Unité 6 - Enseignement moral et civique

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Unité 6 - Enseignement moral et civique
Unité 6 – Partager les symboles de la République
Manuel pp. 26-29
Objectif général
Objectif de formation : Se sentir membre d’une collectivité.
Connaissances, capacités et attitudes visées : Comprendre le sens des symboles de la République.
Objet d’enseignement : Valeurs et symboles de la République française.
Objectifs particuliers
– Permettre aux élèves de connaitre l’importance des symboles de la République, au-delà de leur
connotation sportive, comme porteurs d’une représentation de la France.
– Aider les élèves à savoir ce que ces symboles représentent, comment ils se sont imposés au cours
des siècles.
– Faire connaitre aux élèves les différents lieux et moments de l’utilisation de ces symboles.
– Accompagner les élèves dans leur appropriation de ces symboles et des sentiments qu’ils suscitent.
Compléments didactiques pour l’enseignant(e)
Les symboles de la République sont inscrits dans l’article 2 de la Constitution française.
« Article II :
La langue de la République est le français.
L’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.
L’hymne national est la Marseillaise.
La devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
La plupart des compléments documentaires sont extraits de :
http://junior.senat.fr/13-ans-et/la-republique/la-democratie.html
Remue-méninges (p. 26)
Marianne
Elle est partout : sur les timbres de la poste, dans les mairies. C’est une femme qui représente la
République : Marianne. Mais pourquoi s’appelle-t-elle Marianne ?
Sous l’Antiquité déjà, la démocratie est une femme. Sous la Révolution, Liberté et République sont
des femmes. Ce sont souvent des guerrières. Elles sont une grande source d’inspiration pour les
artistes.
Les premières représentations d’une femme à bonnet phrygien, le bonnet que portaient les esclaves
affranchis sous la Rome antique, apparaissent sous la Révolution française et symbolisent la liberté.
À partir de juin 1848, le prénom « Marianne » commence à être donné de façon clandestine pour
désigner la République. C’est une contraction de « Marie » et « Anne », deux prénoms très
populaires depuis le XVIIIe siècle. La République qui nait à ce moment-là se devait de porter un nom
du peuple !
Sous la IIIe République, les statues et surtout les bustes de Marianne se multiplient, en particulier
dans les mairies.
Au XXe siècle, toutes les mairies se dotent progressivement d’un buste de Marianne, qui porte
désormais systématiquement le bonnet phrygien. À partir du début du XXe siècle, elle figure
également sur des objets de très large diffusion comme les pièces de monnaie ou les timbres.
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La devise
La devise de la République sera plus particulièrement travaillée dans l’unité 10 « Partager les valeurs
de la République ». Voir les compléments didactiques de cette unité.
Une histoire vraie (p. 26)
Avant François Ier, la langue des textes officiels était le latin. Sur le territoire de la France actuelle, de
nombreuse langues et patois se côtoyaient. Les lois Ferry sur l’école imposent le français comme
langue nationale enseignée et parlée à l’école. Dans certaines régions, des langues régionales
perdurent, et sont parfois enseignées à l’école : Bretagne, Pays Basque, Catalogne, Corse,
Martinique, Guadeloupe, Guyane...
« Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice (dite « ordonnance de Villers-Cotteret »)
François, par la grâce de Dieu, roy de France, sçavoir faisons, à tous présens et advenir, que pour
aucunement pourvoir au bien de notre justice, abréviation des proçès, et soulagement de nos sujets
avons, par édit perpétuel et irrévocable, statué et ordonné, statuons et ordonnons les choses qui
s'ensuivent.
Article 110, Créé par Ordonnance 1539-08-25 enregistrée au Parlement de Paris le 6 septembre 1539
Et afin qu'il n'y ait cause de douter sur l'intelligence desdits arrêts, nous voulons et ordonnons qu'ils
soient faits et écrits si clairement, qu'il n'y ait ni puisse avoir aucune ambiguïté ou incertitude ne lieu à
demander interprétation.
Article 111, Créé par Ordonnance 1539-08-25 enregistrée au Parlement de Paris le 6 septembre 1539
Et pour ce que telles choses sont souvent advenues sur l'intelligence des mots latins contenus esdits
arrests, nous voulons d'oresnavant que tous, arrests, ensemble toutes autres procédures, soient de
nos cours souveraines et autres subalternes et inférieures, soient de registres, enquestes, contrats,
commissions, sentences testaments, et autres quelconques, actes et exploicts de justice, ou qui en
dépendent, soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel françois et non
autrement.
Donné à Villers-Coteret au moys d'aoust, l'an de grace mil cinq cens trente neuf, et de notre règne le
vingt cinquiesme. FRANCOYS.
NOTA : Lueues, publiez et enregistrez ouy le procureur général du roy et ce requerant. »
Source : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006070939
Point de vue d’auteur (p. 27)
Mon drapeau
De nombreux pays ont un drapeau bleu, blanc, rouge mais chaque drapeau a son histoire. Celle du
drapeau français est particulièrement mouvementée ! Elle commence à la Révolution française.
Avant, les rois de France avaient un drapeau avec des fleurs de lys.
C'est La Fayette qui a imposé ces trois couleurs à la Garde nationale. Bleu, blanc et rouge : c’est la
rencontre du bleu et du rouge, couleurs des révolutionnaires de Paris, avec le blanc des gardes
françaises. Certains ont pensé que le drapeau bleu, blanc, rouge permettait de réconcilier les trois
ordres : le bleu pour le clergé, le blanc pour la noblesse et le rouge pour le tiers état.
Mais le drapeau bleu, blanc, rouge est devenu le symbole de la République alors que les partisans de
la royauté ont adopté le drapeau blanc.
La Restauration, avec Louis XVIII et Charles X, adopte le drapeau blanc. Après la Révolution de 1830,
Louis-Philippe rétablit le drapeau tricolore comme emblème de la France. Avec la Révolution de
1848, le drapeau bleu, blanc, rouge est sauvé de justesse par... Lamartine ! Beaucoup de
révolutionnaires auraient préféré à cette époque le drapeau rouge de la Révolution.
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« Le drapeau rouge n’a jamais fait que le tour du Champ de Mars, traîné dans le sang du peuple, et le
drapeau tricolore a fait le tour du monde, avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie. »
Alphonse de Lamartine (1790-1869), discours prononcé à l’Hôtel de Ville de Paris le 25 février 1848.
Ce que disent les textes (p. 28)
La Marseillaise
En 1792, plusieurs puissances étrangères, dont l’Autriche et la Prusse, forment une coalition contre la
France, pour éviter que la Révolution ne se propage dans les monarchies européennes.
Pour s’opposer à cette coalition, la France mobilise des troupes dans tout le pays.
Composée par Rouget de Lisle pour les armées révolutionnaires amenées à défendre les frontières
françaises face à l’alliance des autres puissances européennes, la Marseillaise est décrétée chant
national le 14 juillet 1795 par la Convention.
D’abord appelé Chant de guerre pour l’armée du Rhin, le chant est appelé Marseillaise lorsque des
troupes de volontaires venus de Marseille la chantent lors de leur arrivée à Paris le 30 juillet 1792,
pour rejoindre les troupes qui vont partir en guerre.
Napoléon, lui, choisit un autre hymne, c’est le Chant du départ écrit par Étienne Nicolas Méhul.
Après la Révolution de 1830, Louis-Philippe rétablit la Marseillaise comme chant national. Et c’est
sous la IIIe République qu’elle devient hymne national, le 14 février 1879.
Son caractère d’hymne national est à nouveau affirmé en 1946 par la IVe République et, enfin, dans
l'article 2 de la Constitution de la Ve République.
Point de vue d’artiste (p. 29)
La rue Montorgueil
Claude Monet a peint ce tableau à l'occasion de la fête célébrant « la paix et le travail », le 30 juin
1878, décrétée cette année-là par le gouvernement. Cet évènement fait partie des festivités
organisées pour la troisième Exposition universelle parisienne, qui se veut le symbole du
redressement de la France après la débâcle de 1870. Manifestation d'enthousiasme national, le 30
juin 1878 est aussi un moyen de renforcer le régime républicain en place, encore fragile quelques
mois seulement après les grands affrontements de 1876-1877 entre ses partisans et les
conservateurs. Ce n'est que deux ans plus tard, en 1880, que le 14 juillet devient le jour de la fête
nationale française.
Pour aller plus loin :
http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/recherche/commentaire_id/la-ruemontorgueil-7081.html
Organiser la classe
Séance 1 (55 min)
Remue-méninges (30 min)
Individuellement, puis en petits groupes, les élèves essaient de répondre aux questions posées.
On recueille les réponses collectivement. L’enseignant complète les informations que les élèves n’ont
pas trouvées par eux-mêmes. (On peut penser que le bonnet phrygien sera un symbole difficile à
décoder par les élèves seuls.)
L’enseignant propose aux élèves de rechercher de la documentation complémentaire, informatique
ou papier (photos de bustes de Marianne, photos d’élus ceints de l’écharpe tricolore, courriers
portant le logo de la République, timbres, pièces de monnaie).
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Le logo porte la devise de la République. Elle n’est pas traitée dans ce chapitre, mais sera reprise
dans l’unité 10, « Partager les valeurs de la République », pp. 42-45. On peut cependant en parler
déjà dans cette séance.
Les réponses attendues :
1. Elle s’appelle Marianne, elle représente la République.
2. Ce bonnet était porté par les esclaves affranchis sous la Rome Antique. Il est associé à la Liberté.
3. Les étoiles représentent l’Union européenne.
4. Les élus de la République portent l’écharpe tricolore.
5. Le logo de la République française se trouve sur tous les courriers officiels des services de l’État.
6. Les symboles portés par ce logo sont : Marianne, les couleurs du drapeau, la devise de la
République.
Une histoire vraie (25 min)
Lecture individuelle du texte et recherche individuelle de réponse aux questions.
Recensement des réponses au tableau.
Travail collectif de complément d’informations, apportées par l’enseignant(e).
Séance 2 (55 min)
Point de vue d’auteur (30 min)
C’est un texte difficile à lire pour des élèves de CM. Après une première lecture silencieuse
individuelle, il sera donc nécessaire d’en faire une lecture magistrale, pour s’assurer de sa
compréhension par tous les élèves. À cette occasion, on repérera les mots difficiles du texte.
Les questions posées permettent une lecture paragraphe par paragraphe. Le vocabulaire en pied de
page ou en fin de chapitre permet la compréhension littérale.
La personne qui parle dans le texte pourrait être un soldat qui est revenu de la guerre. Le premier
paragraphe permet de le comprendre, ainsi que l’origine du texte.
Le drapeau est pour les soldats un moyen symbolique de rester proches de leur famille, de leur
patrie, dont ils se souviennent en le regardant.
C’est l’idée de la République, de la nation, qui est représentée par le drapeau. On pourra discuter
avec les élèves des événements, heureux ou tragiques, pendant lesquels on arbore le drapeau
national.
L’illustration pourra servir à expliquer l’expression du paragraphe 3.
Nous sommes dans la dimension de « la sensibilité » et il est souhaitable que chaque élève puisse
dire ce que le drapeau représente pour lui. On en débattra collectivement.
Pour compléter les souvenirs liés aux évènements sportifs que vont certainement proposer certains
élèves, des informations complémentaires peuvent être apportées en observant des images de
commémoration du 8 mai et du 11 novembre, ou le tableau La Liberté guidant le peuple, d’Eugène
Delacroix (1830). On peut également parler du pavoisement de l’école publique, des mairies, etc.
Et les mettre en relation avec le tableau de Monet p. 29 !
Point de vue d’artiste (25 min)
Après un temps d’observation individuel de l’œuvre, on demande aux élèves de dire ce qu’ils voient
sur le tableau, à quoi le tableau leur fait penser.
On recueille les réponses au tableau. On peut penser que les couleurs bleu, blanc, rouge et la foule
dans les rues vont ressortir de ces premières observations.
On répond alors aux questions posées.
À la question 3, apporter la précision de la date de la fête observée par Claude Monet ce jour-là (voir
ci-dessus).
Pour la question 4, laisser les élèves s’exprimer sur les impressions que leur donne le tableau : foule,
moment important, fête, agitation, enthousiasme, bruit… et faire interagir les élèves entre eux sur
ces impressions.
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À la question 5, relever les réponses des élèves : fête nationale du 14 juillet, grandes manifestations
de commémoration, grandes manifestations sportives.
Prolongements possibles : On peut rapprocher ce tableau de La rue Mosnier aux drapeaux, d’Edouard
Manet, 1878, Jean Paul Getty Museum (nettement moins festive !) et demander aux élèves de
comparer les impressions laissées par les deux œuvres.
Sur l’origine des couleurs du drapeau, on peut observer avec les élèves la très belle esquisse de Léon
Cogniet, Scène de 1830, dite aussi Les drapeaux, musée des Beaux-Arts d’Orléans et expliquer aux
élèves l’origine des couleurs actuelles.
Pour aller plus loin :
https://lesyeuxdargus.wordpress.com//?s=cogniet&search=Go
Séance 3 (50 min)
Ce que disent les textes (50 min)
Commencer par une lecture expliquée des deux premiers couplets. Cette chanson dont tout le
monde chante le premier couplet et le refrain mérite quelques explications… On s’interroge
collectivement sur la signification de ce qui est dit. L’enseignant(e) valide les bonnes réponses ou
aide les élèves à les trouver.
Couplets 1 et 2 :
« Le jour de gloire est arrivé. » Que signifie cette phrase ?
« Contre nous de la tyrannie l’étendard sanglant est levé. » Remettre cette phrase dans un ordre qui
la rend plus compréhensible : sujet, verbe, complément.
Apporter aux élèves le complément historique nécessaire sur « les féroces soldats », les armées
coalisées des grandes puissances européennes, opposées à la Révolution.
« Que tes ennemis expirants voient notre triomphe et notre gloire. » Une explication des mots
« expirants » et « triomphe » devrait permettre la compréhension de cette phrase.
Couplets des enfants :
Après un temps de lecture individuelle, on demande aux élèves ce qu’ils ont compris du premier
couplet.
Explication de l’expression « nous entrerons dans la carrière », qui fait ici référence à la carrière
militaire.
Explication des mots « vertu », « orgueil ».
On retravaille avec les élèves sur ce qu’ils ont maintenant compris de ce couplet.
Même méthode pour le deuxième couplet.
Explication de la phrase « Ayons toujours l’âme nourrie des feux qu’ils inspirent tous deux ». On peut
demander aux élèves ce que représente pour eux la patrie, après avoir discuté de la signification du
mot (donnée dans le vocabulaire p. 29).
Le vocabulaire
Les mots clés du chapitre sont définis dans la rubrique « Vocabulaire ». Ces définitions peuvent être
utilisées en cours de séance pour expliquer un mot. Par la suite, l’enseignant s’assurera que les
élèves ont mémorisé l’orthographe et la signification des mots de cette partie. La construction des
concepts liés à l’EMC ne peut se faire sans la structuration du lexique correspondant.
Des prolongements disciplinaires
Enseignement moral et civique : à l’occasion d’une visite en mairie, observer les représentations de
Marianne, la devise sur la façade, l’écharpe tricolore si un élu est disponible.
Histoire : François 1er et l’ordonnance de Villers-Cotterêts, la Révolution française, la République de
1848, les cérémonies de commémoration du 8 mai, du 11 novembre.
Arts visuels : Monet et l’impressionnisme, les bustes de Marianne, les drapeaux des pays.
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Musique : apprentissage de la Marseillaise.
Français : à partir de la Marseillaise, travail sur la syntaxe (ex. : « contre nous de la tyrannie,
l’étendard sanglant est levé »), sur le vocabulaire, en fonction des couplets étudiés.
Ce qu’il faut retenir
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Les quatre symboles de la République
L’origine de Marianne comme symbole de la République
Le contenu de l’ordonnance de Villers-Cotterêts
Au moins deux couplets de la Marseillaise, dont un des enfants.
L’origine des couleurs du drapeau.
Monnet, peintre impressionniste.
©Editions Bordas 2016
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