L`affaire des Cesaro lors de la guerre de libération.

Transcription

L`affaire des Cesaro lors de la guerre de libération.
L’affaire des Cesaro
lors de la guerre de libération.
La prise d’otages
de la famille Cesaro, en
mois de février 1959,
était une riposte à
l’adhésion de l’Italie à la
politique
gaulliste,
instruite dans le plan
Challe « Gagner la
guerre pour faire la
paix ».
Témoignage du moudjahid, officier et chef de bataillon,
Issighid Lahcene dit (Lahcene Ledjemati) où (Bouthegnourth) de la
région d’At Wertilan (Beni Ourtilane). Le commendataire relate la
cause de la prise d’otages de la famille Cesaro. Enfin, grâce à son
courage et à sa persévérance, il a défié le général Challe, en lui
mettant son plan en péril, et détruit le rêve de alliés du colonialisme
français.
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« Au début du mois de février 1959, nous étions une centaine
de moudjahiddins installés au refuge dans la région d’Akbou, qui
fait partie de la zone 2, Wilaya 3, après avoir dîné, beaucoup parmi
nous s’intéressaient à l’écoute de la radio, alors nous avions entendu
la déclaration faite par un diplomate italien lors de sa visite en
Algérie , à son retour, il avait déclaré à la Radio que : tout allait
bien en Algérie » ; bien sûr il a fait allusion à leurs intérêts soutenus
par leurs fermiers colons installés en Algérie ; leur situation
s’améliore de plus en plus sous l’égide française. L’image
prometteuse à l’élargissement de la domination coloniale sur
l’Algérie, avait pour l’intérêt de son peuple. Il a ignoré complètement
l’existence de la résistance du peuple Algérien. Ainsi, la posture
italienne se détermine par son soutien à l’égard de la France, tout en
s’opposant à l’internationalisation de la cause algérienne, et de
mettre un terme à la libre circulation aux nationalistes Algériens à
travers le monde via l’Italie…
Le FLN/ALN n’a pas apprécié cette déclaration diffamatoire,
qui ne faisait qu’à grandir la voracité de ces vautours élevés dans les
laboratoires de colonialisme, et délaisser le peuple Algérien qui se
battait contre la misère et l’indifférence. La mise à l’écart de la
question algérienne instruite dans le plan challe, soutenu par
l’alliance des alliés a provoqué une grande déception dans l’esprit
des moudjahiddins. En effet, pour mettre un terme à cette
humiliation, et éveiller l’esprit de la communauté internationale,
L’armée de libération nationale devrait réagir contre toute opinion
qui ne fait que minimiser l’envergure de la guerre de libération
déclarée contre la France et ses alliés, faisait à l’intérieur ou à
l’extérieur.
Si Lahcene, sans perdre du temps a décidé de reposter contre
la politique gaulliste et ses alliés. « J’avais ordonné à l’adjudant de
compagnie Mouhous Meziane d’Idjissen, de diriger une section de
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commando, et d’aller chercher la famille d’un fermier pied noir
d’origine italienne, qui s’est installée dans une ferme à Tamalaht au
lieu-dit "la baraque" de la commune Ahnif dans la région de Bouira,
au détriment des agriculteurs aborigènes. La famille des Cesaro
vivait dans cette localité fertile, et limitrophe d’une vaste forêt, un
lieu très sécurisé par l’armée coloniale, même les Messalistes
trouvent en ce lieu un refuge convivial pour s’installer à l’abri,
contre toute tentative d’attaque menée par les l’ALN à leur
encontre. »
« L’ordre a été exécuté immédiatement, la stratégie de
l’enlèvement a été bien coordonné entre les membres du commando,
le soir du 02 février 1959, avec l’aide des moussablins qui
connaissaient les lieux. Les maquisards encerclaient la ferme et la
prise d’otage s’accomplit sans difficulté, ni riposte. La famille Cesaro
était composée de dix personnes ; Cesaro, son fils, leurs épouses et
six enfants. En compagnie de ses otages, nous nous sommes dirigés
vers le village de Beni Ouaggag dans la région de Bordj Bou
Arréridj, puis au village d’At Wihdane à Ighil Ali n At Abbes de
Bejaia, ou nous sommes restés trois jours pour se reposer. Après
nous avions repris le chemin vers Ighil n Ouedles à Ifri dans la
région de la Soummam. »
« L’armée française à la première heure avait engagé une
opération de ratissage, d’une grande envergure à travers la région,
à la recherche du moindre indice pour trouver la famille Césaro.
Nous les moudjahiddin pour éviter tout accrochage avec l’ennemi, le
temps de connaître la décision du colonel Amirouche du sort de ces
otages, avions passés ce temps à se déplacer sans cesse entre la
région d’Akbou et celle de Mayou. Durant nos déplacements, les
femmes et les enfants se porter à dos de mulets, qui portaient déjà
des ravitaillements. Pendant la journée, on se camouflait dans les
vergées. Vu la discipline qui régnait au sein de nos rangs, la famille
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Cesaro ait familiarisé avec les Djounouds, qui fusait grandir la
confiance entre eux. »
« Le 22 février 1959 à Ighil n Ouedles à Ifri, j’ai reçu un
émissaire ; le lieutenant si Allaoua de Guenzet, il m’a remis une
lettre et une somme d’argent de 700 francs du Colonel Amirouche,
une lettre dans laquelle il m’a demandé de lui envoyer Cisaro et de
libérer le reste de la famille, avant de leur annoncer la nouvelle, je
voulais d’abord réconforter les enfants, comme je l’ai fait durant
leur séjour au maquis, je leur avais offert des bonbons. À 14h de
même jour, nous les avions libérés à 300 mètres du poste militaire
d’Ighzer Amokrane dans la vallée de la Soummam. Un quart d’heure
plus tard un hélicoptère est arrivé pour les emmener à Bouira.
Cesaro a été emmené par le lieutenant si Allaoua et son escorte,
pour rencontrer le colonel Amirouche, ce dernier lui avait expliqué
la cause de son enlèvement, les objectifs de la révolution qui luttait
pour la souveraineté nationale, avant de lui annoncer sa libération
tout en l’invitant à retourner dans la ferme avec sa famille et
continuer à travailler tout en leur donnant des garanties sur leur
sécurité… »
Le colonel Amirouche avait une claire vision dans des
situations délicates, sa perspective a stigmatisé le colonialisme
français et ses alliés. Son geste a apporté un appui diplomatique
pour triompher définitivement des forces réactionnaires.
Par. Mostapha MEZHERI
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