La Fédération Handisport Adaptations et classifications une
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La Fédération Handisport Adaptations et classifications une
[3ème fichier] Le mouvement sportif des pers. Hand. Physiques Le mouvement sportif des personnes handicapées physiques C’est une organisation sportive importante, que l’on pourrait rapprocher de la FSSF, mais à tort, car sa logique de développement est différente. Du coup, le travail que l’on peut faire avec eux, en tant que prof en APA est différent. Quel est le type d’organisation en jeu, la logique qui sous tend son développement, et son rapport avec la question de l’intégration : quelle place dans le sport du secteur médico-social? 1960 : premiers Jeux « Paralympiques » à Rome, sur le site même des Jeux Olympiques d'été. Ouverts aux athlètes en « chaise roulante », ces Paralympiques réunissent 400 sportifs issus de 23 pays. Ensuite ils se dérouleront tous les 4 ans. 1963: création de la Fédération Française des Sports pour Handicapés Physiques 1977 : nouvelle appellation Fédération Française Handisport 1988 : création de l’International Paralympic Commitee qui a pour projet le regroupement international de toutes les fédérations sportives de personnes handicapées, toutes déficiences confondues 1992 : Jeux Paralympiques de Barcelone : élargissement à toutes les catégories de handicaps et plus seulement les handicaps physiques ou moteurs. Répartition des grandes familles de handicap dans la FFH Familles de Handicap Tétraplégiques Paraplégiques/Poli oIMC Déficients visuels Amputés Grands handicapés Divers Valides Répartition La Fédération Handisport (revue réadaptation, 452, 1998) 32 disciplines sportives proposées 24 000 adhérents 400 clubs Sexe - de 20 ans + de 20 ans F 8% 20% H 22% 50% Adaptations et classifications une invention sportive? 2% 20% 18% 12% 6% 10% 15% 17% A partir de l’expérience intra-hospitalière des jeux sportifs à Stoke Mandeville, dans une logique première de rééducation, organisation progressive d’une logique sportive : principalement basket-ball en fauteuil et tir à l’arc. 1951 : premiers Jeux Internationaux de Stoke Mandeville réservés aux paraplégiques et poliomyélitiques en fauteuil roulant 1954 : Création de l’Amicale sportive des Mutilés de France : début du sport pour les handicapés physiques en France Issu donc d’une « organisation pour autrui » : le centre de rééducation : très diff. Des sourds donc au départ. Ensuite évol. Vers une auto-organisation sportive Contrairement au mouvement sportif des sourds, ce mouvement des PH Physiques va adapter les pratiques sportives, les règlements, aux incapacités de ses adhérents. A travers ses réalités réglementaires, on va chercher à comprendre la logique suivie par l’institution. On va essayer de la qualifier en tant qu’organisation, dans ses relations avec le monde « ordinaire » et le monde sportif ou éducatif : ségrégation, séparation, enfermement, intégration, assimilation??? 1 Natation Handisport et système de classification Il existe 10 classes "S", (S1 à S10) pour les nages papillon, dos et crawl (qui privilégient la puissance des membres supérieurs), Le protocole d'évaluation est composé de trois parties : • 1ère partie : Le Test médical Il consiste en une évaluation de la force musculaire (Testing), des déficits articulaires, de la mesure des membres pour les amputés et de l'évaluation des troubles de la coordination ou de la spasticité. Pour les blessés médullaires, la connaissance du niveau de l'atteinte vertébrale est essentielle. • 2ème Partie : Le Test en situation dans l'eau Il confirme la présence des déficiences motrices et leur répercussion dans l'accomplissement du geste technique. Il permet de noter si les adaptations réglementaires lors des épreuves sont justifiées. • 3ème Partie : La confirmation pendant les épreuves • Une classification spécifique en SB (de SB1 à SB9) pour la brasse, • Une classification en SM (de SM1 à SM10) pour les épreuves du 4 Nages. On prend en compte la tâche motrice à réaliser pour construire la classification. Les classes S1 correspondent aux incapacités les plus importantes, les classes S10 aux incapacités les plus légères. Classes S1 à S4 Atteinte de 3 ou 4 membres et du tronc. • Classes S5 à S6 Atteinte de 2 membres et du tronc ou des 2 membres supérieurs complets. • Classes S7 à S8 Atteinte de 2 membres inférieurs ou d'un membre supérieur complet. • Classes S9 à S10 Atteinte d'un membre inférieur complet ou incomplet ou d'un membre supérieur incomplet. • Classes S11 à S13 Cécité complète ou déficience visuelle importante. Le basket-ball en fauteuil : une classification fonctionnelle Se pratique en France depuis 1955 Pour que des équipes avec des joueurs présentant des capacités différentes puissent se mettre en place, on organise un règlement assurant l’équité fonctionnelle des équipes 5 joueurs par équipes, déficiences des membres inférieurs, et aussi valides Chaque joueur, selon ses capacités, se voit attribué un nombre de points de 0,5 à 4,5 Chaque équipe a le droit de comptabiliser au maximum un potentiel de 14,5 points sur le terrain (ou 15 selon le niveau de compétition) Sport de haut niveau ségrégué et intégration Les nageurs de haut niveau de handisport s’entraînent en club valide, voire au sein des pôles natation du MJS Les performances des S9 et S10 avoisinent celles des catégories filles Ils nagent avec les valides jusqu’en régional Procédures de classification Tests fonctionnels liés à la tâche 1)assis sur la bord du fauteuil, dribble avec les deux mains sur la droite puis sur la gauche : sinon maxi 1 point 2) les mains derrière la tête, se coucher sur ses cuisses et se relever : sinon maxi 2 points 3) ramasser le ballon posé à droite du fauteuil, le soulever au dessus de la tête et le reposer à deux mains à gauche : sinon maxi 3 points Si oui : 4 points ou 4,5 points. Un valide vaut 4,5 points 2 Un tel règlement oblige à la présence de joueurs de niveaux d’incapacités différents dans chaque équipe. Il permet donc la mixité valides/handicapés Autre adaptation : trois poussées de fauteuil successives = « marcher » Intégration à l’envers Au-delà des individus Ouverture de l’institution La pratique sportive des personnes déficientes visuelles L'Association Valentin Haüy pour le bien des aveugles, fondée le 28 janvier 1889 reconnue d'utilité publique le premier décembre 1891 : développe progressivement le loisir sportif De nombreuses associations sportives pour aveugles et amblyopes en France (amblyopie : baisse de l’acuité visuelle uni ou bilatérale due à une déprivation visuelle ou à une anomalie de la fonction visuelle = très basse vision= mal voyants) 1981 : date de la création à Paris de l'association internationale du sport pour aveugles (IBSA) International Blind Sport Association La classification de l’IBSA Une classification qui repose sur le niveau de déficience visuelle et d’incapacité B1 : Absence totale de perception de la lumière des deux yeux ou faible perception de la lumière, assortie d’une incapacité à reconnaître la forme d’une main, quelles que soient la distance et la direction.(aveugles) B2 : Capacité à reconnaître la forme d’une main pour une acuité visuelle de 2/60 et/ou un champ visuel de moins de 5 degrés. B3 : Acuité visuelle supérieure à 2/60 et allant jusqu’à 6/60 et/ou champ visuel de plus de 5 degrés et de moins de 20 degrés. Sports classiques et adaptations 1972 : Le judo pour handicapés physiques et visuels était représenté dans une commission de la FFJDA, la commission judo et personnes handicapées, mise en place par Jacques Delataille en 1972. 1983 : le judo pour aveugles rejoint officiellement Handisport Le Goal-ball et le Torball : dès 1955 Créé en Allemagne en 1955, introduit en France en 1970, et organisé en compétitions internationales depuis 1988 Exclusivement réservé aux déficients visuels en compétition (toutes catégories confondues), ouvert à tous en loisir Sport collectif se jouant à 3 contre 3, les yeux bandés Deux mi-temps de 5 minutes Ballon à grelot , lancer du ballon au ras du sol, cages de 1,30m de hauteur, sur toute la largeur du terrain 3 Le Céci foot : fin des années 1990 Une adaptation du football pour les déficients visuels. Ce sport permet l'affrontement de deux équipes composées de 6 joueurs (seul le gardien de but n'est pas non voyant). Aménagements : - Le hors-jeu n’est pas pénalisé - Le signalement des fautes se fait en tapant dans les mains ou en appelant Les cris ou bruits émis pour perturber l’adversaire sont considérés comme des fautes - La durée de jeu : 2 périodes de 20 mn pour les mal voyants, de 25 mn pour les non voyants. - Les dimensions du terrain : 25 à 30 m de large par 50 m de long : buts de hand-ball - Un ballon sonore. - Un équipement électronique (bip sonore placé derrière le but). - Une ficelle équipée de grelots disposée sur le pourtour du La FFSA, une autre histoire… 1968 : First International Special Olympics Games, Chicago, Illinois, USA. Mouvement fondé par Eunice Kennedy Shriver. 1971 : création de la FFSHM (FF des sports pour handicapés mentaux) par des bénévoles (organisation « pour autrui » : forte résistance institutionnelle à cette création : refus du ministère de la JS (Joseph Comiti) de donner un agrément officiel à cette fédération 1971-1977 : développements d’associations sportives locales, souvent à l’initiative de parents 1977 : FFESPHM (FF d’éducation par le sport des PHM) qui reçoit une habilitation ministérielle. Nomination d’un cadre technique (prof EPS) Une internationalisation complexe Adhésion de la FFSA à SOI (Special Olympics International) dans les années 1980 Adhésion de la FFSA à l’IPC en 1988 Retrait de SOI en 2004 : mouvement qui compte 1.4 million d’athlètes de 150 pays. Conflit philosophique Un engagement sportif, voulu en dehors d’une logique caritative. SOI est une association de charité à but non lucratif. Les pratiques sportives guidées : des pratiques mixtes En course à pied : les compétiteurs font leurs épreuves contre d'autres athlètes de la même catégorie (B1, B2, B3) Guides : Les coureurs de la catégorie b-1, doivent recourir à un guide qui les tient par le bras ou qui sont reliés par une corde. Les Québécois et Canadiens utilisent le guide mais pas la corde. Le guide ne doit jamais dépasser l'athlète handicapé visuel sinon il se verrait éliminé. B2 peuvent avoir un guide, B3 n'y ont pas droit. En cyclisme en tandem, on parle de pilote, le voyant est devant, considéré comme un sport d’équipe. Règlement de l’UCI pour les cyclistes Handicapés. Une reconnaissance lente 1980 : organisation de trois divisions au sein de la Fédération, et définition de règlements sportifs pour les rencontres 1983 : Nouvelle appellation FFSA. Intégration au CNOSF dans le collège des fédérations multisports Jeux nationaux de Roanne 1984 : rapport défavorable d’un inspecteur général JS pour la création d’un BEES sport adapté . 1999 : reconnue d’utilité publique Etat des lieux 2004 Aujourd’hui la FFSA : 30700 licenciés (dirigeants compris), dont 28000 sportifs et 23000 licenciés à l’année 570 clubs 100 comités départementaux et régionaux 1800 rencontres organisées par an 4 Les secteurs de pratique sportive à SA Les secteurs de pratique : le secteur de compétition, le secteur du sport scolaire, le secteur du sport paralympique, les activités non compétitives (secteur des AS de loisir et secteur des activités motrices), la pratique en milieu ordinaire. Le système des trois divisions ne vaut que pour le secteur dit « de compétition » Seule la division 1 amène au titre de champion de France, dans les autres divisions on parle de champion fédéral. Les trois divisions de la FFSA : un système spécifique Une division est, dans chaque sport, une épreuve ou un ensemble d’épreuves proposées au sportif, en fonction de ses compétences. Chaque sport a un règlement SA dans lequel: Le classement des athlètes dans les divisions Repose sur des critères d’engagement du sportif dans les épreuves des différentes divisions : Capacité à comprendre, retenir, et appliquer les codes et règles sportifs Capacité à « vivre » la compétition (sens de l’enjeu, comportement affectif et réactionnel) Niveau de performance dans l’épreuve considérée C’est donc une classification fonctionnelle Chaque division a son propre règlement Les divisions sont articulées sur des épreuves les plus simples aux plus complexes La division 1 correspond au niveau de pratique le plus élevé, règlement très proche du règlement officiel du sport ordinaire considéré Les divisions 2 et 3 présentent des adaptations, simplifications, aménagements Autres critères de classification Dans les compétitions nationales on combine la division (1, 2, ou 3) et les critères classiques de classification sportive comme l’âge (de poussin à vétéran) et le sexe, ou le poids dans certains sports 5 L’exemple du Football adapté Foot à 5 Foot à 7 Division 3 Division 1 et 2 Foot à 11 Division 1 et 2 Plus de 20 ans Terrain ordinaire : -Terrain : 45x25 -Terrain : 75x55 120x90 -Buts : 4x2 -Buts : 6x2,10 -Temps : 2x15mn -Temps : 2x20 ou Règles ordinaires 30 mn de hors jeu -Règle du hors jeu aménagée (applic. supprimée Uniquement à partir -Règle Nouvelle législation et perspectives de transformation du secteur médico-social de la hauteur de la ligne de réparation Cette évolution produit et produira encore une transformation des formes d’adaptation de notre société aux situations de handicap Comment le sport participe-t-il, contribuet-il, ou résiste-t-il à cette évolution voulue politiquement? Prospective? La tension entre les limites supposées de l’adaptation de la société et la nécessité supposée de structures spécialisées : la question des « grands handicapés » et des « polyhandicapés » Y-aurait-il des situations de handicaps non réductibles? Et plus ou moins acceptables? Plus ou moins intégrables? La relation entre institutionnalisation et de déficience Quel sport dans les structures d’éducation spécialisée? Quel sport dans les structures de travail et d’hébergement des adultes en situation de handicap? Quel sport dans le milieu sportif associatif? L’articulation des structures et des professionnels : la notion de réseau La transformation et l’innovation en termes de métiers : la question centrale de l’accompagnement à l’intégration APA et réduction des situations de handicaps Y-a-t-il des limites à l’intégration? La loi de 2002 et la loi de 2005 renforcent les conditions législatives d’une désinstitutionnalisation pour les personnes en situation de handicap qui désirent (ou dont les parents désirent s’il s’agit d’enfants) une vie en milieu ordinaire. La réalisation de ce projet social et politique sera progressif : déjà de 1975 à 2005, l’évolution est notable Principes didactiques, adaptations pédagogiques en sport et transfert dans d’autres contextes Adaptation, aide, dépendance/autonomie Discrimination positive et égalisation des chances Exclusion versus intégration : la question des places 6 Exemples de questions sur le cours Après avoir défini le principe de la discrimination positive, expliquez si il peut et en quoi, selon vous, être utile à l’intégration sociale des personnes en situation de handicap. Illustrez votre propos par un exemple sportif. Au regard des modes de fonctionnement des fédérations sportives françaises spécialisées (FFH, FFSA, FSSF) et de leur situation actuelle, peut on dire qu’elles ont contribué (et contribuent) à la ségrégation des personnes en situation de handicap ou à leur intégration? L’évolution du secteur médico-social est marquée par l’allègement des prises en charge institutionnelles : comment les pratiques sportives adaptées peuvent-elles être organisées efficacement dans ce contexte? Dans les 40 dernières années, exposez les faits qui vous paraissent les plus marquants dans le développement des pratiques sportives des personnes en situation de handicap en argumentant votre choix. Notre société est passée d’une prise en charge ségrégative, marquée par l’institutionnalisation des personnes en situation de handicap à un projet politique d’intégration sociale de celles-ci : quelle est la place du sport dans ce mouvement? Ouvrages et textes de référence Consulter la revue « Handicap. Revue de sciences humaines et sociales », éditions du CTNERHI, Bibliothèque universitaire de l’UPM (en particulier les 2 articles de Ravaud JF & Stiker HJ, n°86 et 87, 2000) Brunet F. & Bui-Xuan G. (1991). Handicap mental, troubles psychiques et sport, Clermont-Ferrand, Ed. FFSA/AFRAPS Fougeyrollas P. (2004). Identité, différences corporelles et fonctionnelles, et processus de production du handicap sur le plan de la participation sociale, in Mercier M., L’identité handicapée, Namur, PUN. Mottez B. (1977). A s’obstiner contre les déficiences, on augmente souvent le handicap: l’exemple des sourds, Revue Sociologie et Société, 1. Veil C. (1982). Vivre dans la différence – Handicap et réadaptation dans la société d’aujourd’hui, Paris, Privat. 7