synthèse - Extranet SRCE Auvergne
Transcription
synthèse - Extranet SRCE Auvergne
Prédiagnostic des continuités écologiques du Livradois-Forez Extrait du pré-diagnostic des continuités écologiques de l’Auvergne – décembre 2011 Pour plus de détails, se rapporter aux fiches explicatives jointes et aux documents téléchargeables sur le site internet du SRCE Auvergne. Les écopaysages du Livradois-Forez L’écopaysage forestier de montagne est dominé par les hêtraies-sapinières, sapinières anciennes et ponctuellement des chênaies-hêtraies. Si les monts de la Madeleine, les contreforts Ouest des monts du Livradois et les Bois Noirs comptent ponctuellement des superficies parfois importantes de douglasaies, les forêts anciennes sont bien présentes, particulièrement sur les monts du Forez qui contiennent des sapinières anciennes à haute valeur écologique exploitées traditionnellement. Ces boisements parsemés d’escarpements rocheux et de chaos granitiques, du fait de leur position d’altitude et en tête de bassin versant, abritent également de grandes concentrations de tourbières, dont de magnifiques tourbières boisées (tourbière de Baracuchet, de Virennes, plateau de la Verrerie, étang tourbeux de Berbézit,…). Des rivières de pentes possèdent une végétation rivulaire remarquable. Le réseau hydrographique dans ce secteur est très dense. Les clairières forestières plus ou moins grandes, habitées, agricoles, sont nombreuses. Les contreforts Ouest des Monts du Livradois comptent la remarquable forêt de la Comté. Avec 1 500 ha d’un seul tenant, tantôt chênaie, tantôt charmaie-tillaie, parfois sapinière, elle est écologiquement très riche, accueillant en autres espèces remarquables, la genette, le milan royal, et le sonneur à ventre jaune. Les vallées escarpées boisées (la Credogne, la Dore entre Courpière et Ambert, la Durolle…) ou alluviales (la Dore en amont d’Ambert puis de Courpière à sa confluence avec l’Allier, l’Ance) sont des zones de refuges et constituent de forts couloirs de migration et de pénétration pour un grand nombre d’espèces, souvent patrimoniales voire très rares. L’Arzon et l’Ance sont 2 des 4 rivières auvergnates qui permettent encore à la moule perlière de se développer. Au Nord et à l’Ouest, les plaines sédimentaires des Varennes et du Livradois forment un écopaysage agropastoral à prairies temporaires dominantes. Un bocage de densité moyenne y est encore bien présent. De multiples étangs, mares, ruisseaux de plaine méandreux aux berges boisées et zones humides complètent le maillage. Le secteur des Varennes est un bastion du sonneur à ventre jaune, d’insectes remarquables et de nombreuses espèces végétales patrimoniales. Quelques petits bois feuillus de plaines et de collines complètent l’écopaysage. Les plateaux, au Sud de la région naturelle (autour de Viverols), sont concernés par un écopaysage agropastoral mixte cultures/prairies, encore accompagné d’un bocage de densité moyenne, dont des alignements de frênes sur les terres peu fertiles. Des boisements épars de pins sylvestres et d’épicéas ponctuent l’ensemble, principalement au Sud. Ce secteur est situé en tête de bassin versant de la Loire à l’origine d’un réseau important de cours d’eau, de sources, d’étangs et de zones humides. La tourbière du mont Bar, installée au sommet du volcan du même nom, est un site unique en France. Les hautes altitudes sont occupées par les landes et pelouses subalpines des Hautes-Chaumes, mosaïque de prairies de fond de vallée, landes, pelouses à nard raide, tourbières, hêtraies subalpine. Les jasseries, ponctuent l’ensemble, accompagnées de fumades : prairies de fauche situées en contrebas des jasseries, entre 1 300 et 1 500 m, présentant une forte individualisation phytosociologique et floristique, favorisée par l’apport de nutriments azotés issus des déjections du bétail. Divers milieux thermophiles sont aussi présents ponctuellement : quelques coteaux thermophiles de Limagne marnocalcaires et volcaniques dans la partie Nord-Ouest, des formations d’éboulis et des forêts de ravins particulièrement originales. Les écopaysages urbains sont essentiellement composés de villages et bâtis isolés, avec quelques zones urbaines autour de Thiers, Ambert, Courpière, Arlanc, des influences de la couronne Vichyssoise, et une influence croissante des agglomérations clermontoise, issoirienne et brivadoise. Le bloc diagramme ci-dessous illustre les enchaînements des structures, éléments et motifs paysagers de la région naturelle du Livradois-Forez. Le schéma ci-dessus a été réalisé à titre indicatif mais n’a pas pour objet de représenter de façon exhaustive la réalité du terrain. Les trames écopaysagères, aquatique et humide du Livradois-Forez Trames écopaysagères, aquatique et humide du Livradois-Forez La région possède de nombreuses vallées escarpées et alluviales. La Dore s’impose comme sa colonne vertébrale. Le socle cristallin (majoritaire), le climat montagnard et le réseau hydrographique dense confèrent au Livradois-Forez un rôle particulier pour le maintien des zones humides et tourbières de tête de bassin versant : Dore et le plateau du Livradois, parties sommitales des Monts du Forez, des Bois noirs, des Monts de la Madeleine. L’ensemble forme une trame aquatique et humide remarquable en continuité avec la Loire en région Rhône-Alpes. Le Livradois-Forez n’est pas situé sur un axe migratoire majeur. Toutefois les secteurs de forte densité de zones humides sont utilisés ponctuellement par certains oiseaux (haltes migratoires) dans l’axe de l’Allier en Auvergne et de celui de la Loire (plaine du Forez) en Rhône-Alpes. L’identité du Livradois-Forez passe par ses forêts : il a un rôle primordial en Auvergne pour le maintien de la trame forestière de montagne. En effet, les forêts anciennes pures ou mixtes qui jalonnent la continuité des Bois noirs, des Monts de la Madeleine et des Monts du Forez, en totale continuité rhônalpine, et les plateaux du Livradois, couvrent une grande partie du territoire. Le maillage bocager, même lâche, est partout présent (à la rare exception des Hautes-Chaumes). Les vallées y sont nombreuses, éléments de liaison vers le Sud (Velay et Margeride). Le Livradois Forez possède également des landes et pelouses d’altitude sur les Hautes-Chaumes, un des maillons auvergnats de la trame subalpine (zone refuge parmi les rares que compte la France entre les Alpes et les Pyrénées). Dans une moindre mesure, le Livradois-Forez participe également à la trame agropastorale sur les contours des HautesChaumes et dans le secteur de St-Dier d’Auvergne. Elle se maintient plus modestement ailleurs dans les secteurs à prairies temporaires dominantes et mixtes cultures/prairies. Précisons aussi, même si elles ne sont pas notées sur le schéma ci-contre, que les clairières forestières (au sein des écopaysages forestiers) participent ponctuellement à ce type de trame. Les vallées escarpées en position d’abri participent à la trame thermophile. Les sources de fragmentation anthropiques du Livradois-Forez Sources de fragmentation d’origine anthropique du Livradois-Forez La trame aquatique souffre fortement de la proximité des grandes agglomérations des Limagnes et Val d’Allier et du Velay à l’Ouest et au Sud. La frange Est, en revanche, grâce à ses nombreux cours d’eau de tête de bassin versant, présente une qualité écologique favorable à la trame. La vallée de la Dore suit cette même logique : les nombreux ouvrages hydrauliques et pollutions la rendent aujourd’hui vulnérable sur sa partie avale, à partir d’Olliergues. La trame humide subit au Nord des Monts de la Madeleine et au Sud des Monts du Forez des perturbations liées aux plantations de résineux et aux changements des pratiques agricoles qui peuvent fragiliser le milieu par la destruction ou l’assèchement de zones humides. La trame forestière de montagne subit des pressions principalement à l’Ouest de la région naturelle : consommation d’espace, mise en culture, plantations denses de résineux. De plus, l’A72-A89, sur la liaison Clermont-Ferrand-St-Etienne marque une rupture de la continuité entre les Monts de la Madeleine, les Bois Noirs au nord et les Monts du Forez. Les landes et pelouses d’altitudes de la trame subalpine sont maintenues sur les Hautes-Chaumes mais sont vulnérables face à la fréquentation touristique. Hormis dans le secteur de St-Dier d’Auvergne et autour des Hautes-Chaumes, les modifications des pratiques agricoles perturbent la trame agropastorale. Une partie des vallées escarpées qui peuvent contribuer à la trame thermophile se trouve dans des zones perturbées. Qualité des continuités écologiques du Livradois-Forez Continuités écopaysagères, aquatique et humide du Livradois-Forez La continuité aquatique est préservée dans les zones de tête de bassin versant mais dégradée en aval avec l’Allier s’en trouve fortement atteinte. La trame humide, de son côté est plus préservée et les zones de forte densité de zones humides sont dans l’ensemble préservées des fragmentations. Tout comme pour la continuité aquatique et humide, la continuité forestière de montagne présente deux visages : altérée à l’Ouest et globalement très préservé à l’Est. Les Monts du Forez et la partie Est des Monts du Livradois, sont, à ce titre, les plus remarquables. La continuité subalpine est bien préservée. La continuité agropastorale est perturbée par endroits. La continuité thermophile se maintient favorablement dans les vallées au Sud de la région naturelle. Tous les éléments concernant le pré-diagnostic des continuités écologiques du Livradois-Forez et de l’Auvergne sont disponibles sur http://extranet.srce.auvergne.developpement-durable.gouv.fr/ .