Meyer Burger AG et ses solutions pour l`industrie
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Meyer Burger AG et ses solutions pour l`industrie
Rapport des clients Meyer Burger AG et ses solutions pour l'industrie solaire Les énergies renouvelables sont d’une grande importance dans les débats actuels sur la production énergétique. L’énergie solaire fait l’objet de grandes attentes. Mais comment des cellules solaires compétitives sont-elles fabriquées ? La société suisse Meyer Burger AG propose des machines et son savoir-faire pour les étapes essentielles du procédé et MettlerToledo les méthodes analytiques correspondantes. L. Candreia de mesure, les systèmes de contrôle-commande, les biens de consommation, le savoir-faire et le service après vente. Peut-on gagner de l’argent avec le courant solaire ? La réponse à cette question dépend essentiellement des coûts de fabrication et de la qualité des modules solaires. Il s’y cache un procédé de fabrication complexe et passionnant. La société Meyer Burger Technology AG est leader dans la fourniture de systèmes et la fabrication de plaquettes, de cellules et de modules pour l’industrie solaire (photovoltaïque). L’achat de sociétés technologiques, des coopérations stratégiques et la récente fusion avec 3S Industries a permis de créer en quelques années un groupe industriel de huit sociétés et de plus de mille collaborateurs, qui couvre l’ensemble du processus de création de valeur. Le portefeuille comprend notamment les machines de production, l’automatisation et les systèmes Figure 1 : Scie à fil pour couper les briques de silicium en fines plaquettes. La société Meyer Burger AG (MBAG), fondée en 1953, était auparavant active dans la fabrication de perceuses pour pierres d’horlogerie. Elle s’est ensuite concentrée sur l’industrie des semi-conducteurs avec les machines de séparation, avant de se tourner vers l’industrie solaire à l’aube du nouveau millénaire. La société MBAG réalise à présent nettement plus de 90% de son chiffre d’affaires dans le domaine photovoltaïque. La MBAG développe et produit à Thoune, en Suisse, non seulement des scies spéciales, notamment des scies à fil (« Bricking » et « Wafering »), pour la découpe en plaquettes, prismes et autres formes de matériaux durs et fragiles tels que le silicium, le saphir, le verre, le quartz et autres cristaux (fig. 1), mais elle fournit également et conçoit des systèmes et des installations de production clés en mains. Les principaux processus dans le photovoltaïque La production du courant solaire ne doit pas être confondue avec les collecteurs solaires qui réchauffent uniquement l’eau. La fabrication de cellules solaires est nettement plus complexe et nécessite, du grain de sable au module fini, des douzaines d’étapes (fig. 2). Figure 2 : De la brique au module solaire. 1ère étape : Silicium très pur Le silicium, matière semi-conductrice et extrêmement fragile, est utilisé comme 6 METTLER TOLEDO UserCom 15 matériau de base des cellules solaires. Le quartz siliceux est fondu dans un four avec du coke ou du charbon et transformé en silicium brut (silicium métallurgique) d’une pureté de 99% environ. La pureté du silicium est encore augmentée dans une étape complexe de purification utilisant un produit chimique intermédiaire, le trichlorosilane. A partir des granulés ou des blocs de silicium cristallin obtenu (silicium solaire, silicone solaire), des lingots (blocs) de silicium polycristallin sont coulés. Pour les cellules solaires d’un rendement encore plus élevé, on fait croître des monocristaux de silicium (silicone électronique, silicium semi conducteur, impuretés <1 ppb). 2ème étape : Plaquette Au cours de l’étape de découpe, appelée « Ingot / Wafer slicing », les lingots sont quadrillés en plus petites barres puis découpés en fines plaquettes carrées. La coupe du lingot de silicium est une des étapes les plus délicates de l’ensemble du processus (fig. 3). 3ème étape : Cellule Une cellule solaire est fabriquée à partir de la plaquette. La fabrication de la cellule est un procédé physico-chimique nécessitant plusieurs étapes. Les principales étapes sont : le dopage, le revêtement antiréfléchissant et la réalisation des contacts électriques. Après sa fabrication, la cellule a son aspect caractéristique et peut transformer la lumière solaire en courant électrique. Figure 3 : A partir de briques, des plaquettes monocristallines à gauche et polycristallines à droite. 4ème étape : Module La fabrication du module consiste à rassembler les cellules solaires en une unité prête à l’emploi. Plusieurs cellules solaires sont connectées à des générateurs solaires afin de produire la puissance utile. Elles sont encapsulées dans des modules de verre résistants aux intempéries et ne nécessitant pas de maintenance. 5ème étape : Installation L’étape suivante est l’installation sur les toits ou dans les centrales solaires. Des onduleurs sont également nécessaires afin de transformer le courant continu en courant alternatif qui alimentera le réseau public. Nous traitons ci-dessous plus en détail la deuxième étape : la fabrication des plaquettes. Procédé de coupe : du lingot de silicium à la plaquette Les lingots de silicium monocristallin ont une section circulaire et doivent tout d’abord être sciés en briques octogonales. Le silicium polycristallin est livré sous la forme de blocs de l’ordre du mètre carré et scié en parallélépipèdes plus petits à base carrée. La barre de silicium (brique) est collée sur un support et découpée en une étape, à l’aide d’une scie à fil, en 3000 plaquettes (wafers) environ. Le fil d’acier est déroulé d’une bobine et tiré sur deux rouleaux de guidage au minimum. Les rouleaux de guidage possèdent des rainures disposées à distance constante – correspondant à l’épaisseur souhaitée de la plaquette. Le fil traverse chacune des rainures du rouleau pour former un réseau complet de fil. Un fil d’une longueur allant jusqu’à 800 kilomètres est de nouveau enroulé sur une bobine. Une suspension, généralement un mélange de carbure de silicium et de polyéthylène glycol (appelé « slurry »), est appliquée par des buses sur le réseau de fils en déplacement et génère une abrasion mécanique. La barre de sili- Figure 4 : Représentation schématique de la brique lentement abaissée dans le réseau de fils. cium est abaissée dans le réseau de fils et les fils recouverts de suspension coupent le matériau en plaquettes (fig. 4 et 5). Une autre méthode de coupe utilise un fil diamanté auquel les diamants provoquant l’abrasion sont liés mécaniquement. Il n’y a dans ce cas aucune suspension mais uniquement un liquide de refroidissement, en général de l’eau et un additif (fig. 6). Figure 5 : Représentation schématique du fil d’acier pénétrant dans la brique avec abrasion par la suspension. La longueur des barres varie en général de 200 à 1 000 mm, les dimensions des plaquettes sont en général de 125 x 125 ou 156 x 156 mm. Le diamètre du fil utilisé avec une suspension (slurry) se situe entre 120 et 140 µm, celui du fil diamanté est de 140 µm. Le fil se déplace à une vitesse de 10 à 15 mètres par seconde dans la brique qui est simultanément poussée dans le réseau de fil à une vitesse de 0,3 à 0,5 mm/min. La coupe de la brique en plaquettes de 160 à 200 µm d’épaisseur dure 6 heures environ. Figure 6 : Une deuxième méthode est le sciage par fil diamanté. Figure 7 : La brique coupée en plaquettes est levée du réseau de fils et est séparée du support dans le bain de rinçage. Enfin, les plaquettes sont décollées du support, séparées et nettoyées en plusieurs étapes qui doivent être réalisées avec grande précaution car les plaquettes sont extrêmement fines et fragiles (fig. 7). Exigences et besoins du client dans le processus de « wafering », c.-à-d. de coupe L’objectif de cette technologie est de couper des plaquettes de la qualité re- quise avec un minimum de perte, afin d’atteindre un haut rendement sur l’ensemble du procédé. Il est également im- METTLER TOLEDO UserCom 15 7 Rapport des clients portant de détecter les défauts très tôt. A cet effet, la qualité de la surface et la géométrie sont mesurées entre les différentes étapes du procédé afin de mettre aussitôt que possible le matériau défectueux au rebut (fig. 8). La coupe au fil avec slurry génère une perte de matériau de 50%, c.-à-d. l’équivalent d’un peu moins de l’épaisseur de la plaquette. La perte de matériau résulte de l’épaisseur du fil et de la suspension lors du sciage. Les coûts de fabrications sont d’autant plus bas que l’épaisseur des plaquettes est fine et la perte de matériau faible. Dans le cas d’une coupe au fil diamanté, la perte de matériau est légèrement supérieure à celle correspondant à l’épaisseur du fil. Les plaquettes peuvent présenter après la coupe des microfissures ou autres défauts réduisant la qualité. La séparation et le transport des plaquettes découpées à la prochaine étape du processus sont également extrêmement délicats (fig. 9). Le pourcentage de rupture sur l’ensemble de la chaîne de création de valeur est de 15% environ. L’optimisation du système permettant aux fabricants de plaquettes d’atteindre des coûts Figure 8 : Contrôle optique automatique de la surface. de fabrication aussi bas que possible est un objectif essentiel. Les principales spécifications sur le procédé de coupe sont : • haute qualité de coupe • rendement élevé • courte durée de procédé afin d’obtenir une cadence maximale par unité de temps • sécurité maximale du procédé, notamment par l’automatisation et l’inspection/le contrôle • faibles pertes dues à la coupe (perte de matériau) et plaquettes aussi fines que possible (avec un fil fin) • faible consommation de slurry ou de fil diamanté vés de rebuts : par exemple, une colle trop dure génère des contraintes entre le substrat en verre et les fines plaquettes, provoquant ainsi des fissures, voire des ruptures. La colle employée a donc une influence importante sur le processus de sciage ainsi que sur les autres étapes de fabrication des plaquettes. L’analyse calorimétrique différentielle (DSC) permet d’évaluer les différentes colles et d’étudier leurs comportements au durcissement. La colle peut alors être adaptée de manière optimale aux spécifications. De plus, le déroulement du collage en tant que tel peut être étudié et le procédé optimisé. La satisfaction de ces exigences repose aussi sur de bonnes analyses. La qualité des différentes étapes de procédé dépend essentiellement des liquides et des solides en présence, ainsi que de leurs compositions et de leurs qualités. Martin Lanz travaille au laboratoire du groupe « Meyer Burger Technology Process and Innovation ». Il détermine les influences des différents paramètres sur le procédé de coupe et élabore les méthodes d’analyse adaptées. Il se fie pour cela aux instruments analytiques de METTLER TOLEDO. Influence de la teneur en eau sur la structure superficielle Etude du processus de collage des briques Afin que la brique puisse être découpée en plaquettes, il faut tout d’abord la coller sur un substrat de verre. Une colle inadaptée entraîne des taux éle- Figure 9 : Machine automatique de triage des plaquettes. La suspension utilisée dans le sciage au fil d’acier est constituée de polyéthylène glycol (PEG) et de carbure de silicium (SiC). Ces deux substances peuvent contenir de l’eau, qui peut s’accumuler avec le temps. Si la suspension a une teneur en eau supérieure à 2%, il se produit des irrégularités à la surface des plaquettes. La détermination de la teneur en eau est en conséquence très importante pour l’assurance de la qualité de la plaquette. Elle est réalisée par titrage Karl Fischer dans le laboratoire de contrôle de la qualité. Le PEG neuf ainsi que les suspensions finies et usées sont directement introduits dans la cellule de titrage du titreur Karl Fischer. La teneur en eau, déterminée en quelques minutes, doit être inférieure à 2%. Etant donné que le SiC ne se dissout pas dans l’alcool, la teneur en eau du SiC pur est déterminée par extraction gazeuse (« méthode du four »), elle ne doit pas être supérieure à 300 ppm. Le titreur Excellence T90 et le four-passeur d’échantillons Stromboli exécutent ces analyses avec une grande rapidité, une grande fiabilité et une excellente précision. Accumulation du silicium dans la suspension La suspension circule en circuit fermé lors du sciage, c.-à-d. qu’elle est re- 8 METTLER TOLEDO UserCom 15 Figure 10 : Au laboratoire du Meyer Burger Technology Process and Innovation Group. cueillie sous le réseau de fil et de nouveau projetée sur les fils par des buses placées au-dessus. Le silicium s’accumule dans la suspension en raison de l’abrasion pendant le sciage. Une addition de slurry neuf est nécessaire lorsque la teneur en silicium est supérieure à 6% afin d’obtenir un sciage propre et efficace. Etant donné que la densité de la suspension augmente avec la teneur en silicium, elle est contrôlée périodiquement à l’aide d’un densimètre portatif, Densito. Ainsi, la qualité obtenue est optimale et la quantité consommée de slurry minimale. Agents tensioactifs dans le liquide de refroidissement et de nettoyage Dans le cas du sciage au fil diamanté, un agent tensioactif est mélangé au liquide de refroidissement, aqueux afin de réduire la tension superficielle du liquide et d’empêcher le rapprochement des fils unitaires par le liquide. A l’utilisation, le tensioactif se sépare lentement de la solution. La concentration doit se situer entre 3 et 5% pour un fonctionnement idéal, Elle est mesurée et contrôlée par titrage puis le cas échéant corrigée. Des agents tensioactifs sont également utilisés pour le nettoyage des plaquettes. Le titreur Excellence et le capteur de titrage de tensioactifs DS500 constituent des outils robustes pour le développement des méthodes par Martin Lanz. Quelles sont les compositions des bains de nettoyage ? Les plaquettes sciées et séparées sont nettoyées dans différents bains acides, basiques mais aussi d’eau pure. Outre la valeur du pH, la concentration en acide acétique est contrôlée dans le bain acide, elle doit rester dans un domaine défini. La concentration en hydroxyde de sodium/ carbonate de sodium du bain basique doit également rester constante. Les compositions exactes des bains et leurs pH sont des paramètres essentiels pour la structure superficielle des plaquettes. Les concentrations en base et en acide sont déterminées en laboratoire ou directement dans l’installation de nettoyage par titrage, à l’aide d’un titreur Excellence. La densité est de plus contrôlée en laboratoire avec l’appareil Excellence LiquiPhysics™. Les plaquettes passent dans des bains d’eau pure entre les différentes étapes de nettoyage et à la fin. La mesure de la conductivité permet de contrôler la pureté et de garantir que la surface sera exempte de dépôt après séchage. La conductivité est également déterminée à l’aide du titreur Excellence T90. Martin Lanz est enchanté que les deux appareils de laboratoire Excellence – Titration et LiquiPhysics™ – aient une seule et même interface utilisateur One Click®. Il ne doit ainsi pas changer à chaque fois d’habitudes. Il a défini des touches de raccourcis pour ses collaborateurs qui n’ont donc pas besoin d’apprendre le mode d’utilisation mais simplement de presser le raccourci pour lancer directement les analyses de routine. Les nombreuses données d’analyse du laboratoire sont enregistrées automatiquement dans le logiciel pour PC LabX® titration et sont toujours disponibles pour d’autres études. Le logiciel fonctionne en mode «double », c.-à-d. que les laborantins n’ont pas besoin du PC mais peuvent démarrer leurs analyses sur l’écran tactile. Pour des comparaisons détaillées ou une étude précise de la courbe de titrage, Monsieur Lanz préfère toutefois le grand écran du PC. Les méthodes sont directement développées sur l’écran tactile. Grâce aux méthodes prédéfinies, à leur structure simple et aux paramètres intuitifs avec des valeurs prédéfinies, l’optimisation des méthodes est simple et efficace. Et la suite ? L’industrie solaire est toujours un domaine jeune. Au niveau mondial, nettement moins d’un pourcent de la consommation électrique est couvert actuellement par l’énergie solaire. Le soleil pourrait couvrir une plus grande partie des besoins. En effet, quelques m 2 de modules solaires par personne permettraient de répondre au besoin mondial en électricité. Une augmentation du rendement des modules solaires ou une augmentation de la productivité dans le procédé de fabrication constitueraient un progrès technologique. Des améliorations du procédé et la diminution des coûts qui en résulterait permettraient d’augmenter considérablement la production d’électricité photovoltaïque dans les prochaines années. Meyer Burger AG a pour objectif de mener cette technologie à un succès commercial – aussi grâce à l’utilisation des instruments d’analyse de METTLER TOLEDO. METTLER TOLEDO UserCom 15 9