Rapport d\`activités 2008 ( PDF - 604.2 ko)

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Rapport d\`activités 2008 ( PDF - 604.2 ko)
PAROLE SANS FRONTIÈRE
Association de droit local sans but lucratif inscrite au registre des associations du Tribunal
de Grande Instance de Strasbourg à la date du 25 septembre 1991, Volume LXIII, n°81,
Siège Social :
5rue Grandidier
67000 STRASBOURG
Site Internet :
http://www.p-s-f.com
Courriel :
[email protected]
Accueil du public :
8 rue de Sébastopol
67000 SATRSBOURG
Tél/Fax/Répondeur :
03 33 (0)3 88 14 03 43
Courriel :
[email protected]
RAPPORT D’ACTIVITÉS DE L'ASSOCIATION
ANNÉE 2008
I. BILAN DES ACTIVITÉS
II. RAPPORT FINANCIER
Parole sans frontière a bénéficié en 2008 du soutien de :
FONDS EUROPÉEN
POUR LES RÉFUGIÉS
N° SIRET : 439 212 259 00014. Formation professionnelle : N° 42 67 02451 67 auprès de la Préfecture de la Région
Alsace
-1-
SOMMAIRE
LE RAPPORT D’ACTIVITÉ
BUTS ET FONCTIONNEMENT DE L’ASSOCIATION…………………………
P. 3
LES ACTIVITÉS……………………………………………………………………...
P. 5
I. LES CONSULTATIONS INTERCULTURELLES ………………………………………
P. 6
II. RAPPORT DACTIVITE DU RESEAU « RESPIRE » ……………………………………..
P. 9
III. LES ACTIONS AU CEFR ………………………………………………………………..
P. 33
IV. FORMATION - ENSEIGNEMENT – SENSIBILISATION
RECHERCHE ET TRAVAUX SCIENTIFIQUES .................................................................
P. 34
V. LE SITE INTERNET ………………………………………………………………………
P. 45
VI. PAROLE SANS FRONTIERE AU CONSEIL DE L’EUROPE
ET PARTENARIAT AVEC LA FEDEPSY …………………………………………………..
P. 47
LE RAPPORT FINANCIER
ÉTAT DÉTAILLÉ DES DÉPENSES ET RECETTES DE L’ANNÉE 2008 ……………
P. 48
BUDGET PRÉVISIONNEL DE L’ANNÉE 2009 ………………………………………….
P. 49
-2-
BUTS ET FONCTIONNEMENT DE L’ASSOCIATION
Buts et composition de l’association
Buts
Fondée en 1991, l’association Parole sans frontière s’est donné pour objectif de promouvoir et de sensibiliser
à l’approche interculturelle dans le travail auprès des populations d’origine étrangère résidant en France. Elle vise
autant les professionnels de la santé mentale (psychiatres, psychologues, psychanalystes), que les travailleurs
sociaux et les acteurs du monde associatif.
Elle s’est appuyée dès son origine sur deux types d’actions complémentaires :
1) Le travail de recherche et de réflexion dans les disciplines qui sont concernées par l’interculturel, d’où découlent
enseignements, formations et publications.
2) Le travail de terrain auprès des populations elles-mêmes (consultations spécialisées) et auprès des acteurs
médico-sociaux (travail en réseau).
Elle se situe ainsi à l’intersection de divers champs, dont elle propose des articulations : champ sanitaire et champ
du travail social ; champ clinique et champ de la recherche en psychopathologie ; articulations entre les diverses
disciplines concernées : psychanalyse, anthropologie, sociologie, etc.
Fonctionnement de l’association
Parole sans frontière est composée de membres actifs, tous impliqués professionnellement dans le travail auprès
des migrants ou des réfugiés, ou dans la formation à l’interculturel et aux disciplines connexes. Elle compte des
correspondants à l’étranger qui relaient ses actions et travaux (Turquie, Maroc, Tunisie, Canada).
L’association utilise depuis 2001 les services d’un cabinet de comptabilité (Cabinet Hasson, Schiltigheim).
Le Bureau élu lors de l’assemblée générale du 4 juillet 2008
Président
Dr Bertrand PIRET
Vice-président
Jean-Raymond MILLEY
Trésorier
Jean-Pierre FOURCADE
Secrétaire
Eléonore THOMASSET
Le Conseil d’Administration élu lors de l’assemblée générale du 4 juillet 2008
BARBOT Claude, psychologue,
BAUER Andrée, pédopsychiatre, directrice médicale des CMPP de Strasbourg et de Saverne, attachée au service
de pédo-psychiatrie du CHU de Strasbourg,
FOURCADE Jean-Pierre, psychanalyste, ethnologue
GRAVIER Françoise, psychologue, psychanalyste
-3-
GRIFFITH Jennifer, interprète, psychanalyste
MILLEY Jean-Raymond, psychologue, psychanalyste
PINÇON Anne-Marie, psychologue, psychanalyste
PIRET Bertrand, psychiatre, psychanalyste
PODJARNY Ana, psychiatre, psychanalyste
SCHÄFER Marie-France, psychologue, psychothérapeute
THOMASSET Éléonore, psychiatre, praticien hospitalier, (EPSAN)
WECKEL Michel, responsable de la commission interreligieuse, Églises Protestantes d’Alsace Lorraine)
-4-
LES ACTIVITÉS
Au cours de l’année 2008 Parole sans frontière a poursuivi l’ensemble de ses activités, autour des trois axes
suivants :
•
La sensibilisation, la formation et l’information dans le domaine de l’interculturel
•
La participation à l’organisation de la Consultation Transculturelle des Hôpitaux Universitaires.
•
Les actions en réseau : le réseau RESPIRE, et les actions de PSF au CEFR
Ces trois axes correspondent à l’évolution naturelle de l’association. Après dix années (1991-2001) pendant
lesquelles l’association a œuvré à promouvoir des lieux de passages pour la pensée et les pratiques et à lutter ainsi à
son niveau contre les cloisonnements rigides qui excluent les unes des autres des personnes pourtant concernées par
le même objet, mais séparées par des frontières géographiques, culturelles ou institutionnelles, elle était
naturellement appelée à s’engager plus avant sur le travail de terrain, de façon à faire bénéficier de son expérience
tous ceux qui se retrouvent en butte à des difficultés dans l’aide aux personnes d’origine étrangère. C’est pourquoi
depuis septembre 2000, les actions en réseau se développent de manière significative (Cf. plus bas : réseau RESPIRE).
-5-
I. LES CONSULTATIONS INTERCULTURELLES
La plupart des membres de l’association sont des professionnels directement impliqués dans la prise en charge
des patients migrants.
Le travail d’information et de sensibilisation de l’association a permis que se développe, dès 1990 au sein du CHU,
une consultation spécialisée dans la prise en charge de patients d’origine étrangère, qui faisait jusque-là défaut dans
la région. Elle fonctionne grâce à une collaboration avec le service d’interprétariat de l’antenne Alsace de Migrations
Santé.
Objectifs
•
Les consultations interculturelles ont pour but d’accueillir dans de meilleures conditions toute personne dont les
difficultés seraient aggravées ou bien ne pourraient se dire pour des raisons linguistiques et/ou culturelles.
•
L’esprit qui anime la consultation cherche à respecter deux exigences minimales concernant les personnes
migrantes : la reconnaissance des spécificités liées au déplacement et à l’exil d’une part (dont celles liées à la
culture), le respect de la singularité des identifications de chaque sujet d’autre part (et le refus qui en découle de
toute assignation identitaire ou culturaliste).
Public
Les patients les plus représentés sont avant tout ceux de langue arabe ou berbère, turque, kurde et des ex-pays de
l’Est ; les réfugiés sont nombreux et leur origine varie considérablement en fonction du contexte géopolitique.
Besoins
La Consultation Transculturelle ou «polyglotte» répond à un besoin que manifestent :
Les communautés d’origine étrangère elles-mêmes (d’immigrés, de réfugiés, d’exilés.).
Les médecins de pratique libérale (généralistes, spécialistes) et les praticiens hospitaliers : demande d’avis
diagnostiques et thérapeutiques, de prises en charge.
Les psychiatres de pratique libérale et hospitalière (collaboration avec les équipes de secteur des Centres
Hospitaliers Spécialisés).
Les médecins du travail : dépistage précoce des troubles, avis pour l’aptitude au travail.
Les médecins conseils des Caisses Primaires de Sécurité Sociale et de la Maison du Handicap : évaluations et
expertises des patients en arrêt de travail.
Les médecins des services de l’immigration : évaluation psychiatrique et psychologique des patients immigrés et
demandeurs d’asile (ANAEM, DRASS).
Les travailleurs sociaux : dispositifs d'insertion du RMI, associations d’aide à l’insertion et entreprises de
réinsertion, assistantes sociales de quartier, acteurs des diverses associations d’aide aux migrants (CIMADE,
CASAS, CASTRAMI, THEMIS (Accès au droit des jeunes en difficulté), etc...
-6-
Collaboration suivie avec les Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asiles (CADA), les Centres Provisoires
d’Hébergement (CPH), le Foyer du Jeune Travailleur, les foyers d’accueil pour femmes et enfants (ex. Flora
Tristan), etc.
L’association Médecins du Monde et la consultation de la Mission France.
Organisation de la consultation et moyens
•
Les consultations sont assurées par 4 médecins vacataires (Dr Piret, Dr Lagarde, Dr Klein et Dr Podjarny) et un
temps partiel de psychologue (K. Khelil). De nombreux autres médecins du pôle de psychiatrie adulte des HUS
participent désormais également au fonctionnement de ces consultations.
•
Le groupe de travail de l’association assure – sous la responsabilité du Dr Piret - l’organisation et l’harmonisation
des soins aux patients d’origine étrangère prises en charge par la Fédération de Psychiatrie: organisation des
consultations, contact et rendez-vous avec les interprètes, organisation de visites à domicile et coordination avec
le service de soins extrahospitalier, mise en place de réunions de travail avec les associations et travailleurs
sociaux de quartiers, etc.
•
La constitution du réseau RESPIRE étend notablement les possibilités de collaboration et d’implication des
autres partenaires. (Cf. plus bas).
Financement : Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
-
Temps médico-psychologiques : praticiens attachés et temps partiel de psychologue
-
Interprétariat : par subvention forfaitaire allouée à Migrations Santé Alsace
Recherche
-
Cette pratique a donné l’impulsion à une réflexion et à de nombreux travaux, publications et interventions à
des colloques, ainsi qu’à des collaborations avec d’autres équipes.
Elle promeut un thème innovant en France : le travail psychothérapique avec interprète.
DONNÉES CHIFFRÉES DE LA CONSULTATION
Evolution du nombre de consultations
interculturelles aux H.U.S.
Années
-
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
0
500
1000
1500
Nombre de consultations
-7-
2000
2500
En termes relatifs, les consultations interculturelles représentent environ 15 à 20 % du total des consultations
offertes aux Consultations Externes du Département de Psychiatrie.
L’augmentation de l’activité à partir de 2000 provient d’une part de l’accroissement des situations de souffrance
psychologique chez des demandeurs d’asile, plus nombreux en raison des événements géopolitiques, et d’autre part
des effets de l’action en réseau RESPIRE. Cependant, une meilleure rationalisation des recours à l’interprétariat a
permis que le coût d’interprétariat n’augmente pas les années suivantes. La stabilisation du chiffre des consultations
transculturelles depuis l’année 2000 par an est directement liée à la stabilité du temps médical et psychologique
consacré à cette activité. Sa légère réduction en 2006-2007 témoigne de l’effet de la répartition des orientations sur
l’ensemble des secteurs de psychiatrie.
Ces chiffres et les besoins qu’ils indiquent montrent la nécessité pour notre activité du maintien et de la stabilité
des vacations médicales, permettant le fonctionnement de cette consultation spécialisée.
-8-
II. LE RÉSEAU RESPIRE
OBJECTIFS
• Coordination des actions sociales, psychologiques et de santé mentale
• Facilitation de l’accès aux soins
• Accompagnement et appui technique aux équipes
• Accueil psychologique interculturel des populations
• Prévention
• Aide à l’insertion
MOYENS DE MISE EN ŒUVRE
• Postes à temps partiels de psychologues interculturels (coordination, interventions, permanences d’accueil)
• Réunions de synthèse et d’appui technique aux équipes
• Un local d’accueil et de consultations (8 rue de Sébastopol)
• Interventions d’accueil et d’appui individualisés
PARTENARIAT MULTIPLE
• La Consultation interculturelle des HUS et les secteurs de santé mentale
• Les services sociaux (Ville, Département, Etat) et PMI
• Les dispositifs d’insertion RMI, les associations et les entreprises de réinsertion
• Les Foyers d’accueil et de réinsertion, les CADA et CPH
• Les associations et services d’aide aux immigrés
• Les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse
•Les plates-formes d’accueil pour demandeurs d’asile
FINANCEMENT
Sollicités en
Obtenus en 2007 (€)
Sollicités pour 2008
2007 (€)
Obtenus pour 2008
(€)
(€)
D.R.A.S.S. Alsace
29 000
26 000
29 000
29 000
A.C.S.E.
9 000
9 0000
12 000
8 000
URCAM (C.P.A.M.
32 000
28 489,68
32 000
32 000
56 400
28 200 (*)
54 400
0
126 400
91 689,68
129 400
69 000
de Strasbourg,
Sélestat et
Haguenau)
Fonds Européen
des Réfugiés
TOTAL
(*) Le solde de la subvention FER (50 % = 28200 €) ne sera versé qu’après un audit de l’action.
-9-
Réseau RESPIRE
(RESeau d’accueil Psychologique des familles Immigrées et REfugiées)
Compte rendu des actions
du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2008
Plan
Le compte-rendu des actions mises en place au sein de RESPIRE se répartit en plusieurs types d’actions répondant
aux objectifs du réseau dont il sera fait un bilan qualitatif :
1°) Poursuite de la mise en place, coordination et animation du réseau RESPIRE,
P. 13
2°) Travail d’accueil psychologique, de bilan et d’orientation des personnes et des familles,
P. 18
3°) Orientation des partenaires, appuis techniques et réunions d'informations,
P.24
4°) Élaboration d’outils de communication au sein du réseau, information et recherche de partenariats,
P. 26
5°) Une évaluation quantitative,
P. 27
6°) Le bilan des financements obtenus et des dépenses engagées,
P. 30
Conclusions
P. 32
-10-
Quelques données chiffrées des consultations du Réseau RESPIRE
Consultations 2008
Rue de la
Fonderie
Engelbreit/Elsau Bischwiller
Rue de
Sébastopol
Nb de permanences
16
20
13
Patients rencontrés
Total
49
11
33
-
55
-
Hommes
2
6
-
20
-
Femmes
8
16
-
21
-
Mineurs
1
11
-
14
26
Nb de consultations
41
100
44
270
455
Heures d'interprétariat
32
0
34
146
212
Nombre d'heures d'interprétariat par lieu
(Total: 212)
32
0
34
Engelbreit
Bischwiller
Fonderie
Sébastopol
146
Nombre de permanences par lieu
(total: 49)
Engelbreit
Bischwiller
Fonderie
13
16
20
-11-
Présentation du réseau RESPIRE
Opportunité du réseau
Ce terrain d’action de Parole sans frontière découle logiquement des constats et de l’expérience acquise tant au
niveau de la pratique clinique (Consultation Transculturelle) qu’à celui de la formation et de l’enseignement :
•
Forte demande d’éclairage spécialisé en psychologie interculturelle de la part des équipes de travail social et de
réinsertion, sous la forme d’un accompagnement basé sur les difficultés de terrain.
•
Manque de coordination entre les acteurs de domaines différents : travailleurs sociaux et les différentes
structures où ils interviennent, acteurs de santé, associations impliquées dans l’aide aux migrants et aux réfugiés.
•
Nécessité de créer des espaces d’écoute et d’accueil interculturel non médicalisés et non psychiatriques, de
manière à prévenir plus précocement l’évolution des problèmes sociaux et psychologiques vers des problèmes
de santé proprement dits.
•
Nécessité de décentraliser et dépsychiatriser l’accueil interculturel qui, jusqu’à la mise en place du réseau, ne se
pratiquait de manière organisée qu’au sein de la Consultation Transculturelle du C.H.U., afin de se rapprocher
des populations et permettre une prévention, un meilleur accès aux soins et une meilleure articulation avec les
services sociaux.
Afin d’optimiser les actions communes avec les divers partenaires, et répondre à ces difficultés, le réseau
RESPIRE s’est mis en place en septembre 2000.
Cette action s’est inscrite en partie dans le Programme Régional d’Actions Pour la Santé de la DRASS d’Alsace
(PRAPS), et désormais dans le GRSP (Groupe Régional de Santé Publique).
-12-
1°) COORDINATION ET CONSTITUTION DU RÉSEAU, INFORMATION,
PRISES DE CONTACT
Ce travail s’est poursuivi selon deux axes : d’une part en direction du travail de terrain des services sociaux et
associatifs, d’autre part en direction des services de santé mentale, afin de poursuivre l'articulation de ces deux
champs : précarité, difficultés d’insertion socioprofessionnelles et troubles psychologiques (insertion par la santé).
L’année 2008 a été marquée par la poursuite du travail d’information et de sensibilisation des structures de soins
et d’accueil psychologique, compte tenu de l’importance des besoins et des demandes concernant cette population.
1.1 En direction des acteurs de santé mentale
L’objectif est de sensibiliser les structures d’accueil psychologique et psychiatrique aux difficultés spécifiques
d’accès aux soins, d’intégration et d’insertion des populations d’origine étrangère, de leur fournir les outils adaptés
de prise en charge (interprétariat, outils d’analyse interculturelle) et d’articulation avec les services sociaux et les
associations. Le constat fait par RESPIRE est que les professionnels de la santé mentale ne font pas tous facilement
appel aux services sociaux et associations par lesquels transitent les patients. Il s’agit de rendre sensibles les acteurs
de la santé mentale à cette articulation nécessaire à la prise en charge psychiatrique et sociale.
A) Les secteurs de santé mentale
L’ensemble des secteurs du département a été sensibilisé et informé dès 2001, avec un effort particulier en
direction des zones à forte densité d’immigration : certains quartiers de Strasbourg (Neuhof, Meinau, Elsau,
Hautepierre) et certaines zones rurales (Bischwiller, Pfaffenhoffen, Barr, etc.).
Des réunions d’information ont été organisées dans les secteurs de psychiatrie d’adultes, en présence de toute
l’équipe du secteur.
Pendant l'année 2008 de nouveaux médecins et psychologues ont rejoint le réseau RESPIRE.
Actuellement chacun des secteurs de psychiatrie du Bas-Rhin a pris l'habitude d'accueillir des patients étrangers
avec interprète. Presque tous les lieux de consultation du centre ville et de la banlieue proche reçoivent des étrangers
avec interprète. On peut même parler de création de consultations transculturelles autonomes puisque à partir du
moment où des professionnels sont repérés par d’autres professionnels ou par les populations elles-mêmes comme
pouvant accueillir et prendre en charge en langue maternelle, un certain nombre de demandes s’adresse directement
à ces structures et ne transite plus par la coordinatrice de RESPIRE. On peut citer à titre d'exemple la création d'une
consultation spécifique pour personnes d'origine turque par le Dr Blum au sein du CMP de Sélestat, les
consultations très fréquentées des secteurs appartenant au réseau « précarité » (Robertsau, Neudorf, Neuhof et CMP
de la rue de Berne) qui sont repérées par les usagers et les services sociaux comme travaillant facilement avec
interprète.
L'objectif fixé en 2002, d'éviter des longs déplacements souvent préjudiciables pour les patients sans ressources
financières, a été atteint grâce à l'engagement actif des psychiatres et psychologues qui ont saisi l'importance de ce
travail de prévention, qui évite l'apparition des troubles graves dus à l'isolement et dont le traitement serait long et
coûteux en hospitalisation.
L’évolution problématique des demandes de consultation
Nous devons souligner une évolution problématique des demandes, liée au contexte migratoire actuel et au
processus d’étranglement des possibilités de régularisation des séjours vers la voie sanitaire qu’induit le dispositif
légal. La procédure « étrangers malades » est devenue le seul espoir pour de nombreux étrangers en situation
irrégulière. En conséquence, certains dispositifs d’accueil psychiatrique (certains CMP notamment), comme la
coordination de RESPIRE, sont surchargés de demandes de consultation qui ne s’avèrent pas justifiées sur le plan
médical. Ce processus crée un surcroît de travail qui porte préjudice à la disponibilité qui serait requise pour les
personnes immigrées ou réfugiées nécessitant des soins. L’ambiance ainsi créée par le désespoir des demandeurs et
l’inconfort des praticiens appelés à intervenir dans un champ qui n’est pas le leur (c’est-à-dire à refuser la rédaction
de certificats lorsqu’il n’y a pas de justification médicale au sens de la loi) a des effets délétères sur l’ouverture et la
disponibilité psychique que nécessitent l’accueil et le travail clinique auprès des étrangers. Il est vraisemblable
-13-
qu’elle induit même des attitudes de prévention vis-à-vis de ce public, que les efforts de Parole sans frontière et la
mise en place du réseau RESPIRE avaient pourtant largement contribué à combattre depuis des années sur la
région…
B) L’interprétariat en cabinet libéral : évolution du problème
Plusieurs réunions ont eu lieu en 2004 entre les responsables de Parole Sans Frontière et du réseau Respire afin
d'élaborer les statuts et le fonctionnement de l'association destinée à organiser l'interprétariat au sein des cabinets
libéraux. Une association a été créée, dénommée « Targamanu », mot de racine araméenne, qui a donné le terme
interprète. Il s’est malheureusement avéré que le financement d’interprètes par le FAQSV était légalement
impossible, les interprètes n’étant pas considérés comme des « professions de santé ».
Depuis, le Dr Feltz, généraliste élu à l’URMLA, a tenu à reprendre cette idée et à la proposer au programme des
actions soutenues par l’URMLA.
Une expérience pilote a débuté dans ce sens en 2007 et s’est poursuivie en 2008. Les orientations à partir de la
coordination du réseau RESPIRE ont pu utilement bénéficier de cette nouvelle possibilité.
Les autres structures d’accueil psychiatrique et d’aide psychologique et sociale
C)
Le CAMPA (Centre d’Accueil Médico-Psychologique pour Adolescents) : accueil d’adolescents d’origine étrangère,
avec utilisation de la langue maternelle pour eux ou pour leurs parents.
Le Centre Médico-Psycho-Pédagogique de l’Esplanade.
La Boussole : permanence d’accès aux soins (PASS) des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, destinée à faciliter
l’accès aux soins des populations en situation de précarité et de désinsertion.
-
Échanges sur les possibilités d’améliorer les conditions de soins et de prises en charges des réfugiés et
immigrés en situation de grande précarité.
- Renforcement des liens avec la consultation transculturelle et le réseau Respire, par la facilitation de l’accès
aux soins, de l’ouverture d’un dossier de prise en charge CMU ou “ Aide Médicale Etat ” (de nombreuses
personnes de ces populations ignorent leurs droits).
Ce travail s’est poursuivi au courant de l’année 2008.
D) Autres structures
Les liens de collaboration se sont poursuivis avec :
-
le Centre de Rétention Administrative de Geispolsheim (sous la responsabilité du service de Médicale A
du CHU). L’organisation des consultations et hospitalisations psychiatriques au CHU s’est poursuivie
pendant l’année 2008 (consultations, hospitalisations demandées aux HUS en urgence).
-
Médecins du Monde.
1.2.
En direction du travail social, éducatif, associatif et des dispositifs
d’insertion
Le travail de sensibilisation et d'information s'est poursuivi, aussi bien en direction des centres médico-sociaux de
Strasbourg qu'en direction des circonscriptions d'action sanitaire et sociale du Bas-Rhin et de certains CCAS.
L’important travail de sensibilisation et d’explication, mené dès 2003 en direction des services sociaux de la Ville
de Strasbourg (réunions d’informations et mise en place de modalités de collaboration précises, avec Madame
Valentin, responsable de ces CMS), a abouti à la signature le 1er juillet 2005 d'une convention avec la ville permettant
l'ouverture de permanences d'accueil psychologique interculturel au sein de centres médico-sociaux (voir section 2°
-14-
pour la progression de cette action).
Le travail en lien avec les CADA et CPH s'est également poursuivi en 2008, encore renforcé par le partenariat
établi dans le cadre des financements européens.
1.3. Autres actions de structuration du réseau
A) Poursuite du partenariat avec le secteur de la Fédération de Psychiatrie du CHU
Coordination avec la FIDUPSY : accueil en urgence des patients adressés par le Centre de Rétention Administrative,
modalités d’hospitalisation simplifiées en cas de nécessité.
B) Élaboration de l’armature institutionnelle et communicationnelle du réseau
Poursuite de la diffusion de la plaquette d’information du réseau RESPIRE s'adressant aux professionnels.
C) Réunions du Comité de suivi
Le comité de suivi et d'orientation s’est réuni le 20 novembre 2008. Sa composition a été modifiée pour s’adapter aux
évolutions du fonctionnement du réseau.
-
Mme Pascale ADAM-GUARINO, CASAS
-
Mme Corine BARTIER, (ou M. Jean CHAUSSY), Foyer Notre-Dame
-
Dr Violaine BASS, Conseil Général 67
-
Dr Vincent BERTHOU, CAMPA
-
Mme Jutta BUCHON, GRSP
Dr Doris ENGEL, CHS Erstein
-
M. Stéphane FAVRET, GRSP
-
Mme Simone FLUHR, CASAS
-
Dr Vincent HELFER, Libéral
-
Dr Véronique HELMLINGER, Bouxwiller
-
Mme Maria Esperanza MOKBEL, Coordination RESPIRE
-
Dr Edmond PERRIER, EPSAN
Dr Bertrand PIRET, Parole sans frontière
-
Dr Sylvie RIU, Médecins du Monde
-
Mme Dalila SAIDI, association Plurielles
-
M. Marc SCHOEFFLER, CHS Erstein
-
Mme Brigitte SPENNER, GRSP
-
Dr Patrick SPIESS, Centre de Rétention Administratif
-
Dr Pierre TRILESKY, Migrations Santé Alsace
Mme Bernadette VALENTIN, CUS
Le Conseil d’orientation et de Suivi du 20 novembre 2008, a rappelé les objectifs principaux du réseau RESPIRE,
et sa spécificité : la volonté de développer des espaces de parole non médicalisés, l’importance des « niveaux
intermédiaires », des espaces d’accueil pour des personnes qui ne se déplaceraient pas d’elles-mêmes vers des
structures traditionnelles, comme en témoigne notamment la fréquentation de la consultation de Bischwiller (voir
plus loin). Ces consultations « périphériques » ont le mérite de répondre à un besoin jusque-là sans réponse.
Le travail d’information de la coordinatrice en direction des structures déjà partenaires ou les prises de contact
avec de nouveaux partenaires s’est poursuivi car, si le réseau est désormais bien repéré, la connaissance précise des
ressources qu’il offre pour favoriser l’accès aux soins des migrants doit être constamment renouvelée.
-15-
D) Réunions d’enseignement clinique
Intégration de nouveaux patients rentrant dans le cadre de RESPIRE dans la présentation de malades assurée par
le Dr Piret le mardi à la Consultation Transculturelle.
Participent à cette présentation les internes de la policlinique psychiatrique ainsi que les étudiants en DESS de
psychologie interculturelle. Peuvent aussi y participer les membres des équipes médico-sociales des structures
partenaires du réseau.
E) Diffusion et transmission de l’expérience acquise et du savoir-faire
Le réseau RESPIRE représente une expérience originale et assez unique en son genre, notamment en ce qu’elle
permet une collaboration réelle et raisonnée entre les différents niveaux d’intervention : sanitaire (les secteurs de
psychiatrie notamment), social (les CMS, etc.) et associative, sans oublier le travail de réflexion et de recherche de
fond qui se poursuit au sein de l’association Parole sans Frontière à propos de la psychologie interculturelle.
Il est donc important que cette expérience puisse être connue et transmise.
Le site Internet (voir aussi section V, p. 45)
o
Le développement du site Internet de l’association Parole sans frontière fournit un outil pratique d’échanges
d’information à propos du réseau. Les bulletins de liaison y sont publiés en ligne, les objectifs et le
fonctionnement du réseau sont rappelés, ainsi que les informations pratiques utiles pour toute personne
intéressée ou recherchant une aide. Le site a désormais son adresse propre : www.p-s-f.com .
o
Une rubrique spécifique y a été créée à propos du travail avec interprète, ouverte aux contributions et aux
collaborations au niveau national et international.
o
Le site de Parole sans frontière est désormais disponible en six langues européennes et en arabe. Ceci afin de
favoriser des échanges et des collaborations, en diffusant l'expérience et la réflexion de l'équipe
strasbourgeoise.
o
Une rubrique va être créée pour faciliter la prise de rendez-vous avec interprète par les usagers et les
professionnels.
Les interventions
Le réseau RESPIRE et les réflexions qui découlent de cette expérience ont fait l’objet de plusieurs
interventions lors de colloques, séminaires, formations, et réunions d'information, notamment :
o
KAPTAN Ahmet (2008), interventions à l’ISSM (Institut de Service Social de Mulhouse), à l’ESTES (École
Supérieure en Travail Éducatif et Social). Thèmes traités : « Interculturalité et travail social », « Problèmes
psychiques liés à l’immigration ».
o
KAPTAN Ahmet (2008), « Les relations parents-enfants » à l’ATMF (Association des travailleurs marocains
de France).
o
KAPTAN Ahmet (2008), Une journée de formation à Wissembourg pour les enseignants de primaire et de
collèges sur les rapports parents-enfants.
o
KAPTAN Ahmet (2008), Intervention à l’association PARENchantement (Koenisghoffen), association de
quartier qui cherche à développer des actions avec les habitants du quartier.
o
KAPTAN Ahmet (2008), participation à l’émission « Envoyé spécial » (France 2) consacrée aux habitants du
quartier du Neuhof ; interview sur les Turcs vivant en Europe dans un journal turc paraissant en Europe.
o
LEFEUVRE Virginie (2008), Participation au groupe « RESFEcoute », groupe de réflexion autour des effets
psychiques, sur les parents et les enfants, d’une menace de reconduite à la frontière, Association Primo Levi,
1er février, Paris.
-16-
o
LEFEUVRE Virginie (2008), Intervention autour de l’exposition « Les dessins d’enfants dans la prise en
charge psychologique des familles et enfants réfugiés », en partenariat avec le HCR, aux collèges de SarreUnion (10 juin), Hans Arp (16 juin) et Truffaut (17 juin).
o
LEFEUVRE Virginie (2008), Interview avec Nicolas CHAUVIN pour France Bleu Alsace (24 juin).
o
LEFEUVRE Virginie (2008), Article sur le Pôle Réfugiés dans « 20 minutes », juin.
o
LEFEUVRE Virginie (2008), « Clinique de l’exil et traumatisme : le corps et la langue », Intervention auprès
de l’association CLIPS, 30 septembre, Strasbourg.
o
PIRET B. (2008) « Clinique de l’asile » et ritualité. Intervention au colloque 6ème rencontres Mirecurtiennes
de Psychiatrie, 16-17-18 juin 2008, Mirecourt, CH de Ravenel.
o
PIRET B. (2008) Animation de l’atelier « Rôle, place et légitimité des professionnels hors champ médical
dans la prise en compte des problématiques de santé des personnes en situation de précarité. Journées du
PRAPS, 9-10 septembre 2008, Colmar.
o
PIRET B. (2008) « Pathologie mentale et précarité : les étrangers accueillis au sein du réseau RESPIRE ».
Intervention à la réunion plénière de la plate-forme « santé précarité », 9 octobre 2008, Communauté Urbaine
de Strasbourg.
o
PIRET B. (2008) « Y a t-il une spécificité dans la prise en charge des migrants », Intervention sur la
souffrance psychologique. Rencontre régionale autour des enjeux de l’intégration et de la lutte contre les
discriminations, organisée par la CLAPEST, 18 novembre 2008, CRA.
Collaborations nationales et internationales:
o
TriRegio-Ntezwerk Psychotraumatologie : Réseau international de psychiatres et thérapeutes (Suisse,
Allemagne, France).(Voir le site : http://www.triregionetzwerk.eu/)
Les Journées de Parole sans frontière
Ces journées, organisées 3 fois par an, sont devenues un rendez-vous très suivi pour de très nombreux
professionnels de la région (et d’ailleurs) et constituent un temps de formation et de rencontre sur les pratiques,
comme de réflexion et d’analyse des enjeux liés à l’immigration, l’exil, l’accueil de l’étranger, le travail en réseau,
l’articulation entre les champs de compétences et les disciplines, etc.
Les programmes des Journées et les actes sont en ligne sur le site de Parole sans frontière (www.p-s-f.com). (Voir
plus loin, rubrique IV, « Les journée de PSF », p. 36)
F) Participation aux travaux préparatoires à la mise en place d’une plate-forme d’accès à la
santé (PRAPS – DDASS Bas-Rhin)
La coordinatrice Maria Esperanza MOKBEL a participé à
o
Réunions et entretiens préparatoires.
o
Journée de présentation du réseau.
o
Elaboration de panneaux explicatifs.
o
Elaboration des outils de communication publiés en 2008.
-17-
2°) TRAVAIL D’ACCUEIL PSYCHOLOGIQUE ET D’ORIENTATION DES
PATIENTS ET DES FAMILLES
Le partenariat avec l’Association Plurielles
Ce qui était à l’origine une permanence d’écoute psychologique, mise en place en 2003, et animée par Maria
Esperanza MOKBEL, coordinatrice de RESPIRE, a évolué au fil des années vers un vrai partenariat. C’est la première
expérience de cette sorte avec une association. Elle permet l’accueil et le suivi d’une population en grande souffrance
psychique et qui n’aurait pas pu consulter directement dans une structure d’accueil et des soins.
Ce travail a permis à certaines femmes de s’engager dans une vraie démarche de psychothérapie et aussi de
pouvoir être orientées vers d’autres lieux de consultation. Ce travail en partenariat a été possible grâce à
l’engagement actif des salariées et bénévoles de l’association.
Une partie importante des femmes fréquentant l’association a bénéficié du travail de la coordinatrice, notre
objectif commun avec Plurielles étant de les familiariser avec le rôle du psychologue.
Cet objectif est atteint, les femmes se rendent avec moins d’appréhension avec leurs enfants en consultation spécialisée,
(amènent avec moins d’appréhension leurs enfants en consultation spécialisée), quand l’école ou les travailleurs
sociaux le suggèrent, (pour ne citer qu’un exemple).
Cette année notre action s’est encore diversifiée et le projet de la coordinatrice de mise en place d’un groupe de
parole ouvert aux femmes de toute origine et axé sur l’exil, la féminité et la maternité en terre étrangère a remporté
un grand succès auprès du public concerné. La coordinatrice a animé :
-
six groupes de parole auxquels ont participé des femmes de vingt origines différentes.
-
un après-midi débat en présence des bénévoles et salariés de l’association
La coordinatrice a aussi assuré :
-
quatre réunions de coordination,
huit permanences,
deux réunions d’appui technique,
de nombreux contacts téléphoniques pour assurer le bon déroulement des différentes activités.
Les permanences d'accueil et d’orientation en psychologie transculturelle au sein des Centre
Médico-sociaux de la ville de Strasbourg
Comme indiqué plus haut (cf. chapitre 1.2.), nous sommes parvenus à mettre en place :
- Une permanence d’accueil psychologique interculturel au CMS 1 rue de la Fonderie
- Une permanence d’accueil psychologique interculturel au CMS 12, rue de L’Engelbreit
La ville de Strasbourg participe à l’action en hébergeant les psychologues accueillants et en assurant le
financement des interprètes.
Une convention a été signée dans ce sens entre Parole sans frontière et la Ville de Strasbourg, en date du 1er juillet
2005.
Un gros effort d’information et de prise de contact personnalisé avec les équipes de la part des psychologues de
RESPIRE a été déployé afin de faire connaître aux partenaires cette nouvelle possibilité.
Outre l’accueil d’usagers, les psychologues présents sont largement sollicités pour des appuis techniques, des
demandes d’éclairage à propos de situations, que la proximité de travail en un même lieu rend désormais plus facile
et moins formelle.
-18-
Consultation transculturelle de la Rue de la Fonderie assurée par Maria Esperanza MOKBEL
L’objectif de cette consultation étant surtout de multiplier les lieux d’accueil de demandes adressées par nos
différents partenaires à la coordinatrice, les patients que nous rencontrons ne nous sont pas adressés forcement
par les travailleurs sociaux du CMS.
Ainsi les demandes émanent de tous les partenaires du réseau et sont, par conséquent, très diversifiées.
La coordinatrice prend elle-même les rendez vous avec les patients et les interprètes.
Les patients peuvent être orientés vers d’autres partenaires du réseau.
Par ailleurs, dans le cadre du partenariat avec la mairie, la coordinatrice du réseau est sollicitée régulièrement
par les travailleurs sociaux de différents services de la mairie pour des renseignements, conseils et appuis
techniques.
13 permanences ont eu lieu rue de la Fonderie en 2008.
Elles ont donné lieu à 44 rendez vous.
34 heures d’interprétariat ont été utilisées.
Cette permanence s’avère très importante pour donner plus de moyens d’intervention, de souplesse et de
cohérence aux fonctions et au travail de la coordinatrice.
Permanences au CMS de la rue de Engelbreit et de l’Elsau, assurées par Virginie LEFEUVRE
Les permanences ont lieu pour moitié du temps à la rue de l’Engelbreit (Koenigshoffen) et pour moitié à
l’Elsau.
12 permanences ont été assurées à Koenigshoffen et 4 à l’Elsau.
41 consultations ont été effectuées
11 patients différents (9 femmes, dont une mineure non isolée et 2 hommes).
Les situations à l’origine des rendez-vous ont été pour la plupart signalées par les travailleurs sociaux de l’unité
territoriale Sud Ouest, ce qui confirme la bonne implantation locale de la permanence mais suggère d’étendre
l’information à un territoire géographique plus large (théoriquement, les autres circonscriptions voisines
peuvent aussi profiter de ces permanences).
32 heures d’interprétariat ont été réalisées.
Les personnes orientées vers la permanence :
1 mineure, 1 femme entre 20 et 25 ans, 7 femmes entre 40 et 55 ans.
2 hommes entre 25 et 30 ans.
Origine des patients : Turquie (4), franco-turque (1), Bosnie (1), Géorgie (1), Franco-russe (1), Cuba (1),
Cameroun (1), Afghanistan (1).
Ces patients ont été orientés par :
Une psychologue scolaire (1), une psychologue de la ville (1), le CMS de Koenigshoffen (4), le CMS Elsau (1),
le Pôle réfugiés (2), un psychologue de Médecins du monde, une démarche personnelle (1).
Certains patients ont été orientés vers :
La coordinatrice de Respire (1), une psychologue de la ville (3), la consultation transculturelle (1), le service
de pathologie professionnelle (1), le Pôle réfugiés (5).
Les patients : trois patientes déjà suivies en 2007, trois patientes suivies en psychiatrie (dont deux en sortie
d’hospitalisation), et qui souhaitaient une prise en charge complémentaire de la médecine.
Pour cinq d’entre elles, dans un parcours d’exil, c’était le premier contact avec un psychologue. Deux ont
obtenu le statut de réfugié depuis plus de deux ans, une en demande d’asile, une personne est en formation
professionnelle et un enfant est en difficulté scolaire et adressée par une psychologue scolaire.
Les relations avec les équipes des structures qui accueillent la permanence : le temps de permanence est un
-19-
moment privilégié repéré par les membres de l’équipe pour prendre contact avec la psychologue, de manière
informelle ou par téléphone. Ces moments d’échange portent autant sur des appuis techniques que sur des éléments
d’organisation et des orientations de patients.
Les suivis en cours, de même que les consultations ponctuelles confirment la pertinence du repérage effectué en amont
par les travailleurs sociaux, témoignant d’une plus grande sensibilité aux difficultés psychologiques des migrants.
La permanence d'accueil psychologique interculturel
KAPTAN
de Bischwiller assurée par Ahmet
Une permanence d'accueil psychologique interculturel turcophone a pu se mettre en place à partir d’avril 2004.
Elle est hébergée dans les locaux de la Maison des services (48 rue Clemenceau à Bischwiller).
L'accueil des personnes se fait en collaboration avec le secrétariat de la CASS. La permanence est assurée par un
psychologue expérimenté turcophone, ce qui évite pour l'instant le recours à des interprètes puisque les consultants
sont de langue turque (ou française pour les enfants de ces familles).
Le bilan de cette permanence pour l’année 2008, est le suivant :
20 permanences, avec 100 consultations au total.
33 patients ont été accueillis, dont 11 mineurs, et 22 adultes (6 hommes et 16 femmes).
Elle accueille des personnes qui ne parlent pas le français, dont la mobilité est réduite ou qui sont réticents à
rencontrer un psychiatre, personnage encore associé à la folie dans leur culture. Très rapidement le bouche-à-oreille
a fonctionné et des personnes se sont adressées spontanément au secrétariat après avoir appris l'existence de cette
consultation par des amis. Les situations rencontrées sont diverses mais relèvent toutes de souffrances psychiques
qui excèdent les compétences des travailleurs sociaux tout en ne relevant pas de celles des équipes médicopsychiatriques de secteur. C'est la démonstration de l'utilité d'un niveau intermédiaire d'intervention, d'accès facile,
et pouvant remplir une fonction de prévention. Des contacts ont été pris avec diverses aux associations locales
(Bischwiller et Haguenau) pour les informer sur la consultation, les patients habitant à Bischwiller, Haguenau et
Soufflenheim.
Ahmet KAPTAN rapporte : « Cette consultation est un concentré de la situation des Turcs en Alsace. Les femmes y sont
en majorité, souvent séparées, en instance de divorce, soit rencontrant des conflits conjugaux. Ces personnes sont arrivées en
France au titre du regroupement familial, des épouses ou des enfants, mais d’autres sont la troisième génération en France, des
enfants ou des adolescents.
Certaines femmes ont subi des mariages forcés. Des jeunes filles qui veulent échapper à la pression sociale et /ou familiale
sont fiancées sur Internet de Turquie.
Deux situations relèvent de la psychiatrie : une femme dont le mari a été lui-même hospitalisé à Brumath, puis leur fille du
fait de la violence au domicile familial.
Une femme qui prend la décision de divorcer, quelle que soit la cause invoquée, est bannie de sa famille, même si le mari est
en prison, même si le mari est violent physiquement. Lorsque le mari accompagne sa femme à la consultation, et qu’elle souhaite
divorcer, il attend que le psychologue la dissuade de se séparer de lui. L’entourage est très étouffant, la femme étant souvent sous
l’influence de la famille du mari.
10 personnes sont reçues par matinée en moyenne. »
Pendant l’année 2008, les règles de fonctionnement de la consultation n’ont pas changé : elle a lieu une fois tous
les quinze jours en moyenne (20 permanences annuelles), et les rendez-vous sont pris soit par le secrétariat du CMS
soit directement chez le psychologue.
-20-
La consultation dédiée aux demandeurs d’asile et réfugiés politiques du Pôle Réfugiés par
Virginie LEFEUVRE (de janvier à août 2008)
(Voir le rapport d’activités 2007 de RESPIRE pour les détails de la mise en place du « pôle réfugiés », et le rapport
final du « pôle réfugiés » pour le bilan exhaustif, disponible sur demande).
DE JANVIER 2008 A AOUT 2008:
Les consultations au local de l’association (8 rue de Sébastopol)
35 patients ont bénéficié d’un suivi.
263 rendez vous prévus et 59 consultations effectuées (17 hommes, 18 femmes, 32 patients en demande
d’asile).
29 patients nécessitant la présence d’interprète.
Les services ayant orienté vers le pôle réfugiés
- Consultation transculturelle des HUS
- Thémis (association pour le droit des enfants),
- Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada) Adoma
- École Albert Schweitzer, Schiltigheim
- Accueil parent/enfant CASAS
- Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada) Saint Charles
- École internationale Schuman
- Centre médico-social Engelbreit
- Centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) Cité relais
- Foyer Notre Dame
- Collectif pour l’accueil des solliciteurs d’asile à Strasbourg (CASAS)
Interprétariat 151 h effectuées
Orientations extérieures
- Policlinique psychiatrique,
- Permanence RESPIRE, Koenigshoffen
- Permanence RESPIRE, CMS Engelbreit
- Association Primo Levi (Paris)
- Psychologue scolaire
- Association Regain
- CMP Robertsau
- CMP Bischheim
- CMP rue de Berne
- Consultation pédiatrique Protection Maternelle et Infantile
- Centre Médico-Psycho-Pédagogique Esplanade.
L’accueil et l’accompagnement psychologique de familles au CASAS en 2008
Dans l’objectif de favoriser une prise de contact avec les parents et les enfants, la psychologue en charge du pôle
réfugiés a proposé de s’installer à l’accueil de CASAS avec une interprète professionnelle russophone et de quoi
dessiner, modeler, jouer, s’exprimer autrement qu’avec des mots.
Ces temps de rencontres informels ont permis de confirmer la difficulté des parents de se séparer de leurs enfants
dans ce contexte d’imprévisibilité, d’urgence, d’insécurité, la difficulté des enfants de s’inscrire dans des jeux en
interactions avec un autre adulte ou un autre enfant sans une démarche progressive de mise en confiance avec
l’interprète la psychologue et le parent.
Les échanges instaurés avec les enfants ont favorisé l'intérêt des parents et leur ont permis d'échanger à son
propos, de se recentrer sur l'enfant, et de partager un moment apaisé autour de préoccupations parentales, dégagé
de l’urgence des demandes matérielles telles qu’elles s’adressent habituellement à CASAS.
-21-
La verbalisation de ces préoccupations et le partage de son expérience de parent participe d’une démarche de
prévention constructive ayant permis de dénouer des situations où la relation parent enfant était en souffrance (dans
le cadre des échanges informels, par des orientations vers des consultations spécialisées ou le pôle réfugiés)
Le retour de l'équipe a été très positif, cette respiration des familles facilitant leur travail sur dossier et apaisant
l'atmosphère tendue des permanences.
Cette action innovante est dans l'esprit du réseau RESPIRE, en tenant compte de la spécificité des situations, ne
permettant pas toujours à une « demande » classique de prise en charge psychothérapique de se formuler, les
demandeurs d'asile étant pressés par des considérations matérielles objectivement inquiétantes. Le partenariat avec
CASAS a permis d'imaginer un dispositif informel et ouvert (respectant les réticences éventuelles du public), allant à
la rencontre des demandeurs d'asile, sans être intrusif. PSF a ainsi rempli ce rôle de niveau intermédiaire qu'elle
assure depuis plus de 8 ans, en proposant une « offre » de soin psychique adapté à une situation de grande précarité
et à un public qui se retrouve sans ses repères, culturels, géographiques, etc.…, ce qui rend difficile l'accès aux soins.
De tels dispositifs sont grandement appréciés des professionnels, qui ne souhaitent pas « médicaliser » ou
psychiatriser les personnes en situation de précarité, mais qui constatent par ailleurs les difficultés psychologiques
que celle-ci peut engendrer.
Bilan quantitatif
10 permanences Accueil parents enfants
20 H d’interprétariat russophone
Nombre de familles rencontrées: 20
Mères isolées : 4
Père isolé : 1
Nombre d’enfants rencontrés : 31
0-3 mois : 2
3-6 Mois : 3
6-18 mois : 4
18 mois – 3ans : 5
3-6 ans : 10
6-12 ans : 6
+ de 12 ans : 1
Total des enfants de moins de trois ans (préscolaires) : 14
Total des enfants entre 3 et 12 ans, non encore scolarisés : 16
(seule une enfant de trois ans était scolarisée en première année de maternelle)
Origines :
Somalie : 1
Liban : 1
Cameroun : 1
Tchétchénie : 11
Russie : 1
Azerbaïdjan : 1
Arménie : 1
Géorgie : 1
Kosovo : 1
Serbie : 1
Les permanences ont eu lieu lorsque de nombreuses familles tchétchènes sont arrivées à Strasbourg ; elles ont
constitué la majorité des personnes rencontrées par la psychologue. Les enfants en bas âge étaient nombreux,
justifiant cet accueil spécifique d'urgence afin de mieux connaître les besoins des familles et des professionnels
accueillants. Certaines rencontres ont donné lieu à une orientation vers la consultation psychothérapique et vers des
professionnels de secteur en psychiatrie, pédopsychiatrie et pédiatrie.
-22-
Les consultations au local de l’association assurées par Virginie LEFEUVRE (de septembre à
décembre 2008)
L’obtention de fonds européens, bien que non renouvelés pour l’année 2008, a permis à l’association de se doter
d’un local où centraliser ses activités. S’y déroulent désormais les activités de fonctionnement de l’association
(réunions, poste administratif, séminaires), ainsi que des consultations.
Pour le public en grande précarité, tant matérielle que psychique, ce lieu neutre, sans connotation d’urgence ou
médicale se révèle particulièrement adapté.
De janvier à août 2008, les consultations et l’activité clinique ont été prises en compte dans le rapport établi dans le
cadre du « Pôle réfugiés », remis aux instances de financements européennes (Cf. ci-dessus et le rapport disponible
sur demande).
A compter de septembre 2008, les consultations se sont poursuivies au local de l’association en direction des
populations les plus vulnérables, pour lesquelles l’expérience acquise les 12 mois précédents en avait démontré
l’utilité et le bénéfice.
DE SEPTEMBRE 2008 A DECEMBRE 2008 :
32 patients
131 consultations
72 heures d’interprétariat
Partenaires ayant orientés les patients :
- La Boussole
-
CASAS
-
CMS Schoepflin
-
Médecin
-
Horizon Amitié
-
ADOMA
-
Maternité de Hautepierre
Foyer Notre Dame
-
Entraide Le Relais
-23-
3°) ORIENTATION DES PARTENAIRES,
REUNIONS D'INFORMATION
APPUIS
TECHNIQUES
ET
a) La coordinatrice Esperanza Mokbel
Une partie du temps de travail de la coordinatrice a été consacré à l'écoute des partenaires du réseau.
Certains travailleurs sociaux et bénévoles des associations appellent régulièrement pour exposer une situation
difficile ou qui touche aux limites de leur écoute.
D'autres partenaires téléphonent dans l'urgence (la veille des jours fériés, par exemple) pour exiger un rendezvous immédiatement, alors que c'est leur détresse et leur angoisse que nous devons accueillir pour leur permettre
d'assumer "la culpabilité" liée à ces jours de "vacance".
La clinique nous a appris que le temps psychique n'est pas le temps de l'urgence et que l'attente d’un rendez-vous
au lieu d’être un obstacle peut souvent susciter le désir d’une rencontre singulière avec un thérapeute.
C'est à partir de ces discussions informelles que des liens de confiance ont pu s'établir avec beaucoup de nos
partenaires, consolidant ainsi le travail en réseau.
Nous avons aussi poursuivi les réunions d'information, moins fréquentes qu'auparavant, car le réseau RESPIRE
est connu actuellement par les dispositifs médico-sociaux de la ville.
Il s’avère ainsi à l’expérience que les appuis techniques prennent le plus souvent la forme de conseils et d’écoute
individuelle, souvent téléphoniques, parfois sous forme de rencontres, suscités par des situations concrètes.
A cela s'ajoute des entretiens d'information auprès des étudiants (psychologie, école de travailleurs sociaux,
internes en psychiatrie) et des associations. Cette activité nouvelle suscite de plus en plus de demandes adressées à la
coordinatrice.
Nous constatons aussi que le réseau a acquis une dynamique propre: les différents partenaires ont établi des
contacts directs, ce qui diversifie les possibilités d’accueil du réseau.
Partenaires ayant orienté vers la coordinatrice :
- CODA
-
Home protestant
-
Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations
-
CASAS
-
CADA
-
Adoma
-
Cimade
Accueil sans frontière
-
Accueil Printemps (Horizon Amitié)
-
Accueil les Remparts
-
L’Étage
-
Caritas
-
Médecins du monde
-
CH d’Erstein
Amis et famille
-
Conseil général
-
HUS
-
Epsan
-
Démarche personnelle
-
CUS
-
Médecins libéraux.
39 réunions,
19 entretiens de renseignements,
62 orientations.
-24-
b) Réunions d’information assurées par Virginie Lefeuvre
Présentation de la consultation du Pôle Réfugiés, resituée dans le fonctionnement général de RESPIRE par Virginie
LEFEUVRE :
-
Responsable de l’unité Sud-Ouest, CUS, Mme Bernadette VALENTIN
Équipe du CMS Neuhof
-
Équipe de CASAS
-
CADA Foyer Notre Dame (Mme Linda BEG, psychologue)
-
Bénévoles d’Amnesty International,
-
Éléonore Thomasset, CMP rue de Berne
-
Directrice du CADA Hœnheim, Mme Nathalie BURGER
-
CADA Saint Charles, Sylvie BODEN, psychologue
Psychologues et bénévoles de Médecins du monde
-
Équipe du CMS Koenigshoffen
-
Mme SCHÄFFER, psychologue conseillère d’orientation
-
Association Thémis, Gaëlle LE GUERN
-
Association CLIPS (Psychologues cliniciens de Strasbourg)
-
Mme NICOLAS, psychologue de la CUS
-
M. TRAU, travailleur social CADA ADOMA,
Wafa Bouneira, psychologue du CAMPS de Schiltigheim
-
Foyer Regain, Anna GRAMM, psychologue
-25-
4°) ÉLABORATION D’OUTILS DE COMMUNICATION AU SEIN DU
RÉSEAU, INFORMATION ET PARTENARIATS, NOUVEAUX PÔLES
D’ACTION ET DE MISE EN RÉSEAU
a) Le site Internet
L’enrichissement des ressources documentaires du site s’est poursuivi.
Il devient un site de référence consulté par les partenaires locaux comme au-delà en ce qui concerne le travail en
réseau auprès des migrants.
Fréquentation du site : (Voir plus loin).
b) Plaquette d’information sur le réseau RESPIRE
Après la large diffusion de la plaquette par publipostage début 2005 auprès de l'ensemble des psychiatres du BasRhin, de la majorité des généralistes des grandes villes du département, et auprès de nombreuses associations et
structures de soins et d'aide sociale, la plaquette continue d’être un outil très utile, distribuée lors de manifestations
particulières, auprès d’acteurs divers, de collaborateurs potentiels, etc. .
c) Information et sensibilisation, recherche de partenariat et mise en réseau
L’effort s’est poursuivi au cours de l’année 2OO8 en ce qui concerne les possibilités offertes par le réseau et à la
recherche de partenariats.
d) Le groupe exil et périnatalité de Parole sans frontière, animé par Virginie Lefeuvre
En septembre 2007, la commission Périnatalité a détaillé un argument pour le groupe de travail, reposant sur
un principe de co-animation (psychologue, médecin de PMI).
Il s’agit pour cette commission :
de favoriser une perspective transdisciplinaire pour analyser les enjeux de la construction du sujet
autour du devenir père, devenir mère et enfant dans le contexte spécifique de l’exil,
d’interroger les effets de la violence politique et de la torture dans le double contexte de la migration
et du tems périnatal,
de penser les effets sur le sujet des contextes sanitaires, socio-économiques et politiques dans
lesquels se déroule le temps de l’accueil de l’enfant, et de réfléchir aux profonds remaniements psychiques
constatés par les intervenants de terrain,
de proposer des rencontres et des transmissions d’expérience avec des professionnels engagés sur le
terrain pour enrichir notre réflexion,
à plus long terme, de partir des observations et recherches formulées pour analyser, adapter ou
innover à travers des dispositifs au plus près des besoins des familles.
L’approche est transversale, avec les professionnels : Christine DAVOUDIAN, médecin PMI ; Lucie BARTHEL et
Johanna DYDUCH, assistantes sociales au service de pédopsychiatrie, Erstein ; Florence BECKER, psychologue
clinicienne au service maternité du CMCO, Anouk ROQUET, psychologue clinicienne au service de maternité de
l’hôpital de Hautepierre ; Geneviève ESPINASSE, assistante sociale à la Boussole, Evelyne SBERRO, sage-femme à
l’hôpital civil, Henriette SCHEU, intervenante au Furet ; Nicole STEINBERG, pédopsychiatre Erstein, Anne-Marie
Pinçon, psychologue, psychanalyste, Nicole SCHULER, Service d’Insertion et de Probation.
Une bibliographie, qui a vocation à s’enrichir, a été dressée sur le thème de la périnatalité et de l’exil.
L’année 2008 a permis la poursuite de la réflexion, avec une visée concrète, sur la possibilité d’une action, au
regard du constat dressé.
L’association a rencontré de nombreux partenaires, ainsi que des institutions (CAF, REAAP, Ville) pour échanger
sur les actions envisageables.
-26-
5°) EVALUATION QUANTITATIVE
TRAVAIL DE LA COORDINATRICE
1.
Réunions d’information, de sensibilisation, de mise en place de partenariats et de coordination du réseau :
La coordinatrice a participé à 40 réunions : DRASS : 14, PSF : 11 (réunions de fonctionnement, rencontres
avec les membres de l’association, AG, Association Plurielles : 5, Clapest : 1, CUS : 3, étudiants de l’IFSI : 2,
directrice d’école : 1, médecins du réseau : 2.
2.
Entretiens de renseignement :
22 entretiens individuels :
Médecins du réseau (4) ; assistantes sociales (2) ; infirmiers (4) ; étudiants ESTES (5) ; étudiants école
d’infirmiers (3) ; étudiants en psychologie (4) ;
3.
Participations à des journées congrès et colloques :
Journée de la femme
Journée d’action mondiale de lutte contre le Sida
Congrès de l’EPSAN
Différentes conférences et manifestations concernant l’exil, le racisme, etc.
4.
Participation à l’élaboration :
- Guide du CODELICO (Comité départemental de liaison et de coordination des services sociaux du BasRhin)
- Dépliant de la DRASS avec une interview de M.E. Mokbel
- Guide de la Précarité
- Enquête du Clapest
5.
En moyenne trois heures hebdomadaires d’appui technique et de renseignements divers par téléphone
auxquelles s’ajoute une heure et demie entre les partenaires pour l’organisation des consultations
(Migrations santé, médecins, associations, patients eux-mêmes).
6.
Orientation et évaluation des personnes et familles
62 dossiers ont été traités
19 origines différentes ont été répertoriées : Bulgarie, Réunion, Turquie, Albanie, Kurdistan, Maroc,
Arménie, Tchétchénie, Géorgie, Serbie, Ethiopie, Tchad, Nigéria, Côte d’Ivoire, Angola, Russie, Pakistan,
Algérie, Yougoslavie.
15 langues ont été utilisées : français, urdu, tchétchène, anglais, arabe, russe, espagnol, turc, arménien,
géorgien, serbo-croate, portugais, allemand, albanais.
Partenaires nous ayant adressé des patients : association caritative (2), association pour demandeurs
d’asile (12), CUS (6), EPSAN (2), Foyer d’hébergement (7), HUS (6), Médecins libéraux (6), Conseil Général
(1), Amis (6), Centre hospitalier d’Erstein (1), association d’insertion (1), démarche personnelle (5)
Il semble nécessaire de souligner que le travail d’orientation a présenté cette année des difficultés particulières.
Ceci est du en partie a plusieurs facteurs : saturation du réseau, patients présentant des pathologies lourdes, patients
en situation de clandestinité et d’errance depuis plusieurs années, des situations d’urgence et de gravité, où la
rapidité, la disponibilité et le sens clinique de la coordinatrice ont été au premier plan. A ceci s’ajoutent un nombre
croissant de suivis et de rendez vous. Nous devons aussi souligner que les partenaires qui demandent des
-27-
orientations sont plus nombreux.
AUGMENTATION SIGNIFICATIVE DE L’INTERPRÉTARIAT EFFECTUÉ PAR
MIGRATIONS SANTÉ ALSACE DANS LE DOMAINE PSYCHIATRIQUE.
Cet indicateur est le plus fiable puisqu’il mesure les effets des actions de RESPIRE (information, appuis
techniques, transfert de patients, accueil direct de patients étrangers par les CMP et Hôpitaux de jour de
secteurs, CMPP, CAMPA, etc.) sur les partenaires (que nous ne pouvons pas mesurer directement).
Les données fournies par Migrations Santé Alsace, entre 2001 et 2008, sont résumées dans le graphique et le
tableau suivants (en nombre d’heures d’interprétariat) :
Interprétariat
2500
Nom bre d’heures
2000
1500
EPSAN
CHS Erstein
1000
H.U.S.
500
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Années
Structures
H.U.S
EPSAN
C.H.S d’Erstein
Total heures
URMLA
2001
700
168
47
915
2002
1120
290
59
1469
2003
1275
432
64
1771
2004
1306
743
238
2287
2005
1500
1640
300
3440
2006
1400
2078
303
3781
2007
1125
2008
1095
1684
368
3177
1773
334
3202
115
URMLA : heures d’interprétariat assurées dans les cabinets médicaux libéraux d’Alsace
(Données : Migrations Santé Alsace).
-28-
On voit que le recours aux interprètes de Migrations Santé reste désormais stable. Un rééquilibrage été obtenu
entre les H.U.S. et les établissements périphériques (les possibilités d'accueil à la consultation transculturelles du
CHU sont en effet saturées).
Le total d’heures tend à se stabiliser, ce qui traduit sans doute une couverture bientôt optimale des besoins, mais
aussi une utilisation plus rationnelle de celles-ci (regroupement des consultations par langues, etc.).
Il faut signaler en outre que l’interprétariat est désormais financé aussi par la Ville de Strasbourg au sein des
permanences (voir plus haut).
Enfin, les psychiatres libéraux sont de plus en plus nombreux à accueillir leurs patients non francophones avec
interprètes.
Ainsi, l’effort de financement de l’’interprétariat commence à être réparti sur différentes ressources et n’est plus
laissé à la seule charge des établissements de santé.
A titre indicatif, le nombre de consultations interculturelles réalisées à la Consultation Transculturelle de
psychiatrie des H.U.S. en 2008 s’élève à plus de 1600 consultations dont les 2/3 avec interprètes.
Ainsi, grâce à l’information, à la structuration du réseau RESPIRE et aux partenariats mis en place, l’accès aux
structures d’aide sociale, psychologique ou psychiatrique continue à s’améliorer.
L’accueil psychologique et les soins psychiatriques se décentralisent et se mettent en place de façon plus
diversifiée et au plus près des populations. L’articulation avec les services sociaux et les dispositifs d’insertion est
plus facile.
-29-
6°) FINANCEMENTS
(Voir tableaux en annexe)
Sollicités pour 2008 (€)
Obtenus pour 2008 (€)
GRSP
62 000
61 000
A.C.S.E.
10 000
8 000
CPAM
800
Fonds Européen pour les
56 400
0
128 400
69 800
Réfugiés
TOTAL
L’utilisation de fonds européens nous a contraints à établir une comptabilité séparée pour les actions du réseau
Respire relevant de manière spécifique de ce financement (« Pôle réfugiés » du réseau Respire; Rapport final et
financier sur demande). L’action financée par les FER s’est déroulée sur 12 mois de septembre 2007 à août 2008.
Pour information : répartition des dépenses au sein de Respire 2008 : actions communes et pôle réfugiés.
Dépenses réseau Respire 2008
Respire (actions
communes)
580
60 achats
2 557
61 services externes
62 autres services
externes
7 522
1 997
63 impôts et taxes
45 740
64 frais de personnel
Autres
Total dépenses
Respire (Pôle
réfugiés)
5 053
3 517
3 216
1 515
30 142
58 396
43 444
Bilan financier du réseau Respire :
BILAN RESPIRE 2008
Dépenses réseau Respire
60 achats
61 services externes
62 autres services
externes
63 impôts et taxes
64 frais de personnel
Autres
Total dépenses
excédent
Solde résultat
5 633
6 075
10 738
3 513
75 882
101 840
101 840
Recettes réseau Respire
74 Subventions
CPAM
GRSP
800
61 000
ACSE
FER
8 000
14 100
Total recettes
Déficit
-
83 900
17 940
101 840
Commentaires :
-
La somme de 14 100 € en recettes 2008 correspond à un report de 50% de l’acompte de la subvention FER
-30-
versée en 2007 (28 200 €), conformément à ce que nous avions établi pour le bilan 2007.
Le non paiement du solde de la subvention FER (28 200 €, qui ne seront versés qu’après un audit qualitatif
et financier de l’action, à une date indéterminée), a provoqué de sérieux problèmes de trésorerie et un compte
déficitaire du bilan RESPIRE et du bilan global de l’association (voir tableaux plus loin), puisque l’action a été
poursuivie à son terme et les dépenses engagées.
La participation du Conseil Général s’est poursuivie par l’hébergement qu’il met à notre disposition à
Bischwiller dans le cadre de la permanence d’accueil psychologique. Le secrétariat du CMS est aussi sollicité. La
participation réelle du Conseil Général au financement des interprètes n’est pas encore acquise. Cependant, c’est
sur la base de ces expériences innovantes et de leurs résultats que nous pourrons progressivement être en position
d’établir des partenariats plus structurés et conséquents.
La Ville de Strasbourg participe également par l’hébergement des permanences et le financement des
interprètes.
-31-
CONCLUSIONS
Points de force :
Emergence d’une forte demande de soins et de soutien psychologique que les nouvelles capacités d’accueil
ont dévoilée.
Amélioration de l’accès aux soins et des attitudes professionnelles à l‘égard de la population concernée
Implication croissante des psychologues et psychiatres du service public
Changement d’attitudes professionnelles (recours accru à l’interprétariat)
Connaissance accrue du réseau sur Strasbourg et au niveau national
Sensibilité accrue vis-à-vis des populations concernées de la part des professionnels
Mise en place de permanences d’accueil interculturel dans les quartiers à forte densité de population
immigrée, qui démontrent l’intérêt de dispositifs non médicaux, situés entre les services sociaux et les
équipes de psychiatrie (associations Plurielles, C.M.S. de Strasbourg, C.M.S. de Bischwiller, interventions en
PMI, etc.).
Demande d’accompagnement et d’appui technique dans le domaine de l’interculturel de la part des
travailleurs sociaux, des associations et des professionnels de santé mentale
Nouvelle possibilité d’accueil spécifique des populations vulnérables au local de l’association
La sensibilisation aux problèmes interculturels en matière de santé mentale et de psychopathologie amène
certaines équipes à de nouvelles actions dans ce domaine (notamment par la mise en place de consultations
orientées vers l’interculturel dans certains secteurs de psychiatrie, ou la création de groupes de travail …)
Les secteurs de santé mentale réagissent dans l’ensemble favorablement à la création de RESPIRE, mais le
degré d’engagement dans la pratique interculturelle, et en direction des populations en précarité et en
difficulté d’insertion dépend de la sensibilité propre à chaque équipe. Un long travail de sensibilisation doit
être poursuivi par le biais de contacts personnels, et à l’occasion de difficultés précises rencontrées sur le
terrain
Intégration de l’expérience parmi des expériences comparables en France et à l’étranger afin d’en tirer des
éléments d’un modèle possible à répliquer (participation à des échanges, congrès, communication
internationale via Internet, etc.). Respire s’inscrit désormais dans un réseau national et même international
grâce aux collaborations mises en place.
Les perspectives de développement de RESPIRE sont ainsi variées et nombreuses, leur mise en œuvre
dépendra de l’obtention d’un financement réellement partenarial. Le GRSP et l’ACSÉ ont permis à l’action
de se poursuivre au cours de l’année 2008.
Limites et axes à développer :
Effort à poursuivre en direction des dispositifs de la Ville (et autres municipalités) pour d’autres
implantations dans les quartiers concernés (Hautepierre, Neuhof, Port du Rhin, etc.) et le Département :
information et sensibilisation au nouvel outil disponible.
Interprétariat dans les associations, et auprès les psychologues libéraux.
Une consolidation du réseau est souhaitable tant en termes de fonctionnement que de financement.
L'obtention de subventions européennes a été une première étape (obtenue pour fin 2007), mais ce type de
financement s’avère impossible à assumer pour une petite structure sans trésorerie suffisante. Les
demandes de financements pour 2009 vont transiter par le dispositif des CUCS afin de mobiliser de plus
nombreux financeurs et d’inscrire l’action de manière plus claire dans le cadre de la politique de la Ville.
Strasbourg, le 10 juillet 2009
Dr Bertrand PIRET, Responsable de RESPIRE, Président de Parole sans frontière.
-32-
III. Les actions menées au CEFR (Centre d’Entraide aux Français Rapatriés)
Objectifs et modalités
Les années précédentes, grâce à la mise en place du réseau RESPIRE, avaient permis de déceler d’importants
besoins d’accompagnement psychologique des résidents du CEFR comme de l’équipe de travailleurs sociaux.
Une fois les besoins précisés et définis, et des modalités d’intervention expérimentées dans le cadre de
RESPIRE, il a été possible de mettre en place un dispositif d’intervention propre, directement financé par le CEFR :
1°) Une psychologue de Parole sans frontière anime tous les mois une réunion de supervision auprès de l’équipe de
travailleurs sociaux (Martine Chessari-Porée du Breil),
2°) Elle assure à la demande l’accueil psychologique, le bilan et un accompagnement psychologique et
psychothérapique de certains résidents ou familles en souffrance psychologique.
Cette modalité permet de résoudre sur place un certain nombre de difficultés tout en adressant sans retard aux
acteurs compétents les cas nécessitant une intervention spécialisée.
Financement :
-
Réunions de supervision : montant forfaitaire annuel
-
Accueil et suivis de familles : facturation forfaitaire par famille
-33-
IV. FORMATION - ENSEIGNEMENT – SENSIBILISATION - RECHERCHE
ET TRAVAUX SCIENTIFIQUES
L’association Parole sans frontière est enregistrée sous le numéro 42 67 02451 67 auprès du service de la Formation
Professionnelle de la Préfecture de la Région Alsace.
Plusieurs axes de formation sont à dégager :
1°) Publications de l’association ……………………………………………..
P. 35
2°) Le séminaire «d’introduction à la clinique interculturelle»,
Les Journées de Parole sans frontière
…………………………………………………..
P. 36
3°) Les autres séminaires ………………………………………………………….
P. 38
4°) Les formations, enseignements et autres interventions ..................................
P. 39
5°) Les travaux de recherche ……………………………………………………………..
P. 41
-
Commission « Exil et périnatalité »
-
Publications scientifiques
-
Échanges et collaborations scientifiques
-
Directions de thèses et mémoires
-34-
1) Publications
Un effort de publication est poursuivi afin que soient diffusés les actes du séminaire « Psychiatrie,
psychothérapie et culture(s) ». Les volumes de «Psychiatrie, psychothérapie et culture(s)» contiennent les
actes des conférences des 6 premières années du séminaire, et parfois d’autres travaux portant sur le même
thème. Ils constituent un outil de réflexion de base pour tous les chercheurs et acteurs concernés, mais sont
malheureusement épuisés.
Les volumes épuisés sont progressivement mis en ligne sur le site Internet de Parole sans frontière.
Voir sur le site Internet de l’association les sommaires et les textes des différents numéros :
I. «Préliminaires» ;
II. «Psychothérapie interculturelle ?» ;
III. «Les passagers du Maghreb» ;
IV. «Le traumatisme et l’effroi» ;
V. «Qu’est-ce que l’étranger ?» ;
VI. «Au réel de la frontière»
Les actes des séminaires VII (“La haine du père”, 96-97) et VIII (“Pulsion de mort et humanisation”, 97-98) sont
parus sous forme d’ouvrage en 2008 aux éditions de l’Harmattan sous le titre :
« La haine, l’étranger et la pulsion de mort »
(Sous la direction de PIRET B.), L’Harmattan,
Paris.
A paraître :
IX. “L’exclusion du transfert” (98-99)
X. “Temps et transmission” (99-2000)
XI. “Penser la différence: de la différence culturelle à la différence sexuelle » (2000-2001)
Les actes du colloque de Parole sans frontière – Société de psychiatrie de l’Est de mars 2002 ont été publiés
par la Revue Française de Psychiatrie et de Psychologie médicale : N° 61 de décembre 2002.
Les actes du colloque franco-algérien de 2003 sont désormais en ligne sur le site Internet de l'association.
Voir le site Internet de l’association pour l’ensemble des parutions, les sommaires des actes des séminaires et
les textes en ligne disponibles.
-35-
2) Les « Journées de Parole sans frontière »
(Séminaire d’introduction à la clinique interculturelle)
Objectifs
La mise en place de cet enseignement en 1998 a eu pour objectifs de sensibiliser les psychiatres et les
psychologues en formation aux spécificités de l’accueil et de la prise en charge des patients migrants. Une telle
implication a déjà permis la collaboration de nouveaux psychiatres motivés à la consultation polyglotte et au réseau
RESPIRE, permettant de répondre à une demande de soins croissante.
Cette année 3 journées de formation ont eu lieu. Les programmes s’orientent vers une organisation
thématique des journées qui permet de rassembler sur un même thème des professionnels de divers horizons.
Financement : néant (bénévolat)
Partenariat : Faculté de Médecine (locaux)
PUBLIC : Internes DES et DIS de psychiatrie ; étudiants de DESS de psychologie clinique interculturelle;
travailleurs sociaux; associations concernées, personnes sensibles à ces questions.
LIEU : Amphithéâtre de la Clinique Psychiatrique, Hospices Civils de Strasbourg.
INSCRIPTIONS : Secrétariat de la policlinique psychiatrique : 03 88 11 62 15.
DATES : Vendredi 18 janvier 2008, Vendredi 28 mars 2008 et Vendredi 16 mai 2008
PROGRAMME - Session 2008
INTERVENANTS
Philippe AIDAN, Sociologue, Directeur adjoint du COMEDE (Paris), co-auteur de « Persécution des femmes »
Özge BINER, Sociologue, Strasbourg et Turquie
Claude BOUKOBZA, Psychologue, psychanalyste, membre d’ « Espace analytique », rédactrice en chef de la
revue « Figures de la psychanalyse »
Armando COTE : Psychanalyste, association « Primo Levi », Paris
Abdelhak ELGHEZOUANI : Psychologue, association « Appartenance », Suisse
Jean-Richard FREYMANN, Psychiatre, psychanalyste, président de la FEDEPSY, dernier ouvrage paru : « Éloge de
la perte », éd. ERES
Fatih KARAMAN, Psychiatre, psychanalyste,
Michel LÉVY, Psychanalyste, psychiatre, FEDEPSY
Yassaman MONTAZAMI, Psychologue et formatrice, COMEDE, co-auteur de « Persécution des femmes »
Bertrand PIRET : Psychiatre, psychanalyste, Consultation Transculturelle (H.U.S.), Parole sans frontière
Peter STREB, Psychiatre, services psychiatriques et psycho-traumatologiques externes de Bâle-campagne
Eléonore THOMASSET, Interne en psychiatrie, Parole sans frontière
Alain VANOETEREN, Psychologue, association « Ulysse », Belgique
Alexandra von WEBER : Juriste, Bureau de consultation pour les demandeurs d’asile de la région de Bâle
Nadine WEIBEL : Anthropologue, associée au laboratoire du CNRS « Société, droit et religion en Europe »
(Strasbourg)
-36-
Vendredi 18
janvier 2008
Le traumatisme
Vendredi 28 mars 2008
Femmes en exil
Vendredi 16 mai 2008
Accueil psychologique des
réfugiés : expériences européennes
9h00 – 10h30
Le traumatisme : questions Être mère en situation d’exil :
cliniques
et « Je préfère ma douleur
psychopathologiques,
d’aujourd’hui à celle d’hier »
conséquences pour l’écoute
(une écoute spécifique?)
Conséquences des politiques nationales
sur les dispositifs d’accueil des
demandeurs d’asile des demandeurs
d’asile en Europe
Intervenants d’Allemagne, de Suisse,
de Belgique, de Turquie et de France
Bertrand PIRET
Claude BOUKOBZA
Quelle est la place du désir
dans le traumatisme?
Voix féminines et religions : Idem
nouveaux regards sur le croire
Jean-Richard FREYMANN
Nadine WEIBEL
En guérir?
Femmes exilées et violences
spécifiques
Philippe AIDAN et
Yassaman MONTAZAMI
Idem
Positions et travaux du
Conseil de l’Europe et du
HCR (sous réserve)
Témoignages de CASAS
Idem
10h45 – 12h15
14h00 – 15h30
Michel LEVY
15h45 – 17h15
Politique contemporaine du
traumatisme. Approches
anthropologiques
Éléonore THOMASSET
Lieu
Amphithéâtre de la clinique Amphithéâtre de la
psychiatrique
clinique psychiatrique
-37-
Amphithéâtre de la clinique
psychiatrique
3) Les autres Séminaires
Qu’est-ce qu’analyser aujourd’hui?
Définir la cure analytique par rapport à un cadre type est insuffisant. Freud, dès 1919, en appelait pour
l’avenir à l’existence d’établissements où seraient proposées des psychanalyses gratuites en direction des
populations démunies, sous peine de voir la psychanalyse devenir le privilège d’une élite.
Qu’en est-il aujourd’hui de cette question, alors même que de nombreux psychanalystes interviennent dans
des cadres pour lesquels on entend encore dire que la psychanalyse serait impossible (avec des « étrangers », des
personnes en grande précarité…).
La pression de la précarité économique barre-t-elle l’accès à la question de l’inconscient? C’est à une révision
des notions fondamentales comme celles de la demande, du transfert, de l’interprétation psychanalytique que
mène cet examen des effets de l’écoute auprès de populations défavorisées. Cette révision pourrait permettre
d’éviter les hypothèses lourdes et hasardeuses que nous rencontrons à propos de « nouvelles pathologies » ou de
« nouvelles économies psychiques ».
Du point de vue théorique, la question est celle de l’articulation de la psychanalyse avec la question sociale et
politique.
Du point de vue historique, elle peut être abordée par l’invention de dispositifs psychanalytiques destinés à
offrir une écoute aux populations démunies.
Rythme : mensuel. (Voir le site Internet pour de plus amples détails)
Séminaire « Anthropologie et psychanalyse » : l’interdit de l’inceste
La question de l’inceste est au cœur de l’anthropologie comme de la psychanalyse. Pour la psychanalyse,
l’interdit de l’inceste est fondateur de la subjectivité; pour l’anthropologie, cet interdit est au fondement même
de ce qui caractérise l’humanité.
L’anthropologie a mis en évidence l’existence généralisée de la règle de l’interdit de l’inceste dans toutes les
sociétés, plusieurs théories ont tenté de rendre compte de l’universalité de cette règle. Du côté de la
psychanalyse, un long chemin a été parcouru de Freud à Lacan, depuis la fiction de la horde primitive de
« totem et tabou » à la conception structuraliste du second.
Une distinction s’impose : l’interdit social de l’inceste n’est pas, jusqu’à preuve du contraire, équivalent à
l’inceste psychique freudien. L’interdit psychique ne résulte pas d’un interdit, mais plutôt d’un impossible,
tandis que l’interdit social de l’inceste n’est que la forme négative d’une prescription positive d’alliance. Quant à
la conception structurale de l’interdit de l’inceste à partir de l’œuvre de Lacan, elle aboutit à l’idée que la loi de
l’interdit est consubstantielle à la nature même du désir humain.
(Voir le site Internet pour de plus amples détails)
- 38 -
4) Les formations, enseignements, sensibilisation
La formation et la sensibilisation des acteurs à la dimension interculturelle s’est poursuivie grâce aux multiples
interventions des membres de l’association dans :
•
les congrès scientifiques,
•
dans le cadre de la Faculté de Médecine
•
au sein de différentes écoles de formation (éducateurs, infirmières, assistantes sociales, etc.),
•
auprès des équipes de travailleurs sociaux,
•
des équipes psychiatriques ou
•
auprès d’associations concernées (CIMADE, CASAS, etc.).
La création de RESPIRE a fait émerger une demande accrue dans ce domaine (Cf. plus haut et en annexe le bilan de
RESPIRE).
FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE
Les membres de Parole sans frontière ont organisé et assuré plusieurs formations professionnelles,
notamment auprès de l’équipe soignante du Centre de la Mère et de l’Enfant (Colmar), Service de Psychiatrie
Infanto- Juvénile (Elsau, Strasbourg) (Voir site Internet pour le détail).
ENSEIGNEMENT / FORMATION
Institut de Psychologie : poursuite de la collaboration avec l’Institut de Psychologie dans le cadre de
l’enseignement du DESS de psychologie clinique interculturelle (Mme Pradelles de Latour) jusqu’en 2005-2006 :
«Cours d’introduction critique à la clinique interculturelle» (B. Piret, A. Kaptan, E. Mokbel) et du DEA du Pr.
Lesourd.
Travaux au sein de la FEDEPSY : participation aux travaux de la Commission Européenne de la FEDEPSY
(statut consultatif auprès du Conseil de l’Europe) (B. Piret, voir plus loin)
Écoles d’infirmières : interventions diverses auprès des écoles d’infirmières
ESTES : Esperanza MOKBEL et Jean-Raymond MILLEY : Exil et précarité.
Séminaires et Journées de Parole sans frontière : cf. bilan RESPIRE.
INFORMATION/SENSIBILISATION
Inscription de l’association dans le répertoire d’actions locales d’intégration de l’ADRI / ORI (1996).
Inscription dans l’annuaire des acteurs de lutte contre les exclusions (CODELI, 2002).
Nombreuses actions de sensibilisation et d’information en 2008 (Voir site Internet)
-39-
QUELQUES INTERVENTIONS DE L’ÉQUIPE DE PAROLE SANS FRONTIÈRE EN 2008
o
LEFEUVRE V. (2008) Interview avec Nicolas Chauvin pour France Bleu Alsace , 24 juin
o
LEFEUVRE V. (2008), Intervention exposition « Les dessins d’enfants et la prise en charge psychologique
des familles et enfants réfugiés », en partenariat avec le HCR, aux collèges Truffaut (17 juin), Hans Arp (16
juin), de Sarre-Union (10 juin).
o
LEFEUVRE V., participation au groupe « RESFEcoute », groupe de réflexion autour des effets psychiques
sur les parents et les enfants d’une menace de reconduite à la frontière, Association Primo Levi, 1er février,
Paris.
o
PIRET B. (2008) « Clinique de l’asile » et ritualité. Intervention au colloque 6ème rencontres Mirecurtiennes
de Psychiatrie, 16-17-18 juin 2008, Mirecourt, CH de Ravenel.
o
PIRET B. (2008) Animation de l’atelier « Rôle, place et légitimité des professionnels hors champ médical
dans la prise en compte des problématiques de santé des personnes en situation de précarité ». Journées du
PRAPS, 9-10 septembre 2008, Colmar.
o
PIRET B. (2008) Pathologie mentale et précarité : Les étrangers accueillis au sein du réseau RESPIRE.
Intervention à la réunion plénière de la plate-forme « santé précarité », 9 octobre 2008, Communauté Urbaine
de Strasbourg.
o
PIRET B. (2008) SALEN J.-M. La banalisation de la violence, texte pour le cercle du silence d’octobre 2008
o
PIRET B. (2008) « Y a-t-il une spécificité dans la prise en charge des migrants », Intervention sur la
souffrance psychologique. Rencontre régionale autour des enjeux de l’intégration et de la lutte contre les
discriminations, organisée par le CLAPEST, 18 novembre 208, CRA.
.
MISE EN PLACE DE COLLABORATIONS NATIONALES ET INTERNATIONALES :
o
TriRegio-Ntezwerk Psychotraumatologie : Réseau international de psychiatres et thérapeutes (Suisse,
Allemagne, France).
o
Collaboration avec le Dr Christine Davoudian, médecin PMI, Saint-Denis (93), présentation d’un film
(groupe de parole de femmes enceintes ou récemment accouchées en situation d’exil et de précarité)
o
Intervention d’Arnaud Veisse (COMEDE) aux Journées de Parole sans frontière
o
Participation à la rédaction du guide du COMEDE 2006.
-40-
5) Les travaux de recherche
Commission « Exil et périnatalité »
Une commission « Exil et périnatalité » a été créée lors de l’assemblée générale de juin 2006, sous la
responsabilité de Virginie Lefeuvre. Elle a débuté ses travaux en regroupant divers professionnels intéressés
pour échanger à partir de leur pratique sur les questions que posent l’accueil et la prise en charge des femmes
exilées isolées enceintes ou jeunes accouchées.
Objectifs et modalités
Argument pour le groupe de travail de la commission périnatalité et exil de PSF 2007
Ces rencontres ont pour objectifs :
- de favoriser une perspective transdisciplinaire pour analyser les enjeux de la construction du sujet autour du
devenir père, devenir mère et enfant dans ce contexte spécifique qui est celui de l’exil.
- d’interroger les effets de la violence politique et de la torture dans le double contexte de la migration et du
temps périnatal (le projet d’enfant, la grossesse, la naissance…)
- de penser les effets sur le sujet des contextes sanitaires, socio-économiques et politiques dans lesquels peut
être amené à se vivre ce temps de l’accueil de l’enfant et comment s’accueille ce temps de profond remaniement
psychique dans les institutions médico-sociales, à partir des pratiques de chacun.
- de proposer des rencontres et transmissions d’expériences avec des professionnels engagés sur le terrain
pour enrichir notre réflexion
- à plus long terme, de partir de nos observations et recherches partagées pour analyser, adapter ou innover
des dispositifs au plus près des besoins des familles.
Au cours de l’année 2008, la Commission s’est réunie à de nombreuses reprises (7 mars, 18, 11 septembre,
novembre) afin de poursuivre sa réflexion et d’explorer des pistes d’actions concrètes.
Il a été ainsi dressé un constat sur la situation des parents :
-
une errance et un isolement des mères
une grande promiscuité
le fonctionnement sectorisé (le changement d’hébergement renvoie à des services médico-sociaux différents)
empêchant une continuité de la prise en charge,
nécessité d’aller vers les familles de manière informelles dans des lieux facilement accessibles qu’elles
fréquentent déjà,
difficulté de formuler une demande,
les psychologues de maternité ne rencontrent que très rarement des mères en demande d’asile ou sans
papier, et lorsqu’elles le peuvent, la prise en charge est très courte,
le recours à l’interprétariat n’est systématisé ni dans les maternités, ni dans les consultations PMI,
un interprétariat « improvisé », soulevant les questions de confidentialité, de la neutralité de l’interprétariat
et l’impact des paroles tant sur les personnes que sur l’interprète désigné à défaut (membre de la famille,
professionnel du service).
La psychologue Virginie Lefeuvre a proposé de mettre en place, en étroite collaboration avec CASAS, un accueil
Parents/enfants avec interprète lors des permanences d'accueil de CASAS dans leurs locaux.
L'équipe de CASAS a sollicité la psychologue sur la situation de nombreuses familles avec des enfants en bas âges,
en situation d’extrême précarité arrivées en décembre 2007 à Strasbourg. L’analyse de cette situation de crise a
permis de mettre en lumière de manière plus large différentes préoccupations des professionnels eu égard à l’accueil
des enfants en général à CASAS.
Celles-ci s’articulaient autour de différents repérages :
-41-
Ces temps de rencontres informels ont permis de confirmer la difficulté des parents de se séparer de leurs enfants
dans ce contexte d’imprévisibilité, d’urgence, d’insécurité, la difficulté des enfants de s’inscrire dans des jeux en
interactions avec un autre adulte ou un autre enfant sans une démarche progressive de mise en confiance avec
l’interprète la psychologue et le parent.
La verbalisation des préoccupations autour de l’enfant, et le partage entre parents participe d’une démarche de
prévention constructive ayant permis de dénouer des situations où la relation parent enfant était en souffrance (dans
le cadre des échanges informels, par des orientations vers des consultations spécialisées ou le pôle réfugiés)
Le retour de l'équipe a été très positif, cette respiration des familles facilitant leur travail sur dossier et en apaisant
l'atmosphère tendue des permanences.
Cette action innovante est dans l'esprit du réseau RESPIRE, en tenant compte de la spécificité des situations, ne
permettant pas toujours à une « demande » classique de prise en charge psychothérapique de se formuler, les
demandeurs d'asile étant pressés par des considérations matérielles objectivement inquiétantes. Le partenariat avec
CASAS a permis d'imaginer un dispositif informel et ouvert (respectant les réticences éventuelles du public), allant à
la rencontre des demandeurs d'asile, sans être intrusif. PSF a ainsi rempli ce rôle de niveau intermédiaire qu'elle
assure depuis plus de 8 ans, en proposant une « offre » de soin psychique adapté à une situation de grande précarité
et à un public qui se retrouve sans ses repères, culturels, géographiques, etc.… qui faciliteraient l'accès aux soins.
De tels dispositifs sont grandement appréciés des professionnels, qui ne souhaitent pas « médicaliser » ou
psychiatriser les personnes en situation de précarité, mais qui constatent par ailleurs les difficultés psychologiques
que celle-ci peut engendrer.
Public
Le groupe de travail
Pour une bonne dynamique de travail et d’échange, le groupe se limite à une quinzaine de professionnels de
différents horizons (psychologues, gynécologues obstétriciens, sages femmes, assistantes sociales, éducateurs,
puéricultrices, kinésithérapeutes, psychanalystes, psychiatres...)
Financement : néant
Lieu : locaux de PSF
Publications scientifiques
-
PIRET B. (2008) (sous la direction de) La haine, l’étranger et la pulsion de mort, L’Harmattan, Paris.
-
PIRET B. (2006), De l’adolescence errante d’Olivier Douville, Note de lecture pour la revue Figures de la
psychanalyse, Logos-Anankè, n°16, p.305-306
Échanges et collaborations scientifiques
Nous avons pour objectif de mettre en rapport des chercheurs et praticiens dont le travail et les expériences sont
insuffisamment connus soit à cause de leur faible médiatisation en France, soit à cause de leur isolement. Ce besoin
d’échanges est vivement ressenti par les praticiens exerçant à l’étranger et notamment dans les pays d’origine de la
migration. Les enseignements obtenus par de tels échanges sont en retour très précieux pour nous qui travaillons et
réfléchissons en France aux problèmes interculturels. Dans certains cas, et dans la mesure de nos possibilités, des
collaborations de travail sur des thèmes précis sont en projet.
Parmi les échanges scientifiques qui se sont instaurés, nous pouvons signaler :
-42-
1) AU MAGHREB
-
Algérie : Tenue d’un séminaire de deux jours sur la psychopathologie du traumatisme, sur invitation de la
Faculté de Médecine d’Oran, janvier 2002 (Dr B. Piret et K. Khelil), auquel a fait suite le colloque de 2003 à
Strasbourg.
-
Maroc : Échanges et collaboration avec l’Association Marocaine de Psychothérapie et la Société de
Psychanalyse Marocaine (Rabat), et le Docteur BENNANI, psychiatre, psychanalyste, son Président.
-
Tunisie : Échanges suivis avec l’équipe du Professeur J. BEN ABID (Tunis)
2) AVEC LA TURQUIE
-
Collaborations suivies avec le Docteur F. KARAMAN (Izmir), participation au congrès d’Izmir, septembre
2006, cours assurés auprès des psychiatres et psychanalystes, Izmir, juin 2006).
3) GRANDE-BRETAGNE :
-
liens de travail établis avec la Tavistock Clinic de Londres
4) SUISSE ET ALLEMAGNE :
-
liens de travail établis avec le « TriRegio Netzwerk Psychotraumatologie » (Bâle), réseau international de
psychiatres et thérapeutes (Voir le site : http://www.triregionetzwerk.eu/)
-
Association Appartenances – Lausanne (http://www.appartenances.ch/index.html)
5) Autres contacts
-
AVEC LE CANADA : Docteur A. CHRIGUI (Montréal) : le docteur Chrigui, membre de Parole sans
frontière est directeur de l’unité interculturelle de l’Hôpital Jean Talon de Montréal. Des collaborations
suivies et précises sont en projet : séminaires, colloques, formations.
5) EN FRANCE
-
le Centre d’Hygiène Mentale Françoise Minkowska (Paris)
-
L’Université de Paris VII : Fethi BENSLAMA, Olivier DOUVILLE,
-
La maison des Sciences de l’Homme et l’Université de Paris Nord : Pr. Jean-Michel HIRT
-
Mohand Chabane, M.C. Ortigues, A. Zempléni (Paris)
-
Collaboration avec le Dr Christine Davoudian, médecin de PMI, Saint-Denis (93), présentation d’un film
(groupe de parole de femmes enceintes ou récemment accouchée sen situation d’exil et de précarité).
-
Liens de travail créés avec le COMEDE (Paris), l’association MANA (Bordeaux), l’ORSPERE (Lyon), le
centre Primo Lévi.
Directions de thèses et mémoires :
-
Lagarde P.S. (1990) : direction de la thèse de Docteur en médecine de Michèle Bernabé «Tentatives de suicide et
«dépendances» : étude clinique et réflexions psychopathologiques à partir d’une expérience réunionnaise».
-
Piret B. (1991) : direction de la thèse de Docteur en médecine d’Emmanuel Chavaneau «Contribution
psychanalytique à l’étude de l’antisémitisme».
-43-
-
Piret B. (1994) : direction de la thèse de Docteur en médecine de Alain Sébille : «Entre Asie et asiles : quelle
orientation pour la psychiatrie au Cambodge aujourd’hui ?»
-
Piret B. (1994) direction du mémoire de DIS du Dr Karaman, sur le traumatisme (1994).
-
Piret B. (1994) : direction de la thèse de Docteur en médecine de Alain Sébille : «Entre Asie et asiles : quelle
orientation pour la psychiatrie au Cambodge aujourd’hui ?»
-
Lagarde P.S. (1995) : direction du mémoire de DES de Psychiatrie du Docteur Daniel Zimmer : «Aspects
transculturels des syndromes délirants : à propos d’un patient d’origine nigérienne».
-
Piret B. (1996) : direction de la thèse de Docteur en médecine de Véronique Léna : «Evolution de l’image de la
«psy» dans la presse de 1974 à 1994 : Elle, Le Nouvel Observateur, France-Soir».
-
Piret B. (1997) : direction du travail de recherche pour le DEA de psychopathologie de M. Laoudj Mabrouk
(psychologue clinicien à Sétif, Algérie) : «Délires mystico-religieux en pratique psychiatrique algérienne».
-
Piret B. (2000) Direction du Mémoire de DESS de psychologie (« Note de recherche ») de Rogéria
RODRIGUES, année 2000-2001.
-
Piret B. (2000) Direction du Mémoire de DESS de psychologie (« Note de recherche ») de Virginie
LEFEUVRE, année 2000-2001 : Comment penser l’intérêt d’une réflexion sur l’exil comme problématique dans la
clinique des toxicomanies ?
-
Piret B. (2000) Direction du Mémoire de Diplôme interuniversitaire de psychiatrie criminelle et médicolégale, année 2000-2001, par Mathieu LACAMBRE : Prise en charge psychiatrique des patients en rétention
administrative.
-
Piret B. (2002) Mémoire de note de recherche de Jérémie Mercier à propos de l’interprète en situation
psychothérapique.
-
Piret B. (2003) Mémoire de DIS du Dr Ana Dragoi, à propos de l’utilisation de la psychologie dans les pays
totalitaires, à des fins de torture.
-
Piret B. (2003) Mémoire de note de recherche de Jaouida Belkahia, à propos du désir d’exil et de
l’adolescence (DESS de psychologie).
-
Piret B. (2004) Direction du mémoire de DEA de psychologie de Mabrouk Laoudj, ULP.
-
Piret B. (2008), Direction de la thèse d’Éléonore Thomasset « La psychiatrie en quête d’asile. Questions
cliniques et éthiques posées par la rencontre avec des patients « sans-papiers » en psychiatrie », soutenue le
13 novembre 2008.
-44-
V. LE SITE INTERNET DE PAROLE SANS FRONTIERE
Adresse : http://www.p-s-f.com
Objectifs et modalités
•
Diffuser l’information à propos de l’expérience strasbourgeoise de l’interculturel : consultation
transculturelle et réseau RESPIRE,
•
Repérer des expériences analogues en France et à l’étranger afin de susciter échanges et collaborations,
•
Mettre à disposition des collègues éloignés, dans les pays moins développés, des documents et publications
en ligne, en favorisant l’échange de point de vue,
•
Travail de traductions des ressources et mise en ligne en différentes langues.
Publics
Chercheurs, praticiens de l’interculturel, étudiants, public cultivé et concerné.
Financement : Bénévolat : Dr B. Piret; terrain de stage des étudiants de l’ITI-RI : Institut de Traduction et
Relations Internationales de l’Université Marc Bloch; financement du Réseau RESPIRE.
Partenariat : Parole sans frontière est associée à l’association « Psy-désir » (cf. le site http://www.psy-desir.com/
) qui met à notre disposition son savoir-faire en matière de technique de gestion de site Internet.
Bilan 2008 :
Le site a été mis en place au milieu de l’année 2003.
Au cours de l’année 2008:
environ 150 visites par jour, soit 3500 par mois pour le site en langue française, et des messages très ciblés de
la part des visiteurs.
Des sites multilingues de PSF ont été mis en place (anglais, espagnol, allemand, arabe, etc.), avec pour l’année
2008, une nouvelle version en allemand.
Site en anglais : 10 000 visites / mois
Site en français : 20 000 visites/mois
Site en portugais : 20 000 visites / mois
Site en hongrois : 900 visites / mois
Site en espagnol : 20 000 visites / mois
Site en polonais : 20 000 visites / mois
Site en arabe : 6 000 visites / mois
Site en russe : 10 000 visites / mois
Site en turc : 1 000 visites / mois
Site en allemand : 3 000 visites/mois (mise en place récente, fin décembre 2008).
-45-
L’enrichissement des ressources documentaires du site s’est poursuivi. Plus de 160 articles et documents sont
d’ores et déjà en ligne sur le site français.
Les activités de traduction : elles impliquent des étudiants stagiaires de l’ITI-RI de l’Université Marc Bloch.
Le site devient un site de référence consulté par les partenaires locaux comme au-delà en ce qui concerne le
travail en réseau auprès des migrants.
-46-
VI. PAROLE SANS FRONTIERE AU CONSEIL DE L’EUROPE ET
PARTENARIAT AVEC LA FEDEPSY
En décembre 2000 Parole sans frontière a adhéré à la FEDEPSY (Fédération Européenne de Psychanalyse et
École de Strasbourg), fédération d’associations ayant en commun l’outil psychanalytique et la préoccupation
d’articuler les champs de la clinique, du social et du politique.
Cette adhésion a permis la création d’une dynamique nouvelle de travail et de recherche, notamment dans le
domaine de la Clinique de l’exil.
Un partenariat serré s’est mis en place avec de nombreux échanges et programmes de travaux en commun.
La FEDEPSY est une OING dotée du statut participatif au Conseil de l’Europe. A ce titre, Parole sans
frontière, comme association fédérée peut participer aux travaux des regroupements d’ONG du Conseil de
l’Europe, notamment en matière de santé et droits des migrants et des réfugiés.
Une participation effective à un groupe d’expert a apporté l’expérience des actions et des réflexions de
l’association à la rédaction d’une recommandation du Conseil de l’Europe à propos des « systèmes de soins
dans les sociétés multiculturelles ». Voir la contribution en ligne sur le site du Conseil de l’Europe
(https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?id=1062689&Site=COE&BackColorInternet=DBDCF2&BackColorIntrane
t=FDC864&BackColorLogged=FDC864) .
Parole sans frontière contribue à animer les « Matinées de la commission européenne de La FEDEPSY ». Il
est souhaité faire écho, dans le champ analytique, aux propositions de travail élaborées par la commission
santé des OING, manière nous semble-t-il la plus légitime de risquer la psychanalyse aux discours médicaux
et politiques dominants en matière de santé psychique, et de mettre également un tant soit peu à l’épreuve
cette aspiration freudienne à faire de la psychanalyse un champ de la santé publique. Les axes de travail de
la commission santé des OING concernent l’accès aux soins des migrants et des publics en situation de
précarité, les problèmes éthiques liés aux développements des biotechnologies et la question de l’euthanasie.
Parole sans frontière a participé également à la préparation du congrès de la FEDEPSY qui s’est tenu en
décembre 2008. Thème du congrès :
« Essais d’une clinique de la « déshumanisation » - le trauma, l'horreur, le réel » – (voir l’argument et le
préprogramme en ligne : http://www.fedepsy.com/html/index.php?menu=3&sous_menu=16&page_id=300).
-47-
LE RAPPORT FINANCIER 2008
L’association fait désormais depuis 2001 vérifier ses comptes par un cabinet d’expertise comptable (Cabinet
Hasson, Schiltigheim).
L’action RESPIRE a pu bénéficier comme l’an passé des subventions du GRSP et de l’ACSE.
La participation du Conseil Général s’est poursuivie par l’hébergement qu’il met à notre disposition à
Bischwiller dans le cadre de la permanence d’accueil psychologique. Le secrétariat du CMS est aussi sollicité et il est
prévu que le Conseil Général fasse appel à des interprètes si nécessaire par le biais de sa procédure habituelle. C’est
sur la base de ces expériences innovantes et de leurs résultats que nous pourrons progressivement être en position
d’établir des partenariats plus structurés et conséquents.
La Ville de Strasbourg participe également par l’hébergement des permanences et la rétribution des interprètes.
La subvention demandée aux Fonds Européens a été accordée en 2007 et a permis un démarrage de l’action en
direction des réfugiés en septembre 2007.
BILAN PSF 2008
Dépenses
60 achats
61 services externes
62
autres
services
externes
63 impôts et taxes
64 frais de personnel
7 842
6 422
11 316
3 574
77 964
Autres
Recettes
74 Subventions
CPAM
GRSP
800
61 000
ACSE
FER
CEFR
70 Prestations (formations
et ventes)
107 118
Total recettes
Déficit
107 118
1 422
570
75 Cotisations
Total dépenses
excédent
Solde résultat
8 000
14 100
-
-
85 892
21 226
107 118
Commentaires :
La recette de 14100 € (Fer) correspond au report sur 2008 de 50% de l'acompte versé en
2007).
Le déficit correspond au non versement du solde de la subvention FER 2007 (28 200 €),
malgré la poursuite de l’action à son terme et l’engagement des dépenses, ce qui a posé à
l’association de sérieux problèmes de trésorerie fin 2008 – début 2009..
-48-
Dépenses
60 Achats
Budget Prévisionnel 2009 association Parole Sans Frontière
Recettes
70 Ressources propres
Matières et fournitures
achats de prestations
61 Services extérieurs
loyer
entretien
assurances
documentation
autres
62 Autres services extérieurs
Rémunération d'intermédiaires et
honoraires
Publicité, publications
Déplacements, missions
autres
1 500
25 800
6 700
2 800
900
1 200
7 200
400
2 600
1 400
Produits de l’activité
Cotisations des adhérents
Dons et legs
74 Subventions
GRSP
ACSE
Ville de Strasbourg
65 000
13 000
23 000
Communauté Urbaine de
Strasbourg
13 000
CG 67
REAAP
Fondation de France
7 000
3 500
14 000
CAF
63 Impôts et taxes
taxe foncière
taxe sur salaire
64 Charges de personnel
Rémunération des personnels
Charges sociales
65 Autres charges de gestion courante
66 Charges financières
67 Charges financières
68 Dotations aux amortissements
Total des charges
1 500
500
1 000
6 500
800
4 600
48 300
43 800
148 000
Total des recettes
Certifié exact, le 11 décembre 2008, Docteur Bertrand PIRET
-49-
148 000

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