Dépression unipolaire versus dépression bipolaire : facteurs
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Dépression unipolaire versus dépression bipolaire : facteurs
CLINIQUE Dépression unipolaire versus dépression bipolaire : facteurs prédictifs d’une évolution bipolaire T. BEN ABLA, F. ELLOUZE, H. AMRI, G. KRID, A. ZOUARI, M.F. M’RAD (1) Unipolar versus bipolar depression : clues toward predicting bipolarity disorder Summary. Bipolar and unipolar disorders share a common depressive clinical manifestation. It is important to distinguish between these two forms of depression for several reasons. First, prescribing antidepressors in monotherapy indubitably worsens the prognosis of bipolarity disorders. Second, postponing the prescription of a mood stabilizer reduces the efficacy of the treatment and multiplies the suicidal risks by two. The object of this study is to reveal the factors that distinguish between unipolar and bipolar depression. This is a retrospective study on patients’ files. It includes 186 patients divided according to DSM IV criteria into two groups : patients with bipolar disorder type I or II with a recent depressive episode (123 patients) and patients with recurrent depressive disorder (63 patients). A medical record card was filled-in for every patient. It included socio-demographic data, information about the disorder, family antecedents, CGI score (global clinical impressions), physical comorbidity, substance abuse and personality disorder. In order to sort out the categorization variables, the two groups were compared using χ2 test or Fischer’s test. With regard to the quantitative variables, the two groups were compared using Krostal Wallis’s test or Ancova. Our study has revealed that bipolar disorder differs significantly from unipolar disorder in the following respects : bipolar disorder is prevalent among men (sex-ratio 2) while unipolar disorder is prevailing among women (sex-ratio 0.8) ; patients with bipolar disorder are younger than patients with unipolar disorder (38.1 ± 5 years vs. 49.7 ± years) ; the age at the onset of bipolar disorder is earlier than that of unipolar disorder (20.8 ± 2 years vs. 38.7 ± 5 years) ; family antecedents are more important in bipolar patients than in unipolar patients (51.1 % vs. 33 %). More importantly, bipolar disorder differs from unipolar disorder in the following aspects : The number of suicidal attempts (25.3 % vs. 23.6 %) ; the degree of substance abuse (15.4 % vs. 14.5 %) ; the level of somatic comorbidity (20.3 % vs. 17.4 %) ; the amount of anxiety manifestations (5.6 % vs. 4.8 %) ; the extent of personality disorder (30.8 % vs. 23.8 %) ; the degree of socio-professional impairment (bachelorhood and unemployment). On the other hand, we noted that unipolar patients differ from bipolar patients in terms of the frequency of hospitalizations (3.5 vs. 3.1) and the length of stays in hospitals (25.8 vs. 20.7 days) with significant differences of 0.003 and 0.0000001 respectively. Moreover, the CGI scores of unipolar patients are higher than those of bipolar patients. However, the difference is not significant. Consequently, an early distinction between bipolar and unipolar disorder is of utmost importance for the treatment of these two illnesses. Key words : Bipolar disorder ; Predictive index ; Unipolar disorder. Résumé. Le trouble bipolaire et le trouble unipolaire ont en commun une manifestation clinique sous le mode dépressif. Il est important de les distinguer pour plusieurs raisons : en effet, la prescription d’antidépresseurs en monothérapie aggrave incontestablement le pronostic du trouble bipolaire. D’autre part, le retard de la prescription d’un thymorégulateur diminue l’efficacité du traitement et multiplie le risque suicidaire par deux. Le but de cette étude est de relever les éléments permettant une distinction entre dépression unipolaire et dépression bipolaire. C’est une étude rétrospective sur (1) Service de Psychiatrie « G », Hôpital Razi, Mannouba, Tunisie. Travail reçu le 24 février 2005 et accepté le 6 octobre 2005. Tirés à part : T. Ben Abla (à l’adresse ci-dessus). 962 L’Encéphale, 2006 ; 32 : 962-5, cahier 1 L’Encéphale, 2006 ; 32 : 962-5, cahier 1 Dépression unipolaire versus dépression bipolaire : facteurs prédictifs d’une évolution bipolaire dossiers portant sur 186 patients. Ils ont été répartis selon les critères du DSM IV en deux groupes : les patients souffrant d’un trouble bipolaire de type I ou II avec un épisode le plus récent dépressif (123 patients), et les patients souffrant d’un trouble dépressif récurrent (63 patients). Une fiche a été remplie pour chaque patient, comportant des données sociodémographiques, des données sur la maladie, les antécédents familiaux, les scores CGI (impressions cliniques globales), la comorbidité physique, l’abus de substance, les troubles de la personnalité. Ces deux groupes ont été comparés avec le test de χ2 ou le test de Fisher pour les variables catégorielles, et avec le test de Krustal Wallis ou l’Ancova pour les variables quantitatives. Dans notre étude, la dépression bipolaire différait significativement de celle unipolaire par plusieurs facteurs. Ainsi, nous avons noté une prédominance masculine pour les troubles bipolaires (sex-ratio 2) et une prédominance féminine (sex-ratio 0,8) pour les troubles unipolaires. Par ailleurs les patients bipolaires étaient plus jeunes (38,1 ± 5 ans versus 49,7 ± 7 ans), l’âge de début de leur maladie bipolaire était plus précoce que celui des patients unipolaires (20,8 ± 2 ans contre 38,7 ± 5 ans). Les antécédents familiaux étaient plus importants parmi les patients bipolaires (51,1 % versus 33,3 %). La dépression bipolaire différait aussi, mais de façon non significative, de celle unipolaire par un nombre plus important de tentatives de suicide (25,3 % versus 23,6 %), par plus d’abus de substance (15,4 % versus 14,5 %) et de comorbidité somatique (20,3 % versus 17,4 %). Les patients bipolaires avaient plus de manifestations anxieuses (5,6 % versus 4,8 %), plus de troubles de la personnalité (30,8 % versus 23,8 %) et d’altération socioprofessionnelle (célibat et chômage). En contrepartie, les patients unipolaires étaient plus souvent (3,5 versus 3,1) et plus longtemps hospitalisés (25,8 versus 20,7 jours), différences significatives (respectivement de 0,003 et de 0,0000001). Leur score moyen CGI (impressions cliniques globales) était plus élevé que celui des patients bipolaires, la différence étant toutefois non significative. En conséquence, une distinction précoce entre troubles bipolaires et unipolaires est primordiale dans le traitement des deux maladies. Mots clés : Indices prédictifs ; Trouble bipolaire ; Trouble unipolaire. INTRODUCTION La dépression dans le trouble bipolaire tient une place à part. Elle serait en effet plus fréquente que la manie. Ainsi, chez les patients bipolaires la phase dépressive est trois fois plus longue que la phase maniaque sur une période de un an (13). Par ailleurs, l’entrée dans le trouble bipolaire se fait le plus souvent sous le mode dépressif ; ainsi 40 à 50 % des patients présentant un épisode dépressif majeur évoluent vers un trouble bipolaire dans les cinq ans suivants (2). Bien que les critères diagnostiques du DSM IV soient les mêmes pour un épisode dépressif majeur entrant dans le cadre d’un trouble bipolaire ou unipolaire, il est important de les distinguer pour plusieurs raisons (11) : d’abord, la prescription d’antidépresseurs en monothérapie aggrave incontestablement le pronostic du trouble bipolaire en induisant des virages maniaques, des épisodes mixtes, des cycles rapides, et en favorisant la résistance au traitement. D’autre part, le retard de la prescription d’un thymorégulateur diminue l’efficacité et multiplie le risque suicidaire par deux (alors qu’il est diminué de 80 % sous lithium) (16). Beaucoup d’études ont cherché à distinguer les dépressions unipolaires des dépressions bipolaires (1, 4, 8, 11, 15). Il s’avère que le sexe, l’âge de début de la maladie, le nombre d’épisodes thymiques, les antécédents familiaux, les troubles de la personnalité et la réponse aux traitements sont autant d’éléments discriminants. Le but de cette étude est de relever les éléments permettant une distinction entre dépression unipolaire et dépression bipolaire. MATÉRIEL ET MÉTHODE Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossiers de patients hospitalisés pour un épisode dépressif majeur durant l’année 2003-2004 au service de psychiatrie « G » de l’hôpital Razi Mannouba en Tunisie. Au total, 186 patients ont été sélectionnés. Ils ont été ensuite répartis selon les critères du DSM IV en deux groupes : – les patients souffrant d’un trouble bipolaire de type I ou II et correspondant à un nombre de 123 patients ; – les patients souffrant d’un trouble dépressif récurent (63 patients). Une fiche a été remplie pour chaque patient, comportant : des donnés sociodémographiques (âge, sexe, statut marital, profession, etc.) ; des données sur la maladie [âge de début, durée d’évolution, traitement, nombre d’épisodes dépressifs et durée, nombre d’hospitalisations, forme clinique, antécédents familiaux, score CGI ou impressions cliniques globales (score gravité)]. Nous avons aussi recherché une éventuelle comorbidité dans les deux groupes (physique, abus de substance, trouble de la personnalité). Ces deux groupes ont été comparés avec le test de χ2 ou le test de Fisher pour les variables catégorielles, et avec le test de Krustal Wallis ou l’Ancova pour les variables quantitatives. Dans l’échantillon total, l’âge moyen était de 42 ± 8 ans ; une prédominance masculine est notée (sexratio 1,4). Dans 45,1 % des cas, des antécédents familiaux psychiatriques sont retrouvés. Des tentatives de suicide sont enregistrées dans 23,6 % des cas, une conduite addictive dans 14,5 % des cas, un trouble de la personnalité dans 28,4 % des cas et une comorbidité physique dans 19,3 % des cas. 963 T. Ben Abla et al. L’Encéphale, 2006 ; 32 : 962-5, cahier 1 RÉSULTATS (tableau I) Dans notre étude, la dépression bipolaire différait significativement de celle unipolaire par plusieurs facteurs. Ainsi, nous avons noté une prédominance masculine pour les troubles bipolaires (sex-ratio 2) et une prédominance féminine (sex-ratio 0,8) pour les troubles unipolaires p = 0,003. Par ailleurs, les patients bipolaires étaient plus jeunes (38,1 ± 5 ans versus 49,7 ± 7 ans) p = 0,0000001, l’âge de début de leur maladie bipolaire était plus précoce que celui du trouble unipolaire (20,8 ± 2 ans contre 38,7 ± 5 ans) p = 0,0000001. Les antécédents familiaux étaient environ deux fois plus importants parmi les patients bipolaires (51,1 % versus 33,3 %) p = 0,03. La dépression bipolaire différait aussi, mais de façon non significative, de celle unipolaire par un nombre plus important de tentatives de suicide (25,3 % versus 23,6 %) p = 0,8, par plus d’abus de substance (15,4 % versus 14,5 %) p = 0,7 et de comorbidité somatique (20,3 % versus 17,4 %) p = 0,6. Les patients bipolaires avaient plus de manifestations anxieuses (5,6 % versus 4,8 %), plus de troubles de la personnalité (30,8 % versus 23,8 %) p = 0,9 et d’altération socioprofessionnelle (célibat et chômage) respectivement de 59,3 % versus 46 % (p = 0,8) et de 68,2 % versus 60 % (p = 0,06). En contrepartie les patients unipolaires étaient plus souvent (3,5 versus 3,1) et plus longtemps hospitalisés (25,1 versus 20,7 jours), différences significatives (respectivement de 0,0008 et de 0,0000001). Leur score moyen CGI (impressions cliniques globales) était plus élevé que celui des patients bipolaires (4,4 versus 4,2) p = 0,2 ; la différence était toutefois non significative. TABLEAU I. — Comparaison des différents paramètres entre les deux groupes d’étude. Dépression Dépression bipolaire unipolaire (123 patients, (63 patients, soit 66,1 % soit 33,8 % de la population) de la population) Population entière (186 patients) Test employé p Sex-ratio 2 0,8 1,4 χ2 = 8,51 Significative 0,003 Âge actuel 38,1 ± 5 ans 49,6 ± 7 ans 42 ± 8 ans Kruskal Wallis = 79,9 Significative 0,0000001 Âge moyen de début 20,8 ± 2 ans 38,7 ± 5 ans 26,9 ± 9 ans Kruskal Wallis = 119,249 Significative 0,0000001 Durée moyenne d’évolution de la maladie 17,4 ± 4 ans 11,8 ± 8 ans 15,5 ± 6 ans Kruskal Wallis = 41,2 Significative 0,0000001 Nombre moyen des hospitalisations 3,1 ± 0,6 3,5 ± 0,9 3,3 ± 0,8 Kruskal Wallis = 8,784 Significative 0,003 Durée moyenne des hospitalisations 20,7 jours ± 3 25,1 jours ± 6 22,2 jours ± 5 Kruskal Wallis = 35,87 Significative 0,0000001 Antécédents familiaux 51,1 % 33,3 % 45,1 % χ2 = 5,38 Significative 0,03 Tentatives de suicide 25,3 % 20,6 % 23,6 % χ2 = 0,03 Non significative 0,8 Addiction 15,4 % 12,6 % 14,5 % χ2 = 0,009 Non significative 0,7 Moyenne des score CGI (impressions cliniques globales) 4,2 ± 0,6 4,4 ± 0,7 4,3 ± 0,6 ANCOVA = 0,1 Non significative 0,2 Comorbidité physique 20,3 % 17,4 % 19,3 % χ2 = 0,15 Non significative 0,6 Troubles anxieux associés 5,6 % 3,1 % 4,8 % Fisher Non significative 0,9 Troubles de la personnalité 30,8 % 23,8 % 28,4 % χ2 = 0,01 Non significative 0,9 Statut marital : célibataire 59,3 % 46 % 54,8 % χ2 = 0,03 Non significative 0,8 Sans profession 68,2 % 60 % 67,2 % χ2 = 3,37 Non significative 0,06 964 L’Encéphale, 2006 ; 32 : 962-5, cahier 1 Dépression unipolaire versus dépression bipolaire : facteurs prédictifs d’une évolution bipolaire DISCUSSION Notre étude souffrait de quelques limites. Ainsi, nos deux groupes d’étude n’étaient pas appareillés pour ce qui est de la durée d’évolution des troubles ; ce facteur pourrait être à l’origine de la différence notée dans le nombre des hospitalisations. D’autre part, le mode rétrospectif de recueil des données ainsi que l’évaluation clinique des troubles de la personnalité pourraient aussi conduire à certains biais. Une autre limitation serait attribuée au recrutement, puisqu’on a noté la prédominance masculine dans l’échantillon total. Dans notre étude, la dépression bipolaire diffère significativement de celle unipolaire par plusieurs facteurs. Nous avons en effet noté que les patients bipolaires étaient plus jeunes (38,1 ± 5 ans versus 49,7 ± 7 ans), l’âge de début de leur maladie était plus précoce que celui du trouble unipolaire (20,8 ± 2 ans contre 38,7 ± 5 ans). Les antécédents familiaux étaient plus importants parmi les patients bipolaires (51,1 % versus 33,3 %). Tous ces facteurs sont aussi rapportés par d’autres études (3, 4, 9, 13, 14, 16). Par ailleurs, nous avons relevé une prédominance masculine pour les troubles bipolaires (sex-ratio 2) et une prédominance féminine (sex-ratio 0,8) pour les troubles unipolaires. Les données de la littérature sont plutôt en faveur d’une égalité entre les deux sexes dans les troubles bipolaires (4). Cette divergence de nos résultats et de ceux de la littérature pourrait être imputée à un biais de recrutement, notre population étant une population hospitalière. Dans notre étude, la dépression bipolaire différait aussi, mais de façon non significative, de celle unipolaire par plus de tentatives de suicide (25,3 % versus 23,6 %), d’abus de substance (15,4 % versus 14,5 %), de comorbidité somatique (20,3 % versus 17,4 %), de manifestations anxieuses (5,6 % versus 4,8 %), de troubles de la personnalité (30,8 % versus 23,8 %) et d’altération socioprofessionnelle. Ces résultats confortent ceux de la littérature. Ainsi, en comparant 2 057 patients bipolaires à 587 patients unipolaires, Spiessl et al. (16) notent que les premiers débutent leur maladie à un âge plus précoce, ont 4 fois plus de tentatives de suicide, ont plus d’addictions, d’altération des scores de GAF (l’échelle globale du fonctionnement), d’altération socioprofessionnelle comparés aux patients unipolaires. D’un autre côté, le trouble panique et le trouble anxiété généralisée sont fréquemment associés aux troubles bipolaires (5, 6). D’autres données sont en faveur d’une comorbidité somatique plus fréquente parmi les patients bipolaires. Ainsi, Perlis et al. (12) notent plus d’angor chez les patients bipolaires (62 % contre 26 % chez les unipolaires), l’association dépressionangor serait même d’après lui un indicateur de bipolarité. D’autres facteurs discriminants ne sont pas rapportés dans notre étude, tels qu’un tableau atypique (2, 3, 5, 9), un coût plus important de la maladie bipolaire (14) – 995 dollars contre 682 dollars pour le trouble unipolaire – une tolérance des antidépresseurs et une induction des virages maniaques (9), l’aggravation du tableau par les antidépresseurs en monothérapie (2) et une plus grande efficacité du lithium (7, 10). C’est dans le sens d’une distinction précoce entre troubles bipolaires et unipolaires que les indices prédictifs d’évolution bipolaire ont été établis. Akiskal et al. (1) les ont classés en fonction de leurs spécificités et de leur sensibilité. Il est primordial de les rechercher devant tout épisode dépressif majeur. Leur présence a un impact thérapeutique important CONCLUSION Des similitudes rapprochent les deux types de dépression uni et bipolaire, tels que les critères diagnostiques du DSM VI pour un épisode dépressif majeur ou l’intensité du tableau, mais certaines différences peuvent orienter le diagnostic vers l’un ou l’autre de ces tableaux. Un diagnostic précoce permettrait une meilleure adaptation du traitement et une meilleure prise en charge. Références 1. AKISKAL HS, MASER JD, ZELLER PJ et al. Bipolar outcome in the course of depressive illness. J Affect Disord 1983 ; 5 : 115-28. 2. BENAZZI F. Intra-episode hypomanic symptoms during major depression and their correlates. Psychiatr Clin Neurosci 2004 ; 58 : 289-94. 3. BENAZZI F. Unipolar depression with bipolar family history : link with bipolar spectrum. Psychiatr Clin Neurosci 2003 ; 57 : 497-503. 4. BENAZZI F. Clinical differences between bipolar II depression and unipolar major depressive disorder lack of an effect of age. 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