BTS MUC Synthèse de documents sur le thème Génération(s
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BTS MUC Synthèse de documents sur le thème Génération(s) : Conscrits, classes, promotions, générations ? Document 1 : Conscrits et classes à Marboz (Ain). Document Internet http://catholique-belley-ars.cef.fr/spip.php?article874 CONSCRITS – BANQUET DES CLASSES 1 - Conscrits Ce terme était employé à l’origine pour parler de : Soldats recrutés selon le système de la conscription et désignait les jeunes rassemblés pour le tirage au sort des soldats de l’Empire ; (en 1905, le tirage au sort est supprimé, seul reste le passage aux tests d’aptitude du Conseil de révision regroupant les jeunes par canton). Au début, être conscrit, c’était être bon pour le service, c’est-à-dire : être un homme. C’était aussi, souvent, être obligé de partir, être arraché par l’autorité à son terroir et à sa famille, pour servir la Nation. A certaines époques, cela signifiait n’être pas sûr de revenir... Des liens très forts se créaient entre les jeunes appelés. Avant de partir, ils se distrayaient ensemble et parcouraient à pied les chemins du village, souvent accompagnés par un musicien. A l’entrée de chaque ferme, ils s’annonçaient bruyamment en poussant des « huchements » et chantaient à tue-tête. (*) Quelques jours avant le départ, ils assistaient à une messe pour se remplir de la force de Dieu et se laisser porter par les prières de la communauté. C’est en 1966, à la suppression du Conseil de révision (remplacé par une convocation individuelle délocalisée), qu’ont disparu ces fêtes de conscrits dans la plupart des régions de France. En Bresse cette tradition a perduré. Marboz a aussi conservé ce rituel. Pour comprendre l’intérêt suscité par cette tradition de conscrits, j’ai questionné : Ulysse Favier de la classe de mon père (1945), et Lilian et Anaïs Granger, mes neveux (2007). Ulysse me dit que « faire les conscrits » c’était l’occasion de se retrouver entre jeunes du même âge, avant de partir à l’armée, tandis que Lilian et Anaïs voient dans cette tradition, un prétexte pour retrouver les amis d’enfance que l’on perd de vue lorsqu’on entre au lycée. Tous ont le sentiment d’avoir créé des liens très forts pendant ces temps de « conscrits », ce que je crois, à juger de l’amitié qui a lié mon père à toute sa classe jusqu’à la fin de sa vie. 2 - Les tournées : Pour la classe d’Ulysse (où seuls les garçons participaient), elles se faisaient durant les quinze jours précédant le jour de l’an. Dans les maisons, ils étaient bien reçus et recevaient de l’argent pour payer leur banquet. Ulysse se souvient : c’était en 1945 et sa classe avait redonné un quart de sa recette pour les prisonniers. Dans les fermes, on leur offrait à boire du vin. A cette époque, résister à l’alcool, était un défi qu’il fallait relever pour être un homme. Les gens donnaient une obole dans la caisse ainsi que des œufs pour les « matefaims » qui se faisaient une semaine après le banquet. Les œufs servaient aussi aux brioches distribuées à la messe des conscrits. Quant aux jeunes, ils offraient du « tabac à priser ». La journée se terminait par un repas chez l’un des conscrits. C’était quelquefois l’occasion de retrouver des filles : les sœurs ou les cousines ! Pour animer leurs soirées, ils étaient accompagnés, cette année-là, de Marc VULIN qui jouait de l’accordéon. Les jeunes du bourg ne participaient pas aux tournées. Ils payaient leur banquet. Pour la classe de Lilian et Anaïs, les tournées se sont étalées, tous les week-ends, de septembre à décembre. Ils étaient une quinzaine de jeunes (filles et garçons) venant de Marboz, Bény, Pirajoux, Villemotier et Verjon… ainsi qu’un cochon qui a été bien engraissé et a fini en boudin et saucisson. Généralement, on leur faisait bon accueil et mettait facilement un peu d’argent dans leur caisse, les conscrits donnaient alors une petite cocarde tricolore. Chez les personnes ne connaissant pas cette coutume, la porte était souvent fermée. Dans la tradition, ils ont conservé la « messe des conscrits » avec l’offrande du pain béni. Cette année, plusieurs jeunes n’étaient pas baptisés, assez intimidés, ils ont cependant souhaité participer à la Liturgie. A Noël, il y a eu le traditionnel « bal des conscrits » pour faire la fête mais aussi pour faire rentrer de l’argent dans la caisse et payer le banquet. 3 - Le drapeau : Tous les conscrits portent fièrement le drapeau de la France. Celui de la classe d’Ulysse était personnalisé, bleu-blancrouge « Jeanne d’Arc à cheval avec en inscription : Conscrits de Marboz 1945 », il était déposé à la Mairie lorsque tout était fini. Pour Lilian et Anaïs, il s’agissait d’un simple drapeau tricolore transmis de classe en classe. Le banquet des classes A l’origine : Repas qui regroupe tous les habitants, ou natifs du village, dont l’âge se termine par 0 : 20, 30, 40 ,(au fil des années le nombre des participants étant moindre ont également participé à ces banquets ceux ou celles dont l’âge se termine en 5). A Marboz le banquet des classes a lieu en avril et rassemble encore aujourd’hui de nombreuses personnes qui voient dans cette tradition une belle fête, mais plus encore, une occasion de rencontres avec de nouveaux habitants du village et aussi de retrouvailles avec d’autres. L’amitié, la fraternité, la solidarité participent pour beaucoup au caractère convivial de cette fête. Le jour du banquet, les classes se distinguent les unes des autres avec une cocarde, un chapeau ou une écharpe de couleur différente selon l’âge : blanc pour les 20 ans, vert pour les 30 ans, orange pour les 40 ans, rouge pour les 50 ans, bleu pour les 60 ans, violet pour les 70 ans et tricolore à partir de 80 ans. Ce jour-là les conscrits sont à l’honneur à l’église, les premiers bancs leur sont réservés et, au moment de la prière universelle, une personne par classe donne son intention et exprime le sens qui peut être donné à son âge et le lien entre les différentes générations. Après la messe, les conscrits se rassemblent et font la farandole dans les rues du village. Un photographe fait la photo qui va immortaliser ce jour. C’est ensuite le banquet. Un bon repas, accompagné de bons vins, va réjouir tout le monde, chants et danses agrémenteront cette journée qui va se prolonger jusqu’à tard dans la nuit. Ceci n’est pourtant pas fini ! Les conscrits se retrouvent par classes le lundi à midi et le soir ils convient tout le village à une soirée crêpes. Rendez-vous dans dix ans ? Non ! Pour certains qui continuent de se voir et se rencontrer tout au long de la décade qui les sépare de la prochaine fête des conscrits. Marie-Claude GRANGER Document 2 : L’appartenance à une communauté d’anciens élèves ou étudiants http://www.upmc.fr/ La fierté d’appartenance n’est plus le privilège des grandes écoles ! Auteur : Véronique - Raoult En mars 2009, le site communautaire pro.upmc.fr a organisé un petit sondage auprès d’environ 4000 étudiants et anciens de l’UPMC. Résultat, 90% des participants partagent ce sentiment d’appartenance qui fait la fierté des écoles (grandes et petites) ! La notion de marque - qui fait encore frémir certains - est parfaitement intégrée et digérée par les diplômés et étudiants, des plus jeunes aux plus âgés. 76% sont prêts à devenir ambassadeurs de la marque UPMC, en particulier à travers les goodies. Et des goodies, l’université en propose déjà quelques-uns : cravate, foulard, tee-shirt, mug, clé USB, hub, stylo, carnet, porte -carte, porte-clés, valise, etc. A l’instar des gadzarts des Arts et Métiers, le sondage proposait pour nommer la communauté des diplômés d’utiliser le terme de « curien » ou « épicurien ». Mais c’était sans compter avec leur créativité ! Refusant les suggestions, scientifiques et médecins ont sans hésitation plébiscité : les « curieux« . Voici donc venu le temps des curieux, prolixes lorsqu’on les interroge sur leurs idées de promotion de la marque. Des plus raisonnables : participation à des salons étudiants, interventions dans les lycées, sponsoring de rencontres sportives universitaires, kit d’accueil à la rentrée, journée annuelle des anciens par filière ou par promotion… Aux plus osées ou compliquées : un uniforme UPMC conçu par un grand couturier, des adhésifs pare-soleil de voiture avec logo UPMC, de la publicité dans les aéroports et le métro, une « méga-fête » annuelle sur le campus Jussieu, ou encore des liens depuis leur page Facebook, Viadéo ou LinkedIn… Des réseaux sociaux par ailleurs déjà bien investis par les « curieux » à voir les nombreux groupes affichant leur appartenance à l’UPMC. Curieux et fiers de l’être ! UPMC = Université Pierre et Marie Curie, Jussieu, Paris Document 3 : Génération perdue, définition tirée de Wikipédia Le terme de Génération perdue (Lost Generation) désigne un courant littéraire américain de l'entre-deux-guerres. Il a été créé par Gertrude Stein pour décrire un groupe d'auteurs américains expatriés à Paris durant l'entre-deux-guerres. Dans Paris est une fête (titre original : A Moveable Feast), Ernest Hemingway dévoile sous la forme d'une anecdote que le nom de « génération perdue » n'a aucune connotation tragique, au contraire de ce qui est souvent admis. Le mouvement compte parmi ses membres Ernest Hemingway, le plus emblématique, John Steinbeck, Dos Passos, F. Scott Fitzgerald, Ezra Pound, Sherwood Anderson, Waldo Pierce, Sylvia Beach, T.S. Eliot et Gertrude Stein elle-même. Tous ont vu et raconté la perte de transcendance d'une Amérique bouleversée par les mutations sociales et morales. On considère souvent F. Scott Fitzgerald comme le chef de file de la Génération Perdue. Document 4 : Le mythe de la génération sacrifiée. Page Internet : http://antisophiste.blogspot.com/2006/10/le-mythe-de-la-gnration-sacrifie.html 20 oct. 2006 Le mythe de la génération sacrifiée Si l’on en croît le discours sur la « génération sacrifiée » (Louis Chauvel), les jeunes auraient plus de mal à s'insérer dans la vie active que leurs parents; ils auraient aussi vu fondre leur salaire relatif depuis trente ans, et seraient beaucoup plus exposés au risque de déclassement social. Mais ce n'est pas vraiment l'impression qui ressort des statistiques sur le sujet. Précarisés les jeunes ? Trois ans après leur sortie du système scolaire, 78 % des jeunes sont en emploi. Les 22 % restants se répartissent entre 7 % d'inactifs (dont 5 % pour reprise d'études) et 15 % de chômeurs (Quand l'école est finie ? - CEREQ 2005). Les jeunes peu ou pas qualifiés rencontrent de sérieuses difficultés d'insertion professionnelle. En 2004, la proportion de chômeurs atteignait ainsi 36 % chez les jeunes non qualifiés. Voilà qui justifierait une action énergique en faveur de la baisse des charges sur le travail non qualifié ou toute autre moyen de subventionner l'emploi des non qualifiés -- comme le proposait Edmund Phelps dans Le Monde du 12 Mai 2006. Cela dit, les jeunes diplômés s’insèrent très bien : trois ans après la fin de leurs études, moins de 8 % des diplômés du supérieur étaient au chômage ; parmi ceux qui avaient un emploi, 71 % étaient en CDI, et 74 % étaient Cadres ou Profession intermédiaire (cf. tableau 1, ici). Paupérisés, les jeunes ? Certes, comme le montre Louis Chauvel, l'écart de rémunération entre les jeunes salariés et les vieux salariés s'est creusé depuis vingt ans : si l'on met à 100 le salaire moyen, l'écart entre le salaire relatif des 26-30 ans et celui des plus de 50 ans s'est accru de 20 points entre 1977 et 2000. Mais cela est probablement dû à un effet de structure. Les vieux d'aujourd'hui sont beaucoup plus qualifiés que ceux d'hier ; partant, on y trouve une part beaucoup plus importante de cadres. Il faudrait donc étudier l'évolution des inégalités de salaires entre jeunes et vieux à PCS identique. C'est ce qu'a fait l'Insee pour les salaires du secteur privé de 1976 à 2000 (cf. graph. 7, in Les salaires en France, Insee 2005) : après contrôle de la PCS et du Sexe, l'écart des salaires annualisés entre les 50-60 ans et les moins de 30 ans s'est accru de 6 points chez les salariés du bas de l'échelle (décile 1), comme chez les salariés du haut de l'échelle (décile 9). Mais + 6 points, cela représente moins du tiers du chiffre pointé par Chauvel. De plus, cet écart se résorbe rapidement dans les premières années de vie professionnelle: "En début de carrière, si le salaire des cohortes nées après 1950 est plus bas en termes relatifs, il croît en revanche plus vite. Ainsi, entre 20 et 30 ans, un salarié né en 1958 et situé au milieu de l’échelle de progression des salaires de sa cohorte voyait son salaire relatif annualisé progresser de 33 %. Cette progression double presque pour son homologue né en 1970… L’augmentation de la pente des carrières... s’observe pour l’ensemble des catégories socioprofessionnelles et à tous les niveaux de la hiérarchie salariale" (op. cit.). C'est ainsi qu'entre 1997 et 2002, les jeunes cadres ont vu leurs salaires progresser de 8 % par an, contre 1 % pour les cadres de plus de 50 ans (Les salaires en France, fiche 11) -- la tendance se confirme pour la période 1999 - 2004 (Les salaires en France, 2006): Voilà qui infirme complètement la thèse de la paupérisation relative des jeunes salariés. Les dernières données de l'Insee sur l'évolution du niveau de vie depuis 1996 ne font pas apparaître davantage une paupérisation relative des jeunes. Au contraire, ce sont les retraités et les 45-54 ans qui ont vu baisser leur niveau de vie relatif (cf. ici). Déclassés, les jeunes ? Certes, comme le montre Chauvel, le taux brut de déclassement social des 30-39 ans a augmenté de 5 à 6 points en vingt ans. Mais, là encore, il s'agit d'un effet de structure. Les jeunes sont plus nombreux à descendre parce que leurs parents sont montés plus haut sur l'échelle sociale. Supposons que la population active se répartisse entre Cadres et Ouvriers, et que la part des premiers augmente fortement. A taux constant de reproduction des Cadres, on vérifie que le taux brut de déclassement s'élève, alors même que le risque de déclassement des fils de cadres reste inchangé. Part des Cadres : T0 = 20 T20 = 40 Part des Ouvriers T0 = 80 T20 = 60 Taux de reproduction des cadres: constant T0= 75 % T20 = 75 % ==> Taux de déclassement des fils de cadres: constant T0 = 25 % T0 = 25 % ==> Taux brut de déclassement T0 = 5 % T20 = 10 % Par ailleurs, l'enquête FQP 2003, portant sur les actifs de plus de 40 ans, montre que la structure sociale continue à se modifier vers le haut (la part des cadres et des professions intermédiaires continue à augmenter). Par suite, la situation décrite par Chauvel pour les jeunes actifs est intenable sur la durée: en contexte de mobilité structurelle ascendante, on ne peut avoir à la fois une hausse du taux brut de déclassement et une baisse du taux brut d'ascension sociale... Bref, on chercherait en vain dans les statistiques la "génération sacrifiée". De fait, si les enfants des baby boomers étaient ces jeunes paupérisés, déclassés, précarisés, privés d'avenir, que l'on nous montre, ils devraient broyer du noir. Or, les jeunes n'ont pas l'air trop mécontents de leur sort. Trois ans après la fin de leurs études, 74 % des jeunes en emploi déclarent que leur situation professionnelle leur convient (Quand l'Ecole est finie, op. cit.). Publié par Albert du Pont aux Anes