LE RESEAU TELEPHONIQUE COMMUTE: R.T.C. I) Architecture

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LE RESEAU TELEPHONIQUE COMMUTE: R.T.C. I) Architecture
LE RESEAU TELEPHONIQUE COMMUTE: R.T.C.
Relier chacun des abonnés français à tous les autres nécessiterait des milliers de milliards de liaisons
=> éléments d’aiguillage, les commutateurs ( centraux téléphoniques ).
Les réseaux téléphoniques sont hiérarchisés et fortement maillés à routage fixe. C’est en particulier le cas du RTC ( réseau
téléphonique commuté ).
I) Architecture générale du RTC
On distingue 2 catégories de commutateurs:
COMMUTATEURS LOCAUX: CL ( appelés CLASSE 4 )
Commutateurs
Il n’a qu’un faisceau le reliant au commutateur hiérarchiquement supérieur.
d’abonnés
( les lignes d’abonnés
sont directement
rattachés )
COMMUTATEURS A AUTONOMIE D’ACHEMINEMENT: CAA ( appelés CLASSE 3 )
Il peut analyser les numéros et choisir parmi plusieurs faisceaux pour acheminer l’appel
Commutateurs de
transit
COMMUTATEURS DE TRANSIT SECONDAIRE: CTS ( appelés CLASSE 2 )
Au dessus des CAA. Il assure le transit du trafic de tous les CAA qui lui sont rattachés.
COMMUTATEURS DE TRANSIT PRINCIPAUX: CTP ( appelés CLASSE 1 )
Le CTP est au sommet de la hiérarchie nationale. Tous les CTP sont reliés 2 à 2 entre eux.
COMMUTATEURS DE TRANSIT INTERNATIONAUX: CTI
Il assure le transit du trafic international.
=> découpage géographique: CL: local, CAA: urbain, CTS: régional, CTP: national, CTI: international.
CTI
CTP
CTP
CAA
CTP
CTS
CTS
CAA
CAA
CL
CAA
CL
USAGER
USAGER
USAGER
USAGER
Pour le réseau français, il y a plus de 5000 CL , environ 1500 CAA, 50 CTS et une dizaine de CTP.
Pour la région, le CTP est à Nancy, le CTS à Besançon. Il y a des CAA à Belfort et Montbéliard.
J. Millet
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RTC, RNIS, LL, PABX
a) Acheminement des appels
L’acheminement se fait selon une table de routage statique.
=> Solutions de secours si un acheminement est impossible du fait de l’occupation ou panne.
On distingue 2 possibilités d’acheminement:
Via un faisceau transversal: Entre commutateurs de même niveau = Prioritaire
Via un faisceau hiérarchique: Liaison entre un commutateur et son supérieur hiérarchique = Si nécessaire.
b) Lien avec la numérotation
On retrouve l’architecture du réseau dans le numéro de poste fixe: 10 chiffres: EZ AB PQ MCDU.
E: Indicatif de l’exploitant ( opérateur ).
Z: Indicatif de zone (ZTP)
AB: Indicatif interurbain ( ZTS)
PQ: Indicatif du commutateur de rattachement.
MCDU: Indicatif de l’abonné.
II) Aspect technique
Ce réseau a longtemps été l’unique réseau téléphonique => Transmissions analogiques, terminal = poste simple.
Même si le numérique est arrivé, on ne peut changer simultanément tous les postes français chez les usagers
=> Coeur de réseau numérique depuis 1995.
=> On garde des postes analogiques avec une bande de fréquences 300 Hz - 3400 Hz .
Commutation de circuits,
Signalisation réseau sémaphore CCITT7,
Artères internes de transmissions en fibre optique.
Abonnés de type analogique : 2 fils, 48V continu, paire torsadée, 300-3400 Hz
Signalisation usager : à impulsions ou à fréquences vocales.
.
Autocommutateurs de grande capacité
Les principaux systèmes de commutation de grande capacité sont les suivants:
Fabricant
Système
Capacité
ALCATEL
E10B3
MT20/25
200 000
65 000
MET ( MATRA ERICSSON )
AXE10
200 000
SIEMENS
EWSD
100 000
NORTHERN TELECOM
DMS10 (rural )
DMS100 ( urbain )
10 000
100 000
ATT
ESS5
100 000
Les commutateurs actuels sont tous numériques à commutation temporelle de circuit.
Sur le réseau France Télécom, on utilise des MT25, E10B3 et des AXE10.
Architecture générale d’un commutateur public
L’organisation de commutateurs de marque différente n’est pas la même. Toutefois on retrouve des éléments communs:
+ Le cœur de chaine : CDC
Il est constitué du réseau de connexion, de l’unité de commande et des unités de
raccordement des circuits ou des multiplex.
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RTC, RNIS, LL, PABX
+ Les unités de raccordement d’abonnés : URA
Les URA peuvent être locales ( URAL ) ou distantes ( URAD ).
-> URAL + CDC = CAA.
-> URAD éloignée du coeur de chaîne = CL
URA est un terme générique qui englobe des techniques très différentes dans la conception et le fonctionnement des
équipements.
Pour l’E10B3, l’URA est un CSN ( centre satellite numérique ).
Pour l’AXE10,
l’URAL est un SSS ( Subscriber Subsystem : Sous système d’abonné ).
l’URAD est un RSS ( Remote Subsystem : Sous système Distant ).
L’un des 2 commutateurs utilisés est l’E10B3, c’est pourquoi le paragraphe suivant lui est consacré.
Exemple de raccordement avec E10B3
Le CSN est fait de 2 sous-ensembles:
Le CN : Concentrateur numérique.
L’UCN : Unité de Commande Numérique.
Le CN réalise l'électronique de base ( conversion analogique/numérique, 1er niveau de concentration,… )
Il peut être + CNL = Local = situé dans la baie du CSN.
+ CNE = Eloigné = situé à distance du CSN, relié à celui-ci par des liaisons MIC.
Il est fait de 1 à 16 cartes d’abonné ou UT ( unité terminale ) = première connexion de l’abonné au réseau.
L’UCN est la partie centrale du CSN. Elle est raccordée à la partie centrale de l’E10B3 par des liaisons MIC.
L'UCN fait
+ le deuxième niveau de concentration ( 42 multiplex MIC vers 16 multiplex à 2,048 Mbit/s ).
+ le deuxième niveau de connexion et commande avec:
- Affectation des voies temporelles aux communications.
- Traitement des appels ( présélection, libération ).
- Observation de trafic, essais des lignes.
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RTC, RNIS, LL, PABX
III) Raccordement des abonnés
D’après les remarques précédentes ( nature analogique ou numérique ), le réseau RTC se divise en fait en 2 parties:
Le réseau de distribution ou réseau local. Sa structure est étoilée.
Le réseau de transmission ou réseau national. Sa structure est surtout maillée.
Le réseau local se décompose de la façon suivante:
Répartiteur
Point de
concentration
Sous-répartiteur
Entrée
de poste
CAA
ou CL
Transport
Distribution
Branchement
Installation
intérieure
Ligne d’abonné
ou boucle locale
Du fait de sa densité, c’est la partie du réseau la plus compliquée à gérer même si c’est la plus simple techniquement.
Remarque: Evolution du câblage de la boucle locale
Dans la cas du téléphone ( basses fréquences ), la longueur de ligne modifie peu l'atténuation.
Dans la cas xDSL où l'on veut utiliser des fréquences plus élevées, la longueur de ligne est très importante.
=> On a fait évoluer la boucle locale à certains endroits en remplaçant les sous-répartiteurs passifs par des éléments
actifs. C'est le NRA-ZO = Noeud de Raccordement d'Abonné – Zone d'Ombre ( on a parlé parfois de NRA-HD noeud de
raccordement haut débit ).
source: http://www.ant.developpement-durable.gouv.fr
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RTC, RNIS, LL, PABX
Boucle locale cuivre: Liaison téléphonique
IV) Réseaux de collecte et de transport
On a vu la partie Réseau d'accès = Lien abonnés avec premier commutateur du réseau.
Ensuite il y a le réseau de collecte = niveau régional.
Puis il y a le réseau de transport = niveau national.
On utilise souvent SDH ( Synchronous Digital Hierarchy ) en STM16 au niveau collecte = 2,5 Gbit/s
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RTC, RNIS, LL, PABX
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RTC, RNIS, LL, PABX
LE RESEAU NUMERIQUE A INTEGRATION DE SERVICES: R.N.I.S.
Le RTC est fait pour le raccordement d’un terminal par ligne et donne peu de possibilité de gérer une communication
en cours. Son caractère analogique n’est pas adapté à la transmission de données.
La solution est la numérisation de la liaison d’abonné. On arrive ainsi à un lien tout numérique: Le RNIS.
I) Permettre la gestion de communication = Services
Pour permettre de communiquer en même temps la voix ( commutation de circuit ) et les données de gestion de
communication ( commutation de paquets ) on multiplexe 2 types d’informations :
CANAL B
Canal de données en commutation de circuit d’une capacité de 64 kbit/s.
( transfert de données ou de la voix numérisée ).
CANAL D
Canal de données en commutation de paquets dont la capacité dépend du nombre
de canaux B associés.
Il est dédié à la signalisation d’où son type de commutation.
Il est aussi utilisé pour des transferts de données en mode paquet ( X25 ).
Remarque: Le canal B est bipoint ( lien entre 2 usagers, commutation de circuits ) alors que le canal D est multipoints (
partageable par plusieurs utilisateurs ).
Un accès au RNIS est fait d’un ensemble de canaux B et d’un canal D. On trouve actuellement
Accès de base : T0/S0 = 2B + D16
On a 2 canaux B à 64 kbit/s plus un canal D à 16 kbit/s. On arrive ainsi à un débit utile de 144 kbit/s.
A cela s’ajoute différents bits de gestion de trames d’où un débit total de 192 kbit/s
( trames de 48 bits en 250 µs ).
Accès primaire : T2 = 30B + D64
On a 30 canaux B à 64 kbit/s plus un canal D à 64 kbit/s. On arrive à un débit utile de 1984 kbit/s.
A cela s’ajoute des bits de gestion de trames d’où un débit total de 2048 kbit/s.
( 32 IT ou intervalles de temps dans une trame de 125 µs ).
Remarque:
Aux USA ou au Japon, on utilise des accès T1/S1 dont les débits sont différents.
Un accès T2 s’appelle E1 dans ces pays.
Remarque: Les opérateurs propose aussi des groupements d’accès de base. On trouve aussi l’association d’un accès de base et
de 2 lignes analogiques ( Numéris ITOO chez France télécom qui remplace Numéris DUO ).
J. Millet
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RTC, RNIS, LL, PABX
Les principaux nouveaux services sont:
IDENTIFICATION D’APPEL
PRESENTATION D’APPEL
SOUS-ADRESSE
PORTABILITE
MINIMESSAGE
SDA: SELECTION DIRECTE A
L’ARRIVEE
SPECIALISATION DES
CANAUX
SERVICE RESTREINT
INDICATION DU COUT
COUT TOTAL
TRANSFERT D’APPEL
RENVOI DU TERMINAL
DOUBLE APPEL
VA ET VIENT
FACTURATION DETAILLEE
NON IDENTIFICATION
D’APPEL
L’abonné demandé connaitra l’identité de l’abonné demandeur ( numéro principal + sous adresse )
Un abonné en communication est prévenu qu’un troisième l’appelle. Il peut prendre cette
communication en mettant en garde la première et basculer ainsi de l’une à l’autre.
Un abonné RNIS peut connecter plusieurs terminaux sur une même ligne. Pour les différencier, il peut
leur associer une sous-adresse ( 1 à 4 chiffres ). Le réseau transporte l’information mais ne la traite pas.
Cette fonction n’est applicable qu’entre 2 abonnés RNIS.
Un abonné peut interrompre une communication pour la reprendre d’ici à 3 minutes
+ sur le même terminal non déplacé.
+ sur le même terminal déplacé dans son installation ( même bus ).
+ sur un autre terminal de la même installation.
Echange d’au maximum 32 caractères lors de l’établissement ou de la libération des communications.
Pour la communication voix, on a un message avant de prendre l’appel, en données cela peut être un mot
de passe
Une installation peut avoir plusieurs numéros du plan de numérotation national ( 4 derniers chiffres
différents)
On réserve un certain nombre de canaux pour une application.
Un abonné n’aura pas le droit d’appeler un usager selon son type de numéro, selon la tarification pour
l’atteindre.
Le coût de la communication est indiqué en temps réel
Le coût de la communication est indiqué en fin de communication
Un abonné fait réacheminer ses communications vers un autre numéro
Un terminal peut refuser un appel en demandant son renvoi au commutateur d’abonné en précisant
l’adresse de renvoi dans un message de refus.
Un abonné en communication avec un autre peut en appeler un troisième, le deuxième étant mis en
garde
Un abonné en communication avec 2 autres peut passer de l’un à l’autre
Facturation détaillée comme pour le RTC mais avec en plus la séparation selon le service ( voix,
données )
Le numéro de l’usager demandeur n’est pas indiqué à l’abonné demandé
Il existe différentes versions du RNIS.
France télécom les identifie par VNx où x est le numéro de la version.
Dans les autres pays on a d’autres versions où les services sont différents.
La norme Euro-ISDN ( integrated services digital network ) définit des éléments communs.
II ) Connecter plusieurs terminaux : Bus RNIS
Le caractère numérique des informations permet d’utiliser un bus. En raccordement analogique, on doit disposer
d’autant d’accès au réseau que de terminaux que l’on veut utiliser indépendamment.
En raccordement RNIS, on peut raccorder tous les terminaux sur le même support, un bus S. On pourra faire autant
de communication que de canaux B sur un seul accès.
Gestion du bus usager : Exemple d’un accès de base S0
Dans le cas d’une connexion analogique, lorsque l’usager ne veut pas téléphoner, la ligne est ouverte, il ne se passe
rien. En revanche, en RNIS, la gestion est définie par les 3 couches basses du modèle OSI. Avec un accès de base, le
gestionnaire du bus est une TNR ( terminaison numérique de réseau ).
NIVEAU 1: Couche physique
+ Trames échangées:
TNR vers TE
F
L
B1
E
D
A
FA
N
L
D
L
B2
E
D
M
B1
E
D
S
B2
E
D
L
TE vers TNR
F
L
B1
FA
L
B2
L
D
L
B1
L
D
L
B2
L
D
2 bits
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RTC, RNIS, LL, PABX
L
Chaque canal B est fait de 8 bits. On arrive au total à 48 bits en 250µs. En plus des bits des canaux B et D, on ajoute différents
bits à la trame. On a donc ajouté 12 bits. Ces bits sont:
-Le bit F: Fanion. Ce premier bit de la trame est un 0 logique systématiquement.
-Les bits L d’équilibrage: Il sert à annuler le composante continue du signal. Un bit F est toujours
suivi d’un bit L. Dans le sens TE -> TNR, chaque canal B est suivi d’un bit
L. Dans le sens TNR -> TE, les problèmes posés par la composante continue
étant moins graves, il n’y a qu’un bit de compensation qui termine la trame.
-Le bit FA : Bits de verrouillage de trame auxiliaire: Toujours à 0.
-Les bits E d’écho: Uniquement dans le sens TNR -> TE. Il est aussi utilisé pour l’accès au canal D.
-Les bits A: Bits d’activation: La liaison est inactive hors communication pour diminuer la
consommation d’énergie.
( Norme I440 ): LAPLAP-D
NIVEAU 2: Couche liaison
Le protocole de niveau 2 du RNIS est le LAP-D. C’est un dérivé du LAP-B et donc de HDLC. Il gère la transmission
grâce aux bits D de la trame. Ainsi une fois les terminaux synchronisés, le système sait où sont les bits D dans les trames, il les
en extrait pour les stocker et les analyser:
trame N
trame T0
Dj
Dj+1
Trame N+1
Dj+2
Dj+3
trame LAP-D = Regroupement
des bits D
Dj+4
Dj Dj+1
Dj+2
Dj+3
Dj+5
Dj+4
Dj+5
Dj+6
Dj+6
Dj+7
Dj+8
Dj+7 Dj+8
On reconstitue donc une trame de bits D. Cette trame est au format LAP-D:
Trame LAP-D
( niveau 2 )
Fanion
1 octet
Adresse
2 octets
Contrôle
1 ou 2 octets
SAPI
Bit
8
7
6
5
C/R
4
3
2
Information canal D
EA
=0
1 8 7
FCS
2 octets
TEI
6
5
4
3
2
Fanion
1 octet
EA
=1
1
Remarque: Si EA du premier octet est à 1, alors l’adresse n’est que sur un octet.
J. Millet
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RTC, RNIS, LL, PABX
Le type de trame est défini par le champ contrôle
Fanion
Adresse
bit 8
U
bit 7
N(R)
N(R)
U
Contrôle
bit 6
U
bit 5
P/F
P/F
P/F
Information
bit 4
S
U
bit 3
N(S)
S
U
bit 2
0
1
FCS
bit 1
0
1
1
Fanion
Trame INFORMATION: I
Trame SUPERVISION: S
Trame NON SEQUENCEE: U
donne le numéro de la trame d’information émise concernée ( Send )
donne le numéro de la trame d’information que la station est prête à recevoir ( Received )
bits définissant les fonctions de supervision
bits définissant les fonctions complémentaires
P ( poll ): Demande de réponse explicite, émise par une station primaire.
F ( final ): Indication de réponse explicite, émise par une station secondaire suite à une demande ( voir P ).
N(S)
N(R)
S
U
P/F
Trames d’information:
Elles transportent les données utilisateur: Ce sont les seules dont le champ information n’est pas vide.
Elles servent aussi d’acquittement pour les trames reçues grâce à N(R).
N(S) et N(R) sont définis modulo 8 ( de 0 à 7 ) ou modulo 128 avec le contrôle étendu.
Trames de supervision:
On utilise ce type de trame pour acquitter ou rejeter des trames, pour indiquer la disponibilité de la station. Elles sont utilisées par une station primaire ou
secondaire. Elles acquittent les trames jusqu’à N(R)-1.
S4S3 = 00: RR ( Receiver ready )
Le Récepteur est prêt à recevoir de nouvelles trames d’informations => Acquittement grâce à N(R).
S4S3 = 10: REJ ( Reject )
Le récepteur demande la retransmission de toutes les trames à partir de la trame numérotée N(R).
S4S3 = 01: RNR ( Receiver not ready )
Le récepteur est temporairement incapable de recevoir de nouvelles trames d’informations.
S4S3 = 11: SREJ ( Selective reject )
Le récepteur demande la retransmission de la trame numéro N(R).
Trames non séquencées ( ou non numérotées):
Elles n’ont ni champ d’information ( il est vide sauf pour un cas ), ni numéro de trame. Elles ont donc un usage général. Elles permettent le contrôle de la
liaison ( initialisation, libération, signalisation d’erreurs,... ).
bit 8
0
0
0
0
0
1
0
bit 7
0
0
1
1
1
0
0
bit 6
0
1
1
0
1
0
0
bit 5
P
P
P
P
F
F
F
bit 4
1
1
1
0
0
0
1
bit 3
1
1
1
0
0
1
1
bit 2
1
1
1
1
1
1
1
bit 1
1
1
1
1
1
1
1
Signification
SARM Set Asynchronous Response Mode
SABM Set Asynchronous Balanced Mode
SABME SABM en mode étendu
DISC Disconnect
UA Unnumbered Acknowledgment
CMDR / FRMR Command Reject / Frame Reject
DM Disconnect Mode
Les trames CMDR/FRMR contiennent un champ d’informations de 4 octets précisant les raisons du rejet.
L’évolution majeure par rapport au LAP-B est l’ajout d’un champ adresse. Le LAP-D remplit les fonctions de HDLC:
+ Synchronisation de ses trames par le fanion,
+ Transport des informations de manière transparente,
+ Le multiplexage de plusieurs liaisons de données,
+ Le maintien en séquence des trames lorsqu’elles sont numérotées ( information et supervision ),
+ La détection d’erreur de transmission ( FCS, format de la trame avec les fanions, numérotation des trames ),
+ La récupération d’informations reçues fausses par retransmission,
+ La régulation de flux par le principe d’acquittement et de fenêtre d’anticipation.
En plus de ces fonctions, LAP-D dispose d’autres éléments de gestion de la liaison:
+ La supervision de l’état de la liaison,
+ La génération et l’analyse du type d’information portée par la trame;
Signalisation,
Information de gestion,
Information de communication en mode paquet.
+ La génération et l’analyse du numéro de terminal ( identifié par le TEI ).
J. Millet
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RTC, RNIS, LL, PABX
Le champ adresse contient le TEI et le SAPI:
Le SAPI ( Service Access Point Identifier ) peut prendre les valeurs suivantes:
0: Signalisation des canaux B. La trame, appelée trame S est envoyée au réseau sémaphore CCITT n°7.
16: La trame appelée P transporte des données paquets X25 sur canal D.
63: Trame de type M transportant des informations de gestion de l’identité des terminaux: TEI
…
Le TEI ( terminal end point identifier ) permet d’identifier le terminal. Chaque terminal a son TEI.
0: Réservé au cas d’un terminal unique sur le bus.
1 -> 63: Numéro affecté manuellement par l’usager ou le fabricant.
64 -> 126: Numéro attribué automatiquement par le gestionnaire du bus.
127: Venant du réseau : Adresse de diffusion du gestionnaire de bus aux usagers.
Venant d’un terminal : Demande d’attribution de TEI.
Remarque : Utilisation du mode étendu => Trame d’information et de supervision sur 2 octets ce qui permet une numérotation des trames sur un nombre de bits plus
important. Les trames non séquencées sont les mêmes.
Information I
Supervision RR
Supervision RNR
Supervision REJ
8
7
6
0
0
0
0
0
0
0
0
0
5
N(S)
0
0
0
4
3
2
0
0
1
0
1
0
0
0
0
1
0
1
1
1
8
7
6
5
N(R)
N(R)
N(R)
N(R)
4
3
2
1
P
P/F
P/F
P/F
Remarque : Gestion d’accès au canal D de terminaux ayant déjà leur TEI:
Un terminal qui veut se connecter commence par écouter le canal D. Il attend au moins 8 bit à 1. Comme le canal D utilise le LAP-D, un dérivé de HDLC,
on sait que s’il y a plus de 6 bits à 1 c’est que le canal est inactif ( en cas d’activité avec une message à plus de 6 bits à 1, on a insertion automatique de 0 ).
Ensuite, il émet le SAPI = 0 et son TEI.
Au fur et à mesure, il analyse les bits d’écho ( image du canal D ) qui reviennent dans l’autre sens de transmission. Ainsi si plusieurs terminaux demandent
un accès simultané au canal D, le gestionnaire de bus en choisit un. Les terminaux émettent jusqu’à s’apercevoir que le canal écho ne correspond pas à ce qu’il ont émis
sur le canal D, ils cessent alors leur transmission.
Du fait du ET logique réalisé physiquement, l’accès au bus est plus facile pour les terminaux de TEI faible (commençant par des bits 0). Afin de permettre
une probabilité d’accès équitable, on utilise un dispositif de gestion de priorité d’accès. Ce dispositif repose sur la notion de classe de priorité.
Chaque terminal dispose d’un nombre X qu’il fait évoluer selon sa réussite à accéder au canal D. Pour accéder au canal D donc à la connexion, il devra
compter X bits à 1 sur le canal D pour le considérer libre et donc tenter d’y accéder ( X = 8 ou 9 classe de priorité haute, X = 10 ou 11 classe de priorité basse ).
En outre, un message de signalisation aura un accès prioritaire (X=8) par rapport à un message de transmission de données d’une liaison en mode paquet.
NIVEAU 3: Couche réseau
( Norme I450,
450, I451 et I452 ) : protocole D.
La fonction principale du niveau 3 est d’établir, commander, contrôler et gérer les connexions des canaux de
transmissions ( Le LAP-D, de niveau 2 gère la liaison du canal D ). Il doit gérer de nombreux services et compléments de
services.
Les messages de niveau 3 se trouvent dans le champ information de la trame LAP-D. Le SAPI du champ d’adresse du
LAP-D indique quel service réseau est demandé ( SAPI = 0 => Signalisation des canaux B ).
J. Millet
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RTC, RNIS, LL, PABX
Trame LAP-D
( niveau 2 )
niveau 3
Fanion
1 octet
Adresse
2 octets
Contrôle
1 ou 2 octets
Information signalisation
FCS
2 octets
Discriminateur de
protocole
Longueur de la
référence d’appel
référence
d’appel
Type de
message
Elément
d’information
Elément
d’information
1 octet
1 octet avec les
4 premiers bits à
0
1 bit F puis
la valeur sur
7 bits en T0
15 bits en T2
1 octet
m octets
n octets
Fanion
1 octet
...
ou
Elément d’information à octet
unique ( 1 octet )
ou Elément d’information de
longueur variable
Identificateur Contenu éventuel
(3 bits ou 7)
(4 bits ou 0)
0
Identificateur
Longueur du Contenu
en octets (1 octet)
(7 bits)
1
Contenu
« Discriminateur de protocole » identifie le type de réseau: RNIS = 0000 1000.
« Référence d’appel » permet de repérer un appel de l’établissement de la connexion à la libération.
« Type de message » indique la nature des opérations à effectuer. Les messages suivants correspondent à la version VN6 utilisée pour Numéris de France
Télécom:
Phase d’appel
Type de messages
Alerte
Appel en cours
Commentaire
L’abonné destinataire est alerté ( sonnerie )
L’appel est en cours d’établissement, aucune nouvelle
information d’établissement ne sera acceptée
Allocation d’un canal B = établissement de la connexion
Acceptation de connexion par l’abonné destinataire
Confirmation de connexion vers l’abonné appelant,
ordre de connexion à l’abonné demandé
Demande d’établissement d’appel: Initialisation
L’établissement d’appel a été déclenché,
on attend la suite de numérotation ( par chevauchement )
( sinon on a appel en cours pour la numérotation par bloc )
Etablissement
d ’appel
Appel acheminé
Connexion
Accusé de réception de connexion
000 00011
000 00111
000 01111
Déconnexion
Libération
Fin de libération
Invitation à libérer la communication
Confirme que la demande de libération est en cours
Confirme la libération, le canal peut être à nouveau utilisé
010 00101
010 01101
010 11010
Reprise
Accusé de réception de reprise
Refus de reprise
Suspension
Accusé de réception de suspension
Refus de suspension
Information d’usager
Demande de reprise d’une communication suspendue
Confirme la reprise
Rejet de la demande de reprise
Demande la suspension d’une communication
Confirme la réalisation de la suspension
Rejet de la demande de suspension
Message de signalisation d’usager à usager
Information
Informations pour l’établissement de la communication
( numérotation par chevauchement )
Demande d’accès à un service supplémentaire
Autorise l’accès au service supplémentaire
Rejet de la demande de facilité
Enregistrement de données de facilités
Autorise l’enregistrement de données de facilités
Rejet de la demande d’enregistrement
Indication d’erreur
Etablissement
Accusé de réception d’établissement
Libération d’appel
Transfert
d’information
Messages
divers
( facilités )
Facilité
Acceptation de facilité
Refus de facilité
Enregistrement
Acceptation d’enregistrement
Refus d’enregistrement
Etat
Code
000 00001
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« Elément d’information » contient les informations liées au type de message.
J. Millet
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RTC, RNIS, LL, PABX
III) Faciliter l’interconnexion : Organisation du RNIS
Modèle de référence
Usagers, serveurs
Usagers, serveurs
RTC
Réseau à commutation
de paquets
RNIS
Commutation de circuits
Commutation de paquets
Signalisation sémaphore
Exploitation, maintenance
V
TNL
Terminaison numérique de ligne
U
Limite du réseau
public
TNR ( pour accès de base )
Terminaison numérique de réseau
ou TNL
pour accès primaire
T
Réalisation matérielle de ce réseau
Partie commutation ( coeur du réseau jusqu’à
l’interface V ): commutateurs numériques
TNA
Terminaison numérique d’abonné
TNL: Carte placée dans un CSN.
S
Interface U: Liaison 2 fils entre le CSN et l’abonné.
ou
On utilise les mêmes que pour l’analogique.
AT
Adaptateur de terminal
S
Installation chez l’usager:
L’opérateur installe une TNR chez l’usager qui veut un accès
de base S0, ou une TNL pour un accès primaire S2.
R
Interface T/S: Un PABX peut être esclave côté T
et maître côté S
Terminal
RNIS
J. Millet
Terminal non RNIS
= Terminal adapté
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RTC, RNIS, LL, PABX
LIAISONS LOUEES : L.L.
( ex Liaisons Spécialisées : L.S. )
L’opérateur fournit un lien entre deux sites client ( liaison point à point ).
Le service est permanent, au débit choisi. La structure de trame est conforme à la Recommandation G.704.
On utilise une interface 4 fils à paires symétriques conforme au paragraphe 6 de la norme G.703 de l'UIT-T.
Les ETCD sont fournis, installés et entretenus par l’opérateur. ( le type d’interface peut changer ).
L’opérateur garantit le fonctionnement de la liaison ( permanence de la liaison et BER garanti ). En cas de non fonctionnement
de la liaison, l’opérateur devra payer des pénalités.
Exemple : Service Transfix de France Télécom
IT de la trame G704 utilisées:
Débit
256 kbit/s
384 kbit/s
512 kbit/s
768 kbit/s
1024 kbit/s
1920 kbit/s
1984 kbit/s
Option 1 – Avec IT16
IT 1 à 3 + IT 16
IT 1 à 5 + IT 16
IT 1 à 7 + IT 16
IT 1 à 11 + IT 16
IT 1 à 16
IT 1 à 30
IT 1 à 31
Option 2 – Sans IT16
IT 1 à 4
IT 1à 6
IT 1 à 8
IT 1 à 12
sans objet
sans objet
sans objet
La facturation est forfaitaire. Le coût est calculé selon une formule intégrant distance à vol d’oiseau et débit
exemple :
pour une LL 128 kbit/s : 250,61+12,99 D euros HT/mois avec D < 10 km
342,1 + 3,84 D euros HT/mois avec 10 km < D < 50 km
491,13 + 0,86 D euros HT/mois avec 50 km < D < 300 km
600,95 + 0,49 D euros HT/mois avec 300 km < D
pour une LL 256 kbit/s : 1023,31 + 1,79 D euros HT/mois avec 50 km < D < 300 km
pour une LL 2048 kbit/s : 1494 + 8,99 D euros HT/mois avec 50 km < D < 300 km )
voir le site http://www.lesprix.francetelecom.com/Catalogue
J. Millet
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RTC, RNIS, LL, PABX
INSTALLATION PRIVEE : PABX
On a vu les réseaux publics RTC et RNIS. En RTC, on a un terminal par ligne réseau. En RNIS, on a au maximum une dizaine
de terminaux pour une ligne réseau.
Si on applique ces liaisons à une entreprise qui possède plusieurs postes téléphoniques
réseau
public
abonnements
entreprise
Dans cette hypothèse
=> N téléphones supposent de payer N abonnements
=> Une communication avec le bureau voisin dans l’entreprise sera facturée par l’opérateur
C’est trop cher avec cette solution, donc l'entreprise a intérêt à acheter un commutateur téléphonique.
=> Communication privées internes à l’entreprise gratuites
=> Abonnements vers le réseau public à l’extérieur en nombre limité ( tout le monde ne téléphone pas en même temps ).
Ce commutateur téléphonique privé est un
PABX ( Private Automatix Branch eXchange )
ou autocommutateur privé ( autocom ).
I) Situation d’un PABX ( autocommutateur privé ) par rapport au réseau public et local
réseau
public
Privé: Abonné
Poste
Terminal
abonnements
Public: Lignes
Accès
entreprise
Côté public
LIGNES EXTERIEURES
Numérotation publique 10 chiffres
Côté privé interne à l’entreprise
TERMINAUX LOCAUX
Numérotation privée à 2, 3 ou 4 chiffres
L’autocommutateur privé se situe entre le réseau public et le réseau local. Il fait le lien entre 2 types de numérotation
Appel privé -> public = Ajout de préfixe avant n°
Appel public -> privé = SDA ( Sélection Directe à l'Arrivée = Programmation du PABX pour associer le n° public appelé avec un n° privé )
Le PABX est fait
d’une carte mère ( µP + mémoires pour supervision, traitement d'appel, commutation )
de cartes filles qui font les interfaces réseaux et usagers
=> Architecture modulaire répondant à la diversité des réseaux et terminaux.
J. Millet
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RTC, RNIS, LL, PABX
II) Les différents connexions côté privé: terminaux connectables
Terminal avec interface analogique Z ( en anglais FXS = Subscriber ) => 2 fils, sans configuration
+ Poste analogique ou poste simple.
+ Modem: On transmet des données numériques d’un PC sur accès analogique.
+ Fax catégorie III ( télécopie ): C’est un cas particulier de la transmission précédente.
Terminal avec interface propriétaire UA (Alcatel), I (Matra), … => 2 fils, sans configuration
+ Poste dédié ou numérique: Il fournit de nombreux services (standard).
Terminal avec interface RNIS => 4 fils, avec configuration
+ Adaptateur V24/S, X25/S, Z/S, ...
+ PC avec carte RNIS interne.
+ Poste téléphonique RNIS (interface S) ou visiophone.
+ Fax catégorie IV.
Remarque: Sans PABX, les interfaces S et T du RNIS sont confondues. En revanche il faut les distinguer dès que l’on a un
PABX. Ainsi du point de vue du PABX le T0 est une entrée, le S0 une sortie.
« Terminal » pour CTI
Le CTI, couplage téléphonie informatique, permet d’intégrer téléphonie et informatique
( couplage téléphonie informatique ou computer telephony integration )
Cette intégration permet de fournir des services plus importants:
Il n’y a pas de norme dominante en CTI pour les connexions entre ordinateur et autocommutateur. Chaque
constructeur utilise sa solution ( TAPI pour Microsoft et Intel, TsAPI pour ATT et Novell ).
Exemple: Centre d'appel
Une personne appelant est aussi identifiée par son numéro de téléphone ce qui permet à l’ordinateur de fournir ses
caractéristiques à partir d’une base de données = remontée de fiche.
Exemple: Serveur vocaux interactif ( SVI )
Le client d'une banque peut connaître et modifier ses comptes ( base de données ) via le téléphone.
Exemple: Voitures équipées avec un GSM couplé à un GPS.
Le calculateur de la voiture sait où elle se situe avec le GPS. Il est programmé pour couper l’allumage électronique,
bloquer la voiture si elle sort d’un périmètre prédéfini et signaler sa situation par GSM.
Exemple: ACR acheminement à coût réduit = LCR least cost routing.
Selon le numéro appelé, un PABX choisit l’opérateurs et modifie le numéro en conséquence.
III) Les différentes connexions côté public
Ligne analogique vers RTC: LR ( ligne réseau ) ( en anglais FXO = Office )
2 fils, 1 circuit, 48 V continu.
Remarque: Ne pas confondre une interface FXS qui permet de brancher un poste analogique
avec FXO qui permet de brancher le RTC ( accès analogique ou LR ligne réseau ).
Ligne RNIS ( T0, T2 )
+ T0 accès de base ( BRI Basic Rate Interface ): 2 canaux B.
+ T2 accès primaire ( PRI Primary Rate Interface ): 30 canaux B.
On peut aussi avoir des combinaisons: Moitié de T2, des T2 spécialisés en entrée, en sortie,...
Ligne IP
Voir chapitre ToIP.
Remarque: Pour le RNIS ( ISDN en anglais ), une carte de PABX peut être
- en S0 = maitre = NT mode ( Network Terminator ): La carte S0 gère le bus = donne les ordres,
On branche dessus un terminal via le bus.
- en TO = esclave = TE mode ( Terminal Equipement ): La carte T0 se branche au réseau public RNIS,
elle reçoit des ordres.
J. Millet
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RTC, RNIS, LL, PABX
carte T0 de PABX =
en TE mode ( slave )
carte S0 de PABX =
en NT mode ( master )
J. Millet
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RTC, RNIS, LL, PABX

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