Tribune des papas

Édition novembre-décembre 2014
Numéro 04
LE PÈRE MASCULIN
ENTREVUE
On ne cesse jamais de devenir père. C’est un long processus,
qui ne s’arrête certainement pas à la naissance de l’enfant.
Mais devenir père dans un contexte où la paternité est ellemême en pleine redéfinition génère des défis particuliers.
La vision traditionnelle du père est celle de l’homme qui
rapporte le nécessaire à la maison, qui fournit ce dont sa
famille a besoin. Mais les pères ne font désormais plus
que simplement ramener l’argent pour la nourriture, ils la
préparent et la servent aux enfants! À prime abord, c’est
un changement profond dans la compréhension que les
pères ont d’eux-mêmes. Rien de bien viril à changer une
couche ou se lever en pleine nuit pour donner le boire
pourraient dire certains.
Pourquoi tu l’aimes ton papa?
Parce que je trouve qu’il est beau, qu’il me donne beaucoup
de bisous et qu’il me donne beaucoup de câlins.
En fait, cette vision du père masculin est encore bien
vivante; elle s’est simplement élargie à des domaines
précédemment réservés aux mères. Devenir père c’est
maintenant mettre la main à la pâte et non plus se
contenter de fournir les ingrédients. La mission de fournir
le nécessaire s’est complexifiée; elle n’en demeure pas
moins masculine.
Un père masculin change les couches, se lève la nuit pour
donner le boire, et le lendemain matin il part travailler
sans attendre qu’on le félicite; parce qu’il est capable d’en
prendre, le père masculin. Le père masculin nourrit aussi
son enfant affectivement, parce qu’il a suffisamment
confiance en lui-même pour exprimer ce qu’il ressent. Le
père masculin fait le travail de la maman et son travail à lui,
non pas parce qu’il est meilleur que les autres; mais plutôt
parce que c’est son devoir de le faire. Qu’il soit en couple ou
monoparental, un père masculin fait son devoir de père.
En retour, les pères bâtissent plus aisément un rapport
privilégié avec leurs enfants, dès leur plus jeune âge.
S’occuper de son enfant développe, renforce, approfondit
le lien affectif avec celui-ci. Si s’impliquer, c’est aimer et être
aimé, les pères gagnent au change.
Est-ce que c’est le meilleur papa?
Euh... pas vraiment. Parce que je pense qu’il y a d’autres
papas un peu plus beau que le mien. Alors je ne suis pas
vraiment persuadée que ce soit le plus beau papa du monde.
Qu’est-ce que tu aimes faire avec ton papa?
Ben j’aime parfois aller pique-niquer, qu’il me porte à l’école,
qu’il fasse mon déjeuner, qu’il fasse mon lunch, prépare le
souper….
C’est quoi les activités favorites que tu fais avec lui?
Ben j’aime bien quand il me porte à des fêtes chez des amis.
Puis, c’est ça!
Est-ce que tu joues beaucoup avec ton papa?
Pas si beaucoup que ça, mais je joue souvent dans la ruelle
avec lui. On joue au ballon, au hockey, on fait plein d’affaires
cool.
Si tu devais lui dire quelque chose, tu lui dirais quoi?
Je t’aime, parce que je l’aime beaucoup!
Kiara, participante au Carrefour Parenfants
CITATION
“Immense, immense précarité de la paternité qui n’est jamais
donnée, comme la maternité, mais conquise, réellement
conquise, de jour en jour, d’instants partagés en instants
partagés, de mains doucement serrées en jeux turbulents, de
questions déroutantes en réponses appliquées, de paroles en
silences, d’émotions en habitudes, de confiance en énigmes.”
Pierre Péju
Louis-Blaise Dumais-Lévesque, père bénévole, Escale
Famille Le Triolet
L’ÉVOLUTION DE LA PATERNITÉ
Le visage des nouveaux pères
Le rôle du père a beaucoup évolué au cours
des derniers siècles, et continue à changer
plus rapidement encore depuis une ou deux
générations! Les repères du passé sont révolus
et les pères d’aujourd’hui seront les modèles
des pères de demain!
(…)
Dans une perspective d’égalité entre les
hommes et les femmes, l’inclusion du père
est incontournable et fondamentale pour
la stabilité et l’équilibre affectif des enfants.
La mère acquiert un coéquipier pour
l’éducation des enfants, le partage des tâches,
la conciliation travail-famille, mais doit lui
permettre de prendre sa place, car plus elle
investit l’enfant, plus le père le désinvestit.
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Illustration par
Steve Beshwaty.
TRIBUNE DES PAPAS - verso - édition novembre-décembre 2014 - numéro 04
LA MAISON À PETITS PAS (LA MAPP)
L’épanouissement de la société
l’épanouissement de nos familles!
passe
par
La MAPP participe activement à la valorisation de la
paternité. En collaboration avec les autres acteurs du milieu,
la MAPP se distingue par ses activités de type familial.
L’HEURE DU BAIN
Grâce à une phobie, j’ai trouvé ma place!
Ma conjointe éprouve, depuis toujours, une phobie étrange:
l’ombilicophobie (peur des nombrils). Évidemment, bien
avant la naissance de notre premier enfant, lorsque nous
consultions les livres dédiés aux soins du nourisson et même
lors des cours prénataux, il a été déterminé que les premiers
bains seraient assurés par moi, jusqu’à ce que le cordon
tombe et que la plaie ne nécessite plus de soins particuliers.
Dès le premier bain à l’hôpital, assisté de l’équipe
d’infirmières et d’étudiantes, j’ai conclu que la tâche ne
serait pas si facile. Outre les peurs d’un être si petit, les soins
à apporter à un nouveau-né sont tout de même nombreux,
il faut être rapide car en plus de pleurer, ils peuvent prendre
froid et même, uriner sur la serviette, le pyjama propre ou
même, les couvertures du lit d’hôpital où maman se repose!
Je vous laisse imaginer la honte quand tu dois demander
aux infirmières des draps de rechange!
Malgré ces quelques péripéties, l’heure du bain a toujours
été mon petit moment préféré avec Fiston. Même s’il grandit
et que depuis, deux petites soeurs se sont ajoutées à la
famille, j’ai pris la responsabilité de m’occuper du bain. Ce
moment m’appartient, il me donne la chance de m’arrêter,
de prendre le temps, de jouer avec mes enfants et de rire
aussi!!!! C’est un privilège plutôt qu’une tâche à laquelle je
m’adonne avec joie. Je répète souvent à mes amis, futurs
papas, de s’impliquer dans l’équipe papa-maman dès
l’hôpital, de prendre sa place et surtout, la garder, ce qui
assure un lien d’attachement très fort avec nos enfants.
Jean-Sébastien, papa de trois enfants.
DEUX FILLES, DEUX NAISSANCES
J’ai deux enfants : deux filles avec la même mère. Elles ont
six ans d’écart et les deux furent un choix. Ma personnalité
et mon envie d’être père ont créé des conditions particulières dans ma façon d’aborder leur naissance.
Pour la première, l’inconnu était un excitant majeur alors, nous savions TOUT ce qu’il fallait savoir et notamment : c’était une fille. Elle est arrivée un soir de juin. À
l’occasion d’une balade nocturne interrompue par des
contractions, la poche des eaux céda. C’était l’heure d’y
aller. Arrivés à minuit à la clinique (lieu de naissance en
France), l’infirmière positionna maman sur le monitoring.
Dilatation : 5. Puis, elle nous demanda si l’on souhaitait
prendre la péridurale… ah, il faut choisir car l’anesthésiste
veut rentrer chez lui (il est notoire que tout le monde sait
à l’avance s’il va souffrir ou non!). Le choix fut pris : elle le
fera sans! Une heure et demie plus tard, bébé fut expulsé
naturellement avec le courage de sa maman. C’est alors
que la sage femme s’accapara le nouveau-né: la pesée, le
nettoyage, le bidule, le machin… je la suivais comme un
petit chien, impatient de prendre MA fille dans mes bras
pour la remettre à sa mère, et en même temps agacé par la
sage femme qui ne faisait que me tourner le dos de façon
interminable… Grrrr. Et puis, ce fut le bonheur… le peau
à peau, la tétée… Ça y était, Clara était avec nous et c’était
le bonheur!
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L’ensemble des activités touche la famille sous toutes ses
formes et répond aux besoins de tous les membres qui la
composent. Activités sportives, culturelles ou de loisirs,
les pères apprécient le temps passé en famille et des
activités sont également prévues spécialement pour eux
: comité Pap’Action, soirées d’gars, babillard de La Tribune
des Papas et un poste réservé aux pères au sein du conseil
d’administration.
L’organisme est membre fondateur de la Tribune des Papas
et l’équipe d’employés participe aux formations offertes afin
de modifier leurs pratiques tant au niveau de l’intervention
que dans l’interprétation de ce que les pères vivent au sein
de leur famille. En favorisant la participation des pères lors
des ateliers offerts, l’organisme offre un lieu stimulant où
ils peuvent s’épanouir et améliorer, à leur façon, la société!
LISTE D’ORGANISMES
Coordonnées des membres de la Tribune des Papas
CARREFOUR FAMILIAL HOCHELAGA
1611, avenue d’Orléans
Montréal (Québec) H1W 3R4
Téléphone : 514-523-9283
www.carrefourfamilial.com
CARREFOUR PARENFANTS
4650, Rue Ontario Est, Montréal, Qc, H1V 1L2
Téléphone : 514 259-6127
www.carrefourparenfants.org
COOPÈRE ROSEMONT
2555, rue Holt, Montréal, Qc, H1Y 1N4
Téléphone : (514) 419-4736
www.coopere.ca
ESCALE FAMILLE LE TRIOLET
3100, rue Arcand, bureau 207, 2e étage
Montréal (Québec) H1N 3C7
Téléphone : 514 252-0289
www.escalefamilleletriolet.org
LA MAISON À PETIT PAS (LA M.A.P.P.)
3511, rue de Rouen, Montréal, Qc, H1W 1L8
Téléphone : 514 522-6461
www.lamapp.org
MAISON OXYGÈNE MONTRÉAL
1611, avenue d’Orléans, MontréaL, Qc, H1W 3R4
Téléphone : 514-655-6625
www.maisonoxygene.com
PÈRES SÉPARÉS INC.
3937, rue Adam, Montréal, Qc, H1W 2A1
Téléphone : 514-254-6120
www.peres-separes.qc.ca
REGROUPEMENT ENTRE-MAMANS
3363, rue de Rouen #1, Montréal, Qc, H1W 1L4
Téléphone : 514-525-8884
www.entremamans.qc.ca
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