Discours COP 22
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Discours COP 22
SOMMET DES ELUS LOCAUX ET REGIONAUX POUR LE CLIMAT, MARRAKECH Session plénière: pour un financement de la lutte contre le changement climatique axé sur les gouvernements locaux et régionaux 14 NOVEMBRE 2016 – 13 H 15-13 H 30 Mesdames et Messieurs, permettez-moi d'abord de remercier toutes les personnes qui ont travaillé d'arrache-pied pour que cette conférence puisse avoir lieu. C'est un grand honneur d'être parmi vous aujourd'hui. Je suis le président du Comité européen des régions, l'institution de l'UE qui rassemble 700 élus locaux et régionaux de tous les pays d'Europe. Nous sommes le porte-voix des régions et des villes au sein de l’Union européenne. Je suis originaire d'une petite ville de Laponie, au nord de la Finlande, surtout connue pour être la patrie du Père Noël. Je me présente aujourd'hui devant vous en tant que père, mari et homme politique soucieux de nos problèmes. Même en Laponie, tout le monde ne croit pas au Père Noël. Mais chez nous, tout le monde croit au changement climatique: nous le constatons tous les hivers et tous les étés. COR-2016-06064-01-00-DISC-TRA (EN) 1/6 FR Le monde est aussi petit que les défis qui lui sont posés sont grands. Si je brûle du charbon, cela nuit à la santé des membres de ma communauté, mais peut aussi avoir un effet sur les moyens de subsistance d'une famille de l'autre côté de l'océan. Lorsque nous mettons en place dans notre ville un réseau de bus sans émissions de CO2, cela crée des emplois tout en protégeant la santé de la population. Construire des murs ne nous empêchera pas de respirer le même air. C'est pourquoi l'accord de Paris a fait date. Mais même avec les objectifs actuels, l'on s'attend toujours à ce que la hausse des températures mondiales dépasse les 3°C. Revenir en arrière par rapport à cet accord serait encore plus catastrophique. Ceux qui croient que le changement climatique relève de la désinformation ne peuvent nier que notre planète se réchauffe. Ils ne peuvent nier les avantages économiques qu’apportent l'investissement dans la réduction des déchets et le recours à l'énergie propre et à des technologies intelligentes. Pour les responsables locaux, améliorer la qualité de l’air, réduire les coûts énergétiques, perfectionner les systèmes de transport et favoriser la croissance verte sont des mesures de bon sens. C'est pourquoi le premier défi que je vous demande de relever est de faire en sorte que le plus de personnes possible militent pour un monde sans carbone à l'horizon 2050. COR-2016-06064-01-00-DISC-TRA (EN) 2/6 À Paris, le rôle des collectivités locales et régionales a été reconnu. Aujourd'hui, nous devons exiger davantage. Pourquoi? Parce que, comme l’a souligné le PNUD, les collectivités locales sont chargées de mettre en œuvre plus de 70 % des mesures de réduction du changement climatique, et jusqu’à 90 % des mesures d’adaptation. Parce que nous sommes prêts à partager les technologies, à suivre les progrès réalisés et à faire savoir aux dirigeants mondiaux si nous sommes sur la bonne voie ou non. Nous connaissons les recettes qui fonctionnent et celles qui ne fonctionnent pas. Le deuxième défi que je vous demande de relever est de dire à vos gouvernements nationaux respectifs qu'il faut associer les collectivités territoriales à la gouvernance climatique des Nations unies. Faites-leur savoir que là est la clé pour tenir les promesses de Paris. Laissez-moi prendre l'exemple de la Convention européenne des maires. En Europe, la Convention a mobilisé plus de 7 000 villes et localités, qui se sont volontairement engagées à aller au-delà des objectifs de l'UE en matière d'émissions de carbone. Si les contributions de la Convention des maires et l'ensemble des initiatives qui ont lieu de par le monde étaient intégrées aux contributions déterminées au niveau national, nous pourrions avoir davantage de résultats. COR-2016-06064-01-00-DISC-TRA (EN) 3/6 L'année prochaine, la Convention va prendre une dimension internationale, devenant ainsi la plus importante coalition de villes en faveur du climat à l'échelle mondiale. Le troisième défi que je vous demande de relever est de rejoindre les 7 100 villes des six continents qui s'apprêtent à adhérer à la Convention mondiale des maires. Intégrer le niveau local dans le processus international de négociation, sans le cantonner au statut de simple observateur, n'a rien de nouveau. Si on le fait pour la convention des Nations unies sur la diversité biologique, pourquoi ne pas le faire pour le climat? Les collectivités locales sont également confrontées au problème des fonds limités, dans une période où nous avons réellement besoin de davantage d’investissements. Les fonds publics ne seront jamais suffisants, c’est pourquoi nous avons besoin d’investissements privés dirigés vers les secteurs appropriés. Nos investissements doivent être économes, propres et écologiques. C'est la raison pour laquelle, au niveau local, nous avons besoin d'investir intelligemment, de penser vert et de faire preuve d'innovation. Là où j’habite en Finlande, nous avons déjà une application qui indique aux personnes voulant acheter un bien immobilier l'efficacité énergétique de celui-ci. Elle permet de vérifier l’isolation avant même de passer la porte. COR-2016-06064-01-00-DISC-TRA (EN) 4/6 Avec la Commission européenne, nous encourageons aussi les régions et les villes de toute l’Europe à élaborer leurs propres plans d’investissement durables. À créer les économies locales intelligentes de demain. L'un de nos membres, M. Ahmed Aboutaleb, le maire de Rotterdam, a d'ores et déjà initié ce processus. Nous souhaitons passer à la vitesse supérieure pour créer une nouvelle économie intelligente qui transformera nos villes et nos régions, leurs systèmes de transport et d’énergie et leurs infrastructures. Nous devons partager nos connaissances afin d'utiliser les dernières innovations que les entrepreneurs ont à offrir. Éclairer nos bâtiments à l'énergie solaire et faire rouler nos bus aux carburants verts. Conclusion L'accord de Paris est historique mais ne suffit pas. Nous devons accélérer nos efforts. Les collectivités locales sont en mesure de décider de la réussite ou de l'échec de l'accord, alors je vous mets au défi de dire à vos gouvernements que vous êtes prêts à assumer la charge, à condition que nous soyons un partenaire du processus. Pour les villes et les régions, nous devons renforcer nos partenariats, développer des alliances plus fortes et coopérer dans l’ensemble des continents et des régions. Nous devons donner des moyens à nos collectivités et nos entreprises, afin de montrer que les mesures prises, même modestes, ont des effets tangibles. COR-2016-06064-01-00-DISC-TRA (EN) 5/6 Le changement climatique ne relève pas seulement de la compétence des dirigeants nationaux. Il relève de notre responsabilité collective. De chacun de nous dans cette salle. De nos familles. De nos amis. De nos communautés. Un jour peut-être, nos enfants et les enfants de nos enfants nous regarderont dans les yeux et demanderont: qu’avez-vous fait pour protéger notre monde? Qu'avez-vous fait pour protéger la neige pour le renne du Père Noël, pour nous protéger contre les raz-de-marée ou faire en sorte que nos maisons restent debout en cas de tremblement de terre? J'espère que notre réponse sera que nous avons travaillé ensemble et avons joué un rôle déterminant, en étant unis et innovants. Et que nous avons fait changer les choses. End 873 words COR-2016-06064-01-00-DISC-TRA (EN) 6/6