Rapport d\`activités 2008 ( PDF - 604.2 ko)
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PAROLE SANS FRONTIÈRE Association de droit local sans but lucratif inscrite au registre des associations du Tribunal de Grande Instance de Strasbourg à la date du 25 septembre 1991, Volume LXIII, n°81, Siège Social : 5rue Grandidier 67000 STRASBOURG Site Internet : http://www.p-s-f.com Courriel : [email protected] Accueil du public : 8 rue de Sébastopol 67000 SATRSBOURG Tél/Fax/Répondeur : 03 33 (0)3 88 14 03 43 Courriel : [email protected] RAPPORT D’ACTIVITÉS DE L'ASSOCIATION ANNÉE 2008 I. BILAN DES ACTIVITÉS II. RAPPORT FINANCIER Parole sans frontière a bénéficié en 2008 du soutien de : FONDS EUROPÉEN POUR LES RÉFUGIÉS N° SIRET : 439 212 259 00014. Formation professionnelle : N° 42 67 02451 67 auprès de la Préfecture de la Région Alsace -1- SOMMAIRE LE RAPPORT D’ACTIVITÉ BUTS ET FONCTIONNEMENT DE L’ASSOCIATION………………………… P. 3 LES ACTIVITÉS……………………………………………………………………... P. 5 I. LES CONSULTATIONS INTERCULTURELLES ……………………………………… P. 6 II. RAPPORT DACTIVITE DU RESEAU « RESPIRE » …………………………………….. P. 9 III. LES ACTIONS AU CEFR ……………………………………………………………….. P. 33 IV. FORMATION - ENSEIGNEMENT – SENSIBILISATION RECHERCHE ET TRAVAUX SCIENTIFIQUES ................................................................. P. 34 V. LE SITE INTERNET ……………………………………………………………………… P. 45 VI. PAROLE SANS FRONTIERE AU CONSEIL DE L’EUROPE ET PARTENARIAT AVEC LA FEDEPSY ………………………………………………….. P. 47 LE RAPPORT FINANCIER ÉTAT DÉTAILLÉ DES DÉPENSES ET RECETTES DE L’ANNÉE 2008 …………… P. 48 BUDGET PRÉVISIONNEL DE L’ANNÉE 2009 …………………………………………. P. 49 -2- BUTS ET FONCTIONNEMENT DE L’ASSOCIATION Buts et composition de l’association Buts Fondée en 1991, l’association Parole sans frontière s’est donné pour objectif de promouvoir et de sensibiliser à l’approche interculturelle dans le travail auprès des populations d’origine étrangère résidant en France. Elle vise autant les professionnels de la santé mentale (psychiatres, psychologues, psychanalystes), que les travailleurs sociaux et les acteurs du monde associatif. Elle s’est appuyée dès son origine sur deux types d’actions complémentaires : 1) Le travail de recherche et de réflexion dans les disciplines qui sont concernées par l’interculturel, d’où découlent enseignements, formations et publications. 2) Le travail de terrain auprès des populations elles-mêmes (consultations spécialisées) et auprès des acteurs médico-sociaux (travail en réseau). Elle se situe ainsi à l’intersection de divers champs, dont elle propose des articulations : champ sanitaire et champ du travail social ; champ clinique et champ de la recherche en psychopathologie ; articulations entre les diverses disciplines concernées : psychanalyse, anthropologie, sociologie, etc. Fonctionnement de l’association Parole sans frontière est composée de membres actifs, tous impliqués professionnellement dans le travail auprès des migrants ou des réfugiés, ou dans la formation à l’interculturel et aux disciplines connexes. Elle compte des correspondants à l’étranger qui relaient ses actions et travaux (Turquie, Maroc, Tunisie, Canada). L’association utilise depuis 2001 les services d’un cabinet de comptabilité (Cabinet Hasson, Schiltigheim). Le Bureau élu lors de l’assemblée générale du 4 juillet 2008 Président Dr Bertrand PIRET Vice-président Jean-Raymond MILLEY Trésorier Jean-Pierre FOURCADE Secrétaire Eléonore THOMASSET Le Conseil d’Administration élu lors de l’assemblée générale du 4 juillet 2008 BARBOT Claude, psychologue, BAUER Andrée, pédopsychiatre, directrice médicale des CMPP de Strasbourg et de Saverne, attachée au service de pédo-psychiatrie du CHU de Strasbourg, FOURCADE Jean-Pierre, psychanalyste, ethnologue GRAVIER Françoise, psychologue, psychanalyste -3- GRIFFITH Jennifer, interprète, psychanalyste MILLEY Jean-Raymond, psychologue, psychanalyste PINÇON Anne-Marie, psychologue, psychanalyste PIRET Bertrand, psychiatre, psychanalyste PODJARNY Ana, psychiatre, psychanalyste SCHÄFER Marie-France, psychologue, psychothérapeute THOMASSET Éléonore, psychiatre, praticien hospitalier, (EPSAN) WECKEL Michel, responsable de la commission interreligieuse, Églises Protestantes d’Alsace Lorraine) -4- LES ACTIVITÉS Au cours de l’année 2008 Parole sans frontière a poursuivi l’ensemble de ses activités, autour des trois axes suivants : • La sensibilisation, la formation et l’information dans le domaine de l’interculturel • La participation à l’organisation de la Consultation Transculturelle des Hôpitaux Universitaires. • Les actions en réseau : le réseau RESPIRE, et les actions de PSF au CEFR Ces trois axes correspondent à l’évolution naturelle de l’association. Après dix années (1991-2001) pendant lesquelles l’association a œuvré à promouvoir des lieux de passages pour la pensée et les pratiques et à lutter ainsi à son niveau contre les cloisonnements rigides qui excluent les unes des autres des personnes pourtant concernées par le même objet, mais séparées par des frontières géographiques, culturelles ou institutionnelles, elle était naturellement appelée à s’engager plus avant sur le travail de terrain, de façon à faire bénéficier de son expérience tous ceux qui se retrouvent en butte à des difficultés dans l’aide aux personnes d’origine étrangère. C’est pourquoi depuis septembre 2000, les actions en réseau se développent de manière significative (Cf. plus bas : réseau RESPIRE). -5- I. LES CONSULTATIONS INTERCULTURELLES La plupart des membres de l’association sont des professionnels directement impliqués dans la prise en charge des patients migrants. Le travail d’information et de sensibilisation de l’association a permis que se développe, dès 1990 au sein du CHU, une consultation spécialisée dans la prise en charge de patients d’origine étrangère, qui faisait jusque-là défaut dans la région. Elle fonctionne grâce à une collaboration avec le service d’interprétariat de l’antenne Alsace de Migrations Santé. Objectifs • Les consultations interculturelles ont pour but d’accueillir dans de meilleures conditions toute personne dont les difficultés seraient aggravées ou bien ne pourraient se dire pour des raisons linguistiques et/ou culturelles. • L’esprit qui anime la consultation cherche à respecter deux exigences minimales concernant les personnes migrantes : la reconnaissance des spécificités liées au déplacement et à l’exil d’une part (dont celles liées à la culture), le respect de la singularité des identifications de chaque sujet d’autre part (et le refus qui en découle de toute assignation identitaire ou culturaliste). Public Les patients les plus représentés sont avant tout ceux de langue arabe ou berbère, turque, kurde et des ex-pays de l’Est ; les réfugiés sont nombreux et leur origine varie considérablement en fonction du contexte géopolitique. Besoins La Consultation Transculturelle ou «polyglotte» répond à un besoin que manifestent : Les communautés d’origine étrangère elles-mêmes (d’immigrés, de réfugiés, d’exilés.). Les médecins de pratique libérale (généralistes, spécialistes) et les praticiens hospitaliers : demande d’avis diagnostiques et thérapeutiques, de prises en charge. Les psychiatres de pratique libérale et hospitalière (collaboration avec les équipes de secteur des Centres Hospitaliers Spécialisés). Les médecins du travail : dépistage précoce des troubles, avis pour l’aptitude au travail. Les médecins conseils des Caisses Primaires de Sécurité Sociale et de la Maison du Handicap : évaluations et expertises des patients en arrêt de travail. Les médecins des services de l’immigration : évaluation psychiatrique et psychologique des patients immigrés et demandeurs d’asile (ANAEM, DRASS). Les travailleurs sociaux : dispositifs d'insertion du RMI, associations d’aide à l’insertion et entreprises de réinsertion, assistantes sociales de quartier, acteurs des diverses associations d’aide aux migrants (CIMADE, CASAS, CASTRAMI, THEMIS (Accès au droit des jeunes en difficulté), etc... -6- Collaboration suivie avec les Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asiles (CADA), les Centres Provisoires d’Hébergement (CPH), le Foyer du Jeune Travailleur, les foyers d’accueil pour femmes et enfants (ex. Flora Tristan), etc. L’association Médecins du Monde et la consultation de la Mission France. Organisation de la consultation et moyens • Les consultations sont assurées par 4 médecins vacataires (Dr Piret, Dr Lagarde, Dr Klein et Dr Podjarny) et un temps partiel de psychologue (K. Khelil). De nombreux autres médecins du pôle de psychiatrie adulte des HUS participent désormais également au fonctionnement de ces consultations. • Le groupe de travail de l’association assure – sous la responsabilité du Dr Piret - l’organisation et l’harmonisation des soins aux patients d’origine étrangère prises en charge par la Fédération de Psychiatrie: organisation des consultations, contact et rendez-vous avec les interprètes, organisation de visites à domicile et coordination avec le service de soins extrahospitalier, mise en place de réunions de travail avec les associations et travailleurs sociaux de quartiers, etc. • La constitution du réseau RESPIRE étend notablement les possibilités de collaboration et d’implication des autres partenaires. (Cf. plus bas). Financement : Hôpitaux Universitaires de Strasbourg - Temps médico-psychologiques : praticiens attachés et temps partiel de psychologue - Interprétariat : par subvention forfaitaire allouée à Migrations Santé Alsace Recherche - Cette pratique a donné l’impulsion à une réflexion et à de nombreux travaux, publications et interventions à des colloques, ainsi qu’à des collaborations avec d’autres équipes. Elle promeut un thème innovant en France : le travail psychothérapique avec interprète. DONNÉES CHIFFRÉES DE LA CONSULTATION Evolution du nombre de consultations interculturelles aux H.U.S. Années - 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 0 500 1000 1500 Nombre de consultations -7- 2000 2500 En termes relatifs, les consultations interculturelles représentent environ 15 à 20 % du total des consultations offertes aux Consultations Externes du Département de Psychiatrie. L’augmentation de l’activité à partir de 2000 provient d’une part de l’accroissement des situations de souffrance psychologique chez des demandeurs d’asile, plus nombreux en raison des événements géopolitiques, et d’autre part des effets de l’action en réseau RESPIRE. Cependant, une meilleure rationalisation des recours à l’interprétariat a permis que le coût d’interprétariat n’augmente pas les années suivantes. La stabilisation du chiffre des consultations transculturelles depuis l’année 2000 par an est directement liée à la stabilité du temps médical et psychologique consacré à cette activité. Sa légère réduction en 2006-2007 témoigne de l’effet de la répartition des orientations sur l’ensemble des secteurs de psychiatrie. Ces chiffres et les besoins qu’ils indiquent montrent la nécessité pour notre activité du maintien et de la stabilité des vacations médicales, permettant le fonctionnement de cette consultation spécialisée. -8- II. LE RÉSEAU RESPIRE OBJECTIFS • Coordination des actions sociales, psychologiques et de santé mentale • Facilitation de l’accès aux soins • Accompagnement et appui technique aux équipes • Accueil psychologique interculturel des populations • Prévention • Aide à l’insertion MOYENS DE MISE EN ŒUVRE • Postes à temps partiels de psychologues interculturels (coordination, interventions, permanences d’accueil) • Réunions de synthèse et d’appui technique aux équipes • Un local d’accueil et de consultations (8 rue de Sébastopol) • Interventions d’accueil et d’appui individualisés PARTENARIAT MULTIPLE • La Consultation interculturelle des HUS et les secteurs de santé mentale • Les services sociaux (Ville, Département, Etat) et PMI • Les dispositifs d’insertion RMI, les associations et les entreprises de réinsertion • Les Foyers d’accueil et de réinsertion, les CADA et CPH • Les associations et services d’aide aux immigrés • Les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse •Les plates-formes d’accueil pour demandeurs d’asile FINANCEMENT Sollicités en Obtenus en 2007 (€) Sollicités pour 2008 2007 (€) Obtenus pour 2008 (€) (€) D.R.A.S.S. Alsace 29 000 26 000 29 000 29 000 A.C.S.E. 9 000 9 0000 12 000 8 000 URCAM (C.P.A.M. 32 000 28 489,68 32 000 32 000 56 400 28 200 (*) 54 400 0 126 400 91 689,68 129 400 69 000 de Strasbourg, Sélestat et Haguenau) Fonds Européen des Réfugiés TOTAL (*) Le solde de la subvention FER (50 % = 28200 €) ne sera versé qu’après un audit de l’action. -9- Réseau RESPIRE (RESeau d’accueil Psychologique des familles Immigrées et REfugiées) Compte rendu des actions du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2008 Plan Le compte-rendu des actions mises en place au sein de RESPIRE se répartit en plusieurs types d’actions répondant aux objectifs du réseau dont il sera fait un bilan qualitatif : 1°) Poursuite de la mise en place, coordination et animation du réseau RESPIRE, P. 13 2°) Travail d’accueil psychologique, de bilan et d’orientation des personnes et des familles, P. 18 3°) Orientation des partenaires, appuis techniques et réunions d'informations, P.24 4°) Élaboration d’outils de communication au sein du réseau, information et recherche de partenariats, P. 26 5°) Une évaluation quantitative, P. 27 6°) Le bilan des financements obtenus et des dépenses engagées, P. 30 Conclusions P. 32 -10- Quelques données chiffrées des consultations du Réseau RESPIRE Consultations 2008 Rue de la Fonderie Engelbreit/Elsau Bischwiller Rue de Sébastopol Nb de permanences 16 20 13 Patients rencontrés Total 49 11 33 - 55 - Hommes 2 6 - 20 - Femmes 8 16 - 21 - Mineurs 1 11 - 14 26 Nb de consultations 41 100 44 270 455 Heures d'interprétariat 32 0 34 146 212 Nombre d'heures d'interprétariat par lieu (Total: 212) 32 0 34 Engelbreit Bischwiller Fonderie Sébastopol 146 Nombre de permanences par lieu (total: 49) Engelbreit Bischwiller Fonderie 13 16 20 -11- Présentation du réseau RESPIRE Opportunité du réseau Ce terrain d’action de Parole sans frontière découle logiquement des constats et de l’expérience acquise tant au niveau de la pratique clinique (Consultation Transculturelle) qu’à celui de la formation et de l’enseignement : • Forte demande d’éclairage spécialisé en psychologie interculturelle de la part des équipes de travail social et de réinsertion, sous la forme d’un accompagnement basé sur les difficultés de terrain. • Manque de coordination entre les acteurs de domaines différents : travailleurs sociaux et les différentes structures où ils interviennent, acteurs de santé, associations impliquées dans l’aide aux migrants et aux réfugiés. • Nécessité de créer des espaces d’écoute et d’accueil interculturel non médicalisés et non psychiatriques, de manière à prévenir plus précocement l’évolution des problèmes sociaux et psychologiques vers des problèmes de santé proprement dits. • Nécessité de décentraliser et dépsychiatriser l’accueil interculturel qui, jusqu’à la mise en place du réseau, ne se pratiquait de manière organisée qu’au sein de la Consultation Transculturelle du C.H.U., afin de se rapprocher des populations et permettre une prévention, un meilleur accès aux soins et une meilleure articulation avec les services sociaux. Afin d’optimiser les actions communes avec les divers partenaires, et répondre à ces difficultés, le réseau RESPIRE s’est mis en place en septembre 2000. Cette action s’est inscrite en partie dans le Programme Régional d’Actions Pour la Santé de la DRASS d’Alsace (PRAPS), et désormais dans le GRSP (Groupe Régional de Santé Publique). -12- 1°) COORDINATION ET CONSTITUTION DU RÉSEAU, INFORMATION, PRISES DE CONTACT Ce travail s’est poursuivi selon deux axes : d’une part en direction du travail de terrain des services sociaux et associatifs, d’autre part en direction des services de santé mentale, afin de poursuivre l'articulation de ces deux champs : précarité, difficultés d’insertion socioprofessionnelles et troubles psychologiques (insertion par la santé). L’année 2008 a été marquée par la poursuite du travail d’information et de sensibilisation des structures de soins et d’accueil psychologique, compte tenu de l’importance des besoins et des demandes concernant cette population. 1.1 En direction des acteurs de santé mentale L’objectif est de sensibiliser les structures d’accueil psychologique et psychiatrique aux difficultés spécifiques d’accès aux soins, d’intégration et d’insertion des populations d’origine étrangère, de leur fournir les outils adaptés de prise en charge (interprétariat, outils d’analyse interculturelle) et d’articulation avec les services sociaux et les associations. Le constat fait par RESPIRE est que les professionnels de la santé mentale ne font pas tous facilement appel aux services sociaux et associations par lesquels transitent les patients. Il s’agit de rendre sensibles les acteurs de la santé mentale à cette articulation nécessaire à la prise en charge psychiatrique et sociale. A) Les secteurs de santé mentale L’ensemble des secteurs du département a été sensibilisé et informé dès 2001, avec un effort particulier en direction des zones à forte densité d’immigration : certains quartiers de Strasbourg (Neuhof, Meinau, Elsau, Hautepierre) et certaines zones rurales (Bischwiller, Pfaffenhoffen, Barr, etc.). Des réunions d’information ont été organisées dans les secteurs de psychiatrie d’adultes, en présence de toute l’équipe du secteur. Pendant l'année 2008 de nouveaux médecins et psychologues ont rejoint le réseau RESPIRE. Actuellement chacun des secteurs de psychiatrie du Bas-Rhin a pris l'habitude d'accueillir des patients étrangers avec interprète. Presque tous les lieux de consultation du centre ville et de la banlieue proche reçoivent des étrangers avec interprète. On peut même parler de création de consultations transculturelles autonomes puisque à partir du moment où des professionnels sont repérés par d’autres professionnels ou par les populations elles-mêmes comme pouvant accueillir et prendre en charge en langue maternelle, un certain nombre de demandes s’adresse directement à ces structures et ne transite plus par la coordinatrice de RESPIRE. On peut citer à titre d'exemple la création d'une consultation spécifique pour personnes d'origine turque par le Dr Blum au sein du CMP de Sélestat, les consultations très fréquentées des secteurs appartenant au réseau « précarité » (Robertsau, Neudorf, Neuhof et CMP de la rue de Berne) qui sont repérées par les usagers et les services sociaux comme travaillant facilement avec interprète. L'objectif fixé en 2002, d'éviter des longs déplacements souvent préjudiciables pour les patients sans ressources financières, a été atteint grâce à l'engagement actif des psychiatres et psychologues qui ont saisi l'importance de ce travail de prévention, qui évite l'apparition des troubles graves dus à l'isolement et dont le traitement serait long et coûteux en hospitalisation. L’évolution problématique des demandes de consultation Nous devons souligner une évolution problématique des demandes, liée au contexte migratoire actuel et au processus d’étranglement des possibilités de régularisation des séjours vers la voie sanitaire qu’induit le dispositif légal. La procédure « étrangers malades » est devenue le seul espoir pour de nombreux étrangers en situation irrégulière. En conséquence, certains dispositifs d’accueil psychiatrique (certains CMP notamment), comme la coordination de RESPIRE, sont surchargés de demandes de consultation qui ne s’avèrent pas justifiées sur le plan médical. Ce processus crée un surcroît de travail qui porte préjudice à la disponibilité qui serait requise pour les personnes immigrées ou réfugiées nécessitant des soins. L’ambiance ainsi créée par le désespoir des demandeurs et l’inconfort des praticiens appelés à intervenir dans un champ qui n’est pas le leur (c’est-à-dire à refuser la rédaction de certificats lorsqu’il n’y a pas de justification médicale au sens de la loi) a des effets délétères sur l’ouverture et la disponibilité psychique que nécessitent l’accueil et le travail clinique auprès des étrangers. Il est vraisemblable -13- qu’elle induit même des attitudes de prévention vis-à-vis de ce public, que les efforts de Parole sans frontière et la mise en place du réseau RESPIRE avaient pourtant largement contribué à combattre depuis des années sur la région… B) L’interprétariat en cabinet libéral : évolution du problème Plusieurs réunions ont eu lieu en 2004 entre les responsables de Parole Sans Frontière et du réseau Respire afin d'élaborer les statuts et le fonctionnement de l'association destinée à organiser l'interprétariat au sein des cabinets libéraux. Une association a été créée, dénommée « Targamanu », mot de racine araméenne, qui a donné le terme interprète. Il s’est malheureusement avéré que le financement d’interprètes par le FAQSV était légalement impossible, les interprètes n’étant pas considérés comme des « professions de santé ». Depuis, le Dr Feltz, généraliste élu à l’URMLA, a tenu à reprendre cette idée et à la proposer au programme des actions soutenues par l’URMLA. Une expérience pilote a débuté dans ce sens en 2007 et s’est poursuivie en 2008. Les orientations à partir de la coordination du réseau RESPIRE ont pu utilement bénéficier de cette nouvelle possibilité. Les autres structures d’accueil psychiatrique et d’aide psychologique et sociale C) Le CAMPA (Centre d’Accueil Médico-Psychologique pour Adolescents) : accueil d’adolescents d’origine étrangère, avec utilisation de la langue maternelle pour eux ou pour leurs parents. Le Centre Médico-Psycho-Pédagogique de l’Esplanade. La Boussole : permanence d’accès aux soins (PASS) des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, destinée à faciliter l’accès aux soins des populations en situation de précarité et de désinsertion. - Échanges sur les possibilités d’améliorer les conditions de soins et de prises en charges des réfugiés et immigrés en situation de grande précarité. - Renforcement des liens avec la consultation transculturelle et le réseau Respire, par la facilitation de l’accès aux soins, de l’ouverture d’un dossier de prise en charge CMU ou “ Aide Médicale Etat ” (de nombreuses personnes de ces populations ignorent leurs droits). Ce travail s’est poursuivi au courant de l’année 2008. D) Autres structures Les liens de collaboration se sont poursuivis avec : - le Centre de Rétention Administrative de Geispolsheim (sous la responsabilité du service de Médicale A du CHU). L’organisation des consultations et hospitalisations psychiatriques au CHU s’est poursuivie pendant l’année 2008 (consultations, hospitalisations demandées aux HUS en urgence). - Médecins du Monde. 1.2. En direction du travail social, éducatif, associatif et des dispositifs d’insertion Le travail de sensibilisation et d'information s'est poursuivi, aussi bien en direction des centres médico-sociaux de Strasbourg qu'en direction des circonscriptions d'action sanitaire et sociale du Bas-Rhin et de certains CCAS. L’important travail de sensibilisation et d’explication, mené dès 2003 en direction des services sociaux de la Ville de Strasbourg (réunions d’informations et mise en place de modalités de collaboration précises, avec Madame Valentin, responsable de ces CMS), a abouti à la signature le 1er juillet 2005 d'une convention avec la ville permettant l'ouverture de permanences d'accueil psychologique interculturel au sein de centres médico-sociaux (voir section 2° -14- pour la progression de cette action). Le travail en lien avec les CADA et CPH s'est également poursuivi en 2008, encore renforcé par le partenariat établi dans le cadre des financements européens. 1.3. Autres actions de structuration du réseau A) Poursuite du partenariat avec le secteur de la Fédération de Psychiatrie du CHU Coordination avec la FIDUPSY : accueil en urgence des patients adressés par le Centre de Rétention Administrative, modalités d’hospitalisation simplifiées en cas de nécessité. B) Élaboration de l’armature institutionnelle et communicationnelle du réseau Poursuite de la diffusion de la plaquette d’information du réseau RESPIRE s'adressant aux professionnels. C) Réunions du Comité de suivi Le comité de suivi et d'orientation s’est réuni le 20 novembre 2008. Sa composition a été modifiée pour s’adapter aux évolutions du fonctionnement du réseau. - Mme Pascale ADAM-GUARINO, CASAS - Mme Corine BARTIER, (ou M. Jean CHAUSSY), Foyer Notre-Dame - Dr Violaine BASS, Conseil Général 67 - Dr Vincent BERTHOU, CAMPA - Mme Jutta BUCHON, GRSP Dr Doris ENGEL, CHS Erstein - M. Stéphane FAVRET, GRSP - Mme Simone FLUHR, CASAS - Dr Vincent HELFER, Libéral - Dr Véronique HELMLINGER, Bouxwiller - Mme Maria Esperanza MOKBEL, Coordination RESPIRE - Dr Edmond PERRIER, EPSAN Dr Bertrand PIRET, Parole sans frontière - Dr Sylvie RIU, Médecins du Monde - Mme Dalila SAIDI, association Plurielles - M. Marc SCHOEFFLER, CHS Erstein - Mme Brigitte SPENNER, GRSP - Dr Patrick SPIESS, Centre de Rétention Administratif - Dr Pierre TRILESKY, Migrations Santé Alsace Mme Bernadette VALENTIN, CUS Le Conseil d’orientation et de Suivi du 20 novembre 2008, a rappelé les objectifs principaux du réseau RESPIRE, et sa spécificité : la volonté de développer des espaces de parole non médicalisés, l’importance des « niveaux intermédiaires », des espaces d’accueil pour des personnes qui ne se déplaceraient pas d’elles-mêmes vers des structures traditionnelles, comme en témoigne notamment la fréquentation de la consultation de Bischwiller (voir plus loin). Ces consultations « périphériques » ont le mérite de répondre à un besoin jusque-là sans réponse. Le travail d’information de la coordinatrice en direction des structures déjà partenaires ou les prises de contact avec de nouveaux partenaires s’est poursuivi car, si le réseau est désormais bien repéré, la connaissance précise des ressources qu’il offre pour favoriser l’accès aux soins des migrants doit être constamment renouvelée. -15- D) Réunions d’enseignement clinique Intégration de nouveaux patients rentrant dans le cadre de RESPIRE dans la présentation de malades assurée par le Dr Piret le mardi à la Consultation Transculturelle. Participent à cette présentation les internes de la policlinique psychiatrique ainsi que les étudiants en DESS de psychologie interculturelle. Peuvent aussi y participer les membres des équipes médico-sociales des structures partenaires du réseau. E) Diffusion et transmission de l’expérience acquise et du savoir-faire Le réseau RESPIRE représente une expérience originale et assez unique en son genre, notamment en ce qu’elle permet une collaboration réelle et raisonnée entre les différents niveaux d’intervention : sanitaire (les secteurs de psychiatrie notamment), social (les CMS, etc.) et associative, sans oublier le travail de réflexion et de recherche de fond qui se poursuit au sein de l’association Parole sans Frontière à propos de la psychologie interculturelle. Il est donc important que cette expérience puisse être connue et transmise. Le site Internet (voir aussi section V, p. 45) o Le développement du site Internet de l’association Parole sans frontière fournit un outil pratique d’échanges d’information à propos du réseau. Les bulletins de liaison y sont publiés en ligne, les objectifs et le fonctionnement du réseau sont rappelés, ainsi que les informations pratiques utiles pour toute personne intéressée ou recherchant une aide. Le site a désormais son adresse propre : www.p-s-f.com . o Une rubrique spécifique y a été créée à propos du travail avec interprète, ouverte aux contributions et aux collaborations au niveau national et international. o Le site de Parole sans frontière est désormais disponible en six langues européennes et en arabe. Ceci afin de favoriser des échanges et des collaborations, en diffusant l'expérience et la réflexion de l'équipe strasbourgeoise. o Une rubrique va être créée pour faciliter la prise de rendez-vous avec interprète par les usagers et les professionnels. Les interventions Le réseau RESPIRE et les réflexions qui découlent de cette expérience ont fait l’objet de plusieurs interventions lors de colloques, séminaires, formations, et réunions d'information, notamment : o KAPTAN Ahmet (2008), interventions à l’ISSM (Institut de Service Social de Mulhouse), à l’ESTES (École Supérieure en Travail Éducatif et Social). Thèmes traités : « Interculturalité et travail social », « Problèmes psychiques liés à l’immigration ». o KAPTAN Ahmet (2008), « Les relations parents-enfants » à l’ATMF (Association des travailleurs marocains de France). o KAPTAN Ahmet (2008), Une journée de formation à Wissembourg pour les enseignants de primaire et de collèges sur les rapports parents-enfants. o KAPTAN Ahmet (2008), Intervention à l’association PARENchantement (Koenisghoffen), association de quartier qui cherche à développer des actions avec les habitants du quartier. o KAPTAN Ahmet (2008), participation à l’émission « Envoyé spécial » (France 2) consacrée aux habitants du quartier du Neuhof ; interview sur les Turcs vivant en Europe dans un journal turc paraissant en Europe. o LEFEUVRE Virginie (2008), Participation au groupe « RESFEcoute », groupe de réflexion autour des effets psychiques, sur les parents et les enfants, d’une menace de reconduite à la frontière, Association Primo Levi, 1er février, Paris. -16- o LEFEUVRE Virginie (2008), Intervention autour de l’exposition « Les dessins d’enfants dans la prise en charge psychologique des familles et enfants réfugiés », en partenariat avec le HCR, aux collèges de SarreUnion (10 juin), Hans Arp (16 juin) et Truffaut (17 juin). o LEFEUVRE Virginie (2008), Interview avec Nicolas CHAUVIN pour France Bleu Alsace (24 juin). o LEFEUVRE Virginie (2008), Article sur le Pôle Réfugiés dans « 20 minutes », juin. o LEFEUVRE Virginie (2008), « Clinique de l’exil et traumatisme : le corps et la langue », Intervention auprès de l’association CLIPS, 30 septembre, Strasbourg. o PIRET B. (2008) « Clinique de l’asile » et ritualité. Intervention au colloque 6ème rencontres Mirecurtiennes de Psychiatrie, 16-17-18 juin 2008, Mirecourt, CH de Ravenel. o PIRET B. (2008) Animation de l’atelier « Rôle, place et légitimité des professionnels hors champ médical dans la prise en compte des problématiques de santé des personnes en situation de précarité. Journées du PRAPS, 9-10 septembre 2008, Colmar. o PIRET B. (2008) « Pathologie mentale et précarité : les étrangers accueillis au sein du réseau RESPIRE ». Intervention à la réunion plénière de la plate-forme « santé précarité », 9 octobre 2008, Communauté Urbaine de Strasbourg. o PIRET B. (2008) « Y a t-il une spécificité dans la prise en charge des migrants », Intervention sur la souffrance psychologique. Rencontre régionale autour des enjeux de l’intégration et de la lutte contre les discriminations, organisée par la CLAPEST, 18 novembre 2008, CRA. Collaborations nationales et internationales: o TriRegio-Ntezwerk Psychotraumatologie : Réseau international de psychiatres et thérapeutes (Suisse, Allemagne, France).(Voir le site : http://www.triregionetzwerk.eu/) Les Journées de Parole sans frontière Ces journées, organisées 3 fois par an, sont devenues un rendez-vous très suivi pour de très nombreux professionnels de la région (et d’ailleurs) et constituent un temps de formation et de rencontre sur les pratiques, comme de réflexion et d’analyse des enjeux liés à l’immigration, l’exil, l’accueil de l’étranger, le travail en réseau, l’articulation entre les champs de compétences et les disciplines, etc. Les programmes des Journées et les actes sont en ligne sur le site de Parole sans frontière (www.p-s-f.com). (Voir plus loin, rubrique IV, « Les journée de PSF », p. 36) F) Participation aux travaux préparatoires à la mise en place d’une plate-forme d’accès à la santé (PRAPS – DDASS Bas-Rhin) La coordinatrice Maria Esperanza MOKBEL a participé à o Réunions et entretiens préparatoires. o Journée de présentation du réseau. o Elaboration de panneaux explicatifs. o Elaboration des outils de communication publiés en 2008. -17- 2°) TRAVAIL D’ACCUEIL PSYCHOLOGIQUE ET D’ORIENTATION DES PATIENTS ET DES FAMILLES Le partenariat avec l’Association Plurielles Ce qui était à l’origine une permanence d’écoute psychologique, mise en place en 2003, et animée par Maria Esperanza MOKBEL, coordinatrice de RESPIRE, a évolué au fil des années vers un vrai partenariat. C’est la première expérience de cette sorte avec une association. Elle permet l’accueil et le suivi d’une population en grande souffrance psychique et qui n’aurait pas pu consulter directement dans une structure d’accueil et des soins. Ce travail a permis à certaines femmes de s’engager dans une vraie démarche de psychothérapie et aussi de pouvoir être orientées vers d’autres lieux de consultation. Ce travail en partenariat a été possible grâce à l’engagement actif des salariées et bénévoles de l’association. Une partie importante des femmes fréquentant l’association a bénéficié du travail de la coordinatrice, notre objectif commun avec Plurielles étant de les familiariser avec le rôle du psychologue. Cet objectif est atteint, les femmes se rendent avec moins d’appréhension avec leurs enfants en consultation spécialisée, (amènent avec moins d’appréhension leurs enfants en consultation spécialisée), quand l’école ou les travailleurs sociaux le suggèrent, (pour ne citer qu’un exemple). Cette année notre action s’est encore diversifiée et le projet de la coordinatrice de mise en place d’un groupe de parole ouvert aux femmes de toute origine et axé sur l’exil, la féminité et la maternité en terre étrangère a remporté un grand succès auprès du public concerné. La coordinatrice a animé : - six groupes de parole auxquels ont participé des femmes de vingt origines différentes. - un après-midi débat en présence des bénévoles et salariés de l’association La coordinatrice a aussi assuré : - quatre réunions de coordination, huit permanences, deux réunions d’appui technique, de nombreux contacts téléphoniques pour assurer le bon déroulement des différentes activités. Les permanences d'accueil et d’orientation en psychologie transculturelle au sein des Centre Médico-sociaux de la ville de Strasbourg Comme indiqué plus haut (cf. chapitre 1.2.), nous sommes parvenus à mettre en place : - Une permanence d’accueil psychologique interculturel au CMS 1 rue de la Fonderie - Une permanence d’accueil psychologique interculturel au CMS 12, rue de L’Engelbreit La ville de Strasbourg participe à l’action en hébergeant les psychologues accueillants et en assurant le financement des interprètes. Une convention a été signée dans ce sens entre Parole sans frontière et la Ville de Strasbourg, en date du 1er juillet 2005. Un gros effort d’information et de prise de contact personnalisé avec les équipes de la part des psychologues de RESPIRE a été déployé afin de faire connaître aux partenaires cette nouvelle possibilité. Outre l’accueil d’usagers, les psychologues présents sont largement sollicités pour des appuis techniques, des demandes d’éclairage à propos de situations, que la proximité de travail en un même lieu rend désormais plus facile et moins formelle. -18- Consultation transculturelle de la Rue de la Fonderie assurée par Maria Esperanza MOKBEL L’objectif de cette consultation étant surtout de multiplier les lieux d’accueil de demandes adressées par nos différents partenaires à la coordinatrice, les patients que nous rencontrons ne nous sont pas adressés forcement par les travailleurs sociaux du CMS. Ainsi les demandes émanent de tous les partenaires du réseau et sont, par conséquent, très diversifiées. La coordinatrice prend elle-même les rendez vous avec les patients et les interprètes. Les patients peuvent être orientés vers d’autres partenaires du réseau. Par ailleurs, dans le cadre du partenariat avec la mairie, la coordinatrice du réseau est sollicitée régulièrement par les travailleurs sociaux de différents services de la mairie pour des renseignements, conseils et appuis techniques. 13 permanences ont eu lieu rue de la Fonderie en 2008. Elles ont donné lieu à 44 rendez vous. 34 heures d’interprétariat ont été utilisées. Cette permanence s’avère très importante pour donner plus de moyens d’intervention, de souplesse et de cohérence aux fonctions et au travail de la coordinatrice. Permanences au CMS de la rue de Engelbreit et de l’Elsau, assurées par Virginie LEFEUVRE Les permanences ont lieu pour moitié du temps à la rue de l’Engelbreit (Koenigshoffen) et pour moitié à l’Elsau. 12 permanences ont été assurées à Koenigshoffen et 4 à l’Elsau. 41 consultations ont été effectuées 11 patients différents (9 femmes, dont une mineure non isolée et 2 hommes). Les situations à l’origine des rendez-vous ont été pour la plupart signalées par les travailleurs sociaux de l’unité territoriale Sud Ouest, ce qui confirme la bonne implantation locale de la permanence mais suggère d’étendre l’information à un territoire géographique plus large (théoriquement, les autres circonscriptions voisines peuvent aussi profiter de ces permanences). 32 heures d’interprétariat ont été réalisées. Les personnes orientées vers la permanence : 1 mineure, 1 femme entre 20 et 25 ans, 7 femmes entre 40 et 55 ans. 2 hommes entre 25 et 30 ans. Origine des patients : Turquie (4), franco-turque (1), Bosnie (1), Géorgie (1), Franco-russe (1), Cuba (1), Cameroun (1), Afghanistan (1). Ces patients ont été orientés par : Une psychologue scolaire (1), une psychologue de la ville (1), le CMS de Koenigshoffen (4), le CMS Elsau (1), le Pôle réfugiés (2), un psychologue de Médecins du monde, une démarche personnelle (1). Certains patients ont été orientés vers : La coordinatrice de Respire (1), une psychologue de la ville (3), la consultation transculturelle (1), le service de pathologie professionnelle (1), le Pôle réfugiés (5). Les patients : trois patientes déjà suivies en 2007, trois patientes suivies en psychiatrie (dont deux en sortie d’hospitalisation), et qui souhaitaient une prise en charge complémentaire de la médecine. Pour cinq d’entre elles, dans un parcours d’exil, c’était le premier contact avec un psychologue. Deux ont obtenu le statut de réfugié depuis plus de deux ans, une en demande d’asile, une personne est en formation professionnelle et un enfant est en difficulté scolaire et adressée par une psychologue scolaire. Les relations avec les équipes des structures qui accueillent la permanence : le temps de permanence est un -19- moment privilégié repéré par les membres de l’équipe pour prendre contact avec la psychologue, de manière informelle ou par téléphone. Ces moments d’échange portent autant sur des appuis techniques que sur des éléments d’organisation et des orientations de patients. Les suivis en cours, de même que les consultations ponctuelles confirment la pertinence du repérage effectué en amont par les travailleurs sociaux, témoignant d’une plus grande sensibilité aux difficultés psychologiques des migrants. La permanence d'accueil psychologique interculturel KAPTAN de Bischwiller assurée par Ahmet Une permanence d'accueil psychologique interculturel turcophone a pu se mettre en place à partir d’avril 2004. Elle est hébergée dans les locaux de la Maison des services (48 rue Clemenceau à Bischwiller). L'accueil des personnes se fait en collaboration avec le secrétariat de la CASS. La permanence est assurée par un psychologue expérimenté turcophone, ce qui évite pour l'instant le recours à des interprètes puisque les consultants sont de langue turque (ou française pour les enfants de ces familles). Le bilan de cette permanence pour l’année 2008, est le suivant : 20 permanences, avec 100 consultations au total. 33 patients ont été accueillis, dont 11 mineurs, et 22 adultes (6 hommes et 16 femmes). Elle accueille des personnes qui ne parlent pas le français, dont la mobilité est réduite ou qui sont réticents à rencontrer un psychiatre, personnage encore associé à la folie dans leur culture. Très rapidement le bouche-à-oreille a fonctionné et des personnes se sont adressées spontanément au secrétariat après avoir appris l'existence de cette consultation par des amis. Les situations rencontrées sont diverses mais relèvent toutes de souffrances psychiques qui excèdent les compétences des travailleurs sociaux tout en ne relevant pas de celles des équipes médicopsychiatriques de secteur. C'est la démonstration de l'utilité d'un niveau intermédiaire d'intervention, d'accès facile, et pouvant remplir une fonction de prévention. Des contacts ont été pris avec diverses aux associations locales (Bischwiller et Haguenau) pour les informer sur la consultation, les patients habitant à Bischwiller, Haguenau et Soufflenheim. Ahmet KAPTAN rapporte : « Cette consultation est un concentré de la situation des Turcs en Alsace. Les femmes y sont en majorité, souvent séparées, en instance de divorce, soit rencontrant des conflits conjugaux. Ces personnes sont arrivées en France au titre du regroupement familial, des épouses ou des enfants, mais d’autres sont la troisième génération en France, des enfants ou des adolescents. Certaines femmes ont subi des mariages forcés. Des jeunes filles qui veulent échapper à la pression sociale et /ou familiale sont fiancées sur Internet de Turquie. Deux situations relèvent de la psychiatrie : une femme dont le mari a été lui-même hospitalisé à Brumath, puis leur fille du fait de la violence au domicile familial. Une femme qui prend la décision de divorcer, quelle que soit la cause invoquée, est bannie de sa famille, même si le mari est en prison, même si le mari est violent physiquement. Lorsque le mari accompagne sa femme à la consultation, et qu’elle souhaite divorcer, il attend que le psychologue la dissuade de se séparer de lui. L’entourage est très étouffant, la femme étant souvent sous l’influence de la famille du mari. 10 personnes sont reçues par matinée en moyenne. » Pendant l’année 2008, les règles de fonctionnement de la consultation n’ont pas changé : elle a lieu une fois tous les quinze jours en moyenne (20 permanences annuelles), et les rendez-vous sont pris soit par le secrétariat du CMS soit directement chez le psychologue. -20- La consultation dédiée aux demandeurs d’asile et réfugiés politiques du Pôle Réfugiés par Virginie LEFEUVRE (de janvier à août 2008) (Voir le rapport d’activités 2007 de RESPIRE pour les détails de la mise en place du « pôle réfugiés », et le rapport final du « pôle réfugiés » pour le bilan exhaustif, disponible sur demande). DE JANVIER 2008 A AOUT 2008: Les consultations au local de l’association (8 rue de Sébastopol) 35 patients ont bénéficié d’un suivi. 263 rendez vous prévus et 59 consultations effectuées (17 hommes, 18 femmes, 32 patients en demande d’asile). 29 patients nécessitant la présence d’interprète. Les services ayant orienté vers le pôle réfugiés - Consultation transculturelle des HUS - Thémis (association pour le droit des enfants), - Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada) Adoma - École Albert Schweitzer, Schiltigheim - Accueil parent/enfant CASAS - Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada) Saint Charles - École internationale Schuman - Centre médico-social Engelbreit - Centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) Cité relais - Foyer Notre Dame - Collectif pour l’accueil des solliciteurs d’asile à Strasbourg (CASAS) Interprétariat 151 h effectuées Orientations extérieures - Policlinique psychiatrique, - Permanence RESPIRE, Koenigshoffen - Permanence RESPIRE, CMS Engelbreit - Association Primo Levi (Paris) - Psychologue scolaire - Association Regain - CMP Robertsau - CMP Bischheim - CMP rue de Berne - Consultation pédiatrique Protection Maternelle et Infantile - Centre Médico-Psycho-Pédagogique Esplanade. L’accueil et l’accompagnement psychologique de familles au CASAS en 2008 Dans l’objectif de favoriser une prise de contact avec les parents et les enfants, la psychologue en charge du pôle réfugiés a proposé de s’installer à l’accueil de CASAS avec une interprète professionnelle russophone et de quoi dessiner, modeler, jouer, s’exprimer autrement qu’avec des mots. Ces temps de rencontres informels ont permis de confirmer la difficulté des parents de se séparer de leurs enfants dans ce contexte d’imprévisibilité, d’urgence, d’insécurité, la difficulté des enfants de s’inscrire dans des jeux en interactions avec un autre adulte ou un autre enfant sans une démarche progressive de mise en confiance avec l’interprète la psychologue et le parent. Les échanges instaurés avec les enfants ont favorisé l'intérêt des parents et leur ont permis d'échanger à son propos, de se recentrer sur l'enfant, et de partager un moment apaisé autour de préoccupations parentales, dégagé de l’urgence des demandes matérielles telles qu’elles s’adressent habituellement à CASAS. -21- La verbalisation de ces préoccupations et le partage de son expérience de parent participe d’une démarche de prévention constructive ayant permis de dénouer des situations où la relation parent enfant était en souffrance (dans le cadre des échanges informels, par des orientations vers des consultations spécialisées ou le pôle réfugiés) Le retour de l'équipe a été très positif, cette respiration des familles facilitant leur travail sur dossier et apaisant l'atmosphère tendue des permanences. Cette action innovante est dans l'esprit du réseau RESPIRE, en tenant compte de la spécificité des situations, ne permettant pas toujours à une « demande » classique de prise en charge psychothérapique de se formuler, les demandeurs d'asile étant pressés par des considérations matérielles objectivement inquiétantes. Le partenariat avec CASAS a permis d'imaginer un dispositif informel et ouvert (respectant les réticences éventuelles du public), allant à la rencontre des demandeurs d'asile, sans être intrusif. PSF a ainsi rempli ce rôle de niveau intermédiaire qu'elle assure depuis plus de 8 ans, en proposant une « offre » de soin psychique adapté à une situation de grande précarité et à un public qui se retrouve sans ses repères, culturels, géographiques, etc.…, ce qui rend difficile l'accès aux soins. De tels dispositifs sont grandement appréciés des professionnels, qui ne souhaitent pas « médicaliser » ou psychiatriser les personnes en situation de précarité, mais qui constatent par ailleurs les difficultés psychologiques que celle-ci peut engendrer. Bilan quantitatif 10 permanences Accueil parents enfants 20 H d’interprétariat russophone Nombre de familles rencontrées: 20 Mères isolées : 4 Père isolé : 1 Nombre d’enfants rencontrés : 31 0-3 mois : 2 3-6 Mois : 3 6-18 mois : 4 18 mois – 3ans : 5 3-6 ans : 10 6-12 ans : 6 + de 12 ans : 1 Total des enfants de moins de trois ans (préscolaires) : 14 Total des enfants entre 3 et 12 ans, non encore scolarisés : 16 (seule une enfant de trois ans était scolarisée en première année de maternelle) Origines : Somalie : 1 Liban : 1 Cameroun : 1 Tchétchénie : 11 Russie : 1 Azerbaïdjan : 1 Arménie : 1 Géorgie : 1 Kosovo : 1 Serbie : 1 Les permanences ont eu lieu lorsque de nombreuses familles tchétchènes sont arrivées à Strasbourg ; elles ont constitué la majorité des personnes rencontrées par la psychologue. Les enfants en bas âge étaient nombreux, justifiant cet accueil spécifique d'urgence afin de mieux connaître les besoins des familles et des professionnels accueillants. Certaines rencontres ont donné lieu à une orientation vers la consultation psychothérapique et vers des professionnels de secteur en psychiatrie, pédopsychiatrie et pédiatrie. -22- Les consultations au local de l’association assurées par Virginie LEFEUVRE (de septembre à décembre 2008) L’obtention de fonds européens, bien que non renouvelés pour l’année 2008, a permis à l’association de se doter d’un local où centraliser ses activités. S’y déroulent désormais les activités de fonctionnement de l’association (réunions, poste administratif, séminaires), ainsi que des consultations. Pour le public en grande précarité, tant matérielle que psychique, ce lieu neutre, sans connotation d’urgence ou médicale se révèle particulièrement adapté. De janvier à août 2008, les consultations et l’activité clinique ont été prises en compte dans le rapport établi dans le cadre du « Pôle réfugiés », remis aux instances de financements européennes (Cf. ci-dessus et le rapport disponible sur demande). A compter de septembre 2008, les consultations se sont poursuivies au local de l’association en direction des populations les plus vulnérables, pour lesquelles l’expérience acquise les 12 mois précédents en avait démontré l’utilité et le bénéfice. DE SEPTEMBRE 2008 A DECEMBRE 2008 : 32 patients 131 consultations 72 heures d’interprétariat Partenaires ayant orientés les patients : - La Boussole - CASAS - CMS Schoepflin - Médecin - Horizon Amitié - ADOMA - Maternité de Hautepierre Foyer Notre Dame - Entraide Le Relais -23- 3°) ORIENTATION DES PARTENAIRES, REUNIONS D'INFORMATION APPUIS TECHNIQUES ET a) La coordinatrice Esperanza Mokbel Une partie du temps de travail de la coordinatrice a été consacré à l'écoute des partenaires du réseau. Certains travailleurs sociaux et bénévoles des associations appellent régulièrement pour exposer une situation difficile ou qui touche aux limites de leur écoute. D'autres partenaires téléphonent dans l'urgence (la veille des jours fériés, par exemple) pour exiger un rendezvous immédiatement, alors que c'est leur détresse et leur angoisse que nous devons accueillir pour leur permettre d'assumer "la culpabilité" liée à ces jours de "vacance". La clinique nous a appris que le temps psychique n'est pas le temps de l'urgence et que l'attente d’un rendez-vous au lieu d’être un obstacle peut souvent susciter le désir d’une rencontre singulière avec un thérapeute. C'est à partir de ces discussions informelles que des liens de confiance ont pu s'établir avec beaucoup de nos partenaires, consolidant ainsi le travail en réseau. Nous avons aussi poursuivi les réunions d'information, moins fréquentes qu'auparavant, car le réseau RESPIRE est connu actuellement par les dispositifs médico-sociaux de la ville. Il s’avère ainsi à l’expérience que les appuis techniques prennent le plus souvent la forme de conseils et d’écoute individuelle, souvent téléphoniques, parfois sous forme de rencontres, suscités par des situations concrètes. A cela s'ajoute des entretiens d'information auprès des étudiants (psychologie, école de travailleurs sociaux, internes en psychiatrie) et des associations. Cette activité nouvelle suscite de plus en plus de demandes adressées à la coordinatrice. Nous constatons aussi que le réseau a acquis une dynamique propre: les différents partenaires ont établi des contacts directs, ce qui diversifie les possibilités d’accueil du réseau. Partenaires ayant orienté vers la coordinatrice : - CODA - Home protestant - Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations - CASAS - CADA - Adoma - Cimade Accueil sans frontière - Accueil Printemps (Horizon Amitié) - Accueil les Remparts - L’Étage - Caritas - Médecins du monde - CH d’Erstein Amis et famille - Conseil général - HUS - Epsan - Démarche personnelle - CUS - Médecins libéraux. 39 réunions, 19 entretiens de renseignements, 62 orientations. -24- b) Réunions d’information assurées par Virginie Lefeuvre Présentation de la consultation du Pôle Réfugiés, resituée dans le fonctionnement général de RESPIRE par Virginie LEFEUVRE : - Responsable de l’unité Sud-Ouest, CUS, Mme Bernadette VALENTIN Équipe du CMS Neuhof - Équipe de CASAS - CADA Foyer Notre Dame (Mme Linda BEG, psychologue) - Bénévoles d’Amnesty International, - Éléonore Thomasset, CMP rue de Berne - Directrice du CADA Hœnheim, Mme Nathalie BURGER - CADA Saint Charles, Sylvie BODEN, psychologue Psychologues et bénévoles de Médecins du monde - Équipe du CMS Koenigshoffen - Mme SCHÄFFER, psychologue conseillère d’orientation - Association Thémis, Gaëlle LE GUERN - Association CLIPS (Psychologues cliniciens de Strasbourg) - Mme NICOLAS, psychologue de la CUS - M. TRAU, travailleur social CADA ADOMA, Wafa Bouneira, psychologue du CAMPS de Schiltigheim - Foyer Regain, Anna GRAMM, psychologue -25- 4°) ÉLABORATION D’OUTILS DE COMMUNICATION AU SEIN DU RÉSEAU, INFORMATION ET PARTENARIATS, NOUVEAUX PÔLES D’ACTION ET DE MISE EN RÉSEAU a) Le site Internet L’enrichissement des ressources documentaires du site s’est poursuivi. Il devient un site de référence consulté par les partenaires locaux comme au-delà en ce qui concerne le travail en réseau auprès des migrants. Fréquentation du site : (Voir plus loin). b) Plaquette d’information sur le réseau RESPIRE Après la large diffusion de la plaquette par publipostage début 2005 auprès de l'ensemble des psychiatres du BasRhin, de la majorité des généralistes des grandes villes du département, et auprès de nombreuses associations et structures de soins et d'aide sociale, la plaquette continue d’être un outil très utile, distribuée lors de manifestations particulières, auprès d’acteurs divers, de collaborateurs potentiels, etc. . c) Information et sensibilisation, recherche de partenariat et mise en réseau L’effort s’est poursuivi au cours de l’année 2OO8 en ce qui concerne les possibilités offertes par le réseau et à la recherche de partenariats. d) Le groupe exil et périnatalité de Parole sans frontière, animé par Virginie Lefeuvre En septembre 2007, la commission Périnatalité a détaillé un argument pour le groupe de travail, reposant sur un principe de co-animation (psychologue, médecin de PMI). Il s’agit pour cette commission : de favoriser une perspective transdisciplinaire pour analyser les enjeux de la construction du sujet autour du devenir père, devenir mère et enfant dans le contexte spécifique de l’exil, d’interroger les effets de la violence politique et de la torture dans le double contexte de la migration et du tems périnatal, de penser les effets sur le sujet des contextes sanitaires, socio-économiques et politiques dans lesquels se déroule le temps de l’accueil de l’enfant, et de réfléchir aux profonds remaniements psychiques constatés par les intervenants de terrain, de proposer des rencontres et des transmissions d’expérience avec des professionnels engagés sur le terrain pour enrichir notre réflexion, à plus long terme, de partir des observations et recherches formulées pour analyser, adapter ou innover à travers des dispositifs au plus près des besoins des familles. L’approche est transversale, avec les professionnels : Christine DAVOUDIAN, médecin PMI ; Lucie BARTHEL et Johanna DYDUCH, assistantes sociales au service de pédopsychiatrie, Erstein ; Florence BECKER, psychologue clinicienne au service maternité du CMCO, Anouk ROQUET, psychologue clinicienne au service de maternité de l’hôpital de Hautepierre ; Geneviève ESPINASSE, assistante sociale à la Boussole, Evelyne SBERRO, sage-femme à l’hôpital civil, Henriette SCHEU, intervenante au Furet ; Nicole STEINBERG, pédopsychiatre Erstein, Anne-Marie Pinçon, psychologue, psychanalyste, Nicole SCHULER, Service d’Insertion et de Probation. Une bibliographie, qui a vocation à s’enrichir, a été dressée sur le thème de la périnatalité et de l’exil. L’année 2008 a permis la poursuite de la réflexion, avec une visée concrète, sur la possibilité d’une action, au regard du constat dressé. L’association a rencontré de nombreux partenaires, ainsi que des institutions (CAF, REAAP, Ville) pour échanger sur les actions envisageables. -26- 5°) EVALUATION QUANTITATIVE TRAVAIL DE LA COORDINATRICE 1. Réunions d’information, de sensibilisation, de mise en place de partenariats et de coordination du réseau : La coordinatrice a participé à 40 réunions : DRASS : 14, PSF : 11 (réunions de fonctionnement, rencontres avec les membres de l’association, AG, Association Plurielles : 5, Clapest : 1, CUS : 3, étudiants de l’IFSI : 2, directrice d’école : 1, médecins du réseau : 2. 2. Entretiens de renseignement : 22 entretiens individuels : Médecins du réseau (4) ; assistantes sociales (2) ; infirmiers (4) ; étudiants ESTES (5) ; étudiants école d’infirmiers (3) ; étudiants en psychologie (4) ; 3. Participations à des journées congrès et colloques : Journée de la femme Journée d’action mondiale de lutte contre le Sida Congrès de l’EPSAN Différentes conférences et manifestations concernant l’exil, le racisme, etc. 4. Participation à l’élaboration : - Guide du CODELICO (Comité départemental de liaison et de coordination des services sociaux du BasRhin) - Dépliant de la DRASS avec une interview de M.E. Mokbel - Guide de la Précarité - Enquête du Clapest 5. En moyenne trois heures hebdomadaires d’appui technique et de renseignements divers par téléphone auxquelles s’ajoute une heure et demie entre les partenaires pour l’organisation des consultations (Migrations santé, médecins, associations, patients eux-mêmes). 6. Orientation et évaluation des personnes et familles 62 dossiers ont été traités 19 origines différentes ont été répertoriées : Bulgarie, Réunion, Turquie, Albanie, Kurdistan, Maroc, Arménie, Tchétchénie, Géorgie, Serbie, Ethiopie, Tchad, Nigéria, Côte d’Ivoire, Angola, Russie, Pakistan, Algérie, Yougoslavie. 15 langues ont été utilisées : français, urdu, tchétchène, anglais, arabe, russe, espagnol, turc, arménien, géorgien, serbo-croate, portugais, allemand, albanais. Partenaires nous ayant adressé des patients : association caritative (2), association pour demandeurs d’asile (12), CUS (6), EPSAN (2), Foyer d’hébergement (7), HUS (6), Médecins libéraux (6), Conseil Général (1), Amis (6), Centre hospitalier d’Erstein (1), association d’insertion (1), démarche personnelle (5) Il semble nécessaire de souligner que le travail d’orientation a présenté cette année des difficultés particulières. Ceci est du en partie a plusieurs facteurs : saturation du réseau, patients présentant des pathologies lourdes, patients en situation de clandestinité et d’errance depuis plusieurs années, des situations d’urgence et de gravité, où la rapidité, la disponibilité et le sens clinique de la coordinatrice ont été au premier plan. A ceci s’ajoutent un nombre croissant de suivis et de rendez vous. Nous devons aussi souligner que les partenaires qui demandent des -27- orientations sont plus nombreux. AUGMENTATION SIGNIFICATIVE DE L’INTERPRÉTARIAT EFFECTUÉ PAR MIGRATIONS SANTÉ ALSACE DANS LE DOMAINE PSYCHIATRIQUE. Cet indicateur est le plus fiable puisqu’il mesure les effets des actions de RESPIRE (information, appuis techniques, transfert de patients, accueil direct de patients étrangers par les CMP et Hôpitaux de jour de secteurs, CMPP, CAMPA, etc.) sur les partenaires (que nous ne pouvons pas mesurer directement). Les données fournies par Migrations Santé Alsace, entre 2001 et 2008, sont résumées dans le graphique et le tableau suivants (en nombre d’heures d’interprétariat) : Interprétariat 2500 Nom bre d’heures 2000 1500 EPSAN CHS Erstein 1000 H.U.S. 500 0 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Années Structures H.U.S EPSAN C.H.S d’Erstein Total heures URMLA 2001 700 168 47 915 2002 1120 290 59 1469 2003 1275 432 64 1771 2004 1306 743 238 2287 2005 1500 1640 300 3440 2006 1400 2078 303 3781 2007 1125 2008 1095 1684 368 3177 1773 334 3202 115 URMLA : heures d’interprétariat assurées dans les cabinets médicaux libéraux d’Alsace (Données : Migrations Santé Alsace). -28- On voit que le recours aux interprètes de Migrations Santé reste désormais stable. Un rééquilibrage été obtenu entre les H.U.S. et les établissements périphériques (les possibilités d'accueil à la consultation transculturelles du CHU sont en effet saturées). Le total d’heures tend à se stabiliser, ce qui traduit sans doute une couverture bientôt optimale des besoins, mais aussi une utilisation plus rationnelle de celles-ci (regroupement des consultations par langues, etc.). Il faut signaler en outre que l’interprétariat est désormais financé aussi par la Ville de Strasbourg au sein des permanences (voir plus haut). Enfin, les psychiatres libéraux sont de plus en plus nombreux à accueillir leurs patients non francophones avec interprètes. Ainsi, l’effort de financement de l’’interprétariat commence à être réparti sur différentes ressources et n’est plus laissé à la seule charge des établissements de santé. A titre indicatif, le nombre de consultations interculturelles réalisées à la Consultation Transculturelle de psychiatrie des H.U.S. en 2008 s’élève à plus de 1600 consultations dont les 2/3 avec interprètes. Ainsi, grâce à l’information, à la structuration du réseau RESPIRE et aux partenariats mis en place, l’accès aux structures d’aide sociale, psychologique ou psychiatrique continue à s’améliorer. L’accueil psychologique et les soins psychiatriques se décentralisent et se mettent en place de façon plus diversifiée et au plus près des populations. L’articulation avec les services sociaux et les dispositifs d’insertion est plus facile. -29- 6°) FINANCEMENTS (Voir tableaux en annexe) Sollicités pour 2008 (€) Obtenus pour 2008 (€) GRSP 62 000 61 000 A.C.S.E. 10 000 8 000 CPAM 800 Fonds Européen pour les 56 400 0 128 400 69 800 Réfugiés TOTAL L’utilisation de fonds européens nous a contraints à établir une comptabilité séparée pour les actions du réseau Respire relevant de manière spécifique de ce financement (« Pôle réfugiés » du réseau Respire; Rapport final et financier sur demande). L’action financée par les FER s’est déroulée sur 12 mois de septembre 2007 à août 2008. Pour information : répartition des dépenses au sein de Respire 2008 : actions communes et pôle réfugiés. Dépenses réseau Respire 2008 Respire (actions communes) 580 60 achats 2 557 61 services externes 62 autres services externes 7 522 1 997 63 impôts et taxes 45 740 64 frais de personnel Autres Total dépenses Respire (Pôle réfugiés) 5 053 3 517 3 216 1 515 30 142 58 396 43 444 Bilan financier du réseau Respire : BILAN RESPIRE 2008 Dépenses réseau Respire 60 achats 61 services externes 62 autres services externes 63 impôts et taxes 64 frais de personnel Autres Total dépenses excédent Solde résultat 5 633 6 075 10 738 3 513 75 882 101 840 101 840 Recettes réseau Respire 74 Subventions CPAM GRSP 800 61 000 ACSE FER 8 000 14 100 Total recettes Déficit - 83 900 17 940 101 840 Commentaires : - La somme de 14 100 € en recettes 2008 correspond à un report de 50% de l’acompte de la subvention FER -30- versée en 2007 (28 200 €), conformément à ce que nous avions établi pour le bilan 2007. Le non paiement du solde de la subvention FER (28 200 €, qui ne seront versés qu’après un audit qualitatif et financier de l’action, à une date indéterminée), a provoqué de sérieux problèmes de trésorerie et un compte déficitaire du bilan RESPIRE et du bilan global de l’association (voir tableaux plus loin), puisque l’action a été poursuivie à son terme et les dépenses engagées. La participation du Conseil Général s’est poursuivie par l’hébergement qu’il met à notre disposition à Bischwiller dans le cadre de la permanence d’accueil psychologique. Le secrétariat du CMS est aussi sollicité. La participation réelle du Conseil Général au financement des interprètes n’est pas encore acquise. Cependant, c’est sur la base de ces expériences innovantes et de leurs résultats que nous pourrons progressivement être en position d’établir des partenariats plus structurés et conséquents. La Ville de Strasbourg participe également par l’hébergement des permanences et le financement des interprètes. -31- CONCLUSIONS Points de force : Emergence d’une forte demande de soins et de soutien psychologique que les nouvelles capacités d’accueil ont dévoilée. Amélioration de l’accès aux soins et des attitudes professionnelles à l‘égard de la population concernée Implication croissante des psychologues et psychiatres du service public Changement d’attitudes professionnelles (recours accru à l’interprétariat) Connaissance accrue du réseau sur Strasbourg et au niveau national Sensibilité accrue vis-à-vis des populations concernées de la part des professionnels Mise en place de permanences d’accueil interculturel dans les quartiers à forte densité de population immigrée, qui démontrent l’intérêt de dispositifs non médicaux, situés entre les services sociaux et les équipes de psychiatrie (associations Plurielles, C.M.S. de Strasbourg, C.M.S. de Bischwiller, interventions en PMI, etc.). Demande d’accompagnement et d’appui technique dans le domaine de l’interculturel de la part des travailleurs sociaux, des associations et des professionnels de santé mentale Nouvelle possibilité d’accueil spécifique des populations vulnérables au local de l’association La sensibilisation aux problèmes interculturels en matière de santé mentale et de psychopathologie amène certaines équipes à de nouvelles actions dans ce domaine (notamment par la mise en place de consultations orientées vers l’interculturel dans certains secteurs de psychiatrie, ou la création de groupes de travail …) Les secteurs de santé mentale réagissent dans l’ensemble favorablement à la création de RESPIRE, mais le degré d’engagement dans la pratique interculturelle, et en direction des populations en précarité et en difficulté d’insertion dépend de la sensibilité propre à chaque équipe. Un long travail de sensibilisation doit être poursuivi par le biais de contacts personnels, et à l’occasion de difficultés précises rencontrées sur le terrain Intégration de l’expérience parmi des expériences comparables en France et à l’étranger afin d’en tirer des éléments d’un modèle possible à répliquer (participation à des échanges, congrès, communication internationale via Internet, etc.). Respire s’inscrit désormais dans un réseau national et même international grâce aux collaborations mises en place. Les perspectives de développement de RESPIRE sont ainsi variées et nombreuses, leur mise en œuvre dépendra de l’obtention d’un financement réellement partenarial. Le GRSP et l’ACSÉ ont permis à l’action de se poursuivre au cours de l’année 2008. Limites et axes à développer : Effort à poursuivre en direction des dispositifs de la Ville (et autres municipalités) pour d’autres implantations dans les quartiers concernés (Hautepierre, Neuhof, Port du Rhin, etc.) et le Département : information et sensibilisation au nouvel outil disponible. Interprétariat dans les associations, et auprès les psychologues libéraux. Une consolidation du réseau est souhaitable tant en termes de fonctionnement que de financement. L'obtention de subventions européennes a été une première étape (obtenue pour fin 2007), mais ce type de financement s’avère impossible à assumer pour une petite structure sans trésorerie suffisante. Les demandes de financements pour 2009 vont transiter par le dispositif des CUCS afin de mobiliser de plus nombreux financeurs et d’inscrire l’action de manière plus claire dans le cadre de la politique de la Ville. Strasbourg, le 10 juillet 2009 Dr Bertrand PIRET, Responsable de RESPIRE, Président de Parole sans frontière. -32- III. Les actions menées au CEFR (Centre d’Entraide aux Français Rapatriés) Objectifs et modalités Les années précédentes, grâce à la mise en place du réseau RESPIRE, avaient permis de déceler d’importants besoins d’accompagnement psychologique des résidents du CEFR comme de l’équipe de travailleurs sociaux. Une fois les besoins précisés et définis, et des modalités d’intervention expérimentées dans le cadre de RESPIRE, il a été possible de mettre en place un dispositif d’intervention propre, directement financé par le CEFR : 1°) Une psychologue de Parole sans frontière anime tous les mois une réunion de supervision auprès de l’équipe de travailleurs sociaux (Martine Chessari-Porée du Breil), 2°) Elle assure à la demande l’accueil psychologique, le bilan et un accompagnement psychologique et psychothérapique de certains résidents ou familles en souffrance psychologique. Cette modalité permet de résoudre sur place un certain nombre de difficultés tout en adressant sans retard aux acteurs compétents les cas nécessitant une intervention spécialisée. Financement : - Réunions de supervision : montant forfaitaire annuel - Accueil et suivis de familles : facturation forfaitaire par famille -33- IV. FORMATION - ENSEIGNEMENT – SENSIBILISATION - RECHERCHE ET TRAVAUX SCIENTIFIQUES L’association Parole sans frontière est enregistrée sous le numéro 42 67 02451 67 auprès du service de la Formation Professionnelle de la Préfecture de la Région Alsace. Plusieurs axes de formation sont à dégager : 1°) Publications de l’association …………………………………………….. P. 35 2°) Le séminaire «d’introduction à la clinique interculturelle», Les Journées de Parole sans frontière ………………………………………………….. P. 36 3°) Les autres séminaires …………………………………………………………. P. 38 4°) Les formations, enseignements et autres interventions .................................. P. 39 5°) Les travaux de recherche …………………………………………………………….. P. 41 - Commission « Exil et périnatalité » - Publications scientifiques - Échanges et collaborations scientifiques - Directions de thèses et mémoires -34- 1) Publications Un effort de publication est poursuivi afin que soient diffusés les actes du séminaire « Psychiatrie, psychothérapie et culture(s) ». Les volumes de «Psychiatrie, psychothérapie et culture(s)» contiennent les actes des conférences des 6 premières années du séminaire, et parfois d’autres travaux portant sur le même thème. Ils constituent un outil de réflexion de base pour tous les chercheurs et acteurs concernés, mais sont malheureusement épuisés. Les volumes épuisés sont progressivement mis en ligne sur le site Internet de Parole sans frontière. Voir sur le site Internet de l’association les sommaires et les textes des différents numéros : I. «Préliminaires» ; II. «Psychothérapie interculturelle ?» ; III. «Les passagers du Maghreb» ; IV. «Le traumatisme et l’effroi» ; V. «Qu’est-ce que l’étranger ?» ; VI. «Au réel de la frontière» Les actes des séminaires VII (“La haine du père”, 96-97) et VIII (“Pulsion de mort et humanisation”, 97-98) sont parus sous forme d’ouvrage en 2008 aux éditions de l’Harmattan sous le titre : « La haine, l’étranger et la pulsion de mort » (Sous la direction de PIRET B.), L’Harmattan, Paris. A paraître : IX. “L’exclusion du transfert” (98-99) X. “Temps et transmission” (99-2000) XI. “Penser la différence: de la différence culturelle à la différence sexuelle » (2000-2001) Les actes du colloque de Parole sans frontière – Société de psychiatrie de l’Est de mars 2002 ont été publiés par la Revue Française de Psychiatrie et de Psychologie médicale : N° 61 de décembre 2002. Les actes du colloque franco-algérien de 2003 sont désormais en ligne sur le site Internet de l'association. Voir le site Internet de l’association pour l’ensemble des parutions, les sommaires des actes des séminaires et les textes en ligne disponibles. -35- 2) Les « Journées de Parole sans frontière » (Séminaire d’introduction à la clinique interculturelle) Objectifs La mise en place de cet enseignement en 1998 a eu pour objectifs de sensibiliser les psychiatres et les psychologues en formation aux spécificités de l’accueil et de la prise en charge des patients migrants. Une telle implication a déjà permis la collaboration de nouveaux psychiatres motivés à la consultation polyglotte et au réseau RESPIRE, permettant de répondre à une demande de soins croissante. Cette année 3 journées de formation ont eu lieu. Les programmes s’orientent vers une organisation thématique des journées qui permet de rassembler sur un même thème des professionnels de divers horizons. Financement : néant (bénévolat) Partenariat : Faculté de Médecine (locaux) PUBLIC : Internes DES et DIS de psychiatrie ; étudiants de DESS de psychologie clinique interculturelle; travailleurs sociaux; associations concernées, personnes sensibles à ces questions. LIEU : Amphithéâtre de la Clinique Psychiatrique, Hospices Civils de Strasbourg. INSCRIPTIONS : Secrétariat de la policlinique psychiatrique : 03 88 11 62 15. DATES : Vendredi 18 janvier 2008, Vendredi 28 mars 2008 et Vendredi 16 mai 2008 PROGRAMME - Session 2008 INTERVENANTS Philippe AIDAN, Sociologue, Directeur adjoint du COMEDE (Paris), co-auteur de « Persécution des femmes » Özge BINER, Sociologue, Strasbourg et Turquie Claude BOUKOBZA, Psychologue, psychanalyste, membre d’ « Espace analytique », rédactrice en chef de la revue « Figures de la psychanalyse » Armando COTE : Psychanalyste, association « Primo Levi », Paris Abdelhak ELGHEZOUANI : Psychologue, association « Appartenance », Suisse Jean-Richard FREYMANN, Psychiatre, psychanalyste, président de la FEDEPSY, dernier ouvrage paru : « Éloge de la perte », éd. ERES Fatih KARAMAN, Psychiatre, psychanalyste, Michel LÉVY, Psychanalyste, psychiatre, FEDEPSY Yassaman MONTAZAMI, Psychologue et formatrice, COMEDE, co-auteur de « Persécution des femmes » Bertrand PIRET : Psychiatre, psychanalyste, Consultation Transculturelle (H.U.S.), Parole sans frontière Peter STREB, Psychiatre, services psychiatriques et psycho-traumatologiques externes de Bâle-campagne Eléonore THOMASSET, Interne en psychiatrie, Parole sans frontière Alain VANOETEREN, Psychologue, association « Ulysse », Belgique Alexandra von WEBER : Juriste, Bureau de consultation pour les demandeurs d’asile de la région de Bâle Nadine WEIBEL : Anthropologue, associée au laboratoire du CNRS « Société, droit et religion en Europe » (Strasbourg) -36- Vendredi 18 janvier 2008 Le traumatisme Vendredi 28 mars 2008 Femmes en exil Vendredi 16 mai 2008 Accueil psychologique des réfugiés : expériences européennes 9h00 – 10h30 Le traumatisme : questions Être mère en situation d’exil : cliniques et « Je préfère ma douleur psychopathologiques, d’aujourd’hui à celle d’hier » conséquences pour l’écoute (une écoute spécifique?) Conséquences des politiques nationales sur les dispositifs d’accueil des demandeurs d’asile des demandeurs d’asile en Europe Intervenants d’Allemagne, de Suisse, de Belgique, de Turquie et de France Bertrand PIRET Claude BOUKOBZA Quelle est la place du désir dans le traumatisme? Voix féminines et religions : Idem nouveaux regards sur le croire Jean-Richard FREYMANN Nadine WEIBEL En guérir? Femmes exilées et violences spécifiques Philippe AIDAN et Yassaman MONTAZAMI Idem Positions et travaux du Conseil de l’Europe et du HCR (sous réserve) Témoignages de CASAS Idem 10h45 – 12h15 14h00 – 15h30 Michel LEVY 15h45 – 17h15 Politique contemporaine du traumatisme. Approches anthropologiques Éléonore THOMASSET Lieu Amphithéâtre de la clinique Amphithéâtre de la psychiatrique clinique psychiatrique -37- Amphithéâtre de la clinique psychiatrique 3) Les autres Séminaires Qu’est-ce qu’analyser aujourd’hui? Définir la cure analytique par rapport à un cadre type est insuffisant. Freud, dès 1919, en appelait pour l’avenir à l’existence d’établissements où seraient proposées des psychanalyses gratuites en direction des populations démunies, sous peine de voir la psychanalyse devenir le privilège d’une élite. Qu’en est-il aujourd’hui de cette question, alors même que de nombreux psychanalystes interviennent dans des cadres pour lesquels on entend encore dire que la psychanalyse serait impossible (avec des « étrangers », des personnes en grande précarité…). La pression de la précarité économique barre-t-elle l’accès à la question de l’inconscient? C’est à une révision des notions fondamentales comme celles de la demande, du transfert, de l’interprétation psychanalytique que mène cet examen des effets de l’écoute auprès de populations défavorisées. Cette révision pourrait permettre d’éviter les hypothèses lourdes et hasardeuses que nous rencontrons à propos de « nouvelles pathologies » ou de « nouvelles économies psychiques ». Du point de vue théorique, la question est celle de l’articulation de la psychanalyse avec la question sociale et politique. Du point de vue historique, elle peut être abordée par l’invention de dispositifs psychanalytiques destinés à offrir une écoute aux populations démunies. Rythme : mensuel. (Voir le site Internet pour de plus amples détails) Séminaire « Anthropologie et psychanalyse » : l’interdit de l’inceste La question de l’inceste est au cœur de l’anthropologie comme de la psychanalyse. Pour la psychanalyse, l’interdit de l’inceste est fondateur de la subjectivité; pour l’anthropologie, cet interdit est au fondement même de ce qui caractérise l’humanité. L’anthropologie a mis en évidence l’existence généralisée de la règle de l’interdit de l’inceste dans toutes les sociétés, plusieurs théories ont tenté de rendre compte de l’universalité de cette règle. Du côté de la psychanalyse, un long chemin a été parcouru de Freud à Lacan, depuis la fiction de la horde primitive de « totem et tabou » à la conception structuraliste du second. Une distinction s’impose : l’interdit social de l’inceste n’est pas, jusqu’à preuve du contraire, équivalent à l’inceste psychique freudien. L’interdit psychique ne résulte pas d’un interdit, mais plutôt d’un impossible, tandis que l’interdit social de l’inceste n’est que la forme négative d’une prescription positive d’alliance. Quant à la conception structurale de l’interdit de l’inceste à partir de l’œuvre de Lacan, elle aboutit à l’idée que la loi de l’interdit est consubstantielle à la nature même du désir humain. (Voir le site Internet pour de plus amples détails) - 38 - 4) Les formations, enseignements, sensibilisation La formation et la sensibilisation des acteurs à la dimension interculturelle s’est poursuivie grâce aux multiples interventions des membres de l’association dans : • les congrès scientifiques, • dans le cadre de la Faculté de Médecine • au sein de différentes écoles de formation (éducateurs, infirmières, assistantes sociales, etc.), • auprès des équipes de travailleurs sociaux, • des équipes psychiatriques ou • auprès d’associations concernées (CIMADE, CASAS, etc.). La création de RESPIRE a fait émerger une demande accrue dans ce domaine (Cf. plus haut et en annexe le bilan de RESPIRE). FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE Les membres de Parole sans frontière ont organisé et assuré plusieurs formations professionnelles, notamment auprès de l’équipe soignante du Centre de la Mère et de l’Enfant (Colmar), Service de Psychiatrie Infanto- Juvénile (Elsau, Strasbourg) (Voir site Internet pour le détail). ENSEIGNEMENT / FORMATION Institut de Psychologie : poursuite de la collaboration avec l’Institut de Psychologie dans le cadre de l’enseignement du DESS de psychologie clinique interculturelle (Mme Pradelles de Latour) jusqu’en 2005-2006 : «Cours d’introduction critique à la clinique interculturelle» (B. Piret, A. Kaptan, E. Mokbel) et du DEA du Pr. Lesourd. Travaux au sein de la FEDEPSY : participation aux travaux de la Commission Européenne de la FEDEPSY (statut consultatif auprès du Conseil de l’Europe) (B. Piret, voir plus loin) Écoles d’infirmières : interventions diverses auprès des écoles d’infirmières ESTES : Esperanza MOKBEL et Jean-Raymond MILLEY : Exil et précarité. Séminaires et Journées de Parole sans frontière : cf. bilan RESPIRE. INFORMATION/SENSIBILISATION Inscription de l’association dans le répertoire d’actions locales d’intégration de l’ADRI / ORI (1996). Inscription dans l’annuaire des acteurs de lutte contre les exclusions (CODELI, 2002). Nombreuses actions de sensibilisation et d’information en 2008 (Voir site Internet) -39- QUELQUES INTERVENTIONS DE L’ÉQUIPE DE PAROLE SANS FRONTIÈRE EN 2008 o LEFEUVRE V. (2008) Interview avec Nicolas Chauvin pour France Bleu Alsace , 24 juin o LEFEUVRE V. (2008), Intervention exposition « Les dessins d’enfants et la prise en charge psychologique des familles et enfants réfugiés », en partenariat avec le HCR, aux collèges Truffaut (17 juin), Hans Arp (16 juin), de Sarre-Union (10 juin). o LEFEUVRE V., participation au groupe « RESFEcoute », groupe de réflexion autour des effets psychiques sur les parents et les enfants d’une menace de reconduite à la frontière, Association Primo Levi, 1er février, Paris. o PIRET B. (2008) « Clinique de l’asile » et ritualité. Intervention au colloque 6ème rencontres Mirecurtiennes de Psychiatrie, 16-17-18 juin 2008, Mirecourt, CH de Ravenel. o PIRET B. (2008) Animation de l’atelier « Rôle, place et légitimité des professionnels hors champ médical dans la prise en compte des problématiques de santé des personnes en situation de précarité ». Journées du PRAPS, 9-10 septembre 2008, Colmar. o PIRET B. (2008) Pathologie mentale et précarité : Les étrangers accueillis au sein du réseau RESPIRE. Intervention à la réunion plénière de la plate-forme « santé précarité », 9 octobre 2008, Communauté Urbaine de Strasbourg. o PIRET B. (2008) SALEN J.-M. La banalisation de la violence, texte pour le cercle du silence d’octobre 2008 o PIRET B. (2008) « Y a-t-il une spécificité dans la prise en charge des migrants », Intervention sur la souffrance psychologique. Rencontre régionale autour des enjeux de l’intégration et de la lutte contre les discriminations, organisée par le CLAPEST, 18 novembre 208, CRA. . MISE EN PLACE DE COLLABORATIONS NATIONALES ET INTERNATIONALES : o TriRegio-Ntezwerk Psychotraumatologie : Réseau international de psychiatres et thérapeutes (Suisse, Allemagne, France). o Collaboration avec le Dr Christine Davoudian, médecin PMI, Saint-Denis (93), présentation d’un film (groupe de parole de femmes enceintes ou récemment accouchées en situation d’exil et de précarité) o Intervention d’Arnaud Veisse (COMEDE) aux Journées de Parole sans frontière o Participation à la rédaction du guide du COMEDE 2006. -40- 5) Les travaux de recherche Commission « Exil et périnatalité » Une commission « Exil et périnatalité » a été créée lors de l’assemblée générale de juin 2006, sous la responsabilité de Virginie Lefeuvre. Elle a débuté ses travaux en regroupant divers professionnels intéressés pour échanger à partir de leur pratique sur les questions que posent l’accueil et la prise en charge des femmes exilées isolées enceintes ou jeunes accouchées. Objectifs et modalités Argument pour le groupe de travail de la commission périnatalité et exil de PSF 2007 Ces rencontres ont pour objectifs : - de favoriser une perspective transdisciplinaire pour analyser les enjeux de la construction du sujet autour du devenir père, devenir mère et enfant dans ce contexte spécifique qui est celui de l’exil. - d’interroger les effets de la violence politique et de la torture dans le double contexte de la migration et du temps périnatal (le projet d’enfant, la grossesse, la naissance…) - de penser les effets sur le sujet des contextes sanitaires, socio-économiques et politiques dans lesquels peut être amené à se vivre ce temps de l’accueil de l’enfant et comment s’accueille ce temps de profond remaniement psychique dans les institutions médico-sociales, à partir des pratiques de chacun. - de proposer des rencontres et transmissions d’expériences avec des professionnels engagés sur le terrain pour enrichir notre réflexion - à plus long terme, de partir de nos observations et recherches partagées pour analyser, adapter ou innover des dispositifs au plus près des besoins des familles. Au cours de l’année 2008, la Commission s’est réunie à de nombreuses reprises (7 mars, 18, 11 septembre, novembre) afin de poursuivre sa réflexion et d’explorer des pistes d’actions concrètes. Il a été ainsi dressé un constat sur la situation des parents : - une errance et un isolement des mères une grande promiscuité le fonctionnement sectorisé (le changement d’hébergement renvoie à des services médico-sociaux différents) empêchant une continuité de la prise en charge, nécessité d’aller vers les familles de manière informelles dans des lieux facilement accessibles qu’elles fréquentent déjà, difficulté de formuler une demande, les psychologues de maternité ne rencontrent que très rarement des mères en demande d’asile ou sans papier, et lorsqu’elles le peuvent, la prise en charge est très courte, le recours à l’interprétariat n’est systématisé ni dans les maternités, ni dans les consultations PMI, un interprétariat « improvisé », soulevant les questions de confidentialité, de la neutralité de l’interprétariat et l’impact des paroles tant sur les personnes que sur l’interprète désigné à défaut (membre de la famille, professionnel du service). La psychologue Virginie Lefeuvre a proposé de mettre en place, en étroite collaboration avec CASAS, un accueil Parents/enfants avec interprète lors des permanences d'accueil de CASAS dans leurs locaux. L'équipe de CASAS a sollicité la psychologue sur la situation de nombreuses familles avec des enfants en bas âges, en situation d’extrême précarité arrivées en décembre 2007 à Strasbourg. L’analyse de cette situation de crise a permis de mettre en lumière de manière plus large différentes préoccupations des professionnels eu égard à l’accueil des enfants en général à CASAS. Celles-ci s’articulaient autour de différents repérages : -41- Ces temps de rencontres informels ont permis de confirmer la difficulté des parents de se séparer de leurs enfants dans ce contexte d’imprévisibilité, d’urgence, d’insécurité, la difficulté des enfants de s’inscrire dans des jeux en interactions avec un autre adulte ou un autre enfant sans une démarche progressive de mise en confiance avec l’interprète la psychologue et le parent. La verbalisation des préoccupations autour de l’enfant, et le partage entre parents participe d’une démarche de prévention constructive ayant permis de dénouer des situations où la relation parent enfant était en souffrance (dans le cadre des échanges informels, par des orientations vers des consultations spécialisées ou le pôle réfugiés) Le retour de l'équipe a été très positif, cette respiration des familles facilitant leur travail sur dossier et en apaisant l'atmosphère tendue des permanences. Cette action innovante est dans l'esprit du réseau RESPIRE, en tenant compte de la spécificité des situations, ne permettant pas toujours à une « demande » classique de prise en charge psychothérapique de se formuler, les demandeurs d'asile étant pressés par des considérations matérielles objectivement inquiétantes. Le partenariat avec CASAS a permis d'imaginer un dispositif informel et ouvert (respectant les réticences éventuelles du public), allant à la rencontre des demandeurs d'asile, sans être intrusif. PSF a ainsi rempli ce rôle de niveau intermédiaire qu'elle assure depuis plus de 8 ans, en proposant une « offre » de soin psychique adapté à une situation de grande précarité et à un public qui se retrouve sans ses repères, culturels, géographiques, etc.… qui faciliteraient l'accès aux soins. De tels dispositifs sont grandement appréciés des professionnels, qui ne souhaitent pas « médicaliser » ou psychiatriser les personnes en situation de précarité, mais qui constatent par ailleurs les difficultés psychologiques que celle-ci peut engendrer. Public Le groupe de travail Pour une bonne dynamique de travail et d’échange, le groupe se limite à une quinzaine de professionnels de différents horizons (psychologues, gynécologues obstétriciens, sages femmes, assistantes sociales, éducateurs, puéricultrices, kinésithérapeutes, psychanalystes, psychiatres...) Financement : néant Lieu : locaux de PSF Publications scientifiques - PIRET B. (2008) (sous la direction de) La haine, l’étranger et la pulsion de mort, L’Harmattan, Paris. - PIRET B. (2006), De l’adolescence errante d’Olivier Douville, Note de lecture pour la revue Figures de la psychanalyse, Logos-Anankè, n°16, p.305-306 Échanges et collaborations scientifiques Nous avons pour objectif de mettre en rapport des chercheurs et praticiens dont le travail et les expériences sont insuffisamment connus soit à cause de leur faible médiatisation en France, soit à cause de leur isolement. Ce besoin d’échanges est vivement ressenti par les praticiens exerçant à l’étranger et notamment dans les pays d’origine de la migration. Les enseignements obtenus par de tels échanges sont en retour très précieux pour nous qui travaillons et réfléchissons en France aux problèmes interculturels. Dans certains cas, et dans la mesure de nos possibilités, des collaborations de travail sur des thèmes précis sont en projet. Parmi les échanges scientifiques qui se sont instaurés, nous pouvons signaler : -42- 1) AU MAGHREB - Algérie : Tenue d’un séminaire de deux jours sur la psychopathologie du traumatisme, sur invitation de la Faculté de Médecine d’Oran, janvier 2002 (Dr B. Piret et K. Khelil), auquel a fait suite le colloque de 2003 à Strasbourg. - Maroc : Échanges et collaboration avec l’Association Marocaine de Psychothérapie et la Société de Psychanalyse Marocaine (Rabat), et le Docteur BENNANI, psychiatre, psychanalyste, son Président. - Tunisie : Échanges suivis avec l’équipe du Professeur J. BEN ABID (Tunis) 2) AVEC LA TURQUIE - Collaborations suivies avec le Docteur F. KARAMAN (Izmir), participation au congrès d’Izmir, septembre 2006, cours assurés auprès des psychiatres et psychanalystes, Izmir, juin 2006). 3) GRANDE-BRETAGNE : - liens de travail établis avec la Tavistock Clinic de Londres 4) SUISSE ET ALLEMAGNE : - liens de travail établis avec le « TriRegio Netzwerk Psychotraumatologie » (Bâle), réseau international de psychiatres et thérapeutes (Voir le site : http://www.triregionetzwerk.eu/) - Association Appartenances – Lausanne (http://www.appartenances.ch/index.html) 5) Autres contacts - AVEC LE CANADA : Docteur A. CHRIGUI (Montréal) : le docteur Chrigui, membre de Parole sans frontière est directeur de l’unité interculturelle de l’Hôpital Jean Talon de Montréal. Des collaborations suivies et précises sont en projet : séminaires, colloques, formations. 5) EN FRANCE - le Centre d’Hygiène Mentale Françoise Minkowska (Paris) - L’Université de Paris VII : Fethi BENSLAMA, Olivier DOUVILLE, - La maison des Sciences de l’Homme et l’Université de Paris Nord : Pr. Jean-Michel HIRT - Mohand Chabane, M.C. Ortigues, A. Zempléni (Paris) - Collaboration avec le Dr Christine Davoudian, médecin de PMI, Saint-Denis (93), présentation d’un film (groupe de parole de femmes enceintes ou récemment accouchée sen situation d’exil et de précarité). - Liens de travail créés avec le COMEDE (Paris), l’association MANA (Bordeaux), l’ORSPERE (Lyon), le centre Primo Lévi. Directions de thèses et mémoires : - Lagarde P.S. (1990) : direction de la thèse de Docteur en médecine de Michèle Bernabé «Tentatives de suicide et «dépendances» : étude clinique et réflexions psychopathologiques à partir d’une expérience réunionnaise». - Piret B. (1991) : direction de la thèse de Docteur en médecine d’Emmanuel Chavaneau «Contribution psychanalytique à l’étude de l’antisémitisme». -43- - Piret B. (1994) : direction de la thèse de Docteur en médecine de Alain Sébille : «Entre Asie et asiles : quelle orientation pour la psychiatrie au Cambodge aujourd’hui ?» - Piret B. (1994) direction du mémoire de DIS du Dr Karaman, sur le traumatisme (1994). - Piret B. (1994) : direction de la thèse de Docteur en médecine de Alain Sébille : «Entre Asie et asiles : quelle orientation pour la psychiatrie au Cambodge aujourd’hui ?» - Lagarde P.S. (1995) : direction du mémoire de DES de Psychiatrie du Docteur Daniel Zimmer : «Aspects transculturels des syndromes délirants : à propos d’un patient d’origine nigérienne». - Piret B. (1996) : direction de la thèse de Docteur en médecine de Véronique Léna : «Evolution de l’image de la «psy» dans la presse de 1974 à 1994 : Elle, Le Nouvel Observateur, France-Soir». - Piret B. (1997) : direction du travail de recherche pour le DEA de psychopathologie de M. Laoudj Mabrouk (psychologue clinicien à Sétif, Algérie) : «Délires mystico-religieux en pratique psychiatrique algérienne». - Piret B. (2000) Direction du Mémoire de DESS de psychologie (« Note de recherche ») de Rogéria RODRIGUES, année 2000-2001. - Piret B. (2000) Direction du Mémoire de DESS de psychologie (« Note de recherche ») de Virginie LEFEUVRE, année 2000-2001 : Comment penser l’intérêt d’une réflexion sur l’exil comme problématique dans la clinique des toxicomanies ? - Piret B. (2000) Direction du Mémoire de Diplôme interuniversitaire de psychiatrie criminelle et médicolégale, année 2000-2001, par Mathieu LACAMBRE : Prise en charge psychiatrique des patients en rétention administrative. - Piret B. (2002) Mémoire de note de recherche de Jérémie Mercier à propos de l’interprète en situation psychothérapique. - Piret B. (2003) Mémoire de DIS du Dr Ana Dragoi, à propos de l’utilisation de la psychologie dans les pays totalitaires, à des fins de torture. - Piret B. (2003) Mémoire de note de recherche de Jaouida Belkahia, à propos du désir d’exil et de l’adolescence (DESS de psychologie). - Piret B. (2004) Direction du mémoire de DEA de psychologie de Mabrouk Laoudj, ULP. - Piret B. (2008), Direction de la thèse d’Éléonore Thomasset « La psychiatrie en quête d’asile. Questions cliniques et éthiques posées par la rencontre avec des patients « sans-papiers » en psychiatrie », soutenue le 13 novembre 2008. -44- V. LE SITE INTERNET DE PAROLE SANS FRONTIERE Adresse : http://www.p-s-f.com Objectifs et modalités • Diffuser l’information à propos de l’expérience strasbourgeoise de l’interculturel : consultation transculturelle et réseau RESPIRE, • Repérer des expériences analogues en France et à l’étranger afin de susciter échanges et collaborations, • Mettre à disposition des collègues éloignés, dans les pays moins développés, des documents et publications en ligne, en favorisant l’échange de point de vue, • Travail de traductions des ressources et mise en ligne en différentes langues. Publics Chercheurs, praticiens de l’interculturel, étudiants, public cultivé et concerné. Financement : Bénévolat : Dr B. Piret; terrain de stage des étudiants de l’ITI-RI : Institut de Traduction et Relations Internationales de l’Université Marc Bloch; financement du Réseau RESPIRE. Partenariat : Parole sans frontière est associée à l’association « Psy-désir » (cf. le site http://www.psy-desir.com/ ) qui met à notre disposition son savoir-faire en matière de technique de gestion de site Internet. Bilan 2008 : Le site a été mis en place au milieu de l’année 2003. Au cours de l’année 2008: environ 150 visites par jour, soit 3500 par mois pour le site en langue française, et des messages très ciblés de la part des visiteurs. Des sites multilingues de PSF ont été mis en place (anglais, espagnol, allemand, arabe, etc.), avec pour l’année 2008, une nouvelle version en allemand. Site en anglais : 10 000 visites / mois Site en français : 20 000 visites/mois Site en portugais : 20 000 visites / mois Site en hongrois : 900 visites / mois Site en espagnol : 20 000 visites / mois Site en polonais : 20 000 visites / mois Site en arabe : 6 000 visites / mois Site en russe : 10 000 visites / mois Site en turc : 1 000 visites / mois Site en allemand : 3 000 visites/mois (mise en place récente, fin décembre 2008). -45- L’enrichissement des ressources documentaires du site s’est poursuivi. Plus de 160 articles et documents sont d’ores et déjà en ligne sur le site français. Les activités de traduction : elles impliquent des étudiants stagiaires de l’ITI-RI de l’Université Marc Bloch. Le site devient un site de référence consulté par les partenaires locaux comme au-delà en ce qui concerne le travail en réseau auprès des migrants. -46- VI. PAROLE SANS FRONTIERE AU CONSEIL DE L’EUROPE ET PARTENARIAT AVEC LA FEDEPSY En décembre 2000 Parole sans frontière a adhéré à la FEDEPSY (Fédération Européenne de Psychanalyse et École de Strasbourg), fédération d’associations ayant en commun l’outil psychanalytique et la préoccupation d’articuler les champs de la clinique, du social et du politique. Cette adhésion a permis la création d’une dynamique nouvelle de travail et de recherche, notamment dans le domaine de la Clinique de l’exil. Un partenariat serré s’est mis en place avec de nombreux échanges et programmes de travaux en commun. La FEDEPSY est une OING dotée du statut participatif au Conseil de l’Europe. A ce titre, Parole sans frontière, comme association fédérée peut participer aux travaux des regroupements d’ONG du Conseil de l’Europe, notamment en matière de santé et droits des migrants et des réfugiés. Une participation effective à un groupe d’expert a apporté l’expérience des actions et des réflexions de l’association à la rédaction d’une recommandation du Conseil de l’Europe à propos des « systèmes de soins dans les sociétés multiculturelles ». Voir la contribution en ligne sur le site du Conseil de l’Europe (https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?id=1062689&Site=COE&BackColorInternet=DBDCF2&BackColorIntrane t=FDC864&BackColorLogged=FDC864) . Parole sans frontière contribue à animer les « Matinées de la commission européenne de La FEDEPSY ». Il est souhaité faire écho, dans le champ analytique, aux propositions de travail élaborées par la commission santé des OING, manière nous semble-t-il la plus légitime de risquer la psychanalyse aux discours médicaux et politiques dominants en matière de santé psychique, et de mettre également un tant soit peu à l’épreuve cette aspiration freudienne à faire de la psychanalyse un champ de la santé publique. Les axes de travail de la commission santé des OING concernent l’accès aux soins des migrants et des publics en situation de précarité, les problèmes éthiques liés aux développements des biotechnologies et la question de l’euthanasie. Parole sans frontière a participé également à la préparation du congrès de la FEDEPSY qui s’est tenu en décembre 2008. Thème du congrès : « Essais d’une clinique de la « déshumanisation » - le trauma, l'horreur, le réel » – (voir l’argument et le préprogramme en ligne : http://www.fedepsy.com/html/index.php?menu=3&sous_menu=16&page_id=300). -47- LE RAPPORT FINANCIER 2008 L’association fait désormais depuis 2001 vérifier ses comptes par un cabinet d’expertise comptable (Cabinet Hasson, Schiltigheim). L’action RESPIRE a pu bénéficier comme l’an passé des subventions du GRSP et de l’ACSE. La participation du Conseil Général s’est poursuivie par l’hébergement qu’il met à notre disposition à Bischwiller dans le cadre de la permanence d’accueil psychologique. Le secrétariat du CMS est aussi sollicité et il est prévu que le Conseil Général fasse appel à des interprètes si nécessaire par le biais de sa procédure habituelle. C’est sur la base de ces expériences innovantes et de leurs résultats que nous pourrons progressivement être en position d’établir des partenariats plus structurés et conséquents. La Ville de Strasbourg participe également par l’hébergement des permanences et la rétribution des interprètes. La subvention demandée aux Fonds Européens a été accordée en 2007 et a permis un démarrage de l’action en direction des réfugiés en septembre 2007. BILAN PSF 2008 Dépenses 60 achats 61 services externes 62 autres services externes 63 impôts et taxes 64 frais de personnel 7 842 6 422 11 316 3 574 77 964 Autres Recettes 74 Subventions CPAM GRSP 800 61 000 ACSE FER CEFR 70 Prestations (formations et ventes) 107 118 Total recettes Déficit 107 118 1 422 570 75 Cotisations Total dépenses excédent Solde résultat 8 000 14 100 - - 85 892 21 226 107 118 Commentaires : La recette de 14100 € (Fer) correspond au report sur 2008 de 50% de l'acompte versé en 2007). Le déficit correspond au non versement du solde de la subvention FER 2007 (28 200 €), malgré la poursuite de l’action à son terme et l’engagement des dépenses, ce qui a posé à l’association de sérieux problèmes de trésorerie fin 2008 – début 2009.. -48- Dépenses 60 Achats Budget Prévisionnel 2009 association Parole Sans Frontière Recettes 70 Ressources propres Matières et fournitures achats de prestations 61 Services extérieurs loyer entretien assurances documentation autres 62 Autres services extérieurs Rémunération d'intermédiaires et honoraires Publicité, publications Déplacements, missions autres 1 500 25 800 6 700 2 800 900 1 200 7 200 400 2 600 1 400 Produits de l’activité Cotisations des adhérents Dons et legs 74 Subventions GRSP ACSE Ville de Strasbourg 65 000 13 000 23 000 Communauté Urbaine de Strasbourg 13 000 CG 67 REAAP Fondation de France 7 000 3 500 14 000 CAF 63 Impôts et taxes taxe foncière taxe sur salaire 64 Charges de personnel Rémunération des personnels Charges sociales 65 Autres charges de gestion courante 66 Charges financières 67 Charges financières 68 Dotations aux amortissements Total des charges 1 500 500 1 000 6 500 800 4 600 48 300 43 800 148 000 Total des recettes Certifié exact, le 11 décembre 2008, Docteur Bertrand PIRET -49- 148 000