Vivre dignement - Fabrique de la Démocratie

Transcription

Vivre dignement - Fabrique de la Démocratie
VIVRE DIGNEMENT EN BELGIQUE
ENQUETE D’ACTUALITE
1. EXPLICATIONS
Lors de la visite de la Fabrique de la démocratie, vous avez pu relever certains éléments
essentiels à la construction de la démocratie. Le service éducatif a sélectionné quelques
thèmes et vous propose d’en approfondir un : celui de vivre dignement.
Concrètement, vous allez mener une enquête à ce sujet à deux niveaux :
Une partie du groupe va réaliser une
enquête dans le passé
à l’aide des documents du musée
L’autre partie du groupe fera une
enquête sur l’actualité
du thème en formulant des questions.
Ensemble, vous ferez le point
sur votre thème : passé, présent et futur.
Vous mettrez au point une stratégie de communication en réalisant une affiche
Petit conseil : soyez curieux, posez-vous des questions : votre recherche n’en sera que plus
enrichissante.
2. A VOUS MAINTENANT !
En réalisant cette enquête, vous allez découvrir comment est perçue aujourd’hui la question de
vivre dignement dans notre pays.
Aujourd’hui, qu’entend-on par vivre dignement? Qu’est-ce que la société belge assure à ses
membres ? Pourquoi et comment le fait-elle ? Quels sont les enjeux actuels et futurs de cette
question ?
Répondez aux questions qui se trouvent sur les feuilles suivantes (une feuille par « point »).
Les informations que vous rassemblerez serviront de base à votre réflexion : plus elles
seront riches, plus les questions que vous poserez seront intéressantes !
1. La dignité, c’est quoi ?
Que signifie pour toi « vivre dignement » ? Donne des exemples.
Vivre dignement, c’est …
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Ne pas vivre dignement, c’est …
Voici une définition de dignité :
Etymologie :
du latin dignitas, ce qui rend digne, beauté majestueuse, vertu, honneur,
considération, estime, crédit, prestige.
La dignité est le respect, la considération ou les égards que mérite quelqu'un ou quelque chose.
La dignité de la personne humaine est le principe selon lequel une personne ne doit jamais être
traitée comme un objet ou comme un moyen, mais comme une entité intrinsèque. Elle mérite un
respect inconditionnel, indépendamment de son âge, de son sexe, de son état de santé
physique ou mentale, de sa condition sociale, de sa religion ou de son origine ethnique.
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Dignite.htm Page consultée le 15/01/2013
Quel aspect de cette définition estimes-tu le plus important ?
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L’article 1er de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme stipule que :
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de
raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
Qu’est-ce que cela veut dire (au niveau de la dignité) ?
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Stéphane Hessel, ancien ambassadeur de France et ancien résistant, a aujourd’hui 95 ans et a
publié un best-seller : son livre « indignez-vous » a été vendu à plus de 4 millions d’exemplaires
et traduit en 34 langues !
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Dans le journal « Le Monde », le 4 mai 2012, il souligne ce qu’il dit de la dignité humaine :
« Je crois à la dignité humaine » (…) je crois en une promesse. Celle que notre société fait à chacun de
ses enfants. Scellée en 1946 par le gouvernement issu du Conseil national de la résistance. Je crois à la
dignité humaine : une place pour chacun, quel qu'il soit. Un toit, un repas, de la chaleur humaine.
Les années passent dans un environnement économique et social en profonde et constante mutation. Le
contexte est de plus en plus dur, les parcours de vie de plus en plus complexes et chaotiques, les failles
du système de plus en plus fréquentes, même au sein des Etats les plus développés. Les besoins restent
criants, voire augmentent : en matière de logement, de formation, d'accueil d'urgence, de prise en charge
des personnes handicapées ou dépendantes, d'accompagnement de publics spécifiques...
Alors puisque la période est aux engagements, voici mon souhait : que les valeurs auxquelles je tiens,
vivent dans nos actes individuels et collectifs. Je voudrais ainsi alerter sur l'impérieuse nécessité de les
replacer au centre de nos modes de vie, de relation et de réflexion, pour que chacun construise sa place
dans une harmonie au service de l'espèce humaine qui l'accueille. J'en vois au moins cinq primordiales et
tellement complémentaires.
L'humanisme, tout d'abord, qui reconnaît la survie et l'épanouissement de l'individu comme finalité
suprême, qui propose une approche des problématiques en fonction de la nature, des besoins et de la
destinée de l'être humain, en tenant compte de son expérience, de son vécu, de ses émotions et de ses
obligations de responsabilité et de solidarité envers les autres.
La solidarité, justement, cet indispensable ciment pour que le rassemblement de plusieurs individus en
société prenne corps et tienne debout, solidement. A commencer par la cellule familiale (…) La solidarité
appelle à une responsabilité mutuelle, une interdépendance où chacun peut compter sur l'autre, elle invite
donc à la confiance, à la bienveillance et à l'ouverture.
L'ouverture, cet art d'accueillir le plus grand nombre de parties prenantes, à la fois acteurs et auteurs de
notre projet de société, et leur permettre de réfléchir, travailler ensemble, de partager des intentions et
des moyens, dans une intelligence collective et réflexive, qui s'enrichit de confrontations de points de vue
(…)
Le respect, considération, déférence, ou comment se déplacer pour accueillir, accepter l'autre avec ses
particularités, ses différences physiques et intellectuelles, d'origines géographique et culturelle, ses
opinions ; le considérer et reconnaître sa place légitime, à part entière, à côté de soi (…)
L'autonomie, enfin, (et non l'indépendance) cette capacité à se diriger seul sur son chemin, choisi et non
imposé par autrui, de trouver les ressources nécessaires à l'accomplissement de son projet de vie. C'est
donc pouvoir subvenir à ses besoins, être responsable de ses actes et décisions, capable d'assumer ses
choix, ses fonctions
Sachons redonner aux valeurs fondamentales toute leur place, pour que chaque individu de notre société
trouve sa digne place d'être humain.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/05/04/stephane-hessel-je-crois-a-la-dignite-humaine_1696089_3232.html page consultée le
20/01/2013
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Qu’est-ce que la dignité humaine pour Stéphane Hessel ?
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Une autre citation : « Vivre dignement, c’est permettre à chacun de se projeter vers
l’avenir »
Etes-vous d’accord avec cette phrase ? Pourquoi ?
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2. Comment une société peut-elle assurer à ses membres de vivre dignement ?
Il ne suffit pas de proclamer qu’on veut vivre dans une société qui permet à ses membres de
vivre dans la dignité. Il faut aussi organiser la société pour l’assurer. Faire des choix politiques,
répartir les moyens disponibles.
C’est ainsi qu’à partir de 1945, la sécurité sociale a été mise en place en Belgique. La sécurité
sociale, c’est un organisme qui fonctionne comme une grande enveloppe qui est redistribuée à
ceux qui en ont besoin à un certain moment de la vie. C’est permettre à quelqu’un de pouvoir
vivre en sécurité, dignement, au cas où il subit un accident de la vie (maladie, perte d’emploi, …),
une perte de salaire (pension, chômage) ou une « charge sociale » (ex : éducation des enfants).
Elle repose sur le principe de la solidarité entre les personnes.
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Cette sécurité sociale est par ailleurs un droit formulé dans la Déclaration des droits de
l’Homme :
« Art. 22 — Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle
est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables
à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la
coopération internationale, compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays»
Soulignez dans cet article :
Qui a droit à la sécurité sociale ?
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A quoi vise-t-elle ?
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Chaque état doit-il s’en occuper seul ?
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En Belgique, la Sécurité sociale est un système reposant sur la solidarité entre :
- les travailleurs et les chômeurs ;
- les actifs et les pensionnés ;
- les personnes en bonne santé et les malades ;
- les personnes ayant des revenus et les personnes sans ressources ;
- les familles sans enfants et celles avec enfants ;
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Voici un schéma de l’organisation de la Sécurité Sociale
« Sécurité sociale, la solidarité au fil des jours » , CESEP (centre socialiste d'Education Permanente), 1995, 31p.
En matière de sécurité sociale, il y a donc des choix politiques à faire :
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quelle va être la part qui va être prélevée à tous pour être redistribuée à
quelques-uns ?
Paye-t-on un peu plus ou peu moins d’impôts ?
S’il y a moins d’argent dans la grande enveloppe (moins de rentrées), il y aura
aussi moins de moyens à distribuer (et donc moins de dépenses possibles).
FAIT
CONSEQUENCE SUR LA
SECURITE SOCIALE
SOLUTIONS ?
Il y a énormément de
personnes nées autour de
1945-1950. On parle d’un
baby-boom après la 2è
guerre mondiale. Aujourd’hui,
ces personnes arrivent à
l’âge de la retraite (papyboom).
L’espérance de vie augmente
grâce à la qualité des soins
et les performances
technologiques (ex : on
soigne des pathologies plus
tôt grâce au scanner, et donc
on guérit plus de personnes)
Durant les fifties et sixties, la
société était dans une
période de croissance. Il était
donc « facile » de financer la
sécurité sociale. Aujourd’hui,
c’est une période de crise
économique. Or, la sécurité
sociale est financée
essentiellement par les
revenus du travail.
3. Etre pauvre, c’est quoi ?
Que signifie « être pauvre » pour toi ?
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Qu’est-ce qui fait le bonheur ? C’est quoi être heureux ?
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Ne pas vivre dignement, c’est aussi ne pas vivre en sécurité.
Or, pour s’accomplir en tant qu’être humain, on a tous besoin de vivre en sécurité.
Le besoin de sécurité apparaît dès la seconde place dans la pyramide de Maslow des besoins
humains, juste après les besoins vitaux (manger, boire, s'abriter...).
En partant de la base de la pyramide se
superposent
- les besoins physiologiques (faim, sommeil,
contact corporel...)
- les besoins de sécurité (protection, stabilité...)
- les besoins d'appartenance (famille, amis,
bande...)
- le besoin d'estime des autres (reconnaissance,
réussite...)
- le besoin d'estime de soi (confiance en soi)
- les besoins de réalisation (créativité,
développement personnel, autonomie).
http://www.ac-nancy-metz.fr/casnav/edcit/edcit_carclasse.htm
La pyramide des besoins de Maslow se lit de la façon suivante : tant qu’un besoin n’est pas
satisfait, on pense peu aux besoins qui se trouvent à l’échelon supérieur. Par exemple, dans
une situation où notre survie est en jeu, on pense moins au besoin de sécurité, ou d’amitié. On
est prêts à prendre des risques.
Depuis 2010 et les conséquences de la crise économique mondiale, on parle de plus en
plus en Belgique d’un phénomène en constante progression : les « Nouveaux pauvres ».
Ce sont des personnes issues de la classe moyenne, qui travaillent et qui n’ont pas assez
d’argent pour payer leur loyer, leur gaz, leur électricité. Si ce phénomène était minoritaire, on
pourrait penser que c’est une mauvaise gestion de budget, que ces personnes dépensent peut
être leur argent sans faire attention. Pourtant, le phénomène ne cesse d’augmenter. En janvier
2013, le journal « Le Soir » consacrait pendant plusieurs jours un dossier à ce phénomène.
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Entretien avec F. Delepierre, journaliste au « Soir »
Qui sont les nouveaux pauvres ? Quelles sont les catégories touchées ?
On distingue trois catégories de personnes touchées par la crise : les hommes et les femmes
isolés, avec enfants, les ménages à bas revenus et les 25 – 64 ans. Alors qu’avant, c’était plutôt
les classes défavorisées qui étaient les plus touchées, la crise touche aujourd’hui toutes les
classes sociales et toutes les tranches d’âge, aussi bien les travailleurs que les retraités ou les
jeunes. Les jeunes, justement, sont de plus en plus nombreux à rejoindre les « Tanguy », ces
jeunes qui restent le plus longtemps possible chez les parents, afin de se constituer une
épargne avant de s’émanciper. Certains d’entre eux multiplient les diplômes pour pouvoir rester.
Se pose alors le problème de la surqualification, qui peut être un frein à l’embauche.
Quelles sont les raisons à ce phénomène de « nouveaux pauvres » ?
La Croix-Rouge a mis en avant un phénomène de « discontinuité », c’est-à-dire une incapacité à
se relever après un coup dur, professionnel ou familial. Il n’y a plus assez d’emplois, plus assez
d’argent pour tout le monde. Les témoignages mettent aussi en cause la main d’œuvre peu
chère et les plans CPE, APE, Activa … dont bénéficient les employeurs, qui ont alors tendance
à privilégier les avantages et non les compétences.
Un mot revient souvent sur le devant de la scène, le mot « dignité »...
Malgré la crise qui les touche et les difficultés qu’ils éprouvent, les gens veulent garder leur
dignité, leur amour-propre. Ils préfèrent ne pas demander d’aide et s’en sortir seul. C’est pour
cela aussi que l’anonymat est si présent dans les témoignages. Les gens ne veulent pas être
reconnus dans la rue, et encore moins dans leur entourage. Même s’il y a certains abus, la
plupart n’ont pas le choix, ne profitent pas des aides sociales, et ont besoin de colis proposés
par les restos du cœur par exemple.
http://www.lesoir.be/160348/article/debats/2013-01-14/11h02-qui-sont-%C2%ABnouveauxpauvres%C2%BB Page consultée le 28/01/2013
D’après l’article ci-dessous, qui est touché ?
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Quel(s) lien(s) entre dignité et pauvreté ?
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Rédigez ci-dessous les questions que vous allez poser
Quelques idées :
Que signifie « vivre dignement » ? Pourquoi est-ce important ? Quel est le rôle de l’état ? Savezvous ce que prend en charge la sécurité sociale ? Pourquoi ? Et les nouveaux pauvres ? Vous
sentez-vous concernés ?
Imaginez des questions originales et nuancées.
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3. REALISATION DE L’AFFICHE
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Rejoignez l’autre sous-groupe qui traite du même thème.
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Le sous-groupe « actualités » pose des questions au sous-groupe « musée »

Le sous-groupe « musée » explique les points principaux qu’il a relevés.

Ensemble, décidez des éléments que vous allez développer dans votre affiche :
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Réalisation de l’affiche
- Prenez connaissance du format de l’affiche finale (voir le responsable du groupe)
- Faites un brouillon (schéma) de votre affiche
- Pensez aux spectateurs, ils doivent apprendre quelque chose ! Ils devront savoir comment le
concept de « dignité » a évolué depuis 1830 et quels sont les enjeux actuels.
- Réalisez votre affiche en mettant en évidence les idées qui vous paraissent les plus
importantes pour faire passer votre message.

Présentation de l’affiche
- Décidez de ce que vous allez dire pour présenter votre affiche (remplissez le tableau sur la
page suivante)
- Désignez un (ou plusieurs) porte-parole.
- Expliquez à la classe comment vous avez conçu votre enquête, à quoi vous avez été attentifs,
ainsi que le fonctionnement de votre affiche (sur base du tableau que vous aurez complété)
- Demandez aux élèves de la classe quel est leur avis au sujet de la dignité. Est-ce nécessaire ?
Utile ? Inutile ? Pourquoi ?
- S’il y avait une suite à ce travail, que proposeriez-vous d’approfondir ?
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Schéma / brouillon de l’affiche
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Présentation de l’affiche
Point
développé
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Commentaire