LO CCAS Presse def - Blog de la CFDT Interco 90
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CONFEDERATION FRANCAISE DEMOCRATIQUE DU TRAVAIL Le 4 juillet 2016 Réponse apportée : M. le Président du CCAS a reçu une une délégation CFDT le 4 juillet. Il nous a rassurés sur le sort des Personnels par rapport au devenir du CCAS et compte se pencher sur le fonctionnement de cet Etablissement Public. LETTRE OUVERTE A Monsieur le PRESIDENT du CCAS de BELFORT Focus sur un salariat isolé, émiétté et forcément ……à temps non complet : les intervenants sociaux à domicile Les aides à domicile et les aides soignants du CCAS de Belfort oeuvrent au quotidien pour maintenir chez elles des personnes atteintes d’incapacités et qui, du fait de leur maladie et/ou de leur âge, ne peuvent plus accomplir seules les gestes de la vie quotidienne. Le travail des intervenants est rendu difficile par le renforcement de la politique de maintien à domicile qui conduit à un accroissement du nombre de bénéficiaires atteints de pathologies de plus en plus lourdes : maladie d’Alzheimer, de Parkinson, schizophrénie etc, voire en fin de vie. Dans le même temps, les aides publiques financières ont été réduites ce qui induit un temps d’intervention de plus en plus réduit. Certaines interventions sont limitées à ½ heure ; c’est le cas du temps consacré au repas par exemple. Il arrive bien souvent que les intervenants prennent sur leur temps personnel en fin de poste pour ne pas mal faire leur travail d’autant qu’il faut tenir compte des heures de pointe, des problèmatiques du stationnement dans certains quartiers. Le travail de ces intervenants sociaux consiste à anticiper, en lien avec les conseillères en gérontologie, auprès des personnes aidées, de définir les priorités, d’identifier ce qui peut mais aussi ce qui ne doit pas être fait par/avec la personne prise en charge. Les agents partagent le plus intime de la vie des personnes, dans un contexte de fragilité, nécessitant d’instaurer constamment une relation de confiance. Les intervenants sociaux qui doivent prendre soin des autres sont paradoxalement malmenés dans leur travail au détriment de leur propre santé : ils sont précaires (vacataires ou titulaires, au mieux, à 26 heures heddomadaires, c’està-dire hors régime CNRACL), ils sont soumis à des plannings de travail en tension qui conduisent parfois les intervenants sociaux à ne plus faire de distinction entre leur vie privée et professionnelle. La mise en place de compte individuel pour moduler les heures de travail d’une semaine à l’autre conduit à ne pas payer les heures complémentaires et supplémentaires, il arrive qu’ils reçoivent des formations (par exemple pour apprendre à manipuler une personne) bien après avoir pris leurs fonctions, les aides soignants ne pourront pas prendre plus de 2 semaines de congé cet été, or au niveau chronobiologie 2 semaines suffisent à se poser mais pas à se reposer. Cette situation est perçue comme un manque d’anticipation de la part de l’encadrement. Il leur manque : le soutien de leur encadrement (absence d’accompagnement, de prise en compte de leurs contraintes), de règlement intérieur, ce qui induit des interrogations, des réponses différentes d’un agent à l’autre, de consignes écrites remises à tout intervenant pour protéger les intervenants et les aider, de groupes de paroles alors que les intervenants sociaux sont en capacité de proposer, d’évaluer au regard de leur expérience, de trouver collectivement des solutions (ce qui marche, ce qui ne marche pas), de temps d’échange avec les agents chargés des plannings, les responsables pour écouter leurs besoins, leurs demandes, répondre à leurs attentes. De plus, les intervenants sont parfois culpabilisés par rapport à des congés maladie, au refus légitime de travailler 7 jours sur 7. Il est temps de reconnaître le rôle qu’ils jouent dans le cadre de la cohésion sociale et de créer les conditions pour qu’ils puissent eux aussi prendre soin de leur santé. Des solutions existent pourtant pour améliorer leurs conditions de travail : déprécarisation des intervenants sociaux ce qui permettrait de les fidéliser et de reconnaître pleinement leur place au sein du CCAS, mise en place de la sectorisation pour rendre les interventions plus cohérentes (la sectoriation devrait enfin être mise en place au 1er septembre 2016), perspectives de carrière : passage de l’aide aux soins pour les personnels qui le souhaiteraient, suivi des intervenants sociaux dans le cadre du CHSCT pour tenir compte de la pénibilité, de l’usure des personnels eux-mêmes vieillissant. A la Ville et à la CAB, ont été mis en place des questionnaires type modèle de karasek ; il pourrait être fait de même au CCAS. Il pourrait également être fait appel à des cabinets d’expertise (exemple : Syndex), recours à un ergonome pour des préconisations matérielles : draps de glisse ou ceinture de transfert pour déplacer les personnes, recrutement « permanent » d’aides à domicile sur le portail citoyen de la Ville de Belfort à l’instar des aides soignantes. La Section Syndicale CFDT du CCAS a instruit récemment 2 « fiches alerte orange » (1 pour les aides à domicile et 1 pour les aides soignants), outil validé par le Cabinet du Maire, qui vise à alerter les Employeurs, à trouver des solutions pour améliorer la qualité du service rendu aux usagers dans le respect de l’intégrité physique et mentale des intervenants sociaux. Enfin, au moment où des démarches de rapprochement avec le Conseil Départemental, avec l’association « Domicile 90 », sont en cours dans le cadre d’appel à projets, les personnels s’inquiètent et demandent des éclaircissements sur leur devenir au sein du CCAS. Les intervenants sociaux comptent sur Vous, Monsieur le Président, pour tout mettre en œuvre en vue d’améliorer leurs conditions de travail et pour les rassurer sur leur devenir au sein du CCAS. La Secrétaire Générale, La Secrétaire de la Section, Marie-Claire ANCIAN Sonia BOUTEILLER CFDT interco 90 : le Syndicat des collectivités territoriales du Territoire de BELFORT - Tél : 03 84 54 25 08 [email protected] 2