rotinier - Institut National des Métiers d`Art
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rotinier - Institut National des Métiers d`Art
ROTINIER ROTINIER MÉTIER L’établissement d’un comptoir à Malacca (péninsule de l’Asie du Sud Ouest) par les Hollandais en 1679, est à l’origine de la découverte du rotang (nom d’origine du rotin) et de son importation en Europe dès la fin du XVIIe siècle. On l’utilise d’abord pour le cannage des sièges, puis à partir du Second Empire sont créés des meubles cannés à structure de rotin. Le rotin est une plante sauvage qui appartient à la famille des palmiers grimpants, cette liane épineuse pousse jusqu’à 5 cm de diamètre et 400 mètres de long dans les jungles tropicales d’Asie du Sud Ouest. La première étape de sa transformation est le séchage. Les tiges sont coupées, énouées (coupe des feuilles à chaque nœud) en tronçons de la longueur voulue et mises en bottes. Elles sont ensuite trempées dans un bain d’huile (la durée du bain est déterminée en fonction du diamètre de la canne) puis mises à sécher au soleil, leur couleur varie au blanc ivoire. Les cannes sont classées en fonction de leur dimension, de leur dureté et de leurs défauts. Le rotin dit « naturel » conserve son écorce, mais il peut également subir une deuxième transformation qui comprend l’écorçage puis le rotin est filé et devient de la moelle avec un diamètre régulier. La seconde transformation comporte plusieurs opérations : l’écorçage, le fendage, le traitement à la vapeur, le cintrage, la teinture, le ponçage et le finissage. Les cannes ainsi obtenues sont des lanières étroites, issues de l’écorce de rotin brut, matériau souple, très robuste et imputrescible. La réalisation d’un meuble en rotin nécessite des techniques et des connaissances bien appropriées. Elle s’effectue en trois phases distinctes : le montage de la structure du meuble, le garnissage appelée également revêtement et le recouvrement. Le montage comprend plusieurs étapes : le cintrage, l’assemblage et l’arcadage. Avant de les travailler, les baguettes sont mises à l’étuvage à une température de 70 à 90° ou directement passées à la flamme afin de les rendre plus souples. Puis, elles sont cintrées soit sur un moule, soit à la main sur une table de cintrage. Le cintrage permet de créer par exemple des courbures en U qui sont souvent utilisées pour une forme de dossier ou un fond de siège. Ensuite, elles sont légèrement redressées avec un appareil nommé redressoir ou arlequin, c’est une sorte de manche en bois comportant une rainure ou l’on insère le rotin. Les pièces maîtresses de la monture sont le châssis, le plateau, le fond, le dossier et les pieds. Les principaux éléments d’assemblage sont les croix et les traverses ; les croix ont pour rôle de maintenir l’écartement des pieds ; les traverses sont des pièces horizontales qui, avec les montants, forment le bâti d’un meuble. L’assemblage se fait par visserie, pointage (utilisation de pointes), collage, agrafage ou à l’aide de broches en métal. Pour renforcer l’assemblage des piètements ou des accoudoirs, de petits éléments de rotin appelés « arcades » (sorte d’équerres) sont pincés et coudés et mis dans les coins. Le garnissage est la deuxième phase de la fabrication des meubles. Il consiste en un travail de vannerie qui prend des noms différents en fonction des techniques utilisées. Le garnissage le plus connu est le cannage qui consiste à tresser les éclisses ou cannes de rotin. Elles sont soit clouées (les brins de rotin composant la chaîne sont cloués), soit chevillées et traversent le châssis percé de trous. Le cannage serti, il s’agit d’un cannage fait mécaniquement et se présentant sous forme de rouleau. Il peut être en plein (les brins sont entrelacés sans laisser d’espace) ou à jour (les brins sont alors séparés par un intervalle). Les dessins du cannage sont variés : en V ou losanges concentriques pour le cannage damassé, en damier, en pointillé, en zigzag… Le garnissage peut aussi être composé de brins de rotin rond entrelacés dans des baguettes de rotin rondes (les montants), il s’agit de tissage ou de revêtement tissé. Les montants en position rectiligne forment l’armature du travail (ils correspondent à la chaîne dans le cannage), les brins de remplissage composent la trame. Les brins sont passés successivement devant puis derrière le montant. Le tissage diffère en fonction de la forme à garnir : panneau, forme rectangulaire, ronde ou ovale. Le revêtement à jour (ainsi nommé car les brins sont séparés par un intervalle) est un type de garnissage, plus aéré et plus léger que le précèdent. Dans le jour ordinaire, les montants sont rectilignes et parallèles entre eux, dans le jour croisé, les montants sont rectilignes et croisés. Le revêtement mixte est une alternance de tissage et de motifs à jour, il s’apparente au travail à demi plein de la vannerie d’osier. Le recouvrement permet à la fois de recouvrir les éléments du montage (pointe, agrafage) et de le consolider. L’éclissage fait partie des étapes de finition. Le rotinier utilise un brin de rotin de 5 mm de large et 1 mm d’épaisseur, il effectue quatre ou cinq tours qui vont cacher l’arcade et consolider l’assemblage. Lorsqu’il s’agit de modèles destinés à l’importation, les finitions sont faites en cuir mais il s’avère que l’éclissage en rotin se maintient mieux dans le temps. Afin d’être tout à fait fini le meuble passe encore par différentes étapes : le masticage, le ponçage, le lavage, le brûlage, le vernissage et l’encaustiquage. Le masticage s’applique sur les petits trous qui subsistent après avoir enfoncé les têtes de pointes de quelques millimètres. Le mastic est poncé ainsi que les panneaux contreplaqués et les éclatements d’écorce. Le meuble est lavé puis, à l’aide d’une flamme, le rotinier brûle les peluches de rotin. Le vernissage se fait au pinceau, à la brosse ou au pistolet, il rehausse l’éclat de la matière utilisée. Le rotinier est amené à réaliser toute sorte de meubles : des étagères, des miroirs, des tables, des ensembles pour salle de bain ou des salons, des lits, des armoires, des fauteuils, des chaises. Il associe souvent au rotin d’autres matériaux : du contreplaqué, des agglomérés, mais aussi de l’aluminium, du métal, des plateaux en verre… FORMATIONS FORMATION INITIALE Il n’existe pas de formation initiale spécifique au métier de rotinier. Une formation qualifiante en ameublement rotin est à l’étude à l’Ecole de Fayl Billot, elle pourra être suivie dans son ensemble ou sous forme de modules. FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE Des organismes privés proposent des formations courtes d’initiation ou de perfectionnement mais également des formations longues dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Retrouvez toutes les adresses des organismes de formations initiales et professionnelles continues dans les métiers d’art en consultant notre base de données sur notre site Internet : http://www.institutmetiersdart.org/ Retrouvez le schéma des formations aux métiers d’art sur notre site Internet : http://www.institut-metiersdart.org/ Sur le site http://www.moveart.org/, retrouvez toutes les adresses des centres de formations en Europe. ENVIRONNEMENT Les premières manufactures françaises de meubles en rotin sont crées dans les années 1850. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la plupart des rotiniers qualifiés étaient des vanniers. C’est dans les années 1920 que l’industrie du rotin est à son apogée, elle possède même un syndicat, à Fayl-Billot, elle occupe plus de 130 personnes et la France exporte en direction de l’Angleterre, des États-Unis et des pays d’Amérique latine. Aujourd’hui, il n’existe plus que dix huit entreprises en France qui font aussi bien de la fabrication que de l’import. Parmi elles, seules six ou sept font uniquement des meubles en rotin. Les entreprises les plus importantes comme la maison Gatti ou Drucker comptent jusqu’à 20 salariés. On dénombre une soixantaine de personnes exerçant le métier de rotinier. Les structures qui fabriquent des chaises de terrasse en malacca sont les plus importantes, elles regroupent les trois quart des personnes en activité. Les entreprises sont réparties sur toute la France, avec une concentration plus forte à l’Ouest. Les rotiniers travaillent pour les professionnels tels que les cafés, les hôtels et les restaurants. Pour certains d’entre eux, ce marché représente 90% de leur clientèle, mais ils travaillent aussi pour les particuliers. Certains exportent jusqu’à 30% de leur production, notamment aux Etats-Unis. Contrairement à la Chine, la France se distingue par une production sur mesure mais elle manque d’artisans et ne produit pas suffisamment de mobilier créatif. Ses principaux concurrents sont l’Italie, l’Espagne capables de réaliser des séries et l’Asie. L’Indonésie propose un coût de fabrication trois à quatre fois moins cher que celui de la France. De plus, le coût de la matière première est cher, une baguette de rotin de 3m coûte de 10 à 15 euros. Pour faire face à cette situation, la profession cherche à renouveler l’activité en la portant vers le haut de gamme et vers une production plus contemporaine. ORGANISMES PROFESSIONNELS SALONS ET MANIFESTATIONS Journées européennes des métiers d’art - JEMA, Annuel, avril Institut National des Métiers d’Art - 23, Avenue Daumesnil, 75012 Paris. Tél. : 01 55 78 85 85. Fax : 01 55 78 86 17. http://journeesdesmetiersdart.fr/ Les Journées Européennes des Métiers d’Art (JEMA), initiées et coordonnées par l’INMA, portent pour ambition la valorisation du patrimoine immatériel et vivant. Elles fédèrent et mobilisent l’ensemble des acteurs du secteur. Les professionnels des métiers d’art sont au cœur de l’événement : portes ouvertes d’ateliers et de centres de formation, expositions, rencontres, démonstrations de savoir-faire, circuits de découverte, etc. Elles ont lieu tous les ans, le premier week-end d’avril, pendant trois jours et dans toutes les régions de France. Equip’hôtel à Paris, Annuel, novembre, Reed Expositions, 52-54, quai de Dion Bouton, CS 80001, 92806 Puteaux Cedex. Tél. : 01 47 56 50 00. Fax : 01 47 56 14 40. [email protected] [email protected] http://www.equiphotel.fr Salon international de l’hôtellerie, de la restauration, des cafés, des bars et des collectivités. Meuble Paris, Annuel, janvier/septembre, SAFI/SESMP, 4, passage Roux, 75850 Paris Cedex 17. Tél : 01 44 29 02 00. Fax : 01 44 29 02 01. [email protected] www.meuble-paris.net Associé au salon MAISON&OBJET centré sur la décoration de la maison, le salon MEUBLE Paris s’adresse à tous les professionnels de la filière du meuble. CONCOURS Prix Avenir Métiers d’Art - INMA Annuel, remise de prix : date variable. Remise des dossiers : 31 mai de l’année en cours. Institut National des Métiers d’Art - 23, Avenue Daumesnil, 75012 Paris. Tél. : 01 55 78 85 85. Fax : 01 55 78 86 17. [email protected] http://www.institut-metiersdart.org Les Prix Avenir Métiers d’Art – INMA, organisés par l’Institut National des Métiers d’Art, avec le soutien de la Fondation Michelle et Antoine Riboud et de Banque Populaire, sont destinés à mettre en valeur de jeunes talents, futurs acteurs de la vie économique dans ces métiers de passion et de création. Ils ont pour objectif d'encourager les élèves de la filière Métiers d’Art, du niveau CAP au niveau Bac +2 (niveaux V, IV et III) en mettant en lumière leur créativité et leur maîtrise technique. Le 1er Prix de chaque région et de chaque niveau reçoit un chèque d’une valeur de 250€ (pouvant être complété par des partenaires régionaux) ainsi qu’un diplôme. Les lauréats régionaux bénéficient également des avantages du CLUB Avenir : séjour de deux jours à Paris en vue du jury national, rencontres avec des professionnels, visite de musées, ateliers, etc. Chaque premier prix national reçoit une dotation de 4500€. La dotation des 2èmes Prix s’élève quant à elle à 2000€ et à 1000€ pour les 3èmes Prix. Les lauréats du Prix bénéficient également d’un accompagnement privilégié de l’INMA dans la suite de leurs parcours ainsi que d’un appui en termes de communication et de promotion. Concours Un des Meilleurs Ouvriers de France Société des Meilleurs Ouvriers de France, 16, rue Saint-Nicolas, 75012 Paris. Tél. : 01 43 42 33 02. Fax : 01 43 42 20 41. [email protected] http://www.meilleursouvriersdefrance.info Concours conduisant à l’attribution du diplôme d’Etat « Un des meilleurs ouvriers de France », homologué au niveau III de la nomenclature interministérielle des niveaux de formation. Il atteste l’acquisition d’une haute qualification dans l’exercice d’une activité professionnelle dans les domaines de la restauration, de l’hôtellerie, de l’alimentation, du bâtiment, de l’habitation, des structures métalliques, de l’industrie, de la terre et du verre, du vêtement, de la bijouterie, des techniques de précisions, de la gravure, de la communication, de la musique, des animaux, de l’agriculture, du commerce et des services. Organisé tous les trois ans, les candidats aux épreuves de l’examen doivent avoir 23 ans minimum. Le concours est ouvert à 138 métiers répartis en 19 groupes. Une exposition des œuvres des lauréats est organisée par le comité. SOURCES D’INFORMATION LIEUX RESSOURCES International network for bamboo and rattan (INBAR), PO Box 100102-86, Beijing 100102, P.R. China Tél. : 0086 10 6470-6161. Fax : 0086 10 6470-2166. [email protected] http://www.inbar.int L’INBAR est une organisation intergouvernementale à but non-lucratif, fondée par traité en novembre 1997, dans le but de tirer profit des avantages du bambou et du rotin sur les plans social, économique et environnemental. Il rassemble des partenaires provenant des secteurs public, privé et non-lucratif de plus de 50 pays, au sein d’un réseau global, pour définir et mettre en œuvre un programme général de développement durable par le bambou et le rotin. L’INBAR encourage les pays en développement à participer au commerce du bambou dans l’ensemble du monde et leur fournit une assistance pour exploiter le bambou et le rotin. PRESSE Journal of Bamboo and Rattan Kerala Forest Research Institute , Peechi P.O, Thrissur District, Kerala , India. Pin- 680653 Tél. : 00 91 487 2690100. Fax : 00 91 487 2690111. [email protected] http://www.kfri.org Revue scientifique internationale sur la recherche et le développement du bambou et du rotin. Elle traite des caractéristiques techniques, socioéconomiques, des aspects environnementaux et biologiques énergétiques. SITES INTERNET http://lpahorticole.faylbillot.educagri.fr/ Site présentant l’Ecole nationale d’osiériculture et de vannerie de Fayl Billot, et ses formations. http://www.agencement-lehodey.fr/ Site de la vannerie de Lehodey Vani-bois. Rubriques : historique de l’entreprise et présentation de sa production, présentation de l’osier et du travail de vannier, historique des vanniers de Rémilly. http://www.rotin-creation.com Site présentant l’historique du rotin, le matériau et les étapes de fabrication d’un meuble. http://www.rotin-file.com/ Site de la société du rotin filé. Rubriques : présentation des différentes espèces de rotin en fonction de leurs utilisations, description des outils, commande on-line de matériaux, présentation d’ouvrages, liens. Les listes d’informations sont proposées à titre indicatif et ne sauraient prétendre à l’exhaustivité. POUR EN SAVOIR PLUS… Consultez le Centre de ressources de l’Institut National des Métiers d’art, une ressource unique sur les métiers d’art : - Des bases de données documentaires sur l’actualité des métiers d’art et des bases de données sur les formations, accessibles sur son site internet. - Un fonds documentaire spécialisé : revues, dossiers, ouvrages et plus de 750 films sur ce secteur. Institut National des Métiers d’art, 23 avenue Daumesnil, 75012 Paris. Tél. : 01 55 78 85 85 Ouvert du mardi au vendredi de 14 à 18 heures [email protected] http://www.institut-metiersdart.org/ © INMA - 2015