PV de cette réunion de la CRPS - Comité de quartier Saint
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PV de cette réunion de la CRPS - Comité de quartier Saint
COMPTE RENDU de la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites du vendredi 28 janvier 2011 qui s’est réunie à la Direction régionale des affaires culturelles 32, rue de la Dalbade à TOULOUSE Haute-Garonne - TOULOUSE – prison St Michel Cliché Jean-François Peiré, mission photographique DRAC Midi-Pyrénées CRPS 28/01/2011 SOMMAIRE Pages 12 – COMPEYRE – Pigeonnier de Lagarde…………………………………………………..…..5 12 - COMPREGNAC – Pigeonnier du Ravin du Capelier………………………………………..8 12 – VILLENEUVE – Pigeonnier du Foirail……………………………………………………….11 12 – VILLENEUVE - Pigeonnier des Taillades.......................................................................13 31 – LUCHON – Villa Luisa……………………..……………………………………………….…15 82 – VERDUN SUR GARONNE – Pigeonnier de Borde de Nadesse…………………………18 82 - MONTALZAT – Gare de Borredon……..………………………………..…..………………20 82 – SEPTFONDS – Camp de Judes……………………………………………………………..22 82 – SEPTFONDS – Cimetière espagnol…………………….…………………………………..24 31 – TOULOUSE – Prison St Michel………………………………………………………………27 2/32 CRPS 28/01/2011 Étaient présents à la CRPS du 2 février 2010 1. Membres de droit (pouvant se faire représenter) M. Dominique PAILLARSE M. Philippe MERCIER M. Roland CHABBERT Mme Pascale HENNE M. Michel BARRERE Directeur régional des affaires culturelles Chef du service régional de la conservation des monuments historiques et de l’architecture Chef du service Connaissance du Patrimoine au Conseil Régional Représentant la DREAL Conservateur de l’archéologie, représentant M. Vaginay 2. Personnalités nommées Mme Catherine GAICH M. René COLONEL M. Jacques BRUNET Mme Sonia RUIZ M. Etienne DEDIEU Mme Françoise CASALÉ M. Jean-Paul MARONÈSE M. Gérard AMIGUES Mme Annie MARTIN Mme Jeanne-Marie de PALAMINY M. Michel DE RIVOYRE Mme Sophie BOUYSSOU M. Guy SCHLEGEL M. Alain KLEIN M. Claude BIRAGNET M. Yvon HAMON M. Robert SABLAYROLLES M. Jean PENENT M. Philippe PIEUX Conservateur du Patrimoine Chef du SDAP Hautes-Pyrénées Architecte des Bâtiments de France de la Hte-Gne Adjointe au tourisme à la mairie de Toulouse Maire de Saint-Lizier (09) Maire de Mont-d’Astarac (32) Maire de Bonrepos-Riquet (31) Vice-Président du conseil général du Lot Adjointe au patrimoine à la mairie d’Espalion (12) Déléguée régionale de la Demeure Historique Délégué de la Demeure Historique Déléguée régionale et du Tarn des Vieilles Maisons Françaises Délégué départemental Haute-Garonne de la Fondation du Patrimoine Représentant de l’association Abriterre Membre de la ligue urbaine et rurale Midi-Pyrénées Conseiller pour l’Ethnologie à la DRAC Professeur d’archéologie antique à l’UTM Conservateur des musées Paul Dupuy et Georges Labit à Toulouse Directeur du CAUE 82 – EIE 82 3 – Participaient également en qualité d’invités : M. Michel LUCIEN M. Pierre COSTES M. Jean SICART Mme VINCENTELLA de COMARMOND M. Jean-Louis SAUTREAU M. Joseph GONSALEZ M. Henry FARRENY Mme Nicole ANDRIEU M. Jean LE POTTIER M. Lionel MOTTIN M. Emmanuel MOUREAU Spécialiste des pigeonniers Maire de VILLENEUVE (12) Adjoint au maire de LUCHON (31) Adjoint au maire de TOULOUSE (31) D.G.A. chargé de la Culture à la mairie de TOULOUSE Président de l’association Mémoire de l’Espagne Républicaine (MER 82) Historien de l’association MER Conservateur des antiquités et objets d’art de la Haute-Garonne Conservateur délégué des antiquités et objets d’art de la Haute-Garonne Chef du STAP du Tarn-et-Garonne Conservateur des antiquités et objets d’art de Tarnet-Garonne 3/32 CRPS 28/01/2011 Absents excusés M. Michel VAGINAY, conservateur régional de l’Archéologie M. Stéphane THOUIN, architecte en chef des monuments historiques M. Christophe AMIOT, architecte en chef des monuments historiques M. Mathieu PIVAUDRAN, adjoint délégué à la culture et au patrimoine à la mairie de Rocamadour M. Albert MAMY, maire de Sorèze (81) M. Guy VIDAILHET, maire d’Arreau (65) Mme Dominique SALOMON, conseillère régionale M. Jacques LAPART, conservateur des Antiquités et Objets d’Art du Gers Mme Luce BARLANGUE, Professeur d’art contemporain à l’UTM Mme Sophie DUHEM, maître de conférence en Histoire de l’Art à l’UTM M. Etienne LAVIGNE, Architecte du Patrimoine M. le Maire de Compeyre (12) M. le Maire de Compregnac (12) M. le Maire de Verdun-sur-Garonne (82) M. le Maire de Montalzat (82) M. le Maire de Septfonds (82) OUVERTURE DE LA SEANCE Monsieur Dominique Paillarse, président de la commission, ouvre la séance à 9h30. Il rappelle que la dernière CRPS s’est tenue au cours du mois de juin 2010 à Mont d’Astarac, dans le Gers, et que ce fut une réunion passionnante et fort agréable. Le préfet du Gers avait rejoint la commission pour la visite de l’église et pour le déjeuner. Il informe les membres de la commission que l’organigramme de la DRAC a été modifié avec l’intégration des services territoriaux de l’architecture et du patrimoine (STAP) et la nomination, depuis le 15 novembre 2010, d’un CRMHA (conservateur régional des monuments historiques et de l’architecture). Il a donc le plaisir d’accueillir et de présenter M. Philippe Mercier, CRMHA, rompu aux monuments les plus prestigieux puisqu’il avait en charge la ville d’Arles, territoire passionnant. Il porte à la connaissance de tous les membres que, pour des raisons techniques, l’ordre du jour a été quelque peu modifié : ainsi les quatre pigeonniers de l’Aveyron seront présentés en matinée, tandis que l’examen de la prison St Michel de Toulouse est reporté à cet après-midi. Ce changement permet de dégager deux thématiques : les pigeonniers et les lieux de mémoire. 4/32 CRPS 28/01/2011 31 – TOULOUSE – Prison St Michel Rapporteur : Georges GONSALVES Le directeur régional des affaires culturelles (DRAC), représentant le préfet de région, accueille Mme Vincentella de Comarmond, adjointe à la culture représentant le maire de Toulouse, et M. JeanLouis Sautreau, directeur des affaires culturelles de la ville de Toulouse. Il introduit le dossier et rappelle le vif intérêt des Toulousains en faveur de ce monument (délibération unanime du conseil municipal, pétition, articles divers) et la documentation importante le concernant (rapport exhaustif de l’architecte, mémoire d’Odile Foucault, universitaire, projet L’artiste et l’ingénieur élaboré par Richard Edwards sur commande de la ville de Toulouse). Il précise que le ministère de la justice manifeste un intérêt particulier pour une partie de ce bâtiment, annonce qu’il développera cet aspect plus tard et passe la parole au rapporteur. Le rapporteur procède à la présentation de la prison Saint-Michel. La maison d’arrêt a été réalisée entre 1854 et 1867 sur une parcelle de forme pentagonale par l’architecte Jacques-Jean Esquié (1817-1884). Elle s’inscrit par son plan et sa distribution dans la filiation directe des typologies de l’instruction ministérielle de 1841 et s’inspire aussi directement des modèles proposés par le ministère de l’Intérieur à l’appui de la circulaire du 13 mai 1854 prônant la séparation des détenus par catégories. Cinq quartiers, desservis par des galeries de circulation ouvrant sur l'espace central à éclairage zénithal, rayonnent à partir d’une rotonde centrale. L’accès unique se fait par un castelet d’entrée traité dans le goût néo-médiéval et entourant une cour, ensemble abritant l'administration et les logements de fonction. Les deux quartiers les plus proches du castelet ont une élévation à un étage, les trois autres à deux étages. Malgré l'alignement de l'ensemble sur les instructions ministérielles, les élévations reprennent matériaux et modèles formels habituels de l’architecture publique d’Esquié. A côté de l'adaptation au régionalisme habituelle chez Esquié (mise en œuvre de la brique), elles sont marquées par des citations médiévales (romanes et surtout militaires ou castrales, ce pour leur valeur symbolique), une austérité et un souci d’économie poussés. Tout en étant un modèle de fonctionnalisme et malgré la beauté formelle du plan d’ensemble, cet établissement marqué du sceau de l’architecture parlante offre pour d’évidentes raisons peu de séductions. Sont mises en œuvre de manière large et originale par l’architecte les techniques nouvelles liées à l’emploi du fer, de la fonte et du zinc. N’étant pas soumis à d’importantes exigences esthétiques, ce type de programme fut l’un des champs privilégiés d’application et d’expérimentation des nouvelles techniques. Peu de prisons furent, au final, construites à neuf sur les modèles de l’instruction de 1841 et un grand nombre d’entre elles sont aujourd’hui détruites. Le rapporteur rappelle alors que la prison Saint-Michel constitue aussi un lieu de mémoire lié à la Seconde guerre mondiale et à la Résistance : elle fut lieu d'incarcération de Marcel Langer, guillotiné en ces lieux en 1943, et de nombreux autres résistants dont certains furent fusillés sur place. Le DRAC passe la parole à Odile Foucault, qu’il remercie pour sa présence et sa disponibilité, rappelant qu’elle a fait sa thèse sur Jacques-Jean Esquié (1989). Le rapporteur souhaite à son tour remercier Odile Foucault. Il dit s’être beaucoup appuyé sur ses e travaux et notamment sur l’ouvrage qu’elle a consacré à l’architecture du XIX siècle à Toulouse. Il rappelle qu’elle fut aussi commissaire de l’exposition Jacques-Jean Esquié présentée au musée Paul Dupuy en 1992. Mme Foucault souligne le caractère magnifique de l’œuvre tout en regrettant que la présentation ait surtout montré des verrues altérant la perception d’ensemble. 27/32 CRPS 28/01/2011 Elle rappelle que Jacques-Jean Esquié est un architecte d’envergure internationale, primé lors de l’exposition universelle de Paris en 1867 pour la réalisation de l’hôpital de Braqueville (aujourd’hui centre hospitalier Gérard Marchant). Esquié, avec la prison Saint-Michel, donne à la ville un second chef-d’œuvre de fonctionnalité et répond en même temps au grand débat sur e l’humanisation des peines qui agite l’Europe (au XIX siècle, le prisonnier est privé du moindre de ses droits, y compris celui d’être un être humain). Cette prison introduit un certain confort et souhaite guider les détenus sinon vers une rédemption au moins vers une guérison sociale. La rotonde centrale, quant à elle, permet aux gardiens d’avoir une vue permanente sur toutes les circulations et non plus seulement sur les seules personnes. Des plans de ce type (étoile à cinq branches) existaient certes en France depuis 1841 mais aucun n’est aussi abouti et la plupart ont disparu. Seule la Petite Roquette (Paris) pouvait soutenir la comparaison (mais détruite en 1975 et remplacée par le square de la Roquette). e Mme Foucault imagine la rotonde débarrassée de ses verrues du XX siècle. Une pure merveille dont le symbolisme de l’éclairage zénithal est clair : il s’agit de sauver l’humanité défaillante. Le DRAC remercie Mme Foucault pour son intervention et donne la parole à Mme Vincentella de Comarmond qui remercie la CRPS pour cet espace de parole. Madame de Comarmond dit combien la municipalité s’était inquiétée, en juin 2009, lors du retrait de la prison Saint-Michel de l’ordre du jour de la précédente CRPS. La ville de Toulouse est très impliquée et intéressée par l’avenir de ces bâtiments. Trois maires successifs (Messieurs Douste-Blazy, Moudenc et Cohen) ont exprimé, au-delà de tout clivage politique, leur volonté d’acquérir ce bien. Il s’agit d’un patrimoine architectural remarquable pour l’histoire et la mémoire de la ville : Marcel Langer et André Malraux y furent incarcérés, Marcel Langer y fut guillotiné. De surcroît, ce site est au centre des enjeux urbanistiques de la ville : tout près de la future « cité des sciences », il fera l’objet d’une réutilisation en lieu de culture. Les habitants ont exprimé leur intérêt et leurs besoins. M. Cohen a proposé au conseil municipal une délibération portant sur l’acquisition de l’ensemble de la prison : celle-ci a été votée à l’unanimité des voix. Si donc la prison devient propriété de la ville, celle-ci est bien déterminée à développer, avec les riverains, les porteurs de projet et les associations, un projet culturel ambitieux et d’envergure : un véritable carrefour de la culture toulousaine. D’ailleurs, dans le cadre de la candidature Toulouse, capitale de la culture, des artistes ont travaillé sur une réutilisation des lieux. Mme de Palaminy demande ce qu’est devenue la voûte étoilée de la coupole. Mme Foucault affirme qu’elle doit exister, toujours cachée sous les faux plafonds, avec son volume et son décor peint. Le DRAC revient sur le rapport d’Esquié qu’il a lu avec un intérêt extrême. Choix et partis pris y sont pertinemment argumentés et la description de l’état des prisons à cette époque est saisissante. Suivent quelques brefs extraits du rapport. M. Schlegel dit que les plans de cette prison se rapprochent facilement de plans contemporains. La rotonde et son étoile peuvent faire l’objet, sans dommage, d’une bonne réutilisation. La conservatrice des monuments historiques souligne que Jacques-Jean Esquié a été l’élève d’Urbain Vitry et elle constate une grande continuité architecturale entre les Abattoirs de Toulouse et la prison. M. Chabbert demande si la prison contient encore du mobilier d’époque, ce à quoi la conservatrice des monuments historiques répond que deux galeries d’origine conservent les ferrures et les dallages e du XIX siècle. Il n’existe aucun mobilier de l’époque de construction de la prison e M. Chabbert est partisan de ne pas gommer la partie XX siècle mais la conservatrice des monuments historiques répond que ces éléments ajoutés n’ont pas de qualité architecturale. M. Pieux souligne que ces lieux doivent être appréciés en tant que lieux de mémoire et prouesse d’ingénierie. A condition de conserver l’esprit d’Esquié, une réutilisation permettant une mise en valeur du site est absolument possible. La manufacture des Tabacs est un exemple positif de réutilisation réussie. 28/32 CRPS 28/01/2011 Le DRAC remercie la représentante de la ville pour sa contribution et l’invite (ainsi que Monsieur Sautreau et Madame Foucauld) à sortir afin que le débat à huis clos puisse se dérouler. Débat à huis clos Le DRAC rappelle le devoir de réserve s’imposant à chaque membre de la CRPS et redit que le préfet de région a invité à une conférence de presse sur la prison lundi 31 janvier. Il ajoute que la difficulté pour des bâtiments d’une telle ampleur est bien celle de l’usage. Dans cet esprit, il cite l’exemple de Lyon pour les prisons à proximité de Perrache. Le préfet de la région Rhône-Alpes a opté pour une procédure innovante : appel à projets sur la base d’un cahier des charges incluant, notamment, toutes les contraintes (patrimoniales, environnementales, urbanistiques). La procédure a abouti et, sans que la protection au titre des monuments historiques soit un préalable, les bâtiments ont trouvé leur nouvel usage (transfert de l’Institut catholique, logements sociaux, résidences d’étudiants). Le DRAC conclut en précisant que, pour la prison Saint-Michel, l’exercice est très cadré : la demande d’avis porte exclusivement sur le castelet d’entrée et la cour d’honneur. Il ne pourra donc pas faire voter sur le reste de l’édifice. Il souligne que les associations de Résistants sont très attachées à la protection de la cour d’honneur, lui ayant déclaré : « C’est notre Mont-Valérien à nous ». En cas de protection, le bâtiment en étoile sera sous le contrôle de l’architecte des bâtiments de France (avis conforme au titre des abords). Mme Andrieu note que l’œuvre d’Esquié est un ensemble et que cet ensemble n’est pas proposé à la protection. Est-ce à dire que lorsque le projet sera déterminé et abouti, le dossier reviendra en CRPS pour la protection de l’œuvre en totalité ? Le DRAC insiste sur le fait que, pour cet ensemble aux enjeux multiples, le cheminement nécessitera des mois voire des années. M. Schlegel s’interroge sur la protection du bâtiment administratif : est-il inclus dans la protection demandée ? Le DRAC est affirmatif. Quand il parle de la cour d’honneur, il faut entendre l’ensemble des bâtiments formant carré autour de la cour. L’architecte des bâtiments de France (ABF) rappelle à la commission que la prison Saint-Michel ne bénéficie pour l’heure d’aucune protection. Si le ministère de la justice demandait sa démolition, personne ne pourrait s’y opposer. Si l’on obtient qu’une partie soit protégée, c’est un grand pas de franchi. De plus, aucun projet n’est finalisé. Et, lorsque le projet arrivera, de nombreux aménagements seront à prévoir : quid du mur d’enceinte, élément majeur de cette construction ? Des cinq branches de l’étoile ? Protéger une partie d’un ensemble n’est peut-être pas satisfaisant mais la réutilisation contraindra de toutes façons à des concessions. Pour toutes ces raisons, la position exprimée a le mérite du pragmatisme. Mme Ruiz intervient alors pour réaffirmer la position de la ville. Mme de Comarmond a été claire : la ville de Toulouse a la ferme volonté de réutiliser ce site en conservant un maximum d’éléments mais peut-être pas effectivement le mur d’enceinte. Est-ce si important ? L’ABF rétorque qu’il n’est pas si secondaire ! Mme Ruiz répète qu’un architecte de talent saura envisager une mise en valeur dynamique des lieux sans les dénaturer, en conservant l’esprit d’Esquié. Les habitants du quartier sont très impliqués et mobilisés pour que ce site continue à vivre. Ils ont foi en un lieu culturel de qualité, carrefour des rencontres. L’Etat peut-il décider de ne protéger que quelques éléments et laisser en suspens le reste ? Le DRAC réaffirme que le ministère de la justice ne souhaite pas la protection du bâtiment principal et redit qu’il ne soumettra au vote que la protection du castelet d’entrée et de la cour d’honneur. Mme Bouyssou dit que la solution proposée par l’administration ne lui paraît pas dénuée d’intérêt dans la mesure où la protection de certaines parties placera les abords sous avis conforme de l’ABF. 29/32 CRPS 28/01/2011 Mme de Palaminy s’enquiert de l’avis de la conservation régionale des monuments historiques. Le conservateur régional des monuments historiques et de l’architecture fait la synthèse des avis recueillis : tous sont favorables à une protection du castelet d’entrée et de la cour d’honneur (inscription voire même classement), l’ABF s’interrogeant sur le bon périmètre de la protection souhaitable et la plupart des avis exprimant en même temps le souhait d’une protection du bâtiment en étoile dans sa configuration extérieure d’origine. Mme de Palaminy ne comprend pas l’exclusion du bâtiment en étoile. M. Chabbert s’insurge contre la méthode proposée. Il la trouve partiale et préfèrera s’abstenir. M. Dedieu exprime sa stupéfaction. C’est la première fois que, en CRPS, il est question de cadrage. Ce diktat l’offusque et il se sent pris en otage. Il craint que la commission ne soit manipulée et, dans ces conditions, il ne saura prendre part au vote. La ville de Toulouse a un projet et manifeste son profond désir de le réaliser. Pourquoi ne pas lui faire confiance ? La prison est un tout, indissociable. Bien sûr, on peut toujours discuter du mur d’enceinte dans le cadre d’un projet. Mais cela fait partie des négociations ordinaires au regard d’un grand projet de réutilisation. Le DRAC rappelle l’article 1 du décret de 1999 relatif à la CRPS : « La commission est chargée d’émettre un avis sur les demandes de classement ou d’inscription d’immeubles au titre des monuments historiques, ainsi que sur les propositions de classement ou d’inscription dont le préfet de région prend l’initiative ». M. Schlegel tient à ce que le procès-verbal précise que, derrière ce cadrage, les membres de la CRPS suivront de près l’évolution du dossier car il est assez inadmissible d’avoir de telles consignes. Ce qui lui déplaît, c’est l’idée d’une manipulation car, concernant la protection limitée au castelet et à la cour d’honneur, il n’y est pas défavorable. Le geste architectural permettant de concilier le e contemporain au XIX siècle sera intéressant et tant mieux si on permet à ce monument de respirer. M. Pieux est vraiment choqué et rejoint les propos de M. Dedieu. La commission, consultative, peut se prononcer sur la globalité de la protection, le préfet de région n’étant, quant à lui, pas tenu de suivre son avis. Réduire la protection à quelques éléments met à mal la mémoire d’Esquié. Le castelet et la cour d’honneur n’auront aucun sens privés de l’ensemble des bâtiments. Chacun accepte l’idée que les bâtiments puissent être transformés. Un projet de qualité, porté par de grands architectes, magnifiera les lieux. Mme de Palaminy est d’accord : il faut voter sur une protection d’ensemble. Et le procès-verbal doit en témoigner : un non-vote a été imposé à la commission. M. Chabbert s’interroge sur les conséquences d’un non. Le DRAC répond que le préfet de région suivra l’avis de la commission et que rien ne sera donc protégé. M. Penent pousse le débat plus loin. Si l’on protège le castelet et la cour d’honneur, le reste ne peut-il être démoli sans problème ? Le DRAC rappelle que l’absence de protection au titre des monuments historiques ne signifie pas démolition et que toute demande en ce sens sera soumise à l’avis conforme de l’ABF qui entraînera des discussions tout au long du processus de projet. L’ABF répète ce qu’il a déjà eu l’occasion d’exprimer : sans aucune protection, tout est possible. Avec une protection, tout est sous contrôle et on conserve l’esprit des lieux. Mme Ruiz demande avec insistance que le procès-verbal reflète l’exactitude des propos échangés y compris le cadrage imposé via le DRAC. Le DRAC décide de soumettre au vote la proposition d’inscription limitée au castelet et à la cour d’honneur. 30/32 CRPS 28/01/2011 Cette proposition ne satisfait pas : certains annoncent leur refus de vote, d’autres leur abstention ou leur votre contre. M. Pieux fait alors remarquer que voter contre revient à sacrifier le monument, ce qui n’est évidemment pas le souhait de la commission. Mme de Palaminy est d’accord mais le procès-verbal doit être clair : la commission rend un avis sur ce qui lui a été imposé mais a été empêchée de protéger la prison dans sa globalité. M. Pieux serait d’avis de se prononcer sur un classement du castelet et de la cour d’honneur, et sur l’inscription de toutes les autres parties. Le DRAC répète qu’il ne soumettra au vote que le castelet et la cour d’honneur. Monsieur Biragnet attire l’attention sur les dangers d’un vote contre et prône vigoureusement : « Vote unanime, vœu unanime ! » Avis Avis favorable à la majorité des voix (3 voix contre et 5 abstentions) non seulement à l’inscription mais au classement du castelet d’entrée et de la cour d’honneur de la prison Saint-Michel (Toulouse). Vœu La commission formule par ailleurs un vœu : « Le cadrage proposé par le directeur régional des affaires culturelles en accord avec le propriétaire n’a pas permis à la commission de faire valoir sa volonté de protéger la prison Saint-Michel dans son ensemble. La commission le regrette vivement.» 31/32 CRPS 28/01/2011 Direction régionale des affaires culturelles 32, rue de la Dalbade 31080 – Toulouse cedex 6 Février 2011 32/32