Amélie Bertrand
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Amélie Bertrand
N°2 GaLeRie ÉdiTionS SaiSon 2009-2010 JoURnaL GRaTUiT Ne pas jetter sur la voie publique Édito A u terme de sa deuxième par-là le parti pris, déjà affirmé claireannée d’existence, Semiose ment par le passé, de parier à la fois galerie se tourne plus résosur de jeunes talents, mais aussi de lument que jamais vers défendre et de promouvoir l’œuvre l’avenir, et s’engage dans un ensemd’artistes plus âges, parfois demeurés ble de projets nouveaux pour la saison en marge du main stream, malgré tout 2009-2010. l’intérêt de leur production et leur indéniable importance historique. Premier d’entre eux, la participation de la galerie à la FIAC, du 22 au 25 On retrouvera bien sûr ces deux octobre, dans la Cour Carré du Louvre. artistes dans la programmation de Semiose galerie présentera, pour l’occala galerie au cours de la saison : Piero sion, un stand resserré autour de trois Gilardi en octobre/novembre, Amélie artistes : Taroop & Bertrand en avril/ Glabel, documenta- La galerie poursuit mai. À noter aussi tion céline duval et une exposition de le parti pris, déjà Piero Gilardi. Trois Taroop & Glabel au façons, à chaque affirmé clairement par mois de septembre, de Guillaume Dégé fois singulières, le passé, de parier à d’explorer ce qu’il la fois sur de jeunes en février/mars, et en est du statut de de Sébastien Gouju l’auteur et/ou de talents, mais aussi en juin/juillet. Sans l’œuvre : depuis les de défendre et de vous en dire plus, images de Taroop promouvoir l’œuvre non plus, pour le & Glabel, prélemoment, sur une d’artistes plus âges, vées dans la presse exposition collective, régionale, photo- parfois demeurés en « La face cachée de la graphiées et enca- marge du main stream. lune », dont le comdrées sans autre missariat a été confié forme de commentaire que le titre à Leslie Compan et Pierre Malachin. de la série : « Les belles images de En parallèle, Semiose éditions pourTaroop & Glabel » ; jusqu’aux images suit également ses activités. Parmi de documentation céline duval, images les nouveautés 2009, on soulignera, d’amateur patiemment collectées, pour ce qui est des livres, et dans le et montées, ensuite, sur la base de rayon des catalogues, Beograd, de récurrences formelles et/ou thémaPhilippe Durand, ainsi que Roman tiques ; en passant par les objets de partiel, de Martine Aballéa ; Les Putes, Piero Gilardi, ni tout à fait tableaux une proposition de Guy Scarpetta, à ni tout à fait sculptures, malgré les paraître dans la collection de textes ; apparences, mais accessoires aussi ou bien encore, dans le registre cette et traces de performances. fois du livre d’artiste, Radio Pétrovitch, de Françoise Pétrovitch, ou la réédiCeux d’entre vous qui connaissent la tion très attendue d’Aucune photo de galerie, ou qui, l’année dernière, ont eu entre les mains le premier numéro ne peut rendre la beauté de ce décor, de ce journal, auront noté que j’ai de Taroop & Glabel. Pour ce qui est cité ici un nom qui n’y apparaissait des multiples, signalons qu’il reste pas : celui de Piero Gilardi. La saison encore quelques exemplaires de nouvelle est en effet marquée par Manita, œuvre proposée par Anita l’entrée de deux nouveaux artistes Molinero, et produite en 2008, ou dans la maison. Un jeune peintre, La boîte des cailloux verts, première Amélie Bertrand, auteur de grands collaboration dans ce domaine avec formats où se figurent des assemPiero Gilardi. Autant de raisons, blages et des espaces incongrus, et comme on voit, d’aborder avec envie Piero Gilardi, donc, artiste italien né la saison nouvelle. en 1942, auteur, notamment, des célèbres tapis-nature. La galerie poursuit François Coadou Sommaire Photo : P.-A. Marassé GaLeRie – ÉdiTionS N° 2 — Saison 2009-2010 Taroop & Glabel, 2e Manifeste Cucu, 2008 – collage sur papier – 70 × 26 cm GaLeRie – ÉdiTionS LIvReS 3, rue des Montibœufs – 75020 Paris — M Taroop & Glabel Piero Gilardi — Thomas Lanfranchi — Laurent Proux Guillaume Dégé — Amélie Bertrand Sébastien Gouju — Anne Brégeaut — Guillaume Dorvillé documentation céline duval — Bert Duponstoq Bruno Rousselot ÉdiTionS Livres Multiples Piero Gilardi, entretien avec François Coadou 3 – arrêt Porte de Bagnolet, sortie place Édith Piaf — tel : +33 (0) 9 79 26 16 38 — [email protected] Semiose n°2 Saison 2009-2010 p.7 Page 2 – 11 PaGe 2 – 3 PaGe 4 – 5 PaGe 6 – 7 PaGe 8 – 9 PaGe 10 – 11 PaGe 11 GaLeRie – ÉdiTionS N° 2 — Saison 2009-2010 Page 12 –19 PaGe 12 – 16 PaGe 17 – 19 artistes – Page 20 www.semiose.com Amélie Bertrand R Guillaume DéGé PortrAitS SAnS voix quelques dessins énigmatiques, et sans commentaires, comme issus de quelque autre logique, ou de quelque autre monde. Fantaisiste, à la Lewis Carroll, ou surréaliste. 58 pages n&b-broché – 16 × 13 cm ISBn : 978-2-915199-03-5 Semiose éditions 2001 — 10 € adicales mises en présence rence des crénelures, forcément rapde formes, les œuvres portées à l’architecture médiévale ; d’Amélie Bertrand affronle damier, attaché à l’histoire de la tent sans relâche leur properspective et sa représentation ; pre langage : celui de la peinture. le palmier encore, image de la pop Une entreprise considérable, à laculture des années 80. Ostensiblequelle cette jeune peintre s’engage à ment issues de toutes les périodes répondre par la lenteur et la minutie, temporelles, de toutes les cultures, pour le moins déterminées, du proces icônes ont pourtant été extraicessus d’élaboration. Les tableaux tes de leur contexte et par là même sont de véritables constructions, à vidées de leur signification. établisla fois de formes et de couleurs. Il sant les bases d’un lexique neutre, semble en premier lieu difficile d’en non référentiel, l’artiste peut alors dire davantage tant ces éléments, amorcer la composition du tableau qui ne restent reconnaissables que à partir d’unités visuelles. par leur forme, ont été évidés de leur L’iconographie, quoiqu’importante contexte. Pour le moins dérouté, le dans la compréhension de l’élabospectateur croit déceler la présence ration des œuvres, ne peut pourtant d’une rampe de skate, les murs créen constituer le sujet. Une fois les nelés d’un château éléments source peut-être, un dra- Les peintures d’Amélie agencés, scénograpeau hissé encore. phiés, ils forment Bertrand ne sont pas un tout, celui du taMais aucune de ces bleau, hétérogène. formes, même ap- des images mais font La distinction priposées les unes aux véritablement image. mordiale qui doit autres ne porte la être faite se comprend en ce que les trace d’une narration. L’étrangeté de peintures d’Amélie Bertrand ne sont ses œuvres est là, manifeste, c’est pas des images mais font véritablepour cela que le regard, lui, ne lâche ment image. Entendant en cela que pas prise malgré le manque d’éléses œuvres ne se réalisent pas dans ments. Il s’accroche à ses formes la représentation des choses vues. qui subsistent à l’esprit comme des images véritablement rendues muetEn effet elles ne peuvent pas exister tes, laissant encore penser, comme si dans une fonction d’intermédiaire elles constituaient l’unique repère, dans la perception du monde, ni que les prémices de son travail sont dans une fonction d’agent entre le à trouver du côté de l’iconographie. fond et la forme. La peinture d’Amélie Bertrand semble être tout à la fois Pour ce qui constitue la source mise fond et forme, c’est-à-dire littéraleen œuvre, c’est en effet à partir d’un ment une pensée en construction. corpus iconographique constitué Celle qui s’empare d’un langage, qu’Amélie Bertrand travaille à la frontalement, pour se réaliser. Il construction de ses compositions. apparaît ainsi d’autant plus claireLes éléments sont découpés, isolés, ment qu’il n’y a pas à chercher dans précisément parce qu’ils constituent ses œuvres de significations d’ordre les véritables icônes d’une culture symbolique, qu’elles soient univerdont nous sommes familiers. Se selles ou au contraire subjectives. constitue ainsi un répertoire de motifs marqué par exemple par la récurCar s’il y a bien une présence des signes et d’éléments que nous pouvons identifier par leur seule forme, les crénelures, les palmiers ou encore les fanions, ils sont proprement considérés comme des référents dont le sens a littéralement, visiblement, été aplati. Leur complexité antérieure est renvoyée au stade sous-jacent. C’est en cela d’ailleurs que leur narrativité ne peut plus être mise en œuvre dans l’image, car elle n’est plus qu’illusion, précisément comme si elle était devenue trop faible pour amorcer un récit. Comme si avait été étouffée la portée polysémique du langage même. Les signes ne peuvent survivre alors que par l’ombre d’eux-mêmes. Ils deviennent des aplats colorés, apposés de manière franche et frontale. Les perspectives sont fermées, voire contrariées et la prégnance de cette illusion narrative achève de susciter ce phénomène d’attente, atteignant ce point d’indétermination. Et si la construction figurative persiste, s’affirme même, c’est en véritable rempart à l’abstraction et à l’expressivité. Parce que la peinture d’Amélie Bertrand n’est pas là, n’est pas dans un corps à corps. S’il y a une confrontation, elle se circonscrit à la surface de la toile et se définit sur le terrain d’un langage formel affranchi, unique possibilité pour formuler une pensée en construction. Il faut apprécier le fait que, malgré la complexité de l’analyse picturale et des forces en présence de cette jeune peintre, le spectateur n’est pas mis de côté. L’erreur serait simplement de croire que l’enjeu de sa position consiste en une tentative de réappropriation de l’œuvre, à son compte personnel ou à celui de la collectivité. Bien sûr, les paysages définis peuvent être assimilés à des friches industrielles ou à des espaces urbains marginalisés. Ils n’en restent pas moins détachés, précisément parce que la narration n’a pas sa place. Amélie Bertrand fait la brillante démonstration que la réactivation n’est pas le seul moyen pour comprendre Photo : A. Bertrand GaLeRie Amélie Bertrand, 2008 – huile sur toile – 200 × 190 cm les enjeux de la peinture et de ses vues. À une surimposition infinie de sens qui participe finalement à un devenir anecdotique de l’œuvre, sa peinture oppose un aplatissement. Et c’est face à cela, au tableau fait image, que le spectateur peut véritablement éprouver une présence, la sienne, face à une pensée. Oui, la distance narrative et verbale que l’œuvre ménage le renvoie à un état proche de l’aphasie. Ce qui l’enrichit ici ce n’est pas sa possibilité à se projeter dans l’image. Ce qui l’enrichit c’est d’être le spectateur d’une pensée, en construction, là, sous ses yeux. Détachée de toute idée de lieu et de nature, cette pensée fait paysage, à la fois arrière plan, formes en saillie et repoussoir : une somme hétérogène de formes et de perspectives où l’équilibre ne semble pas menacé mais bien plutôt infini. Leslie Compan Amélie Bertrand, née en 1985 Vit et travaille à Marseille • Exposition du 9 avril au 22 mai 2010 Semiose galerie, Paris • Exposition du 30 avril au 21 mai 2009 54 ème Salon de Montrouge • Archipéliques du 7 novembre 2008 au 11 janvier 2009 Musée d’Art Contemporain, Marseille • Pinède Legend du 23 juin au 7 juillet 2007 La Compagnie, Marseille • Résidence Chamalot, Haute-Corrèze, janvier 2010 • Lauréat du Prix Jean-Michel Mourlot, 2009 CaLeNDRIeR DeS eXPOSITIONS Guillaume DéGé Le défiLé Un choix de gravures anciennes de mode ecclésiastique sert ici de point de départ. Le dessin de Guillaume Dégé, en s’y surajoutant, virtuose, les réactualise et les commente. Les belles images de Taroop & Glabel du 4 septembre au 3 octobre 2009 32 pages couleur reliure cartonnée – 22 × 15 cm Piero Gilardi ISBn : 978-2-915199-09-4 du 9 octobre au 5 décembre 2009 Semiose éditions | Le Bief, Ambert 2004 — 19 € La face cachée de la lune À PaRaîTRe du 11 décembre 09 au 6 février 2010 Guillaume Dégé Guillaume DéGé ArmoriAL du 12 février au 27 mars 2010 Texte : Claude d’Anthenaise Amélie Bertrand Semiose éditions du 9 avril au 22 mai 2010 Photo : A. Bertrand ISBn : 978-2-915199-51-2 Sébastien Gouju du 4 juin au 17 juillet 2010 Amélie Bertrand, 2008 – huile sur toile – 180 × 230 cm 7