programme de salle La Danse du diable
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programme de salle La Danse du diable
spectacle de et avec Philippe Caubère 4 nov › 7 déc 2o14 la danse du diable Ceux qui ont vu, revu, suivi et retrouvé Philippe Caubère sur scène ignorent peut-être une chose : ses textes peuvent très bien se passer de lui. Ils se tiennent tout seuls sur la page, se déroulent et cavalent, de Marseille à Vincennes, d’Avignon au belge pays des betteraves. Issus d’improvisations peut-être mais désormais fixés sur le papier, ils s’affranchissent finalement de leur auteur, de sa voix, de ses gestes, de sa présence. Les textes, dira-t-on, ne font jamais rien d’autre. Mais pour avoir été si souvent considérée d’abord comme un morceau de bravoure scénique, comme un marathon, un tour de force, une joyeuse et chorale logorrhée, on sera peut être surpris de l’indépendance littéraire de cette “ autobiographie comique et fantastique ” entamée en 1981 avec La Danse du diable, poursuivie avec les onze épisodes de “ l’épopée burlesque ” du Roman d’un acteur ( écrits entre 1986 à 1993 ), et avec les huit pièces en quatre volets qui composent L’Homme qui danse ( de 2000 à 2008 ). Une différence de taille cependant : prise à plat, loin de la scène, la collection des œuvres constitue un temps de lecture tout à fait raisonnable. Des centaines et des Je dédie La Danse du diable à Jean Babilée, immortel interprète du ballet Le Jeune Homme et la Mort, qu’il créa à 20 ans et reprit à mon âge. Philippe Caubère Oh, non, Lola ! Je ne conseillerais jamais à cet “ autre ” de tenter l'aventure : il y laisserait sa santé et devrait très vite renoncer au projet. J'ai toujours pensé que dans quelques années, voire quelques siècles (ce dont je ne doute pas !… ), lisant, que dis-je, dévorant mon œuvre, on pourra se demander : “ Quoi ? Le mec aurait joué tout ça tout seul ?! Allons !…”. C'est pourquoi d'abord j'ai voulu que l'intégrale du Roman d'un acteur soit filmée : afin que preuve existe que ç'avait été fait. Genre : “ ce que j'ai fait, aucune bête…” etc. J'encouragerais, en revanche, toute jeune troupe tentée par la même aventure à s'y jeter sans crainte. Les quelques tentatives auxquelles j'ai assisté se sont toutes révélées concluantes, même si, la plupart du temps, l'excessif centaines de pages certes, une longue et dingue histoire si on veut, mais ni plus longue ni plus dingue que toute épopée qui se respecte. Pour qu’elle devienne plus dingue que toutes, il suffit de la replacer dans son milieu et son tempo naturels, ceux du théâtre. Il suffit d’installer l’auteur sur la scène et de l’imaginer interpréter son œuvre d’un seul tenant, d’un trait, cul-sec, pourraiton dire. De 1981 à 2008, avec allers et retours, intégralement. Soit, ajouter à la – pas négligeable – entreprise physique, avec ses cris et ses murmures, ses soubresauts et ses cabrioles, une entreprise métaphysique : annuler le temps en rejouant sa vie, ou tout du moins une version de sa vie, au fur et à mesure qu’elle se déroule, chaque soir sur scène faire la course avec elle. Vivre sa vie non pas une fois mais cent, pendant que, sur scène on vit sa vie. On pense aux combats d’Irénée Funès, le héros hypermnésique de la nouvelle de Borges, dont les souvenirs étaient des prodiges de détails et la perception infaillible : “ Deux ou trois fois il avait reconstitué un jour entier ; il n’avait jamais hésité, mais chaque reconstitution avait demandé un jour entier.” Et quand on aura suffisamment fait tourner le temps en bourrique, quoique adorable amateurisme de ces groupes ont limité l'expérience. C'est qu'en dépit des difficultés particulières que posent la mise en scène et l'interprétation de cette dramaturgie, il y a dans cette épopée des rôles de femmes comme le théâtre contemporain en offre peu ; des rôles aussi de Marseillais, Aixois et autres Provençaux que jamais ce même théâtre ( sauf Valetti et Ascaride ) ne serait capable de proposer aux acteurs adéquats ! Si j'ajoute que cette œuvre permettrait à ces jeunes ou moins jeunes troupes de se marrer et de faire marrer les autres comme presque aucune autre, j'espère que j'achèverai de les convaincre de s'y coller. Mon seul conseil restant celui que je donnais en exergue à l'édition du texte : jouez vite ! Afin que les trois heures qu'il me fallait pour jouer chaque épisode n'en deviennent pas cinq ; et parce que la vie sur scène, n'en déplaise au viendra sans doute une nouvelle question. Puisque c’est la vocation des épopées d’être contées encore et encore, celle-ci pourra-t-elle, comme une autre, être portée… par un autre ? Un autre pourra-t-il un jour, dans cinquante ans ou dans un siècle, incarner l’alter ego de Philippe Caubère, Ferdinand Faure mais aussi tous ceux que, sur le principe de poupées russes, Ferdinand Faure contient : Micheline, Marlène, Ariane, Johnny Hallyday, Gérard Philipe et François Mauriac ? Que deviendra le texte alors ? Un fascinant fossile ? Un morceau de temps égaré, à recomposer au lointain ? L’avenir, qui en promet toujours plus qu’il n’en tient, nous le dira. texte Lola Gruber spectacle de et avec Philippe Caubère 4 nov › 7 déc 2014 durée : 3h2o avec entracte histoire comique et fantastique écrite, mise en scène et jouée par Philippe Caubère après avoir été improvisée devant Jean - Pierre Tailhade et Clémence Massart | lumières Roger Goffinet et Jean - Christophe Scottis production : La Comédie Nouvelle | avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet héros de Borges, va plus vite que la “ vraie ”. Ces pièces ont été pensées, improvisées et finalement écrites pour être jouées par tous. Le Roman d'un acteur, projet littéraire devenu projet de film, devait être joué par plusieurs. N'étant pas parvenu à trouver l'argent, j'ai dû me résoudre à le jouer tout seul. Quant à La Danse du diable ou L'Homme qui danse, sa version originale, c'est différent : pur projet de théâtre, écrit par et pour un seul acteur, il pourrait être incarné par un autre – ou mieux, peut-être : une autre, puisque là aussi, ou plutôt là déjà, les femmes mènent la barque – aussi bien que par une troupe entière. Pour finir de répondre à ce qu'écrit si gentiment Lola de mes deux épopées, peut-être que le meilleur ou la meilleure interprète, troupe à lui ou elle toute seule, en sera toujours le lecteur solitaire. texte Philippe Caubère Isabelle, il se passe quelque chose de très grave.Ton frère m’a dit merde. autourduspectacle dialogues À l'issue de la représentation, Philippe Caubère vous retrouve au foyer-bar pour échanger sur le spectacle. mardi 18 novembre 2o14 entrée libre prochainement les lundis musicaux de l'athénée mon cadavre est doux comme un gant mélodies sur des poèmes de Louise de Vilmorin avec la soprano Julie Fuchs et le pianiste Alphonse Cemin lundi 24 novembre 2o14 › 2oh et le coq chanta... d'après les passions de bach musique Jean-Sébastien Bach adaptation Alexandra Lacroix et François Rougier direction musicale Christophe Grapperon mise en scène Alexandra Lacroix 11 › 17 décembre 2o14 I Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux : facebook.com/theatreathenee twitter.com/theatreathenee I lavieduntheatre.tumblr.com blog de l’Athénée venez tous les jours au théâtre blog.atheneetheatre.com Square de l’Opéra Louis-Jouvet 7 rue Boudreau 75009 Paris Mº Opéra, Havre-Caumartin, RER A Auber réservations 01 53 05 19 19 | athenee-theatre.com Mio Padre, le bar de l’Athénée, situé au premier étage, vous propose sa carte aux saveurs italiennes, une heure avant et après chaque représentation, et pendant les entractes. Le personnel d’accueil est habillé par les créations malte martin atelier graphique | assisté par thomas baile | impression moutot | licence nº 19125 I Téléchargez notre appli iPhone ou consultez notre site mobile m.athenee-theatre.com