Organiser un événement éco-responsable
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Organiser un événement éco-responsable
Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France Quel éco-organisateur d’événement êtes-vous ? Guide à destination des organisateurs de rassemblements territoriaux ou de groupes Sommaire Quel eco-organisateur d’événement êtes-vous ? . . . . . . . . . . . 3 Pourquoi ce guide ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France Pour qui ? Qu’est ce que l’éco responsabilité ? Quelle approche ? Quels outils ? Quelles aides ? 1. Quel lieu choisir ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2. Comment communiquer ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 3. Quels modes de transports ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Les participants Le matériel L’équipe d’organisation 4. Quel matériel, quelles infrastructures ?. . . . . . . . . . . . . . . . . 10 5. Quel type d’alimentation ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 6. Quels choix d’hygiène et de sanitaires ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 7. Comment gérer les déchets ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 8. Comment associer les participants aux choix ? . . . . . . . . . . 15 9. Comment évaluer son impact après l’évènement ? . . . . 16 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 ANNEXE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Logos et labels à (re)connaître Guide réalisé par Marion Martineau, Elise Bancon, Christophe Outteryck et Antoine Dulin. ([email protected]) 2 En ce dernier week-end d’avril, vous avez 200 bouches à nourrir pour le Weecap des pionniers caravelles du territoire. Au menu il y a : ▲C aviar d’aubergine, curry de poulet, cheese nan et lassi à la mangue. C’est menu indien en lien avec le thème du week-end “découverte des saveurs d’ailleurs”. ♦ Salade de tomate, purée steak haché, pomme, yaourt acheté au supermarché du coin. On ne change pas un menu pratique et économique ! ●S oupe de légumes, pommes de terre braisées fromage, fraises à la crème, le tout acheté au producteur du coin pour les produits frais. Lors du week end territorial réunissant presque 1000 personnes, vous avez prévu pour la gestion des déchets : ▲D e distribuer sur les villages des sacs poubelles jaunes pour les emballages, cartons, et conserves et des sacs poubelles noirs pour les autres déchets non recyclables. ♦ Un grand nombre de grandes poubelles noires disséminées sur les lieux d’activité, au niveau des coins cuisines, des sanitaires etc. ●D es ambassadeurs du tri dans chaque groupe qui sont responsables de la zone de tri sur leur village et expliquent la bonne répartition des déchets dans les poubelles adéquates. 3 Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France Vous voulez en mettre plein la vue aux unités de votre groupe pour ce week-end de rentrée. Pour réaliser vos activités et animations vous avez : ♦ Investi dans du matériel son et vidéo, ça resservira toujours un jour ou l’autre. ▲ L oué le matériel sono et vidéo au loueur du coin. ●D emandé au groupe voisin de vous prêter leur super vidéo-projecteur ainsi que la sono dans laquelle ils avaient investi il y a quelque temps. Vous avez une majorité de ▲ L’Eco apprenti : Vous avez compris l’importance de mettre des actions en place pour limiter l’impact de votre événement sur l’environnement mais vous n’avez pas encore toutes les clés pour y parvenir. Ce petit guide est fait pour vous ! Vous trouverez des pistes pour devenir le parfait organisateur d’événement éco-responsable ! C’est le week end du Brevet d’Eclaireur de Tribu, 70 jeunes scouts guides de 3ème année sont réunis. Le lieu que vous avez choisi est vraiment très beau, avec de nombreuses infrastructures déjà sur place mais un peu loin et mal desservi par les transports en commun. Comment allez-vous vous y rendre ? ● L es participants arrivent en train jusqu’à la gare la plus proche et une navette en minibus est organisée entre le lieu du week-end et la gare. ▲V ous organisez un transport en car commun pour les participants et l’équipe d’organisation organise un covoiturage pour transporter le staff et le materiel. ♦ Chaque groupe vient avec ses jeunes dans les voitures des chefs et des parents. Vous avez une majorité de ● L’Eco manager : Vous êtes un parfait organisateur d’événement éco responsable. Vous avez déjà intégré beaucoup d’éléments permettant de réduire l’impact environnemental de vos événements. Mais attention à ne pas avoir raison tout seul, les personnes avec lesquelles vous travaillez sont-elles bien partie prenante de votre démarche ? C’est le week-end de groupe, vous avez réuni les 100 participants : ▲D ans une super propriété avec des infrastructures déjà existantes et un très grand parc, située à 1h30 de voiture, la gare la plus proche étant à une vingtaine de kilomètres. ●D ans une propriété aux alentours de votre ville desservie par bus ou train. ♦ Dans une superbe réserve naturelle isolée uniquement accessible en voiture mais où le paysage est vraiment grandiose. Vous avez une majorité de ♦ l’Eco débutant : Et non le sigle HALP ne signifie pas Haute Aptitude à la Lévitation Plutonique mais bien Habiter Autrement la Planète. Cette dimension, en particulier dans les événements que vous organisez, est pour l’instant restée à l’arrière plan. Ce petit guide vous donnera des idées pour qu’au prochain événement de votre groupe ou de votre territoire, vous puissiez mettre en place des pratiques éco-responsables ! Quel éco-organisateur d’événement êtes-vous ? Pourquoi ce guide ? Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France La nécessité de limiter notre impact sur l’environnement est maintenant une réalité bien admise. Si cette réalité s’impose à nous, elle n’est pas synonyme de renoncement et d’austérité mais un appel à inventer une nouvelle manière de vivre. L’enjeu qui se présente aux responsables scouts et guides de France est de continuer à proposer des. activités aux enfants et aux jeunes qui vont leur permettre de grandir et de s’épanouir dans le monde. d’aujourd’hui tout en limitant cet impact. Notre mouvement aime à organiser des événements. Ils sont toujours un lieu riche de partage où s’impulsent des dynamiques nouvelles. C’est pourquoi il est si important que les territoires qui organisent des rassemblements aient une approche éco-citoyenne. Pris par l’organisation du quotidien des unités, les chefs et cheftaines n’ont pas toujours le temps et l’énergie de réfléchir à leurs pratiques et de les faire évoluer. Les rassemblements sont le moment d’installer de nouvelles habitudes tout en leur donnant du sens. Ce guide est destiné à vous aider à vous poser les bonnes questions, s’il donne des pistes, il ne donne aucune réponse toute faite car elles sont à construire en fonction de chaque situation ! Pour qui ? Ce guide s’adresse aux organisateurs d’événements scouts, territoires ou groupes importants, qui souhaitent avoir une démarche éco responsable. Qu’est ce que l’éco responsabilité ? C’est la volonté de limiter son impact sur la planète en prenant en compte dans ses choix de vie et de consommation les éléments suivants : - réduction des émissions de gaz à effet de serre - lutte contre la pollution des terres, de l’eau, de l’air - maîtrise de la consommation énergétique - réduction de la consommation de ressources non renouvelables - réduction et gestion des déchets Ces éléments ne se réfléchissent pas indépendamment de leur aspect social et prennent en compte l’impact sur les personnes. Quelle approche ? Vaut-il mieux 10 personnes qui avancent vite et laissent tout le monde derrière ou 100 qui avancent ensemble mais lentement ? Nous sommes une association d’éducation et préférons donc la 2° solution… La conduite de changement est un art difficile, les changements doivent être compris et progressifs pour être durables. Il est donc important de cibler et de ne pas chercher à tout faire d’un coup. Parfois, certaines actions auront peu d’impact objectif en elles-mêmes mais parce qu’elles auront mis en route les personnes, elles auront un très grand impact à long terme. D’autre part, la prise en compte des réalités du territoire ou du groupe est incontournable car en matière d’éco-citoyenneté, il ne peut y avoir de solution universelle. Questions à se poser : - Localement quelles sont nos spécificités ? - Qu’est ce qui peut être facilement mis en place ? - Sur quoi est-ce que l’on peut agir le plus efficacement ? 4 Pourquoi ce guide ? (suite) Quels outils ? Le 4e paragraphe du projet éducatif du mouvement, intitulé « Habiter autrement la planète » est une source d’inspiration pour se rappeler l’engagement de notre mouvement en matière sociale et environnementale. Le bilan carbone du mouvement a été réalisé en 2008, et donne des indications intéressantes sur la spécificité de nos activités scoutes et guides. Il existe des outils diagnostic destinés aux organisateurs d’événements culturels qui peuvent s’appliquer en partie à nos rassemblements http://www.evenementresponsable.fr Le mouvement a publié différents outils à retrouver en bibliographie. Quelles aides ? Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France L’Ademe, Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, est un partenaire à solliciter localement. Elle pourra fournir conseils et accompagnement. N’hésitez pas non plus à contacter votre Conseil Général ou Régional qui peut proposer des aides et des labellisations qui permettent une meilleure visibilité auprès du public et des media. Projet éducatif Chapitre « Habiter autrement la planète » (extraits) […] Nous invitons les jeunes à devenir des citoyens du monde, solidaires et responsables […]. Nous choisissons pour la planète un meilleur équilibre : que la croissance économique, le progrès social et le devoir écologique se vivent désormais en harmonie, que la solidarité l’emporte sur l’individualisme, la générosité sur le repli sur soi, le long terme sur l’immédiat, la sobriété sur la consommation effrénée. […] Nous ne saurions nous contenter d’un monde où l’être humain serait réduit à une fonction de consommation et de satisfaction immédiate de ses besoins matériels […]. Plan d’orientations 2010-2015 Chapitre «Oser le partage et préserver la nature» (extraits) Nos manières de vivre ont des conséquences environnementales, économiques et sociales. Nous […] sommes convaincus que l’action personnelle et collective peut changer les choses. Nous souhaitons donner aux enfants et aux jeunes une compréhension des enjeux globaux pour construire leur esprit critique. […] En unité comme en mouvement, nous sommes prêts à bousculer nos modes de vie et nos habitudes pour un partage des richesses et une préservation de la nature. […] Nous choisissons d’approfondir l’éducation à la sobriété que la vie de camp permet. 5 1. Quel lieu choisir ? Le lieu idéal serait : - proche du lieu de vie de la majorité des participants - accessible en transports en commun - équipé des infrastructures que l’on estime nécessaires au type de rassemblement envisagé : électricité (évite les groupes électrogènes), sanitaires, salles en dur (évite les chapiteaux)... - apte à recevoir ce type de public (éviter les écosystèmes fragiles avec un nombre important de participants) - proche et accessible des services utiles (boulangerie, magasins, pharmacie, lieux d’activité) - accessible aux personnes à mobilité réduite Bonnes pratiques Le scout est nomade. Il campe et décampe et essaye d’alléger son bagage ! Pour un rassemblement, il faut trouver l’équilibre entre nécessité et sobriété, entre s’adapter à l’environnement et adapter l’environnement... Le choix du lieu est dépendant du type d’événement : en fonction de ce que l’on souhaite, on cherche un lieu qui a les infrastructures nécessaires plutôt que de les installer. Si elles n’y sont pas, on adapte le contenu : si le lieu n’est pas équipé en électricité, on fait une veillée sans électricité. Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France C’est un élément central de la démarche. Il s’agit de limiter le transport, notamment individuel, des participants, et de limiter les. besoins en nouvelles infrastructures sans négliger la beauté du site. Il vaut mieux choisir un lieu proche du lieu de vie de la majorité des participants. Pour autant, il est important d’être attentifs au fait que ce sont, dans ce cas là, toujours les mêmes qui se déplacent et. compenser d’une autre manière. Bon à savoir 18 Il existe 18 bases Scouts et Guides de France qui sont équipées pour accueillir des événements. Le site www.sgdf.fr/leguide/ les recense toutes. Ces bases permettent de pratiquer dans de bonnes conditions un scoutisme de qualité, en pleine nature. Il y a parfois des salles de réunion, du matériel de campisme et des outils pédagogiques à disposition. D’autres associations possèdent aussi des lieux qui peuvent être adaptés. 6 2. Comment communiquer ? La communication d’un événement est sa vitrine sur le monde, elle n’est donc pas à négliger. Il s’agit de bien choisir et limiter les moyens de communication et de sélectionner les cibles. Un mail n’est pas forcément plus écologique qu’une lettre papier (voir encart), et son impact est proportionnel à sa taille. Pensez aux outils réutilisables banderoles, panneaux… Pour les goodies, ces objets vendus ou donnés aux participants en souvenir de l’événement, il est important d’interroger leur pertinence, de limiter leur nombre et de privilégier des objets qui seront utiles au delà du jour J. Certains fournisseurs proposent des produits éthiques et écologiques. En amont, les participants peuvent être associés à ces choix. Bonnes pratiques En 2011 Paris d’Avenir a rassemblé 3000 compagnons et Rovers étrangers. Lors de rencontres préalables, les Agoras, des compagnons ont été consultés sur le choix des goodies qui seraient proposés à la vente. Ils ont ainsi choisi : Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France Pour les documents papier, préférez des encres naturelles et non polluantes, des papiers non blanchis et issus de forêts certifiées (voir les logos p. 18). Choisissez une charte graphique qui permet une impression sobre en papier et en encre en évitant les grands aplats de couleur. Pour les affiches ou les tracts édités en nombre, vous pouvez choisir un format qui limite les chutes de papier. Ces éléments sont à voir avec l’imprimeur. En qualité de client, vous êtres prescripteur et pouvez avoir des demandes particulières de cet ordre. - de limiter leur nombre à 4 - de privilégier des objets facilement réutilisables (Tshirts pouvant être portés au quotidien par exemple) - des produits éthiques (c’est à dire respectant les droits des travailleurs et l’environnement) Pour aller plus loin Module d’éco-communication de l’Ademe : http://www2.ademe.fr/ servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=22284&m=3&catid=22303 Bon à savoir 8 allers-retours New-York <> Paris C’est la quantité de gaz à effet de serre qui peut éviter d’être émise (soit 8 tonnes equivalent CO2) si les employés d’une entreprise de 100 personnes diminuent de 10% les envois de mails avec une pièce jointe de 10Mo (= 2 à 5 photos numériques) sur 1 an. Source : ADEME “Courriers électroniques, requêtes Web, clé USB : quels impacts environnementaux ? Pour ce faire, privilégions l’envoi de mail contenant un lien vers le document à télécharger (comme le site du groupe, du territoire, ou un compte de stockage en ligne gratuit). L’impact du stockage des courriels et des pièces jointes associées sur un serveur est un enjeu important. Un mail de 10 Mo envoyé à 50 participants implique le stockage de 50 exemplaires du fichier dans 50 boîtes e-mails différentes. Ce qui multiplie l’énergie et les ressources matérielles nécessaires pour le bon fonctionnement des serveurs ! 7 3. Quels modes de transports ? Les participants Il s’agit de favoriser les modes de transports doux (vélo, marche à pied) ou collectifs (train, bus) et d’éviter au maximum que les gens viennent avec leur voiture personnelle. L’idée à promouvoir est que le rassemblement commence avec le premier coup de pédale ou la première minute dans le bus. Un transport écologique et convivial devient un atout de plus au service de l’animation. Les différents groupes pourront calculer l’impact de leur choix de transport avec l’éco-comparateur de l’ADEME, et surtout, les économies en émissions de GES effectuées en choisissant un transport doux ou collectif. Ne pas hésiter à confier cette mission à un responsable transports. Le matériel Veillez à favoriser la mutualisation du transport pour éviter les trajets à vide, ou la multiplication des trajets. L’équipe d’organisation Pour les rencontres avant et pendant, privilégier également les transports doux ou collectifs ainsi que le co-voiturage. Certaines réunions peuvent également se faire à distance avec Skype par exemple. L’organisation du co-voiturage peut être faite en amont avec des sites spécialisés. Pour le retour, le simple panneau offre/demande de transport a fait ses preuves... Si le lieu du rassemblement est vaste, prévoir des vélos (avec éventuellement une remorque pour le matériel) pour éviter de s’y déplacer en voiture. Pour aller plus loin - site covoiturage qui permet de créer son propre événement par exemple : http://www.wigowiz.com - organiser des sondages (type “Doodle”) - l’eco-comparateur de déplacement de l’Ademe http://www.ademe.fr/eco-comparateur/ - sur smartphone, l’application du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) permet de comparer ses émissions. Bonnes pratiques Lors d’un WE territorial dans le Nord de la France, 90 participants sur les 95 au total sont venus en voiture, en parcourant 2000 km cumulés. Il y avait 54 voitures, donc le taux de remplissage moyen était de 90/54 = 1,67 passager par voiture. A titre de comparaison, en France, le taux moyen pour les trajets quotidiens (ex : trajets domicile-travail) est de 1,25 passager par voiture, de 2,10 passagers par voiture pour les trajets longue distance. En première approximation, on remarque que si l’on double le nombre de participants par voiture, on divise par 2 le nombre de km parcourus, et donc les émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, si l’année prochaine, les participants partent en moyenne à 3,33 passagers par voiture, l’impact environnemental des transports est divisé par 2 ! Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France Bonne nouvelle : penser autrement les transports permet d’alléger rapidement et facilement son impact sur la planète ! C’est un secteur qui pèse beaucoup, le premier poste d’émission de gaz à effet de serre : ainsi, le bilan carbone de l’association a montré que les transports représentaient 55% de nos émissions de gaz à effet de serre. Même en ne considérant que les transports terrestres (l’avion compte pour 45% dans ce total), il y a une bonne marge de progression ! Autres idées à essayer l’année prochaine : organiser un ramassage en bus, et/ou trouver un lieu accessible en transports en commun, et notamment le train. 8 3. Quels modes de transports ? (suite) Bon à savoir x 20 C’est le rapport des émissions de gaz à effet de serre émis entre 1 km parcouru en train* et 1 km parcouru en voiture (avec un passager, en France). Sources : ADEME, INRETS, Jan- Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France covici. * les émissions de GES dépendent de la manière dont est produite l’électricité qui alimente les trains. En France, notre électricité est moins “carbonée” du fait de notre grand parc nucléaire, moins émetteur que d’autres types de centrales, thermiques notamment. Au Royaume Uni la moyenne est de 84 g eq CO2/passager.km (8 fois plus que la France. Bon à savoir 0,35% Une voiture est utilisée 5% du temps (elle est garée 95% du temps), et sur 93% des trajets, il n’y a qu’une personne dans la voiture. Donc, une voiture n’est utilisée pour transporter 2 personnes (ou plus) que 7% de 5% du temps... soit 0,35% du temps ! 9 4. Quel matériel, quelles infrastructures ? Les questions qui peuvent guider la réflexion : - Par rapport aux objectifs de notre week-end, qu’est ce qui nous est vraiment utile ? - Dans ce que nous avons prévu d’acheter, est-ce que cela ne peut pas être prêté, loué ? - Dans ce que nous achetons, est-ce que cela pourra servir à d’autres ? - Auprès de qui achetons-nous ? Quel type d’économie favorise t-on ? - Dans ce que nous devons acheter, faisons-nous attention aux matériaux utilisés, au lieu de fabrication, au mode d’utilisation, à la durée de vie, au recyclage ? La dimension financière est bien sûr primordiale dans nos choix de consommation, il s’agit d’avoir une approche globale et à long terme : un marabout solide bien entretenu et mutualisé coûtera bien moins cher à long terme que des tonnelles de mauvaise qualité qui se déchirent au moindre coup de vent ! Bonnes pratiques Dans le cadre des rencontres nationales « Génération responsable » des Scouts et Guides de France, en avril 2011, a été proposée une veillée dont l’objectif était de vivre un temps en proximité avec la nature. En petits groupes, les 3500 participants ont pu découvrir le parc de Jambville avec un regard neuf. Découverte de la nuit, des arbres, des petites bêtes... Cette veillée a nécessité peu de matériel, aucune infrastructure, mais a permis de vivre un beau moment de scoutisme. Les plus anciens peuvent aussi témoigner de leurs expériences : pas de sono, pas de grands écrans, pas de gobelets et bouteilles plastiques... comment faisaient-ils ? Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France Cette question est vaste et concerne autant la signalétique que le matériel d’animation, matériel pédagogique, décors de scène… L’approche éco-citoyenne doit être intégrée dès la conception et peut devenir un support de créativité. Il est intéressant de ré-interroger ce que l’on fait parce qu’on l’a toujours fait ! Sans bannir la technique, il n’est pas non plus utile de rentrer dans la surenchère : lumière, sono, ordinateurs, imprimantes, video-projecteurs, ... La spécificité du scoutisme est de réussir à faire rêver les jeunes avec des propositions simples (ex : découverte de la nuit, veillée aux flambeaux...) Bon à savoir +57,5% Entre 1990 et 2010, les émissions de CO2 associées aux biens de consommation courante ont augmenté de 57,5%, en passant de 1519 à 2393 kg eq CO2 par français. Source : étude réalisée par Carbone 4, un cabinet de conseil en stratégie carbone. “La lettre du carbone n°2”, septembre 2011 Pourtant, tous nos appareils sont plus économes en énergie d’après les fabricants... alors, d’où vient le problème ? Au lieu d’avoir 2 ou 3 équipements en 1990, certes plus consommateur d’énergie que les actuels, nous avons maintenant des dizaines d’appareils électriques. De plus, la fabrication de ces équipements a aussi un impact environnemental ! L’industrie électronique et informatique est très productrice de gaz à effet de serre. 10 5. Quel type d’alimentation ? Les grands axes d’une alimentation éco-responsable : limiter les plats tout-prérarés, manger local et de saison, diminuer la proportion de protéines animales dans l’apport de protéines total. Bien sûr, cela va de pair avec des repas copieux et savoureux. Même si manger sain et bon ne coûte pas forcément plus cher, le budget alimentation ne doit pas être la variable d’ajustement. La production d’aliments biologiques garantit un impact limité sur l’environnement et une meilleure qualité sanitaire (au niveau des résidus de pesticides). Attention à ne pas en faire une panacée, certains aliments certifiés bios sont importés et sur-emballés et n’ont plus grand sens. Il est important d’associer les participants à la démarche autour de l’alimentation pour qu’ils donnent du sens aux choix effectués. 3 Rassasier et régaler tout le monde 3 Utiliser des produits frais, locaux et de saison 3 Éviter le gaspillage 3 Réduire les emballages 3 Trier et recycler les déchets 3 Proposer des alternatives pour réduire la viande 3 Intégrer des produits bios 3 Intégrer des produits équitables 3 Prévoir le temps de préparation dans le planning de journée et les modalités dans l’organisation Bonnes pratiques Lors de son WE rassemblant tous les chefs et cheftaines, le territoire Lille-Flandres a acheté la totalité des fruits, légumes, viandes et produits laitiers à une coopérative agricole locale. Les produits achetés sont tous de saison et produits localement. Et moins chers que dans la grande distribution ! Les producteurs assurent à tour de rôle la vente sur le magasin. Cela permet la rencontre entre les consommateurs et les agriculteurs locaux. La coopérative appartient aux producteurs et elle est gérée par eux par le biais d’un bureau et d’un conseil d’administration. Après déduction des charges, le résultat est réparti entre les adhérents. C’est une forme de commerce équitable. Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France La deuxième plus importante source d’émission de gaz à effet de serre des activités scoutes et guides est liée à l’alimentation (après les transports). C’est aussi un enjeu éducatif majeur. Avoir une approche plus responsable de l’alimentation va dans le même sens que la nécessité de réapprendre à manger sainement, en ayant en tête que faire la cuisine est aussi une activité, 100% scoute, y compris sur un rassemblement. Voir l’annuaire de l’agence bio avec plus de 5000 adresses de fournisseurs dans toute la France http:// annuaire.agencebio.org. Pour avoir des contacts d’agriculteurs par région : http://www.reseau-amap. org/ Pour aller plus loin L’annuaire de l’agence bio avec plus de 5000 adresses de fournisseurs dans toute la France http://annuaire.agencebio.org. Avoir des contacts d’agriculteurs par région : www.reseau-amap.org/ 11 5. Quel type d’alimentation ? (suite) Bon à savoir 1Kg de bœuf = 100 km en voiture Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France La production de 1 kg de boeuf est équivalente à la consommation d’une voiture sur 100km, en terme d’émission de gaz à effet de serre. Le boeuf est une viande dont la production émet beaucoup de gaz à effet de serre. Pourquoi ne pas essayer de lui substituer une autre viande ? Et plus généralement, pourquoi ne pas réduire notre consommation de viande ? Bon à savoir x10 C’est le rapport d’émission de gaz à effet de serre entre un repas à dominante végétale (avec du poulet) et un repas à dominante animale (avec du boeuf). Source : “Des gaz à effet de serre dans mon assiette ?” par l’ADEME, 2010 12 6. Quels choix d’hygiène et de sanitaires ? Bon à savoir Un matériau est dit “biodégradable“ s’il est dégradé par des micro organismes. Le résultat de cette dégradation est la formation d’eau, de CO2 et/ou de méthane et, éventuellement, des sous-produits (résidus, nouvelle biomasse) non toxiques pour l’environnement. Source : Biodégradabilité et matériaux polymères biodégradables (Note de synthèse I) par l’ADEME Un produit dit “naturel” ou “écologique” (attention aux faux labels ou aux labels autodécernés sur l’emballage) n’est pas forcément biodégradable. Le pétrole par exemple est naturel, car il a été produit par la nature, mais pas pour autant biodégradable. L’intérêt d’un tel produit est qu’il n’entraînera pas de pollution sur le long terme, puisque sa composition chimique assure “une biodégradabilité ultime du produit entier” en quelques jours (dans l’eau généralement). Utiliser un produit biodégradable c’est bien, mais limiter les quantités utilisées c’est mieux ! Inutile de noyer la vaisselle dans des quantités de mousse (ce qui n’améliore pas la propreté) ou vider la moitié du shampoing pour se laver les cheveux ! Bonnes pratiques Lors du rassemblement CitéCap des Pionniers Caravelles en 2010, des gels douche et shampooings biodégradables on été distribués et utilisés sur tous les villages. Les produits ont été plutôt bien acceptés et utilisés par les participants car leur aspect et la texture ne rebutaient pas même les utilisateurs les plus sceptiques. Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France Au niveau des sanitaires, les points d’attention à avoir se trouvent au niveau de la consommation en eau, et de la qualité des rejets. Pour économiser l’eau, veillez aux fuites sur les robinets, rampes à eau… qui consomment énormément d’eau et transforment tout en pataugeoire. Pour la vaisselle, encouragez l’utilisation de bassines plutôt que la vaisselle à l’eau courante. Pour la douche, sensibilisez les participants aux économies d’eau, en été, les poches à douche limitent le gaspillage. Elles ont l’inconvénient d’être fragiles. Pour les toilettes, les toilettes sèches ont l’avantage de ne pas utiliser d’eau. Avant de faire ce choix, il est important de savoir comment pourra être évacué et valorisé le contenu des toilettes et qui va s’en charger. Les « toilettes autonomes » en cabines sont moins écologiques, mais elles consomment peu d’eau et sont plus faciles à gérer. Les feuillés classiques « à la scoute » restent une bonne solution si l’événement ne réunit pas trop de personnes, ne dure pas trop longtemps et s’ils sont creusés loin des cours d’eau (veiller au confort et à la propreté). Rajouter, comme dans les toilettes sèches, de la sciure régulièrement a l’avantage de supprimer les odeurs mais les remplit plus vite. Si l’eau de la toilette et de la vaisselle est rejetée dans la nature, l’utilisation de produits biodégradables shampooing, savon, liquide vaisselle est incontournable. Le mieux est qu’ils soient fournis par les organisateurs. Là aussi, il est important de bien associer les participants car le choix d’un produit de toilette relève de l’intimité de chacun et n’est pas toujours facile à modifier. Le groupe de St Thiébaut de Thann dans le Haut-Rhin a organisé en 2011 un camp groupé accueillant plus de 100 enfants et chefs. A la demande de l’association prêtant le terrain, la caravane a construit des toilettes sèches qui resteront à la disposition des nombreux groupes fréquentant le lieu. Les unités utilisent toujours des toilettes sèches, le compost restant sur le terrain avec l’accord des propriétaires. Ils ont également monté des panneaux solaires pour l’eau chaude. Cette démarche rentre dans une dynamique globale du groupe autour de la préservation de la planète : alimentation provenant de producteurs locaux lorsque c’est possible, diminution de la viande au profit de protéines végétales, tri des déchets, réflexion autour des transports pour diminuer l’impact carbone, activités ancrées dans la nature… 13 7. Comment gérer les déchets ? Les points d’amélioration sont : - les emballages : il s’agit de trouver un bon équilibre entre la praticité et l’hygiène d’un côté, et le risque de sur-emballage de l’autre. Ainsi, pour des pique-niques, l’organisation en équipe permet d’éviter les portions individuelles ! - le gaspillage : il est difficile d’évaluer les portions de repas qui satisferont les appétits. Inviter les jeunes à ne se servir que ce qu’ils sont sûrs de manger, quitte à se reservir. Si les portions sont justes, on peut intégrer dans le repas une “variable d’ajustement” : un aliment qui pourra être consommé ou conservé en fonction de la demande. - le jetable : le petit sac à dos avec des gamelles et une gourde, rien d’étonnant quand on fait du scoutisme, et pourtant, on perd cette bonne habitude si l’on sait qu’à chaque événement, on trouvera des bouteilles d’eau à volonté, de la vaisselle jetable ou que chacun recevra un n ième gobelet réutilisable… Avant de décréter qu’un produit est un déchet, voir comment il peut être valorisé : - conservé pour un usage ultérieur - donné (à des associations, aux participants...) - la nourriture gaspillée peut être donnée à des personnes ayant des animaux (cochons, chiens, poules, chevaux pour le pain...) Les poubelles : - se renseigner sur le type de tri effectué sur la commune concernée - prévoir une signalétique simple et des poubelles pratiques et accessibles - former des “ambassadeurs du tri” identifiés, qui accompagneront cette gestion, ce rôle peut être confié à un jeune par équipe ou à une équipe de l’unité Pourquoi ne pas faire venir un responsable municipal de la gestion des déchets qui pourra témoigner de l’utilité de ce geste ? Bonnes pratiques Et si vous tentiez le défi du repas trappeur sans alu (un matériau peu recyclable, ayant un impact très important en terme de consommation d’énergie et qui pourrait avoir un effet nocif sur la santé) ? Vous trouverez des idées dans l’ouvrage Cuisiner nature, recettes et activités pour manger autrement aux Presses d’Ile-deFrance : cuisson des patates directement dans la braise, légumes en rondelles sur une grille, brochette de légumes, oeuf embroché... Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France Le déchet le plus facile à gérer étant celui qu’on ne produit pas, cette question doit se poser dès la conception des activités. Bon à savoir 560 kg C’est la quantité annuelle moyenne de déchets par français (qui a doublé en 40 ans !). Chacun d’entre nous jette en moyenne 390 kg / an de déchets dans les poubelles et containers de tri auxquels s’ajoutent les 170 kg / an qui sont apportés en déchéteries. - 150 kg pourraient être évités grâce au compostage individuel, au “stop pub”, à la limitation des impressions bureautiques... - 7 kg sont des produits alimentaires non consommés sous emballage - 125 kg sont des déchets d’emballages Source : campagne MODECOM 2007-2008, réalisée par l’ADEME 14 8. Comment associer les participants aux choix ? Ce n’est qu’en associant les jeunes et les chefs et cheftaines que les pratiques éco-responsables mise en place sur l’événement pourront se diffuser ensuite dans les unités. D’autre part, cette responsabilité partagée est une base de la pédagogie scoute. Bonnes pratiques - Par les choix faits, d’activités, d’infrastructures, d’alimentation... mettre l’accent sur la découverte, le plaisir d’être ensemble, le goût, la surprise. On n’est pas dans le renoncement, on est dans le faire autrement. Ne pas non plus culpabiliser les jeunes par rapport à ce qu’ils vivent à la maison. “On comprend que tu aies du plaisir à jouer sur ta console ou à manger à Mac Do, ici, on te propose autre chose, tu vas voir si cela te plaît aussi...” - Choisir un thème stimulant la créativité et porteur des valeurs éco citoyenne et de sobriété : « la récup’ », « légumes oubliés », - En amont, au moment de la préparation, proposer à une unité de travailler avec les organisateurs sur les menus par exemple. Ils présenteront ensuite à l’ensemble des participants le pourquoi de leurs choix. - Sur le moment, donner des responsabilités à certains participants : ambassadeurs du tri qui seront chargés d’expliquer à leur unité la gestion des déchets, master chefs/intendants qui auront acquis des compétences en cuisine par rapport aux menus proposés. La branche Compagnons fait le pari d’innover dans de nouveaux processus de gouvernance instaurant une implication plus forte des jeunes dans la prise de décision à tous les niveaux. L’Agora est la plate-forme qui permet aux jeunes de représenter leurs pairs, d’exprimer leurs points de vue, d’en débattre et de participer aux décisions. Ainsi, les agoras ont contribué à faire de Paris d’avenir en 2011 un rassemblement éco-responsable, créatif et innovant. Les valeurs, les engagements sociétaux et les règles de vie y ont été déterminés en commun. Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France Cela peut se faire à plusieurs niveaux : Bon à savoir « La meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens au niveau qui convient. » Cette citation est tirée de la Déclaration du Sommet de la Terre à Rio, en 1992. Ce sommet qui a rassemblé plus d’une centaine de chefs d’Etats et 1500 ONG venus de partout dans le monde a donné le coup d’envoi à un programme ambitieux de lutte mondiale contre les changements climatiques et l’érosion de la biodiversité. C’est notamment ce sommet qui a conduit à l’adoption du programme Action 21 dont découle aujourd’hui les Agenda 21 mis en place dans les collectivités locales, les entreprises, les associations … et même dans certains groupes scouts et guides de France ! La logique de la participation de tous aux enjeux de l’environnement a été au coeur des débats, elle a donné lieu depuis à de multiples formes de participation dont en France le Grenelle de l’Environnement. 15 9. Comment évaluer son impact après l’évènement ? C’est pourquoi il est utile d’évaluer et de rendre visible les résultats des choix effectués. Il existe des outils d’évaluation pratiques créés pour les événements culturels (festivals...). Ces outils peuvent être utilisés pour des rassemblements scouts et guides mais ne sont pas complètement adaptés. En voici quelques-uns : Outil ADERE (Auto Diagnostic Environnemental pour les Responsables d’Evénements) http://www.evenementresponsable.fr/ Outil excel du conseil général de Poitou Charentes A télécharger sur http://www.monprojetresponsable.org/sites/default/files/outil/ tableur_de_suivi1.xls Les Scouts et Guides de France ont réalisé un petit calculateur pour faire le bilan carbone d’un camp qui peut également être utilisé, à télécharger sur : http://www.sgdf.fr/habiter-autrement-la-planete/ id-menu-106 Bonnes pratiques Les Eclaireurs et éclaireuses unionistes de France ont un outil qui leur permet de calculer l’impact carbone de toutes leurs activités. Il est disponible avec de nombreux autres outils sur leur site http://www.eeudf.org > bibliothèque numérique > camp. Vous trouverez aussi un tableur permettant de suivre son intendance en calculant prix de journée, équilibre alimentaire et impact carbone ! En préparation, un outil vous permettant d’identifier les points d’amélioration de l’organisation de vos événements éco-responsables à retrouver sur la page HALP du site des Scouts et Guides de France http://www.sgdf.fr/habiterautrement-la-planete/ id-menu-106 Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France Adopter une démarche éco-citoyenne signifie changer ses habitudes, remettre en question ses pratiques. Cela demande de l’énergie. Il faut donc que cette démarche soit valorisée pour que ceux qui s’y sont investis soient convaincus que leur engagement a du sens. Bon à savoir Le Bilan Carbone est une méthode d’estimation des émissions de gaz à effet de serre. D’autres existent (comme par exemple le GHG Protocol, mis au point au Royaume Uni), mais c’est la plus connue et la plus utilisée en France. Comme toute méthode produisant des indicateurs synthétiques, elle présente des atouts et des faiblesses. Elle a notamment l’avantage de tenir compte des émissions amont (ex : émissions associées à la production des matières premières) et aval (ex : émissions associées à l’utilisation des produits par le consomma- teur final et concernant la fin de vie, déchets ou produits recyclés). Cependant, cette méthode se concentre exclusivement sur les impacts sur l’effet de serre, en omettant d’autres impacts environnementaux : pollution de l’eau et des sols, perte de biodiversité, radioactivité, consommation d’eau... C’est pourquoi, même si elle est très performante pour lutter contre le réchauffement climatique, elle doit être couplée à d’autres méthodes ou techniques, afin de mieux évaluer l’impact global sur l’environnement. 16 Conclusion Avoir une démarche éco-citoyenne, ce n’est pas rentrer dans un effet de mode écolo, c’est une vraie remise en question pour discerner ce qui fait l’essentiel du scoutisme. Depuis Baden-Powell, au cœur de la nature, les scouts et les guides savent privilégier la relation par rapport à la consommation, et vivre la sobriété heureuse. Aujourd’hui, c’est à chaque unité, chaque groupe, chaque territoire d’inventer sa manière de vivre en scout, en guide, pour habiter autrement la planète ! + d’outils sur www.sgdf.fr pages HALP Bonne créativité à tous ! Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France Faites-nous part des projets que vous avez vécus, des bonnes pratiques à partager ou de vos questions à [email protected] Bibliographie — — — — — — Guide pour des manifestations responsables — — — — — — — ÉDITION 2010 Cuisiner nature. Recettes et activités pour manger autrement Des activités pour comprendre les enjeux d’une alimentation saine et équilibrée. Des astuces pour cuisiner et manger en plein air. 130 recettes pour se régaler Agis ta terre. Pistes pour un monde solidaire Guide à destination des jeunes adultes. Des pistes pour comprendre le développement durable et agir au quotidien. téléchargeable sur www.gironde.fr Des guides par région pour organiser des manifestations responsables sont réalisés par l’ADEME et sont téléchargeables sur le site www2.ademe.fr Retrouvez les autres livres de la collection Habiter autrement la planète des Presses d’Ile-de-France http://www.presses-idf.fr/-Habiterautrement-la-planete- Camper autrement en respectant la nature pistes pratiques et indispensables à tout campeur soucieux du respect de la nature et d’habiter autrement la planète. Outil de diagnostic ADERE outils de diagnostic destinés aux organisateurs d’événements culturels qui peuvent s’appliquer en partie à nos rassemblements www.evenementresponsable.fr 17 Annexe Logos et labels à (re)connaître Peut mieux faire Le point vert signifie que l’entreprise participe financièrement à la mise en place d’une filière nationale de revalorisation des emballages (recyclage ou incinération) Ce logo ne signifie pas forcément que le produit peut être recyclé ou qu’il est issu du recyclage. La boucle de Moebius donne au centre le % de fibre recyclé dans l’emballage. Ce logo est auto-déclaré par l’entreprise. Celà ne veut pas forcément dire que l’emballage est également recyclabe. C2C (Cradle to Cradle) Emballages et déchets sont impérativement biodégradables ou recyclables à l’infini. Ce logo gaFSC 100% rantit un pro– garanties grès dans sur la traçacertains dobilité des maines : Traçabilité du f i b r e s bois, vérification de sa vierges et légalité. Mais la seule indique présence du logo n’offre qu’elles sont issues de pas assez de garanties forêts bien gérées. environnementales et n’apporte aucune garantie concernant le processus de fabrication. Le logo Ange bleu garantit que le papier est 100% recyclé post-consommation, avec en plus des exigences sur le blanchiment. Incite geste toyen ! Papier/ Impression les bons les tops Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France Recyclage les faux amis au ci- Permet de repérer les imprimeurs qui font des effort environnementaux quant à la bonne gestion des déchets dangereux, la sécurisation de stockage des liquides dangereux et la non utilisation des produits toxiques. Assure le minimum legal. Source : eco-sapiens étude sur les logos ; wwf étude sur le papier Le logo FSC recyclé atteste que le p a p i e r contient au minimum 85 % de recyclé post-consommation. La fibre de papier recyclé présente de nombreux intérêts environnementaux par rapport à la fibre vierge. 18 Annexe (suite) Logos et labels à (re)connaître Commerce équitable Alimentation Peut mieux faire Les logos «commerce équitable» des marques distributeurs Les logos «bio», «écologique» des marques distributeurs les bons Garantit que le produit répond aux critères internationaux du commerce équitable portant sur les conditions de production et la rémunération du producteur. Labelise les produits de la mer issues de pêcheries durables mais il ne permet pas de répondre aux enjeux liés à la surpêche. Un label connu mais qui a perdu de son exigence avec la règlementation européenne. Le logo AB français peut être remplacé par son équivalent d’autres pays européens. les tops La garantie du commerce équitable tout au long de la filière de commercialisation. Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France les faux amis Labellise les produits issus de l’agriculture bio-dynamique, plus exigeante que l’agriculture biologique. Garantit des produits sains et de qualité qui contribuent à préserver et entretenir notre planète. Source : eco-sapiens étude sur les logos ; wwf étude sur le papier 19 Annexe (suite) Logos et labels à (re)connaître Textile Peut mieux faire Organic exchange propose un référentiel permettant la traçabilité d’un pourcentage de coton biologique certifié. garantit un taux de coton biologique dans le produit fini mais ne garantit pas les étapes de transformation du textile et notamment la teinture. Elle ne comporte pas d’éléments concernant les conditions sociales de production. Produits d’entetiens/ fourniture Le label NF environnement concerne toutes sortes de produits qui présentent peu d’impact sur l’environnement ou qui, grâce à leur fonction, réduisent les impacts sur l’environnement. les bons les tops AGRECO est un organisme de certification allemand sérieux qui contrôle le coton bio Un label qui garantit des textiles sans pro(par exemple Ideo). duits toxiques. Organiser un événement éco-responsable chez les Scouts et Guides de France les faux amis Un label GOTS certiSuisse cerfie l’origine tifiant les biologique textiles biodu coton. Il logiques et prend en issus du compte des critères commerce équitable. environnementaux mais aussi sociaux. Label imposant l’utilisation d’ingrédients d’origine renouvelable (privilégiant l’utilisation d’ingrédients issus de l’Agriculture Biologique), obtenus par des procédés respectueux de l’environnement et interdisant la plupart des ingrédients de synthèse. Le plus ancien label en matière de protection environnemental. Un label exigeant et fiable Une prise en considération de l’impact du produit durant sa vie entière. Un label rigoureux aux critères très stricts. Garantit des Certifie le produits respect de sains et de critères enqualité qui vironnecontribuent mentaux à préserver communs à l’Union et entretenir notre plaEuropéenne sur tout le nète. Une mention cocycle de vie du produit. hérente qui concilie agriculture biologique et réduction de l’empreinte écologique. Source : eco-sapiens étude sur les logos ; wwf étude sur le papier 20