SpÉcial béziers - A LA UNE... - ADT 34
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SpÉcialbéziers Le Carnet Gourmand de Gilles Pudlowski Fabien, technicien artiste Fabien Lefebvre, qui est le chef sérieux de la ville, y occupe une position sûre. Il est à la fois MOF de la promotion 2004, étoilé, pratiquant des prix sages et des menus modestes, jouant son rôle dans une maison rajeunie, éclairée, modernisée, colorée, avec son utile patio intérieur. Bref, natif de Béziers, revenu au pays après avoir accompli le « grand tour » (notamment le Bristol avec Eric Fréchon et Michel Del Burgo, Jean-Marc Banzo au Clos de la Violette à Aix, le Juana à Juan-les-Pins au côté de Christian Morisset). D’abord associé à Eric Bontemps (depuis parti pour Magalas), Fabien a fait de l’ex-Framboisier (qui eut jadis deux étoiles avec Angel Yagues) une table sûre et de qualité. Des exemples de sa manière ? Il y a le poulpe mariné au piment doux fumé et lard de Colonnata, la barbue rôtie à la moelle et asperges blanches aux sucs d’estragon, le foie de veau de l’Aveyron cuit au sautoir avec épinards, oignons doux et gnocchis ou encore les splendides fraises de pays tiédies servies façon vacherin glacé avec une fine crème de mascarpone vanillée façon chantilly et mangue. Ce sont des exemples fort tentateurs de ce que propose ce technicien artiste au fil de son menu dit de saison à 30 euros. Une bien belle affaire. Le « roi Richard », alias Richard Astre, adore – il était d’ailleurs présent le jour de notre venue. On le comprend ! Octopus, 12, rue Boieldieu. 04.67.49.90.00. Menus : 30 € (déj.), 40, 55, 75 €. La maison de Pierre C’est une maison de campagne en ville, un peu bodega, avec un brin de jardin, pas mal bistrot. Elle est faite pour les joyeuses agapes de copains, avec ses tables en zinc, son service alerte. Telle est Patrick le sérieux Depuis vingt-cinq ans, pile face à la gare, dans son cadre contemporain, ce Picard bûcheur est le discret de sa ville. Voyageur rallié aux valeurs du Grand Midi, il est arrimé avec sagesse et joue la carte changeante et le menu équilibré. Etoilé philosophe, et ce depuis 2007, Patrick Olry cuisine juste, sait faire simple et suggère sobrement : « L’essentiel, c’est de conserver ses clients. » Numéro deux du concours « Top Chef » sur M6, Pierre Augé tient avec son épouse un bistrot mi-bodega, mi-campagne. Son must, le pamplemousse confit. XXII | 30 juin 2011 | Le Point 2024 Comment résister au fondant cuit et cru aux langoustines de Patrick Orly ? Ses plats parlent pour lui. Fondant de légumes cuits et crus avec ses queues de langoustines en tempura, épaule d’agneau du Pays basque cuit au four avec sa pastilla d’abats et ses piquillos farcis d’une purée de haricots tarbais ou estofi de morue croustillante aux asperges vertes et calamars à la plancha font bel effet au menu à 29 euros. Que complète le joli vacherin mangue-yuzu avec minestrone de fruits et sauce cassis signé du pâtissier Mohamed Morseli, ancien du Jardin des Sens. Fin et frais ! De quoi se donner envie d’avoir ses habitudes, juste après ou avant le grand départ vers ailleurs. L’Ambassade, 22, bd de Verdun. 04.67.76.06.24. Menus : 29 € (déj.), 45, 65 €. Carte : 65 €. … Maurice Rougemont Fraises de pays tiédies, mascarpone : un exemple du talent de Fabien Lefebvre. la maison de Pierre Augé, dont le père tient le Pauvre Jacques » à deux pas. Pierre (voir portrait p. XIV) a un CV impressionnant. Il a choisi, avec son épouse Fanny, la voie royale du bistrot gastro qui fait plaisir à tous sans ruiner. Ici sont proposés avec sérénité des œufs en deux façons aux asperges vertes, avec morilles et autres champignons, de jolis poireaux grillés en vinaigrette de légumes avec ail, gingembre et persil, un impeccable risotto Carnaroli à l’encre avec ses pistes en persillade ou un jarret de veau braisé, contisé au citron confit, flanqué d’une polenta crémeuse à l’ail et romarin. In fine, le pamplemousse confit, avec sa crème caramel et passion, agrémenté de sa glace à la vanille, est à se pourlécher. La Maison de Petit Pierre, 22, av. Pierre-Verdier. 04.67.30.91.85. Menus : 23 € (déj.), 38, 65 €. Carte : 40 €. SpÉcialbéziers Le Carnet Gourmand de Gilles Pudlowski … Les beaux vins, c’est Frances La maison au Pauvre Jacques Traiteur star de Béziers, connu de Megève (il assurait, cet hiver, les belles agapes du tout neuf Vertigo) à Paris, Lyon (il copine avec Nicolas Le Bec) et Saint-Tropez, Pierre Augé, fidèle à sa ville natale, a également développé avec cœur l’affaire de boucherie-charcuterie, fondée par son père dans les années 50. Son rayon charcuterie, comme celui dévolu à la pâtisserie, est étourdissant. On peut tout goûter chez lui, sous sa belle façade rutilante en sachant qu’on va se régaler : Le dôme chocolat-carambar d’Olivier Bontemps illustre la simplicité et la fantaisie dont fait preuve cet ancien du Crillon. saucissons secs, pâté de tête, belles terrines, mais aussi viennoiseries de qualité, craquant mille-feuille, fraîches tartes aux fruits ou makao (madeleine café avec cœur ganache amère). Au pauvre Jacques, 36, av. PierreVerdier. 04.67.30.23.71. Les malices d’Olivier Olivier Bontemps a créé l’événement gourmand aux portes de Béziers avec ce lieu drôle, sympa, modeste. Ce natif de l’Hérault, à l’accent chantant, formé au Crillon à Paris, chez les Pourcel à Montpellier, Thierry Marx à CordeillanBages, fut d’abord chef associé à l’Octopus. Depuis deux sai- sons, il est à son compte dans la franchise, la sincérité, la modestie et la gaieté. Bref, il donne le sentiment de s’amuser en travaillant. Ou l’inverse. Ce jeune chef souriant, qui anime sa salle avec malice, a fait d’une ancienne boucherie de village une table à part. Il accomplit un véritable numéro de théâtre, digne de la commedia dell’ arte, en salle, lorsqu’il s’agit de découper le gigot ou de présenter un dessert. Les menus, déclinés par la vive Emmanuelle, changent tous les jours. Lors de notre passage, on se régalait de maquereau en escabèche nouveau style, avec gelée de légumes, biscuit à la tapenade, (superbe) Tarte aux pommes et boudin noir au caramel de cidre avec son sorbet Granny à L’Harmonie, chez Bruno Cappellari. XXIV | 30 juin 2011 | Le Point 2024 agneau de sept heures avec son bel accompagnement de riz noir vénéré aux choux, courgettes, shitakés et, enfin, plaisant dôme chocolat-carambar. Le tout, destiné à être remplacé au gré du marché, est plein de malice et de séduction. Les vins du pays, mais pas seulement, servent de belles escortes sur ces agapes dociles. O Bontemps, pl. de l’Eglise, Magalas. 04.67.36.20.82. Menus : 32, 37, 42, 47, 67 €. Bruno, le Parisien aux champs Chic, discrète, bucolique, colorée, la maison de Bruno Cappellari a belle mine. Ce Parisien « descendu » en province – il fut jadis traiteur chez NezardLubré – s’est adapté au terroir languedocien avec aise. Il reçoit en aubergiste affable, distille des menus bien pondus, cuisine avec belle humeur. Terrine de foie gras mi-cuit au muscat de Saint-Jean-de-Minervois, tarte aux pommes et boudin noir au caramel de cidre avec son sorbet Granny, saint-pierre aux salsifis et pousses d’épinard ou confit de porc à la sarriette, sans omettre le cochon noir de Bigorre avec ses pommes fondantes aux cèpes, font autant de jolis tributs payés aux produits du Grand Midi. L’Irish coffee zen et le paris-brest dit « dans les règles de l’art » sont de pures gourmandises. L’Harmonie, chemin de la BarqueVieille, Sérignan. 04.67.32.39.30. Menus : 25 € (déj.), 40, 60 €. Maurice Rougemont La belle cave de Béziers avec ses choix sûrs et ses belles idées permanentes : celle de Frédé rique Frances, qui a repris l’affaire créée par ses parents Christine et Jacques, qu’elle relayait déjà dans les vignobles. Avec Pierre Alexandre Voarick, le sommelier de la maison, elle déniche les meilleurs crus du Grand Midi, de faugères en corbières, et les vante avec conviction. En prime, ils proposent les belles eaux-de-vie de Windholtz à Ribeauvillé et de la distillerie du Petit Grain à Saint-Jean-duMinervois, sans oublier des bordeaux de derrière les fagots. Caves Paul Riquet, 5, rue PaulRiquet. 04.67.28.28.73.