La retraite…on s`est battu pour la gagner

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La retraite…on s`est battu pour la gagner
La retraite…on s’est battu pour la gagner
C’est l’ordonnance du 4 octobre 1945 qui institue
notre système de retraite par répartition
La retraite est une partie du plan français de Sécurité Sociale prévu par le programme du Conseil
National de la Résistance (CNR). En son sein, des hommes politiques et des syndicalistes.
Pour eux, l’exaspération des inégalités sociales a fait le lit du fascisme, du nazisme et a conduit
à la guerre.
Le CNR met donc au centre de son programme politique, économique et social « la nécessité d’assurer
à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par
le travail , avec une gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’Etat ».
L’ordonnance du 19 octobre 1945 pose le principe de l’attribution d’une retraite à l’âge de 60 ans.
Le régime mis en place fonctionne en répartition, c’est un régime en annuités, financé par des cotisations
sociales dans lequel la pension est calculée comme une proportion du salaire ayant servi de base aux
cotisations et n’est, elle-même, soumise à aucun prélèvement social.
La rupture avec le système des assurances sociales alors en vigueur porte sur trois points :
Tout recours à la capitalisation est exclu, le régime vise à prendre en charge tous les citoyens et sa
gestion est confiée majoritairement aux représentants du monde du travail,: les organisations
syndicales.
Certes, le dispositif qui se voulait universel ne pourra jamais être unifié. La raison ?
La volonté des salariés des régimes pionniers qu’on appelle, depuis les années 1930, régimes spéciaux
de conserver leurs propres régimes plus avantageux ; et le refus pur et simple des non salariés de cotiser
à la Sécurité Sociale.
Ce qui n’empêcha pas la Sécurité Sociale de se tailler un franc succès.
La protection sociale à la française connaîtra ainsi son âge d’or avec les « trente glorieuses ».
Elle constitue alors un progrès incontestable qui améliore la situation de toute la société française
de l’après-guerre.
Mais revenons en arrière …Il était une fois , il y a très longtemps :
EN 1673 : naissait la 1ère pension vieillesse pour les officiers de la Marine Royale.
EN 1790 : instauration d’un régime de retraite pour les fonctionnaires de l’Etat !
EN 1831 : mise en place du régime de retraite militaire
EN 1850 : création de la Caisse des Retraites fédérant les 20 caisses des fonctionnaires, ouvriers des
mines, chemins de fer, forges.
EN 1941 : Allocation aux vieux travailleurs salariés (AVTS)
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EN 1945 : 17 mai : ordonnance créant la Caisse Nationale de Retraite des Agents des Collectivités
Locales (CNRACL)
22 mai : loi généralisant l’assurance vieillesse
Octobre : ordonnances créant la Sécurité Sociale.
EN 1956 : création du Fond National de Solidarité (FNS) et du minimum vieillesse
EN 1971 : loi Boulin portant la période de cotisation à 150 trimestres (37,5 ans) pour une retraite à
taux plein sur la base des 10 meilleures années
-Les femmes ayant au moins 2 enfants ont une majoration d’1 an par enfant.
EN 1975 : - Loi instaurant la compensation financière entre les régimes de retraite
-Suppression de la durée minimum d’assurance pour ouvrir droit à la retraite
-Majoration pour enfant, portée à 2 ans
-Les travailleurs manuels ayant exercé des travaux pénibles et les assurées mères de famille
peuvent, sous certaines conditions, obtenir dès l’âge de 60 ans, une retraite à taux plein.
EN 1982 : âge légal de la retraite fixé à 60 ans à partir du 1er avril 1983
EN 1983 : - Instauration du « minimum contributif » : l’assuré âgé de 60 ans qui bénéficie d’une retraite
à taux plein se voit garantir par le régime général un revenu minimal.
Mais après, ça va changer….
Alors que depuis la Seconde Guerre Mondiale, l’harmonisation se faisait par
le haut, la réforme Balladur inverse le processus politique.
EN 1993 : La loi Balladur :
-la durée de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein passe de
37,5 années à 40 années en 2008 pour le privé !
-Le salaire moyen de référence calculé sur les 25 meilleures années et non plus les 10
meilleures !
-la revalorisation des pensions se fera en fonction de l’indice des prix et non plus
de l‘évolution des salaires.
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EN 1995 : Tentative de réforme des retraites du secteur public :
le projet est retiré grâce à la mobilisation des travailleurs !
Comme pour le projet actuel, le gouvernement fait trainer l’annonce de la réforme exacte…
des grèves massives éclatent dès octobre dans la fonction publique. Le mouvement est rejoint par
les étudiants .
Après l’annonce officielle du plan Juppé le 15 novembre, la mobilisation ne va cesser de prendre
de l’ampleur …
Lors des six grandes manifestations qui suivront, des millions de gens descendent dans les rues pour
exiger le retrait du projet. L’activité de la SNCF et de la RATP est paralysée pendant plus de trois
semaines… Les grévistes ont le soutien de l’opinion publique !
Le 11 décembre , Juppé commence à reculer…malgré cela
la manifestation du 12 décembre atteint son apogée avec 2 millions de participants !
Le 15 décembre , le gouvernement retire sa réforme sur les retraites
EN 2000 : Création du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) pour mener une réflexion sur la
situation des retraites et formuler des propositions.
EN 2003 : La réforme des retraites revient avec la loi Fillon : aïe !
-La fonction publique s’aligne sur le privé pour la durée de cotisation et la revalorisation
des pensions .
-Création du système de décote et de surcote pour inciter les gens à travailleur plus
longtemps et les empêcher de partir à 60 ans !
Par contre, cette loi prévoit l’ouverture de négociations sur la pénibilité entre patronats et syndicats….
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EN 2005 : Mise en place du régime additionnel de la fonction publique (RAFP) :
Cotisation supplémentaire pour les fonctionnaires ! (assise sur une partie des primes).
EN 2008 : Réforme des régimes spéciaux.
Tous les régimes auront maintenant les mêmes critères de calcul….
Sauf pour le montant de la pension sur les 25 meilleures années dans le privé et sur les
6 derniers mois dans la fonction publique !
Vous remarquerez que toutes ces réformes néfastes sont faites progressivement pour éviter une
grève générale !
EN 2009 : - Libération du cumul emploi-retraite (travailler plus pour gagner plus !).
- La surcote passe de 3 % à 5 % par année supplémentaire.
EN 2010 :
ça continue et ça empire !
Recul de 2 ans de l’âge légal de départ en retraite.
Alignement du taux de cotisation du public sur le privé.
Modifications des règles d’obtention du « minimum
garanti «
Fin de la possibilité de départ anticipé pour les parents
de 3 enfants après 15 ans de service….
Quant à la pénibilité….
Le Gouvernement a trouvé la solution : un « carnet de santé individuel » pour chaque travailleur ……
et la possibilité de partir à 60 ans pour ceux qui ont une incapacité physique reconnue d’au moins 20 % !
(croyez moi, c’est beaucoup…).
Françoise B.
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