FO - ETATS UNIS Portland _Sarthou A._ C - Web ETU

Transcription

FO - ETATS UNIS Portland _Sarthou A._ C - Web ETU
Anne-Sophie Sarthou
Etats-Unis, Portland
Je m’appelle Anne-Sophie et j’ai obtenu ma Licence de Science Politique en Juin 2007 à
l’Université Lyon 2. En deuxième année de Licence, j’avais déjà postulé pour partir en échange en
Licence 3 au Canada. Cependant mon dossier n’étant pas complet, je n’avais pas été sélectionnée
par le jury.
Au cours de ma Licence 3, je me suis, dès le début de l'année, renseignée sur les procédures à suivre
pour faire mon M1 à l’étranger. J’ai décidé de maximiser mes chances en postulant pour plusieurs
destinations : le Canada, la Suède, les Etats-Unis, la Suisse et la Belgique. Lors de la réunion pour
les Etats-Unis, qui a lieu très tôt (octobre), j’ai été découragée par le nombre de personnes présentes
et par toutes les démarches administratives (TOEFL, une importante garantie financière, lettres de
recommandation, notes obtenues précédemment). Mais finalement, après un long périple
administratif, j’ai été sélectionnée pour le Canada et les Etats-Unis ! Le choix a été rapide, car l’une
de mes motivations pour partir était d’étudier dans une autre langue que le français. Et c’est ainsi
que fin mars 2007 j’ai su que j’allais partir faire mon Master 1 dans l’Oregon, à Portland State
University. Un séjour à l’étranger se prépare dès que possible : logement, assurance, billet d’avion,
Visa, bourse, cours… Et non, le périple administratif n’était pas fini….
•
VIE PRATIQUE
Logement
Le choix du logement pour Portland et probablement pour de nombreuses destinations se résume à
trois choix : la colocation, le logement universitaire ou la famille d'accueil. Ayant déjà habité en
famille d'accueil et n'en gardant pas spécialement de bons souvenirs j'ai tout de suite éliminé cette
éventualité bien que de nombreuses personnes s'y plaisent beaucoup. Ensuite pour la colocation, il
faut être sur place pour visiter les appartements et mon objectif était de trouver un logement avant
de partir, sans doute par sécurité. C'est donc vers le logement universitaire que j'ai porté ma
recherche. Premièrement car je pouvais réserver une chambre avant mon départ, je savais
exactement combien cela allait me coûter, je pouvais déjà situer l'endroit sur la carte de Portland...
Et j'ai aussi choisi le logement universitaire pour l'expérience « dorm » américaine, qui est
totalement différente des logements universitaires en France. Dormir sur le campus permet de vivre
son année universitaire à 100%, vivre entre étudiants, sortir entre étudiants... cela n'empêchant tout
de même pas d'avoir aussi une vie hors campus. C'est par le site Internet de mon université d'accueil
que j'ai choisi ma résidence. Le loyer est d'environ 1000 $ pour 3 mois, ce qui est sans doute le
loyer le moins cher sur Portland. Bien sûr la résidence n'est pas un hôtel 4 étoiles mais les chambres
sont correctes (chambre à partager avec une « roommate », et salle de bain et cuisine à partager
avec la chambre d'à côté composée de deux autre filles), l'accès à Internet, l'eau, l'électricité sont
compris dans le loyer, il ne faut que 10 minutes pour aller en cours...
J'ai vraiment aimé cette expérience et je ne regrette nullement mon choix, c'est l'occasion de
rencontrer des étudiants du monde entier, d'apprendre à vivre avec des gens très différents de soi, et
cela permet d'être entouré en cas de coup de blues... Ma colocataire, So-Ryoug, est sud-coréenne et
elle est devenue au fil du temps une véritable amie.
Argent
Dès mon arrivée aux Etats-Unis j'ai ouvert très facilement un compte dans une banque américaine.
Mes parents m'ont transféré trois fois de l'argent de mon compte français (compter une semaine
pour que le virement soit fait entre la France et les Etats-Unis... ainsi qu'une charge de 40 euros).
Les banques proposent des comptes en banque spéciaux pour étudiants.
Santé
En France on nous a expliqué que nous avions le choix entre prendre l'assurance de l'université
américaine ou garder notre mutuelle française mais payer un complément pour que les conditions de
remboursement soient les mêmes que celles de l'assurance universitaire. Et au final, cela revenait au
même prix de payer le complément que d'acheter l'assurance américaine (180 dollars par trimestre).
C'est ainsi que j'ai pris l'assurance américaine par question de simplicité mais une fois sur place on
est vite confronté au fameux « système de santé américain » : pas de docteurs le week-end, des
urgences qui peuvent coûter très cher... Je n’ai jamais vraiment su comment fonctionnait mon
assurance, si j'aurais été complètement remboursée en allant aux urgences ou pas... Donc mon
conseil pour ceux qui partent aux Etats-Unis est de sérieusement se renseigner sur les différentes
assurances proposées et de ne pas hésiter à payer « cher » car c'est vraiment important, la sécurité
sociale française n'est pas une généralité...
Télécommunications
Téléphone gratuit vers la France en utilisant Skype, très pratique pour rester en contact avec la
France.
Vie Universitaire
Le système administratif à Portland State University, mon université, est très bien organisé.
Paiement des frais par Internet, du personnel disponible et compétent pour répondre à nos questions
et nous aider à résoudre nos problèmes. Le bureau des affaires internationales en charge des
étudiants étrangers est aussi très bien organisé et je n'ai jamais eu aucune difficulté administrative à
PSU.
Les cours ont également été un des points positifs de l'échange. Des professeurs de qualité et très
disponibles, un enseignement solide, passionnant et ouvert, un système éducatif différent mais
intéressant. Les cours ont lieu soit une fois dans la semaine pendant quatre heures ou deux fois
pendant deux heures ou bien même trois fois pendant 1 heure. Les cours sont très interactifs,
beaucoup de contacts entre élèves et professeurs. Tandis qu'en France la majeure partie de
l'enseignement se passe en cours, aux Etats-Unis tout le travail se fait en dehors des cours à travers
les lectures assignées par les professeurs (une moyenne de 80 pages par cours par semaine à lire).
Le rapport avec les professeurs peut surprendre au début (je recevais régulièrement des e-mails d'un
de mes professeurs me demandant comment j'allais et si tout se passait bien en cours) mais cette
relation se révèle être agréable et très pratique en cas de problème.
Stage
Mon Master 1 à Portland State University était supposé se dérouler en trois trimestres de cours.
Aucun stage n'était au programme bien que mes collègues restés à Lyon 2 aient l'opportunité de
partir en stage de février à juin. Sans savoir si cela était possible j'ai commencé à chercher un stage
fin décembre, prévoyant de le réaliser au troisième trimestre de mars à juin. Etudiante en science
politique, je souhaitais trouver un stage dans une ONG traitant des questions des Droits de l'Homme
ou des problèmes environnementaux. J'ai commencé ma recherche en allant sur des sites d'ONG
(Amnesty International, OXFAM, Doctors without borders...) dans la rubrique « Internship »
(stage). J'ai envoyé mon CV et une lettre de motivation à une quinzaine d'ONG. J'ai reçu beaucoup
de réponses automatiques me disant que pour le moment ils ne cherchaient personne mais qu'ils
gardaient mon dossier dans leur fichier. Après une courte période de découragement, j'ai découvert
par hasard un site Internet spécialisé dans les annonces pour tout ce qui concerne les missions
humanitaires, les offres d'emploi et de stage dans des ONG. Sur ce site ce sont les ONG ellesmêmes qui mettent des annonces car elles recherchent des stagiaires pour tel ou tel poste (cela peut
aussi
concerner des
étudiants
en
informatique,
des
techniciens,
des
spécialistes
en
communication...). J'ai répondu à 5 ou 6 annonces correspondant à mon profil et j'ai eu deux
réponses et ainsi deux entretiens téléphoniques. Finalement après avoir obtenu une réponse positive
après un des entretiens, j'ai finalement trouvé un stage dans une ONG, la Student World Assembly
qui est une organisation faisant la promotion de la Démocratie et des Droits de l'Homme à travers le
débat et les actions menées par les étudiants du monde entier. Le « problème » maintenant n'était
pas le stage en lui-même mais le fait que l'ONG n'était pas basée à Portland mais à New York. En
effet un stage compte pour 4 crédits et je devais obtenir 12 crédits pour valider mon trimestre. Si
mon stage se déroulait à Portland j'aurai pris deux cours à 4 crédits en plus du stage pour obtenir
mes 12 crédits. Mais en étant à New York je ne pouvais que faire mon stage et donc ne valider que
4 crédits... Si bien que j'avais trouvé ce stage sans savoir si cela était administrativement possible du
coté de mon université d'accueil et de Lyon 2. J'ai pris rendez-vous avec la responsable des
étudiants internationaux qui est une personne incroyable, disponible et très compréhensive. Elle m'a
expliqué que, pour que cela soit possible, il fallait que je trouve un professeur qui me « sponsorise »
et soit en charge de suivre la progression de mon stage et du rapport de stage que je devais rédiger
et qui serait ma note du trimestre. Grâce au rapport privilégié dont j'ai parlé plus haut avec les
professeurs américains, je n'ai eu aucun mal à trouver ce professeur qui était mon professeur de
relations internationales du premier trimestre. Nous avons établi ensemble un « plan de travail » sur
les objectifs à atteindre pour mon rapport de stage : théories de relations internationales à utiliser,
auteurs, perspectives à étudier dans le cadre de mon stage... Et finalement après quelques
documents à remplir, quelques e-mails avec mon responsable à Lyon 2, me voilà dans la
perspective de partir faire mon stage à New York... Mon professeur m'a ensuite aidé à trouver un
logement chez des amis à lui qui habitent Brooklyn ( j'ai eu beaucoup de chance vu la difficulté à
trouver un logement dans cette ville).
Mon stage à la Student World Assembly a duré 2 mois et demi, au rythme de 3 jours par semaine,
de 10h00 à 17h00. Le stage était non rémunéré et l'équipe était composée d'étudiants volontaires de
différents coins des Etats-Unis. J'ai appris énormément durant ce stage sur le fonctionnement d'une
ONG, les difficultés rencontrées, les manières de récolter des fonds ou d'obtenir une plus grande
notoriété.
Vie quotidienne
Le climat dans le Nord-Ouest des Etats-Unis est réputé pour avoir des hivers tempérés et pluvieux
(les plus basses températures étaient -5° en hiver). Nous avons eu de la pluie mais pas autant que
nous en attendions au vue de la réputation de Portland.
Le rythme de vie à Portland était très différent de ce que nous connaissons en France. Le dîner, dans
les familles américaines ou dans les restaurants, a lieu à partir de 17h et de nombreux restaurants
ferment à 21h00. Les bars et boîtes de nuit ferment entre 1h00 et 2h00 du matin (heure à laquelle
certains commencent à sortir en France...).
Les transports en commun (bus et tramway) sont gratuits sur le campus et dans le centre de
Portland, ils fonctionnent le soir jusqu' à 00h00-1h00 et le dimanche.
La nourriture américaine est très différente et « dangereuse » aussi si vous tenez à garder votre ligne
et pour la santé en général... Quantités astronomiques dans les restaurants (les gens quittent les
restaurants avec des « doggy bags » contenant les restes de leur repas pour le repas suivant...), frites,
pizzas, Mexicain, Thaïlandais, hamburgers... Toute occasion est bonne pour manger, réunions
scolaires ou sportives, dîners chez X ou Y...
Les loisirs sur le campus et dans la ville de Portland sont nombreux. Sur le campus, de nombreuses
activités sont organisées par l'Université, de nombreux sports sont proposés : boxe, tennis,
musculation, squash, une piscine est disponible pour 14 dollars par trimestre... De nombreuses
associations existent et permettent aux étudiants de s'engager : Amnesty International, Association
des Hispaniques, des Afro-Américains, des étudiants de science politique... Dans la ville aussi de
nombreuses activités sont possibles : balades dans les parcs de la ville, musées, shopping, cinéma...
Un des rendez-vous préférés des étudiants internationaux se déroulait le mardi soir dans un barrestaurant du campus appelé « Paccini ». C'était l'occasion de se rencontrer, de se retrouver, de faire
la fête... Nous y avons tous passé des moments incroyables et fait des rencontres extraordinaires...
La période de Noël comporte des vacances d'un mois entre le trimestre d'automne et celui d'hiver.
Avant de partir aux Etats-Unis, j'avais prévu de revenir au cours de cette période en France mais
finalement j'ai décidé, come la majorité des étudiants internationaux, de mettre à profit ce mois pour
voyager : Los Angeles, San Diego, Mexique...
Les week-ends sont aussi l'occasion de partir : San Francisco, Seattle...
•
BILAN ET SUGGESTIONS
Bilan de mon séjour à l’étranger
Mon séjour à l'étranger a été une expérience unique et je souhaite à tous les étudiants de pouvoir
vivre une aventure comme celle-là. J'ai vécu des histoires incroyables, rencontré des gens géniaux,
appris de nouvelles choses et c'est pour cela que c'est la meilleure année que j'aie passé dans ma vie.
J'en garde des souvenirs incroyables et je n'oublierai jamais ce qui s'est passé. C'est très dur de
rentrer et surtout de réaliser qu'une aventure comme celle-là a eu lieu une fois et qu'elle est
terminée... Du fait d’avoir passé 6 mois à Portland et 3 mois à New York, j'ai l'impression d'avoir
vécu deux aventures complètement différentes. Elles ont toutes deux été passionnantes mais
l'expérience « université américaine » restera mon meilleur souvenir.
Difficultés rencontrées
Les problèmes administratifs se sont très vite réglés grâce au personnel du bureau international et
du campus de Portland State en général, très compétent et toujours disponible.
La plus grosse difficulté que j'ai rencontrée est sans doute le « mal du pays ». J'entends par là le
manque de la famille, des amis, les difficultés à s'adapter parfois à des gens qui sont très différents
de nous, des colocataires qui ont des façons de vivre autres... J'ai eu une période vraiment difficile,
au mois de janvier-février, où j'ai été « home sick ». Pour certains ça a été au tout début de
l'expérience, pour d'autres à la fin... mais une fois ce mauvais moment passé, l'aventure continue...
Evolution des projets personnels et professionnels
Ce séjour à l'étranger m'a confirmé dans mon envie de voyager et de vivre dans différents pays pour
découvrir de nouvelles personnes, de nouvelles cultures... Cette expérience m'a prouvé que j'étais
capable de vivre loin de chez moi, loin de mes amis et de mes habitudes.
Au niveau professionnel, le stage effectué m'a permis de voir comment pouvait se passer le travail
dans une ONG occidentale. Il y a des milliers d'ONG existantes et donc de nombreuses manières de
travailler. Cependant cette expérience et le travail de relations internationales réalisé pour rédiger
mon rapport de stage m'ont fait relativiser ma vision sur ces acteurs internationaux.
Encadrement, préparation et orientation
Que cela soit à Lyon avant le départ, à Portland au cours de l'année, j'ai trouvé que j'avais été
particulièrement bien encadrée et orientée.
A Lyon nous avons eu différentes réunions très importantes pour préparer notre séjour, nous avons
lu des témoignages d'étudiants à Portland, ce qui a été très utile pour comprendre les différentes
sortes de logement, comment se passent les cours... La responsable des échanges avec l'Oregon,
Laurie Wilson, fait un travail formidable pour expliquer aux étudiants comment choisir les cours,
comment préparer les documents pour le visa... J'ai vraiment ressenti du soutien de la part de
Laurie. De même, la responsable des échanges internationaux, Nelly Voccia, a elle aussi toujours
été très disponible tout au long de l'année pour nous aider à remplir nos obligations administratives.
A Portland, comme je l'ai déjà dit plus haut, l'encadrement était également très bon.
A aucun moment du séjour, de la préparation jusqu'à la fin, je ne me suis sentie non soutenue, j'ai
toujours eu toutes les réponses à mes questions.
Dans le but de préparer mon départ j'ai rencontré une étudiante de l'Oregon en échange à Lyon qui
m'a beaucoup parlé du système scolaire américain, de l'Oregon, des différences culturelles entre la
France et les Etats-Unis.
Et si...
Si je repartais à l'étranger, ou plutôt quand je repartirai à l'étranger (de mai à octobre 2009 pour un
stage dans le cadre de mon Master 2), je tenterai d'éviter de faire la même erreur. Je me renseignerai
beaucoup plus sur les assurances santé pour être sûre d'être couverte en cas de problème. C'est
l'erreur majeure que j'ai faite, autrement mes problèmes étaient plus des petits imprévus (perte de
mes bagages lors de mon trajet aller en avion par exemple) qui se sont aussi vite réglés qu'ils sont
arrivés. Enfin, je n'achèterai pas de billet de retour parce qu'on ne sait jamais quand on va rentrer...
Suggestions
Je conseillerais aux futurs étudiants de bien préparer le départ pour éviter certaines surprises. Mais
surtout je leur souhaite de profiter au maximum de cette expérience. D'aller à la rencontre des gens,
de s'intéresser à leur culture, à leur style de vie en jugeant le moins possible. Je leur conseille de
voyager au maximum dans le pays voire dans les pays alentour, de profiter au maximum des
activités proposées sur le campus, dans la ville. Après, chacun vit son expérience différemment et
mes camarades de Portland vont sans doute décrire des choses différentes et donner d'autres
conseils, mais dans tous les cas on sera tous d'accord pour dire que cette aventure unique nous aura
fait grandir...
Améliorations à apporter aux échanges internationaux ou à la bourse
régionale
Je n'ai pas vraiment d'idées pour améliorer la bourse régionale car je trouve que c'est une formidable
initiative de la région. Cette bourse nous a tous beaucoup aidés et nous ne pouvons que l'apprécier
en comparaison de certaines régions qui n'aident pas autant les étudiants partant en échange.
Probablement comme tout le monde je dirais que si la bourse était versée plus tôt (avant de partir ?)
et la deuxième partie de l'argent également plus tôt (en avril ?), cela serait formidable...