Intégration d`une chaîne préanalytique MPA
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Intégration d`une chaîne préanalytique MPA
PRÉANALYTIQUE PERSONNALISATION Devant le MPA, Bernard Capolaghi entouré d’une partie de l’équipe technique : de gauche à droite, Magalie Mergy, Marie-Christine Maiolani et Ghislaine Wermeister. laboratoire de biochimie hôpital Bel-Air, CHR Thionville Intégration d’une chaîne préanalytique MPA* Un choix raisonné et structurant (*) Modular PreAnalytics R O C H E D I A G N O STI C S - 10 0 0 0 B I O N° 76 - S E P TE M B R E 2 0 07 L es étapes de consolidation analytique et d’automatisation de la phase préanalytique sont indispensables à la mise en place de la prescription connectée. C’est l’idée qui a conduit la réorganisation du laboratoire. Radioscopie. Interview de B. Capolaghi, Chef de service du laboratoire de Biochimie-Toxicologie, Hôpital Bel-Air, Thionville L’équipe du plateau technique Ligne sérum : S. Gianesini, D. Janas, M.-Ch. Maiolani, M. Mergy et G. Wermeister L’hôpital Bel-Air à Thionville est un établissement de 750 lits MCO* et fait partie du CHR Metz-Thionville, le site de Metz ayant une activité équivalente. Toutes les activités médicales et chirurgicales (à l’exception de la chirurgie cardiaque) sont représentées, avec un pôle maternité important (presque 3 000 accouchements/an). Dans ce contexte, le laboratoire de biochimie réalise plus d’un million de tests/an soit 26 millions de B. Pouvez-vous nous rappeler la genèse du projet global ? Bernard Capolaghi : L’approche robotique a toujours caractérisé la démarche du laboratoire. Pour la partie pré-analytique qui nous intéresse aujourd’hui, nous avons depuis longtemps impliqué les services cliniques. Nous avions déjà mis en place un pré-tri au niveau de la prescription avec feuille de demande spécifique par bilan/système. La phase de tri était donc amorcée dans les services. Cette organisation nous permettait de dispatcher très facilement les tubes à leur arrivée au laboratoire. Nous avions donc un délai réduit entre le prélèvement dans les services et la réalisation des analyses. Ceci est impossible dans une configuration avec un dispatching central (centre de tri). Pendant longtemps, les solutions proposées par les fournisseurs dans le domaine pré-analytique étaient moins efficaces au démarrage de la journée que ce que nous obtenions avec notre organisation. Cependant, nous souhaitions aller plus loin dans le processus pré-analytique pour apporter une amélioration en matière de sécurité biologique et de traçabilité. Les « gains de productivité » n’étaient donc pas notre priorité dans ce projet, même s’ils sont réels. Et en pratique, quelle en est la chronologie ? BC : Nous avons donc envisagé une réorganisation en 3 étapes impliquant les différents services de l’hôpital. • 2005 Pré-analytique « hors laboratoire » Mise en place d’un système de pneumatique informatisé, étudié pour bien codifier et bien organiser le cheminement du prélèvement. Cette phase, en amont du laboratoire, aura pris 2 ans et permet aujourd’hui d’avoir une traçabilité totale : identification des tubes, de la cartouche, du service envoyeur, du cheminement… Par ailleurs outre la maîtrise du temps de transit et sa normalisation (entre 2’ et 2’30’’ selon les services), cette solution a permis un gain de poste. • 2006 Pré-analytique et analytique « labo » Au renouvellement du parc analytique, nous avons lancé un appel d’offre pour une solution globale liant des systèmes analytiques et pré-analytiques. • 2007/2008 Post-analytique Enfin la troisième étape programmée, mais non encore réalisée sera le déploiement d’un nouveau système informatique de laboratoire (SIL) capable d’intégrer la prescription connectée via le SIH. Envisager une robotique pure et dure au laboratoire sans avoir au préalable structuré l’amont (pré-analytique hors laboratoire) et l’aval (rationalisation de l’analytique) serait une erreur et l’assurance d’un échec. Intéressons nous à la mise en place du plateau technique. Quel était votre but ? Quel a été votre démarche ? Et pourquoi ? BC : Outre les objectifs de sécurité précédemment cités, nous voulions aussi intégrer sur une même plateforme l’urgence et la routine. Nous étions alors équipés pour le laboratoire de routine de deux Hitachi 917 en miroir et pour le laboratoire des urgences d’un Hitachi 912, un RXL-HM, et un Axsym. • 1er critère : le TAT* Objectivement, la faisabilité de fusionner urgence et routine sur un même système était liée au TAT. Nous devions obtenir un TAT < 45’ et ceci 24 h/24, quel que (*) Turn Around Time soit le bilan. Si ce pré-requis était avéré, alors nous pouvions envisager de tout traiter sur une seule pateforme. Avec la solution Roche d’une chaîne Modular Pre-Analytics (MPA) complète couplée à une chaîne analytique Modular PPE, nous avons effectivement un TAT < 45’ (2 audits à 6 mois d’intervalle le confirment). La routine est donc traitée comme l’urgence et ceci 24 h/24. Ce fonctionnement 24 h/24 nous oblige à avoir un appareil de backup pour les temps de maintenance. Nous avons donc conservé dans la même pièce un Hitachi 917 et un Elecsys 2010 qui assure les analyses pendant ces temps d’arrêt ; tenant compte du rythme du laboratoire, ces maintenances sont programmées entre 12 et 13 h. • 2e critère : l’ergonomie du système Le MPL.net est essentiel au pilotage de la plateforme donc à son ergonomie. C’est un élément clef. Nous avons visité beaucoup de sites présentant des solutions robotiques intégrant la phase pré analytique. Nous avons observé que celles n’ayant pas d’outil informatique parfaitement adapté perdaient beaucoup de leur potentiel. Outre l’ergonomie des robots eux même, l’environnement informatique est indispensable pour l’efficacité de la plateforme. Bernard Capolaghi. R O C H E D IAG N O STI C S - 10 0 0 0 B I O N° 76 - S E P T E M B R E 2007 PERSONNALISATION PRÉANALYTIQUE PERSONNALISATION PRÉANALYTIQUE • 3e critère : la capacité d’adaptation de la solution par rapport à nos contraintes d’organisation Nous étions tenus de gagner au minimum un poste sur ce secteur ; ce qui a été fait avec un départ en retraite non renouvelé et le redéploiement partiel d’un poste vers l’activité spécialisée de toxicologie. Notre choix s’est orienté vers des solutions de robotique intégrée plutôt qu’en îlot pour des raisons de performance en terme de TAT. Le TAT des solutions robotiques en îlot était incompatible avec notre cahier des charges, de plus sa reproductibilité était très aléatoire en raison des interventions humaines nécessaires. On entend souvent que dans une chaîne intégrée, la centrifugation est un « goulot d’étranglement », ce qui est faux dans notre expérience. Lorsque la centrifugation est bien organisée dans une chaîne on line, le système optimise ce poste pour qu’il n’y ait pas « d’à-coups » ; il y a un lissage des pics d’activité. Nous avons 3 phénomènes qui agissent en synergie sur l’écrasement des pics d’activité : - l’acheminement par pneumatique, - la régulation par la chaîne robotique MPA - et son fonctionnement 24 h/24 régulant le pic d’activité de 7 h du matin. cette mise en place demande beaucoup de communication, d’échange et de formation au niveau des services cliniques. Un plan précis de travail concerté, bien coordonné nous a permis d’accompagner ce changement vers sa réussite. Un tel projet ne se fait pas sans l’aval et l’adhésion de la Direction et des services cliniques, Quels impacts sur les horaires comment s’est-il inscrit de travail des techniciens ? dans le plan de développement BC : Les horaires sont restés inchangé de l’hôpital ? avec cette nouvelle organisation à l’exBC : Sur ce sujet, il y a depuis longtemps ception de l’aménagement de l’horaire dans cet établissement une communauté d’un poste du matin arrivant une demi de pensée. Nous avions un même but : heure plus tôt. Ayant regroupé urgence l’amélioration de l’effiet routine sur cette Un plan précis cacité de cette chaîne. plateforme, cela nous a Avec pour l’hôpital des obligés à former tout de travail concerté, gains bien compris : bien coordonné nous a le personnel. Pour les moins de coursiers, un techniciens référents, permis d’accompagner poste de technicien au il n’y a pas eu de problème, en revanniveau du laboratoire, ce changement che pour le personnel une diminution des vers sa réussite. tournant sur la garde, dépenses en achat de cela a été un gros changement qui est tubes de prélèvement (> 25 %) – la platemaintenant « digéré ». En revanche, cette forme MPA étant basée sur le principe nouvelle organisation autour de la plated’aliquotage à partir d’un tube primaire, forme a été un véritable « plus » en terme sans compter que cela amène un meilleur de charge de travail, celle-ci apportant confort pour le patient. Bien entendu toute Arrivée des tubes par pneumatique en provenance de tous les services, dans la pièce contigue au plateau technique automatisé (PTA). R O C H E D I A G N O STI C S - 10 0 0 0 B I O N° 76 - S E P TE M B R E 2 0 07 En bout de chaîne, le poste de pilotage. beaucoup de sécurité, de fluidité et de souplesse au laboratoire. Ce choix s’inscrivait-il aussi dans l’optique de l’accréditation ? BC : Comme je vous l’ai dit, notre objectif premier était l’amélioration de la sécurité donc de la qualité, avant les gains inhérents de productivité. Donc il est vrai qu’une plate-forme intégrant préanalytique et analytique avec les outils de pilotage associés (MPL.net, TSM) est un plus dans le processus d’accréditation du laboratoire. La traçabilité y est totale. Un bilan positif alors ? BC : Oui, les motifs de satisfaction sont nombreux. Nous avons bien réalisé nos objectifs de sécurité biologique, sécurité de l’identification, TAT identique pour l’urgence, la garde et la routine. L’utilisation 24 h/24 du système ne pose pas de problème, même s’il nous demande encore plus de rigueur dans les maintenances et l’entretien. Si le pilotage du « triple module » Modular Analytics est plus lourd que ce dont nous avions l’habitude avec les H917, la mise en place et le fonctionnement du Modular PreAnalytics n’aura posé aucune difficulté ; c’était pourtant lui la réelle nouveauté ! La prise en main et la montée en confiance de tout le personnel autour de cette plateforme assure aujourd’hui une très grande souplesse dans notre organisation. En terme de productivité, ce choix va dans le sens de la Direction hospitalière dont la volonté est de ne pas remplacer les départs en retraite lorsque c’est possible. Lorsque la troisième phase concernant l’informatique (SIL) sera en place (prévue fin 2007), nous développerons la prescription connectée (début 2008) et l’acquittement des tubes pourra alors se faire directement sur le MPA au laboratoire améliorant encore la fluidité de la solution. Contact Roche Diagnostics : [email protected] [email protected] Plateau technique automatisé : Modular PréAnalytics Standard B + Modular Analytics PPE ; configuration en « U ». R O C H E D IAG N O STI C S - 10 0 0 0 B I O N° 76 - S E P T E M B R E 2007 PERSONNALISATION PRÉANALYTIQUE