napoleon a la tour de salvagny - Histoire et Patrimoine Tourellois

Transcription

napoleon a la tour de salvagny - Histoire et Patrimoine Tourellois
NAPOLEON A LA TOUR DE SALVAGNY
Après une tentative de suicide, Napoléon abdique à
Fontainebleau et le 20 avril 1814 part pour l’île d’Elbe. Il
s’adresse, en larme, aux grenadiers de la vieille Garde réunis
dans la cour du cheval blanc en ces mots « Adieu mes
enfants. Je voudrais vous presser tous sur mon cœur ; que
j’embrasse au moins votre drapeau ». Il monte dans sa
« dormeuse » et prend la route du Bourbonnais accompagné
par le général Bertrand et « surveillé » par des commissaires
des armées alliées : un russe, un autrichien, un anglais et un
prussien. Cela constitue un convoi de plusieurs voitures. Le
cortège passe par Nemours, Montargis et Briare où il fait
Adieu de Napoléon dans
halte pour la nuit. Puis c’est Nevers Roanne Tarare. Partout
la cour du château de Fontainebleau
la population l’acclame et hue les russes et les autrichiens qui
l’accompagnent. Il fait différentes haltes, la dernière étant à « Salvigny »* (à deux heures de Lyon) selon l’historien
romancier Max Gallo. Là il descend de voiture pour faire quelques pas dans la campagne. Les autres voitures du
convoi, immobilisées, occupent toute la rue de la ville. Napoléon redoute de rentrer dans Lyon avant la nuit, de
peur de subir des manifestations hostiles. Mais quand il arrive à Vaise, à la nuit tombée, la foule est là pour
l’acclamer. Dès le petit jour du lendemain il repart pour Vienne puis la vallée du Rhône.
Après Saint-Vallier et Tain apparait sur la route une voiture tirée par 6 chevaux précédés de deux courriers. De la
voiture descend Augereau, maréchal, duc de Castiglione. « Un homme qui m’a trahi… qui a lancé une
proclamation à se soldats en dénonçant le joug tyrannique de Napoléon Bonaparte » dira Napoléon. L’entrevue est
courte et sèche. Napoléon demande à Augereau « Tu vas à la cour ? Ta proclamation est bien bête ? Pourquoi ces
injures contre moi ?.... »
Le 28 avril Napoléon s’embarquer à Fréjus et arrive à Portoferraio dans l’île d’Elbe le 3 Mai.
Cette étape Tourelloise de l’empereur est racontée par Xavier Lavenir historien de La Tour de Salvagny, dans son
livre en 1906.
« Le 23 avril, Napoléon se rendant à l’île d’Elbe, s’arrêta à La Tour, pour n’avoir pas à traverser Lyon de jour,
craignant d’être insulté par la populace. Il fait un petit repas à l’auberge tenue par Pierre Tabard dit l’Allemand, en
haut de la Charrière*, s’entretint assez longuement avec le maire, M. Jean Gonnard, venu pour le saluer. Pendant la
conversation, le maire apprit à l’empereur qu’il avait un fils lieutenant au 106 ème. Et la légende de faire dire à
l’empereur : « le lieutenant Gonnard ? Mais je le connais »…. Tout en continuant de converse, Napoléon fit à pied
le trajet jusqu’au pont de la Macruère. ».
De ces faits avérés est née une légende qui s’est propagée dans divers villages traversés par Napoléon aussi bien à
son départ qu’à son retour de l’île d’Elbe. Napoléon aurait demandé à l’aubergiste de lui préparer une omelette. Au
moment de payer, l’empereur trouve la note un peu salée et aurait demandé à l’aubergiste « est-ce que les poules
sont rares par ici, pour que les œufs soient si chers? »
« Non » répondit l’aubergiste « ce ne sont pas les poules qui sont rares mais les empereurs ! »
*Nom de la Tour de Salvagny depuis la révolution comme en témoigne la carte des relais de poste de 1793.
En campagne, Napoléon disposait de
véhicules militaires personnel qui
furent réalisés suivant de strictes et
astucieuses directives.
Les voitures devaient être d'une
grande robustesse et dotées d'un
confort efficace qu’on appela «Les
dormeuses ».
Elles
étaient
aménagées de telle sorte qu'elles
permettaient à leur occupant
d'effectuer de longs trajets, de jour comme de nuit. Attelées en poste elles utilisaient les chevaux de relais qu'avaient prévus les
services du grand Ecuyer impérial, en moyenne toutes les cinq lieues. Six....voire huit.....robustes bêtes enlevaient une dormeuse dont
le poids total en charge.....comme on dirait aujourd'hui.....devait être proche de celui d'une automobile moderne. Le baron Fain
affirme que les aménagements « offraient toutes les ressources d'une maison roulante ».
La première dormeuse servit à Marie-Louise pour se rendre à Vienne et nous ne savons pas ce qu'elle est devenue. La deuxième fut
utilisé par Napoléon après les adieux de Fontainebleau pour gagner Saint-Tropez, elle l'accompagna à l'île d'Elbe, fit sans doute la
traversée de retour et serait le véhicule abandonné dans la région de Grasse le 2 mars 1815. Il en fait construire une nouvelle à son
retour de l’île d’Elbe qui fut abandonnée sur le champ de bataille de Waterloo et ultérieurement disparut dans un incendie à Londres.
Visite de Napoléon à l’auberge Tabard de la Tour de Salvagny
Reconstitution de la scène par Histoire et Patrimoine
lors d’une exposition en 2007