16ème RENCONTRE INTER-ACADEMIQUE NANTES

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16ème RENCONTRE INTER-ACADEMIQUE NANTES
Association Française des Acteurs de l’Education
Sections académiques de Nantes et de Rennes
16ème RENCONTRE INTER-ACADEMIQUE NANTES / RENNES
Conférence de clôture de André TRICOT
« Tout le monde peut apprendre »
André TRICOT travaille à :
ESPE de l'Académie de Toulouse & SFR « AEF »
CLLE - Équipe « Apprentissages, motivation, métacognition »
UMR 5263 CNRS, EPHE & Université Toulouse 2
[email protected]
1. Qu’est ce que apprendre
•
•
Capacité des organismes vivants à s’adapter à leur(s) environnement(s) au cours de leur propre vie.
Capacité de réutiliser une trace d’un environnement dans le même ou un autre environnement,
ultérieurement dans différents domaines (sensations, émotions, souvenirs, interprétations, concepts,
savoir-faire, méthodes, etc).
Il existe plusieurs modes d’apprentissage :
• Apprentissages adaptatifs : ils sont implicites et ne nécessitent pas d’efforts.
– Apprendre sa langue maternelle, à reconnaître des visages, à avoir des relations sociales, à se
sortir de situations problèmes, à interagir physiquement avec son environnement par le
mouvement.
– Exemple de l’accent de mots, estimateur de quantités.
Apprentissages non adaptatifs : ils sont explicites
o Apprendre à lire, à écrire, une langue étrangère, à résoudre une équation.
o Requièrent des efforts, du temps, de la motivation et des stratégies.
Les apprentissages scolaires entrent dans cette catégorie.
2. Pourquoi ça ne marche pas ?
Troubles spécifiques de l’apprentissage
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•
Les dys toucheraient 15% de la population mais n’handicaperaient qu’une petite partie d’entre eux.
Prévalence : Dyspraxie > Dyslexie > Dyscalculie (Dysphasie)
Une prise en charge scolaire efficace d’un élève dys a en retour un effet thérapeutique bénéfique
Les TED comme troubles de l’apprentissage de la communication - relation ?
Si un individu souffre de troubles de l’apprentissage, ces troubles sont spécifiques. Des individus peuvent avoir
des difficultés à apprendre dans un domaine très restreint. Il n’existe pas d’individu avec une capacité générale à
ne pas apprendre. Mais certains troubles peuvent avoir des conséquences sur d’autres registres (ex : la lecture).
A titre d’exemple, beaucoup d’autistes qui ont des troubles dans les relations aux autres ont des capacités intactes
dans beaucoup d’autres registres.
Exemple de la batte et de la balle
J’ai acheté une batte et une balle. J’ai payé le tout 1,10 €
La batte coûte 1€ de plus que la balle
Combien coûte la balle ?
AFAE Pays de la Loire
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Tel : 02 43 50 12 30
Pour résoudre le problème il suffit de maîtriser la soustraction. Or l’immense majorité des étudiants de Stanford
n’arrive pas à résoudre le problème.
Les êtres humains peuvent très bien, alors qu’ils ont toutes les connaissances nécessaires et suffisantes, être
incapables de résoudre le problème. Il y mille fois par jour inadéquation entre les connaissances nécessaires à la
réalisation de la tâche et celles mobilisées par l‘individu. Parfois même je n’ai pas les connaissances et je réalise
la tâche d’une manière que le professeur n’attendait pas.
Il y a absence de concordance. C’est embêtant dans une situation d’apprentissage. Quand un individu réussit une
tâche, on peut faire l’hypothèse qu’il maîtrise la connaissance. Chaque fois qu’un individu rate une tâche on ne
peut rient en conclure.
Cette capacité des humains à utiliser des registres non pertinents de connaissances dans une situation où ils ont la
connaissance pertinente est très importante.
Exemple de l’orthographe chez les adultes (Largy, Fayol & Lemaire, 1996)
“Le chien des voisins aboie”
Lorsque l’on effectue la dictée à des étudiants de la filière littéraire, le pourcentage de réussite avoisine les 100 %.
Mais lorsqu’il faut écouter une liste de mots, écrire la phrase dictée, puis répéter les mots, autrement dit lorsqu’on
crée une interférence, 20 % des étudiants écrivent “Le chien des voisins aboient”
Les difficultés sont liées à des surcharges. Pendant que les étudiants mobilisent la mémoire pour retenir les mots,
ils n’ont pas toutes les ressources attentionnelles pour réaliser la tâche. Les règles sont maîtrisées mais ne sont
pas automatisées.
Conclusion : les tâches complexes comme supports d’évaluation, c’est encore pire.
Etude de Coulon (1996)
59% des étudiants qui ont suivi le module optionnel d’initiation à la recherche documentaire réussissent le DEUG
en 2 ans. Dans le cas contraire on arrive à un taux de réussite de 33%.
Fallait-il préconiser de rendre obligatoire le module optionnel d’initiation à la recherche documentaire
obligatoire ?
En fait ce sont les étudiants qui sont motivés par les études à l’université qui réussissent le mieux ; l’effet de la
motivation sur les apprentissages va du simple au double.
Autre étude
Adaptée de la Figure Complexe de
Rey-Osterrieth
On donne la même tâche avec un temps d’exposition est de 50 secondes. On explique à la moitié des élèves que la
figure se rapporte à des arts plastiques et à l’autre moitié qu’il s’agit d’une figure mathématiques.
En 4ème, si l’on annonce de la géométrie, ce sont les garçons qui réussissent le mieux. Si l’on parle de dessin, ce
sont les filles.
Quand en 4ème on demande aux filles de citer le nom des trois meilleurs élèves de la classe en maths, les filles
donnent des prénoms de garçons. Alors qu’en classe on n’observe pas cela. Les moyennes sont généralement en
faveur des filles.
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Huguet & Régner (2007)
Garçons
Filles
27
Performance
(max = 44 pts)
26
NON-MIXITÉ
25
Interaction Contexte x Sexe
F (1, 266) < 1
24
23
22
Garçons
Filles
21
28
20
Géométrie
Dessin
27
Contexte de la tâche
MIXITÉ
Perform ance
(m ax = 44 pts)
Interaction Contexte x Sexe
F(1, 176) = 11.62, p = .001, η2 = .06
26
25
24
23
22
21
20
Géométrie
Dessin
Contexte de la tâche
Lorsque la classe est uniquement composée de filles, elles citent les prénoms de filles. Il n’y a plus aucune
différence significative entre les résultats garçons/filles.
Le système de croyance sur soi a un effet sur l’engament dans la tâche et la réussite scolaire, même quand il ne
correspond pas à une réalité mais est le fruit de vieux stéréotypes.
Les radiologues (Myles-Worsley et al., 1988)
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•
20 diapositives de poumons sains + 20 de poumons atteints d’une lésion
1 diapositive montrée toute les 500 ms (en dessous du seuil de la conscience)
Tâche de reconnaissance parmi 80 (40 déjà vues + 40 nouvelles)
Comparaison avec la reconnaissance de visages selon le même protocole
L’expérience est passée par
– des étudiants de premier cycle,
– des internes de première année en radiologie,
– de jeunes praticiens hospitaliers en radiologie,
– des radiologues expérimentés
Les radiologues
(Myles-Worsley et al., 1988)
60%
50%
40%
30%
Visages
Radios lésions
20%
Radios saines
10%
0%
-10%
Etudiants 1er Internes 1ère
Cycle
année
Jeunes
praticiens
hospitaliers
Radiologues
expérimentés
La performance est le taux de reconnaissance correct.
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On note, pour les radios qui portent une lésion, une augmentation de la performance en fonction de l’expérience.
Mais pour les poumons sains, on est à 0% de réponses justes chez les radiologues expérimentés, autrement dit on
s’apparent à une réponse au hasard.
Autre difficultés d’apprentissage avec humain : plus ils deviennent performants, moins ils transfèrent. En
devenant plus pointues, les compétences et connaissances ont tendance à devenir de plus en plus spécifiques.
En résumé, pourquoi ca ne marche pas ?
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Troubles spécifiques
Le délai temporel, la basse fréquence
L’inutilité, le manque de signification
La faible importance, le faible intérêt
L’interprétation de l’énoncé
La surcharge cognitive
La représentation de soi comme incapable
Le manque de méthode, de non maîtrise du mode opératoire
L’inadéquation aux connaissances antérieures : si je ne peux pas relier à ce que je connais déjà, je ne peux
pas retenir
Les humains ont une double capacité d’apprentissage, celle qui est implicite et celle qui demande des efforts. Les
apprentissages scolaires relèvent de la 2ème situation. Apprendre ce n’est pas facile ; c’est un processus complexe
qui subit des contraintes importantes.
3. Comment ça marche ?
En 1894, M. Binet publie un livre « psychologie des joueurs d’échecs » qui reste une référence.
Il étudie le cas d’Inaudi et Diamanti, deux grands calculateurs qui savent faire des opérations très rapidement, et
compare leurs performances à celles de trois caissiers, praticiens du calcul mental.
Le tableau ci-dessous formalise les temps de calculs des uns et des autres.
Les parcours de vie des caissiers ont montré qu’il leur avait fallu 10 ans de pratique quotidienne pour atteindre ces
performances.
Analyse de M. Binet : on voit bien que, quand les opérations deviennent plus difficiles, les calculateurs sont plus
performants. Et Binet de conclure, peut être les caissiers manquent-ils de mémoire. En fait il n’a pas été capable
de voir que les caissiers étaient plus performants.
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En psychologie, le meilleur prédicteur de la réussite est le travail et la pratique intensive quotidienne sur 10 ans.
Ces deux facteurs écrasent tous les autres, notamment le talent.
Si M. Binet avait bien lu son tableau, peut-être qu’il n’aurait pas inventé le test QI, 10ans après cette étude ; 30
ans après on n’aurait pas commencé à dire que le test de QI mesurait l’intelligence. Toute l’école du XXIème
siècle aurait été différente. Cette vision qui met en avant les caractéristiques des élèves et nie le travail est une
caractéristique de notre école dont on a du mal à se débarrasser.
Mémoire des contrôleurs aériens
• Yntema (1963; Yntema & Mueser, 1960, 1962) ont voulu étudié si les contrôleurs avaient une capacité
générale de chunking. Expériences de laboratoire avec des tâches d’association de lettres avec des
formes, des couleurs, des signes, etc.
- Résultats : aucune différence avec la population ordinaire
• Bisseret (1970) a utilisé le même type de tâche mais en utilisant des informations spécifiques au contrôle
aérien : description de plusieurs avions, position d’avion, … chacun selon sept variables.
- Résultats : les contrôleurs rappellent 22.8 information (novices) ou 30 information (experts)
L’expérience de Bisseret montre qu’il est possible, par l’activité quotidienne, d’obtenir des performances allant
au-delà de la norme.
S’adapter
S’adapter ?
(Raufaste, Eyrolle & Mariné, 1998)
Diagnostics corrects
Internes 1ère
& 2ème année
Internes 3ème
& 4ème année
Radiologues
expérimentés
Radiologues
experts
On soumet des radios de poumons avec 2 lésions, l’une très grosse qui correspond à un diagnostic fréquent et une
autre petite et rarissime.
Comment expliquer ces résultats ?
Radiologues expérimentés = radiologues de ville. Les cas les plus fréquents vus par ces radiologues sont simples
et leur quotidien est régulier alors que les radiologues du CHU ne voient eux que les cas difficiles.
Concernant les débutants, il n’y a pas de différence entre un cas typique et un cas atypique.
Comment ça marche ?
•
Adaptation = apprentissage implicite = détection inconsciente et involontaire de régularités dans notre
environnement
– passif (on apprend sans rien faire)
• par ex. caractéristiques phonologiques de notre langue maternelle : l’accent de mot
– ou actif (on apprend en faisant quelque chose), à travers des activités d’exploration de
l’environnement, de relations sociales et de jeux
– systématiques, non coûteux, ne nécessitent ni motivation, ni effort, ni enseignement.
– ne permettent d’apprendre que ce qui est adaptatif, c’est-à-dire ce qui est fréquemment présent
dans l’environnement.
A quoi sert l’école ?
•
A combler les lacunes des apprentissages adaptatifs
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•
La plupart des sociétés fondées sur l’ouverture culturelle, la découverte scientifique et l’innovation
technologique sont obligées de créer des écoles pour que leurs enfants n’apprennent pas uniquement
– ce qui leur est utile quotidiennement
– ce que savent déjà leurs parents,
– mais ce qui leur sera utile pour devenir des citoyens libres et responsables, des professionnels,
des savants.
Il faudra toujours plus d’école et une école toujours plus efficace
•
Il n’est pas nécessaire d’aller à l’école pour jouer avec la playstation. Pourtant c’est compliqué, il faut y passer
plusieurs heures par jour. Pythagore ne sert pas à la recherche de nourriture, à la reproduction, à la relation avec
les autres.
L’école vient combler les lacunes des apprentissages adaptatifs. L’école s’adresse à des connaissances secondaires
qui nécessitent du travail.
L’école est confrontée à des processus d’apprentissage qui ne sont pas adaptatifs.
Apprendre à l’école implique la mise en œuvre d’apprentissages coûteux,
– qui nécessitent des efforts,
– du travail,
– du temps,
– de la motivation,
– alors que ces apprentissages n’ont pas d’utilité immédiate.
Et on dit aux professeurs, vous allez enseigner cela. Quand un élève demande à quoi ça sert d’apprendre
Pythagore, il se pose la bonne question, il faudrait le féliciter.
Le génie du métier d’enseignant c’est d’arriver à faire croire à un élève que c’est très utile. C’est pour cela que le
métier est si difficile.
Connaissances
• Les connaissances primaires
- Sont acquises sans enseignement
- Apprentissage fonctionne par maturation (imprégnation - adaptation)
•
Les connaissances secondaires
- Nécessitent un enseignement, des efforts et de la motivation
- Apprentissage fonctionne soit :
• Par génération aléatoire et sélection
• Par guidage, enseignement direct et explicite
Les connaissances apparues récemment comme l’écrit, les mathématiques,… nécessitent un effort. Si c’est
soutenu par le jeu et les relations sociales, ou goût de l’exploration, alors on a les moteurs de l’apprentissage, alors
les enfants n’ont pas besoin d’aller à l’école.
Mémoriser ou comprendre ?
Mémoriser ou comprendre ?
(Chase & Simon, 1973)
18
Partie réelle
16
14
12
10
8
6
Disposition aléatoire
4
2
0
Novices
Joueurs
avancés
Experts
Lorsqu’on demande à un joueur d’échec, mis devant un jeu en cours, de reconstituer partie, on retrouve le niveau
d’expertise.
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Mais si les pièces sont mises de manière aléatoire sur l’échiquier, on ne note aucun effet de l’expertise. Le jeu
d’échecs ne développe pas la mémoire. En fait cela développe la mémoire des échecs. La performance porte sur la
compréhension du jeu d’échec et sur rien d’autre.
Six formats de connaissance et processus
d’apprentissage
Connaissance
générale
concept
méthode
conceptualisation
Connaissance
déclarative
procéduralisation
(généralisation)
procéduralisation
compréhension
Connaissance
procédurale
(particularisation)
savoirsavoir-faire
connaissance spé
spécifique(fond)
(contrôlé)
prise de conscience
trace litté
littérale
automatisme
(forme)
(non contrôlé)
automatisation
mémorisation
Connaissance
particulière
Enseigner et former consisterait à « tourner dans la boucle »
– En partant du bas : plus motivant, plus de sens, profondeur de traitement
– En partant du haut : plus rapide, plus facile, ne laisse pas ceux qui n’y arrivent pas sur le carreau
Testing effect (Roediger, Putnam & Smith (2011))
•
•
•
•
•
•
•
•
•
L'évaluation permet d'identifier les lacunes en termes de connaissances
conduit les élèves à apprendre plus la fois suivante
améliore l'organisation des connaissances
améliore le transfert des connaissances
permet de mobiliser des connaissances qui n'ont pas été préalablement évaluées
améliore le contrôle métacognitif
prévient l'interférence avec les contenus préalables quand on aborde un nouveau contenu
fournit un retour aux enseignants
fréquente encourage les élèves à apprendre
Mais plus que l’évaluation positive ou négative, dans les tests comportementaux en laboratoire, l’effet le plus
bénéfique est celui de l’évaluation pertinente.
La force de l’évaluation tient dans sa pertinence.
4. Synthèse
• Le développement :
– de l’enfant : correspond à l’élaboration de connaissances primaires (naïves) dont l’utilité peut
être appréhendée d’un point de vue adaptatif ; apprentissage = processus d’adaptation –
maturation, largement implicite et non coûteux.
– du professionnel : idem mais coûteux (en temps, en activités).
•
L’éducation – enseignement correspond à l’élaboration de connaissances secondaires, dont l’utilité peut
être appréhendée d’un point de vue culturel et social ; apprentissage = processus largement explicite et
coûteux ; déficit d’utilité perçue => déficit de motivation.
•
Les connaissances secondaires sont spécifiques, les connaissances primaires sont générales (Tricot &
Sweller, 2014)
- Par ex. on ne peut (probablement) pas apprendre à l’école le raisonnement, la capacité
d’abstraction, etc.
- Mais un système éducatif où certaines connaissances primaires sont toujours très importantes ?
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•
Rôle crucial des connaissances antérieures
•
L’école tente de trouver les moyens qui permettent d’élaborer des connaissances secondaires, notamment
- En articulant apprentissages implicites et explicites
- En distinguant les efforts utiles et inutiles à l’apprentissage
- En régulant les apprentissages
On peut apprendre le raisonnement diagnostic. Mais le raisonnement diagnostic d’un radiologue n’est d’aucune
efficacité pour dépanner une voiture…
On n’apprend pas à raisonner.
Les savoirs transversaux secondaires n’existent pas. Mais je peux apprendre à résoudre un problème en maths,
puis à résoudre des problèmes en maths, puis et montrer que la démarche est la même en physique. Cela est le
travail de l’enseignant, pas de l’élève.
Par ailleurs, les connaissances primaires continuent à avoir de l’importance dans notre système.
Exemple des corrections des copies d’agrégation : pour avoir une bonne note, il ne faut pas que la transpiration se
voit. Si vous ne faites pas partie de ce groupe social qui le sait, vous êtes foutus.
Conclusion
•
•
•
•
Distinction entre les apprentissages avec but et sans but (adaptation)
- Les apprentissages scolaires : avec but
- Importance de la motivation
Les apprentissages de connaissances scolaires : distinction entre moyen (tâche et supports) et but
(connaissance)
- Possibilité d'améliorer la tâche et les supports
- Importance des processus métacognitifs (stratégies)
La capacité à apprendre n’a pas vraiment de limite, si ce n’est le temps
Le meilleur prédicteur des apprentissages reste les connaissances antérieures (ce qui change TOUT
quand on a compris ça). Le meilleur prédicteur de la compréhension du théorème de Pythagore reste la
connaissance des carrés, un triangle rectangle qu’il s’agisse d’un élève trisomique, d’un enfant de pauvre
ou de riche, …
La capacité à apprendre n’a pas de limite. Cela peut changer complètement les perspectives et permet de se rendre
compte combien nous sommes depuis 2 siècles prisonniers de la dimension capacitaire de l’individu qui nie
l’importance du travail.
Questions
Quelle place pour l’autodidacte ?
Il faut admettre que ce sont des gens exceptionnels et atypiques (1 à 2% d’une population). Ils ont une
motivation et une persévérance exceptionelles mais la plupart des humains ont besoin d’accompagnement
et de contraintes.
Actuellement on note un super engouement pour les MOOC ; c’est génial pour les autodidactes mais pas
pour les autres !
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