La gestion du risque de crédit dans une opération de promotion
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La gestion du risque de crédit dans une opération de promotion
La gestion du risque de crédit dans une opération de promotion immobilière privée Jacques-Olivier Gourdon Master 246 Management de l’immobilier – Université Paris-Dauphine INTRODUCTION PARTIE I : La promotion immobilière : une activité à risque I.1. I.2. I.3. La promotion immobilière Les grandes étapes d’une opération de promotion Le concept de risque et les risques inhérents à l’activité de promoteur PARTIE II : La banque face à sa politique de crédit dans une opération de promotion immobilière privée II.1. II.2. II.3. II.4. II.5. La banque et le risque de crédit Les influences de Bâle II et du Coso II en matière de gestion du risque de crédit Méthodes pour évaluer le risque de crédit Formulation des propositions Traiter le risque de crédit PARTIE III : Cas pratique III.1. III.2. III.3. III.4. Présentation Elaboration d’une méthodologie visant à appréhender le risque de crédit Vérification des propositions Commentaires, limites et recommandations CONCLUSION Synopsis 1 Ce travail porte sur le financement de la promotion immobilière privée. Plus exactement sur le risque de crédit qu’encourt la banque dans la cadre d’une opération de promotion immobilière privée. Si ce mémoire s’intéresse au milieu bancaire, il s’intéresse également à une industrie en particulier : la promotion immobilière. Un promoteur immobilier conçoit, organise et réalise des immeubles dans l’intention de les vendre (en bloc ou au détail). Qu’il s’appelle Nexity, Kaufman & Broad ou Bouygues Immobilier, son travail va de la conception du programme jusqu’à la livraison des biens en passant par le recueil des autorisations administratives, le choix des entreprises pour l’exécution des travaux ou encore la commercialisation. La réalisation d’un programme immobilier nécessite un apport massif en capitaux. Pour financer son projet, le promoteur peut compter sur ses fonds propres, les fonds versés par les acquéreurs et les crédits bancaires. Or, lorsqu’une banque décide d’octroyer un crédit, elle s’expose à une défaillance éventuelle du promoteur immobilier, une défaillance qui engendrerait le non-remboursement des créances. C’est ce que l’on appelle le risque de crédit ou risque de contrepartie. Connaître les outils que la banque utilise pour évaluer puis réduire le risque de crédit et apprécier son degré d’implication dans un programme immobilier complexe et environné de nombreux risques sont les principaux enjeux de ce mémoire. D’une part, les recherches ont montré que les banques spécialisées dans le financement des professionnels de l’immobilier faisaient appel principalement à des méthodes qualitatives pour évaluer le risque qu’elle encourt. Elles préfèrent s’appuyer sur des analyses « à dire d’expert » plutôt que sur la probabilité de défaut d’un promoteur immobilier qui de toute façon ne peut pas être estimée avec pertinence en raison de la complexité des programmes. En ce qui concerne la réduction du risque de crédit, elles ont recourt la plupart du temps à des outils « classiques » tels que les clauses contractuelles, les garanties (hypothèques, nantissements, cautionnements, PPD,…) et les conditions de mise en place. D’autre part, les recherches ont permis de constater que le métier de banquier spécialisé dans le financement des professionnels de l’immobilier s’est considérablement élargi depuis la fin des années 1980. En effet, leur implication dans les dossiers de crédit est plus importante qu’auparavant et, à présent, leurs exigences portent aussi bien sur l’apport en fonds propres que sur le niveau de pollution du terrain à acquérir. L’élaboration d’une méthodologie visant à appréhender le risque de crédit et sa mise en pratique à travers une opération de bureaux neufs sont l’objectif ultime de ce mémoire. Cette méthodologie, fondée sur des entretiens conduits auprès d’Hines et Crédit Agricole CIB permet de mieux cerner la politique de crédit d’une banque dans le cadre d’un programme immobilier. Elle distingue cinq phases essentielles dans la politique de gestion du risque de crédit, à savoir : - la présentation du projet - l’analyse par les ratios - la notation - l’analyse par scénarios - la décision d’octroi. Synopsis 2 Enfin, ce travail s’intéresse à la politique de crédit lorsque le programme immobilier est lancé dans un contexte favorable. Toutefois, la récente crise financière qui a éclaté avec la faillite du géant américain Lehman Brothers en septembre 2008 aura des conséquences sur la gestion du risque de crédit de n’importe quel organisme bancaire. De plus, la crise immobilière qui en découle fragilise les promoteurs immobiliers, exposant davantage la banque au risque de contrepartie. Par conséquent, les établissements de crédit spécialisés dans le financement de la promotion immobilière privée sont dans l’obligation de revisiter leur gestion du risque de crédit. Lorsque les excès auront été corrigés et que le marché aura été assaini, les banques devront être prêtes à financer les vastes programmes immobiliers nécessaires pour répondre à la demande croissante. Ce qui nécessitera une politique de crédit adaptée et opérationnelle. Synopsis 3