Cordes sensibles

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Cordes sensibles
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MUSIQUE
EXTRAIT Réf. 9715 Cordes sensibles
Le
LAGE
S
P
Violon
La marche de Dublin
1&2
L
e violon est le plus célèbre des
instruments à cordes. C’est
aussi le plus aigu et le plus petit :
sa caisse de résonnance mesure
35 cm environ, Il est doté de quatre cordes accordées en quinte : sol, ré, la, mi.
Sa partition se lit en clé de sol.
Ses origines sont difficiles à établir précisément mais on pense qu’il est issu
de deux instruments à archet du Moyen
Âge : le rebec et la vièle médiévale.
Le rebec est un instrument piriforme
(en forme de poire) d’origine arabe. La
vièle est le premier instrument à cordes
européen possédant un
bourdon 1. Il ne faut pas la
confondre avec la vielle à
roue.
Il faut attendre le XVIIe siècle pour qu’il
acquière ses titres de noblesse. En
effet, il est mis au goût
du jour en partie grâce
au roi Louis XIII qui lance
la mode des Bergeries et
Musiques Champêtres à
la Cour de Versailles. Il
s’entoure d’une formation
de vingt-quatre musiciens qu’on appelle
alors les vingt-quatre violons du Roy.
Le plus célèbre des
instruments à cordes
Les deux types d’instruments à cordes du Moyen
Âge subissent de nombreuses transformations jusqu’à la fin du XVe siècle. On
observe alors trois nouvelles familles
d’instruments que l’on appelle : la viola
da gamba (viole de gambe, jouée entre
les genoux), la viola da braccio (viole de
bras) et la lira da braccio.
Le violon que nous connaissons
aujourd’hui apparaît en Italie au début
du XVIe siècle, entre 1520 et 1550. Il est
issu des transformations progressives
subies par la viola da braccio. Parmi
les luthiers célèbres du XVIe siècle qui
donneront au violon sa forme définitive,
nous retiendrons Gasparo da Salo et
Andrea Amatti de l’école de Crémone.
Ces mêmes luthiers sont également à
l’origine des plus anciens altos, violoncelles et contrebasses. À cette époque,
le violon accompagne de son « crincrin » les réjouissances populaires et il
a très mauvaise réputation auprès de
l’aristocratie. La religion est omniprésente y compris dans la musique et le
violon n’est pas du tout pris au sérieux.
Nous sommes en pleine période baroque, c’est l’époque des émotions extrêmes, des grandes rêveries, l’aristocratie
finance l’ascension sociale du violon,
qui commence à être à la mode. Grâce
à cet intérêt grandissant, l’art de la
fabrication du violon est alors à son apogée. Parmi les luthiers connus de cette
époque, nous retrouvons entre autres
l’italien Antonio Stradivari (le célèbre
« Stradivarius ») et l’autrichien Jacob
Steiner.
Entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, le violon
devient un instrument majeur. Les compositeurs lui portent un intérêt croissant
et il est le centre d’intérêt dans la plupart
des genres musicaux de l’époque. Il
devient également l’instrument soliste
par excellence et sa place dans l’orchestre est de plus en plus importante.
Parmi les compositeurs, retenons Antonio
Vivaldi et les fameuses Quatre saisons
1
Le bourdon est le nom donné à la corde qui émet un son grave, proche du bourdonnement.
C’est en général la corde la plus grave ou la corde située juste avant la corde dite « basse ».
2
ainsi que Johann Sebastian Bach et les
concertos Brandebourgeois.
Au XIXe siècle, l’ère industrielle amène
une standardisation dans la fabrication
des violons, alors que l’interprétation
s’individualise. Ce siècle est celui des virtuoses qui vont rendre célèbres certains
violons du XVIIIe siècle en leur donnant
leur nom. Par exemple, on conte l’histoire du Sarasate ou du Vieuxtemps
qui portent le nom de deux virtuoses :
l’espagnol Pablo de Sarasate et le belge
Henri Vieuxtemps.
Parmi les virtuoses du XXe siècle,
retenons Isaac Stern (1920) et Sir
Yehudi Menuhin (1916-1999). Tous
deux ont joué sur des violons signés
Stradivarius.
De la période baroque à nos jours, de
grands compositeurs se sont intéressés au violon. Écoutez les quatuors de
Haydn, Mozart, Beethoven… Les concertos de ces mêmes compositeurs
ainsi que les concertos de Brahms,
Mendelssohn, Tchaïkovski, Berg…
Écoutez également la musique traditionnelle juive et la musique tzigane,
originaire des pays de l’est, qui met
le violon à l’honneur. Aujourd’hui, on
le retrouve aussi dans le jazz. Écoutez
les disques de Stéphane Grappelli et
Didier Lockwood.
CORDES SENSIBLES
LE VIOLON
Structure et nombre de mesures
A
B
A
B
A
8
8
8
8
9
CORDES SENSIBLES
LA MARCHE DE DUBLIN
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MUSIQUE
EXTRAIT Réf. 9715 Cordes sensibles
Un matin
à Venise
P
S
LAGE
5&6
Orchestre
L’
L
usqu’à la fin du XVIe siècle,
le répertoire musical se limite
aux polyphonies vocales religieuses, à la musique profane
des troubadours ainsi qu’aux musiques
dédiées à la danse.
À partir de l’ère baroque, on fait la différence entre la musique religieuse et la
musique de divertissement ; pour la première fois, on écrit des mélodies chantées, soutenues par un ensemble d’instruments, dont les instruments à cordes,
bien sûr. C’est la naissance de l’orchestre, de l’harmonie, c’est aussi la naissance de l’opéra. Nous vous conseillons
d’écouter l’Orfeo de Monteverdi, considéré comme le premier opéra.
À cette époque, apparaît également la
musique de chambre. Ce terme désigne une musique écrite pour un petit
nombre d’instruments, pouvant ainsi
être jouée dans un cadre restreint. À
la cour des différents rois d’Europe,
le moindre événement est
accompagné de musique.
Les compositeurs et musiciens de talent se voient
alors libérés de l’emprise
de l’église et expérimentent de nouvelles formes
musicales basées sur l’harmonie : c’est
la naissance de la musique tonale. C’est
aussi l’apparition des suites, sonates et
concertos, formes inaugurées par les
compositeurs et violonistes Arcangelo
Corelli et Antonio Vivaldi. Nous vous
conseillons d’écouter le Concerto en Si
mineur pour quatre violons de Vivaldi.
À partir de 1740, la sobriété de la période
classique s’installe. Des musiciens
comme Joseph Haydn et Wolfgang
Amadeus Mozart fixent le modèle du
concerto, de la sonate et de l’opéra ; ils
inaugurent la symphonie et le quatuor
à cordes. Haydn et Boccherini sont
considérés comme les pères du quatuor.
Celui-ci se compose de deux violons,
un alto et un violoncelle et devient la
forme la plus répandue
de la musique de chambre. Suite à la Révolution
française, la musique n’est
plus le privilège de la bourgeoisie, toutes les classes
sociales y ont accès et
les compositeurs suivent cet élan de
liberté. Ludwig van Beethoven approfondit alors le concerto, le quatuor et
la sonate, ainsi que la symphonie. Dans
l’orchestre classique, le nombre d’instruments à cordes s’agrandit à mesure
que les cuivres et les percussions s’installent.
À partir du XVIIe siècle, on assiste à
la mise en place d’ensembles baroques généralement constitués de huit
premiers violons, six seconds violons,
quatre altos, deux violoncelles et une
contrebasse. Pendant que le clavecin ou
le luth donnent les accords, les violoncelles et la contrebasse jouent une partie de basse continue également appelée continuo. Écoutez les Concertos
Brandebourgeois de J.S. Bach qui en
sont une très bonne illustration.
Le romantisme naît au début du XIXe
siècle. La musique de cette période
subit un enrichissement de l’harmonie,
et on utilise volontiers les instruments
pour leur timbre. Ainsi, les moyens de
l’orchestre se développent et l’effectif des cordes est multiplié par deux
afin de maintenir un équilibre avec les
vents et les percussions. Nous vous conseillons d’écouter la Symphonie fantastique d’Hector Berlioz, ainsi que les
œuvres de Franz Liszt, Frédéric Chopin,
Dans l’orchestre, le
nombre d’instruments
à cordes s’agrandit…
Structure et nombre de mesures
Intro
A
B1
A
B2
2
8
11
8
17
8
CORDES SENSIBLES
UN MATIN À VENISE
CORDES SENSIBLES
L’ORCHESTRE
9
Robert Schumann, Richard Wagner,
Giuseppe Verdi, Anton Dvorák, Piotr
Tchaïkovsky. Le romantisme se poursuit jusqu’au début du XXe siècle avec
Johannes Brahms, Gustav Mahler et
Giacomo Puccini.
Au XXe siècle, le timbre des instruments
est primordial. Ravel, Stravinsky, Bartók
et Debussy libèrent leur créativité, c’est
l’apparition de la musique atonale.
L’orchestre moderne compte généralement 18 premiers violons, 16 seconds
violons, 14 altos, 12 violoncelles et
10 contrebasses et développe parfois
une certaine démesure dans l’utilisation des cordes. Écoutez par exemple
la Symphonie des mille de Mahler.
Certains compositeurs comme Maurice
Ravel (Daphnis et Chloé) et Claude
Debussy (Pelléas et Mélisande) subdivisent encore les sous-groupes de cordes pour obtenir une texture sonore plus
subtile.
De nos jours, les formes musicales de
l’orchestre s’orientent vers des ensembles où les cordes ont un rôle soliste
équivalent à chaque instrument à vent
ou à percussion.
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Description du
Violon
Archet
L’
CAISSE DE RÉSONANCE
LA CAISSE DE
RÉSONANCE
se compose de plusieurs
pièces de bois : la table
d’harmonie, le fond et les
éclisses. L’espace contenu
dans la caisse de résonance
sert à amplifier le son émis
lorsque l’instrumentiste
frotte les cordes au moyen
de l’archer. Cachées à l’intérieur de la caisse de résonance : l’âme du violon et
la barre. L’âme est un petit
cylindre de bois. Il est situé
entre la table d’harmonie
et le fond. La barre est une
petite tige de bois, collée à
l’intérieur de la caisse de
résonance. Ame et barre
sont deux éléments très
importants qui renforcent
la structure de l’instrument
tout en favorisant la transmission du son.
Table d’harmonie
Eclisses
Barre
Fond
L’archet est une baguette de bois flexible
tendue d’une mèche de crins de cheval,
enduite de colophane. La colophane
est une résine qui permet à la mèche
d’accrocher les cordes de l’instrument
afin de les faire vibrer.
Ame
ACCESSOIRES
Volute : partie sculptée qui se trouve au bout du manche des
instruments à cordes. Certaines sculptures de volutes sont très
élaborées, voire spectaculaires.
Chevilles : petites pièces de bois situées au bout du manche, sur le
cheviller.
On enroule le bout des cordes sur les chevilles, puis on tourne celles-ci
afin de régler la tension de chacune des cordes. L’instrument est ainsi
accordé.
Cheviller : partie de la tête de l’instrument où se trouvent les chevilles
Sillet : petite pièce de bois située en haut du manche, juste avant le
cheviller. Il détermine l’écartement des cordes les unes par rapport aux
autres, ainsi que leur hauteur.
Manche : partie de l’instrument maintenue par la main gauche. Le
manche se compose de la tête, de la touche et de son support.
LES ACCESSOIRES
sont toutes les pièces que le
luthier ajoute à la caisse de
résonance. Les accessoires
jouent un rôle esthétique
ainsi qu’un rôle mécanique
primordial, permettant à
l’instrumentiste une bonne
maîtrise de la puissance
sonore, de la justesse et
de la rapidité d’exécution
d’une œuvre.
Touche : partie aplatie du manche sur laquelle le musicien pose les
doigts de sa main gauche en appuyant sur les cordes. Il forme ainsi les
notes de musique.
Les cordes : il y en a quatre. De nos jours elles sont en acier, tressées
d’aluminium ou d’argent pour les plus graves. Autrefois, elles étaient
fabriquées en boyau de mouton. La corde la plus aiguë est appelée
chanterelle.
Les différentes pièces qui constituent
l’archet sont dans des matériaux très
variés ; différentes essences de bois (dont
l’ébène), de l’ivoire, de la nacre, des
métaux précieux comme l’or ou l’argent.
L’archet est une pièce maîtresse
exclusivement réalisée par un archetier.
L’équilibre de ses proportions est indispensable pour obtenir un jeu fluide et
un beau son.
Ouïes : ouvertures situées sur la table d’harmonie. Le son est tout
d’abord amplifié dans la caisse de résonance, puis ressort par ces deux
ouvertures en forme de « f ».
Chevalet : petite pièce de bois soutenant les cordes. Le chevalet se
situe sur la table d’harmonie, proche du cordier. On peut le considérer
comme le centre de gravité acoustique de l’instrument.
1
L A P I QUE
(pour violoncelle et contrebasse). Tout comme la mentonnière, la pique servant
à surélever le violoncelle
apparaît au début du XIXe
siècle. Les premières piques
étaient en bois, de nos jours
elles sont plus couramment
en métal. Grâce à la pique,
le musicien peut éviter une
trop grande tension musculaire dans le dos : l’instrument se rapproche de son
buste et son dos se redresse.
Il est alors plus facile pour
lui d’exécuter des passages
rapides ou des passages
nécessitant de la précision
dans les aigus.
Tendeur : petite pièce métallique munie de vis. Le tendeur sert à affiner
l’accord de la corde la plus aiguë. Un tendeur fixé sur chaque corde ne
permettrait pas une bonne résonance car il alourdirait le cordier.
Pointe : partie avant de l’archet
À chaque instrument à cordes correspond un archet
avec des proportions différentes :
Pour le violon : 74 cm, 60g.
Pour l’alto : 72 cm, 70 g.
Pour le violoncelle : 70 cm, 80 g.
Pour la contrebasse : 67 cm, 130 g.
La baguette de l’archet est couramment réalisée
dans un bois rougeâtre, dur et flexible à la fois :
le Pernambouc. Ce bois provient d’une région
du Brésil portant le même nom. Le premier à
avoir utilisé le Pernambouc est un archetier du
XVIIIe siècle du nom de Tourte aussi appelé
Tourte Aîné.
Cordier : c’est à cet endroit que l’on attache l’autre extrémité des
cordes.
Le bouton : c’est une cheville enfoncée dans le bas du violon et de l’alto
qui reçoit la corde tout en maintenant le cordier. Sur les violoncelles et
contrebasses, il est remplacé par la pique 1.
Mentonnière (pour violon et alto) : pièce très importante pour le
violoniste ou l’altiste car elle lui permet de maintenir au mieux son
instrument. Elle permet également au bois de lutter contre une usure
prématurée et une oxydation liée à la sueur. Les musiciens changent
fréquemment la mentonnière d’origine de leur violon, préférant un
accessoire adapté à leur morphologie. Accessoire de confort, la
mentonnière n’existait pas sur les premiers violons. Elle fait son
apparition au début du XIXe siècle.
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CORDES SENSIBLES
DESCRIPTION
Mèche : elle est constituée d’environ
cent cinquante brins de crin de cheval
pour un archet de violon. La mèche s’use
et il faut la changer régulièrement.
CORDES SENSIBLES
L’ARCHET
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