La taille de l`Olivier par Daniel Pioch

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La taille de l`Olivier par Daniel Pioch
QUELQUES CONSEILS POUR LA TAILLE DES OLIVIERS
Association Sète Côté-Jardins ; Daniel Pioch 04 67 59 66 76
CONSEILS GENERAUX
L’olivier est l’un des arbres qui supporte le mieux les excès du point de vue de la taille
Toutefois, il faut se souvenir que couper une branche constitue une blessure, porte ouverte
aux maladies.
De plus la fructification se faisant sur les rameaux de l’année précédente, il est par définition
recommandé d’être raisonnable si l’on espère récolter quelques olives.
Finalement une évidence mérite d’être rappelée, une fois coupée on ne peut plus recoller une
branche ; autrement dit il est moins grave d’avoir laissé une branche finalement jugée de trop,
que d’avoir coupé une branche qui en fin de taille apparaîtra comme une perte dommageable.
DEUX TYPES DE TAILLE
- Formation et régénération : la priorité doit être donnée au choix des branches en
fonction de la structure que l’on veut donner à l’arbre
- Fructification : intervenir à minima sur la végétation, afin de laisser suffisamment de
rameaux porteurs de fleurs, toujours en bout de branche.
Pour la production d’olives de table on retirera plus de feuillage afin de privilégier le
calibre des fruits, contrairement à la production d’huile où l’on privilégie le
rendement.
OBSERVER / Faire le tour de l’arbre, en commençant par observer le bas :
LA SRUCTURE
- Présence de gourmands, jeunes rameaux verticaux très vigoureux sur des branches
anciennes : signe d’une taille trop sévère l’année précédente ; toute la sève fournie par le tronc
n’a pas pu être utilisée par la faible végétation laissée en place ;
- Un seul tronc ou une « cépée »
Le nombre de charpentières ou de troncs multiples est limité à 3-4, au-delà, l’enchevêtrement
probable va compliquer la structuration et la taille de fructification.
LE FEUILLAGE
Observer l’équilibre suivant les différentes directions (Nord, Sud).
Il faudra intervenir pour équilibrer, éviter de toucher l’arbre voisin.
Hauteur de l’arbre : se fixer un repère visuel (branche) comme hauteur finale ; on enlèvera les
branches et rameaux qui dépassent cette hauteur (esthétique ; pratique /traitement, récolte).
TAILLER
S’équiper d’un sécateur et d’une petite scie.
Lors de la coupe des branches il est préférable de laisser un moignon de quelques centimètres
de long (un demi-diamètre), qui facilitera la cicatrisation (pousse de l’écorce)
Le trait de scie doit être incliné, jamais horizontal (pour éviter la stagnation de l’eau, la
pénétration des vecteurs de maladies).
Commencer par scier la/les branches en trop sur la structure.
Si plusieurs en trop, enlever celle au sud, laisser le reste pour l’année suivante (pour éviter la
pousse de gourmands, la réduction de la production).
Enlever ensuite les branches secondaires qui sont enchevêtrées.
Se positionner au centre de l’arbre et observer vers le haut :
En haut (couronne), on enlève toutes les branches bien verticales qui prendront trop de sève et
feront monter la frondaison rapidement d’un étage et celles qui ferment l’intérieur de l’arbre,
afin de laisser pénétrer la lumière (ménager une ouverture bien franche qui se refermera dans
l’année, la pousse étant plus rapide en haut).
Il faut éviter d’amener plusieurs branches à occuper le même espace, à se recouvrir l’une au
dessus de l’autre.
Dans les deux cas la concurrence pour la lumière va freiner la végétation, gêner la
ramification et faciliter la pousse vers le haut en quête d’espace.
Or les branches fructifères ne sont en général pas verticales. Si montantes, elles sont tout de
même inclinées, mais bien souvent franchement retombantes.
Tirer sur les rameaux enchevêtrés avec la main afin de repérer leur attache sur une branche
secondaire et couper à ce niveau. Enlever les rameaux parallèles.
Retirer la plupart des gourmands, mais se souvenir qu’ils offrent aussi l’opportunité
d’intervenir sur la structure de l’olivier en fournissant de nouvelles branches ; les gourmands
donnant des branches fructifères après quelques années et inclinaison vers le bas.
Afin de garder la « main légère » s’éloigner de l’arbre, reprendre l’observation et mesurer
l’effet des tailles déjà faites ; se limiter à retirer 1/3 du feuillage au maximum. On doit avoir
une impression de légèreté en regardant le feuillage, même si on ne voit pas vraiment au
travers. Eviter de tomber dans l’excès et, si besoin, planifier l’évolution de la structure et du
feuillage sur plusieurs années.
Bruler les branches coupées et désinfecter les outils avec de l’alcool afin d’éviter la
transmission des maladies.