Plan Lignes Citations procédés analyses circularité Cette dernière

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Plan Lignes Citations procédés analyses circularité Cette dernière
Plan
Lignes
Citations
« à midi »
« l'obscurité »
procédés
analyses
circularité
Cette dernière scène marque le dénouement de la tragédie ; le retour à l'espace
initial de la prison traduit une circularité, expression de l'impossibilité irréductible
de Zucco à vivre dans l'espace ouvert de la société
métaphore
De ce point de vue, si ce retour à la « prison-départ » vaut comme métaphore de
l'échec d'une vie, la didascalie introduit aussi des informations qui dépassent la
simple représentation d'une contingence :
l'indication
temporelle
d'abord, l'indication temporelle « à midi » contraste avec « l'obscurité » de
l'évasion initiale (scène I) ; ici, l'action de Zucco sera en pleine lumière, son destin
est scellé,
connotations
positives
il ne s'agit plus de se cacher ni d'échapper (d'ailleurs, le titre de la scène, Zucco au
soleil, développe des connotations positives qui laissent penser qu'il ne s'agit plus
de montrer un meurtrier mais le terme d'« une trajectoire d'une pureté incroyable »
(entretien de Koltès dans L'Evénement du jeudi, 12 janvier 1989).
« Le sommet des toits de un espace,
la prison »
L'auteur transpose son personnage dans un espace, devenu lieu de représentation,
« Le sommet des toits de la prison » ; dans l'entretien cité, Koltès rappelait à quel
point cette situation l'avait fasciné et décidé à écrire sur Roberto Succo : « moi qui
ne regarde jamais la télé, je l'allume pour les informations, et je tombe sur cette
scène absolument incroyable où l'on voyait Roberto Succo sur les toits de la prison
».
« On ne voit personne
la présence du
pendant tout la scène,
collectif
sauf Zucco » ;
« Voix de gardiens et de
prisonniers mêlées »
Enfin, la présence du collectif est ici désincarnée, « On ne voit personne pendant
tout la scène, sauf Zucco » ; ce sont des « Voix de gardiens et de prisonniers
mêlées » qui accompagnent cet ultime instant. Zucco est seul avec ces / ses voix.
On le constate, cette didascalie sort l'intrigue et son personnage éponyme d'une fin
réaliste et conventionnelle et projette le lecteur / spectateur vers la représentation
poétique et dramatique d'un mystère humain.
« D'où te vient ta force,
Zucco, d'où te vient ta
force ? »
héroïsation
Cette réplique est une réponse à une question formulée par une voix anonyme : «
D'où te vient ta force, Zucco, d'où te vient ta force ? » ; elle participe au processus
d'héroïsation du personnage en laissant supposer que, tout comme ses actions, sa
« force » n'est pas humaine.
rythme ternaire
D'ailleurs la formulation du personnage échappe aux connotations du fait divers et
se place sur un plan décalé, presque abstrait, s'il n'y avait la métaphore finale.
La première phrase est composée sur un rythme ternaire :
une accumulation de 1er temps : une accumulation de verbes d'action au présent de l'indicatif mime
la puissance et la rapidité d'un je » impérieux ;
verbes d'action
présent de l'indicatif 1er temps : une accumulation de verbes d'action au présent de l'indicatif mime
la puissance et la rapidité d'un je » impérieux ;
la césure
2e temps : la césure, fortement marquée par les deux virgules qui encadrent la
conjonction « et » auxquelles s'ajoute la conjonction de cause « comme »,
introduit l'aveuglement d'un personnage et son rapport à autrui, réifié ici en
"obstacles"
« et »
la conjonction
2e temps : la césure, fortement marquée par les deux virgules qui encadrent la
conjonction « et » auxquelles s'ajoute la conjonction de cause « comme »,
introduit l'aveuglement d'un personnage et son rapport à autrui, réifié ici en
"obstacles"
"obstacles"
réifié
2e temps : la césure, fortement marquée par les deux virgules qui encadrent la
conjonction « et » auxquelles s'ajoute la conjonction de cause « comme »,
introduit l'aveuglement d'un personnage et son rapport à autrui, réifié ici en
"obstacles"
« ils tombent tout seuls
devant moi »
la conséquence,
3e temps : la conséquence, « ils tombent tout seuls devant moi » traduit
l'inconscience et l'irresponsabilité de Zucco.
« solitaire et fort »
parallélisme
Dans la seconde phrase, bâtie sur un parallélisme, Zucco se caractérise « solitaire
et fort » dans la première proposition, tandis que la seconde, une métaphore, « je
suis un rhinocéros », en soulignant autant l'animalité du personnage que sa faculté
onirique, le déplace hors du champ de l'humanité (dans la scène VI, il se comparait
à « un hippopotame », p. 38 et dans la scène VIII, il aspirait à « renaître chien », p.
48). Ainsi, cette solitude revendiquée et cette dénégation de l'humanité participe à
l'ambition de Koltès qui était de construire un personnage « mythique, un héros
comme Samson ou Goliath monstres de forces. » (cf. quatrième de couverture de
l'œuvre).
« je suis un rhinocéros
une métaphore,
Dans la seconde phrase, bâtie sur un parallélisme, Zucco se caractérise « solitaire
»,
et fort » dans la première proposition, tandis que la seconde, une métaphore, « je
suis un rhinocéros », en soulignant autant l'animalité du personnage que sa faculté
onirique, le déplace hors du champ de l'humanité (dans la scène VI, il se comparait
à « un hippopotame », p. 38 et dans la scène VIII, il aspirait à « renaître chien », p.
48). Ainsi, cette solitude revendiquée et cette dénégation de l'humanité participe à
l'ambition de Koltès qui était de construire un personnage « mythique, un héros
comme Samson ou Goliath monstres de forces. » (cf. quatrième de couverture de
l'œuvre).
« Regardez le soleil » ; « impératif ;
regardez ce qui sort du
soleil »; « Bougez la tête
» ; « tournez votre
visage »
Quatre des cinq dernières répliques de Zucco, dialogue avec des voix anonymes,
débutent par un impératif ; plus que des injonctions elles invitent à une direction
(« Regardez le soleil » ; « regardez ce qui sort du soleil »; « Bougez la tête » ; «
tournez votre visage »),
=>Si d'ordinaire l'emploi du mode impératif exprime la volonté d'un émetteur
tourné vers un destinataire qu'il s'agit de contrôler, ici le moi semble s'estomper
derrière l'importance ou l'urgence du message à transmettre ; on observera
d'ailleurs, que contrairement aux autres scènes, le «je » du personnage n'exige plus
rien pour lui-même.
« c'est le sexe du soleil ; présentatifs
« c'est de là » ; « c'est la
source des vents ») et du
futur (« vous le verrez »;
« il s'y déplacera »; « il
vous suivra »)
comme s'il s'agissait de transmettre une expérience, peut-être une connaissance
révélée comme le suggère la répétition des présentatifs (« c'est le sexe du soleil ;
« c'est de là » ; « c'est la source des vents ») et du futur (« vous le verrez »; « il s'y
déplacera »; « il vous suivra »).
=>Si d'ordinaire l'emploi du mode impératif exprime la volonté d'un émetteur
tourné vers un destinataire qu'il s'agit de contrôler, ici le moi semble s'estomper
derrière l'importance ou l'urgence du message à transmettre ; on observera
d'ailleurs, que contrairement aux autres scènes, le «je » du personnage n'exige plus
rien pour lui-même.
« Zucco au soleil ».
L'héroïsation de Zucco est à lire comme une métaphore : en effet, si elle reprend
le thème de la scène initiale, l'évasion, ici, ce n'est plus le Zucco meurtrier qui
s'échappe en pleine nuit, mais un personnage porteur d'une radicalité exemplaire et
tragique qui va l'anéantir sous nos yeux, en pleine lumière, « à midi », au zénith ;
le titre de la scène « Zucco au soleil » marque symboliquement ce changement de
statut qui s'opère.
le titre
Tout seul comme les
héros
Comparaison
Comparaison Tout seul comme les héros
« voix de gardiens et de polyphonie
prisonniers mêlées »,
anonyme
« Tout seul, comme les chœur antique
héros », (p. 90) ; « tu es
un héros, Zucco » ; «
C'est Goliath » ; « C'est
Samson » ; « il s'est fait
baiser par une femme » ;
« Dalila. Une histoire de
cheveux. Je connais. »
(p. 93) ;
Plusieurs éléments concourent à ce détachement du réel au profit de la fable et de
son processus d'héroïsation : on retiendra la mise en place d'une polyphonie
anonyme (la didascalie initiale indique qu'il s'agit de « voix de gardiens et de
prisonniers mêlées », sorte de chœur antique qui caractérise progressivement
Zucco pour le faire accéder à son statut final (voici, quelques exemples : « Tout
seul, comme les héros », (p. 90) ; « tu es un héros, Zucco » ; « C'est Goliath » ; «
C'est Samson » ; « il s'est fait baiser par une femme » ; « Dalila. Une histoire de
cheveux. Je connais. » (p. 93) ;
« Après la seconde
référence explicite à
prière, tu verras le
l'exergue de la pièce
disque solaire se
déployer et tu verras
pendre de lui le phallus,
l'origine du vent ; et si
tu tournes ton visage
vers l'Orient, il s'y
déplacera, et si tu
tournes ton visage vers
l'Occident, il te suivra. »
l'ultime discours métaphysique de Zucco s'inscrit dans la liturgie de Mithra et fait
référence explicite à l'exergue de la pièce : « Après la seconde prière, tu verras
le disque solaire se déployer et tu verras pendre de lui le phallus, l'origine du vent
; et si tu tournes ton visage vers l'Orient, il s'y déplacera, et si tu tournes ton
visage vers l'Occident, il te suivra. »
« Le soleil monte,
des dernières
brillant,
didascalies
extraordinairement
lumineux. Un grand vent
se lève. » / « Un vent
d'ouragan se lève. Zucco
vacille. » ; « Le soleil
monte, devient aveuglant
comme l'éclat d'une
Enfin, la présence des dernières didascalies instaure une temporalité et une
action hors du commun où la connotation de puissance domine et où le personnage
semble comme soustrait à la vision commune : « Le soleil monte, brillant,
extraordinairement lumineux. Un grand vent se lève. » / « Un vent d'ouragan se
lève. Zucco vacille. » ; « Le soleil monte, devient aveuglant comme l'éclat d'une
bombe atomique. On ne voit plus rien, ».
bombe atomique. On ne
voit plus rien, ».
Roberto Zucco, scène XV Zucco au soleil, tableau