurant. Ma position est la suivante 53°30'03"S et 153°22'24"W. A bientôt". Appel d'Alain
mercredi 17 janvier 2007"J'ai du gros temps en ce moment, j'ai subi une dépression Nord et ensuite une Sud glaciale
avec une mer très creuse 970HP, depuis 2 jours c'est le Rock And Roll. Je navigue sous solent et ris dans la grand voile,
il faut réduire être prudent, mais j'avance quand même à 8 nœuds voire un peu plus parfois. La température a
encore baissé et les batteries n'aiment pas trop, elles perdent 30% de leur tonus alors je fais attention de ne pas trop
consommer d'énergie surtout que les panneaux solaire ne sont pas efficaces en ce moment avec la grisaille, grêle et
pluie. J'ai sorti une nouvelle carte marine papier : celle du Cap Horn. Ma position est la suivante 53°32'93"S et
161°18'66"W. A Bientôt". Message d’Alain le lundi 15 janvier 2007:"Je suis maintenant revenu dans l'ouest, je
laisse la Nouvelle Zélande à bâbord et les calmars géants qui vivent autour du plateau sous marin de Chatham. Ces
"monstres marins" ont deux tentacules principales qui peuvent mesurer jusqu'à 14 mètres de long et leurs yeux ont la
taille d'un ballon de basket...L'archipel des îles Chatam est formé d'une dizaine d'îles dans un rayon de 40 kilomètres et
couvrent une superficie totale de 966 km².Il appartient à la Nouvelle Zélande depuis 1842 et les deux plus grandes îles
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(Chatham et Pitt) sont habitées par le peuple Maori. Aujourd'hui, j'ai eu des pointes de vent jusqu'à 60 noeuds, alors dès
que la météo le permet, je contrôle l'usure des bouts et des pièces diverses pour éviter les surprises par gros temps. J'ai
parcouru 184 milles les dernières 24 h, ma position est la suivante: 53° 33' 32" S et 171° 04' 59"W. A bientôt." Retrouvez
les aventures d'Alain: http://alainmaignan.sportblog.fr/
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